LA CONSOMMATION EXCESSIVE D ALCOOL L AMPLEUR DU PHÉNOMÈNE À LAVAL

Documents pareils
La fumée de tabac secondaire (FTS) en Mauricie et au Centre-du- Québec, indicateurs du plan commun tirés de l ESCC de

RAPPORT DE 2011 SUR LE RENDEMENT DU SYSTÈME DE LUTTE CONTRE LE CANCER

Sécurité et insécurité alimentaire chez les Québécois : une analyse de la situation en lien avec leurs habitudes alimentaires

Bulletin de service Bureaux d agents, de courtiers en immeubles et d évaluateurs de biens immobiliersetdes autres activités liées à l immobilier

Statistiques Canadiennes sur le Cancer, et HMR sur le poumon

Protection individuelle

Rapport sur les droits à l égalité des. Autochtones

Niveau de scolarité et emploi : le Canada dans un contexte international

La dette extérieure nette du Canada à la valeur marchande

Une vision d avenir. Il était deux petits navires. Mise en contexte. Rapport Perrault. Forum des générations (2004) En bref...

LES SERVICES BANCAIRES EN LIGNE : LA MOBILITÉ GAGNE DU TERRAIN VOLUME 4 NUMÉRO 9 AVEC LA COLLABORATION DE

Brock. Rapport supérieur

Guide du Consommateur

Portrait des Jeunes de 12 à 25 ans de la MRC Memphrémagog

COMMENTAIRE. Services économiques TD LES VENTES DE VÉHICULES AU CANADA DEVRAIENT DEMEURER ROBUSTES, MAIS LEUR CROISSANCE SERA LIMITÉE

GUIDES FINANCIERS PRATIQUES ABC DES CARTES DE CRÉDIT. Ce que vous devez savoir sur l utilisation de votre carte de crédit

Alcool : Oui, on peut dire «non» au verre de trop

La fiscalité nous permet de nous offrir collectivement des services et une qualité de vie supérieurs. Les revenus de l État sont à la baisse

Article. Bien-être économique. par Cara Williams. Décembre 2010

Ma vie Mon plan. Cette brochure appartient à :

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Programme de certification sans gluten

INFORMATION À L INTENTION DES EMPLOYÉS ACTIFS DU QUÉBEC ÂGÉS DE 65 ANS ET DES PERSONNES À LEUR CHARGE ADMISIBLES

Fonctions de deux variables. Mai 2011

Les femmes restent plus souvent au foyer, travaillent davantage à temps partiel, gagnent moins et sont plus exposées à la pauvreté

Alcool et drogues chez les conducteurs

L ASSURANCE PRÊT HYPOTHÉCAIRE POUR FACILITER LA PRODUCTION D ENSEMBLES DE LOGEMENTS LOCATIFS À COÛT ABORDABLE

Courtage de détail. en valeurs mobilières au Québec INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC. Premier trimestre ÉCONOMIE // Finance.

Points saillants

Les ordinateurs pour apprendre à lire et écrire à l âge adulte : L opinion de ceux qui apprennent à lire et écrire en Ontario

à moyen Risque moyen Risq à élevé Risque élevé Risq e Risque faible à moyen Risq Risque moyen à élevé Risq

L obtention d un diplôme au Canada : profil, situation sur le marché du travail et endettement des diplômés de la promotion de 2005

environics research group

L investissement d une vie? Les avantages à long terme sur le marché du travail associés aux études postsecondaires

Mesurer l état de. La mesure. Une définition de la santé mentale

LE GRAND ÉCART L INÉGALITÉ DE LA REDISTRIBUTION DES BÉNÉFICES PROVENANT DU FRACTIONNEMENT DU REVENU

Association des banquiers canadiens

9.11 Les jeux de hasard et d argent

LIVRET 3 (LDSS-4148C-FR)

LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES

SECTEUR SANITAIRE ET SOCIAL

Étude des tendances en matière de soins de santé au Canada

Cadre de travail sur les relations avec les gouvernements et la défense des droits. Société canadienne de la sclérose en plaques

LES ÉLÈVES INSCRITS EN FORMATION PROFESSIONNELLE ET LEURS BESOINS SPÉCIFIQUES DE SOUTIEN À LA PERSÉVÉRANCE ET À LA RÉUSSITE. QUI SONT-ILS VRAIMENT?

GUIDE DE RENOUVELLEMENT DE L INSCRIPTION ANNUELLE 2015 FORMAT EN LIGNE

«Evaluation de l activité physique chez les enfants et adolescents à l aide d une méthode objective» SOPHYA

Une approche selon la réduction des méfaits pour les utilisateurs de drogues injectables (UDI) Position adoptée en janvier 2005

ANALYSE COMPARATIVE Assurance médicaments (prime annuelle) PLAN OFFERT À L AJBM PAR MÉDICASSURANCE INC.

Lignes directrices pour une compétence continue chez les hygiénistes dentaires de l Ontario

CI INVESTMENTS INC. ÉNONCÉ DE POLITIQUES

Préoccupations en matière de retour au travail chez les personnes confrontées à un cancer et les personnes qui leur prodiguent des soins

Inscription à l examen d agrément général 2015

Liste de vérification de la mise en œuvre d une équipe de santé familiale

La constipation occasionnelle chez l adulte

Enquête sur la prévalence du jeu au Nouveau- Brunswick de 2009

L expérience des services financiers et la connaissance de l ACFC - le point de vue du public

15-10 UNE ALTERNATIVE À LA RÉFORME DU FINANCEMENT DES SERVICES DE GARDE AU QUÉBEC CAHIER DE RECHERCHE WORKING PAPER

La microsimulation à Statistique Canada

Les «services bancaires marginaux», comme

LETTRE D ENVOI POUR LES PORTEURS D ACTIONS DE HOMBURG INVEST INC.

Imposition des sociétés

Auteure : Natalie Poulin-Lehoux

B MIS À JOUR EN MARS 2013

Tendances de l insolvabilité au Canada

Les personnes âgées et le système de santé : quelles sont les répercussions des multiples affections chroniques?

Analyse des mesures anthropométriques et de la composition corporelle des cégépiens et des cégépiennes

Sommeil, fatigue au volant et jeunes conducteurs

PIERRE MARTELL PRéSIDENT MARTELL HOME BUILDERS

Bourse d études de l Ontario pour les étudiants sourds fréquentant un établissement postsecondaire à l extérieur du Canada

Notice publique PERDOLAN - PÉDIATRIE

Projet «Pharmacie vivre sans tabac»

Les gencives et la santé générale. Qu est-ce qu une maladie des gencives? d autres types de problèmes de santé ou en causer de nouveaux.

Le dilemme de la rémunération : Toucher un salaire ou des dividendes?

formation Des formations pour enrichir vos compétences Février - Mars 2011

C1. L'élève sera capable de se situer face aux réalités linguistiques et culturelles francophones de son milieu et d'ailleurs.

4. L assurance maladie

Tout savoir sur les taux d alcoolémie

Tendances récentes dans les industries automobiles canadiennes

Tableau de bord des communautés de l Estrie DEUXIÈME ÉDITION INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES

FORMULAIRE DE DEMANDE DE BOURSE Bourse de besoin : Régie générale des services à l enfant et à la famille

Immobilisations incorporelles et croissance de la productivité au Canada

Introduction. Le Canada est un pays qui donne son plein rendement.

Éviter d en attraper. Savoir si on en a S en débarrasser

PROCÉDURE POUR LA CRÉATION DU FOURNISSEUR POUR LE PAIEMENT DES FRAIS DE SERVICE DE GARDE SEULEMENT : BANQUE TD CANADA TRUST

Joël Tremblay, Ph.D Nadine Blanchette-Martin, M. Serv. Soc. Pascal Garceau, étudiant en sociologie

University of Tokyo Graduate School of Agricultural and Life Sciences et. Kanagawa Academy of Science and Technology

Observation statistique

Accès à l éducation postsecondaire : Comparaison entre l Ontario et d autres régions

notre système de consigne sur les boissons gazeuses est menacé d abolition?

Conseils fiscaux de fin d année pour 2013

Politique d aménagement linguistique de l Ontario pour l éducation postsecondaire et la formation en langue française

Rapport 2014 sur le financement des régimes de retraite à prestations déterminées en Ontario Survol et résultats choisis

Fasken Martineau DuMoulin S.E.N.C.R.L., s.r.l.

La gestion du revenu chez les couples au Canada : la situation des 45 ans et plus

Girafe & Cie, compagnie d assurance-vie

La trousse financière pour les nouveaux arrivants. Feuilles de travail

Rapport de surveillance des communications

Demande de prêt d'étudiant au Canada pour collège/ université

BAREME sur 40 points. Informatique - session 2 - Master de psychologie 2006/2007

Journal de bord «À Tout Petits Pas» Outil de communication quotidienne entre parents et éducatrices

Transcription:

Juin 06 Volume N o 7 Une production de la Direction de la santé publique LA CONSOMMATION EXCESSIVE D ALCOOL L AMPLEUR DU PHÉNOMÈNE À LAVAL La consommation excessive d alcool peut avoir des conséquences graves sur la santé et sur le plan social, particulièrement lorsqu elle se combine à d autres comportements, comme la conduite en état d ébriété. Chez les hommes, la consommation abusive d alcool est définie comme le fait d avoir bu cinq verres d alcool ou plus en une même occasion, au moins une fois par mois au cours de la dernière année. Chez les femmes, on parle plutôt de quatre verres ou plus. Ce numéro du bulletin Sélections Santé Laval présente les derniers résultats lavallois et québécois provenant de l Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) 0-04 concernant la consommation excessive d alcool chez les adultes. Laval : une plus faible proportion de consommation excessive d alcool Laval est de loin la région du Québec ayant la plus faible proportion de consommation excessive d alcool. Au graphique, on constate que : Laval compte une proportion près de deux fois inférieure à l ensemble du Québec (,4 % versus,5 %). Les écarts importants entre Laval et l ensemble du Québec s observent autant chez les hommes que chez les femmes. Les hommes sont proportionnellement plus nombreux que les femmes à consommer de l alcool de manière excessive. Cela concerne un Lavallois sur six et une Lavalloise sur dix. GRAPHIQUE Proportion de la population de 8 ans et plus présentant une consommation excessive d'alcool une fois par mois ou plus au cours des derniers mois selon le sexe, Laval et ensemble du Québec, 0-04 7, Laval Québec 6,4*a 0,7*a 6,0,4a,5 (*) Le coefficient de variation varie entre 5 % et 5 %; à interpréter avec prudence. (a) L écart entre Laval et le Québec est statistiquement significatif. Source : ESCC 0-04. Hommes Femmes Total

Consommation excessive : diminution progressive avec l âge Au graphique, on observe que : L abus d alcool diminue avec l âge, passant de 6,8 % chez les 8-4 ans à 5,8 % chez les aînés. Ce phénomène est autant observé à Laval que pour l ensemble du Québec. Peu importe le sexe, les jeunes de 8-4 ans se révèlent plus susceptibles d abuser de l alcool. Cela s avère la réalité de plus d un Lavallois (8-4 ans) sur quatre et plus d un sur trois pour l ensemble du Québec. GRAPHIQUE Proportion de la population de 8 ans et plus présentant une consommation excessive d'alcool une fois par mois ou plus au cours des derniers mois selon l âge, Laval et ensemble du Québec, 0-04 4 4 8,9 Laval Québec 6,8* 7,*a 7,0 9,*a 8,9 5,8* 7, (*) Le coefficient de variation varie entre 5 % et 5 %; à interpréter avec prudence. (a) L écart entre Laval et le Québec est statistiquement significatif. Source : ESCC 0-04. 8-4 ans 5-44 ans 45-64 ans 65 ans et + Revenu élevé et études postsecondaires : des facteurs de risque Aux graphiques et 4, on note que l abus d alcool augmente à mesure que le revenu du ménage augmente. Cette même tendance s observe également au niveau de la scolarité. En effet, la proportion de consommation excessive d alcool augmente avec le niveau de scolarité. Ceci dit, les personnes aisées financièrement ainsi que les personnes ayant des études postsecondaires seraient plus à risque d abus d alcool. GRAPHIQUE Proportion de la population de 8 ans et plus présentant une consommation excessive d'alcool une fois par mois ou plus au cours des derniers mois selon le revenu du ménage, ensemble du Québec, 0-04 GRAPHIQUE 4 Proportion de la population de 8 ans et plus présentant une consommation excessive d'alcool une fois par mois ou plus au cours des derniers mois selon la scolarité, ensemble du Québec, 0-04 5,8 6, Quintile (inférieur),,8 9, Quintile Quintile Quintile 4 Quintile 5 (supérieur) 4,9 Pas diplôme d'études sec., Diplôme d'études sec. 6,0 Certaines études postsec., Diplôme d'études postsec. Note : Pour ce type d analyse, il était préférable d utiliser les données québécoises, étant donné la petite taille de l échantillon lavallois. Source : ESCC 0-04.

Consommation excessive : un phénomène à surveiller La prévalence du phénomène est importante. L abus d alcool touche une part importante de la population. Le phénomène est en augmentation tant au Canada, qu au Québec. À noter que les hausses sont plus importantes chez les femmes. La consommation excessive d alcool n est pas sans conséquences. Les directives canadiennes de consommation d alcool à faible risque distinguent trois types de risques liés à l alcool : Situations et circonstances particulièrement dangereuses Exemples : femmes enceintes, adolescents, personnes qui prennent des médicaments. L abstinence est recommandée pour certaines conditions et, pour d autres, une consommation légère et occasionnelle. Risque accru à long terme de maladies graves attribuables à une consommation d alcool s étendant sur plusieurs années Exemples : maladies hépatiques et certains cancers (bouche, pharynx, larynx, œsophage, foie, sein, côlon et rectum). Risque accru à court terme de blessures ou de maladies aiguës attribuables à une surconsommation d alcool en une seule occasion. Pour obtenir plus d informations sur les directives canadiennes de consommation d alcool à faible risque, veuillez-vous référer à la fiche technique en annexe de ce bulletin. La tendance n est toutefois pas statistiquement confirmée à Laval. Cela s explique en grande partie par la petite taille de l échantillon. Les données québécoises de l ESCC démontrent que les femmes ont connu des hausses plus importantes (7,7 % en 000-00 à,6 % en 0-0) que les hommes (, % à 6,0 %). Les données du cycle 0-04 ne peuvent être comparées avec les cycles précédents compte tenu que l indicateur a subi une modification importante en 0. P. Butt, D. Beirness, F. Gliksman, C. Paradis et T. Stockwell. L alcool et la santé au Canada : résumé des données probantes et directives de consommation à faible risque, Ottawa (Ontario), Centre canadien de lutte contre l alcoolisme et les toxicomanies, 0. Le bulletin Sélections Santé Laval est un bulletin d information de la Direction de santé publique du CISSS de Laval. Rédaction Céline Dufour, agente de planification, de programmation et de recherche Collaboration Lalie Bélanger-Dion, agente de planification, de programmation et de recherche Édition et révision linguistique Direction des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques Le bulletin vous intéresse? Abonnez-vous gratuitement en visitant le site Web Laval en santé au www.lavalensante.com, section Accès rapide, rubrique Documentation. Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval Direction de santé publique ISSN 70-884 (Imprimé) ISSN 70-89 (En ligne : www.lavalensante.com) La reproduction partielle ou complète du document à des fins personnelles et non commerciales est permise, uniquement sur le territoire du Québec et à condition d en mentionner la source.

Directives canadiennes de consommation d'alcool à faible risque FICHE TECHNIQUE MISE EN GARDE Cette fiche contient les directives canadiennes de consommation d alcool à faible risque émises en 0. Celles-ci reposent sur les recherches et les preuves scientifiques les plus récentes. Elles s adressent aux personnes en bonne santé. Les femmes enceintes ou qui allaitent, les personnes qui présentent des facteurs de risque, qui sont atteintes de maladies chroniques ou qui prennent des médicaments doivent se référer à leur médecin ou à leur pharmacien afin de connaître la consommation adaptée à leur condition. Directive n o Afin de diminuer les risques à long terme pour la santé, il est recommandé de respecter les limites suivantes : CHEZ LES FEMMES 0 verres par semaine. Maximum de verres par jour. CHEZ LES HOMMES 5 verres par semaine. Maximum de verres par jour. Qu'est-ce qu'une consommation ou un verre standard? Un verre de bière 40 ml/ oz 5 % alc./vol. Un verre de vin 40 ml/5 oz % alc./vol. Un verre de spiritueux 45 ml/,5 oz 40 % alc./vol. RECOMMANDATIONS POUR TOUS Chaque semaine, prévoir deux jours sans consommation d alcool afin de ne pas développer une habitude. Directive n o Afin de diminuer les risques de blessures et de méfaits, il est recommandé de ne pas consommer, en une même occasion, plus de : verres pour les femmes. 4 verres pour les hommes. P. BUTT et coll., L alcool et la santé au Canada : résumé des données probantes et directives de consommation à faible risque, Ottawa (Ontario), Centre canadien de lutte contre l alcoolisme et les toxicomanies, 0.

Seuil de consommation à faible risque : questions à poser AU COURS D UNE SEMAINE TYPIQUE, VOUS ARRIVE-T-IL DE PRENDRE PLUS DE : FEMMES : HOMMES : OUI 0 verres par semaine? 5 verres par semaine? NON AU COURS D UNE SEMAINE TYPIQUE, VOUS ARRIVE-T-IL DE CONSOMMER PRESQUE TOUS LES JOURS? (6 OU 7 JOURS) : OUI NON VOUS ARRIVE-T-IL DE PRENDRE EN UNE MÊME OCCASION : FEMMES : HOMMES : OUI 4 verres ou plus? 5 verres ou plus? NON INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS Si la personne répond positivement à au moins une des questions, elle dépasse le seuil de consommation à faible risque. Elle est donc considérée à risque de développer certains problèmes de santé incluant la dépendance. Il est recommandé de la référer à un professionnel qui pourra évaluer les risques et l accompagner dans la gestion de sa consommation (ex. : Alcochoix+). Une production de la Direction de santé publique Mise à jour : 06-06-0