THÈMES D INVESTISSEMENT CIBLÉS ACTIONS FAVORITES



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Transcription:

ACTUALITÉ, TENDANCES ET ANALYSES DES MARCHÉS FINANCIERS 3 ème ANNÉE N 11 DÉCEMBRE 2012 RÉDACTION CLÔTURÉE LE 14 DÉCEMBRE 2012 LES MARCHÉS FINANCIERS ONT TRIOMPHÉ DE 2012 Rester sur la ligne de touche n était pas une bonne option LE SECTEUR DU LUXE NE CONNAÎT PAS LA CRISE Encore une croissance à deux chiffres en 2012 LA BELGIQUE ACCUEILLE LES COVERED BONDS Une alternative AAA aux emprunts d État belges (AA) 2013 10 THÈMES D INVESTISSEMENT CIBLÉS ACTIONS FAVORITES

Communication Marketing* Invest News est une publication de BNP Paribas Fortis, dénomination commerciale de Fortis Banque SA. Fortis Banque SA est soumis en qualité d établissement de crédit de droit belge au contrôle prudentiel de la Banque Nationale de Belgique ainsi qu au contrôle en matière de protection des investisseurs et des consommateurs de l Autorité des services et marchés financiers (FSMA). Fortis Banque SA est inscrit comme agent d assurances sous le n FSMA 25879 A et agit en qualité d intermédiaire d AG Insurance SA. SOMMAIRE 03. ÉDITORIAL Pas si horribilis que ça! 04. STRATÉGIE D INVESTISSEMENT 10 thèmes d investissement gagnants pour 2013 10. RÉTROSPECTIVE / PERSPECTIVES Retour sur 2012 & Coup d œil sur 2013 12. MARCHÉS DES ACTIONS Les 10 favorites de 2013 14. ANALYSE SECTORIELLE Secteur du luxe: perspectives toujours attrayantes 16. MARCHÉS OBLIGATAIRES Covered bonds: investir sans soucis 18. ASSURANCES PLACEMENTS DE LA BRANCHE 23 SMART INVEST BON Fund Selection 3 2 Editeur responsable: Francis Peene (1QB3A), Fortis Banque sa, Montagne du Parc 3, 1000 Bruxelles Rédactrice en chef: Dominique Gehu Coordination: Geert Mortier, Dries Vanvinckenroye. Ont participé à la réalisation de cette édition: Lisa Bugat-Castillo, Rudy De Groodt, Carl Jacobs, Philippe Masson, Geert Ruysschaert, Alain Servais, Sandra Vandersmissen, Stefan Van Geyt, Frank Vranken, Kristof Wauters. Concept: une entité de Sanoma Magazines Belgium sa Art Director: Steven Depaemelaere Graphiques: Bloomberg, FactSet, BNP Paribas Fortis Photos: Corbis * Le présent document est une communication marketing. Il n a dès lors pas été élaboré con - for mément aux dispositions relatives à la promotion de l indépendance de la recherche en investissements et n est pas soumis aux règles prohibant l exécution de transactions avant la diffusion de la recherche en investissements. L information contenue dans le présent document ne constitue pas du conseil en investissement. Pour plus d informations sur les risques liés aux types d instrument financier dont traite le présent document, veuillez vous référer à notre Brochure d information Instruments financiers dis - po nible dans toute agence BNP Paribas Fortis. Avant de prendre une décision d inves tissement, il est recommandé à tout investisseur de vérifier si cet investissement est approprié compte tenu, notamment, de ses connaissances et de son expérience en matière financière, de ses objectifs d investissement et de sa situation financière et, s il le souhaite, de demander conseil à un spécialiste de BNP Paribas Fortis.

Éditorial Pas si horribilis que ça! 2012, annus horribilis? Pas pour l investisseur qui a suivi le mot d ordre Diversification, en tout cas. Malgré un contexte économique difficile, la plupart des classes d actifs affichent des rendements plus qu honorables. Rendons-en grâce, pour partie, à notre héros Super Mario Draghi, défenseur de la zone euro et de sa monnaie. Son intervention, verbale mais néanmoins musclée, a redonné confiance et vigueur aux marchés. De l Europe, il en aura été beaucoup question tout au long de 2012. Jusque dans l attribution du Prix Nobel de la Paix à l Union européenne, le 10 décembre dernier. Comme chaque année, il a été remis à Oslo qui n est autre que la capitale d une économie où sont venus se réfugier de nombreux investisseurs au plus fort de la crise de l euro. En cette période de fin d année, nous nous plions, dans cette édition, aux traditionnels exercices de la rétrospective et des perspectives. Nous en profitons également pour adresser tous nos remerciements aux collègues qui ont contribué à la réalisation de votre magazine tout au long de l année. Faisant fi de la fin du monde annoncée, nous vous souhaitons résolument, chers lecteurs, une année 2013 à la hauteur de toutes vos espérances. Bonne lecture! Stefan Van Geyt, director investment services Votre avis nous intéresse Notre désir est de vous informer au mieux sur les opportunités de placement, les marchés financiers ou encore la gestion de votre portefeuille. Mais nous attachons également une grande attention à vos remarques et suggestions puisqu elles nous permettent d améliorer sans cesse le contenu de votre publication. Afin de recueillir directement vos observations, nous mettons à votre disposition une mailbox dédiée: investnews@bnpparibasfortis.com N hésitez pas à nous faire part de vos commentaires. Encouragements, critiques et suggestions seront les bienvenus. Si, par contre, vous souhaitez poser une question sur l un ou l autre sujet abordé dans Invest News, n hésitez pas à vous adresser à votre private banker. 3 Conflits d intérêts Il peut exister des conflits d intérêts dans le chef de Fortis Banque SA et ses sociétés liées à la date de rédaction du présent document. Des règles de comportement et procédures internes, spécifiques, sont élaborées à cet effet. Ces codes de conduite et les mentions des conflits d intérêts éventuels dans le chef de Fortis Banque SA et ses sociétés liées sont disponibles sur http://disclosures.bnpparibasfortis.com et, en ce qui concerne le groupe BNP Paribas, sur http://eqd.bnpparibas.com/compliance/index.aspx. Vous pouvez également obtenir cette information via votre personne de contact. Engagement des analystes Les personnes nommément désignées comme les auteurs des textes relatifs aux actions individuelles présentées certifient: 1. que toutes les opinions exprimées dans le rapport de recherche reflètent précisément les opinions personnelles des auteurs concernant les instruments financiers et les émetteurs concernés; et 2. qu aucune partie de leur rémunération n a été, n est ou ne sera, directement ou indirectement, liée aux recommandations ou aux opinions spécifiques exprimées dans le rapport de recherche.

Stratégie d investissement 4 10 Comment se présente 2013 pour les investisseurs? Qu est-ce qui fera la différence entre gains et pertes? Dans cet article, nous traçons les grandes lignes qui définiront l année. Nous y associons dix thèmes d investissement qui devraient vous permettre d anticiper de manière optimale sur les opportunités et défis de cette nouvelle année. GEERT RUYSSCHAERT, SENIOR STRATEGIST THÈMES D INVESTISSEMENT GAGNANTS POUR Que faire des faibles taux d intérêt? 2012 aura été un grand cru pour les investisseurs obligataires. La baisse continue des taux d intérêt a induit une prise de valeur substantielle pour les obligations existantes (aux coupons supérieurs). Ces plus-values se sont traduites par des gains considérables pour le portefeuille obligataire. Aujourd hui, les taux d intérêt sont très faibles. Leur potentiel baissier est donc limité. Et si les taux d intérêt ne baissent plus, l investisseur peut dire adieu aux plusvalues. Le rendement se limite dans ce cas au coupon, qui peut à tout le moins être qualifié de maigre. Pour la plupart des obligations d entreprises et d États de bonne qualité, il est même inférieur au niveau d inflation. La perte de valeur que subissent nos placements du fait de l inflation n est donc plus compensée par les intérêts que nous percevons. Autrement dit, nous risquons de perdre de l argent en termes réels. Comment nous armer contre ce risque? Nos trois premiers thèmes vous apportent la réponse. 2013 Thème 1: La quête du rendement dans le monde obligataire Le marché obligataire recèle l un ou l autre recoin où les coupons sont encore convenables. Nous pensons d abord aux obligations speculative grade, également appelées obligations à haut rendement. Il s agit d emprunts d entreprises affichant une solvabilité un peu plus faible. Ici aussi, le différentiel d intérêt par rapport aux obligations sans risque a diminué au cours de l année écoulée, mais la rémunération peut toujours être qualifiée de correcte. Il convient toutefois de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Un coupon supérieur implique en effet aussi un risque plus important. Le mot d ordre reste donc diversification. Les obligations des pays émergents offrent elles aussi encore des taux d intérêt suffisamment élevés. Les emprunts d État émis en dollar par ces pays ont été en 2012 les étoiles du firmament d investissement. Mais ils deviennent progressivement plus chers. En 2013, les investisseurs patients qui supportent les caprices des taux de change trouveront peut-être davantage leur bonheur dans les obligations émises en devises locales. D après nous, ce ne sont pas les emprunts d États, mais bien les obligations d entreprises des pays émergents qui renferment le plus grand potentiel. Ces obligations émises en dollar offrent en effet un coupon largement supérieur à celui d entreprises similaires établies en Occident. Parmi les obligations à la solvabilité élevée, les opportunités se font rares. Une exception: les emprunts d entreprises établies dans les pays européens en difficulté.

Thème 2: Les actions aux dividendes stables comme source de revenus Les actions s assortissent elles aussi de coupons, les dividendes. Ceux-ci varient davantage que les coupons des obligations et sont aussi beaucoup moins sûrs. De plus, une action fluctue beaucoup plus en valeur qu une obligation. Les dividendes de bon nombre d actions offrent des rendements attrayants aux cours actuels. Si ces dividendes sont alimentés par des flux de revenus stables, ils constituent une source intéressante de revenus annuels récurrents pour qui accepte la volatilité inhérente aux actions. Thème 3: Le charme des hedge funds et DES produits structurés Vu la faiblesse des taux, les investisseurs sont souvent enclins à acquérir des obligations de plus longue durée car elles rapportent davantage que celles à plus court terme. Nous ne sommes pas partisans de cette stratégie. Si les taux d intérêt repartent à la hausse, les obligations de plus longue durée vont en effet perdre beaucoup plus de valeur que celles à court terme. Le coupon légèrement supérieur ne pourra jamais compenser cette différence. Il nous semble donc préférable de maintenir une durée moyenne plutôt réduite. Mais comment assurer le rendement? Les liquidités ne rapportent pour ainsi dire rien. L apaisement des craintes d une nouvelle crise systémique Une répétition de la crise financière de 2008 est la hantise de chacun. Mais la probabilité d un tel scénario a diminué. Nous nous débattons toutefois toujours avec ses conséquences: des taux de croissance médiocres, un secteur bancaire toujours en convalescence et des dettes publiques trop importantes. Mais et c est la bonne nouvelle nous avons entretemps appris à gérer ces problèmes. En 2012, l Europe a notamment affiné l arsenal permettant de maîtriser les crises d angoisse des marchés. Les fonds de secours européens, la politique interventionniste de la Banque centrale européenne et les projets d union bancaire ont renforcé la confiance en l avenir de la zone euro et tari une importante source d agitation. Il y a bien sûr d autres trouble-fêtes potentiels. La crainte d un refroidissement trop brutal de l économie chinoise en est un. Mais les dernières statistiques nous donnent suffisamment de raisons de relativiser ce risque. Il y a aussi les déboires budgétaires américains. Les marchés s inquiètent des conventions antérieures, qui induisent un assainissement bien trop radical des finances publiques et pourraient plonger Les hedge funds et les produits structurés de courte durée peuvent à cet égard apporter une réponse. Ils recourent à des instruments financiers qui ne sont que peu, voire pas du tout à la portée de l investisseur particulier. Optez pour les hedge funds assortis d une volatilité réduite et d une stratégie d investissement défensive. Pour les produits structurés, préférez les courtes durées et un bon rapport risque/rendement. Flabbergasted! John Boehner, président républicain de la Chambre des réprésentants Sommés par Barack Obama de présenter leur propre plan pour réduire les dépenses budgétaires, les républicains n en reviennent pas de devoir définir eux-mêmes les coupes budgétaires qu ils exigent. l Amérique dans une nouvelle récession. Il s agit donc de les assouplir. Et pour cela, démocrates et républicains devront trouver un accord. Ce n est pas évident, mais nous pensons que l Amérique finira par trouver une solution à ce problème, de sorte que l impact réel de ce fiscal cliff (nom donné aux mesures en question) restera probablement limité. Que ce soit en Europe, aux États-Unis ou en Chine, les facteurs susceptibles de provoquer une grosse crise se sont donc affaiblis. L Europe, en particulier, doit en profiter. C est là que les risques étaient jusqu ici les plus importants. La probabilité réduite d une crise systémique nous inspirera également d autres choix au sein de certaines catégories de placements. Qu est-ce que cela signifie pour l investisseur? 5

Stratégie d investissement Thème 4: Le chemin cahoteux vers une Europe plus forte Pour garantir l avenir de l euro, il faut plus d Europe. Tout le monde en est conscient, mais le courage politique pour prendre les mesures adéquates en ce sens fait parfois défaut. En 2012, l Europe a néanmoins franchi un cap crucial. La direction empruntée est à présent claire. Cette certitude pourrait rétablir en partie la confiance au sein de la zone euro et faire disparaître l angoisse et, avec elle, l aversion au risque généralisée. Cette évolution devrait profiter aux placements risqués, et avant tout aux actions, en particulier européennes. Principales victimes des doutes qui planaient sur l avenir de l euro, elles pourraient à présent regagner une partie du terrain perdu. Thème 5: Le retour des actions de valeur Ces dernières années, ce sont surtout les actions d entreprises dotées de belles perspectives de croissance qui ont volé la vedette. D autres actions ont été carrément écartées par les investisseurs en raison de leur caractère risqué. Cette situation a souvent donné lieu à des valorisations anormalement faibles. À présent que l aversion au risque s estompe peu à peu, ces actions de valeur devraient opérer un retour en force. Évolution de la segmentation de la consommation mondiale entre 2008 et 2015 (estimation) Un monde à deux vitesses Le contraste entre les pays émergents et les pays développés va rester important. Dans les premiers, l urbanisation se poursuit. Dans les nouvelles grandes villes, les salaires sont largement supérieurs à ceux d application dans la campagne environnante. C est là aussi que se développe une nouvelle classe moyenne, dont le pouvoir d achat augmente rapidement et dont les besoins se complexifient. 2008 12% 21% 9% 26% 32% 6 En Occident, par contre, le train de vie est sous pression. Les mesures d austérité pèsent sur la croissance économique. Le chômage prend des proportions importantes et la population doit se serrer la ceinture. Des modifications structurelles du modèle de dépenses s imposent. 6% 2015E 11% 16% Europe USA Pays émergents Japon Autres pays développés Les entreprises occidentales font preuve de prudence également. Elles ont réduit leur endettement et détiennent énormément de liquidités. Que vont-elles en faire une fois la confiance revenue? Qui profitera le plus de ces nouveaux investissements? 41% 26% Source: Crédit Suisse

Thème 6: anticiper sur La reprise du cycle d investissement La probabilité réduite d une nouvelle crise systémique peut également rendre confiance aux entrepreneurs. Que feront-ils dans ce cas des liquidités qu ils détiennent en guise de tampon? Une partie ira sans doute à de nouveaux investissements. Vu le coût élevé de la main-d œuvre, une autre partie sera investie dans des machines, des techniques et des formes organisationnelles permettant d augmenter la productivité. Les groupes technologiques et les entreprises actives dans le domaine de l automatisation en tireront profit. Aux États-Unis, la vague d investissements pourrait revêtir un caractère très particulier du fait des évolutions révolutionnaires dans la production pétrolière et gazière. Les nouvelles techniques permettent désormais d exploiter des champs pétroliers et gaziers jusqu ici inaccessibles. Grâce à l afflux de pétrole et de gaz provenant de ces sources, la facture d énergie des groupes industriels américains va se démarquer favorablement de celle des entreprises similaires établies ailleurs dans le monde. Pour les gros consommateurs d énergie comme les entreprises chimiques, c est à coup sûr un avantage. Mais d importants travaux d infrastructure devront encore être réalisés pour exploiter les opportunités offertes par ces nouvelles sources d énergie. Les groupes actifs dans ces domaines jouissent de perspectives attrayantes. La révolution de la production pétrolière et gazière pourra repositionner l Amérique industrielle sur la carte. En réalité, il s agit d un avantage structurel pour toute l économie américaine. Thème 7: L efficacité énergétique Si les États-Unis voient leur facture d énergie évoluer favorablement, c est loin d être le cas dans le reste du monde. La prospérité croissante et la mobilité accrue engendrent une augmentation structurelle de la consommation énergétique. Une part importante de cette énergie provient des combustibles fossiles. Le pétrole y joue toujours un rôle crucial. Les tensions persistantes au Moyen-Orient continueront à soutenir le prix du pétrole. Ajoutez à cela la problématique du réchauffement de la planète, et la conclusion s impose d ellemême: la gestion parcimonieuse et efficace de l énergie devient un must, tant pour les particuliers que pour les entreprises. Nous recommandons à l investisseur de s assurer une présence suffisante dans les entreprises offrant des solutions dans ce domaine. Thème 8: Les casseurs de prix À succès L Occident est à la diète. Les mesures d austérité et la hausse des impôts réduisent le revenu disponible des consommateurs, ce qui peut induire des modifications du modèle de dépenses. En tant qu investisseur, il vaut la peine d examiner quelles entreprises en profitent le mieux. Nous associons souvent les casseurs des prix aux chaînes de distribution. Mais en réalité, nous les trouvons dans tous les domaines du marché des consommateurs. Pensons par exemple aux compagnies aériennes, opérateurs de télécommunications et prestataires de services financiers à bas prix. Prix (en USD) du gaz naturel pour les sidérurgistes par pays (août 2012) 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 USA GRANDE -BRETAGNE CHINE JAPON Source: Empirical Research Partners, Census Bureau, J,P, Morgan Asset management Évolution (en USD) du cours de Wal-Mart, distributeur low cost américain, sur les deux dernières années 80 75 70 65 60 55 50 45 12.12.10 12.06.11 12.12.11 12.06.12 12.12.12 Source: Bloomberg 7

Stratégie d investissement Thème 9: L urbanisation croissante dans les pays émergents Le développement et l urbanisation vont de pair. Dans de nombreux pays émergents, plus de la moitié de la population vit encore à la campagne. Mais les choses sont en train de changer. D après les prévisions, quelque 350 millions de personnes viendront s établir dans les villes dans les prochaines années. Les besoins en termes de logement, de routes, d infrastructures de transport et de facilités sanitaires sont donc immenses. L approvisionnement en eau, notamment, est un problème souvent sous-estimé. Le coût y afférent constitue une part substantielle de la facture globale des travaux d infrastructure. Les entreprises actives dans ce domaine jouissent d excellentes perspectives à long terme. Thème 10: L avènement d une nouvelle classe moyenne Si la classe moyenne est sous pression en Occident, c est tout à fait l inverse dans les pays émergents. Chaque année, une centaine de millions d individus viennent grossir ses rangs. Non seulement leur nombre augmente, mais leurs salaires ont le vent en poupe également. Ces gens gagnent largement plus que ce qui est nécessaire pour pourvoir à leurs besoins les plus élémentaires. Le modèle de dépenses de cette classe moyenne ne cesse dès lors de se complexifier. Sans parler de son goût prononcé pour les articles de luxe occidentaux. On assiste également à une expansion colossale de la prestation de services financiers, du tourisme et des soins de santé. Cette diversification des besoins crée de nombreuses opportunités d investissement, qui peuvent être exploitées à la fois par le biais d entreprises de chez nous et de là-bas. Faits marquants au niveau des portefeuilles en gestion discrétionnaire Période de mi-novembre à mi-décembre 8 Retour en grâce des actions Le mois écoulé a été nettement plus favorable aux actions que le précédent. Les marchés boursiers sur lesquels les portefeuilles sont investis affichent des progressions proches voire supérieures à 4%. Obligations toujours gagnantes Même si elle a quelque peu ralenti, la progression des marchés obligataires se poursuit. À quand la fin de ce très beau et long parcours des obligations? Telle est la question que se posent la plupart des stratèges et des investisseurs. Pas facile d y répondre avec précision. Par contre, la stratégie prépare, de manière sereine et sans précipitation, les portefeuilles à l arrêt de la baisse des taux, sur les actifs obligataires les plus qualitatifs. Le premier thème évoqué par notre stratège constitue assurément le fil conducteur pour amorcer ce changement de tendance inévitable. Philippe Masson, head of discretionary communication Activité transactionnelle teintée d optimisme Les transactions récemment effectuées dans les portefeuilles vont dans le sens d un renforcement supplémentaire de la partie Actions. Cette approche est motivée par la diminution du risque sur l euro, d une part, et la publication de chiffres de croissance encourageants en Chine, d autre part. Une plus grande confiance envers l Europe justifie la surpondération (plus) durable des actions européennes dans les portefeuilles investissant dans cette classe d actifs. Cette approche s accompagne d une réduction du recours à des fonds indiciels ou trackers au profit de valeurs individuelles ciblées ou de fonds activement gérés, dont l objectif est de battre, dans la durée, leur indice de référence. Dans son dixième thème d investissement, notre stratège met en avant l essor rapide d une nouvelle classe moyenne dans les pays émergents, en particulier en Chine. Les actions chinoises sont restées à la traîne ces deux dernières années. Le temps est venu de s y intéresser.

ÉCONOMIE (Sources: Bloomberg Consensus et BNP Paribas Fortis) CROISSANCE DU PIB (en %) 2010 2011 2012e 2013e Zone euro 2,0 1,4-0,4 0,0 Royaume-Uni 1,8 0,9-0,1 1,1 États-Unis 2,4 1,8 2,2 2,0 Japon 4,5-0,6 1,7 0,7 Brésil 7,6 2,8 1,5 3,8 Russie 4,3 4,3 3,6 3,5 Inde 8,9 7,5 5,3 5,8 Chine 10,4 9,3 7,7 8,1 INFLATION (en %) 2010 2011 2012e 2013e Zone euro 1,6 2,7 2,5 1,9 Royaume-Uni 3,3 4,5 2,8 2,5 États-Unis 1,6 3,2 2,1 2,0 Japon -0,7-0,3 0,0 0,0 Brésil 5,0 6,6 5,4 5,5 Russie 6,9 8,5 5,2 6,6 Inde 12,1 8,9 7,6 8,5 Chine 3,3 5,4 2,7 3,1 TAUX (Source: BNP Paribas Fortis, Bloomberg Consensus) PRÉVISIONS DE TAUX (en %) TAUX DIRECTEUR 14.12.2012 3m 12m Zone euro 0,75 0,75 0,75 Royaume-Uni 0,50 0,50 0,50 MATIÈRES PREMIÈRES PRÉVISIONS (Source: Bloomberg Consensus) 14.12.2012 3m 12m Pétrole (Brent) 109 110 110 Or 1.697 1.800 1.850 États-Unis 0,25 0,25 0,25 Japon 0,10 0,10 0,10 TAUX À 10 ANS 14.12.2012 3m 12m Zone euro 1,36 1,60 2,05 Royaume-Uni 1,87 1,95 2,35 États-Unis 1,70 1,75 2,20 Japon 0,74 0,80 1,00 DEVISES ACTIONS (Source: BNP Paribas Fortis) PRÉVISIONS DE CHANGE DEVISES 14.12.2012 3m 12m USD 1,31 1,30 1,30 GBP 0,81 0,79 0,76 JPY 110 110 110 (Source: Bloomberg) BOURSES ÉVOLUTION (en %) sur 1 mois depuis 01.01.12 sur 2011 Europe - Euro Stoxx 50 6,3 13,5-16,5 Europe - Euro Stoxx 600 6,1 15,1-17,2 Belgique - Bel20 5,0 17,9-19,7 Pays-Bas - AEX 4,1 10,2-12,0 France - CAC40 7,1 15,2-17,4 Allemagne - DAX 7,0 28,8-13,1 Royaume-Uni - FTSE 100 3,5 6,3-5,6 Suisse - SMI 3,4 16,3-7,8 États-Unis - S&P500 4,5 12,6 0,0 Japon - Nikkei 225 12,4 15,2-17,3 Brésil - Bovespa 5,8 4,9-17,3 Russie - Micex 6,8 4,5-15,2 Inde - Sensex 3,5 25,0-23,0 Chine - Shangai Composite 4,6-2,2-21,7 Évolution des actions européennes (indice STOXX Europe 600) sur les trois dernières années (Source: Bloomberg) 300 275 250 225 200 14.12.09 14.12.10 14.12.11 14.12.12 SECTEURS ÉVOLUTION (en %) (EURO STOXX 600) sur 1 mois depuis 01.01.12 sur 2011 Automobiles 13,1 33,7-24,1 Banques 5,1 21,9-32,3 Matières premières 7,1 2,3-29,5 Chimie 8,5 30,3-8,5 Construction & Matériaux 7,5 12,0-20,0 Services financiers 5,0 18,1-21,5 Alimentation & Boissons 1,9 20,1 5,4 Soins de santé 3,0 13,1 11,9 Industrie 5,1 21,5-16,2 Assurances 5,3 31,9-13,2 Médias 4,1 16,5-10,3 Pétrole & gaz 0,3-4,0 1,3 Soins pers. & Ménage 4,1 22,1 0,7 Détail 2,6 8,0-7,3 Technologie 8,5 21,3-12,5 Télécoms 1,1-8,8-5,6 Voyages & Loisirs 4,2 29,3-15,5 Services aux collectivités 1,4-1,4-14,9 9

Rétrospective / Perspectives RESTER SUR LA LIGNE DE TOUCHE PEUT COÛTER CHER Retour sur 2012 Coup d œil sur 2013 Investir séparément en actions, obligations, liquidités et placements alternatifs est une option. Mieux vaut toutefois lui préférer une approche globale de portefeuille. Elle prend en compte vos objectifs personnels à long terme, sans perdre de vue les opportunités de court terme. Nous avons demandé l avis de Frank Vranken, chef de la stratégie d investissement auprès de BNP Paribas Fortis Private Banking. FRANK VRANKEN, CHIEF INVESTMENT ADVISOR, & CARL JACOBS, PRIVATE BANKING INVESTMENTS 10 Carl Jacobs: comment s est présentée la conjoncture économique en 2012? Frank Vranken: sur le plan de la croissance économique, 2012 a été une année de grande incertitude. Et le constat vaut tant pour les économies émergentes que pour les économies occidentales. La Chine a été perçue comme une menace. Un ralentissement brutal de son économie n aurait en effet pas Tout droit dans la falaise? Le fiscal cliff désigne la conjonction d une augmentation programmée des impôts et d une réduction des dépenses qui seront automatiquement instaurées le 31 décembre 2012 à minuit, si aucun compromis politique n est trouvé. Ce double choc sur la demande risque de faire glisser les États-Unis dans la récession. manqué d entraîner les autres économies émergentes dans la chute. Mais ce n est pas ce qui s est produit. Ces derniers mois, la croissance chinoise s est stabilisée et semble même reprendre légèrement. Si la crise économique a bien frappé l Europe, elle s est finalement révélée moins sévère qu escomptée. L économie pourrait se contracter moins que prévu. Quelques signes encourageants indiquent que le pire est derrière nous mais la croissance n est pas encore au rendez-vous. Aux États-Unis, la situation s est améliorée depuis le début de l année, mais la fameuse falaise fiscale ( fiscal cliff ), que pourrait nous réserver 2013, a remis l incertitude au goût du jour. Comment les différentes classes d actifs ont-elles presté en 2012? Exprimés en euro, les rendements de la plupart des classes d actifs ont surpassé les attentes, en dépit

L investisseur défensif a épuisé les possibilités de son terrain de chasse naturel. En 2013, il devra encore traquer le rendement ailleurs. du contexte très incertain. Les actions ont progressé d un bon 10%. Les marchés obligataires ont affiché des bénéfices de plus de 6%, variant en fonction de la qualité sous-jacente. Les obligations émergentes libellées en devises fortes ont remporté la palme des performances, avec des revenus de plus de 15%, une fois convertis en euro. Quelle a été la stratégie d investissement la plus fructueuse? La stratégie payante a tout simplement résidé dans la diversification. Que ce soit pour l investisseur défensif ou l investisseur dynamique, la bonne approche consistait en une très large répartition à travers les différentes classes d actifs, doublée d une répartition géographique. L investisseur qui est resté sur la ligne de touche a quant à lui perdu de son pouvoir d achat. Que nous réserve la macroéconomie en 2013? Le scénario le plus probable est, selon nous, celui d une légère reprise de la croissance mondiale. Nous pensons qu aux États-Unis, un compromis honorable sera trouvé sur le plan budgétaire. Dans ce cas, même pénalisée par une pression fiscale indispensable, la croissance parviendra à poursuivre sa progression. En Europe, nous devrions connaître une légère amélioration en 2013. La Banque centrale européenne continuera, pour sa part, à garantir la survie de la zone euro. Entretemps, la croissance reprend dans les pays émergents. Mais ne nous hâtons pas de conclure que nous allons renouer avec une forte croissance. Pour cela, il nous faudra sans doute attendre 2014. Comment devront s acclimater l investisseur défensif et l investisseur dynamique? Les obligations de qualité montrent une configuration asymétrique, ce qui implique que leurs taux devraient monter plutôt que baisser. La raison en est que la courbe des taux, par exemple pour les obligations d État, se situe quasi complètement en dessous des niveaux actuels de l inflation. En termes absolus aussi, les obligations souveraines offrent peu de rendement. Il en va de même pour les obligations d entreprises de première qualité. Notre stratégie consiste donc à nouveau à passer au crible toutes les classes d actifs, à la recherche du rendement. Celui-ci peut se cacher auprès des actions, d obligations spécifiques mais aussi de hegde funds et même de produits structurés. Cette quête du rendement concerne surtout l investisseur défensif. Les possibilités de son terrain de chasse naturel semblent épuisées. Il est donc obligé de traquer ailleurs d autres opportunités. Il en va tout autrement pour l investisseur dynamique pour qui la chasse aux plus-values et aux hausses de cours n a pas de secret. Comme les actions offrent une prime de risque très élevée, y investir nous semble opportun. L objectif est ici de viser une diminution de la prime de risque qui impliquera de facto une hausse des cours boursiers. Ce positionnement est important parce que, même sans la moindre accélération de la croissance économique, les cours boursiers peuvent quand même s apprécier. Et si par bonheur, il devait y avoir un petit supplément de croissance, le potentiel n en serait que plus grand. Cette réduction de la prime de risque, nous la voyons plutôt en Europe qu ailleurs. Toutefois, les marchés émergents devraient également offrir des opportunités pour l investisseur actif. Les actions chinoises semblent bon marché et une reprise de l économie, avec l amélioration des résultats bénéficiaires qui va de pair, pourrait bien déclencher un feu d artifice sur cette bourse. Voyez-vous d autres thèmes d investissement intéressants pour 2013? La divergence entre les pays émergents et les économies occidentales va persister. Nous entendons par là que le consommateur des pays en croissance présente nettement plus de potentiel qu ailleurs et que l urbanisation dans ces pays demeure un facteur de stimulation important. Dans les pays industrialisés, les consommateurs, affectés par un contexte économique morose, rechercheront probablement les bonnes affaires. Les vainqueurs boursiers se trouveront donc du côté des discounters et des entreprises chefs de file en matière de prix, capables de proposer des biens et des services bon marché. Nos 10 thèmes d investissement préférés pour 2013 sont amplement détaillés dans l article consacré à notre stratégie de placement en pages 4 et suivantes. 11

Marchés des actions ACTIONS EUROPéENNES Les favorites de 12 2013! Vu les taux extrêmement bas des obligations et l apaisement des craintes dans la zone euro, les investisseurs se laissent séduire par les actions, en particulier européennes. Dans notre quête d un rendement suffisant induit par la hausse des cours, nous avons sélectionné 10 actions européennes qui pourront garnir votre portefeuille. SANDRA VANDERSMISSEN & RUDY DE GROODT, SENIOR EQUITY SPECIALISTS Terreau idéal pour les actions européennes Victimes de la crise de l euro, les actions européennes sont aujourd hui bon marché. Nombre d entre elles offrent en outre un rendement du dividende durable, plusieurs fois supérieur au taux du coupon des obligations. De plus, toute une série d entreprises sont en train de restructurer leur bilan et/ou de se défaire de leurs activités non essentielles, ce qui ouvre la perspective d un dividende additionnel. Autre facteur positif: beaucoup d investisseurs d envergure se montrent de plus en plus optimistes au sujet de l Europe. L apaisement des craintes du marché à l égard d une implosion de la zone euro devrait donc se poursuivre en 2013. Enfin, n oublions pas que nombre d entreprises européennes peuvent, grâce à la forte diversification géographique de leurs activités, profiter de la croissance plus vigoureuse venue d ailleurs, en particulier des pays émergents. DSM (objectif de cours: 56 EUR) Le géant chimique néerlandais a connu, ces dernières années, une profonde transformation qui l a orienté davantage vers le segment Nutrition. Cette division très rentable représente aujourd hui près de 3/4 du bénéfice opérationnel du groupe. Grâce à la croissance des activités existantes et à l intégration des récents rachats, nous nous attendons, pour 2013, à une augmentation d environ 20% du cash flow opérationnel. En dépit de la récente hausse du cours, la valorisation ne correspond toujours pas à celle d un acteur se consacrant pour ainsi dire exclusivement au segment Nutrition. À acheter, donc. ROCHE (objectif de cours: 201 CHF) Le secteur pharmaceutique reste notre secteur défensif favori. Et Roche y signe l une des progressions les plus rapides grâce au renouvellement de la franchise Herceptin (20% du bénéfice opérationnel). La société s efforce aussi d assurer la croissance des deux autres franchises cancer, après l expiration des brevets. Roche est par ailleurs moins exposée à la pression sur les prix que la moyenne du secteur. Le groupe jouit d une solide diversification géographique. Le bilan est solide et le dividende augmente d année en année. TOTAL (objectif de cours: 44,3 EUR) Le géant pétrolier français demeure une de nos valeurs favorites, du fait de notre vision optimiste à l égard du prix du pétrole. Grâce à la nouvelle stratégie d exploration, plus agressive, la production est appelée à augmenter d en moyenne 3% par an jusqu en 2015, une prestation honorable en comparaison de la moyenne du secteur. L accroissement des investissements est en partie financé par la vente d actifs non stratégiques. Les activités de raffinage et de pétrochimie font également l objet d un programme radical de réduction des coûts et de repositionnement. Enfin, Total peut se targuer d une valorisation attrayante et d un rendement du dividende à la fois élevé et sûr.

Belgacom (objectif de cours: 27 EUR) Dans le secteur européen des télécoms, Belgacom reste l une des actions les plus intéressantes grâce à son réseau étendu et à la solidité à toute épreuve de son bilan. Contrairement à nombre de ses concurrents (anciens monopoles étatiques), l entreprise parvient à maintenir le dividende et a même annoncé récemment une augmentation de ce dividende. On y verra l avantage d un bilan solide échappant à la pression des agences de notation. L action présente une valorisation bon marché et offre au cours actuel un rendement du dividende très élevé et durable d environ 10%. Une belle alternative pour les investisseurs obligataires à la recherche d un rendement d exception. WOLTERS KLUWER (objectif de cours: 19 EUR) Parmi les éditeurs professionnels, ce groupe néerlandais a toujours nos faveurs. Malgré un affaiblissement des activités en Europe dû à la crise, l Amérique du Nord affiche toujours une brillante performance. La direction maintient donc ses objectifs financiers pour 2012, tablant sur la poursuite de la forte génération de cash flow. En marge des réductions des coûts, d une poursuite de la croissance organique du chiffre d affaires (+1%) et de la migration du support imprimé vers le format numérique laquelle induit un accroissement des marges, nous trouvons la valorisation attrayante. De plus, l action offre un rendement du dividende de près de 5%. ALSTOM (objectif de cours: 36 EUR) Grâce à ses activités de fin de cycle, Alstom bénéficie d une bonne visibilité pour les douze prochains mois. Le carnet de commandes représente deux ans de chiffre d affaires et continue à gonfler grâce à l exposition aux marchés émergents et à la division de transport (1/3 des activités), peu affectée par les mesures d austérité. Pour la division énergétique, l attention se porte, dans les marchés matures, sur les commandes de centrales au gaz aux États-Unis. Les prévisions de la direction restent prudentes et la génération de cash flow reprend. La décote de 20% en termes de valorisation nous semble encore trop importante par rapport aux autres entreprises du secteur. ADIDAS (objectif de cours: 79 EUR) Adidas est, après Nike, le second plus grand producteur d articles de sport au monde, mais est leader du marché en Europe et surtout en Chine et en Russie (les deux plus gros marchés du sport, avec les États-Unis). Aux États- Unis, Adidas est en train de rattraper son retard sur Nike. Le momemtum produit est énorme, tant en termes de technologie que de mode. La filiale Reebok poursuit ses restructurations, mais la faiblesse actuelle de la prestation est plus que compensée par le succès inespéré de la division Golf. Les pays émergents représentent 50% du chiffre d affaires du groupe. Les perspectives restent solides et tablent sur une croissance à deux chiffres du bénéfice. AGEAS (objectif de cours: 28 EUR) à présent que l héritage Fortis est en majeure partie sous contrôle, Ageas peut davantage se concentrer sur la rentabilité des assurances, son activité principale. L exercice semble lui réussir à merveille, et cette tendance ne fait que se renforcer du fait des ambitieux objectifs à long terme de l entreprise. En raison de la valorisation attrayante, de la bonne solvabilité, de la réduction de l héritage Fortis, du potentiel de croissance en Asie et de la focalisation persistante sur la valeur créée en faveur de l actionnaire, nous trouvons Ageas digne d achat. Le principal risque demeure le potentiel impact négatif des actions en dommages et intérêts à l issue incertaine, qui sera peut-être compensé par une revalorisation des actifs non commerciaux restants (option call de BNPP et surtout le véhicule bad bank RPI). RIO TINTO (objectif de cours: 3.800 GBp) Depuis fin 2010, le secteur de l exploitation minière sous-performe le marché en raison du ralentissement de la croissance en Chine. Nous pensons que la situation économique est en train de se stabiliser. Le prix du minerai de fer semble avoir atteint un plancher en été et a récemment laissé entrevoir une remontée. En revanche, le prix du cuivre tient bon. Rio Tinto déploie ses activités dans les deux segments. Atout spécifique de Rio Tinto: les frais d exploitation et le coût du capital sont inférieurs à la moyenne du secteur. Le bilan est solide et la valorisation présente une décote substantielle par rapport à la moyenne sectorielle. BOSKALIS (objectif de cours: 38 EUR) Le groupe de dragage et prestataire de services maritimes Boskalis ne se contente pas de revoir à la hausse ses prévisions bénéficiaires pour 2012, il veut aussi racheter le transporteur maritime Dockwise. En incluant la division Dockwise, le chiffre d affaires du groupe gonflerait sur base annuelle d environ 16% et le cash flow opérationnel, même de quelque 36%. Vu le rétablissement de l activité de dragage, l impact substantiel de Dockwise sur le bénéfice à partir de 2013 et la valorisation attrayante, l action mérite sa place en portefeuille. Le principal risque à court terme réside dans une émission d actions d environ 10% pour financer ce rachat, mais l impact en sera plutôt limité et de toute manière temporaire. 13

Analyse sectorielle DES PERSPECTIVES TOUJOURS ATTRAYANTES 14 En 2012, le secteur du luxe européen a surperformé le MSCI Europe de plus de 30%. Le rebond boursier est particulièrement marqué depuis fin septembre, grâce à un flux de bonnes nouvelles en provenance des sociétés. La perspective d une amélioration de la situation économique en Chine, véritable moteur de croissance du secteur, n y est pas non plus étrangère. LISA BUGAT-CASTILLO, EQUITY ANALYST, & SANDRA VANDERSMISSEN, SENIOR EQUITY SPECIALIST Ralentissement confirmé Les résultats trimestriels ont confirmé le ralentissement de la croissance des ventes à 8% (contre 14% au premier semestre). Celle-ci n en reste pas moins élevée dans un contexte économique difficile (elle est 2 à 3 fois supérieure à la progression du PIB mondial). Cette décélération des ventes est visible dans tous les pays mais plus marquée en Asie. L incertitude économique et la transition politique en Chine ont particulièrement affecté le marché des cadeaux offerts par les hommes d affaires aux officiels. Les ventes réalisées en Chine ne tiennent cependant pas compte de la consommation croissante de produits de luxe de la part des Chinois en Europe. Ils y réalisent de bonnes affaires puisque les prix des articles de luxe en Chine sont 40 à 50% plus élevés en raison de taxes à l importation. Malgré le ralentissement de la croissance des ventes, les marges ont généralement surpassé les attentes grâce à l impact de change positif (force du dollar et du yen contre l euro), aux effets prix et au faible coût des matières premières. Facteurs clés de succès Les facteurs clés de succès se sont confirmés en 2012. Ainsi la nécessité de détenir un réseau de boutiques en propre est fondamentale: audelà du contrôle de l image de marque, ce mode de distribution permet d obtenir des marges plus élevées. Les tendances observées sont donc une plus grande sélectivité des distributeurs tiers et des ouvertures et/ou agrandissements de magasins en propre. Par ailleurs, en cette période d incertitude, certaines catégories de produits se révèlent plus défensives, comme la maroquinerie ou les accessoires. De même, le consommateur a confirmé sa recherche d exclusivité, ce qui explique la surperformance des marques très haut de gamme (Hermès) ou plus sophistiquées (Prada, Bottega Veneta). Enfin, les acteurs du secteur ont préservé leur pouvoir sur les prix. En témoigne la hausse des prix de 8% instaurée, en octobre, par Louis Vuitton en Europe.

La France est le pays qui produit le luxe mondial mais c est aussi celui qui l aime le moins, parmi tous les pays développés. Jean-Noël Kapferer, expert mondial des problèmes de marques Perspectives et fondamentaux attrayants À l approche de la fin d année, le discours des sociétés du luxe reste positif, vu l important effet saisonnier de la période de Noël (environ 50% des ventes). Mais après le récent rally boursier, nous nous attendons néanmoins à une consolidation du secteur à court terme. Si le rebond de la croissance en Chine n est pas attendu avant la fin du 1 er trimestre 2013, les achats réalisés par les touristes en Europe devraient continuer à soutenir le secteur. Autres facteurs de soutien: les hausses de prix et un flux régulier de nouvelles favorables. Par ailleurs, les structures financières très saines permettent aux acteurs du luxe d envisager des acquisitions ou de privilégier l actionnaire via des rachats d actions. Les fondamentaux et les perspectives restent donc attrayants à terme. Comment investir dans le luxe? Notre valeur préférée demeure LVMH. Le leader du secteur dispose d un portefeuille de marques fortes (Louis i Le saviez-vous? Un quart des achats de produits de luxe réalisés en 2012 dans le monde sont imputables aux Chinois. La visite des boutiques des marques de luxe est devenue une activité incontournable pour les touristes chinois. Pas question de rentrer au pays sans avoir acheté plusieurs produits de luxe. Chacun des touristes chinois venant à Paris dépense ainsi plus de 1.250 euros pour lui-même, mais aussi pour satisfaire à la conception chinoise du cadeau nécessairement cher. Vuitton, Fendi, Hennessy, Sephora, Guerlain.) opérant dans des activités à la fois défensives (maroquinerie) et cycliques (montres, champagne, parfums et distribution sélective). LVMH bénéficie en outre d une bonne exposition aux pays émergents et notamment à la Grande Chine (19% du chiffre d affaires). Le dernier rapport trimestriel a rassuré les investisseurs sur: 1/ la performance de Louis Vuitton qui a généré 50% du résultat net de LVMH, 2/ l amélioration des tendances en septembre et octobre, 3/ le maintien du pouvoir sur les prix, et 4/ la bonne performance réalisée en Chine. The Swatch Group est également digne d intérêt. Le leader mondial de l horlogerie présente un portefeuille de 18 marques couvrant tous les segments de prix: Breguet, Blancpain, Omega, Longines, Rado, Swatch Le groupe détient également le monopole de la fabrication et de la distribution de mouvements et de composants de montres. The Swatch Group réalise 38% de ses ventes en Grande Chine et a confirmé ses objectifs pour l exercice 2012: atteindre le niveau record de 8 milliards CHF de chiffre d affaires et faire progresser les ventes de montres milieu de gamme, en Grande Chine. Qui veut investir dans Prada doit se tourner vers la bourse de Hong Kong. Vu l existence de valeurs phares européennes, cela n est pas indispensable. Cette récente acquisition boursière mérite néanmoins qu on s y attarde un peu. Propriétaire de marques prestigieuses comme Prada, Miu Miu, Car Shoe et Church s, la marque de luxe italienne dessine, confectionne et vend des articles de maroquinerie, du prêt-à-porter, des accessoires, des lunettes et des parfums. Le groupe déploie ses activités dans 70 pays, principalement par le biais de boutiques en propre (80% du chiffre d affaires). L Asie-Pacifique contribue pour 35% au chiffre d affaires du groupe. La marque principale, Prada, est un peu moins connue que Gucci, mais plus que Burberry. La sous-marque, Miu Miu, est de plus en plus reconnue sur des marchés comme Singapour et l Indonésie, grâce à son design moderne et ses prix plus abordables. 15

Marchés obligataires INVESTIR SANS SOUCIS Covered bonds 16 Le 3 août 2012, un cadre réglementaire a été créé pour l émission de covered bonds belges. Dans l intervalle, Belfius et KBC ont déjà procédé à une première émission. Les covered bonds, ou obligations sécurisées, conviennent aux investisseurs les plus conservateurs et sont une alternative aux obligations d État. KRISTOF WAUTERS, INVESTMENT SPECIALIST FIXED INCOME & FOREX PRB Que sont les covered bonds? Les covered bonds sont des obligations émises par des institutions financières, pour lesquelles le porteur dispose d un double droit. En cas de faillite de l émetteur, le porteur de l obligation a non seulement accès au patrimoine général de l émetteur (au même rang que les porteurs d obligations non subordonnées), mais aussi à un portefeuille d actifs sous-jacent distinct. De plus, ce portefeuille est exclusivement accessible aux investisseurs ayant opté pour des covered bonds. La loi du 3 août 2012 a créé en Belgique un cadre réglementaire autorisant les institutions financières belges à émettre des covered bonds. La Belgique était jusqu il y a peu l un des rares pays européens où une telle émission n était pas encore possible. De ce fait, notre pays a pu se baser sur l expérience des autres pays pour créer un cadre législatif solide. La réglementation s est principalement basée sur celle de la Pfandbrief allemande afin de garantir à l investisseur une protection maximale. Le nantissement est crucial Pour valoriser correctement une covered bond, il convient de se baser non seulement sur la solidité financière de l émetteur, mais aussi (et surtout) sur le portefeuille d actifs sous-jacent. Ce nantissement se compose principalement d emprunts hypothécaires et de crédits accordés aux pouvoirs publics. Au premier abord, la description un portefeuille sousjacent de crédits hypothécaires effrayera peut-être nombre d investisseurs. N était-ce pas en effet l une des causes de la crise financière de 2008? Il convient de faire ici une distinction claire entre par exemple les asset backed securities (ABS) et les covered bonds. Dans le cas des ABS, le portefeuille de crédits sous-jacent ne figure généralement pas au bilan de l institution financière émettrice. Dans le cas des covered bonds, il y figure bel et bien, ce qui offre une plus grande transparence. Le nantissement est en outre soumis à des exigences de qualité rigoureuses. Les agences de notation et le régulateur national suivent de près le portefeuille de crédits sous-jacent et peuvent intervenir en cas de détérioration de la qualité des crédits en obligeant l institution financière émettrice à remplacer les crédits les moins fiables. D un pays à l autre Les covered bonds, obligations sécurisées ou lettres de gage portent un nom différent selon le pays dans lequel elles sont émises: Pfandbrief en Allemagne, obligation foncière en France, lettre de gage au Luxembourg, cédulas hipotecarias en Espagne et obbligazione bancaria garantita en Italie. Le terme collectif covered bond est cependant le plus couramment utilisé.

Code ISIN Dénomination S&P Coupon échéance Prix Rdt brut Rdt net (25%) Type BE0002419910 Belfius Bank NV AAA 1,250% 27.11.2017 101,07% 1,03% 0,72% covered bond BE6246364499 KBC Bank NV AAA 1,125% 11.12.2017 100,63% 0,99% 0,71% covered bond BE0000323320 Belgium AA 3,500% 28.06.2017 111,91% 0,82% 0,00% government bond DE0001141638 Germany AAA 0,500% 07.04.2017 101,26% 0,21% 0,08% government bond XS0764303490 KBC Ifima NV A- 4,500% 27.03.2017 111,59% 1,67% 0,62% senior bond Source: Bloomberg La valeur du portefeuille de crédits sous-jacent doit aussi toujours être supérieure à l encours des engagements de la covered bond. En Belgique, l excédent de couverture, comme on l appelle, a été fixé par la loi à un minimum de 105%, et l émetteur appliquera dans la plupart des cas une norme encore plus stricte. Tous ces éléments contribuent à la solvabilité à toute épreuve des covered bonds. Belfius Banque a été la première à profiter du nouveau cadre réglementaire pour émettre une covered bond. L obligation à 5 ans s assortit d un coupon de 1,25%. Compte tenu du cours actuel, cela correspond à un rendement annuel brut à l échéance de 1,03%. Un rendement faible en termes absolus, mais l image est différente en partant d une base relative. Une obligation d État belge d une durée comparable offre en effet un rendement brut de seulement 0,82%. Néanmoins, la covered bond de Belfius s est vu attribuer le rating le plus élevé par les principales agences de notation (AAA), tandis que le rating belge est de 2 crans inférieur chez S&P (AA) et même de 3 crans inférieur chez Moody s (Aa3). Belfius s impose un excédent de couverture minimum de 130% (donc largement supérieur à l exigence légale de 105%), ce qui signifie que chaque covered bond de 100.000 euros est couverte par un nantissement d au moins 130.000 euros. KBC a dans l intervalle lancé elle aussi une covered bond (au rating AAA) d une durée de 5 ans. Le coupon de 1,125% représente au cours actuel un rendement brut de 0,99%. Ces premières émissions s adressent toutes deux aux investisseurs institutionnels comme les fonds de pension, les assureurs et les banques (coupures de 100.000 euros). Les deux émetteurs ont cependant déjà indiqué qu ils procéderaient à l avenir également à des émissions de covered bonds disponibles en plus petites coupures (1.000 euros). Dans le tableau ci-dessus, nous faisons la comparaison avec une obligation non subordonnée de KBC ainsi qu avec les obligations d État allemandes (vu leur rating AAA). Même si les rendements absolus sont réduits, on remarquera que les covered bonds sont relativement attrayantes, surtout sur une base nette (en tenant compte d un précompte mobilier de 25% sur le coupon). Intérêt des covered bonds Les covered bonds comptent parmi les obligations les plus sûres, de sorte que l on ne s étonnera pas de la faiblesse des rendements. Et pourtant, elles présentent souvent un rendement attrayant en comparaison des obligations d État (surtout pour les investisseurs conservateurs). Il s agit d une conséquence de la liquidité légèrement inférieure des covered bonds par rapport aux obligations souveraines, et du fait qu elles sont moins connues. Pour les investisseurs particuliers, il ne s agit cependant pas d un obstacle majeur et le rendement légèrement supérieur constitue un atout attrayant. Durant la crise financière, il est apparu que la stabilité d une institution financière était largement tributaire de la possibilité de toujours attirer suffisamment de possibilités de financement. Pour les émetteurs, les covered bonds constituent une source de financement additionnelle permettant de lever des capitaux à un taux d intérêt relativement faible. Dans les prochaines années, le marché des covered bonds continuera probablement à prendre de l importance, suite notamment à l introduction de la règle de bail in en 2018. Cette règle implique en effet que les porteurs d obligations devront prendre part plus rapidement aux pertes en cas de problèmes qui affecteraient l institution financière émettrice. Cette règle concerne avant tout les obligations subordonnées mais s applique aussi aux emprunts non subordonnés. Les covered bonds n y étant pas soumises, elles peuvent donc constituer une diversification intéressante tant pour les investisseurs conservateurs que pour les émetteurs. 17

Assurances placements de la branche 23 LE POTENTIEL D UN INVESTISSEMENT, LES ATOUTS D UNE ASSURANCE-VIE Smart Invest Bon Fund Selection 3 18 Le mois dernier, nous vous avons présenté dans les grandes lignes les assurances placements de la branche 23. Passons à présent de la théorie à la pratique, avec Smart Invest Bon Fund Selection 3. ALAIN SERVAIS, PRIVATE BANKING INVESTMENTS Smart Invest Bon Fund Selection 3 est un produit d assurance-vie (branche 23) de AG Insurance, qui permet de viser le potentiel non pas d un mais de trois fonds de placement réputés, via un investissement prévoyant la protection du capital. Des fonds triés sur le volet Le rendement de Smart Invest Bon Fund Selection 3 est associé à la performance d un panier constitué à parts égales de trois fonds de pla- cement. Afin d assurer une composition équilibrée et une répartition optimale, le panier se compose: d un fonds d actions européennes: BNP Paribas L1 Equity Best Selection Euro, d un fonds d obligations d entreprises de qualité: PIMCO Global Investors Series plc Global Investment Grade Credit E Acc EUR (Hdg), et d un fonds mixte, investi tant en actions qu en obligations: Ethna- Aktiv E (T). Processus de sélection des fonds du panier 1. Le gestionnaire du fonds doit être reconnu par la société de gestion FundQuest, filiale du groupe BNP Paribas comptant parmi les principales sociétés de multigestion dans le monde. Les gestionnaires sont sélectionnés sur base d une analyse qualitative de la gestion et d une analyse approfondie des risques. 2. Les fonds des gestionnaires reconnus sont ensuite sélectionnés sur base d analyses similaires pour constituer l univers de fonds admissibles. 3. Au sein de cet univers, les fonds susceptibles d intégrer le panier ont été sélectionnés sur base de divers critères très concrets: le fonds doit être un fonds de capitalisation, enregistré en Belgique et libellé en EUR; il ne peut pas être un fonds de fonds et la valeur des actifs sous gestion doit être supérieure à 750 millions USD. Enfin, le fonds doit être gratifié de cinq étoiles par Morningstar. Mode de calcul de la plus-value au terme La plus-value éventuelle est déterminée en quatre étapes. 1. La valeur initiale du panier est définitivement fixée à 100 le 18 février 2013, sur base des valeurs nettes d inventaire (VNI) des 3 fonds à cette même date. 2. La valeur finale du panier est calculée sur base du rapport entre la valeur finale et la valeur initiale de chaque fonds. La valeur finale de chaque fonds correspond à la moyenne de 31 VNI relevées à 31 dates mensuellement réparties entre le 31 août 2018 et le 26 février 2021.

3. Un facteur d ajustement (FA) de 0,8% sur base annuelle est appliqué sur la valeur finale du panier. Concrètement, cela signifie que la valeur finale du panier effectivement prise en compte ne correspondra pas au résultat du calcul effectué à l étape 2, mais à seulement 93,67% de celui-ci (93,67% = (1-0,8%) (2930/360) ; 2930 étant le nombre de jours calendrier pris en considération). 4. Pour déterminer la performance du panier, on compare sa valeur finale effectivement prise en compte (après application du FA) avec sa valeur initiale. En cas d évolution positive, la plus-value est égale à 100% de la performance ajustée du panier. En cas d évolution nulle ou négative, aucune plus-value n est attribuée. Au terme, l investisseur reçoit 100% de la prime nette investie (hors taxe et frais d entrée) + 100% de la hausse ajustée du FA du panier des trois fonds. Fiscalité Selon les nouvelles mesures fiscales dont l entrée en vigueur est prévue le 1 er janvier 2013 en Belgique et sous réserve de modifications ultérieures: la plus-value octroyée au terme reste exempte de précompte mobilier; la taxe sur les assurances-vie passe de 1,1% à 2%. i Envie d en savoir plus? Cette assurance placement de la branche 23 est destinée aux investisseurs présentant un profil défensif (Defensive) à dynamique (Dynamic). Elle peut néanmoins convenir, dans certaines limites, à des investisseurs présentant un autre profil. Un Flash Invest est entièrement consacré au SMART INVEST BON Fund Selection 3. Vous y trouverez plus d informations sur la politique d investissement et les performances des fonds qui composent le panier ainsi que des exemples du calcul de la plus-value. Les risques liés cet investissement y sont également décrits ainsi que toutes les modalités de souscription, les frais et la fiscalité. La Fiche info financière Assurance-vie et le Règlement de gestion décrivant les caractéristiques du SMART INVEST BON Fund Selection 3 sont également disponibles gratuitement. N hésitez pas à demander ces documents à votre private banker. SMART INVEST BON Fund Selection 3 Exposition à 100% de la prime nette investie via un dépôt auprès de BNP Paribas Fortis Document promotionnel Décembre 2012 La période de souscription court du 15 décembre 2012 au 31 janvier 2013. Pour en savoir plus ou pour procéder à une souscription, adressez-vous à votre private banker ou à votre wealth manager. UN INVESTISSEMENT BIEN PROTÉGÉ Protection du capital La prime nette investie, de minimum 5.000 EUR (hors taxe et frais d entrée), est protégée à 100% au terme (soit après 8 ans et 1 mois), sauf en cas de faillite ou de défaut de paiement de BNP Paribas Fortis, banque dépositaire auprès de laquelle est placé l ensemble des primes nettes investies. En cas de défaillance du dépositaire, l investisseur s expose au risque de ne pas récupérer son capital au terme. Couverture décès étendue gratuite À côté de la protection de la prime nette investie, Smart InveSt Bon Fund Selection 3 prévoit également une protection en cas de décès. En effet, sous certaines conditions, le preneur d assurance bénéficie automatiquement et gratuitement d une couverture décès étendue. Cela signifie qu en cas de décès de l assuré, la prime nette investie sera entièrement versée aux bénéficiaires préalablement désignés si les conditions suivantes sont réunies: - l assuré était âgé de moins de 68 ans à la conclusion du contrat; - l assuré est âgé de moins de 70 ans au moment du décès; - le total des primes nettes versées dans des contrats Smart InveSt Bon sur la tête de l assuré ne dépasse pas 375.000 EUR. Supposons que, suite à une contre-performance d un ou plusieurs fonds sous-jacents, la valeur du contrat soit inférieure à la prime nette investie, au moment du décès de l assuré. Grâce à la couverture décès étendue, c est néanmoins la totalité de la prime nette investie qui sera versée aux bénéficiaires. 19