EPIDEMIOLOGIE ET SANTE PUBLIQUE : CONTRACEPTION ET SEXUALITE I. Introduction et définition 1. Historique 1956 : Pineus, biologiste américain, découverte d un médicament pour traiter les troubles du cycle menstruel. 1960 : commercialisation de la première pilule contraceptive aux USA. 1967 : loi Neuwirth en France, légalise la contraception. 1975 : légalisation de l avortement (Simone Weil) 1982 : dépénalisation de l homosexualité (R. Badinter) reconnaissance 1991 : autorisation de la publicité pour la contraception 1999 : PACS. 2. Définition Ensemble des moyens employés pour provoquer une infécondité temporaire chez la femme ou chez l homme, c est-à-dire les différentes méthodes qui ont pour but d éviter une grossesse. 3. Les moyens contraceptifs actuels - La pilule : bloque l ovulation. Contraception hormonale, mais aussi l anneau vaginal contraceptif, timbre contraceptif et implant sous-cutané. Moyen chimique. - Le préservatif : empêche la fécondation, contraception mécanique, mais aussi spermicides, diaphragme, stérilisation. - Le stérilet : empêche l implantation de l œuf, contraception mécanique et chimique. II. Chiffres et statistiques sur la contraception en France Données 2005 : 60% la pilule, 23% le stérilet, 16% une autre méthode. En 1999 : apparition de la pilule du lendemain. 1
1. La population générale a) Enquête baromètre 2005 Age d entrée dans la sexualité (générations de 1965 à 1985) : - homme : 54% 15-19 ans - femme : 46% 15-19 ans Utilisation du préservatif pour le premier rapport : - 88% pour les hommes - 84% pour les femmes Importance du niveau social et de la religion. Multipartenariat pour les 15-49 ans : - 16% des hommes - 6,5% des femmes. La contraception est utilisée par 86% des personnes interrogées : - pilule : 57% efficacité : 99,5% - stérilet : 25% efficacité : 99% - méthodes d observation naturelles : 3% IST : faible proportion : 2,3% des femmes, 1,3% des hommes. Mais la plupart sont asymptomatiques et non diagnostiquées. Insuffisance de dépistage précoce. Contraception d urgence : 9,8 % en 1999 à 16,9% en 2005 Plus marqué chez les moins de 25 ans : 1/3 au moins l ont utilisé une fois (22% sans contraception au moment de la prise). b) Enquête et sexualité en France (INSERM-INED 2007) Préservatif : 90% des jeunes l utilisent lors de leur premier rapport. Une personne sur 2 a déjà fait un test de dépistage du VIH. Rapports sexuels non protégés : 26% des hommes hétérosexuels, 32% des femmes. Internet : fait partie de la sexualité (club de rencontres ). Pornographie. Fréquence des rapports : moyenne de 9/mois. c) Enquête (FECOND-INSERM-INED 2012) Baisse de l utilisation de la pilule en France : -4,6% La pilule reste la contraception la plus utilisée en France chez les 15-49 ans en 2010. Nouvelles méthodes de contraception plus utilisées : implant, patch contraceptif et anneau vaginal 18-19 ans : moins de pilule mais plus de préservatifs Baisse du stérilet et plus de préservatifs 2
Le stérilet pourrait être plus utilisé chez les nullipares (=une femme qui n a jamais accouché). 6,2% : méthode du retrait ou des températures 3% : pas de contraception et ces femmes ne souhaitent pas être enceinte. Crise économique : moins de contraception et problème des pilules de 3 e remboursées. génération non d) La contraception d urgence : pilule du lendemain Méthode de rattrapage utilisée par voie orale lorsqu un rapport sexuel a eu lieu sans contraception régulière ou à la suite d un incident (déchirure de préservatif ou oubli de pilule). Concerne 6% des femmes qui prennent la pilule. 42% après un rapport sexuel non protégé ou incident du préservatif. Elle doit être prise dans les 72 heures, accessible sans ordonnance et de manière anonyme (pharmacie, planning familial), disponible depuis 1999, pour les mineures : en pharmacie, par les infirmières scolaires elle est gratuite. Deux types : - œstrogène et progestérone (protocole de Yuzpe) : prescription médicale et remboursée, retirée en 2005. Ex : Tetragynon, efficacité 60% - progestatif : pas de prescription médicale, délivrance en pharmacie, sans ordonnance, mieux tolérée. Norlevo, efficacité 85%. Etudes 2001-2002 : plus de 15 000 élèves ont demandé la contraception d urgence dans les infirmeries des lycées et collèges, 74% étaient mineures. Délivrance par l infirmière à 80% d entre elles, le reste : pharmaciens et médecins. Puis les ¾ ont été dirigées vers un centre de planning familial. En 2002 : la CNAM a remboursé plus de 25 000 boîtes de contraception de janvier à août. La pilule du surlendemain Ellaone (ulipristal acétate) : la pilule du surlendemain est dotée d une efficacité pendant 120 heures (5 jours) suivant un rapport sexuel non protégé. Délivrée depuis octobre 2009, un comprimé par voie orale, sur ordonnance. e) Cas particulier de l IVG Depuis plusieurs années, malgré l information, la pilule du lendemain et du surlendemain, un chiffre constant de 200 000 IVG par an en France. Jusqu à 12 semaines en France. 22 semaines pour d autres pays : Espagne, Hollande 3
Pour les mineures : entretien pré-ivg, pas d autorisation parentale mais présence d un adulte référent. Deux méthodes : - mécanique par aspiration - médicamenteuse : Mifégyne = pilule abortive, autorisée en médecine de ville depuis 2004. Période d âge : de 15-17 à 40-44 avec un pic de 20 à 29 ans. 10 000 mineures par an. Catégories socio-professionnelles : toutes mais problème de la précarité. Causes : grossesses trop rapprochées, logement, situation financière, religion. L enfant doit aujourd hui être programmé. L IVG ne doit en aucun cas être un moyen contraceptif. Ce n est pas un acte anodin. Pour 5/6 femmes : l avortement est accidentel et unique, ½ a changé de moyen contraceptif dans les 6 derniers mois. 2. La population des 15-25 ans en Alsace Pas les mêmes problèmes de santé d une région à l autre. A Paris, pathologies liées aux flux migratoires, région PACA de nombreuses personnes âgées par exemple. III. Consultation médicale et délivrance 1. Consultation médicale : pourquoi? - Informations sur les différents moyens - Satisfaire les attentes - Examen clinique - Analyse de sang - Suivi médical 2. Pour qui? - toute les femmes - les mineures en particulier 4 3. Où? - médecin spécialiste ou médecin généraliste - centre de planification : - majeure : prise en charge assurance maladie - pas de couverture sociale : gratuité des soins
- mineure : gratuité si anonymat souhaité. IV. Informations pratiques 1. Informations et aide pour une contraception ou une IVG Permanence régionale téléphonique : sous couvert de la ARS (agence régionale de santé) = planning familial Centres de planifications ou éducation familiale Etablissement d information, de consultation et de conseil familial Relation sexuelle sans protection : suspicion d IST ou sida. Certains centres de planification ou d éducation familial Dépistage dans les Ciddist = centre d information et de dépistage des IST gratuite et anonyme. V. Orientations gouvernementales et contraception «Choisir sa contraception» en 2010 VI. En résumé Réduire de 30 % les IVG Accès à une contraception adaptée Réduire la fréquence des IVG répétées 60% des femmes enceintes avant 18 ans ont recours à une IVG. Accès à la contraception pour les personnes en grande précarité Importance de la prévention primaire : accessibilité sociale et financière Adéquation des méthodes contraceptives Accès à la pilule du lendemain et à l IVG Intervention au niveau des jeunes : éducation sexuelle, lieux d écoute En 2001 : autorisation aux mineures, stérilisation à but contraceptif, préservatif féminin et implants, Norlevo, délai de 12 semaines pour les IVG, pas d autorisation parentale ni de consultation préalable obligatoire. 5