PRISE EN CHARGE DE L OBÉSITÉ AU CHM. Dr Sandrine Etienne

Documents pareils
Marseille 21 > 23. Novembre

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

Session Diagnostic. organisme gestionnaire du développement professionnel continu.

Surpoids et obésité de l adulte : prise en charge médicale de premier recours

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio

REPOUSSER LES LIMITES DE LA CHIRURGIE BARIATRIQUE DANS LES OBESITES MASSIVES AVEC COMORBIDITES

Chirurgie de l obésité. Ce qu il faut savoir avant de se décider!

GHUPC Projet de transformation du site Hôtel Dieu. Pr S CHAUSSADE, Dr I. FERRAND

Obésité et psoriasis Données actuelles et questions au spécialiste en nutrition

da Vinci Pontage gastrique

CRITERES DE REMPLACEMENT

Gastric Bypass, Mini-Gastric Bypass et Sleeve Gastrectomy

DENSITOMÉTRIE OSSEUSE : CE QUE LE RADIOLOGUE DOIT SAVOIR

Exposé n 5: Bases IMS, Thalès Quel apport pour la sécurité d emploi des médicaments?

Le diagnostic de Spondylarthrite Ankylosante? Pr Erick Legrand, Service de Rhumatologie, CHU Angers

Intérêt diagnostic du dosage de la CRP et de la leucocyte-estérase dans le liquide articulaire d une prothèse de genou infectée

Enquête sur la santé des résidents des foyers Adoma de Saint-Quentin-en-Yvelines

PROGRESSEZ EN SPORT ET EN SANTÉ. Mieux vivre avec ma maladie chronique, Me soigner par l activité physique Programmes Santé

ATELIER 2: Les «bénéfices psychologiques» de l ETP: psychothérapie, thérapie cognitivocomportementale. quels équilibres?

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Diabète de type 1 de l enfant et de l adolescent

Questionnaire santé et soins médicaux pour les moins de 16 ans

epm > nutrition Formation & Conseil

Les anticoagulants. PM Garcia Sam Hamati. sofomec 2008

Projet de grossesse : informations, messages de prévention, examens à proposer

Information au patient

Grossesse et HTA. J Potin. Service de Gynécologie-Obstétrique B Centre Olympe de Gouges CHU de Tours

PRINTEMPS MEDICAL DE BOURGOGNE ASSOCIATIONS ANTIAGREGANTS ET ANTICOAGULANTS : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS

INFORMATIONS AU PATIENT SUR LA COLOSCOPIE

Logiciels d éducation à la Nutrition et à l activité physique

N o de contrat : Je demande par la présente une révision de la surprime concernant le numéro de contrat susmentionné. Signé à ce jour de 20

INAUGURATION Du service de Pédiatrie Dossier de presse JEUDI 14 NOVEMBRE 2013

DOSSIER DE PRÉSENTATION

LA LOMBALGIE CHRONIQUE : Facteurs de risque, diagnostic, prise en charge thérapeutique

OBESITE ET EPS. Cf national, nutrition santé, courbe de corpulence)

PSYCHOSOMATIQUE, RELAXATION, PSYCHOTHERAPIES A MEDIATION CORPORELLE

Soins de proximité. Réunion du 29 avril 2014

Les différentes maladies du coeur

Place et conditions de réalisation de la polysomnographie et de la polygraphie respiratoire dans les troubles du sommeil

Centre Régional de soins Psychiatriques «Les Marronniers» MSP

Réseau de Santé du Pays des Vals de Saintonge Pôle de santé du Canton d Aulnay de Saintonge MSP Aulnay et Néré PROJET D AULNAY PSP

Pensez a faire un bilan Securite sociale aupres du reseau d accompagnement de votre mission locale

Cohorte Observatoire Musculosquelettique (COMETT) Pénibilité et Vieillissement

Préfaces Introduction... 8

sur la valve mitrale À propos de l insuffisance mitrale et du traitement par implantation de clip

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient!

Hémostase et Endocardite Surveillance des anticoagulants. Docteur Christine BOITEUX

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

Les nouveaux anticoagulants oraux (NAC)

Comment la proposer et la réaliser?

o Anxiété o Dépression o Trouble de stress post-traumatique (TSPT) o Autre

GUIDE PATIENT - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. La prise en charge du cancer du rein

Propositions de l Assurance Maladie sur les charges et produits POUR L ANNÉE 2013

Stratégie d intervention auprès des élèves présentant des comportements et attitudes scolaires inappropriés

A l Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille, Octobre Rose est l occasion de mettre en valeur la filière de soins dédiée au cancer du sein.

Programme Gym Après Cancer Fédération Française d Education Physique et Gymnastique Volontaire

Les Troubles Musculo-Squelettiques et Lombalgies chez le Personnel Soignant en Milieu Hospitalier

Sport et maladies métaboliques (obésité, diabète)

HABITAT INDIGNE, SOUFFRANCE PSYCHIQUE. ET DEFENSES DELIRANTES DANS LES EXCLUSIONS (internes et externes) Lyon, 2014

OPTI JOINT. le complément alimentaire pour des articulations souples & un cartilage sain

Publicité Une nouvelle vision de la complémentaire santé

Accidents des anticoagulants

Ouverture d un pavillon médical : Mesures mises en œuvre pour la mise en eau et suivi bactériologique

PREUVE D ASSURABILITÉ DESCRIPTION DE LA PROTECTION

REMBOURSEMENTS DES MUTUALITES DES PRESTATIONS DU DIETETICIEN

Application DCC Réseau ONCOLIE --- Application DMI Réseau Gérontologique de Baumes Les Dames ---- Application RAPID Réseau RAPIDFR-NAT

Informations sur la chirurgie de l obésité

Surveillance des troubles musculo-squelettiques dans les Bouches-du-Rhône

Ordonnance du DFI sur les prestations dans l assurance obligatoire des soins en cas de maladie

Ville : Province : Code postal : Date de naissance : jour mois année Date de naissance : jour mois année

G U I D E P A T I E N T - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge du cancer du foie

PRADO, le programme de retour à domicile

L aide aux aidants. Psychologue clinicienne. Capacité de gériatrie mars 2009

PARTENAIRES SPVIE SANTE T.N.S. Brochure

LE FINANCEMENT DES HOPITAUX EN BELGIQUE. Prof. G. DURANT

epm > nutrition Formation & Conseil

Définition, finalités et organisation

Attestation de Formation Universitaire «Organisation et gestion d une unité de chirurgie ambulatoire»

Le service public hospitalier et la vulnérabilité : Les équipes mobiles de gériatrie. Pr Nathalie Salles Pôle de Gérontologie CHU Bordeaux

Athénée Royal d Evere

V. GUILLERMINET, E. EUVRARD, C. MEYER Service de Chirurgie Maxillo-Faciale et Stomatologie CHRU Jean Minjoz, Besançon

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco

santé le parcours de soins Mémento

D O S S I E R D E P R E S S E

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

Le mouvement vitalité! Un pas vers la forme! Sport-Santé. Acti March

Surpoids et obésité de l adulte : prise en charge médicale de premier recours

La santé. Les établissements de l entité Mutualité Santé Services

Télémédecine, télésanté, esanté. Pr. François KOHLER

PRENEZ SOIN DE VOS DÉPENSES DE SANTÉ

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

Le dispositif d annonce. Information destinée aux patients atteints de cancer. édition actualisée Octobre 2009

Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

Traitement des Pseudarthroses des Os Longs par Greffe Percutanée de Moelle Osseuse Autologue Concentrée

DOSSIER DE PRESSE 27 AVRIL MILLIONS DE FRANÇAIS ONT UN PROBLEME AVEC L ALCOOL. ET SI LES AUTRES C ETAIT VOUS?

ALTO : des outils d information sur les pathologies thromboemboliques veineuses ou artérielles et leur traitement

REFERENTIEL D AUTO-EVALUATION DES PRATIQUES EN ODONTOLOGIE

Troubles de la vigilance au travail. Tests d aide à la décision d aptitude et structures de dépistage du syndrome d apnées du sommeil à Grenoble

Doit-on craindre les impacts du rapport Trudeau sur la fonction de technicienne ou technicien en éducation spécialisée?

Transcription:

PRISE EN CHARGE DE L OBÉSITÉ AU CHM Dr Sandrine Etienne

Prévalence de l obésité en France 14,5% d obèses 6,5 Millions de français 550 000 Obèses Morbides Enquête ObEpi 2009

Pourquoi opérer un patient obèse? Le but n est pas uniquement d obtenir l amaigrissement MAIS de diminuer le risque de mortalité plus précoce càd retrouver un IMC le protégeant de ce risque et de permettre de contrôler les pathologies associées ANAES 2000

Réseau multi-disciplinaire organisé au CHM Mmes C. Le Blé, M-L. Fresnais Drs Gandar, M. NGuyen Psychologue Psychiatre Chirurgien Drs S. Etienne, V. Serra-Maudet Dr A. Aboudeeb Diététiciennes +++ réseau de ville Mmes O. Moiteaux, A. Kaniassi Patient Médecin Généraliste Radiologue Endocrinilogue Nutritionniste Drs A. Dorange, J.F. Antigny Dr K. Montaclair Cardiologue Gastro - entérologue Dr Ch. Pilette Pneumologue Anesthésiste - Réanimateur Drs, A. Bernemann, A. Bildéa, D. Vivier, I. Villeret Drs F. Goupil, O. Molinier +++ suivi et encadrement du patient +++

1 er rôle du MG : DEPISTAGE

Définitions L obésité est définie par l Indice de Masse Corporelle IMC = poids (en kg) / taille² (en mètre 2 ) calculé quelque soit l âge (adulte) et le sexe 18,5 < IMC < 24,9 : IMC normal 25 < IMC < 29,9 : Surpoids 30 < IMC < 34,9 : Obésité classe I 35 < IMC < 39,9 : Obésité classe II (sévère) IMC 40 : Obésité classe III (massive) World Health Organization BMI classification 2004

L obésité morbide est définie par : IMC > 40 ou IMC > 35 ET associé à d autres pathologies : - Diabète, Hypertriglycéridémie, Hypercholestérolémie - Hypertension artérielle, Pathologies cardio-vasculaires - Reflux gastro-oesophagien, Stéatose hépatique - Troubles respiratoires et Syndrome d Apnées du Sommeil - Arthrose : lombaire, des genoux ou des hanches - Infertilité - Psycho-social : mal-être, ségrégation, isolement, syndrome dépressif - Cancers : utérus, sein, prostate, colon

Qui opérer? IMC > 40 ou > 35 avec co-morbidités Âge entre 18 et 60 ans Obésité stable et avec un suivi minimum d 1 an Echec des traitements hygiéno-diététiques Patient motivé et informé Absence de dépendance à l alcool et autres drogues absence de cancer évolutif absence de pathologie endocrinienne Risque opératoire «acceptable» Recommandations de bonne pratique HAS 01.2009

2è rôle : Comment orienter le patient pour sa prise en charge? Ne pas parler de «régime» mais d équilibre alimentaire Remettre en place une activité physique 1) IMC < 30 Prise en charge «en ville» auprès d une diététicienne 2) 30 < IMC < 35, avec ou sans co-morbidité Consultation auprès d un endocrinologue et/ou nutritionniste => en ville / au CHM

3) IMC > 35, avec co-morbidité connue ou IMC > 40 indication à une 1ère Consultation en Chirurgie / Dr Etienne Attention à l attente «miraculeuse» d un acte chirurgical Nécessité d une participation active du patient Ne pas parler de «régime» mais d équilibre alimentaire Remettre en place une activité physique Prise de RDV par le patient pour sa cs chirurgicale

3ème rôle : SOUTIEN et ACCOMPAGNEMENT

La notion de «parcours» pré-opératoire est bien réelle et gage de l efficacité de l acte opératoire

1ère Cs chirurgicale : courrier MT +++ : - HDM : repères d âge, d évènements (mariage, grossesse, divorce, deuil..), courbe - prises en charge antérieures : date, durée de suivi, diététicienne, évolution pondérale - activité physique - co-morbidités : date de diagnostic, prise en charge, traitement - ATCD et contexte psychologique / psychiatrique Doc de 4 pages destiné au MG Dispo sur le site de la HAS Doc de 18 pages remis au patient à la consultation de chirurgie

- HDM - Poids taille calcul IMC - patho. Associées - évaluation du comportement alimentaire - 1ères info sur les techniques opératoires orientation vers diét + psycho + psychiatre + écho + biolo + endoc remise d un PPS pré-op

Programmation d une 2ème cs à 4 mois : évaluation de implication respect des mesures hygiéno-diététiques activité physique gynéco HDJ en endocrinologie-nutrition Poursuite des explorations complémentaires : cardio pneumo FOGD + évaluation psychologique + étude du comportement alimentaire et des changements engagés + évaluation métabolique / impédancemétrie STAFF multi-disciplinaire

Comment choisir? Bilan complet multi-disciplinaire Mode d alimentation Motivation +++ Résultats espérés

Les différentes techniques chirurgicales 2 types d intervention : Interventions restrictives = Diminution de la quantité d aliments ingérés Anneau gastrique Sleeve Gastrectomy Interventions mal-absorptives = Diminution de la quantité d aliments absorbés par l intestin Duodenal Switch Intervention «mixte» By-Pass Gastrique

Les résultats Anneau en moyenne : perte de 4 kg / mois Stabilisation en 12 à 16 mois Perte de 70% de l excès de poids à 2 ans et 50 % à 5 ans (reprise pondérale habituelle) By-Pass Gastrique en moyenne : perte de 70 à 100 % de l excès de poids en 12 à 16 mois Se maintient à > 80 % à 5 ans «Guérison» du diabète Diminution des médicaments anti-hypertenseurs Disparition des ronflements et du SAS Contrôle du taux de cholestérol et des triglycérides

Diminution du poids Diminution de la mortalité

4ème rôle : et APRES la chirurgie

Un patient opéré d une chirurgie bariatrique nécessite un suivi A VIE La chirurgie est un des éléments concourant aux résultats MAIS : - doit maintenir une alimentation spécifique fractionnée - doit maintenir une activité physique régulière et constante La chirurgie entraîne de fait des carences protéiques et vitaminiques qui imposent une surveillance clinico-biologique régulière et la prise d un traitement substitutif Malgré la remise d un PPS post-opératoire : Risque +++ de PDV par l équipe médico-chirurgicale hospitalière

Conclusions Chirurgie réservée à certains patients obèses Après un bilan complet Nécessité d une surveillance Á VIE Augmentation de l espérance de vie et contrôle des co-morbidités

Le MG et son patient obèse - Dépistage / Entrée dans le circuit multi-disciplinaire de prise en charge CHM - Soutien et accompagnement pré-, per- et post-opératoires - Motivation / Informations - Suivi post-opératoire A VIE des carences vitamino-protéiques

Merci à tous pour votre attention setienne@ch-lemans.fr téléphone secrétariat / Elise : 02.43.47.99.45