Réhabilitation et développement durable Un enjeu d avenir. Une évolution du métier.
Les grandes lignes Grenelle 1 Le Grenelle Environnement a été annoncé le 18 mai 2007 à la suite du Pacte écologique proposé par Nicolas Hulot et a donné lieu à un projet de loi (dit «Grenelle I») adopté à la quasiunanimité à l Assemblée en octobre 2008, examiné à partir de janvier 2009 et validé le 11 février 2009 par le Sénat en première lecture ; la deuxième lecture a eu lieu en juin 2009 à l'assemblée, avant que cette loi-cadre ne soit définitivement adoptée par le parlement le 23 juillet 2009. En ce qui concerne les bâtiments existants, l'objectif est de réduire leur consommation énergétique de 38% d'ici 2020.
Les grandes lignes Grenelle 2 La loi «Grenelle II» du 12 juillet 2010 est un engagement national pour l'environnement. Cette loi complète et rend opérationnelle la loi votée en 2009. Elle comporte 6 grands chantiers listés par la loi Grenelle I (bâtiments et urbanisme, transports, énergie et climat, biodiversité, risques santé déchets et gouvernance). 201 décrets sont nécessaires à la pleine application de cette loi. Bâtiment (Neuf & réhabilitation) : un bâti moins énergétivore et une diminution de la précarité énergétique Existant et réhabilitation : Performances énergétiques et environnementales à mesurer (concernant énergie, émissions de GES, production de déchets, consommation d'eau...) ; Attestation de prise en compte de la réglementation thermique et acoustique.
Les grandes lignes Grenelle 2 Rénovation thermique obligatoire des bâtiments tertiaires avant 2020 (et bail vert pour les commerces ou bureaux de plus de 2 000 m2 et baux conclus à partir de 2012) ; Attestation de prise en compte de la réglementation thermique et acoustique ; Information obligatoire de l'acheteur ou locataire DPE ; Audit énergétique pour les copropriétés d habitation équipées d un chauffage collectif (ou refroidissement) et de plus de 50 lots (DPE collectif pour les autres) ; La majorité, pour voter les gros travaux d économie d énergie (amortissables sur plus de 10 ans) est abaissé (ce sera la majorité de l article 25 et non plus la double majorité). Plan Travaux Contrat de Performance Energétique Travaux d'intérêts collectifs article 25g
Audit énergétique Pendant plus d un an, le «Chantier Copropriété» auquel participaient la Compagnie des Architectes de Copropriété et l UNSFA, a tenté de faire passer dans la loi Grenelle 2 l idée d un audit énergétique obligatoire pour les copropriétés avec chauffage collectif, ceci en lieu et place du simple DPE (Diagnostic de Performance Energétique) collectif prévu par la loi et réputé peu utile. Nous avons expliqué que seul un AUDIT énergétique sérieux permettrait aux copropriétés d y voir clair (sur leur situation actuelle ; sur un programme d amélioration) et donc d engager un vrai processus de maîtrise énergétique, alors que le DPE-collectif ne pouvait fournir - au mieux - qu une «étiquette» énergétique. «Entre un DPE apparemment bon marché mais inutile et un audit un peu plus cher, nous préférons de loin l audit», disait également l UNARC, union représentant des associations de Copropriétaires. Après bien des débats, les députés ont d accepter d introduire par voie d amendement dans l article 3 du Grenelle 2 l obligation d audit énergétique en lieu et place du DPE-collectif (amendement accepté par la Commission de l Assemblée Nationale). Le seuil a été fixé à 50 lots avec chauffage collectif.
Audit énergétique Il ne suffit pas d avoir réussi à imposer l audit. Il faut maintenant promouvoir la réalisation de BONS audits. C est pourquoi, au-delà du principe même de l audit (qui sera forcément réalisé par de vrais spécialistes) se pose le problème de savoir QUEL type d audit il faut promouvoir pour déclencher des travaux de rénovation énergétique ambitieuse au sein des copropriétés qui sont - comme on le sait - des collectivités et des «maîtres d ouvrage» très particuliers. Les Syndicats de Copropriétaires se poseront des questions stratégiques : a. Comment déclencher et préparer un audit complet. b. Comment associer les différents volets : technique, architectural, énergétique, socio-économique. c. Comment et avec qui élaborer l audit. Tout cela nous permettra de comprendre également pourquoi un bon audit - réalisé dans certaines conditions - peut être un véritable «déclencheur» de décision.
QUELLE OBLIGATION POUR QUEL IMMEUBLE? AVANT FIN 2016
ENERGIE ET GAZ A EFFET DE SERRE
ISOLATION THERMIQUE DES COUVERTURES À la phase de l étude, nous prévoyons l application d une épaisseur de 25 cm d isolant (laine de chanvre sur pare-vapeur). Lors du chantier, il est parfois difficile voir impossible de poser partout cette épaisseur. Néanmoins, il sera préférable de poser ce type d isolant, d une épaisseur moins importante, à tout autre isolant mince. Seule la dépose permet de déterminer avec exactitude la façon dont l isolant pourra être posée. Mise en œuvre par étapes, après dépose complète:
ISOLATION THERMIQUE DES COUVERTURES Fixation d un double-chevronnage ou de planche lorraine neuves 305X34 sur chevrons existants afin d obtenir 30 cm de hauteur disponible. Pose d un pare vapeur côté chaud (marque côté logement de préférence).
ISOLATION THERMIQUE DES COUVERTURES Mise en place de l isolant.
ISOLATION THERMIQUE DES COUVERTURES Pose du voligeage ou litonnage en respectant les 3cm de lame d air.
ISOLATION THERMIQUE DES COUVERTURES Pose du zinc, des ardoises, tuiles plates, tuiles mécaniques y compris pose de chatières en quinconce ( nombre : 3 fois plus que sur une couverture non isolée).
ISOLATION THERMIQUE DES COUVERTURES Système de caisson préfabriqué ou fabriqué à la demande sur site.
ISOLATION THERMIQUE DES COUVERTURES Système de caisson préfabriqué ou fabriqué à la demande sur site.
ISOLATION THERMIQUE DES COUVERTURES Exemple de mise en œuvre.
ISOLATION THERMIQUE DES COUVERTURES Bande d égout ventilée. Faîtage ventilée
http://www.unarc.asso.fr/site/guides/grat/guide_bonnes_pratiques.pdf I. Copropriété : des immeubles complexes - des collectivités également complexes > Le «biotope» immobilier Les immeubles existants sont dans une situation d équilibre complexe. Cet équilibre est principalement lié aux caractéristiques du bâti initial, à la nature des transformations qu il a subies, à son état objectif d entretien, et à des facteurs assimilables à des variables complémentaires liées à l occupation et aux comportements. II. De nouvelles problématiques - quatre objectifs à atteindre 1)Assurer l intégrité du bâti en réparant les outrages du temps, les altérations, les usures, les dégradations et en corrigeant les éventuelles erreurs antérieurement commises. Plus généralement, ces actions visent à maintenir à niveau les différents composants techniques de l immeuble. 2) Adapter le bâti aux agressions extérieures en intégrant les situations climatiques particulièrement variées dans les pays tempérés.
3) Identifier, écouter et restituer les demandes en matière d amélioration de la qualité du «vivre ensemble». Performances, confort, adaptation aux situations de handicap, sécurité des biens et des personnes, sécurité incendie, toutes ces notions vont «cadrer» la démarche. 4) Ajuster ou modifier les dispositions constructives pour limiter les consommations d énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Ces différents éléments vont conduire à intervenir de manière plus ou moins importante sur le bâti existant. Maintenir la cohérence, l équilibre de «l immeuble biotope» est un objectif incontournable. L architecte doit également veiller à préserver ou améliorer les aspects esthétiques qui sont au cœur du «plaisir d habiter» III. Une pratique confirmée vers l architecture du quotidien Les maîtres d œuvre spécialisés, les architectes, et plus particulièrement la centaine de cabinets rassemblés au sein de la Compagnie des Architectes de Copropriété participent au quotidien à la vie technique des immeubles. IV. L architecte : ce qu il fait et doit faire On a trop souvent tendance à résumer l activité de l architecte aux éléments de mission liés à la conception, voire à la production de la «belle image». Avec la part de plus en plus importante de l entretien / réhabilitation et l intégration continue de nouvelles techniques, d évolutions réglementaires et d attentes de plus en plus exigeantes de la part des résidents, cette définition manque de pertinence.
La plupart des architectes œuvrant dans le domaine de la réhabilitation sont des praticiens du réel ayant la volonté d assumer pleinement les différents aspects de la maîtrise d œuvre. V. Travaux : 10 étapes pour l objectif -38%, proposition d une méthodologie structurante 1) Impliquer Cette étape a pour objectifs la sensibilisation des acteurs de la copropriété, l implication, la formation, la réalisation d un constat de pré-diagnostic (écobilan simplifié), l acquisition et l organisation des informations. Les acteurs sont le conseil syndical, le syndic et l opérateur social. 2) Auditer La phase d audit permet d identifier et de mettre en forme les données énergétiques et techniques de l immeuble. Le nom pourrait être «audit technique, énergétique et social» de la copropriété. 3) Rendre compte La restitution des constats faits permettra d amener les différents acteurs au même niveau d information. A partir des observations et des conclusions, il sera possible de réfléchir ensemble sur les différentes approches possibles et d envisager les coûts à prévoir, les financements possibles et les économies à attendre. 4) Arbitrer Sur la base de l audit, il est nécessaire que la copropriété détermine les éléments prioritaires lui permettant de construire le programme pluriannuel de travaux d amélioration.
5) Concevoir Dans le cadre déterminé par le programme pluriannuel, une équipe de maîtrise d œuvre devra être retenue pour établir le projet, en prenant en compte l ensemble des données nécessaires (techniques, administratives, financières). 6) Voter Dans le cadre prévu par la loi et sur la base du projet établi à la phase précédente et des conditions contractuelles clairement exprimées, le Syndicat des Copropriétaires doit se réunir pour prendre les décisions nécessaires. L évolution des majorités, notamment l article 25g (sur la majorité nécessaire au vote des travaux d efficacité énergétique), permettra d aborder de manière plus cohérente ce type de travaux. 7) Financer Sur la base des décisions prises, le financement de l opération sera précisé et mis en forme en prenant en compte les apports directs des Copropriétaires, les possibilités de prêts individuels à taux zéro, l éventuel prêt collectif à taux zéro, les autres crédits individuels et collectifs existants, les apports éventuels de financements extérieurs ou de subventions, ainsi que les crédits d impôts et déductions à envisager. 8) Réaliser Il s agit de réaliser en une ou plusieurs phases le chantier précédemment organisé et voté. Les différents acteurs (maître d œuvre, entrepreneurs, contrôleurs techniques, assureurs, gestionnaires, conseillers syndicaux ) doivent collaborer efficacement suivant le programme prédéterminé, pour réaliser l opération dans le respect du cadre technique du planning et du budget voté.
9) Exploiter Une part non négligeable des économies souhaitées est liée à la bonne,qualité de l exploitation de l ensemble des installations. Il s agit de prendre en,compte les exigences au niveau des réglages, au niveau des équilibrages et également au niveau des comportements. A ce stade et en liaison avec des approches précédemment vues au niveau,de l implication et au niveau de l information, des rappels sous forme de,réunions d informations et de «notes de bonnes pratiques», devront être mises à disposition des occupants, dans le but d optimiser l ensemble des facteurs clés. 10) Mesurer Au fur et à mesure de l exploitation et de la gestion des installations et équipements, il sera important de mesurer que les économies envisagées soient bien réalisées. Dans le cas d anomalies et de dysfonctionnements, des mesures correctives doivent être proposées. VI. Elargir la démarche Améliorer le comportement énergétique des immeubles est bien évidemment un objectif majeur. Il ne faut pas que cela occulte les autres actions techniques à conduire pour assurer le bon entretien des bâtiments. Le développement durable, en fonction des contextes, doit impliquer des thématiques intégrant les aspects suivants :
- chauffage, collectif ou individuel ; - eau chaude, collective ou individuelle ; - eau froide ; - isolation ; - ventilation ; - électricité et éclairage ; - tri des déchets ; - gestion des espaces verts ; - locaux communs (notamment local à vélos ). Dans le cadre de villes historiques ou de quartiers denses, la problématique de manque de place disponible pour ce type d équipement est un réel problème. Pour cette raison, la Compagnie des Architectes de Copropriété a souhaité qu une réflexion se mette en place au niveau de l îlot urbain afin de pouvoir mutualiser entre plusieurs immeubles ces équipements conseillés.
APPROCHE METHODOLOGIQUE ETAPE 1: Audit énergétique ou Diagnostic de performance énergétique (DPE) de l immeuble par un bureau d étude thermique Objectifs : se renseigner sur la quantité d énergie consommée par un bâtiment et évaluer sa performance énergétique, ainsi que l impact de sa consommation en terme d émissions de gaz à effet de serre. 1/ Détermination de la réglementation thermique applicable. Données préalables à transmettre par le syndic : SHON Immeuble, Coût de la construction, Règlement de copropriété, Factures de consommation énergétique (chauffage, électricité ) sur plusieurs années, Enveloppe de la capacité d investissement prévue par l immeuble pour réaliser des travaux d amélioration de consommation énergétique.
RT PAR ÉLÉMENTS Installer des produits de performance supérieure aux caractéristiques minimales mentionnées dans l'arrêté du 3 mai 2007. Lien utile: http://www.rt-batiment.fr/ La RT EXISTANT doit être revue courant 2012. La nouvelle réglementation définira des exigences sur les travaux de réhabilitation en fonction : des catégories de bâtiments du type de travaux envisagés du rapport entre le coût de ces travaux et la valeur du bâtiment.
2/ Etude thermique : Deux types de calculs vont être croisés : CALCULS THÉORIQUES sur la base de l analyse des plans CALCULS DE CONSOMMATION RÉELLE sur la base de factures de consommation d énergie fournies par le syndic de l immeuble L analyse et la comparaison des deux types de calculs feront apparaître des anomalies qui serviront de base à la rédaction de propositions techniques visant à une amélioration du bilan énergétique. a/ Calculs théoriques : ANALYSE DES PLANS/COUPES IMMEUBLE Objectif : comprendre le fonctionnement technique du bâtiment Typologie constructive Epaisseur et nature des murs et des doublages éventuellement existants. Typologie des appartements Rôle du Maître d œuvre : aide à l analyse des documents graphiques.
LISTING DES ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES Type de chaufferie, type de production d eau chaude sanitaire, VMC et nature des bouches, nature des menuiseries, nature des revêtements de sol dans les différentes pièces des appartements Travaux d entretien ou de remplacement déjà réalisés.
LES GRANDES LIGNES DE LA CONSOMMATION D ENERGIES
Chaque installation fera l objet d une étude plus poussée avec visite sur place. Leur étude prendra en compte l équipement d origine et les éventuelles modifications réalisées au cours des années par les différents occupants b/ Calculs de consommation réelle : Rentrée des données de consommation sur la base de factures dans un logiciel Identification des installations consommatrices d énergies Analyse des déperditions du bâtiment par thermographie infra rouge c/ conclusion et comparatif des calculs croisés : Le comparatif donnera des indications sur le bon ou mauvais fonctionnement de certains équipements et des travaux à prévoir. Ces travaux dépasseront largement la simple isolation de l enveloppe pour laquelle nous pouvons être missionnés, l amélioration des performances énergétiques d un bâtiment passant par une amélioration de l ensemble des équipements techniques : interventions sur la chaufferie, VMC, équipement électrique
ETAPE 2: Analyse des conclusions du DPE et établissement d un cahier des charges travaux Intervention sur les points faibles du bâti en analysant l efficacité et le retour sur investissement. Recommandations: Réalisation d une Simulation Thermique Dynamique pour évaluation de confort d été dans le bâtiment avec solution projetée. Les travaux réalisés ne doivent pas dégrader le confort d été préexistant, ne doivent pas augmenter les points de condensation ni entraîner un risque de détérioration du bâti.
ETAPE 3: Sensibilisation des occupants, mise en place d une stratégie pluriannuelle d investissement et Réalisation des travaux ETAPE 4: Mise en place d une politique d exploitation maintenance performante avec optimisation des achats d énergie et suivi des consommations après travaux et mise en place des outils liés.
Compliqué, le développement durable?
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