Lutte contre la pauvreté Questions budgétaires et calcul du coût des DSRP, analyse de l impact des politiques sur la pauvreté et liens entre commerce international et pauvreté Atelier pour Afrique de l Ouest francophone Dakar, 24-27 mars 2003 Pays participants: Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Guinée, Mali, Rwanda et Sénégal. Dates et lieu : 24-27 mars 2003 à Dakar, Sénégal. Organisation: L atelier est préparé et présenté conjointement par l Institut de la Banque Mondiale (Programme de lutte contre la pauvreté et Programme budgétaire et de décentralisation), et la Région Afrique de la Banque Mondiale (Bureau du Directeur du réseau PREM). Objectif: L atelier porte sur les principaux problèmes budgétaires liés aux DSRP dans les pays participants. L accent est mis sur la budgétisation en faveur des pauvres, les questions de gestion des dépenses publiques et le calcul des coûts des objectifs visés dans les DSRP, la viabilité budgétaire et les choix à faire. Les techniques d analyse de l impact des politiques sur la pauvreté et des liens entre commerce international et pauvreté sont également présentées. L atelier s adresse aux membres des équipes nationales chargées des DSRP et aux cadres du ministère des Finances et d un ou deux autres ministères (Éducation, par exemple). Une participation de chercheurs locaux est également prévue. Ordre du jour La première journée est consacrée aux questions théoriques et conceptuelles. Les deuxième et troisième journées sont consacrées aux outils. La dernière journée est consacrée au commerce international. Les sessions se déroulent au Centre d enseignement à distance (CED) qui se trouve à un quart d heure en voiture de l hôtel Savana. Les autocars quittent l hôtel à 8 h 30 et le CED à 17 h chaque jour. 9h00-9h15 Allocution de bienvenue Première journée : Problèmes budgétaires liés aux DSRP, calcul du coût des DSRP et analyse de l impact des politiques sur la pauvreté Les défis à relever 9h15-10h45 Tour d horizon des problèmes budgétaires soulevés par les DSRP Rosa Alonso Cette première session souligne l importance des questions budgétaires dans la mise en oeuvre des DSRP à la lumière des DSRP qui ont été réalisés à ce jour. Les quatre principaux thèmes abordés sont : a) la qualité et disponibilité des données budgétaires (importance d obtenir des données budgétaires à jour, fiables et accessibles au public) ; b) la participation dans les discussions budgétaires (collaboration intersectorielle/interministérielle et rôle de la société civile) ; c) les problèmes budgétaires liés aux politiques en faveur des pauvres (calcul des coûts des stratégies de réduction de la pauvreté, analyse de l impact sur la pauvreté des dépenses engagées, budgétisation et gestion des dépenses, incidence de l impôt progressif et prise en compte des coûts dans les cadres macroéconomiques) ; et d) le renforcement
de la responsabilisation financière (condition préalable à l évolution vers l appui budgétaire comme modalité d aide privilégiée par la communauté des bailleurs de fonds.) 10h45-11h00 Pause café 11h00-12h30 Analyse de l impact des politiques sur la pauvreté (PSIA): De quoi s agit-il? Quel est l intérêt? Quelles sont les implications budgétaires? Quentin Wodon En anglais, PSIA signifie Poverty and Social Impact Analysis (analyse de l impact des politiques sur la pauvreté). L idée de base est d analyser l impact prévisible des réformes sur la pauvreté ex ante, c est-àdire avant la mise en oeuvre des réformes, ce qui peut être très utile pour déterminer les options stratégiques dans les DSRP. En principe, de nombreux types de réforme peuvent être considérés. Dans cet atelier de formation, nous aborderons principalement les réformes qui ont des implications budgétaires. Dans cette session, le concept de PSIA et son rapport avec les objectifs et l enveloppe budgétaire des DSRP seront expliqués, et des exemples concrets de PSIA en Afrique seront présentés. 12h30-13h30 13h30-15h30 Déjeuner Études de cas sur les questions budgétaires dans le contexte des DSRP Rosa Alonso et Tankien Dayo Cette session sera consacrée à la présentation d études de cas pour illustrer les concept plus généraux présentés en matinée. La première études de cas portera sur les problèmes budgétaires soulevés par les DSRP, avec les exemples de la Tanzanie (présentation par Rosa Alonso) et du Burkina Faso (Tankien Dayo). Deux autres études de cas seront présentées d une part sur les aspects budgétaires, et d autre part sur les «PSIA» par les pays participants. 15h30-15h45 15h45-17h00 Pause café Outils pratiques pour l analyse budgétaire et les PSIA : brève introduction Quentin Wodon En préparation des deuxième et troisième journées, cette session présentera brièvement une série d outils qui peuvent servir à analyser les questions budgétaires liées aux DSRP et effectuer des PSIA. Ces outils, dénommés SimSIP (Simulations for Social Indicators and Poverty), sont des simulateurs faciles d emploi qui utilisent le logiciel Excel. Ces simulateurs aident pour évaluer l impact des programmes et politiques sur la pauvreté et l inégalité, pour calculer le coût de certains objectifs de développement, pour déterminer certains choix budgétaires, etc. L atelier utilisera ces outils lors des deuxième et troisième journées, mais les participants se familiariseront également avec d autres outils (dont DAD, un logiciel utile pour des analyses plus poussées effectuées directement avec des données d enquête de ménages). 19h00-20h30 Réception de bienvenue - Hôtel Savana
Deuxième journée : Outils de budgétisation et d évaluation des politiques en faveur des pauvres, et calcul des coûts/analyse des choix Exposés de Jean-Yves Duclos et Quentin Wodon (avec les pays participants), basés en partie sur les travaux préliminaires menés avant l atelier 9h00-11h00 Simulateur de base : Mesures de pauvreté et inégalité Cette première session sera consacrée au module «pauvreté» de SimSIP. Le simulateur utilise des données groupées par déciles ou quintiles. L utilisateur doit fournir des informations sur le revenu ou la consommation moyenne par décile, ceci pour différents secteurs et au plan national. En utilisant un paramétrage de la courbe de Lorenz, le simulateur calcule alors les mesures de pauvreté et d inégalité. Le simulateur établit également plusieurs courbes de diagnostic pour comparer la pauvreté et l inégalité dans différents secteurs ou au cours du temps. L outil de simulation sera appliqué à des données réelles en provenance des pays participants. 11h00-11h15 Pause café 11h15-13h15 Budgétisation en faveur des pauvres : Incidence et évaluation des politiques En matière de budgétisation en faveur des pauvres et de travaux PSIA, l un des problèmes essentiels est de déterminer les gagnants et les perdants dans la mise en oeuvre des programmes et des politiques. Après avoir fait le point des méthodes d évaluation et présenté quelques exemples, nous montrerons comment utiliser le module «évaluation» de SimSIP. Comme pour le module «pauvreté», le simulateur utilise des données par déciles ou quintiles. L utilisateur doit fournir des informations sur le revenu moyen et les gains ou impacts des programmes ou politiques par groupe. Le simulateur calcule les mesures de pauvreté et d inégalité avec et sans les programmes ou politiques, de façon à déterminer l impact de chaque programme (ou de tous les programmes) sur la pauvreté et l inégalité. Le simulateur établit également plusieurs courbes de diagnostic (concentration, dominance de consommation et dominance de programme) pour comparer les programmes ou les politiques. Jusqu à cinq programmes ou politiques peuvent être comparés entre eux ou dans le temps. L outil de simulation sera appliqué à des données réelles en provenance des pays participants. 13h15-14h15 Déjeuner 14h15-16h15 Analyse sectorielle - Estimation du coût lié à la réalisation d objectifs spécifiques Le coût de réalisation des objectifs doit être calculé dans les DSRP. Les méthodes pouvant être utilisées pour établir ce coût seront illustrées dans le cas de l éducation, en utilisant le module «éducation» de SimSIP. Le coût est calculé à l aide d une analyse de cohorte pour différents cycles scolaires (enseignement préscolaire, primaire, secondaire, etc.). Les coûts administratifs sont pris en considération. Trois séries d hypothèses doivent être utilisées dans la simulation : tendances démographiques, performance du système d éducation (âge à l entrée dans les différents cycles scolaires, et structure de redoublement, passage en classe supérieure et taux d abandon), et coûts (coûts au niveau de l offre, tels que salaires des enseignants et rapport maître/élèves ; coûts au niveau de la demande tels que les incitants pour les étudiants ; et coûts d investissement liés à la formation de nouveaux enseignants et à la construction de nouvelles salles de classe). Toutes les variables peuvent changer dans le temps. Une analyse de l incidence des dépenses est également incorporée dans l outil de simulation. 16h15-17h00 Commentaires des participants et débat
Troisième journée Outils d analyse du financement et de la viabilité budgétaire Exposés de Jean-Yves Duclos et Quentin Wodon (avec les pays participants), basés sur les travaux préliminaires menés avant l atelier 9h00-11h00 Outils de simulation en construction : - Analyse intersectorielle : analyse comparative des objectifs Financement - Le cas des taxes indirectes sur les ventes et/ou sur la valeur ajoutée Un problème difficile soulevé par les DSRP concerne les priorités et les choix à faire. SimSIP Costs est un simulateur qui peut faciliter l analyse de ces choix. Le simulateur intègre dans un cadre de viabilité budgétaire les données de coût fournies pour différents secteurs (éducation, santé, infrastructure). Les ressources totales de l État sont calculées à partir d hypothèses sur les taux d imposition et la croissance du PIB, la structure des dépenses publiques et les possibilités d allégement de la dette (initiative PPTE). Des projections sont faites sur la part des dépenses publiques consacrée aux interventions sociales et ciblées, de manière à pouvoir déterminer les ajustements requis dans le budget pour couvrir le coût lié à la réalisation des objectifs des DSRP. Le simulateur inclut des éléments qui permettent au planificateur d évaluer les choix à faire au sein d un secteur et entre les secteurs (par exemple : dans quelle mesure la couverture des soins de santé de base peut-elle être élargie si l on réduit l objectif de scolarisation secondaire nette de 5 %?), de même qu entre les programmes et au sein d un même programme. Des recettes fiscales sont nécessaires pour financer les DSRP, et il est également possible de réaliser des travaux PSIA dans ce domaine (pour analyser l impact des réformes ex ante). SimSIP tax est un module qui permet d évaluer l impact distributif des réformes fiscales, et plus particulièrement au niveau des taxes indirectes sur les ventes ou sur la valeur ajoutée. Les réformes fiscales qui réduisent la pauvreté ou les inégalités peuvent être simulées, que ces réformes visent à accroître les recettes ou soient sans effet sur le budget. Le coût d imposition (ce qu on appelle l efficacité marginale du coût des fonds) peut être pris en considération dans les simulations pour les rendre plus réalistes. 11h00-11h15 11h15-13h15 Pause café Viabilité budgétaire projections de la dette et déficits budgétaires acceptables Cette dernière session sur les outils SimSIP examinera la viabilité budgétaire globale des DSRP au moyen du module sur la dette. Ce simulateur contient deux parties. Le partie Projection de la dette permet de simuler le degré d endettement pouvant être toléré par un pays sur la base de certaines conditions initiales et de projections concernant les dépenses publiques, les recettes publiques et d autres paramètres. À partir de divers indicateurs sur les tendances et les degrés d endettement, le simulateur indique aux planificateurs et autres parties concernées si un pays peut maintenir son degré d endettement dans un horizon à 15 ans. Le module Déficit et Dette présente plusieurs matrices pour déterminer si un pays peut concilier ses déficits budgétaires généraux avec le degré d endettement souhaité pour un taux de croissance donné. Cette analyse est utile pour les aspects budgétaires de l endettement tolérable, et pour en tirer des conséquences sur le niveau possible de dépenses sociales par habitant. 13h15-14h15 14h15-16h15 Déjeuner Exposés des équipes participantes Durant la journée et demie précédente, les équipes des pays participants seront encouragées à effectuer des simulations avec leurs propres données, si possible dans des domaines où l analyse PSIA s applique.
Cette session de deux heures permettra aux participants de présenter leurs conclusions au moyen des outils de simulation et de recueillir des conseils en retour. 16h15-17h00 Commentaires des participants et débat sur les outils présentés Quatrième journée : Commerce international, croissance et pauvreté Exposés de Ndiame Diop, Moubarack Lo, Ousmane Badiane et Quentin Wodon. 9h00 10h30 Comment accorder une plus grande place au commerce international dans les DSRP et pourquoi? La majorité des DSRP reconnaissent l importance d accélérer la croissance économique, mais la marche à suivre est souvent difficile à identifier vu l ampleur de la tâche. Si le rôle du commerce international est généralement reconnu, il est souvent sous-estimé. Aucun pays n est parvenu à réduire sensiblement la pauvreté sans un accroissement considérable de ses exportations. Sous le thème central Rôle du commerce et de la croissance dans la création de richesse, cette quatriè me journée sera consacrée aux principaux aspects d une meilleure intégration du commerce international dans les DSRP. Dans cette première session plus générale, on discutera des aspects suivants : l importance du commerce international pour les petits pays ; la performance des pays africains ; l impact des exportations sur la réduction de la pauvreté ; l analyse des dimensions à prendre en considération pour se faire une place dans l économie mondiale (dont le taux de change, le régime tarifaire et non tarifaire, l accès aux marchés, l administration douanière et l étude des secteurs clés pour la diversification des exportations). Des exemples seront présentés avec les cas de la Guinée et du Mali. 10h30-10h45 Pause café 10h45-12h15 Étude de cas : Sénégal Cette session sera consacrée à la présentation d une étude de diagnostic sur le commerce international pour le Sénégal. On examinera les relations avec le DSRP, le choix des secteurs prioritaires, et les aspects institutionnels de l intégration du commerce dans la stratégie de développement. Sachant que l un des obstacles à la promotion du commerce international est le nombre des parties prenantes dans les secteurs public et privé, on réfléchira sur comment définir une stratégie nationale et assurer la coopération de tous les responsables. 12h15-13h45 Déjeuner 13h45-15h30 Le secteur rural et agricole Dans la plupart des pays participant à cet atelier, la majorité des pauvres vivent en milieu rural. Ce secteur participe déjà aux échanges internationaux mais les résultats sont souvent décevants, tributaires d un petit nombre de produits soumis à des fluctuations de cours. La session examinera comment promouvoir les produits d exportation traditionnels et se diversifier. Les participants seront invités à réfléchir aux priorités de leurs pays respectifs et à les comparer avec les efforts concertés poursuivis par leurs pays et la communauté internationale. 15h30-15h45 Pause café
15h45-17h00 Simulations micro et macroéconomiques sur le commerce et la pauvreté La relation entre le commerce et la pauvreté est mal comprise en Afrique et le manque de données empêche d élaborer des stratégies cohérentes d intégration du commerce dans les DSRP. Dans cette session, nous présenterons un nouveau projet de recherche et de renforcement des capacités sur le commerce et la pauvreté en Afrique occidentale qui commencera sous peu. Cette présentation a pour but d aider les chercheurs dans quatre pays africains à appliquer une méthodologie qui permet de faire une analyse quantitative des liens entre la libéralisation des échanges et son impact sur la pauvreté. 17h00-17h30 Evaluation