Cours d électrocinétique EC2-Bobine et condensateur



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Cours d électrocinétique EC2-Bobine et condensateur Table des matières 1 Introduction 2 2 Le condensateur 2 2.1 Constitution et symbole... 2 2.2 Relation tension-intensité... 2 2.3 Condensateur et régimes... 3 2.4 Énergie et condensateur... 3 2.5 Association de condensateur... 3 2.5.1 Association en série... 3 2.5.2 Association en parallèle... 3 3 La bobine 3 3.1 Constitution et symbole... 3 3.2 Relation tension-intensité... 4 3.3 Bobine et régimes... 4 3.4 Énergie emmagasinée par la bobine... 4 3.5 Association de bobines... 5 3.5.1 Association en série... 5 3.5.2 Association en parallèle... 5 4 Circuits RC et RL 5 4.1 Di érents types de régimes... 5 4.2 Échelon de tension... 6 4.3 Circuit RC... 6 4.3.1 Équation di érentielle... 6 4.3.2 Cas de notre étude... 6 4.3.3 Charge du condensateur... 7 4.3.4 Décharge du condensateur... 8 4.3.5 Aspect énergétique... 9 4.4 Circuit RL... 10 4.4.1 Équation di érentielle... 10 4.4.2 Cas de notre étude... 10 4.4.3 Établissement du courant... 10 4.4.4 Rupture du courant... 11 4.4.5 Aspect énergétique... 12 1

Electrocinétique EC2-Bobine et condensateur 1. Introduction 1 Introduction Nous avions donné dans le chapitre EC1 une définition réductrice de ce qu est un dipôle linéaire (sa caractéristique est une droite). En réalité, tout dipôle pour lequel u et i sont reliés par une équation di érentielle linéaire à coe cients constants est un dipôle linéaire. Le cas le plus simple correspond au conducteur ohmique où u = Ri. Nous allons voir ici le cas du condensateur et de la bobine qui sont donc aussi des dipôles linéaires. 2 Le condensateur 2.1 Constitution et symbole Un condensateur est constitué de deux armatures conductrices séparées par un isolant appelé diélectrique. Ils peuvent être plans, cylindriques voir sphériques. Les condensateurs sont caractérisés par leur capacité C qui s exprime en Farad. C est la capacité qu ils ont à accumuler des charges lorsqu ils sont soumis à une certaine di érence de potentiel. L armature qui reçoit le courant porte la charge +q, l autre porte la charge q. On symbolisera ainsi le condensateur de la manière suivante : Figure 1 Symbolisation d un condensateur, convention récepteur 2.2 Relation tension-intensité On connaît la relation entre la charge portée par l armature positive et la tension appliquée aux bornes du condensateur : q = Cu (1) On connaît la relation entre l intensité du courant arrivant sur le condensateur et la variation de charge de l armature positive : i = dq (2) D où : i = C du (3) 2

Electrocinétique EC2-Bobine et condensateur 2.3 Condensateur et régimes 2.3 Comportement du condensateur sous di érents régimes Le condensateur n est "intéressant" qu en régime variable, c est à dire lorsque u varie. En e et, en régime permanent, la tension étant constante, on a : i = C du =0 (4) Le condensateur se comporte donc en régime permanent comme un interrupteur ouvert. 2.4 Énergie emmagasinée par le condensateur L énergie emmagasinée par le condensateur entre le temps t =0où u =0et le temps t où u = u est donnée par : E C = 1 2 Cu2 (5) Attention, la puissance reçue par un condensateur peut changer de signe au cours du temps : Si son énergie E C augmente, la puissance reçue (P = u(t) i(t)) est positive est le condensateur se comporte comme un récepteur. Si son énergie E C diminue, la puissance reçue est négative est le condensateur se comporte comme un générateur. Conséquence sur la continuité de la fonction u(t) L énergie emmagasinée par un condensateur dépend de la tension à ses bornes. Ce transfert d énergie ne pouvant pas se faire instantanément, la tension u(t) aux bornes d un condensateur est une fonction continue du temps. 2.5 Association de condensateur 2.5.1 Association en série Trois condensateurs de capacité C 1,C 2,C 3 placés en série sont équivalents à un condensateur de capacité C eq vérifiant la relation suivante : 1 C eq = 1 C 1 + 1 C 2 + 1 C 3 (6) 2.5.2 Association en parallèle Trois condensateurs de capacité C 1,C 2,C 3 placés en parallèles sont équivalents à un condensateur de capacité C eq vérifiant la relation suivante : C eq = C 1 + C 2 + C 3 (7) 3

Electrocinétique EC2-Bobine et condensateur 3. La bobine 3 La bobine 3.1 Constitution et symbole Une bobine est constituée d un enroulement de spires conductrices autour d un isolant. Elle admet donc une certaine résistance interne du fait de cette grande longueur de fil. La bobine sera donc symbolisée en convention récepteur de la manière suivante : Figure 2 Symbolisation d une bobine réelle, convention récepteur 3.2 Relation tension-intensité Le phénomène qui caractérise la bobine est l auto-induction : le passage d un courant i qui varie dans les spires de la bobine créé un champ magnétique æ B qui fait apparaître une tension u aux bornes de celle-ci (phénomène vu plus précisément en 2 ème année). Mathématiquement, pour une bobine idéale (sans résistance interne), cette auto-induction s écrit : u = L di (8) où L est l inductance de la bobine qui s exprime en Henry (H). En tenant compte de la résistance interne de la bobine, la tension aux bornes de celle-ci s écrit : u = L di + ri (9) avec r la résistance interne de la bobine qui s exprime en Ohm ( ). 3.3 Comportement de la bobine sous di érents régimes La bobine n est "intéressante" qu en régime variable, c est à dire lorsque i varie. En e et, en régime permanent, l intensité étant constante, on a : u = L di + ri= ri (10) La bobine se comporte donc en régime permanent comme un conducteur ohmique de faible résistance (r = 10 12 ). 3.4 Énergie emmagasinée par la bobine Pour une bobine idéale, l énergie emmagasinée par celle-ci entre le temps t =0où i =0et le temps t où i = i est donnée par : E L = 1 2 Li2 (11) Attention, la puissance reçue par une bobine peut changer de signe au cours du temps : 4

Electrocinétique EC2-Bobine et condensateur 3.5 Association de bobines Si son énergie E augmente, la puissance reçue (P = u(t) i(t)) est positive est la bobine se comporte comme un récepteur. Si son énergie E diminue, la puissance reçue est négative est la bobine se comporte comme un générateur. Pour une bobine réelle, pendant qu elle emmagasine l énergie E L, elle en dissipe aussi par e et Joule. Conséquence sur la continuité de la fonction i(t) L énergie emmagasinée par une bobine dépend de l intensité du courant qui la traverse. Ce transfert d énergie ne pouvant pas se faire instantanément, l intensité du courant i(t) parcourant une bobine est une fonction continue du temps. 3.5 Association de bobines Les lois d association en série et en parallèle des bobines sont les mêmes que celles pour les conducteurs ohmiques. 3.5.1 Association en série On peut considérer le cas des bobines réelles : Une association de n bobines réelles identiques caractérisées par le couple L, r est équivalente à une bobine d inductance nl associée à un conducteur ohmique de résistance nr. 3.5.2 Association en parallèle La modélisation en parallèle de bobines réelles n étant pas aisée, on s occupe de bobines idéales : Soit deux bobines idéales d inductances L 1 et L 2 placées en parallèle, cette association est équivalente à une bobine d inductance L eq qui vérifie : 1 L eq = 1 L 1 + 1 L 2 (12) 4 Circuits linéaires du premier ordre soumis à un échelon de tension 4.1 Di érents types de régimes En électricité, on emploie souvent le terme de régime de fonctionnement : nous allons en rencontrer de di érentes sortes et il ne faut pas les confondre. Le régime continu et le régime variable sont à opposer : En régime continu, toutes les grandeurs électriques sont constantes au cours du temps ; En régime variable, ces grandeurs dépendent du temps. Le régime transitoire et le régime permanent vont de pair : 5

Electrocinétique EC2-Bobine et condensateur 4.2 Échelon de tension Un régime est permanent lorsque pendant un certain temps, les caractéristiques des grandeurs électriques ne sont pas modifiées. Le régime continu est un cas particulier de régime permanent. Un régime variable peut être permanent : nous verrons le régime sinusoïdal qui est variable (l intensité et la tension sont des fonctions trigonométriques périodiques), mais comme les caractéristiques de i(t) et u(t) restent les mêmes, ce régime est aussi permanent. Un régime transitoire est le régime durant lequel on passe d un régime permanent à un autre. 4.2 Échelon de tension Nous allons soumettre di érents circuits à un échelon de tension : on fait passer la tension aux bornes du circuit à étudier d une valeur E 1 à une valeur E 2 en un temps très court considéré comme nul. Pour cela, deux possibilités : On ferme ou on ouvre un interrupteur qui relie un générateur de tension continue a u circuit à étudier. On utilise un générateur basse fréquence (GBF) qui peut délivrer une tension créneau de fréquence variable. Dans ce cas, il faut régler la fréquence du GBF en fonction de ce que l on souhaite observé (généralement on la règle par rapport à la durée du régime transitoire à observer). Figure 3 Echelons de tensions 6

Electrocinétique EC2-Bobine et condensateur 4.3 Circuit RC 4.3 Circuit RC 4.3.1 Équation di érentielle On étudie le circuit RC soumis à une tension E = cste, on s intéresse à l allure de la tension aux bornes du condensateur et à l intensité parcourant le circuit. Initialement, le condensateur est déchargé. On applique la loi des mailles : E = Ri + u (13) Or i = C du, d où Équation que l on peut écrire : E = RC du + u (14) Figure 4 CircuitRC du + u = E (15) avec = RC. Cette équation di érentielle est du premier ordre, le circuit RC est appelé circuit du premier ordre. 4.3.2 Cas de notre étude La solution de cette équation di érentielle sera di érente selon le cas étudié. Pour obtenir la solution la plus générale, on additionne : une solution de l équation homogène associée (sans second membre) qui correspond à la réponse du circuit RC sans excitation : c est ce que l on appelle le régime libre ; une solution particulière qui correspond au régime permanent. On s intéressera ici au circuit soumis à un échelon de tension : le générateur délivre E pour la charge du condensateur, 0 pour sa décharge dans la résistance. 4.3.3 Charge du condensateur On doit trouver une solution à l équation : du + u = E. Solution de l équation homogène On cherche une solution à l équation homogène de la forme u 1 = Ae t avec A une constante et un réel. Injectons u 1 dans l équation homogène : Ae t + Ae t =0 (16) Ce qui donne = 1 7

Electrocinétique EC2-Bobine et condensateur 4.3 Circuit RC Solution particulière On a du 2 =0donc u 2 = E. Solution globale elle s écrit : u(t) =Ae t + E. On cherche une solution particulière u 2 constante. Utilisation de la condition initiale L équation di érentielle que nous étudions est du premier ordre, une seule condition initiale su t à trouver la seule constante à déterminer : A t =0, u(t) =0donc A + E =0et A = E. Finalement, la tension aux bornes du condensateur qui se charge s écrit : 1 2 u(t) =E 1 e t (17) Et son allure est représentée ci-contre. On peut vérifier que la fonction u(t) est bien continue. Figure 5 Allure de la tension aux bornes du condensateur lors de sa charge Comme le montre la figure ci-dessus, la constante de temps = RC peut être facilement obtenue graphiquement. Ce temps permet de caractériser la vitesse de charge du condensateur, plus il est faible plus le condensateur se charge vite. On dit aussi souvent qu au bout d un temps t égal à 5, le condensateur est totalement chargé. On est passé du régime transitoire au régime permanent. Intensité dans le circuit On peut facilement obtenir l équation de l intensité du courant et son allure. En e et, i = C du d où : i(t) = E R e t (18) La fonction i(t) est discontinue. Figure 6 Allure de l intensité dans le circuit lors de la charge du condensateur 4.3.4 Décharge du condensateur On doit trouver une solution à l équation : du + u =0. Solution On cherche une solution de la forme u = Ae t avec A une constante et un réel. Injectons u dans l équation : Ae t + Ae t =0 (19) 8

Electrocinétique EC2-Bobine et condensateur 4.3 Circuit RC Ce qui donne = 1. La solution s écrit donc : u(t) =Ae t. Utilisation de la condition initiale A t =0, u(t) =E donc A = E. Finalement, la tension aux bornes du condensateur qui se décharge s écrit : u(t) =Ee t (20) Et son allure est représentée ci-contre. On peut vérifier que la fonction u(t) est bien continue. Figure 7 Allure de la tension aux bornes du condensateur lors de sa décharge Intensité dans le circuit On peut facilement obtenir l équation de l intensité du courant et son allure. En e et, i = C du d où : i(t) = E R e t (21) La fonction i(t) est discontinue. Figure 8 Allure de l intensité dans le circuit lors de la décharge du condensateur 4.3.5 Aspect énergétique Cas de la charge Reprenons la loi des mailles utilisées pour établir l équation di érentielle concernant la tension aux bornes du condensateur dans un circuit RC : Ri + u = e(t) (22) R dq + q = E C ; multiplions cette équation par i : (23) Ri 2 + q dq = Ei (24) C A B q Ri 2 2 + d = Ei (25) 2C On reconnaît alors les énergies suivantes : La première correspond à l énergie dissipée par e et Joule dans le conducteur ohmique pendant le temps ; La deuxième correspond à l énergie stockée dans le condensateur pendant le temps ; 9

Electrocinétique EC2-Bobine et condensateur 4.4 Circuit RL La troisième correspond à l énergie fournie par la source de tension pendant le temps. On peut intégrer ces énergies infinitésimales sur le temps de charge du condensateur : Énergie fournie par le générateur : E g = ˆ 5 0 Ei = E ˆ Q 0 dq = EQ = CE 2 (26) car i = dq ; pendant la charge du condensateur ; Q = Cu et lorsque le condensateur est chargé u = E. Énergie stockée dans le condensateur : ˆ A B Q q 2 E C = d = Q2 2C 2C = CE2 (27) 2 0 Énergie dissipée par e et Joule : comme la moitié de l énergie fournie par le générateur est stockée dans le condensateur, cela signifie que l autre moitié est dissipée par e et Joule dans le conducteur ohmique : E J = CE2 2 (28) la restitue intégra- Cas de la décharge A l issue de la charge, le condensateur qui avait accumulée l énergie CE2 2 lement au conducteur ohmique qui la dissipe par e et Joule. 4.4 Circuit RL 4.4.1 Équation di érentielle On étudie le circuit RL soumis à une tension e(t), on s intéresse à l allure de l intensité dans le circuit et à la tension aux bornes de la bobine. On considère de plus que la bobine est idéale (r =0). On applique la loi des mailles : e(t) =Ri + L di (29) D où di + i = e(t) R (30) Figure 9 CircuitRL avec = L R. Cette équation di érentielle est du premier ordre, le circuit RL est appelé circuit du premier ordre. 4.4.2 Cas de notre étude La solution de cette équation di érentielle sera di érente selon le cas étudié. Pour obtenir la solution la plus générale, on additionne : 10

Electrocinétique EC2-Bobine et condensateur 4.4 Circuit RL une solution de l équation homogène associée (sans second membre) qui correspond à la réponse du circuit RL sans excitation : c est ce que l on appelle le régime libre ; une solution particulière qui correspond au régime permanent. On s intéressera ici au circuit soumis à un échelon de tension, donc la tension e(t) est égale à une constante : E pour l établissement du courant dans la bobine, 0 pour sa rupture. 4.4.3 Établissement du courant L équation di érentielle concernant le circuit RL (équation (30)) a la même forme que celle pour le circuit RC (équation (15)), la solution de cette équation a la même forme. On peut donc écrire : i(t) =Ae t E + (31) R Utilisation de la condition initiale On sait que i(t = 0) = 0 soit A = E R. La solution s écrit finalement : i(t) = E R 1 2 1 e t (32) Et son allure est représentée ci-contre. On peut vérifier que la fonction i(t) est bien continue. Figure 10 Allure de l intensité du courant dans un circuit comportant une bobine Comme le montre la figure ci-dessus, la constante de temps = L peut être facilement R obtenue graphiquement. Ce temps permet de caractériser la vitesse d établissement du courant, plus il est faible plus le courant s établit vite. On dit aussi souvent qu au bout d un temps t égal à 5, on est passé du régime transitoire au régime permanent. Tension aux bornes de la bobine On peut facilement obtenir l équation de la tension aux bornes de la bobine et son allure. En e et, u = L di d où : u(t) =Ee t (33) La fonction u(t) est discontinue. Figure 11 Allure de la tension aux bornes de la bobine lors de l établissement du courant 11

Electrocinétique EC2-Bobine et condensateur 4.4 Circuit RL 4.4.4 Rupture du courant On doit trouver une solution à l équation : di + i =0. Cette équation a la même forme que celle qui concerne la tension aux bornes du condensateur lors de sa décharge, la solution possède donc aussi la même forme : La solution s écrit donc : i(t) =Ae t. Utilisation de la condition initiale A t =0, i(t) = E R donc A = E R. Finalement, l intensité dans le circuit lors de la rupture du courant s écrit : i(t) = E R e t (34) Et son allure est représentée ci-contre. On peut vérifier que la fonction i(t) est continue. Figure 12 Allure de l intensité du courant à la rupture du courant dans un circuit comportant une bobine Tension aux bornes de la bobine On peut facilement obtenir l équation de la tension aux bornes de la bobine et son allure. En e et, u = L di d où : u(t) = Ee t (35) La fonction u(t) est discontinue. Figure 13 Allure de la tension aux bornes de la bobine lors de la rupture du courant 4.4.5 Aspect énergétique Dans le même principe que ce qui a été fait à propos du circuit RC, on montre que l énergie que fournit le générateur pendant l établissement complet du courant se partage par moitié dans la bobine où elle est stockée de façon magnétique, l autre moitié étant dissipée par e et Joule dans le conducteur ohmique. A la rupture du courant, la bobine restitue l énergie précédemment accumulée au conducteur ohmique qui la dissiper une nouvelle fois par e et Joule. 12