Tableau I : Classification TNM de la population toutes localisations confondues N N0 N1 N2A N2B N2C N3

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Transcription:

INTRODUCTION Depuis les années 80 et les travaux d'al-sarraf(1), la chimiothérapie d'induction à base de sels de platine s'est progressivement généralisée dans le traitement des cancers de la tête et du cou. Elle permet, avec des taux de réponse objectives de 80 à 100% et des taux de réponse complète de 10 à 50%, pour les petites tumeurs d'une part, d'augmenter le contrôle local en diminuant la taille de la tumeur et, d'autre part, d améliorer le contrôle à distance en détruisant les micro-métastases Pacagnella. Pour les tumeurs T3 et T4, la bonne réponse à la chimiothérapie d'induction permet de sélectionner les patients en vue d'une préservation laryngée, sauvegardant ainsi l'organe et améliorant la qualité de vie, sans diminuer la survie26,34, 35. Notre étude rétrospective de 1997 à 2004, intéressant 285 patients du CHU d'angers ayant un cancer de T1 à T4 de l'hypopharynx ou du larynx, retrouve 63 patients ayant initialement bénéficiés d'une thérapeutique par 5FU-cisplatine. Les buts de cette étude ont été d évaluer les résultats de la chimiothérapie d induction, de rechercher des facteurs prédictifs de réponse complète à la chimiothérapie d induction ; de savoir si la chimiothérapie permet un allègement du poids des traitements sans compromettre la survie.

PATIENTS ET METHODES PATIENTS De janvier 1997 à décembre 2004, à Angers, sur 285 patients atteints de carcinomes épidermoïdes de l'hypopharynx et/ou du larynx de T1 à T4, 63 patients ont reçu une chimiothérapie néoadjuvante de type 5-fluorouracil associé au cisplatyl. La prise en charge ORL tant médicale que chirurgicale a été assurée au CHU. La radiothérapie et la chimiothérapie ont été réalisées au Centre Anti-Cancéreux Paul Papin (CPP) ou au centre Mallet-Proux de Laval. 60 hommes (95,2%) et 3 femmes (4,8%) composaient notre population. Soit un sex-ratio de 20 en faveur des hommes. L'âge moyen au diagnostic est de 58 ans (patients de 44 à 78 ans). La majorité des patients (65,1%) avait moins de 60 ans au diagnostic. L âge moyen pour les localisations laryngées était de 57 ans et pour les localisations hypopharyngées de 58,6 ans. 18 patients soit 28,6% de la population présentaient un cancer du larynx et 45 patients soit 71,4% un cancer de l'hypopharynx. Pour les tumeurs du larynx le point de départ était majoritairement le plan glottique (6 cas), suivi de la margelle laryngée (5 cas). Pour les tumeurs de l'hypopharynx, la sous-localisation principale était le sinus piriforme (28 cas). Pour la majorité des patients (47 patients), un aspect de tumeur bourgeonnante a été mis en évidence à l examen laryngoscopique indirect et/ ou en nasofibroscopie. Il s agissait principalement de carcinomes épidermoïdes bien différenciés (51%), moyennement différenciées (26%) et peu différenciées (21%). 48% des patients présentaient une tumeur classée T3 et 33% étaient N0 (cf. Tableau I).On retrouvait une forte prédominance des N0 pour les cancers du larynx, les N1 et N2B représentaient la moitié des cancers hypopharyngés (cf. Tableau II et III). Tableau I : Classification TNM de la population toutes localisations confondues T N N0 N1 N2A N2B N2C N3 Total T1 1 0 0 0 0 2 3 T2 2 2 1 5 0 4 14 T3 13 9 0 4 2 2 30 T4 4 4 0 3 1 4 16 Total 20 15 1 12 3 11 63

Par ailleurs, la majorité (57%) des patients présentaient un cancer de stade IV au diagnostic (cf. Tableau IV). Tableau IV : Répartition des tumeurs selon le stade AJCC Stade I 1 Stade II 2 Stade III 24 Stade IV a 22 Stade IV b 9 Stade IVc 5 La motivation d une chimiothérapie néo-adjuvante était pour 43 patients une préservation laryngée- (30 tumeurs de l hypopharynx et 13 tumeurs du larynx ). 10 patients présentaient des adénopathies inopérables d emblée. 6 patients ont été inclus parce qu ils présentaient une 2ième localisation synchrone. Cette dernière concernait dans 1 cas la cavité buccale, dans 2 cas l hypopharynx, dans 2 cas l oropharynx et dans 1 cas l œsophage. La chimiothérapie était alors réalisée afin d évaluer la radiosensibilité éventuelle des lésions. Dans un cas, une femme avec une petite localisation laryngée T1N0 a refusé la chirurgie et la radiothérapie. METHODES Tous les patients ont eu un bilan pré-thérapeutique avec bilan de l extension tumorale (locorégional et général) permettant de classer la tumeur selon la classification TNM-UICC de 1992. Etaient réalisés de façon systématique : un examen O.R.L complet, une endoscopie des VADS sous anesthésie générale, un scanner cervical et thoracique, un bilan biologique, une scintigraphie cardiaque avec mesure du volume d éjection systolique. Le bilan de l état général du patient recherchait des contre-indications à l administration de la chimiothérapie. La chimiothérapie d'induction réalisée reposait sur le protocole introduit par Al Sarraf: Le cisplatine était délivré en perfusion unique à J1 à la dose de 100 mg/m2, suivi d'une perfusion continue de 5FU de J1 à J4 à la dose de 1000 mg/m2. La chimiothérapie était administrée par l'intermédiaire d'une voie centrale toutes les trois semaines. Le nombre de cycles était de trois. 53 patients (84%) ont eu la totalité du traitement. Chez 10 patients la CNA a été interrompue : 9 fois devant l absence de réponse, jugée sur l examen clinique, après deux cures et une fois, avant la fin de la première cure, pour une mauvaise tolérance. Aucun patient n est décédé pendant ou au décours de la chimiothérapie.

L évaluation de la réponse à la chimiothérapie, reposait sur l examen clinique O.R.L. En cas de doute quant à la qualité de cette réponse une panendoscopie et/ou une TDM étaient alors réalisées. A l issue de cette évaluation les patients étaient classés en 2 groupes : ceux en réponse clinique complète (RCC), chez lesquels la régression tumorale était à 80% et ceux en réponse clinique incomplète (RCI) pour lesquels la régression tumorale était < à 80%. Chez les patients en RCC, sur le T et le N, une radiothérapie exclusive était réalisée. Chez ceux en RCC sur le T et en RCI sur le N cette radiothérapie était éventuellement précédée, en cas d adénopathie(s) extirpable(s), d un curage ganglionnaire. En cas de RCI sur le T l option chirurgicale était alors le plus souvent retenue (les patients qui refusaient toute chirurgie étant traités par radiothérapie). Chez ceux qui, après deux cycles, présentaient une tumeur inchangée ou en progression la chimiothérapie était interrompue et une chirurgie suivie de radiothérapie leur était proposée. La radiothérapie exclusive était de 66 à 70 grays sur la tumeur et le premier relais ganglionnaire, et de 50-65 Grays sur le reste des chaînes cervicales. Divers critères pronostiques de la réponse à la chimiothérapie ont été évalués : La localisation tumorale, la taille tumorale et ganglionnaire, l aspect macroscopique et histologique, les critères d inclusion dans le protocole de chimiothérapie néo-adjuvante, le taux d hémoglobine. Enfin, la compliance et la toxicité à la chimiothérapie ainsi que les taux de survie en fonction du traitement et des nouveaux évènements néoplasiques ont été étudiées. METHODOLOGIE STATISTIQUE Le logiciel informatique utilisé fut SPSS 15.0 (.SPSS Inc.Chicago, Illinois). Pour l'étude de survie, la méthodologie utilisée a été la méthodologie de Kaplan-Meier et la comparaison de survie a été faite avec un test de Log Rank avec un seuil de significativité à 0,05. Toutes les constantes de survie ont pour début la date de diagnostic initial. L étude de janvier 1997 à décembre 2004 a permis un recul de 4 ans pour les calculs de survie. Pour des raisons statistiques nous n avons pu étudier séparément les deux localisations larynx et hypopharynx.

RESULTATS Aucune corrélation statistiquement significative entre l âge au diagnostic et la localisation tumorale n a été retrouvée. Chez 45 patients, la NFS a pu être étudiée avant traitement. Le taux moyen est de 13,7g/dl. La réponse à la chimiothérapie en fonction du taux d hémoglobine montre nettement que les bons répondeurs ont un taux supérieur à 14,5g/dl et que les mauvais répondeurs ont un taux inférieur (Tableau VII). 39% des anémiques sont en RCC, 59% des non anémiques sont en RCC. Cependant, ce n est pas statistiquement significatif. Tableau VII : Régression tumorale en fonction du taux d hémoglobine Régression tumorale > 80% < 80% TOTAL Hb < 14,5g/dl 11 17 28 Hb > 14,5g/dl 10 7 17 TOTAL 21 24 45 32 patients sur 63 patients ont présenté des effets secondaires qui touchaient principalement le tractus digestif (en premier l anorexie et la mucite) suivi des problèmes hématologiques. (cf. Tableau IX). Chez 2 patients, l importance de ces incidents toxiques a conduit à l arrêt définitif de la chimiothérapie. Il n a pas été retrouvé de relation entre la survenue d évènement toxique et le nombre de cures administrées au patient. TOXICITE NOTABLE NOMBRE CONSEQUENCES Altération de l état général 1 Syndrome pied-main 0 Métabolique 0 Rénale 0 Neurologique 0 Cardiologique (fibrillation Auriculaire) 1 Alopécie 1

Thrombose veine cave 1 OAP par hyperhydratation pour le 5FU 1 Asthénie : Grade I Grade II Hématologique : Anémie Thrombopénie Neutropénie Gastro-entérologique : Anorexie Vomissements Grade II Mucite Stomatite Grade II Aphtes Oesophagite TOTAL des événements toxiques 44 5 2 Arrêt de la chimio : 1 2 2 8 6 4 6+1grade4 1 1 1 Transfusion de 2CG et de 4CG Report de 7j la cure suivante : 2 Report de 7J la cure suivante : 6 Report de 15j la cure suivante : 1 Arrêt de la chimio : 1 Contrôle tumoral reporté de 7j Adaptation de dose 1 report de 7J la cure suivante La réponse tumorale 41,3% de RCC tumorale, tous stades et localisations confondues (cf. Tableau X). 58,8% des T1-T2 sont en RCC, 34,8% des T3-T4 sont en RCC. 100% des T1 ont répondu, 50% des T2 ont répondu, 31% des T3 ont répondu. Statistiquement, la chimiothérapie n est pas meilleure pour les petites tumeurs. (p> 0,05). 73% des carcinomes épidermoïdes peu différenciés sont en réponse complète, 20% pour les tumeurs moyennement différenciées et 37% pour les tumeurs bien différenciées. Tableau X : Evaluation tumorale post-chimiothérapie en fonction du T initial. réponse T classification T 1 2 3 4 TOTAL RCC 3 7 11 5 26 RCI 0 7 19 11 37

TOTAL 3 14 30 16 63 Par ailleurs, nous n avons pas trouvé de relation significative entre le stade tumoral et la réponse à la chimiothérapie (cf. Tableau XI) Tableau XII : Evaluation tumorale post-chimiothérapie en fonction du stade initial. Stade RCC RCI Total I 1 0 1 II 2 0 2 III 13 11 24 IV 23 13 36 Total 39 24 63 Parmi les 30 T3 (18 hypopharynx et 12 larynx), 11 (8 hypopharynx et 3 larynx) sont en réponse clinique complète. Cependant, statistiquement, il n y a pas de différence significative de réponse en fonction la localisation hypopharyngée ou laryngée. Evaluation ganglionnaire Dans notre série 20 patients était N0 ; cette évaluation ne concernait que 43 patients. Une réponse ganglionnaire clinique complète, a été obtenue dans 32,5% des cas, tous stades et toutes localisations tumorales confondus. La réponse ganglionnaire à la chimiothérapie est moins bonne que la réponse tumorale. La réponse ganglionnaire n est pas corrélée à la réponse tumorale. On observe une très bonne réponse pour les adénopathies< 3cm (N1=66,6% de RCC) et certains patients présentant plus de 1 ganglion peuvent néanmoins répondre comme le montre les 30% de réponse des N2b en RCC, ceci n'étant lié ni à la taille des ganglions ni à leur nombre. Plus les ganglions sont petits plus ils répondent bien à la chimiothérapie. 16% de réponse complète dans les adénopathies métastatiques des tumeurs du larynx, 39% de RCC pour les adénopathies métastatiques des tumeurs du larynx Tableau XIII : Evaluation tumorale post-chimiothérapie en fonction du N initial.

Réponse N Stade N 1 2a 2b 2c 3 TOTAL RCC 10 0 4 0 1 15 RCI 5 1 8 3 12 29 TOTAL 15 1 12 3 13 44 Une réponse ganglionnaire et tumorale complète est obtenue dans 30% des cas, tous stades et toutes localisations confondues. Statistiquement, on ne retrouve pas de relation entre la bonne réponse à la chimiothérapie et le critère d inclusion dans ce protocole de chimiothérapie néo-adjuvante (cf. Tableau XIII). Tableau XIII : Evaluation tumorale post-chimiothérapie en fonction du critère d inclusion. Critères de chimiothérapie néo-adjuvante Réponse T à la chimiothérapie RCC RCI TOTAL 2 localisations 4 2 6 Refus de la chirurgie 1 1 Croissance tumorale rapide 8 5 13 Préservation laryngée 13 30 43 Total 27 36 63 Parmi les 6 patients inclus dans le protocole pour deux localisations, 4 ont répondu complètement sur le site tumoral pharyngolaryngé. Le bon résultat concernant les croissances tumorales rapides est dû aux petites tumeurs associées à de gros ganglions. Parmi nos 63 patients, seuls 61ont reçu un traitement complémentaire (2 décès).

Figure 1 : Les différents traitements post chimiothérapie (population globale). Les 26 patients (41,3%) en RCC ont bénéficié d une radiothérapie de 70 Gray sur la tumeur et les ganglions présents au diagnostic.4 ont eu une trachéotomie à vie pour oedème laryngé. Six, initialement N3 (5) et N2(1) ayant des adénopathies résiduelles trop volumineuses, ont vu leur radiothérapie précédée d un curage ganglionnaire. Pour les 35 patients en RCI (57,4%), la chirurgie suivie de radiothérapie devait être le traitement de référence. - Ce fut le cas pour 19 d entre eux : 6 chirurgies conservatrices du Répons larynx et 13 non conservatrices. - 16 patients en RCI n ont pas bénéficié de la chirurgie complémentaire mais reçurent une radiothérapie(1 tracheo pour œdème), par refus de la chirurgie (9 patients), par contreindication à la chirurgie devant l'état général (1) ou l'évolution tumorale (1) et une localisation inopérable (1). La survie globale des 61 patients était de 65 % à 2 ans et de 43 % à 4 ans. (cf. figure 2) La survie des patients en RCC était de 77% à 2 ans et de 46% à 4 ans. La survie des patients en RCI était de 56% à 2 ans et de 41% à 4 ans. Survie 2 4 2

Figure 2 : Courbes de survie des RCC et RCI de notre population initiale. Il n y a pas de différence significative en terme de survie entre les bons répondeurs à la chimiothérapie (Réponse Tumorale 80%) et les mauvais répondeurs (Réponse Tumorale <80%) à 24 mois. Pour nos 26 patients en RCC, la survie sans nouvel évènement carcinologique était de 65% à 2 ans et de 42% à 4 ans (cf. figure 3). L analyse de ces évènements néoplasiques a retrouvé : Une récidive locale chez 4 d entre eux, 2 ont eu une chirurgie de rattrapage, une récidive locorégionale chez 2 d entre eux, une récidive ganglionnaire chez 2 d entre eux, l apparition d une deuxième localisation chez 3 d entre eux et la survenue de métastases chez 7 d entre eux (4 étaient métastatiques initialement). Le délai d apparition moyen d un nouvel épisode néoplasique était de 20,6 mois. Pour nos 35 patients en RCI, la survie sans nouvel évènement carcinologique était de 46% à 2 ans et de 30% à 4 ans.

L analyse de ces évènements carcinologiques a retrouvé : 8 récidives locales(: 2 chir de rattrapage et une plt sur une supraglottique), 3 récidives locorégionales, 5 récidives ganglionnaires, 7 secondes localisations, 6 métastases (1 était métastatique initialement). Le délai moyen de survenue d un nouvel évènement carcinologique était de 39 mois. Il n y a pas de différence significative en terme de survie sans nouvel évènement carcinologique entre les 2 groupes RCC et RCI. Analyse de survie sans évènement carcinologique 1,0 Groupe RCC Groupe RCI 0,8 0,6 Survie 0,4 0,2 0,0 0 20 40 60 80 100 120 140 Temps (mois) Figure 3 : Survie sans évènement carcinologique des RCC et RCI de notre population initiale. Concernant les patients en RCC, il y a une différence significative en terme de survie entre les 20 ayant bénéficié de radiothérapie seule (85% à 2ans et 50% à 4 ans) et les 6 ayant eu auparavant un curage ganglionnaire (50% à 2 ans et 16% à 4ans) (p= 0,05) (cf. Figure 4). On retrouve comme cause de décès pour les 6: 2 décès liés au cancer, 1 décès lié au traitement, 2 liés à une maladie intercurrente et 1 lié à la survenue d'un NEC.

On retrouve comme cause de décès pour les 20: 3 liés au cancer, 4 liés à la survenue d'un NEC, 2 liés à une maladie intercurrente. Analyse de survie des RCC 1,0 Groupe RTE Groupe CGG+RTE 0,8 0,6 Survie 0,4 0,2 0,0 0 20 40 60 80 100 Temps (mois) Figure 4 : Survie des RCC (Radiothérapie versus chirurgie ganglionnaire puis radiothérapie). De la même manière, concernant les patients en RCI, il existe une différence significative en terme de survie entre les patients ayant eu de la radiothérapie (25% à 2 ans et 4 ans) et ceux ayant eu de la chirurgie suivie de radiothérapie (79% à 2 et 53% à 4 ans) (p= 0,024) (cf. Figure 5). Cause de décès RTE CHIR + RTE Cancer 7 4 TTT 1 0 Mie intercurente 1 2 Méta, 2em 3 3 total 12 9

Analyse de survie des RCI 1,0 Groupe RTE Groupe CT+RTE 0,8 0,6 Survie 0,4 0,2 0,0 0 20 40 60 80 100 120 140 Temps (mois) Figure 5 : Survie des RCI (Radiothérapie versus chirurgie tumorale et ganglionnaire plus ou moins radiothérapie). Par ailleurs, lorsque l on reprend nos quatre différents groupes de traitements complémentaires (cf. Figure 1), on constate en terme de survie sans apparition de nouvel évènement carcinologique, qu il existe une différence significative entre le groupe RCC puis radiothérapie (70% à 2 ans et 50% à 4 ans) et le groupe RCI puis radiothérapie (20% à 2 ans et 4ans)( p=0.008) (cf. Figure 6).

Analyse survie sans évènement carcinologique 1,0 RCC Groupe RTE RCC Groupe CGG+RTE RCI Groupe RTE RCI Groupe CT+RTE 0,8 0,6 Survie 0,4 0,2 0,0 0 20 40 60 80 100 120 140 Temps (mois) Figure 6 : Survie sans nouvel évènement carcinologique de nos 4 groupes. En ce qui concerne les RCI, celles ayant eu dans le deuxième temps une chirurgie (68% de survie à 2 ans et 37% à 4 ans) ont statistiquement une meilleure survie sans nouvel évènement carcinologique que celles ayant eu de la radiothérapie (20% de survie à 2 et 4 ans) (p=0.038) (cf. Figure 7).

Analyse de survie sans évènement carcinologique des RCI 1,0 Groupe RTE Groupe CT+RTE 0,8 0,6 Survie 0,4 0,2 0,0 0 20 40 60 80 100 120 140 Temps (mois) Figure 7 : Survie sans nouvel évènement carcinologique des RCI (Chirurgie plus radiothérapie versus radiothérapie).. Préservation laryngée: Dans notre population globale, 43 patients étaient inclus dans le protocole de préservation laryngée. Après la chimiothérapie d induction, 13 patients (32%) étaient jugés en RCC et 73% (30 patients) en RCI, groupe qui se répartissait en 6,6 % en poursuite évolutive, 56,6% avec une tumeur ayant régressée moins de 50% et 30% avec une réponse entre 50% et 80%. Deux patients en RCI décédèrent à l'issu de la chimiothérapie néoadjuvante. (cf. Figure 8)

Figure 8 : Les différents traitements post chimiothérapie pour le groupe en préservation laryngée. Sur les 41 patients qui ont eu une chimiothérapie d induction l évolution néoplasique se répartissait comme suit : -48,8% n ont pas eu de nouvel évènement néoplasique (20 patients). -51,2% ont eu au moins un nouvel évènement néoplasique ; 21,9 % de récidive locale, 17,1% de récidives ganglionnaires, 10% de récidive loco régionale, 14,3% de deuxième localisation et 14,3% de métastase. Le délai moyen d apparition d un nouvel évènement néoplasique était de 45,4 mois. Groupe des patients en RCC Pour les 13 patients en réponse clinique complète soit 32%, tous ont été traités par radiothérapie secondaire (précédée pour un seul par un curage ganglionnaire bilatéral car la réponse à la chimiothérapie était une régression ganglionnaire inférieure à 50%). Les doses de radiothérapie étaient de 70 grays en moyenne sur le T. Sur Répo les aires ganglionnaires, les doses étaient identiques sauf pour les 6 patients sans adénopathie et les régressions ganglionnaires à 100% (50 grays). Suite à cette radiothérapie, 8 patients eurent des effets secondaires entraînant une trachéotomie (2 cas), l arrêt des rayons à 66 Grays (1), l interruption de 15 jours de traitement (1), ou une oxygénothérapie hyperbare (1).

Parmi les RCC, on déplora 5 NEC soit 38,5% : le délai moyen d apparition de ces évènements était de 21 mois : 3 patients (23%) ont fait une récidive locale, à en moyenne 21 mois. Deux ont eu un traitement palliatif, le troisième a eu de nouveau de la chimiothérapie suivi d une chirurgie de rattrapage. 2 patients ont développé une deuxième localisation tumorale pulmonaire, à 39 mois en moyenne. 2 patients ont fait une métastase à distance (pulmonaire), à 39 mois en moyenne. Groupe des patients en RCI Ce groupe comportait 28 patients (68,3%). Premier sous groupe : le traitement secondaire était la chirurgie totale sur la tumeur et les ganglions, éventuellement suivie d une radiothérapie en fonction des résultats anatomopathologiques. 12 ont bénéficié d une laryngectomie et 3 d une chirurgie n emportant pas le plan glottique. 10 ont fait de la radiothérapie complémentaire dont 3 avec des effets secondaires. 9 ont fait au moins un nouvel évènement néoplasique, à 44,1 mois en moyenne : 1 récidive locale à 20 mois traitée par chimiothérapie puis radiothérapie. 3 récidives locorégionales à 11 mois traité par chimiothérapie palliative. 2 récidives ganglionnaires survenant à 24 mois en moyenne traitées par chimiothérapie puis curage de propreté. 3 deuxième localisations (pulmonaire, digestif et mandibulaire) survenant à 37 mois. 1 seul métastatique à 10 mois. Deuxième sous-groupe : le traitement secondaire était la radiothérapie Il incluait les 9 patients qui avaient refusé la chirurgie à l issu de la chimiothérapie d induction et les 4 malades qui ont eu un changement de protocole initial du fait de l extension tumoral. Ces 13 patients représentaient 46% des patients en RCI. A noter, qu en plus des rayons, 4 ont eu de la chimiothérapie. 8 ont eu des effets secondaires de la radiothérapie (œdème laryngé nécessitant une trachéotomie à vie, mucite nécessitant une interruption de 15 j de traitement, fibroxanthome malin de la joue).

9 (69% de ces patients) firent un nouvel épisode néoplasique, survenant en moyenne à 11 mois : 5 récidives locales, à 8,5 mois en moyenne, traitées pour deux d entre elles par laryngectomie. 3 récidives ganglionnaires, à 11 mois. Une deuxième localisation, à 16 mois. 3 métastases (2 pulmonaires et un osseux) à 13 mois. En définitive, en ce qui concerne la préservation laryngée proprement dite, elle était, à l issu du traitement initial, de 32%. Elle passa ensuite à 29% après étude des récidives (un patient en RCC ayant eu une chirurgie de rattrapage à 5 mois). Le taux de préservation laryngée aurait dû passer à 24% si toutes les récidives locales avaient été opérées. Il est a noté que 9 patients refusèrent la chirurgie à l issu de la chimiothérapie néoadjuvante alors qu ils l avaient acceptée initialement. Soit environ 22% de patients qui ont changé d attitude vis-à-vis de la chirurgie, après avoir été partiellement améliorés cliniquement (principalement sur le plan douleur, dysphonie, dyspnée) après chimiothérapie d induction. Analyse de survie des préservations d organe La survie globale des 43 patients était de 60% à 2 ans et de 39.5 % à 4 ans. La survie des patients en réponse clinique complète était de 92% à 2 ans et de 54% à 4 ans. La médiane de survie n est pas atteinte. La survie des patients en réponse clinique incomplète était de 46,6% à 2 ans et de 33,3% à 4 ans. La médiane de survie était de 23 mois. (cf. Figure 9) Statistiquement, il n y a pas de différence significative en terme de survie entre les bons répondeurs et les mauvais répondeurs à la chimiothérapie.

Analyse de survie préservation d'organe 1,0 Groupe RCC Groupe RCI 0,8 0,6 Survie 0,4 0,2 0,0 0 20 40 60 80 100 120 140 Temps (mois) Figure 9 : Courbes de survie des RCC et RCI dans le groupe préservation laryngée. Par contre, on constate qu il y a plus de nouvel évènement carcinologique dans le groupe des RCI (64% firent un NEC) que dans le groupe des RCC (38% firent un NEC). A noter cependant que la fréquence des métastases est quasiment identique pour les RCC (15%) que pour les RCI (14,2%). Il existe une différence statistiquement significative en terme de survie sans apparition de nouvel évènement carcinologique entre les RCC et RCI. (p=0,02) (cf. Figure 10) L analyse de ces nouveaux évènements carcinologiques a montré : Dans le groupe des bons répondeurs à la chimio (13 patients) : la survie à 2 ans sans récidive est de 84,6% et de 54% à 4 ans. 5 ont fait des nouveaux évènements carcinologiques. 3 ont fait des récidives locales à 5, 10 et 45 mois. Un seul fut traité par d une pharyngolaryngectomie totale circulaire de rattrapage. 2 firent une récidive ganglionnaire à 10 et 20 mois. 2 eurent une deuxième localisation tumorale à 38 et 40 mois. 2 firent des métastases à 20 et 38 mois.

Dans le groupe des mauvais répondeurs à la chimiothérapie (28 patients) : La survie sans NEC est de 43 % à 2 ans et de 54 % à 4 ans. 18 ont fait de nouveaux évènements carcinologiques. 6 récidives locales apparaissant en moyenne à 10 mois. 3 récidives locorégionales apparaissant à 11 mois, 5 récidives ganglionnaires apparaissant à 16 mois en moyenne, 4 deuxième localisation tumorale apparaissant à 31 mois de moyenne et 4 métastases à 13 mois de moyenne. Analyse de survie sans évènement carcinologique des préservations d'organe 1,0 Groupe RCC Groupe RCI 0,8 0,6 Survie 0,4 0,2 0,0 0 20 40 60 80 100 120 140 Temps (mois) Figure 10 : Survie sans évènement carcinologique des RCC et RCI du groupe préservation laryngée.