PROJET DE LOI DE FINANCES, GESTION 2016 RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER



Documents pareils
Croissance plus lente dans les pays émergents, accélération progressive dans les pays avancés

Point de conjoncture économique et prévisions macroéconomiques du premier semestre 2014 en zone CEMAC

UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE La Commission RAPPORT SEMESTRIEL D'EXECUTION DE LA SURVEILLANCE MULTILATERALE

Point de conjoncture économique et prévisions macroéconomiques du second semestre 2013 en zone CEMAC

REPUBLIQUE DU BENIN. Fraternité-Justice-Travail MINISTERE DE L ECONOMIE, DES FINANCES ET DES PROGRAMMES DE DENATIONNALISATION -@@@

À Pékin (heure de Pékin) : 11h00, 20 janvier 2015 À Washington (heure de Washington) : 22h00, 19 janvier 2015 JUSQU À PUBLICATION. Courants contraires

Les perspectives économiques

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

TABLE DES MATIERES. iii

Les perspectives mondiales, les déséquilibres internationaux et le Canada : un point de vue du FMI

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

Perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne. FMI Département Afrique Mai 2010

Institut National de la Statistique - Annuaire Statistique du Cameroun Chapitre 26 : LE CAMEROUN DANS LA ZONE CEMAC

PERSPECTIVES ECONOMIQUES DES ETATS DE L'UNION ECONOMIQUE ET MONÉTAIRE OUEST AFRICAINE EN 2010

SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique

LE COMMERCE EXTÉRIEUR CHINOIS DEPUIS LA CRISE: QUEL RÉÉQUILIBRAGE?

BASE DE DONNEES - MONDE

Croissance à crédit. Vladimir Borgy *

Perspectives économiques régionales du Moyen-Orient et de l Afrique du Nord

Les difficultés économiques actuelles devraient demeurer contenues à moins que les tensions financières s amplifient

Royaume du Maroc. La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers

Le FMI et son rôle en Afrique

CAMPAGNE ANNUELLE DES EPARGNES ACQUISES

ROYAUME DU MAROC OFFICE DES CHANGES

Wali. Directeur général. commissaire Du gouvernement. conseil. M. Abdellatif JOUAHRI. M. Abdellatif FAOUZI. M. Le Wali. M. Le Directeur Général

ECONOMIE. DATE: 16 Juin 2011

L élaboration de ce dossier a été coordonnée par le Pôle commerce extérieur de la Direction générale du Trésor, avec les contributions des

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC ÉCONOMIE. Comptes économiques des revenus et dépenses du Québec

Observation et Conjoncture Économique. Économie Nationale approche par les revenus

NOTE DE PRESENTATION DU PROGRAMME STATISTIQUE DE L UEMOA

COMPRENDRE LA BOURSE

Investissements et R & D

Les comptes nationaux et le SEC 2010

à la Consommation dans le monde à fin 2012

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT?

Automne 2014 LE POINT SUR LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE DU QUÉBEC

Point d actualité. Conseil Economique, Social & Environnemental Régional. Séance plénière 2 février 2015

Dans le prolongement de l observatoire Finances, l APVF et LOCALNOVA ont actualisé l étude

LES BRIC: AU DELÀ DES TURBULENCES. Françoise Lemoine, Deniz Ünal Conférence-débat CEPII, L économie mondiale 2014, Paris, 11 septembre 2013

75 ANS D HISTOIRE EN CHIFFRES :

La comptabilité nationale en économie ouverte (rappels) et la balance des paiements

Agricultural Policies in OECD Countries: Monitoring and Evaluation Les politiques agricoles des pays de l OCDE: Suivi et évaluation 2005.

Le RMB chinois comme monnaie de mesure internationale : causes, conditions

ATELIER COMMERCE, INVESTISSEMENT ET DEVELOPPEMENT AU SENEGAL

Pourquoi la croissance du commerce international s est-elle essoufflée? Beaucoup d espoir repose sur la libéralisation des échanges commerciaux

L Épargne des chinois

Le présent chapitre porte sur l endettement des

BANQUE CENTRALE DE TUNISIE DETTE EXTERIEURE DE LA TUNISIE 2011

UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE La Commission

Flash Stratégie n 2 Octobre 2014

Enquête sur les perspectives des entreprises

PERSPECTIVES FINANCIERES DES PETITES VILLES

L Assurance agricole au Sénégal

L incidence des hausses de prix des produits de base sur la balance commerciale du Canada 1

Table des matières. Principaux indicateurs macro-économiques. 1

Baromètre de conjoncture de la Banque Nationale de Belgique

Observatoire Crédit Logement / CSA du Financement des Marchés Résidentiels Tableau de bord mensuel. Janvier 2015

QU'EST-CE QUE LA ZONE FRANC?

Perspectives économiques

Bienvenue. Procure.ch. Jeudi 26 avril Haute école de gestion Fribourg Haute école de gestion Fribourg

LES DÉFIS DE L EXPANSION

Marché mondial de l automobile

L INVESTISSEMENT JOUE À «CASH-CASH»

Le nouvel indice de taux de change effectif du dollar canadien

Recommandation de RECOMMANDATION DU CONSEIL. concernant le programme national de réforme du Luxembourg pour 2015

Quel est le "bon" système de Bretton-Woods?

Cote d Ivoire: Progrès et Défis de l après-crise

L équilibre épargne-investissement en Chine et ses enjeux pour l économie mondiale

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La confiance des chefs d entreprise continue de se renforcer en mai

Le SMI. Chapitre Les origines historiques du SMI actuel Avant la première Guerre mondiale : l étalon or

Quelle part de leur richesse nationale les pays consacrent-ils à l éducation?

[ les éco_fiches ] Situation en France :

Le marché immobilier de bureaux en Ile-de-France 4 ème trimestre Accelerating success.

LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO

Comité monétaire et financier international

Les crédits nouveaux à l habitat des ménages : les tendances à mi 2014

Territoires et Finances

Plan National de Développement CONGO

2015 et l investissement en actions : la prise de risque est-elle justifiée?

Mise à jour risque pays

Revue des Marchés. Charles Gagné

Les questions relatives aux finances publiques, longtemps réservées aux spécialistes, sont

Boussole. Divergence des indicateurs avancés. Actions - bon marché ou trop chères? Marchés boursiers - tout dépend du point de vue!

LEADER MONDIAL DU PETIT ÉQUIPEMENT DOMESTIQUE

RAPPORT SUR LE COMMERCE ET LE DéVELOPPEMENT, 2013

Le poids de la consommation dans le Pib atteint des niveaux

Comité monétaire et financier international

Deuxième trimestre 2015

TD n 1 : la Balance des Paiements

DORVAL FLEXIBLE MONDE

Rapport sur le commerce et le développement, 2011

BOAD en Bref. Edition 2014 BANQUE OUEST AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

APPEL A COMMUNICATIONS

Qu est-ce que la Zone franc?

Le 4 ème trimestre 2014 et les tendances récentes

Transcription:

PROJET DE LOI DE FINANCES, GESTION 2016 RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER Octobre 2015

Sommaire LISTE DES TABLEAUX... 3 LISTE DES GRAPHIQUES... 3 INTRODUCTION... 7 CHAPITRE 1 : ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE INTERNATIONAL... 8 1. ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ET REGIONAL...8 2. EVOLUTION DES MARCHES...12 2.1. Evolution du marché des changes... 12 2.2. Matières premières... 14 CHAPITRE 2 : SITUATION ECONOMIQUE NATIONALE... 17 1. RETOUR SUR LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DE 2014...17 2. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE AU PREMIER SEMESTRE 2015 ET PERSPECTIVES...21 3. EXECUTION DU BUDGET DE L'ETAT, GESTION 2015...26 CHAPITRE 3 : PERSPECTIVES ECONOMIQUES POUR 2016... 35 1. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE MONDIAL...35 2. PERSPECTIVES POUR LES DIFFERENTS MARCHES...38 3. PERSPECTIVES ECONOMIQUES NATIONALES POUR 2016...39 CHAPITRE 4 : ACTIONS BUDGETAIRES ET FISCALES POUR 2016... 43 1. GRANDES OPTIONS DU PROJET DE LOI DE FINANCES, GESTION 2016...43 2. GRANDES MASSES DU BUDGET DE L ETAT...66 3. EQUILIBRE GENERAL DE LA LOI DE FINANCES 2016...69 CONCLUSION... 70 2

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Récapitulatif des taux de croissance et d inflation des pays de l UEMOA... 12 Tableau 2 : Taux de croissance par secteur d activité de 2010 à 2014... 18 Tableau 3 : Taux de croissance des éléments de la demande de 2010 à 2014... 20 Tableau 4: Evolution des taux sectoriels de croissance... 23 Tableau 5 : Situation monétaire intégrée au 30 juin 2015 (en milliards FCFA)... 26 Tableau 6 : Point de réalisation des recettes au 30/06/2015 (en milliards FCFA)... 26 Tableau 7 : Point de réalisation des recettes douanières au 30/06/2015 (en milliards FCFA)... 27 Tableau 8 : Point de réalisation des recettes des Impôts au 30/06/2015 (en milliards FCFA)... 28 Tableau 9: Point de réalisation des recettes de la DGTCP au 30/06/2015 (en milliards FCFA)... 29 Tableau 10: Point d exécution des dépenses publiques au 30/06/2015 base engagement (en milliards FCFA)... 31 Tableau 11: Bilan du PIP au 31 mars 2015 par source de financement (en milliards FCFA)... 33 Tableau 12: Bilan du PIP au 31 décembre 2014 par secteur d activité (en milliards FCFA)... 35 Tableau 13 : Evolution des taux de croissance et d inflation dans les principaux pays du monde... 37 Tableau 14: Récapitulatif des prix des matières premières de 2014 à 2016... 39 Tableau 15 : Prévisions de croissance pour l année 2016 sur la base du SCN 93... 42 Tableau 16: Prévisions des recettes budgétaires pour 2016 (en milliards FCFA)... 67 Tableau 17: Prévisions des dépenses budgétaires pour 2016 (en milliards FCFA)... 68 Tableau 18: Equilibre général de la Loi de Finances, gestion 2016 (en millions FCFA)... 69 LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1 : Evolution mensuelle de l euro par rapport au dollar de janvier 2014 à juin 2015... 13 Graphique 2: Evolution mensuelle du naira par rapport au CFA de janvier 2014 à juin 2015... 14 Graphique 3 : Evolution mensuelle du yuan par rapport au CFA de janvier 2014 à juin 2015... 14 Graphique 4: Evolution de l indice A de Liverpool (en cents US/livre) de janvier 2014 à juin 2015... 15 Graphique 5 : Evolution du cours du pétrole (en$/baril) de janvier 2014 à juin 2015... 16 Graphique 6: Evolution du cours du riz (en$/t) de janvier 2014 à juin 2015... 17 Graphique 7: Evolution du taux de croissance de 2004 à 2014... 18 Graphique 8:Evolution du taux d inflation sur la période juin 2012-juin 2015... 24 3

SYNTHESE L économie mondiale a été caractérisée au premier semestre 2015 par un ralentissement en lien avec les contre-performances enregistrées dans plusieurs économies. Aux Etats-Unis, l activité économique s est contractée au premier trimestre 2015 avant de montrer au deuxième trimestre des signes de remontée avec des perspectives encourageantes pour l ensemble de l année. Dans la zone Euro, la reprise économique se poursuit tout comme au Japon alors que le Royaume-Uni est confronté à un ralentissement de sa croissance. Dans les pays émergents d Asie, la croissance devrait afficher une décélération en 2015 en lien avec le ralentissement de l économie chinoise mais resterait toutefois robuste. En Amérique latine, plusieurs économies sont au bord de la récession. La croissance reste cependant vigoureuse en Afrique subsaharienne, mais devrait baisser en 2015 par rapport à 2014. Sur la base de cette évolution, le FMI table sur une croissance mondiale de 3,3% en 2015 contre 3,4 % en 2014, soit un repli de 0,1 point. S agissant de l inflation mondiale, elle demeure faible en lien avec la baisse antérieure des prix de l énergie. Elle pourrait toutefois connaître une légère hausse du fait du léger rebond des prix du pétrole au deuxième trimestre 2015. L UEMOA confirme le maintien d un rythme soutenu de l activité économique au premier trimestre 2015. Le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) est ressorti sur la période à 6,2%, en glissement annuel, contre 5,9% le trimestre précédent. Sur l ensemble de l année 2015, l Union enregistrerait un taux de croissance économique de 6,6% après 6,4% en 2014, tiré par la vigueur de la croissance ivoirienne. Au Nigéria, la croissance connait un ralentissement en raison de la baisse des cours du pétrole. Pour l année 2015, le FMI prévoit un taux de croissance de 4,5% contre 6,3% en 2014. Cette croissance sera alimentée par le secteur non pétrolier. Le marché des changes est caractérisé par une dépréciation de l Euro par rapport au dollar comparativement à son niveau de la même période de l année 2014. Il en est de même pour le Naira par rapport au FCFA. Quant au yuan, il s est apprécié par rapport au FCFA. Au cours du premier semestre 2015, le marché des matières premières a été marqué par une quasi-stabilité des prix du riz thaïlandais et une hausse des cours du coton et du pétrole Brent. Au Bénin, la conjoncture économique au premier semestre a été marquée par un recul de l activité en lien avec les contreperformances des sous-secteurs commerce, transport et télécommunications. L indice global du chiffre d affaires a enregistré une baisse de 4

0,01% à fin juin 2015 en glissement annuel. Sur la base de l évolution de la conjoncture nationale et internationale au premier semestre, le taux de croissance ressortirait à 5,2% contre 6,5% en 2014. S agissant des prix, l Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) s est établi au mois de juin 2015 à 115,0 contre 115,2 le mois précédent, soit un repli de 0,3%, induit par le poste «transports». Le taux d inflation en critère de convergence est ressorti au mois de juin à -0,9% contre -0,4% au mois de mai. Pour le reste de l année, il est prévu un taux d inflation contenu dans la norme communautaire de 3,0%. Au plan des finances publiques, les recettes budgétaires se sont établies à fin juin 2015 à 453,75 milliards FCFA sur une prévision annuelle de 1 031, 65 milliards FCFA, soit un taux de mobilisation de 44,0%. Comparée au niveau des recettes de la même période de 2014, elles sont en hausse de 14,4%. Les administrations financières ont recouvré 413,33 milliards FCFA sur une prévision de 859,05 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 48,2%. Comparées aux réalisations de la même période de l année précédente, les recettes des régies ont enregistré une hausse de 11,8%. Il en est de même des autres recettes qui ont enregistré une hausse de 49,9% par rapport à leur niveau de 2014 en lien avec la mobilisation des prêts extérieurs et des ressources liées aux Comptes Spéciaux du Trésor. Les dépenses budgétaires ont été caractérisées au premier semestre 2015 par un niveau d engagement de 562,50 milliards FCFA sur une prévision de 1 213,02 milliards FCFA, soit un taux d engagement de 48,1%. Comparées au niveau d engagement atteint au premier semestre 2014, les dépenses budgétaires ont enregistré un repli de 10,1%, induit par le faible taux d engagement du service de la dette par rapport à la même période de 2014 et la contre-performance enregistrée au niveau des dépenses d investissement. Les dépenses courantes sont ressorties à 403,46 milliards FCFA à fin juin 2015, en hausse de 17,5% en glissement annuel et tirées en grande partie par les dépenses de fonctionnement et celles de transfert. Les dépenses d investissement ont été engagées à hauteur de 99,41 milliards sur une prévision annuelle de 405,6 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 24,5% L orientation de la politique économique du Gouvernement pour le quinquennat 2016-2018 vise le développement de l entreprise et de l initiative privée. Les points d application de cette orientation globale au titre de l année 2016 sont : (i) le renforcement des infrastructures, en particulier les infrastructures énergétiques, les infrastructures de transport et les 5

technologies de l information et de la communication ; (ii) l amélioration de la productivité du secteur agricole, y compris l élevage et la pêche, la promotion des filières maïs, riz, ananas et anacarde et la mise en place d un cadre favorable au développement de l agro-industrie ; (iii) le renforcement de l accès à l éducation et aux soins de santé de qualité pour tous ; (iv) le développement local. Les axes transversaux de cette politique économique sont relatifs à la promotion de la bonne gouvernance, le développement des archives, la réduction des inégalités de genre et la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques. les Impôts : 407,70 milliards FCFA contre 379,20 milliards FCFA en 2015, soit une hausse de 7,5% ; le Trésor : 70,72 milliards FCFA contre 59,80 milliards FCFA en 2015, soit une hausse de 18,3%. Les prévisions de dépenses budgétaires s établissent à 1231,94 milliards FCFA, en hausse de 1,6% par rapport à la gestion 2015. Il se dégage alors un solde budgétaire global négatif de 194,12 milliards francs CFA. Sur la base de ces orientations, le taux de croissance devrait s accélérer en 2016 pour s établir à 5,8% dans un environnement non inflationniste, avec un taux d inflation avoisinant 1,2%. Les ressources intérieures attendues (y compris les CST 1 ) se chiffrent à 1037,82 milliards FCFA, en hausse de 0,5% par rapport au Budget 2015. La prévision de ces recettes par administration financière est projetée comme suit : les Douanes : 413,70 milliards FCFA contre 420,05 milliards FCFA en 2015, soit une baisse de 1,5% ; 1 Compte Spéciaux du Trésor 6

INTRODUCTION Le premier semestre de l année 2015 a été caractérisé par un ralentissement de l activité économique mondiale. Aux Etats-Unis, le PIB en volume a connu une contraction suite aux conditions météorologiques inhabituellement rigoureuses au premier trimestre avant de montrer des signes d amélioration au trimestre suivant. Dans les économies émergentes, les perspectives sont peu optimistes pour plusieurs pays. En Afrique subsaharienne, et plus spécifiquement au sein de l UEMOA, la croissance reste soutenue. Au total, le FMI table sur une croissance de 3,3% de l économie mondiale en 2015, en baisse de 0,2 point par rapport aux prévisions du mois d avril 2015. Au Bénin, l activité économique devrait décélérer en 2015 par rapport aux années 2013 et 2014. Toutefois, elle resterait vigoureuse à 5,2%, contre 6,5% en 2014 et 6,9% en 2013. Pour 2016, les prévisions tablent sur une accélération de la croissance de l économie qui devrait s établir à 5,8%. Pour atteindre cet objectif de croissance, le Gouvernement compte poursuivre la mise en œuvre de son orientation de politique économique axée sur le développement de l entreprise et de l initiative privée via (i) le renforcement des infrastructures (notamment les infrastructures énergétiques, les infrastructures de transport et les TIC); (ii) l amélioration de la productivité du secteur agricole, la promotion des filières maïs, riz, ananas et anacarde et la mise en place d un cadre favorable au développement de l agro-industrie ; (iii) l amélioration de l accès à l éducation e t aux soins de santé pour tous et (iv) le développement local. Le présent Rapport Economique et Financier (REF) retrace le cadre macroéconomique et financier dans lequel s exécutera la Loi de Finances pour la gestion 2016. Il s articule en quatre (4) chapitres. Les deux premiers chapitres sont respectivement consacrés aux tendances de l environnement économique international et national au cours du premier semestre 2015. Les perspectives économiques tant internationales que nationales sont abordées dans le troisième chapitre. Le quatrième chapitre décrit les actions budgétaires et fiscales pour l année 2016. 7

CHAPITRE 1 : ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE INTERNATIONAL Ce chapitre aborde les perspectives économiques mondiales en 2015 ainsi que l évolution du marché des matières premières et celui des changes. 1. ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ET REGIONAL L économie mondiale a enregistré au premier trimestre 2015 un ralentissement, principalement en Amérique du Nord, induit dans une large mesure par une contraction inattendue de la production aux États-Unis avec des répercussions au Canada et au Mexique. Néanmoins, des signes d une accélération progressive de l activité économique apparaissent dans les pays avancés avec l aisance des conditions financières, une politique budgétaire plus neutre dans la zone Euro, la baisse des prix des carburants en dépit d un léger rebondissement au deuxième trimestre, le regain de confiance des ménages et l amélioration du marché de l emploi. Dans les pays émergents et en développement, la croissance de la production et de la demande intérieure s est affaiblie par rapport à son niveau de 2014. Sur cette base, le FMI table sur une croissance de 3,3% en 2015, en baisse de 0,2 point par rapport aux prévisions du mois d avril 2015. Au niveau des prix, l inflation mondiale a commencé par s inverser dans plusieurs pays avancés à l échelle mondiale du fait du léger rebond des prix du pétrole au deuxième trimestre 2015. Elle demeure cependant faible en lien avec la baisse antérieure des prix de l énergie. Aux États-Unis, l activité montre des signes de rebond après avoir marqué le pas en début d année 2015. La phase de morosité a principalement résulté d une vague de froid, de perturbations liées à des conflits sociaux dans les ports, de l incidence de l appréciation antérieure du dollar et d une forte baisse de l investissement dans le secteur de l énergie. La croissance de l économie américaine devrait se raffermir au second semestre 2015. Cette amélioration serait soutenue par l accélération de la consommation et de l investissement à travers la croissance des salaires, la situation du marché de l emploi, l aisance des conditions financières, la baisse des prix des carburants et un affermissement du marché immobilier. Pour l année 2015, le FMI prévoit une croissance de 2,5% contre 2,4% en 2014. L inflation est restée faible, reflétant les baisses antérieures des prix du pétrole et l appréciation du dollar. Sur l ensemble de l année 2015, le FMI prévoit un taux d inflation de 0,1% contre 1,6% en 2014. 8

Dans la Zone Euro, la reprise économique se poursuit, alimentée par la demande intérieure dans un contexte de fortes contributions de la consommation privée et de l investissement. Au cours des mois à venir, la reprise économique devrait s appuyer sur une base beaucoup plus large. La demande intérieure devrait être confortée par la politique monétaire de la BCE. De plus, le bas niveau des cours du pétrole devrait continuer de soutenir la consommation privée et l investissement à travers le revenu réel disponible des ménages et la rentabilité des entreprises. Le FMI prévoit pour la zone une croissance de 1,5% pour l ensemble de l année 2015 contre 0,8% en 2014. L inflation dans la Zone Euro est ressortie en léger repli à 0,2% en juin 2015 après 0,3% un mois plus tôt. Pour l ensemble de l année, les perspectives d inflation, selon le FMI, tablent sur un taux de 0,1% après 0,4% en 2014. Au Japon, la croissance au premier trimestre de 2015 a été plus vigoureuse que prévue. Le PIB en volume a progressé de 1,0% en glissement trimestriel soutenu, principalement par la reprise de l investissement privée et une forte contribution de la variation des stocks. Etant donnée l expansion plus faible des salaires réels et de la consommation, une accélération modeste de la croissance est prévue pour 2015. Selon le FMI, la croissance de l économie japonaise ressortirait à 0,8% en 2015 contre une contraction de 0,1% en 2014. S agissant des prix, le taux d inflation est demeuré bas et est ressorti à 0,5% en mai 2015. Sur le reste de l année, le taux d inflation est attendu à 1,0% contre 2,7% en 2014, selon le FMI. Au Royaume-Uni, la croissance économique s est affichée au premier trimestre 2015 à 0,4%, en repli par rapport au taux de 0,8% atteint au dernier trimestre de 2014. Ce ralentissement de la croissance a été induit par une forte baisse de la contribution des exportations nettes. Cependant les perspectives sont encourageantes en lien avec la bonne tenue de la demande intérieure qui continue de soutenir la croissance. Selon le FMI, la croissance sur l ensemble de l année devrait s établir à 2,4% contre 2,9% en 2014. En ce qui concerne le taux d inflation, il reste proche de son minimum historique et devrait s afficher à 0,1% en 2015 contre 1,5% pour 2014. Dans les pays émergents d Asie, la croissance devrait tomber de 6,8% en 2014 à 6,6% en 2015. Cette baisse de la croissance attendue tient à plusieurs facteurs, parmi lesquels la baisse des prix des produits de base et le durcissement des conditions de financement extérieur, les goulots d étranglement structurels, le rééquilibrage de l économie chinoise 9

(passer d un modèle économique porté par l investissement à un modèle stimulé par la consommation des ménages) et les difficultés économiques liées aux facteurs géopolitiques. En Chine, la croissance du PIB a rebondi au deuxième trimestre à 1,7% après une progression modérée de 1,4% au trimestre précédent. Cette progression a été soutenue par les récentes mesures de relance budgétaire. Dans le même temps, des poches de faiblesse persistent, notamment l atonie de l investissement résidentiel (dans le logement) et la chute des importations. Pour l ensemble de l année, le FMI table sur un ralentissement de la croissance. Le taux de croissance est attendu à 6,8% contre 7,4% en 2014. Le niveau des prix reste modéré en Chine. Le taux d inflation mensuelle est ressorti à 1,5% en juin après 1,4% en mai 2015. Sur l ensemble de l année, le FMI prévoit un taux d inflation de 1,2% contre 2,0% en 2014. En Inde, le PIB a augmenté de 7,2% en rythme annuel au deuxième trimestre 2015, confirmant ainsi le ralentissement de la croissance observé depuis le premier trimestre de l année. Ce ralentissement de la croissance est la conséquence la forte inflation, des hausses répétées des taux d intérêt et du faible niveau de l activité dans le monde. Pour l ensemble de l année 2015, les prévisions du FMI tablent sur un taux de croissance de 7,5% contre 7,3% en 2014. S agissant de l évolution des prix, le taux d inflation est ressorti au mois de juin à plus de 9% contre 5,8% en mai. Au titre de l année 2015, le FMI table sur un niveau de 6,1% d inflation après 6,0% l année précédente. Dans les pays d Amérique latine, le ralentissement économique entamé en 2014 se poursuit en 2015, confinant à la récession les principales économies de la sous-région comme le Brésil et l Argentine. La stabilisation des cours des matières premières à des niveaux bas ainsi que le ralentissement économique en Chine plus fort qu anticipé expliquent en grande partie la faiblesse de l activité économique de la région. Les prévisions de croissance pour le Brésil tablent sur une contraction de 1,5% du PIB en 2015 contre une hausse de 0,1% en 2014. Quant au Mexique, la croissance connaitrait un léger rebond en 2015 en ressortant à 2,4% contre 2,1% en 2014. Pour l ensemble de la région, les prévisions de croissance pour 2015 sont attendues à 0,5% contre 1,3% en 2014. 10

Dans le même temps, la pression inflationniste est très forte dans la région. Le taux d inflation mensuel du Brésil est ressorti à 8,9% en juin 2015. Au Venezuela, le taux d inflation pourrait même atteindre 96,8%. En Afrique Subsaharienne, la croissance reste vigoureuse mais devrait connaître un repli en passant de 5,0% en 2014 à 4,4% en 2015. Le ralentissement de la croissance serait principalement tiré par les pays exportateurs de pétrole en lien avec la chute antérieure du cours du pétrole et dans une moindre mesure par la baisse des prix de plusieurs matières premières. S agissant des prix, le taux d inflation est attendu à 6,6% en 2015 contre 6,3%, en lien avec la légère remontée des prix du pétrole. Au Nigéria, selon les perspectives du FMI mois de juillet 2015, la croissance du PIB est projetée à 4,5% pour l année 2015 contre 6,3% en 2014. Ce taux de croissance projeté est en ralentissement par rapport au niveau de 4,8% publié en avril par la même institution. Ce recul de la croissance est imputable à la baisse continue des prix du pétrole. L économie nigériane s appuie de ce fait sur le secteur non pétrolier qui devient le plus grand contributeur à la croissance du pays. S agissant des prix, le niveau reste élevé. Le taux d inflation en glissement annuel est ressorti à 8,5% au premier trimestre 2015 contre 8,0% le trimestre précèdent. Pour l ensemble de l année 2015, le FMI prévoit un taux d inflation de 9,6% contre 8,1% en 2014, soit une hausse de 1,5 point. Au sein de l UEMOA, au premier trimestre 2015, le produit intérieur brut de l'uemoa en glissement annuel s'est accru de 6,2% contre 5,8% le trimestre précédent maintenant ainsi sa tendance haussière. Le secteur tertiaire demeure la principale source de l'expansion économique avec une contribution à la croissance de 4,1% contre respectivement 1,2% pour le secteur primaire et 0,9% pour le secteur secondaire. Les performances dans le secteur primaire sont imputables à l augmentation de la production vivrière dans certains pays tels que la Côte d Ivoire, le Mali et le Togo. Le secteur secondaire a bénéficié du dynamisme du secteur des BTP et la progression des activités dans les industries manufacturières. Quant au secteur tertiaire, l évolution constatée est le reflet de la bonne tendance observée dans les services marchands tels que le transport, les télécommunications et les services aux entreprises. 11

En lien avec l évolution de la conjoncture au premier semestre, le taux de croissance de l Union est attendu à 6,7% en 2015 contre 6,5% de 2014. Tableau 1 : Récapitulatif des taux de croissance et d inflation des pays de l UEMOA Taux de croissance Taux d'inflation Pays 2013 2014 2015 2013 2014 Bénin 6,9 6,5 5,2 1,0-1,1 Burkina 6,6 4,0 5,0 0,5-0,3 Côte d'ivoire 9,2 8,5 9,4 2,6 0,5 Guinée-Bissau 0,9 2,9 4,7 0,7-1,0 Mali 1,7 7,2 5,0-0,6 0,9 Niger 4,6 6,9 4,8 2,3-0,9 Sénégal 3,6 4,7 5,4 0,7-1,1 Togo 5,4 5,9 5,8 1,8 0,2 Union 5,9 6,5 6,7 1,5-0,1 Source : BCEAO, juin 2015 et DGAE août 2015 S agissant des prix, le taux d inflation de l Union est ressorti, en glissement annuel, à 1,5% à fin juin 2015, contre 0,8% un mois plus tôt, tiré essentiellement par la composante alimentation avec une contribution de 1,2%. 2. EVOLUTION DES MARCHES Cette partie est consacrée à l analyse du marché des changes et à celui des matières premières. 2.1. Evolution du marché des changes Euro/Dollar Au cours du premier semestre 2015, l euro a connu une dépréciation par rapport au dollar comparativement à son niveau de la même période de l année 2014. Le cours de la monnaie européenne est passé de 1,36 dollar au premier semestre 2014 à 1,12 dollar au premier semestre 2015, soit une dépréciation de 17,5%. 12

Graphique 1 : Evolution mensuelle de l euro par rapport au dollar de janvier 2014 à juin 2015 Source : DPC, sur la base des données de la Banque Centrale Européenne Cette dépréciation de l euro cache cependant des disparités. En effet, l analyse de l évolution mensuelle de l euro par rapport au dollar montre que de mars 2014 à avril 2015, l euro est passé de 1,38 dollar à 1,08 dollar, soit une baisse de 21,7% avant de s apprécier de 4,0% pour se situer à 1,12 dollar en juin 2015. La poursuite de la dépréciation de l Euro sur le premier trimestre de 2015 est imputable à la mise en œuvre du programme d'assouplissement quantitatif de la Banque Centrale Européenne (BCE). Quant à la dépréciation du dollar au deuxième trimestre 2015, elle s explique par le fait que la Réserve fédérale des États-Unis (FED) a maintenu inchangée sa politique de taux d'intérêt bas. Naïra/FCFA Au cours du premier semestre 2015, le naira s est inscrit dans une tendance baissière en passant de 3,48 FCFA en janvier à 3,08 FCFA en juin ; ce qui correspond à une baisse de 11,5%. En glissement annuel, le naira a enregistré une appréciation de 1,9% en ressortant à en moyenne 3,24 FCFA au premier semestre 2015 contre 3,18 FCFA un an plus tôt. Cette dépréciation du naira est en lien avec sa dépréciation par rapport au dollar américain, laquelle dépréciation est corrélée avec la chute des cours du pétrole, l attentisme des investisseurs lié à l élection présidentielle et l insécurité grandissante créée par le groupe ismaliste Boko Haram. 13

Graphique 2: Evolution mensuelle du naira par rapport au CFA de janvier 2014 à juin 2015 Source : DPC, sur la base des données d Afristat, juillet 2015 Yuan/FCFA Au cours du premier semestre 2015, le yuan chinois s est apprécié de 22,0% par rapport au FCFA en ressortant en moyenne à 94,59 FCFA contre 77,54 FCFA au premier semestre 2014. Cette évolution est en lien avec l appréciation du taux de change de l euro pondéré des échanges commerciaux avec comme partenaire commercial le plus important, la Chine. En effet, la Chine est devenue le principal partenaire de la zone euro avec pour conséquence l accroissement des importations de la zone euro en provenance de la Chine occasionnant ainsi l appréciation du yuan par rapport à l euro et par ricochet par rapport au FCFA. Graphique 3 : Evolution mensuelle du yuan par rapport au CFA de janvier 2014 à juin 2015 Source : DPC, sur la base des données d Afristat et de la BCE, juillet 2015 2.2. Matières premières Le marché des matières premières a été marqué au premier semestre 2015 par une quasistabilité des prix du riz thaïlandais et une hausse des cours du coton et du pétrole Brent. 14

Le coton 2 Après un second semestre de 2014 caractérisée par une baisse, le premier semestre 2015 a été marqué par une reprise des cours qui sont passés de 67,35 cts/lb en janvier à 72,35 cts/lb en juin, soit une hausse de 7,4%. Les prix du coton bénéficient d'un regain de la demande mondiale et des baisses attendues de la production au Brésil et en Australie pour la campagne 2014/2015. En dépit de cette hausse, l indice A de cotlook a enregistré en glissement annuel en juin 2015 une baisse de 20,4%. Pour la campagne 2014/2015, la production mondiale de coton ressortirait à 25,1 millions de tonnes en recul de 3,5% selon la FAO et l OCDE 3 par rapport à la campagne précédente tandis que l ICAC 4 l estime à 26,19 millions de tonnes. S agissant de la consommation mondiale de coton au premier semestre 2015, elle est évaluée à 25,7 millions de tonnes, soit 7,9% en glissement annuel. Quant à l offre mondiale de coton, elle reste abondante et se situerait à 44,30 millions de tonnes en raison du niveau élevé de stocks initiaux estimés par la FAO à environ 19,20 millions de tonnes pour la campagne 2014/2015. Graphique 4: Evolution de l indice A de Liverpool (en cents US/livre) de janvier 2014 à juin 2015 Source : DPC, sur la base des données Afristat et de la BCE, juillet 2015 Le pétrole 5 D un cours mondial de 108,12$/baril en janvier 2014, le prix du pétrole a connu une baisse de 42,2% pour se situer en fin d année à 62,51$/baril. En janvier 2015, la baisse des prix 2 Source des prix du coton : Afristat/BCE, juillet 2015 3 Perspectives agricoles de l OCDE et de la FAO, juin 2015 4 Publication du 1er septembre 2015 5 Source des cours du pétrole: Afristat/BCE, juillet 2015 15

s est poursuivie en s affichant à 44,38$/baril. A la fin du premier semestre 2015, le prix du baril a enregistré une remontée pour s établir à 60,21 $/baril en juin 2015, soit une hausse de 35,7% par rapport à janvier 2015. Graphique 5 : Evolution du cours du pétrole (en$/baril) de janvier 2014 à juin 2015 Source : DPC, sur la base des données d Afristat et de la BCE, juillet 2015 Le recul des exportations irakiennes et la réduction de la production libyenne couplés avec l annonce de la réduction des investissements aux Etats Unis par les grandes compagnies pétrolières constituent les principaux facteurs de la hausse des cours du brut au cours de la période sous revue. L Agence Internationale de l Energie estime que cette hausse ne va pas perdurer, car elle s est produite en période de forte croissance des stocks mondiaux de pétrole. En effet, l OPEP n a pas réduit ses quotas de production en juin 2015. Aussi les négociations en vue d un accord sur le nucléaire entre l Iran et les membres permanents du Conseil de sécurité de l ONU, plus l Allemagne, qui ont commencées fin juin 2015 vont-elles certainement exercer à nouveau une pression baissière sur les prix du pétrole. Le riz 6 Sur le premier semestre de 2015, le marché mondial de riz est marqué par un cours moyen de 411,17 $/tonne, en baisse de 4,6% par rapport au cours moyen du premier semestre de 2014. La tendance baissière devrait se poursuivre, mais, elle pourrait être limitée si le phénomène climatique El Nino 7 dans les prochains mois affecte la production asiatique. Le repli du cours du riz est imputable au niveau record de la production mondiale et aux stocks suffisants dans les pays producteurs. 6 Source des prix du riz : Afristat/BCE, juillet 2015 7 El Nino, un courant chaud qui s'observe sur la partie ouest de l'océan Pacifique et qui provoque des vents violents accompagnés de fortes inondations 16

Graphique 6: Evolution du cours du riz (en$/t) de janvier 2014 à juin 2015 Source : DPC, sur la base des données Afristat et de la BCE, juillet 2015 Sur la base des dernières estimations de la FAO, la production mondiale de riz en 2015 devrait atteindre 759,45 millions de tonnes (506,30 millions de tonnes, en équivalent riz usiné), soit une hausse de 2,5% par rapport à la campagne précédente. CHAPITRE 2 : SITUATION ECONOMIQUE NATIONALE L analyse de la situation économique nationale est présentée à l aide des nouveaux comptes de l Institut National de Statistique et de l Analyse Economique (INSAE), suite au changement de la méthodologie d élaboration des comptes nationaux et de l année de base intervenus. En effet, l INSAE est passé de la méthodologie PIB plus comparable à celle du SCN 8 93. La nouvelle année de base est 2007 contre l année de base 1985 utilisée dans les précédents comptes. 1. RETOUR SUR LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DE 2014 L année 2014 a été marquée par un léger ralentissement de la croissance économique qui est toutefois restée robuste. Le taux de croissance s est en effet affiché à 6,5% en 2014 contre 6,9% en 2013. La croissance économique en 2014 a été tirée, entre autres, par (i) l amélioration de la production vivrière consécutive à la bonne pluviosité et la mise en place à bonne date des intrants vivriers ; (ii) la hausse de la production de coton au cours de la campagne 2014/2015 et la bonne tenue des activités d égrenage et de trituration en raison de l amélioration de la production cotonnière lors de la campagne 2013/2014 ; (iii) le dynamisme de l activité dans les bâtiments et travaux publics et (v) la bonne tenue des activités dans le tertiaire sous l impulsion de la dynamique observée au niveau du commerce extérieur. 8 Système de Comptabilité Nationale 17

Graphique 7: Evolution du taux de croissance de 2004 à 2014 Le secteur primaire a enregistré en 2014, une hausse de 5,1% de sa valeur ajoutée contre 5,3% en 2013 en lien avec l accroissement de la production cotonnière et vivrière. La contribution à la croissance de ce secteur est ressortie à 1,1% contre 1, 2% en 2013. La production de coton est ressortie à 393.368 tonnes au titre de la campagne 2014/2015 contre 307.354 tonnes, un an plus tôt, soit une hausse de 28,0%. Cette progression de la production cotonnière est induite, entre autres, par : (i) le rétablissement de la confiance des producteurs de coton du fait de la reprise à titre exceptionnel et transitoire de la gestion de la filière par l Etat ; (ii) le renforcement de l encadrement des producteurs visant un meilleur respect des itinéraires techniques ; (iii) la mise en place en quantité suffisante et à bonne date des intrants de qualité nécessaires à la production ; (iv) la bonne pluviosité. La production vivrière, quant à elle, a été soutenue par la mise à la disposition des producteurs des intrants spécifiques, l adoption de technologies améliorées et le caractère robuste de la demande nationale et sous régionale. Au niveau du secteur secondaire, la valeur ajoutée a progressé de 7,2% en 2014 après une hausse de 3,7% en 2013. La contribution à la croissance de ce secteur a été de 1,4% contre 0,7% en 2013. Tableau 2 : Taux de croissance par secteur d activité de 2010 à 2014 2010 2011 2012 2013 2014 Secteur primaire -1,9 2,0 3,2 5,3 5,1 Secteur secondaire 3,3-1,8 2,5 3,7 7,2 Secteur tertiaire 3,2 7,2 4,2 7,1 7,1 DTI ET TVA 4,2-1,8 12,4 13,7 6,2 PIB 2,1 3,0 4,6 6,9 6,5 Source: INSAE, août 2015 18

L accélération de la croissance dans le secteur secondaire en 2014 est fondamentalement imputable à l amélioration des activités dans les industries manufacturières et le dynamisme observé dans le sous-secteur des BTP. En effet, les industries manufacturières, décomposées désormais en industries agro-alimentaires et autres industries manufacturières dans les comptes nationaux selon le SCN 93, ont enregistré en 2014 une contribution de 2,7 points à la croissance du secteur secondaire. Entre autres raisons qui justifient cette performance, il est à noter (i) la bonne tenue de la campagne vivrière 2014/2015 ; (ii) l amélioration de la production cotonnière au titre de la campagne 2013-2014 qui impacte positivement les autres industries manufacturières à travers les industries d égrenages et (i ii) la dynamisation de la production de ciment consécutive à l entrée en service de la Nouvelle Cimenterie du Bénin (NOCIBE). Quant au sous-secteur des BTP, il contribuerait à hauteur de 2,5 points à la croissance du secteur secondaire, en liaison avec la poursuite de la politique des grands travaux du Gouvernement. La valeur ajoutée du secteur tertiaire a gardé son rythme de croissance soutenue de 7,1% en 2014 comme en 2013. C est le secteur le plus important de l économie depuis la publication des comptes nationaux selon le SCN93, avec un poids de 47,3% en 2014. Aussi, participerait-t-il le plus à la croissance en 2014 avec une contribution de 3,2%. Les performances enregistrées dans ce secteur en 2014 sont liées au dynamisme du soussecteur «commerce, restaurants et hôtels» qui ressortirait en hausse de 9,5% de sa valeur ajoutée en 2014 après 10,9% en 2013. Les autres secteurs de services notamment les Banques et autres institutions financières, les transports et télécommunications ont également bénéficié des bonnes performances du commerce. L activité dans les services non marchands est restée globalement en accélération par rapport à 2013 en lien avec les nouveaux recrutements d agents dans la fonction publique ainsi que la poursuite de la mise en œuvre du Décret n 2011-505 du 5 août 2011 portant revalorisation du point indiciaire des agents de l Etat. Du côté de la demande, la croissance économique a été soutenue principalement par la consommation finale et le commerce extérieur. La consommation finale, tirée par la consommation du secteur privé (plus de 80% de la consommation totale) a enregistré un taux de croissance de 3,6% en 2014, en lien avec l amélioration des revenus tirés des activités et des avantages salariaux accordés par le Gouvernement aux fonctionnaires de l Administration publique. En ce qui concerne la 19

consommation de l Administration publique, elle a affiché une hausse de 2,1% en 2014 contre 5,2% en 2013 en lien, entre autres, avec le recul important des dépenses des biens et services (-21,3%). S agissant des investissements, l année 2014 a enregistré un recul de 7,9%, tiré principalement par la réexportation des plateformes pétrolières en lien avec la suspension des travaux d exploration pétrolière. Le commerce extérieur a été marqué par une hausse importante des importations et des exportations imputable notamment à la vigueur des demandes intérieure et extérieure. Tableau 3 : Taux de croissance des éléments de la demande de 2010 à 2014 2010 2011 2012 2013 2014 PIB 2,1 3,0 4,6 6,9 6,5 Consommation finale 1,6 2,3 3,4 4,3 3,6 Ménages 1,8 2,3 2,6 4,1 3,9 Administration 0,9 1,9 7,3 5,2 2,1 FBC 8,8 11,4 5,5 36,6-7,9 Exportations de biens et services 5,6-9,7 24,1 19,4 40,0 Importations de biens et services 7,0-5,8 13,6 28,0 15,8 Source : INSAE, juin 2015 En lien avec l évolution des importations et des exportations, le déficit commercial s est amélioré en s établissant à 6,2% du PIB en 2014 contre 6,7% en 2013. Tout comme la balance commerciale, la balance courante est restée déficitaire. Ainsi, à l instar du déficit commercial, le déficit courant en pourcentage du PIB s est aussi amélioré en passant de 7,4% en 2013 à 7,2% en 2014. Le solde global de la balance des paiements, est ressorti excédentaire en 2014 en raison des importants capitaux reçus aussi bien par le secteur public que le secteur privé. Il représente 3,7% du PIB contre 2,2% en 2013. L évolution des prix en 2014 a été caractérisée par un taux d inflation négatif de -1,1%, largement au-dessous de la norme communautaire de 3% prescrite par l UEMOA. La détente sur les prix a été induite par la disponibilité des produits agricoles et la baisse du cours du pétrole sur le marché international depuis juin 2014 avec ses effets induits sur les prix du transport. Les opérations financières de l Etat ont été caractérisées en 2014 par une baisse aussi bien au niveau de la mobilisation des recettes budgétaires que dans l exécution des dépenses publiques. Les recettes budgétaires se sont établies à 780,8 milliards FCFA en 2014 contre 795,4 milliards FCFA en 2013. Les dépenses totales, quant à elles, sont ressorties à 916,5 milliards FCFA en 2014 contre 952,0 milliards FCFA en 2013. 20

La baisse des recettes budgétaires est imputable à la faible mobilisation des recettes douanières et des recettes non fiscales, en particulier celles du Trésor. Du côté des dépenses publiques (dé penses totales et prêts nets), la baisse enregistrée est imputable essentiellement aux dépenses d investissement induites par les difficultés de mobilisation des ressources aussi bien intérieures qu extérieures en 2014. Au total, l exécution des opérations financières de l Etat s'est soldée par une amélioration du déficit global (base ordonnancement), hors dons, qui s élève à 135,8 milliards FCFA en 2014 contre 156,6 milliards FCFA en 2013. En pourcentage du PIB, il représente 2,9% en 2014 contre 3,5% en 2013. Le déficit global (base ordonnancement, dons compris) s élève quant à lui, à 91,8 milliards FCFA en 2014, représentant 1,9% du PIB et s inscrivant au-dessous de la norme de 3% prescrite par l UEMOA. Le déficit budgétaire est financé dans une large proportion par des dons et prêts projets et des appuis budgétaires. L encours de la dette publique intérieure (bons compris) et extérieure a connu une évolution à la hausse, en ressortant à 1.461,8 milliards FCFA en 2014 contre 1144,0 milliards FCFA en 2013. La dette extérieure représente 65,0% de la dette publique et la dette intérieure, 35,0%. En pourcentage du PIB, la dette publique représente 30,9% en 2014 contre 25,4% en 2013, en-dessous de la norme communautaire de 70% prescrite par l UEMOA. A fin décembre 2014, la situation monétaire est marquée par une hausse de 17,7% de la masse monétaire par rapport à 2013. En effet, la quantité de monnaie en circulation dans l économie est passée de 1.721,7 milliards FCFA à fin décembre 2013 à 2.026,9 milliards FCFA à fin décembre 2014. La hausse de la masse monétaire est induite par l accroissement du crédit intérieur (10,1%) et des avoirs extérieurs nets (+19,8%). Quant à la Position Nette du Gouvernement, elle a connu en 2014 une dégradation pour se situer à -116,2 milliards FCFA contre -140,4 milliards FCFA à fin décembre 2013. 2. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE AU PREMIER SEMESTRE 2015 ET PERSPECTIVES Le premier semestre de l année 2015 a été marqué par plusieurs événements socioéconomiques. Il s agit notamment : 21

Des élections au Bénin et au Nigéria : Au Bénin, les élections législatives, communales et locales se sont tenues durant le premier semestre de 2015, de même que les élections présidentielles au Nigéria. Ces différentes élections entraînent un attentisme auprès des opérateurs économiques. Les chiffres du commerce extérieur indiquent à fin juin 2015 une baisse d environ 7% comparativement à la même période de l année 2014. Du délestage électrique : Le premier semestre de 2015, à l instar de celui de l année précédente, a également été marqué par des coupures fréquentes d énergie électrique, engendrant des surcoûts pour les entreprises et grevant la valeur ajoutée totale dégagée par l économie. De la pluviométrie peu favorable : Le premier semestre 2015 a été moins pluvieux que celui de 2014. En effet, jusqu à la date du 10 juillet 2015, il a plu (hors département du littoral) en moyenne durant 27 jours pour une hauteur moyenne d'eau de 447,64 mm, alors que sur la même période en 2014, il a plu en moyenne durant 35 jours pour une hauteur moyenne d'eau de 645,97 mm. Cet écart enregistré pourrait entrainer des répercussions sur la production agricole de l'année 2015. Au regard de l évolution de la conjoncture au premier semestre 2015, le taux de croissance de l économie pour l année 2015 a été révisé à la baisse. Il s établirait à 5,2% contre une prévision initiale de 5,7% et une estimation de 6,5% en 2014. Le ralentissement l activité économique entre 2014 et 2015 serait essentiellement imputable à la décélération des activités dans le secteur tertiaire du fait de la baisse du dynamisme du sous-secteur commerce. Dans le secteur primaire, en lien avec les problèmes pluviométriques, la production cotonnière connaîtrait une baisse au titre de la campagne 2015/2016, en s affichant à 300.000 tonnes en 2015 contre une production de 393.200 tonnes durant la campagne 2014/2015, soit une baisse de 31,1%. Il faut souligner que les prévisions initiales tablaient sur une production de 400.000 tonnes pour la campagne 2015-2016. Cette baisse de la production de coton est imputable à une poche de sécheresse observée au moment des semis, ce qui a négativement affecté les emblavures. Mais, la production agricole hors coton devrait modérément s améliorer, en dépit de la pluviométrie défavorable. Dans le secteur secondaire, la valeur ajoutée devrait enregistrer une augmentation de 6,8% contre 7,2% en 2014. Cette croissance serait fondamentalement imputable aux bonnes performances des industries manufacturières du fait essentiellement de la bonne 22

tenue de la campagne cotonnière 2014/2015 qui a enregistré une hausse d environ 28,0% de la production. Cependant, la décélération qu enregistrerait ce secteur serait en liaison avec la contre-performance des industries agroalimentaires consécutivement au ralentissement anticipé de la production agricole. Par ailleurs, avec les chantiers ouverts aussi bien par le gouvernement que par des opérateurs privés, le sous-secteur des BTP connaîtrait une hausse de 7,6% de sa valeur ajoutée. Le secteur tertiaire enregistrerait une hausse de 4,9% de sa valeur ajoutée, contre 7,1% en 2014. La baisse du taux de croissance de ce secteur serait tirée par le ralentissement attendu du commerce extérieur en lien notamment avec les effets des élections présidentielles au Nigéria, les élections législatives au Bénin, la dépréciation du naïra couplée avec l appréciation du dollar américain et la baisse des cours du pétrole. Tableau 4: Evolution des taux sectoriels de croissance 2012 2013 2014 2015 Secteur Primaire 3,3 5,3 5,1 3,9 Agriculture 3,6 6,3 5,8 4,1 Elevage 2,3 2,4 3,5 3,5 Pêche, sylviculture et exploitation forestière 2,7 3,3 3,1 3,1 Secteur secondaire 2,4 3,7 7,2 6,8 Activités extractives -6,6-127 -438,0 4,6 Industries Agro-alimentaires -0,3 3,7 6,4 5,9 Autres Industries manufacturières 7,1 10,3 1,6 7,6 Electricité et eau 9,1 3 3,5 3,3 BTP 1,6 5,1 7,5 7,6 Secteur Tertiaire 4,2 7,1 7,1 4,8 Commerce, restaurants et hôtels 0,6 10,9 9,5 1,6 Transports, postes et télécommunications 5,3 5,8 6,3 9,4 Banques et autres institutions financières 17,3 28,7 14,0 8,0 Administration publique et sécurité sociale 7,7 5,3 6,0 4,8 Education 5,2 3,6 6,6 5,5 Santé et action sociale 11,2 7,6 6,6 5,4 Autres services 3,2 8 4,7 4,5 Service d'intermédiation financière indirectement mesuré (SIFIM) 21,1 46,5 13,8 8,0 Impôts et Taxes nettes de Subvention 12,4 13,7 6,2 6,5 Total PIB 4,6 6,9 6,5 5,2 Source : INSAE, DPC/DGAE, Août 2015. 23

L inflation L Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC), au mois de juin 2015, a enregistré une baisse de 0,3% par rapport au mois précédent. Cette baisse du niveau général des prix est notamment liée à la diminution des prix des fonctions «Transport» (-11,5%). Comparé à la même période de 2014, l indice a enregistré une hausse de 1,3% en juin 2015, essentiellement induite par les fonctions «produits alimentaires et boissons non alcoolisées», «boissons alcoolisées», et «biens et services divers». L indicateur de convergence de l UEMOA est ressorti en fin juin 2015 à -0,9%, en dessous de la norme communautaire de 3,0%. Pour l ensemble de l année 2015, le taux d inflation ressortirait en 2015 à 0,4% contre - 1,1% en 2014 du fait de l inflation importée induite notamment par la dépréciation de l Euro par rapport au Dollar américain. Graphique 8:Evolution du taux d inflation sur la période juin 2012-juin 2015 Source : INSAE, Août 2015. 2.1. La dette publique La dette publique du Bénin est évaluée au 30 juin 2015 à 1639,6 milliards FCFA (32,7% du PIB) contre 1461,8 milliards FCFA (30,9% du PIB) au 31 décembre 2014. Cette progression de l encours de la dette publique est liée à l accroissement aussi bien de la dette intérieure que de la dette extérieure. 2.1.1. Dette publique extérieure Au 30 juin 2015, l encours est ressorti à 1083,38 milliards FCFA contre 950,9 milliards FCFA en fin décembre 2014, soit une hausse de 13,9%. Ce niveau d endettement extérieur représente 23,4% du PIB. La hausse de l encours de la dette extérieure est 24

imputable à l évolution aussi bien de l encours de la dette bilatérale que de celui de la dette multilatérale. 2.1.2. Dette publique intérieure L encours de la dette intérieure ( y compris les bons du Trésor) est de 556,26 milliards FCFA au 30 juin 2015 contre 510,95 milliards FCFA à fin décembre 2014, soit une hausse de 8,9%. Les bons du Trésor quant à eux ressortent à 271,7 milliards au 30 juin 2015. En pourcentage du PIB, cet encours représente 11,1% contre 10,8% en décembre 2014. 2.2. La balance des paiements A fin juin 2015, sur la base des données de la Douane, les exportations se sont établies à 162,78 milliards FCFA contre 144,98 milliards FCFA au cours de la même période de 2014, soit une hausse de 12,3%. Quant aux importations, elles ont enregistré en glissement un repli de 4,2% en 2015, pour s établir à 539,50 milliards FCFA. Au regard de l évolution du commerce extérieur au premier semestre, la BCEAO prévoit pour l ensemble de l année 2015, une balance commerciale déficitaire avec un déficit qui devrait s améliorer pour ressortir en pourcentage du PIB à 5,4% contre 6,2% en 2014. Tout comme le solde de la balance commerciale, le déficit courant en pourcentage du PIB devrait également s améliorer en passant de 7,2% en 2014 à 6,4% en 2015. En définitive, le solde global de la balance des paiements afficherait un excédent de 47,3 milliards FCFA en 2015 contre 175,8 milliards FCFA en 2014 représentant 0,9% du PIB en 2015 contre 3,7% en 2014. 2.3. La situation monétaire A fin juin 2015, la masse monétaire s établirait à 2084,3 milliards FCFA contre 2026,9 milliards FCFA au 31 décembre 2014, soit une hausse de 2,8%. Cette amélioration de la masse monétaire serait principalement induite par la hausse des Avoirs Extérieurs Nets (AEN) de 2,7% et celle du crédit intérieur de 0,7%. 25

Tableau 5 : Situation monétaire intégrée au 30 juin 2015 (en milliards FCFA) déc-14 janv-15 févr-15 mars-15 avr-15 mai-15 juin-15 AVOIRS EXTERIEURS NETS 1 060,00 1 004,37 1 107,47 1 072,92 1 198,13 1 186,62 1 088,05 BCEAO 261,03 241,81 245,88 348,25 368,45 375,88 273,30 BANQUES 798,96 762,56 861,59 724,67 829,68 810,74 814,75 CREDIT INTERIEUR 971,23 1 063,43 969,85 1 017,32 929,20 935,48 978,32 PNG -113,02-25,45-98,05-79,06-160,24-149,06-118,26 Crédits à l'économie 1 084,25 1 088,88 1 067,90 1 096,38 1 089,44 1 084,54 1 096,58 ACTIF = PASSIF 2 031,23 2 067,80 2 077,32 2 090,24 2 127,33 2 122,10 2 066,37 MASSE MONETAIRE 2 026,97 2 060,75 2 063,10 2 088,33 2 117,43 2 129,91 2 084,35 AUTRES ELEMENTS NETS 4,26 7,05 14,22 1,90 9,91-7,81-17,98 Source : BCEAO, août 2015 3. EXECUTION DU BUDGET DE L'ETAT, GESTION 2015 Cette partie aborde le point des recouvrements des recettes budgétaires et l exécution des dépenses budgétaires au premier semestre 2015. 3.1. Les recettes budgétaires Au cours du premier semestre 2015, les recettes budgétaires se sont établies à 453,75 milliards FCFA sur une prévision annuelle de 1.031,65 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 44,0%. Comparées à la même période de l année 2014, les recettes publiques ont connu une augmentation de 57,07 milliards FCFA, correspondant à une progression de 14,4%. Cette augmentation est due aux performances enregistrées par l ensemble des régies financières. Tableau 6 : Point de réalisation des recettes au 30/06/2015 (en milliards FCFA) Rubriques Prévisions 2015 Réalisation au 30-juin-14 30-juin-15 Taux de réalisation (%) Glissement (%) Recettes des régies 857,66 369,72 413,33 48,2 11,8 DGDDI 420,05 168,74 188,63 44,9 11,8 DGI 377,81 178,94 198,84 52,6 11,1 DGTCP 59,8 22,04 25,85 43,2 17,3 Autres recettes 173,99 26,96 40,42 23,2 49,9 Autres Budgets 31,12 13,47 13,49 43,3 0,1 FNRB 23,44 10,98 10,6 45,2-3,5 FR 3,68 1,37 1,32 35,9-3,6 CAA 4,00 1,12 1,57 39,3 40,2 Ressources extérieures 120,92 13,49 17,96 14,9 33,1 Prêts 104,17-13,45 12,9 - Dons 9 0 0 0,0 - Allégements de la dette 7,75 13,49 4,51 58,2-66,6 Comptes spéciaux du trésor 21,95-8,97 40,9 - TOTAL 1031,65 396,68 453,75 44,0 14,4 Source : DGB/MEFPD, Rapport d exécution au 30 juin 2015 du Budget Général de l Etat, gestion 2015, août 2015 26