Y A-T-IL UNE EXCEPTION FRANÇAISE DES COMPORTEMENTS D EPARGNE?



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Y A-T-IL UNE EXCEPTION FRANÇAISE DES COMPORTEMENTS D EPARGNE? mercredi 21 avril 2004 Rapport final

Table des matières Résumé 3 Introduction 4 Première partie : la France en Europe, cadrage macro-économique des agrégats d épargne et de crédit 5 1. Le revenu disponible 5 2. Les taux d épargne 9 3. Les placements financiers 14 4. Les investissements non financiers 21 5. Le crédit 23 Deuxième partie : Les facteurs de différenciation des comportements 35 1. Le revenu courant 35 2. L âge 37 3. La richesse 40 4. Le chômage 42 5. La retraite 46 6. Les déficits publics 48 7. Les taux d intérêt 50 Annexe 1 : qui s endette? 52 1. Le recours au crédit en France 52 2. Crédit à la consommation : la référence britannique 55 Annexe 2 : L épargne de long terme des Français 57 1. L assurance-vie 57 2. Les Plans d Epargne en Actions (PEA) 59 3. Les dépots à long terme 61 4. L épargne salariale 62 2

Résumé Le taux d épargne des ménages a convergé depuis le début du siècle vers des niveaux élevés, en France (16,7% en 2002) comme dans la majorité des autres pays européens. Les comparaisons internationales de taux d épargne doivent être manipulées prudemment car elles n intègrent pas les transferts sociaux en nature, qui sont pourtant une forme de consommation. Leur prise en compte ferait baisser le taux d épargne de plus de trois points en France, en raison de l importance la Sécurité Sociale et de l Education Nationale. Les Français ont certes beaucoup investi en produits d assurance-vie au cours des dernières années, mais cette forme d épargne apparaît comme un substitut à l épargne constituée sous forme de cotisations à des fonds de pension dans d autres pays. Les placements financiers des Français sont, rapportés à leur Revenu disponible brut, moins élevés en 2002 que ceux des Hollandais, des Espagnols et des Britanniques. Mais il demeure que l inquiétude des Français sur le financement des régimes de retraite est un facteur de hausse de l épargne. De même, on constate, conformément au principe «d équivalence ricardienne», que l épargne des ménages est corrélée avec les déficits publics car les habitants des pays où les administrations publiques s endettent anticipent une hausse des prélèvements obligatoires. Or la France est, avec l Allemagne, l un des pays où ces déficits sont le plus élevés. Le crédit à l habitat a, de manière générale, augmenté très rapidement au cours des dix dernières années en Europe, mais moins en France qu ailleurs. Les prix de l immobilier et l investissement en logement ont par exemple beaucoup plus augmenté en Espagne ou aux Pays-Bas qu en France. Ces facteurs, conjugués à des incitations fiscales qui n existent plus en France, ont convaincu les particuliers de ces pays d avoir beaucoup recours au crédit. Un pays est dans une situation atypique tant par rapport à son passé que par comparaison avec le reste de l Europe : le taux d épargne des Britanniques est très bas. Soutenue par une croissance des revenus beaucoup plus vive qu ailleurs en Europe, la consommation des ménages au Royaume-Uni s est traduite par une envolée du crédit à la consommation dans toutes les classes d âge, qui explique mécaniquement une grande part de la faiblesse du taux d épargne, puisque par définition l augmentation de l endettement vient diminuer ce ratio. L augmentation des prix de l immobilier a facilité cette tendance, en accroissant la capacité d emprunt des propriétaires. En France, le crédit à la consommation, qui s est largement diffusé dans la deuxième moitié des années 90, a vu sa progression ralentie depuis 2 ans. Le recours au crédit à la consommation par les classes d âge jeunes a été freiné de manière significative par l augmentation du chômage. Au total, la consommation des ménages français apparaît aujourd hui beaucoup plus bridée par l insuffisance du revenu disponible des ménages que par un désir d épargne excessif. 3

Introduction La consommation des ménages progresse lentement en France : à prix constants, elle n a augmenté que de 1,6% en 2003, après 1,4% en 2002. Elle contribue peu à la croissance économique. On impute parfois, sans réelle argumentation économique, cette situation à un excès de l offre de produits d épargne et à une insuffisance de l offre de crédit aux particuliers, notamment de crédit à la consommation. L objet de ce rapport est de rassembler des informations chiffrées sur les comportements de consommation et d épargne des ménages français, comparés à ceux des ménages des autres pays européens et de proposer les explications économiques aux différences constatées. L étude comporte deux parties. Une première partie exploite les statistiques de comptabilité nationale, pour présenter une comparaison entre les grands pays européens, des flux d épargne et d endettement des ménages, rapportés à leur revenu disponible. On analyse les grands agrégats d épargne et leurs composantes, tant du côté de l investissement que de l endettement. On s attache à expliquer les causes des particularités éventuelles de chaque pays, liées à l environnement fiscal, réglementaire et économique, et au mode de financement des retraites, de la santé et de l éducation. Dans une deuxième partie, sont exploitées les informations décrivant les comportements micro-économiques d épargne, de consommation et d endettement, qui ont fait l objet de nombreuses recherches susceptibles d éclairer la situation française. 4

Première partie : la France en Europe, cadrage macroéconomique des agrégats d épargne et de crédit 1. Le revenu disponible L utilisation du revenu disponible des ménages se partage entre l épargne et la consommation. Les comparaisons internationales de cette étude sont effectuées par référence à cette variable, qu il est nécessaire d analyser préalablement. 1.1 Le revenu disponible brut Le revenu disponible brut est ce qui reste du revenu des ménages après paiement des impôts, cotisations sociales, intérêts d emprunts et de diverses charges. Il détermine directement le gisement d épargne disponible, mais il n est pas explicatif des différences de taux d épargne entre les pays: comme on le verra, l Espagne et le Royaume-Uni sont les deux pays d Europe où les ménages ont le plus faible taux d épargne. Or le premier est le pays où le revenu disponible par tête est le plus faible, et le second est le pays où il est le plus élevé. Tableau 1 Revenu disponible brut des ménages en 2002 (EUR par habitant) Espagne 11 125 Finlande 14 638 Pays-Bas 15 020 Italie 15 497 Belgique 16 208 France 16 609 Danemark 17 104 Allemagne 17 694 Royaume-Uni 19 239 Le revenu disponible brut des français est médian en Europe. Depuis 1987, il a eu tendance à augmenter lentement mais plus régulièrement que celui des autres européens. Depuis 3 ans, sa progression se ralentit. La récession des années 93-95 apparaît avoir été particulièrement sévère en Italie. L autre évolution heurtée est celle du Royaum-Uni, qui bénéficie depuis 1997 d un taux de croissance du revenu nettement plus rapide que celui du reste de l Europe, et qui met les Britanniques 5

nettement en tête en 2002. Cette croissance rapide a pu contribuer à l entrain des consommateurs britanniques, et donc symétriquement à la baisse de leur taux d épargne. Globalement, la progression du revenu des ménages s est ralentie en 2002 dans la plupart des pays, ce qui explique le ralentissement parallèle de la progression de la consommation. Graphique 1 Evolution du Revenu disponible brut (en euros par habitant) 25 000 20 000 15 000 Allemagne Espagne France Italie Pays-Bas Royaume-Uni 10 000 5 000 0 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 1.2 Les prélèvements obligatoires et le revenu disponible Les cotisations sociales et les impôts ont par définition un impact direct négatif sur le revenu disponible des ménages. La somme des impôts sur les particuliers et des cotisations sociales représente 45,8% du revenu disponible brut des ménages français. Ce taux n est que de 41% au Royaume-Uni, mais il atteint 61,4% aux Pays-Bas. Cependant, les seules cotisations sociales placent la France en tête, à peu près à égalité avec la Belgique, seulement derrière les Pays-Bas. Or les cotisations sociales sont moins progressives que les impôts, qui s imputent, proportionnellement, plus aux revenus élevés. On sait que la propension à épargner dans un pays donné augmente avec le revenu. Les cotisations sociales amputent donc, plus que les impôts, les dépenses de consommation. On constate d ailleurs 6

que les deux pays qui ont le taux d épargne le plus bas l Espagne et le Royaume-Uni ont un taux de cotisations sociales bas, par rapport à l Allemagne, la France, l Autriche, la Belgique ou les Pays-Bas. Tableau 2 Les prélèvements obligatoires pesant sur le revenu disponible des particuliers (en % du Revenu disponible brut) Cotisations sociales Impôts Total Grèce 18,7 8,0 26,7 Portugal 21,9 8,9 30,8 Espagne 23,5 11,3 34,9 Italie 21,3 16,8 38,1 Royaume-Uni 22,2 18,8 41,0 Allemagne 29,7 14,9 44,5 France 31,4 14,4 45,8 Autriche 29,1 18,2 47,3 Finlande 25,4 27,7 53,1 Belgique 31,6 22,3 53,9 Pays-Bas 47,3 14,1 61,4 7

1.3 Le revenu disponible brut ajusté Les comptables nationaux ont aussi retenu une notion de Revenu disponible brut Ajusté, qui ajoute au Revenu disponible brut qui sert habituellement de référence, les prestations individualisées fournies en nature par la collectivité aux ménages, comme l éducation et les remboursements de Sécurité Sociale. Cette notion est très pertinente, puisque ces prestations doivent s analyser comme de la consommation des ménages, que ces derniers les financent par des paiements en espèces ou par leurs cotisations et leurs impôts. Malheureusement, cette information n est pas disponible dans tous les pays, et elle est donc assez peu utilisée. La prise en compte des transferts sociaux en nature augmente le revenu disponible des ménages. Tableau 3 Formation du revenu disponible brut par habitant en 2002 (en euros) Revenu disponible brut Transferts sociaux en Revenu disponible brut nature ajusté Espagne 11 125 1 883 13 008 Pays-Bas 15 020 3 848 18 868 Italie 15 497 4 188 19 685 Royaume-Uni 19 239 4.176 23.415 France 16 609 3.884 20.493 Cette particularité est importante pour le calcul des taux d épargne car, on le verra dans la suite, elle a un effet mécanique à la hausse sur celui-ci. 8

2. Les taux d épargne L épargne est cette partie du revenu disponible qui n est pas utilisée pour la consommation finale. Les taux d épargne rapportent l épargne au revenu disponible des ménages. Plusieurs définitions du taux d épargne des ménages existent en pratique. On se réfère parfois à une «épargne nette», définie comme la partie du revenu hors consommation finale, mais aussi hors consommation de capital fixe. Dans le cas d un particulier, la consommation de capital fixe correspond principalement aux dépenses qu il doit engager sur son logement pour éviter que celui-ci ne se déprécie au cours du temps. L autre composante de la consommation de capital fixe des ménages s applique au capital professionnel des entrepreneurs individuels. Si elle a sa pertinence économique, nous ne retiendrons cependant pas cette notion ici car le calcul de la consommation de capital fixe soulève de nombreuses difficultés méthodologiques, qui n ont pas été résolues de la même manière dans tous les pays : un préalable serait notamment de disposer de séries cohérentes sur le patrimoine non financier des ménages, ce qui est encore loin d être le cas en comptabilité nationale. Nous retiendrons donc ici le taux d épargne brut, qui ne tient pas compte de la consommation de capital fixe. Mais nous proposons aussi un taux d épargne «ajusté» qui prend en compte, lorsque les statistiques sont disponibles, dans la consommation des ménages, les transferts sociaux en nature, dans les domaines de la santé et de l éducation notamment. 2.1 Le taux d épargne brut Le taux d épargne brut des ménages rapporte la part de leur revenu disponible qui n est pas affectée à la consommation, à ce même revenu. Cette part non consommée du revenu est affectée à des investissements physiques principalement le logement, mais aussi l équipement professionnel des entrepreneurs individuel -, ou financiers. Le premier constat qui ressort du graphique 2 est qu il n y a pas de permanence nationale des taux d épargne : la France, qui est dans le groupe des pays de tête en 2002, était comparativement à un niveau bas dans deuxième moitié des années 80. En 1987, les français épargnaient moins que les britanniques en 1992. 9

Néanmoins, depuis 15 ans, les taux d épargne des ménages des grands pays européens convergent. Dans l Europe de 2002, deux grands pays se singularisent par un faible taux d épargne: L Espagne et surtout le Royaume-Uni. Mais dans tous les autres grands pays - dont la France -, les ménages consacrent à leur épargne une part équivalente de leur revenu, comprise entre 15 et 17%. Juste après la réunification de leur pays, les allemands épargnaient, en moyenne, plus que les Français. Mais depuis sept ans, les deux pays évoluent de manière très proche. L Allemagne, comme la France, se caractérise par une inertie de son taux d épargne : les tendances généralement observées dans le reste de l Europe baisse du taux d épargne jusqu en 2000 puis remontée ensuite y sont très atténuées. L Italie et les Pays-Bas avaient en 1995 des taux d épargne nettement supérieurs, qui ont ensuite convergé vers le niveau franco-allemand. Tableau 4 Taux d épargne brut des ménages européens fin 2002 (en % du Revenu disponible brut) France 16.7 Belgique 16.4 Allemagne 16.4 Italie 15.8 Pays-Bas 14.6 Espagne 10.6 Danemark 8.4 Grèce 8.0 Finlande 7.4 Royaume-Uni 5.2 10

Graphique 2 Evolution du taux d épargne brut des ménages (en % du Revenu disponible brut) 35.0 30.0 25.0 Allemagne Espagne France Italie Pays-Bas Royaume-Uni 20.0 15.0 10.0 5.0 0.0 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 2.2 Le taux d épargne «ajusté» Le taux d épargne est influencé par le mode d organisation sociale, qui donne, selon les pays, une place plus ou moins large aux transferts sociaux individualisés 1 fournis en nature : remboursements de sécurité sociale, prestations médicales ou hospitalières non payées par les bénéficiaires, réductions de tarifs dans les transports publics, éducation nationale, etc. Celles-ci n impactent pas l épargne. Mais si l on rapporte l épargne au revenu ainsi défini, le taux d épargne baisse puisque le dénominateur du ratio augmente. Et il baisse plus ou moins selon l importance de ces prestations en nature. 1 Ne sont pas couvertes dans ce champ les activités administratives lorsque le bénéficiaire n est pas individualisable, comme la Défense Nationale, la Recherche, les fonctions régaliennes de l Etat etc. 11

Comme on l a vu, ces prestations en nature sont importantes en France, puisque leur prise en compte augmente de 23,4% le revenu disponible brut des ménages. Si l on calculait le taux d épargne selon cette méthode, celui-ci serait plus diminué en France qu en Espagne ou au Royaume-Uni. La prise en compte des services fournis en nature par la collectivité publique diminue de 3,1 points le taux d épargne des Français, mais de 0,9 points seulement celui des Britanniques. Tableau 5 Composantes du taux d épargne en 2002 (en %) (1) Prestations en nature/revenu disponible brut (2) Taux d épargne brut «traditionnel» (3) Impact du de la prise en compte des transferts en nature sur le taux (4) Taux d épargne brut ajusté (2) + (3) d épargne Italie 27,0 15,8-3,3 12,5 Espagne 16,8 10,6-1,5 9,1 France 23,4 16,7-3,1 13,6 Pays-Bas 25,5 14,6-2,9 11,7 Royaume-Uni 21,7 5,2-0,9 4,3 2.3 Le taux d épargne financière Le taux d épargne financière rapporte le solde net des acquisitions d actifs financiers et de la variation de l endettement, au Revenu disponible brut. Dans les pays où la capitalisation intervient dans le financement des retraites, les cotisations aux fonds de pension impactent positivement le taux d épargne financière, et les prestations de retraite l impactent négativement. En 2002, le taux d épargne financière des Français est équivalent à celui des allemands et des Italiens : de l ordre de 8% du revenu disponible brut. Ce taux est beaucoup plus faible en Espagne et aux Pays-Bas. Il est même négatif au Royaume-Uni. Sur la période 1995-2002, on note une convergence des taux allemands et français, les premiers ayant eu tendance à augmenter et les seconds à baisser jusqu en 2000. Depuis cette date ils évoluent en parallèle. Les trois pays qui se situent à des niveaux bas en 2002 (Espagne, Pays-Bas, Royaume-Uni), ne se distinguaient pas des autres pays au milieu des années 90 12

Tableau 6 Taux d épargne financière des ménages européens fin 2002 (en % du Revenu disponible brut Belgique 13.1 France 8.8 Allemagne 8.0 Italie 7.2 Espagne 2.2 Pays-Bas 1.2 Finlande -0.3 Royaume-Uni -2.0 Danemark -2.1 Graphique 4 Evolutions des Taux d épargne financière des ménages (en % du revenu disponible brut) 14.0 12.0 10.0 8.0 6.0 4.0 2.0 Allemagne Espagne France Italie Pays-Bas Royaume-Uni 0.0-2.0 95 96 97 98 99 00 01 02-4.0 13

3. Les placements financiers 3.1 L importance des placements financiers Depuis 1995, dans la plupart des grands pays, les ménages affectent chaque année entre 9% et 14% de leur revenu disponible à des placements financiers. Aucune tendance nette ne se dégage, et la hiérarchie des taux de placements des différents pays varie chaque année : en 2002, les Français ont placé un peu moins que les Britanniques et les Espagnols, mais l année précédente c est l inverse qui était vrai. En général cependant, les Allemands ont consacré un peu moins de leurs ressources aux placements financiers que les Français, sans que cette différence soit très significative. Un pays se distingue de tous les autres par un taux de placements financiers toujours nettement plus élevé que les autres : les Pays-Bas. Graphique 5 Evolutions des taux de placements financiers des ménages (en % du revenu disponible brut) 30.0 25.0 20.0 15.0 10.0 5.0 0.0 Allemagne Espagne France Italie Pays-Bas Royaume-Uni 95 96 97 98 99 00 01 02 14

3.2 L effort d épargne lié aux fonds de pension Les acquisitions nettes par les ménages de droits financiers sur les fonds de pension sont une composante de l épargne, dans les pays où ces fonds existent. Cette composante est la résultante de plusieurs flux : Les cotisations qu ils versent, et les cotisations des employeurs à leur profit, augmentent les droits des ménages. Le revenu des actifs des fonds de pension augmentent leurs droits Les pensions qui leur sont payées diminuent leurs droits Les frais de fonctionnement des fonds de pension diminuent leurs droits Ces acquisitions nettes viennent augmenter le taux d épargne, alors que dans les régimes de retraite par répartition, les cotisations et les pensions n ont pas d impact sur l épargne. Dans la graphique ci-dessous est représentée la contribution à l épargne de cet agrégat 2, depuis 1987 dans les pays où cette information est disponible. Les Pays-Bas se singularisent par un excès très significatif des cotisations et des revenus des fonds de pension sur les pensions payées. Cet excès a baissé de trois points environ dans les années 80, puis à nouveau de trois points environ depuis 1999. En 2002, l effort net des hollandais pour leurs retraites capitalisées explique encore 6,6 points de taux d épargne. L excédent d épargne généré par les ménages britanniques sur leurs fonds de pension est comparativement beaucoup plus faible. Il a baissé très rapidement jusqu au milieu des années 90, il s est ensuite stabilisé mais est nouveau en baisse depuis 2000, les revenus du portefeuille des fonds de pension ne suffisant plus à compenser la dégradation du ratio cotisations/pensions. Plus de quatre points de baisse du taux d épargne des britanniques depuis 1989 s expliquent par l évolution de cet agrégat. En Espagne, en Italie et en Allemagne cette contribution est inférieure ou voisine de 1% du revenu disponible, et elle est proche de zéro en France. 2 Dans le vocabulaire du standard ESA 95 de comptabilité nationale, cet agrégat est appelé «Ajustement pour variation des droits des ménages sur les fonds de pension» 15

Graphique 6 Contribution du poste «Ajustement pour variation des droits des ménages sur les fonds de pension» à l épargne des ménages 14.0 12.0 10.0 Allemagne Espagne Italie Pays-Bas Royaume-Uni 8.0 6.0 4.0 2.0 0.0 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 3.3 La composition des placements financiers Les grandes catégories de placements financiers des ménages sont : La monnaie fiduciaire et les dépôts à vue ou à terme Les actions et autres participations, y compris les titres d OPCVM Les droits sur les provisions techniques d assurance, notamment l assurance-vie et les fonds de pension 16

La monnaie et les dépôts La France se trouve dans une position médiane pour les encours de monnaie et de dépôts des ménages, qu on les rapporte au nombre d habitants ou au revenu disponible. Tableau 7 Monnaie et dépôts détenus par les ménages européens fin 2002 Encours par habitant Encours en % du RDB Suède 7 744 - Finlande 9 228 62,9 Portugal 10 964 - Espagne 11 849 105,6 Italie 12 766 82,1 Danemark 14 261 83,1 France 15 463 92,6 Allemagne 16 290 91,9 Pays-Bas 16 578 109,9 Royaume-Uni 19 430 100,8 Belgique 19 732 121,3 Autriche 19 737 - Moyenne de la zone euro 14713 93,2 Les français ont toujours placé en monnaie et dépôts une proportion de leur revenu inférieure aux hollandais et aux anglais depuis 1998. En 2001 et 2002, ils ont été ceux, avec les italiens, qui ont le moins investi sur ces actifs. Graphique 7 Flux nets de Monnaie et dépôts (en % du Revenu disponible brut) 12.0 10.0 8.0 6.0 4.0 2.0 0.0-2.0 95 96 97 98 99 00 01 02 Allemagne Espagne France Italie Pays-Bas Royaume-Uni -4.0-6.0 17

Actions et autres participations Les chiffres de comptabilité nationale placent les français en tête des détenteurs d actions et autres participations, seulement dépassés par les belges. Cependant, les comptables nationaux de ces différents pays ne valorisent pas de la même manière les actions non cotées. Dans les comptes allemands et hollandais, les actions non cotées sont valorisées sur la base de leur valeur nominale, alors qu en France, en Italie ou en Espagne, les statisticiens s efforcent de déterminer une valeur marchande de ces actions, sur la base des valorisations des actions cotées observées en Bourse. Quelques soient les mérites des deux approches, l approche par la valeur nominale aboutit, toutes choses égales par ailleurs, à une valorisation beaucoup plus faible. Tableau 8 Actions et autres participations détenus par les ménages européens fin 2002 Encours par habitant Encours en % du RDB Pays-Bas 8 101 53,7 Allemagne 9 521 53,7 Danemark 9 705 56,5 Espagne 10 334 92,1 Royaume-Uni 10 812 56,1 Finlande 10 821 73,7 Italie 12 869 82,8 France 15 939 95,5 Belgique 18 307 112,6 Moyenne zone euro 12 031 76,2 L inconvénient de la divergence d approche de valorisation s estompe lorsque l on observe, non plus les encours détenus, mais les achats ou ventes nettes de titres : on observe alors des profils beaucoup plus convergents. Globalement, les européens de la zone euro ont été plutôt acheteurs nets de titres sur la période, tandis que les britanniques ont été vendeurs nets (sauf en 2002). Depuis l éclatement de la bulle financière, les français et les anglais ont moins diminué leurs achats nets que les autres européens, tandis que allemands, qui avaient plus que les autres participé à la bulle, et les hollandais sont devenus vendeurs nets. 18

Graphique 8 Flux nets d actions et autres participations (en % du Revenu disponible brut) 25.0 20.0 15.0 10.0 Allemagne Espagne France Italie Pays-Bas Royaume-Uni 5.0 0.0 95 96 97 98 99 00 01 02-5.0-10.0 Provisions techniques d assurance Les deux principaux éléments d actifs répertoriés sous cette rubrique sont les contrats d assurance-vie et les avoirs sur les fonds de pension. Comme on pouvait s y attendre, les pays qui, comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni et le Danemark ont développé des systèmes de retraite par capitalisation détiennent à ce titre un patrimoine plus important que les autres. Mais, parmi les pays qui n ont pas un système de retraite par capitalisation développé, c est en France que les ménages détiennent l encours le plus important. Tout se passe comme si les Français compensaient l absence de régimes de retraite pré-financés par d importantes souscription de contrats d assurance-vie 3. 3 L enquête COE-CSA de janvier 2004 sur les comportement d épargne financière des ménages français indique d ailleurs que l épargne de précaution est de plus en plus motivée par la préparation de la retraite. 19

Tableau 9 Provisions techniques d assurance à l actif des ménages européens, fin 2002 Encours par habitant Encours en % du RDB Espagne 4 347 38,7 Finlande 5 891 40,1 Italie 6 835 44,0 Autriche 7 871 - Belgique 11 188 68,8 Allemagne 13 682 77,2 France 14 110 84,5 Danemark 22 700 132,2 Royaume-Uni 36 004 186,7 Pays-Bas 39 464 261,7 Moyenne zone euro 12 214 77,3 En flux d investissement, les profils sont beaucoup plus convergents : la plupart des pays consacrent chaque année, entre 4 et 6% de leur revenu à ces placements. Les hollandais font exception, même si leurs acquisitions de droits ont eu tendance à décroître depuis 2001. Mais en 2002, ce poste (fonds de pension plus assurance-vie) explique 10 points de l épargne des ménages hollandais. Graphique 9 Flux nets de provisions techniques d assurance (en % du Revenu disponible brut) 16.0 14.0 12.0 10.0 8.0 6.0 4.0 Allemagne Espagne France Italie Pays-Bas Royaume-Uni 2.0 0.0 95 96 97 98 99 00 01 02 20

4. Les investissements non financiers La comptabilité nationale permet de comparer l importance des investissements «physiques» des ménages. Pour la plus grande partie, il s agit d acquisition ou de rénovation du logement, mais on trouve aussi dans cette catégorie les investissements professionnels des entrepreneurs individuels. Malheureusement la nomenclature de la comptabilité nationale ne prévoit pas de fournir une ventilation des investissements des ménages selon leur objet. Les pays européens se répartissent en trois groupes pour l investissement non financier des ménages : dans deux pays la Suède et le Royaume-Uni -, les ménages investissent moins de 6% de leur Revenu disponible brut. Un groupe de cinq pays, dont fait partie la France, investissent des montants équivalents à 8-9% de leur revenu disponible. Un troisième groupe de pays, investissent plus de 10% de leur revenu. Les Pays-Bas se singularisent par un taux supérieur à 13%. Tableau 10 Formation Brute de Capital Fixe fin 2001 (en % du Revenu disponible brut) Suède 5,3 Royaume-Uni 5,9 Grèce 7,9 Autriche 8,2 France 8,7 Belgique 9,1 Finlande 9,2 Italie 10,0 Allemagne 10,1 Espagne 10,6 Danemark 10,6 Portugal 11,2 Pays-Bas 13,4 21

L évolution dans le temps des grands pays européens fait apparaître des évolutions contrastées. Une persistance de la faiblesse de l investissement au Royaume-Uni. A l inverse, une croissance presque continue aux Pays-Bas depuis 1982. En Allemagne, une vive croissance au début des années 90, reflétant l effort intense de construction après la réunification du pays. Mais l investissement des ménages décroît continuement depuis 1995 et converge vers un niveau équivalent à celui de la France. L investissement des ménages français, très élevé aux début des années 80, a décru continuement jusqu en 1993, pour rester stable depuis cette date. L Italie présente un profil ressemblant à celui de la France, mais à un niveau supérieur de deux points. Enfin en Espagne, l investissement physique des ménages a vivement augmenté depuis le milieu des années 90. La construction de logements a été très importante depuis 1998 si bien que le stock physique de logement (en superficie) a augmenté d un tiers en quelques années 4. Graphique 10 Evolution de la Formation Brute de Capital Fixe des ménages (en % de leur Revenu disponible brut) 16.0 14.0 12.0 10.0 8.0 6.0 4.0 2.0 Allemagne Espagne France Italie Pays-Bas Royaume-Uni 0.0 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 4 Source : José Manuel Naredo, Carmen Marcos, Oscar Carpintaro, El patrimonio financiero-immobiliaro de los hogares españoles, Revue de la Bourse de de Madrid, Janvier 2004 22

5. Le crédit 5.1 Le taux de recours au crédit et l endettement Dans tous les pays européens sauf en Allemagne, les ménages ont sensiblement augmenté leur recours au crédit. Entre 1995 et 2002, le flux net des emprunts des ménages (nouveaux crédits moins remboursements de crédits anciens) a plus que doublé en Espagne et aux Pays-Bas, il a triplé au Royaume-Uni et quadruplé en France. Mais la situation de départ était très différente d un pays à l autre : aux Pays-Bas, les ménages, qui empruntaient déjà beaucoup en début de période, se procurent ainsi l équivalent d un cinquième de leur revenu en ressources financières externes. La France fait partie, avec l Allemagne et l Italie, des pays où le taux net de recours au crédit par les ménages est faible, inférieur à 5% de leur Revenu disponible brut. Toutefois, la courbe française, en augmentation régulière depuis 1995, croise la courbe allemande, en baisse depuis 2000. Graphique 11 Taux de recours au crédit (en % du Revenu disponible brut) 25.0 20.0 15.0 10.0 Allemagne Espagne France Italie Pays-Bas Royaume-Uni 5.0 0.0 95 96 97 98 99 00 01 02 23

L endettement par habitant des Français est dans la médiane européenne. Par rapport au revenu brut disponible, il est dans la moitié basse des pays : par rapport à cet indicateur, seuls les italiens sont moins endettés. Tableau 11 les encours d endettement des ménages en 2002 Endettement par habitant (en Euro) Endettement en % du Revenu disponible brut Italie 5 307 34,2 Portugal 8 950 - Espagne 9 199 82 Finlande 9 276 63,2 Belgique 9 879 60,7 France 10 083 60,4 Autriche 10 934 - Suède 16 335 - Allemagne 18 546 104,7 Royaume-Uni 22 382 116,1 Pays-Bas 28 400 188,4 Danemark 34 281 199,7 Moyenne zone euro 12 573 79,6 De 1995 et 2002, l endettement des ménages a augmenté faiblement en Allemagne et en France, mais a partir de niveaux nettement plus faibles en France. Il a augmenté vivement en Espagne, où cette augmentation apparaît comme un rattrapage par rapport au niveau bas du milieu des années 90. Et surtout il a augmenté très vivement aux Pays-Bas, qui étaient pourtant déjà à des niveaux élevés en 1995. Graphique 12 Endettement des ménages (en % de leur Revenu disponible brut) 200.0 180.0 160.0 140.0 120.0 Allemagne Espagne France Italie Pays-Bas Royaume-Uni 100.0 80.0 60.0 40.0 20.0 0.0 95 96 97 98 99 00 01 02 24