CE / AVIS MOTIVE ET AVIS DE CLASSEMENT DU 13 DECEMBRE 2005 Commentaires et texte



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Transcription:

CE / AVIS MOTIVE ET AVIS DE CLASSEMENT DU 13 DECEMBRE 2005 Commentaires et texte Commentaires : Répondant le 7 janvier 2002 à un questionnaire de la Commission européenne, le gouvernement français avait indiqué que «la déductibilité des cotisations de retraites versées à un organisme ou une institution de retraite établis en France ne s étend pas à ceux qui sont établis dans un autre Etat» (Avis motivé de la Commission européenne, page 2, 4 e alinéa). Ces dispositions françaises avaient pour résultat que «les institutions de retraites complémentaires obligatoires doivent alors être établies et domiciliées en France pour que la déduction soit applicable» (Avis motivé de la Commission européenne, page 2, 4 e alinéa). Considérant qu il s agissait d une «entrave à la libre prestation de services prévue à l article 49 du traité CE» et d une violation de «la directive 92/96/CEE portant coordination des dispositions législatives, réglementaires et administratives concernant l assurance directe sur la vie (troisième directive assurance-vie)» (Avis motivé de la Commission européenne, page 3, 4 e alinéa), la Commission a engagé à l encontre de la France la procédure d infraction prévue à l article 226, premier alinéa, du traité instituant la Communauté européenne. Cette procédure s est traduite par l envoi au gouvernement français, le 6 février 2003, d une lettre de mise en demeure, puis d un «avis motivé» par lequel «la Commission invite la République française à prendre les mesures requises pour se conformer au présent avis motivé dans un délai de deux mois à compter de la réception de celui-ci» (Avis motivé de la Commission européenne, page 5, 4 e alinéa). Aux termes de cet avis motivé, «le fait que la déductibilité des contributions aux régimes de retraite complémentaire est en principe limitée aux contributions aux organismes et institutions établis en France a pour conséquence que des institutions des autres Etats membres sont exclues du marché français. Une entreprise française n aura pas recours à une institution financière étrangère pour conclure un contrat sur les retraites complémentaires obligatoires si elle doit s attendre à ce que ses salariés ne puissent pas bénéficier de la déduction fiscale prévue à l article 83 CGI» (Avis motivé de la Commission européenne, page 2, 6 e alinéa). A la suite de l acceptation par la République française des mesures réclamées par l avis motivé, la procédure d infraction n avait plus lieu d être maintenue et a fait l objet d un classement le 13 décembre 2005 (Référence FR 2002/2290 TAXU). Il est constant que dans la mesure où l affiliation et la cotisation à un régime social sont obligatoires, ce régime a la nature d un régime de sécurité sociale. Il est donc établi, tant par le texte de l avis motivé de la Commission européenne que par l acceptation par la République française des mesures réclamées par l avis motivé, que le régime français de retraite complémentaire obligatoire, régime de sécurité sociale, peut être souscrit auprès d institutions financières étrangères, ce qui signifie que les institutions françaises gérant de tels régimes ne disposent plus du moindre monopole. Ce raisonnement vaut évidemment pour l ensemble des régimes de sécurité sociale français, et ce pour la branche entière. Et pour en revenir aux retraites. Voilà qui ne va pas arranger les affaires du gouvernement français et des partisans de la retraite par répartition! 1/13

En effet, il ne suffira pas de prétendre avoir réglé le problème des retraites (sans pour autant être capable de financer leur réforme) alors qu a été «oublié» l'aspect le plus important de l'affaire : Les caisses de retraite nationales sont dorénavant mises en concurrence interne et européenne du fait des directives 92/49/CEE et 92/96/CEE et tout futur retraité français peut désormais miser sur des institutions de l'union européenne plutôt que sur les caisses françaises (dont la faillite est inéluctable compte tenu de leur absence totale de réserves financières face à l'accroissement massif du nombre des retraités). Texte : 2/13

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