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Page 1 of 7 Accueil Vidéo et audio Actualités Pour nous joindre Recherche Députés Travaux parlementaires Accès rapide Conférence de presse de M. Mario Dumont, député de Rivière-du-Loup, et de M. Marc Picard, député des Chutes-de-la-Chaudière Le jeudi 16 décembre 2004 (Quatorze heures cinq minutes) M. Dumont: Alors, bon après-midi à tout le monde. D'abord, je vais sans plus tarder passer la parole à M. Marc Picard, qui est responsable des travaux parlementaires, pour vous faire un bilan des travaux de la dernière session et de notre contribution. M. Picard: Bon après-midi. Alors, dans un premier temps, je tiens à vous affirmer que je suis très, très fier du travail réalisé par notre groupe parlementaire. Vous savez qu'on n'est pas beaucoup, on n'est pas sur toutes les commissions parlementaires, sauf que nous avons travaillé avec acharnement sur les principaux projets de loi que nous avions ciblés selon leur importance. Vous savez aussi qu'on a très peu de questions en Chambre, puis vous vous rappelez sûrement de la question qui a permis de régler, selon nous, le dossier de la vache folle au Québec, et aussi il y a eu mon intervention concernant le choc brutal que les automobilistes québécois vont subir avec les primes d'assurance qu'on doit payer à la Société de l'assurance auto du Québec, et on a également obtenu la gratuité du vaccin le Prevenar suite à une question de Mme la députée de Lotbinière. Autre dossier. Concernant la reconnaissance de notre parti comme groupe parlementaire, vous savez qu'il y a eu une réforme parlementaire d'annoncée par le ministre Dupuis, on attend toujours. On attend toujours parce que le dépôt a été fait en juin, sauf que nous sommes à la veille de Noël et nous avons eu deux rencontres, deux sessions de travail. Donc, beaucoup de beaux discours, mais peu de résultats. C'est un peu, pour les personnes qui étaient là hier, c'est un peu la même crainte que j'ai en tout cas concernant la réforme du mode d'élection, la réforme démocratique. On lance des ballons, mais il faut aussi livrer, il faut qu'il y ait des résultats, selon nous. Concernant plus précisément... Vous savez qu'on a un recours devant la justice pour se faire reconnaître. Nous avons gagné la première bataille, sauf que le Bureau de l'assemblée nationale a engagé un avocat à 400 $ de l'heure pour en appeler de la décision. Et, il y a quelques semaines, l'assemblée nationale a obtenu le pouvoir d'en appeler, et ça va se passer à la fin avril 2005. M. Dumont. M. Dumont: Merci. Alors, les éléments du bilan du gouvernement. Il y a eu, au cours de la dernière année et au cours de la dernière session, une chose notable, c'est le nombre de virages du gouvernement, c'est le nombre de priorités changeantes. Pour vous donner une idée, il y a un an jour pour jour, on se serait posé la question entre nous, la direction du gouvernement, c'était la réingénierie, hein? C'était ce que tout le monde voyait, c'était la priorité. Or, très tôt dans l'année 2004, on s'est rendu compte que la réingénierie, c'était passé aux oubliettes. Et aujourd'hui je pense qu'il reste la présidente du Conseil du trésor qui est au courant de ça, qui a l'air à travailler toute seule là-dessus, mais ça n'intéresse plus personne, là. La réingénierie, ce n'est plus dans le discours, ce n'est plus dans les propos du premier

Page 2 of 7 ministre, ce n'est plus à l'horizon. Un peu plus tard dans l'année, le premier ministre nous a dit qu'il était devenu un apôtre de la consultation puis a lancé un forum des régions. En cours de route, le forum des régions est devenu le Forum des générations qui allait traiter des grandes questions générationnelles. Et ça, on en a entendu parler pendant deux jours dans un forum, puis il n'y a plus aucune mesure, aucune idée, aucune suggestion qui en a découlé par la suite. Durant les premiers mois de l'année, vous avez vu le gouvernement parler du projet du Suroît, maintenir le cap là-dessus. Au printemps, lors de l'étude des crédits du Conseil exécutif, le débat annuel des chefs, si vous voulez, j'ai eu un débat très musclé avec M. Charest où, moi, je défendais le développement hydroélectrique, l'énergie renouvelable, le développement éolien, lui défendait le Suroît. Puis, à l'heure où on se parle, en fin d'année, bien il est un nouveau converti à notre thèse, à ce que, moi, je défends depuis des années. Bon. Tout ça pour dire que les priorités sont variables, les priorités sont changeantes. Et on a bien vu, dans la crise de la vache folle, l'absence de vision du gouvernement, où finalement il n'y a pas eu vraiment de recherche de solution, il n'y a pas eu de stratégie du gouvernement pour conduire à une résolution de problème, sinon que ce qu'on a constaté, c'est que la priorité pour ce gouvernement-là, c'est ses amis. Et les grands gagnants, hein, les grands gagnants, les seuls gagnants de la crise de la vache folle, c'est un abattoir libéral qui a profité de la crise pendant de longs mois à voir ses profits décuplés pendant ces mois-là pour finalement faire une vente, là, que certains experts analysent comme à peu près cinq fois le prix, hein, cinq fois le prix de ce qu'un abattoir comme celui-là vaut. Donc, ils ont gagné une fois parce que durant une longue période ils ont empoché des profits et ils ont regagné une deuxième fois parce qu'ils ont vendu leur abattoir à une valeur surestimée à cause de la situation particulière de marché. Quelques éléments que je veux mettre en évidence aussi. Tout d'abord la continuation de cette foule de hausses, de toutes sortes, de tarifs qui frappent les contribuables. On peut assez facilement faire un estimé qu'à la fin du mandat, c'est quelques milliards, 4 milliards, 5 milliards que les libéraux sont venus chercher dans les poches des contribuables, et on voit déjà tous le scénario, hein. On aura... par toutes sortes d'augmentations, on aura puisé dans les poches des contribuables 4 milliards, 5 milliards et on annoncera aux mêmes contribuables à quelques mois des élections qu'on leur verse une généreuse baisse d'impôts où ils sont supposés dire merci. Donc, on leur redonnera un quart, un tiers ou la moitié de ce qu'ils auront payé sous forme d'augmentations de toutes sortes, on leur redonnera sous forme de baisses d'impôts et on dira aux contribuables qu'ils sont censés dire merci. Finalement, un dernier... une volte-face qui est survenu dans la nuit de mardi à mercredi, c'est concernant la Caisse de dépôt, et pour moi, ce n'est pas une volte-face qui est mineure, c'est l'abandon d'un engagement majeur du premier ministre à l'effet que le Vérificateur général aurait accès aux livres de la Caisse de dépôt. Lors du dépôt des amendements, dans la soirée de mardi, on s'est rendu compte que cet amendement-là n'y était pas dans le projet de loi. Moi, je l'ai proposé et ils ont voté contre. Donc, le Vérificateur général, après tout ce qui s'est dit... puis, souvenez-vous de la dernière campagne, après tout ce qui s'est dit sur la Caisse de dépôt, toutes les critiques que les libéraux ont faites sur la gestion de la Caisse de dépôt... ils ont fait certaines améliorations à la gouvernance, j'en conviens, mais l'élément clé, qui était l'accès du Vérificateur à l'ensemble des livres pour faire l'optimisation des ressources, ça lui a été refusé. Pour reprendre une image qui a été utilisée beaucoup dans ce débat, on avait promis que le Vérificateur général pourrait venir mettre son nez dans la cabane, mais le Vérificateur général va être bloqué sur le perron, puis il ne pourra jamais aller voir qu'est-ce qui se passe en dedans. S'il y a un domaine donc, à travers les priorités changeantes où le gouvernement a été constant - et c'est pour ça qu'on en fait beaucoup l'objet de notre bilan aujourd'hui - c'est qu'on pourrait bien commenter longtemps le développement durable ou commenter le développement hydroélectrique. Ces priorités-là durent un mois à peu près chacune et il n'y a pas de constance, donc il n'y a pas eu lieu pour nous d'en faire des commentaires de moyen et de long terme. Là où il y a de la constance, là où il y a de l'abus, là où il y a un gouvernement qui démontre certainement de la détermination, c'est au niveau des

Page 3 of 7 nominations partisanes. Vous allez me dire: Ce n'est pas nouveau, c'était à la défense de la présidente du Conseil du trésor cette semaine: Tous les gouvernements le font. D'abord, tous les gouvernements le font... Personnellement, je pense que ça doit être changé, ce système-là, justement, et ce n'est pas parce que les autres l'ont fait avant que ça ne doit pas être révisé, qu'on ne doit pas avoir un mode de nomination plus transparent. Mais, même sous l'argument que tous les gouvernements le font, il y a un système de récompense d'un gouvernement libéral, qui est sans gêne, sans modération et sans réserve, qui mérite qu'on prenne un moment pour s'arrêter. On a fait le travail ici. Vous avez les patrons, évidemment les gens qui étaient tous les acteurs majeurs: campagne électorale de M. Cousineau de 1998; campagne électorale de 2003. Vous avez des ex-députés et candidats. Cette liste-là n'est pas exhaustive. Vous avez des organisateurs et des conseillers. Cette liste-là, évidemment, elle est loin d'être exhaustive. C'est un échantillonnage d'une vingtaine. Même chose pour des donateurs. Dans tous les chapitres, on se rend compte que, pour avoir un emploi dans la haute fonction publique aujourd'hui, c'est plus important d'avoir donné au Parti libéral, d'avoir organisé le Parti libéral ou, encore mieux, d'être un ami de Jean Charest que d'avoir un curriculum vitae ou une formation de l'enap. C'est ça dont on s'aperçoit. Qu'on pense aux candidats, aux candidats défaits, aux gens qui ont donné leur nom, qu'on pense à des gens qui ont contribué à l'organisation, le système de récompense est tellement systématique. Il y a tellement peu d'oubliés qu'on en vient à croire qu'inévitablement ces gens-là ont accepté de jouer des rôles sur la promesse d'un emploi. En d'autres termes, les gens acceptent de se présenter pour le Parti libéral, d'après ce qu'on en comprend, sur la promesse que, si jamais ça ne fonctionne pas, on va te trouver quelque chose ailleurs. Et c'est un système que, nous, on appelle... À la veille des Fêtes, évidemment, c'est l'échange de cadeaux au Parti libéral qui va bon train, mais qui va nous amener à être extrêmement vigilants là-dessus pour l'année 2005, extrêmement soucieux de voir les nominations, de les évaluer. Il y en a eu quelques-unes qui étaient franchement renversantes parce que, dans plusieurs cas, il n'y avait aucune expérience, justification dans le curriculum vitae autre qu'un engagement libéral qui appelait ces nominations-là. Donc, il va falloir être rigoureux là-dessus. Et aussi, en rappelant que le Parti libéral avait dans son programme des améliorations au mode de nomination, que le Québec se modernise sur ce front-là parce que, à franchement parler, aujourd'hui dans une PME de 50 employés, quand on engage un directeur général, un directeur des ressources humaines, là, on procède avec une pile de curriculum vitae d'une grande épaisseur puis on passe des entrevues puis des fois deux séries d'entrevues pour être bien certains qu'on va aller chercher le bon candidat. Alors, comment dans notre administration publique, pour gérer des actifs en centaines de millions, en milliards dans certains cas, par simple récompense politique, on procède à des embauches? Alors, c'est un système qui est aussi désuet sur le plan de l'efficacité qu'antidémocratique sur le plan des récompenses aux gens d'un même parti. Ah voilà pour le bilan. Et sans plus tarder, ça va me faire plaisir de répondre à vos questions. M. Deltell (Gérard): M. Dumont, concernant les nominations, je comprends que, bon, ces gens-là, c'est des anciens libéraux, mais ce n'est quand même pas une maladie vénérienne ça, là, vous l'avez vousmême été d'ailleurs, en d'autres temps. Est-ce qu'il y a des nominations là-dedans qui vous apparaissent complètement incongrues, des parfaits incompétents qui sont nommés là à ces postes-là mais qui ne devraient pas être là? M. Dumont: Bien, on ne peut pas juger de la parfaite incompétence des gens autrement que par... à l'expérience, on verra s'ils sont compétents ou incompétents. Ce qu'on peut faire comme exercice cependant, c'est de se demander: une entreprise équivalente dans le secteur privé aurait-elle choisi quelqu'un avec le même curriculum vitae? Par exemple, prenons l'amt. M. Joël Gauthier a été directeur général du Parti libéral. Il dirige une grande entreprise de transport. Est-ce qu'une grande entreprise de transport recruterait quelqu'un qui, dans sa vie, n'a jamais touché au secteur des transports? C'est ça la question.

Page 4 of 7 M. Deltell (Gérard): D'autres cas comme ça? M. Dumont: Bien, il y en a un certain nombre. Je veux dire, pour moi, en ce qui me concerne là, la SAQ, c'est une entreprise de commerce au détail gérée par l'état mais c'est une entreprise de commerce au détail. Pour moi, Hydro-Québec, c'est une grande entreprise dans le secteur de l'énergie. Est-ce qu'une autre entreprise pétrolière ou dans le gaz, une autre entreprise qui serait dans le secteur de l'énergie se retrouverait à recruter des gens qui n'ont jamais touché au secteur de l'énergie? Et c'est ces questions-là qu'il faut poser parce que, quand on pose ces questions-là, on en vient à se demander: Est-ce que notre système, ce n'est pas pire qu'un Sénat? Parce qu'au Sénat les gens, on le sait, sont là pour être récompensés, mais ils ne nuisent pas. Alors, si en plus de récompenser des gens, on les met dans des postes stratégiques où ils nuisent puis ils n'ont aucune formation, c'est pire que le Sénat, cette histoire-là. Et le système de récompenses du Parti libéral... On regarde les gens qui étaient dans l'organisation de la campagne électorale, on regarde les gens qui ont joué un rôle, on regarde les gens qui ont été d'ex-candidats, il y a peu d'oubliés. Les gens, c'est les uns après les autres, les gens passent et... Comme ça été soulevé dans certains cas dans le cadre de la campagne, on a fait le lien entre la nomination de quelqu'un à la Commission de protection du territoire agricole et le fait qu'il était très présent à l'époque de l'affaire d'errico. C'est ce que j'appelle sans gêne. Hein! quand on est libéral, il n'y a plus de gêne. Les gens sont nommés. Ça m'amène donc à dire, un, il faut qu'il y ait prise de conscience de la part du gouvernement qu'il y a eu abus jusqu'à aujourd'hui. Deuxièmement, je vous annonce qu'il y aura vigilance accrue encore de notre part pour surveiller les nominations et que certainement on a besoin au Québec d'un débat d'ensemble sur comment on va procéder aux nominations. M. Deltell (Gérard): Vous trouvez que c'est pire actuellement que ça l'était pendant les neuf ans du Parti québécois? M. Dumont: Bien, je me souviens... Je vais vous donner un exemple. Je n'ai pas les dates puis les moments exacts, mais je me souviens d'avoir posé une critique sur le Parti québécois quand, après une année de mandat, de mémoire, il a fait environ 500 nominations là. Bon, les libéraux, après... ils ont franchi le cap des 1 000 au mois de juillet, on était à 1 300 aujourd'hui, plusieurs nominations qui sont vraiment surprenantes, assez systématiques. Alors, moi, pour l'expérience que j'ai, c'est assez sans précédent le rythme et la partisanerie avec laquelle les libéraux procèdent à des nominations. Je pense que, oui, c'est assez sans précédent. Et il faut comprendre que M. Charest a bien du monde à récompenser parce qu'il y a le Parti libéral du Québec qui est son parti actuel, il faut qu'il envoie quelque part sa palette aux libéraux d'ottawa, donc il faut qu'il nomme des libéraux fédéraux puis il y a toute sa gang de conservateurs d'autrefois à nommer. Ça fait que là, il manque de mains puis on n'a plus de siège pour nommer tout le monde. D'ailleurs, dans le bâillon, cette semaine, là, dans l'espace d'une soirée de bâillon, cinq projets de loi, j'avais dit en question à l'assemblée nationale qu'on avait créé 29 nouveaux postes où des nominations allaient être faites, on en a rajouté un, il y a eu un amendement durant la nuit qui a élargi ça à un conseil, donc on a passé, au moment de se coucher à 2 heures du matin, on était rendu à 30. M. Tourangeau (Pierre): Ces gens-là, vous remettez en doute leurs compétences, mais le fait que ce soient des libéraux qui semblent être nommés à des postes clés, est-ce que ce n'est pas encore plus dangereux parce que le gouvernement peut se servir d'eux pour passer des politiques qui sont, disons, qui pourraient être contestables? Je pense à M. Cosgrove, au BAPE, les groupes environnementalistes l'ont souligné, c'est un peu le loup dans la bergerie. M. Dumont: Il y a des nominations effectivement qui sont surprenantes par leur contenu, par des orientations. Dans le cas de M. Cosgrove, effectivement, ça a soulevé des préoccupations au niveau des

Page 5 of 7 environnementalistes. Dans d'autres cas, c'est qu'on se rend bien compte qu'il y a une grande hypocrisie. On pense aux nominations qui vont être faites au niveau de la Société de l'assurance automobile du Québec, c'est un dossier que mon collègue a beaucoup travaillé. Le gouvernement va dire d'un côté: Bien, moi, je mets un comité d'experts puis je ne suis pas responsable des augmentations de tarifs qui s'en viennent parce que, moi, j'ai juste voté une loi pour créer... mais par contre le gouvernement choisit, désigne des gens qui vont faire partie de ce comité-là. Donc, le gouvernement à la fois nomme ceux qui vont prendre les décisions mais ensemble vont se laver les mains de dire: Je n'ai aucune responsabilité. Il y a aussi là un certain nombre d'hypocrisies et de décisions dont le gouvernement veut profiter des deux: il veut profiter du bouclier que lui crée ces organismes-là en même temps qu'il profite des sièges, puis ça lui permet de nommer des gens qui sont proches puis sur qui ils ont évidemment une certaine emprise. Parce que derrière tout ça, vous avez raison de dire quand on nomme quelqu'un, il y a des règles du jeu, il y a une intégrité. Bien, je veux dire, la plupart des gens ont certains devoirs envers ceux... de reconnaissance, même au sens général et même à l'intérieur du respect des lois, envers ceux qui les ont nommés, envers ceux qui leur ont procuré leurs nominations. M. Bégin (Pierre Yvon): Vous avez parlé au départ de la crise de la vache folle, qu'est-ce que vous auriez fait, si vous aviez été premier ministre, M. Dumont? M. Dumont: Bien, je pense que le monopole de Colbex, il y aurait dû y avoir des démarches visant à briser ça beaucoup plus tôt dans le processus. On ne se fera pas de cachette, le dossier de la vache folle, il y a deux éléments de contexte, là, qui ont créé une pression énorme sur le gouvernement pour un règlement: d'abord, il y a le député de Beauce-Nord qui a soulevé... qui a mis le gouvernement dans un extrême malaise en soulevant les donations considérables qui ont été faites par les gens de Colbex au Parti libéral, qui mettait le gouvernement sur la défensive; le deuxième élément qui a rendu la chose encore plus urgente, c'est qu'il y avait un congrès de l'upa. Et dans tout ça, le gouvernement, dans l'espace d'une semaine, a travaillé sur le dossier de la vache folle pour essayer de trouver une solution, à telle enseigne que la ministre s'est présentée en conférence de presse avec une supposée solution après son discours puis elle ne savait même pas elle-même exactement quelle solution puis comment ça coûtait puis qu'est-ce qu'elle venait de faire ou qu'est-ce qu'elle venait de signer, tellement ça avait été fait dans l'improvisation. Mais tout ça cachait, plusieurs mois précédemment où, bon, tout le monde était perdant, la crise perdurait. Il y avait un seul joueur, là, qui sortait gagnant. Alors, beaucoup plus tôt, il aurait fallu commencer à poser des gestes dans ce sens-là. Parce que soit dit en passant, quand on pose des gestes qui vont dans le sens de briser un monopole, l'effet est souvent plus rapide qu'on pense. La menace que le monopole, sur les prix par exemple, pour un acheteur, la menace que le monopole soit brisé, c'est déjà le commencement d'une solution, là. Même si un deuxième abattoir n'est pas en fonction, s'il est en projet, s'il est en construction, c'est suffisant pour que celui qui a le monopole, sachant que le monopole ne durera pas, soit plus prudent, plus respectueux comme acheteur. Et ça, la confiance dans laquelle le gouvernement a laissé un joueur en situation de monopole, ça a, à mon avis, beaucoup contribué à rendre la crise plus grave. Alors, c'est un dossier de négligence dans le temps, d'absence de vision et finalement qui a été réglé, là, in extremis, comme une crise et dont on ne sait toujours pas exactement si le règlement est solide, là. On a toujours l'impression que le règlement, il y avait des... la ministre a parlé au nom du gouvernement fédéral qui ne semblait pas être au courant, la ministre n'avait pas les chiffres de la transaction. Donc, on ne sait pas ni ce que ça va représenter sur le moyen et le long terme pour les producteurs comme solidité d'entente puis on ne sait surtout pas ce que ça représente pour les contribuables. Les mêmes contribuables à qui, je me souviens des points de presse qui ont été faits auprès des producteurs le jour même au congrès de l'upa, à qui beaucoup de producteurs disaient: Il y a des fois que l'agriculture a besoin de soutien. Dans ce cas-ci, on ne pensait même pas, beaucoup ont dit ça: On ne pensait même pas que l'appui des contribuables était absolument nécessaire parce que, comme consommateurs, ils n'ont pas fait

Page 6 of 7 d'économie. Ils ont continué à mettre dans le même marché le même montant d'argent qu'auparavant, montant d'argent qui aurait dû suffire à faire vivre l'ensemble des joueurs de l'industrie, comme autrefois, les marchés, les abattoirs et les producteurs. Donc, il y avait suffisamment d'argent dans le marché avant le printemps 2003 pour permettre à l'ensemble de la chaîne de gagner sa vie, et, avec le même montant d'argent dans le marché, tout le monde aurait du pouvoir continuer à gagner sa vie avec des règles du jeu correctes. M. Grant (John): In what way is the liberal system of patronage, as you see as particularly odious, how is it different from other systems? M. Dumont: First, in my view, it's not... I heard Mrs. Jérôme-Forget, this week, saying, «All parties do that.» First, for me, it's no excuse. You are elected, the other Government was defeated because of things like that. You should aim at doing better and you should aim at making sure that what they promise, the Liberals, what they promise in terms of a more transparent government would append. But the second thing is, just in terms of numbers, I remember questioning the PQ for about 500 appointments, which is enormous in a one year period. Since the beginning of their mandates, it's 1 300 appointments made by the Liberals, a lot of which are obviously liberal appointments. So, people who are... basically, all the key people in the liberal campaign have finished up appointed in big positions. We also realize that people who ran in campaign, were not elected, also get the reward just for running for the Liberals. So, it's so systematic that we realize that it's not only certain people who are picked, but we get a sense that automatically you are promised by doing a certain number of thing in favor of the Liberal Party, you are promised a job within the public sector. And we realize that to be in the public sector in Québec, in high position, this days, you better have to be a liberal organizer or a liberal donator or a friend of Jean Charest, it's even better, than having a good curriculum. M. Grant (John): Did you think that some of this people, had they not been connected to the Government, would not have been hired for this jobs? M. Dumont: I think it's a fair hypothesis to imagine that a number of this people, people who were appointed in a position for which, in their professional life, they never touch the sector, the field or interest of the new agency in which they are. I'm thinking of the former «directeur général» or the Liberal Party. He never was in transportation in his entire life and now he is a key person, a chairman in a big transportation organization. So, it would never happen in any... in 2004, in any small business. If you're hiring a manager, then you'll get a number of curriculums, be very serious in examining the curriculums, making interviews, so that you get the best people to do the job. And when we're talking about the public sector, hundreds of millions of assets, billions of assets belonging to everybody, just the fact that you helped a political party is enough to be appointed. That's not... that's neither a serious way of proceeding for hiring important people in important organizations nor is it democratic. M. Duboyce (Tim): What has been the real consequence of that? I mean, how are Quebeckers, average Quebeckers being affected by these choices. You know, the AMT hasn't had a derailment or anything, I mean it's... so what's wrong? M. Dumont: People are affected in many ways, first, in most cases, by repeating that scheme, government after government, all the people who were there before had nice contracts so just to finish up their contracts, you had... the tax payers had to pay an extra amount of money to end the contracts of the former ones. Now, all these people have nice labor conditions. But the main element for tax payers is the fact that, after so many appointments and so many Liberals rewarded, even if a real reengineering was required and that a number of those agencies should be above list because they do not... they are not necessarily... they do not serve essential purposes within government, they would never be, because never would Mr. Charest abolish an organization in which he just rewarded one of his friends, it's very

Page 7 of 7 obvious. M. Duboyce (Tim): Like what would be an example of one of those organizations that's not essential? M. Dumont: I mean, we... in the past, as a party, we have made proposals. I remember the Facal Report, I think, was proposing a number of them. We've got many, many opportunities to talk about smaller bureaucracy in Québec and, I mean, smaller bureaucracy is not very likely to happen when all bureaucracy is filled with friends of the system. A good look on an example, I don't have one in mind right now, but it's... all those agencies, it's obvious that the more friends of the system, the more friends of the party are appointed, the less likely they are to be changed or abolished. M. Perreaux (Leslie): Mr Dumont, in the last year and a half, we've seen the Parti québécois drop quite a bit in popularity, we've seen the Liberals haven't... have never been popular as far as I can remember. Are you disappointed at all that you haven't taken more advantage of that to become more popular yourself? M. Dumont: We certainly took some advantage of that frankly in the last few... In the last few months, we had the first set of by-election of the mandate after the April 2003 elections. Few people, I think, would have guessed at the very first set of by-elections we would be whether in any by-elections, and it happened. So, we are in the phase... it's certainly not for us the phase of getting huge popularity, it's reconstruction, it's putting solid basis to our party. We've done an important thing this fall with a clear reconstitutional position. But for us, the real challenge is to have a more solid party and getting popularity point by point, making sure that they will remain. M. Perreaux (Leslie): What do you see as the key events in 2005? M. Dumont: The economy. Frankly, I think, 2005, there will be a big question about the economy. I'm talking about the manufacturing sector, and you can ask people working with me, I'm talking about that for the last six months, and I've mentioned very often to the Liberals that they've done a fair job in evaluating some of the wrong things that the PQ was doing and stopping that. So, in terms of economic policies, they said: The PQ was doing to much of that, to much of that, and we'll stop it. And I think, on a number of those things, they were right. But it's one thing to know what you won't do anymore, but it's urgent that they know what they want to do from now on. And Québec needs an economic policy and I frankly think that it's... right now, economically speaking, it's weak, the team is rather weak, the interest is rather weak and that... Many of the regions of Québec, regions whose reputation was great economic success, and we all know those regions were rich because of a strong manufacturing sector, they were examples of what economic success and small businesses... what it was in Québec. And I think, like we saw in Huntingdon this week, I think we're likely to see that again and again. And I'm not trying to be pessimistic, I just want to make sure that everybody realizes what's going on, and that the Government is very conscious. And I'm not sure, frankly with all respect, that Mr. Audet, I'm not even sure that Mr. Charest... that they have gotten a clear strategic view of how you make the economic changes that are required in such periods. Merci beaucoup, et, à tout le monde, joyeuses fêtes, reposez-vous bien, prenez soin de vous. (Fin à 14 h 33)