La Région relance le logement social



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CÉLINE (PAGE 2) A.-ARTHUR (PAGE 2) CLAUDIA (PAGE 3) NADER (PAGE 3) CLAIRE (PAGE 6) ROMAIN (PAGE 6) CHARLINE (PAGE 6) ÉRIC (PAGE 20) ARMAND (PAGE 20) LE JOURNAL DU CONSEIL RÉGIONAL 240 000 constructions et réhabilitations La Région relance le logement social L'avenir dans les abeilles Agnès Rortais, spécialiste des insectes, étudie la biodiversité en Île-de-France... P. 3 Budget du conseil régional En 2006, il donne la priorité aux transports, aux lycées, au logement, à l'emploi... P. 4 Le slam donne de la voix aux mots Bars, lycées, prisons... les joutes de poésie urbaine se multiplient. Reportage... P. 17 www.iledefrance.fr Février 2006 N 3

2 SOMMAIRE Février 2006 02 EN VUE Walid Lahoual, 19 ans, décroche un emploi sur le chantier du TGV Est. Agnès Rortais étudie la biodiversité. P. 3 04 FAITS ET GESTES Face-à-face : Jean-Paul Huchon dialogue avec deux Franciliens. Baromètre : ce que pensent les Franciliens. Sondage LH2 (Louis Harris). P. 5 07 À LA UNE LOGEMENT 240 000 constructions et réhabilitations : la Région relance le logement social. REPORTAGE Les tours de la Saussaie, à Saint-Denis, réhabilitées. P. 9 TROIS QUESTIONS À Jean-Luc Laurent, vice-président du conseil régional. P. 10 11 BIEN VIVRE Brie et chèvre en vedette. Au coin de la rue : la BD de Gaudelette et Chauzy. P. 13 14 RENDEZ-VOUS Les bons plans loisirs en Île-de-France. 16 HISTOIRE Du Pont-Neuf à la passerelle Simone-de-Beauvoir. 17 TENDANCES Le slam donne de la voix aux mots. Innovation : anticiper l'avenir numérique. P. 18 19 PLANÈTE Les futurs ambassadeurs de la la région. L'avenir de l'agriculture francilienne vu par Christian Thibault. P. 21 Tribune des groupes politiques. P. 22-23 EN VUE SOPHIE CHIVET/AGENCE VU LIBRES PAROLES DE FRANCILIENS BALISES À L AFFICHE 582 460 002-text bref 000lettrine ha sont utilisés pour l agriculture, dont 3950 pour le biologique. C'est la moitié de la superficie de la région. 130 332 C'est le nombre d'entreprises artisanales en Îlede-France, employant 340 000 salariés. Je veux vivre seulement à la campagne, car j y ai grandi et j y ai ma famille! Mais pour venir à Paris, c est long les transports en commun. CÉLINE PILLON, COURCELLES-SOUS-JOUARRE (77) espèces de 1400 plantes, un tiers de la flore française, sont présentes dans la région. Elle abrite aussi les deux tiers des espèces d oiseaux! 002-text L environnement bref 01 représente désormais une filière économique clé pour l Île-de-France. Les activités liées à ce secteur concernent 3 000 entreprises et 50 000 emplois, soit un tiers des emplois nationaux, pour un chiffre d affaires de 15 milliards d euros. Avec 300 laboratoires spécialisés, la région est le premier pôle européen de recherche dans ce domaine. PORTRAIT Walid Lahoual, 19 ans, avait décroché de l école Remis sur les rails En arrivant ici, j ai été bien accueilli. Mais c est difficile de trouver un logement décent quand on est ouvrier avec quatre enfants! AUGUSTIN-ARTHUR ESSAMA, CLICHY-SOUS-BOIS (93) Walid prépare les poteaux caténaires de la ligne à grande vitesse Est européenne sur la base ferroviaire d Ocquerre. La fin de la galère. SOPHIE CHIVET/AGENCE VU SOPHIE CHIVET/AGENCE VU Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des Invalides, 75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85. journal@iledefrance.fr Directeur de la publication : Jean- Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Hervé Marchal. Comité éditorial : Jean-Michel Thornary, Sophie Mougard, Patricia Blanchard-Bouvelot, Hervé Marchal, Xavier Panon. Directeur de la rédaction : Xavier Panon. Secrétaire générale de rédaction : Isabelle Chouffet. Ont collaboré à ce numéro : Caroline Coq-Chodorge, Pascale Éliabel, Frédéric Lombard, Claude-Marie Vadrot, Alain Le Pors, Saïd Taki, Julie Védie. Photo de couverture : Sophie Chivet/Agence Vu. Conception : Rampazzo et Associés. Réalisation : Citizen Press/Franck Widling. Impression : Île-de-France est édité à 4700000 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Groupe Lenglet, Paris, Caudry. ISSN en cours. Dépôt légal à parution. À 17 ans, Walid a dû quitter l école à la suite d un accident malheureux. Deux ans plus tard, il obtient un premier emploi sur le chantier du TGV Est. LA FERTÉ-SOUS-JOUARRE h «Vous voyez les isolateurs en haut et là, où passent les câbles?» Walid Lahoual, 19 ans, explique, avec une fierté contenue, comment il prépare «ses» poteaux, les poteaux caténaires qui jalonnent la ligne à grande vitesse Est européenne et disparaissent au loin, à travers les champs de Seine-et-Marne. S il travaille actuellement à une heure de route, près de Reims, c est ici, sur la base ferroviaire d Ocquerre qu il a débuté, voici un an, avec plusieurs copains de son quartier du square Montmirail, à La Ferté-sous- Jouarre. Une semaine de formation, et puis 32 poteaux à préparer chaque jour : percer, passer les câbles, ne pas se tromper sur les tailles et les pièces «Pas trop dur», affirme le jeune homme, plutôt content d avoir trouvé ce travail après de longs mois de galère. De l intérim à l emploi À 17 ans, sa vie d écolier bascule à la suite d un coup de ciseau malheureux qui lui sectionne un nerf de la main. Il doit lâcher l atelier de son BEP productique-mécanique, et ne trouve de place ni en BEP vente ni en CAP ni pour un stage, même gratuit. Il cherche alors à travailler, passe son permis de conduire, mais personne ne veut de lui : «Sans diplôme, c est normal», dit-il. Il réussit finalement à s inscrire dans une société d intérim et se retrouve sur ce chantier du TGV : «Ça me plaît beaucoup, j apprends des choses nouvelles tous les jours. À la fin du chantier, en juin, ils prendront les meilleurs. J espère» Chef d équipe, un jour? Walid sourit, il aimerait bien. «En tout cas, grâce à ce premier travail, la suite sera plus facile.» XAVIER PANON

SOPHIE CHIVET/AGENCE VU SOPHIE CHIVET/AGENCE VU 81 % des chefs d entreprise sont satisfaits d'être ici. Ils jugent complexes les cinquante-deux dispositifs d aides. Je n envisage pas de faire ma vie ailleurs qu en Île-de-France! Quand je partirai de chez mes parents, j irai à Antony. CLAUDIA SAINT-LÉGER, THIAIS (94) EN CHIFFRES FOCUS C est la 16 % hausse du trafic fluvial pour le port autonome de Paris où transitent 7 millions de passagers. PORTRAIT Agnès Rortais, docteur en biodiversité L avenir dans les abeilles Agnès Rortais, spécialiste du comportement des insectes, participe à une grande étude sur la biodiversité en Île-de-France, qui devra aider la région à faire avancer le développement durable. RECHERCHE h Agnès Rortais est une chercheuse qui aime mettre le nez dehors. Cette biologiste de formation a bien vite quitté son Vesoul natal pour courir les terrains d étude du comportement animal : le macaque au Japon, puis la punaise en France, avant de consacrer une thèse aux scarabées en Australie. À 37 ans, elle est aujourd hui entomologiste, c'est-à-dire spécialiste des insectes : «des animaux mal connus alors qu ils représentent une bonne majorité de la diversité des espèces et sont essentiels au maintien des milieux naturels.» Francilienne depuis 2002, elle travaille sur les abeilles au laboratoire Populations, génétique et évolution (PGE) du CNRS à Gif-sur-Yvette. Au sein d une équipe de sept chercheurs, 73 % des services informatiques sont dans la région. Ils atteignent 85 % pour les grands groupes, 40 % pour les PME. elle a disséqué et broyé des milliers d abeilles des quatre coins de la France pour analyser leurs gènes et déterminer les différentes espèces qui butinent dans nos contrées, pour l'essentiel des abeilles noires. Cette mission presque terminée, Agnès Rortais s attelle déjà à la prochaine. Elle a obtenu de la Région une allocation doctorale de recherche pour participer à une grande étude sur la biodiversité en Île-de- France, pilotée par le forum Fragile qui regroupe, entre autres, le CNRS, le laboratoire C3ED de l université de Saint-Quentin-en-Yvelines et le Muséum d histoire naturelle. L occasion d ausculter la santé des insectes franciliens, comme la fourmi, et bien sûr l abeille : «L abeille est porteuse d un message sur notre environnement : très sensible à la pollution, elle nous aidera à en déterminer l impact. Et le pollen qu elle butine dit beaucoup sur la biodiversité végétale.» L avenir de l Île-de-France dans les abeilles, c est pour 2009. CAROLINE COQ-CHODORGE Pour Agnès Rortais, l abeille est porteuse d un message sur notre environnement. SOPHIE CHIVET/AGENCE VU Dans mon quartier, transports et commerces sont à proximité. Le vrai problème à Paris, ce sont les logements trop chers! NADER KERDAOUI, PARIS (XVIII E ) L Île-de-France est la première d Europe en démographie, production et innovation. Son PIB progresse moins vite que celui de Londres ou de Madrid. H (75) PARIS Les singes du nouveau zoo de Vincennes feront la grimace en 2008! Le site doit être entièrement rénové à hauteur de 130 millions d euros! (77) BARBIZON Unique et moins chère, l'entrée du musée : 3 euros en tarif réduit! Les quatre autres musées départementaux affichent le même prix d entrée. (78) SAINT- QUENTIN- EN-YVELINES Adieu pigeons et obscurité! La partie souterraine de la gare routière fait peau neuve. Fin des travaux prévue au début de l été. (93) DRANCY- LE BOURGET Ouverture du chantier de la médiathèque intercommunale. Les 4 000 m 2 abritant livres et DVD sur quatre étages ouvriront début 2007. BERTRAND DESPREZ/AGENCE VU DAVID SAUVEUR/AGENCE VU P. E. WECK TEMPS FORTS EN VUE 3 GENNEVILLIERS 92 75 PARIS 94 THIAIS GIF-SUR-YVETTE Un lycée ultramoderne à Gennevilliers Atteindre 100 000 apprentis d ici à 2010 91 Le nouveau lycée Galilée de Gennevilliers surprend par son architecture élégante et futuriste. Les 900 élèves en chimie et plasturgie disposent de laboratoires et d équipements ultramodernes, dans un établissement qui s étend sur 3,5 hectares. Galilée forme les élèves depuis le CAP jusqu'au BTS, et à la licence professionnelle. Les baccalauréats scientifiques, et économique et social y sont aussi représentés. Un coup de pouce aux meilleurs bacheliers Ils sont 273 issus de milieux modestes à avoir obtenu la mention très bien au baccalauréat. La Région leur offre un coup de pouce : une bourse de 2 600 euros, reconductible pendant quatre ans, pour les récompenser de leurs efforts et les encourager à poursuivre des études supérieures en Île-de-France. Cette année, 55 % des lauréats ont intégré des classes préparatoires aux grandes écoles. Développer l'apprentissage pour atteindre 100 000 contrats dans les cinq ans : Jean- Paul Huchon, pour la Région, et Jean-Louis Borloo, au nom de l État, qui ont signé ce contrat d objectifs et de moyens, y consacrent 400 millions d euros chacun. Journées portes ouvertes CFA en mars. Téléphone : 0810 181 818. Avis du Cesr : www. cesr-iledefrance.fr

DENIS DARZACQ/AGENCE VU DENIS DARZACQ/AGENCE VU DENIS DARZACQ/AGENCE VU 4 FACE-À-FACE JEAN-PAUL HUCHON Nous aidons les villes en difficulté h Marie Ferrini, documentaliste. h Michel Hezard, conducteur de travaux. FAITS ET GESTES «Faciliter l accession à la propriété» Choisis par l institut CSA, Marie Ferrini, 28 ans, documentaliste à Paris (XX e ), et Michel Hezard, 45 ans, deux enfants, conducteur de travaux à Clamart (92), ont rencontré Jean-Paul Huchon, président du conseil régional. Après une question sur les compétences de la Région, ils ont évoqué le logement. MARIE FERRINI : Pouvez-vous agir directement sur le logement? JEAN-PAUL HUCHON : Nous finançons des réhabilitations d immeubles et des programmes de constructions, avec une priorité au logement social. Nous mettons des conditions à nos aides : là où il n y a pas 20 % de logements sociaux, nous aidons les programmes qui, sur quatre logements, en prévoient trois en secteur social. Nous consacrons cette année 200 millions d euros au logement. MARIE FERRINI : Vous soutenez aussi les villes qui ne respectent pas la loi? JEAN-PAUL HUCHON : Nous aidons les villes à réaliser les 20 %, mais nous sommes équitables en n imposant rien à celles qui sont déjà au-delà des 40 % de logements sociaux. MICHEL HEZARD : J ai acheté une maison grâce à un prêt intéressant. Mais comment font les autres? JEAN-PAUL HUCHON : Nous souhaitons faciliter cette année l accession à la propriété avec une idée : la création d un prêt à taux zéro qui s ajouterait aux autres prêts et permettrait à des personnes, dans certaines limites de revenus, d accéder à la propriété. Un tel dispositif est coûteux et complexe. Nous allons y travailler. MARIE FERRINI : À propos des événements du mois de novembre dans les banlieues, avez-vous pris des initiatives? JEAN-PAUL HUCHON : Nous avons débloqué dans l urgence 22 millions d euros pour reconstruire des bâtiments publics et aider les gens dont les voitures ont brûlé. Cela, c est de la réparation. Nous aidons aussi les villes et les départements en difficulté et qui en ont le plus besoin. Cela va du soutien aux associations aux prolongements de lignes de métro vers certains quartiers. MARIE FERRINI : Je trouve que les infrastructures de transports sont mal adaptées aux handicapés. JEAN-PAUL HUCHON : Pour les bus, nous finançons le programme RATP pour les rendre accessibles. Pour les gares, 200 sont déjà accessibles et on en prévoit une trentaine d autres cette année. MARIE FERRINI : Encore faut-il que les ascenseurs fonctionnent! JEAN-PAUL HUCHON : C est vrai. C est aux sociétés de transports de les entretenir. Une autre difficulté concerne les trains dans lesquels les handicapés ne peuvent pas monter. Nous cherchons un système fiable. Nous venons aussi d installer le conseil des handicapés qui fera des propositions pour améliorer leur vie quotidienne. LES NOUVEAUTÉS ET LES PRIORITÉS DU CONSEIL RÉGIONAL EN 2006 Le budget atteint 3,67 milliards d euros Transports, constructions scolaires, logements, emplois et formations, environnement. Le budget 2006 du conseil régional veut traduire ces cinq priorités, et réduire les inégalités sociales et territoriales. DÉCENTRALISATION h Le budget s élève à 3,67 milliards d euros, en augmentation de 385 millions par rapport à 2005, soit une hausse de 11,7 %. Il porte la marque d une année capitale pour la Région, première année de plein effet de la décentralisation. La Région devient une collectivité de plein exercice. Pour la première fois, les dépenses de fonctionnement sont majoritaires. À 1,94 milliard d euros, elles atteignent 51,9 % des dépenses totales contre 43,7 % en 2005. Cette montée en puissance s opère dans un contexte économique difficile : croissance médiocre, perte d autonomie fiscale, compensations insuffisantes des coûts de la décentralisation, désengagement de l État. Les charges directement liées à la décentralisation, évaluées à 739 millions d euros, s accroissent de plus de 90 % : entrée au Stif, transfert des personnels TOS et des formations sanitaires et sociales. Pour autant les autres interventions en fonctionnement ne sont pas négligées. Elles progressent de 8,3 %. L investissement représente 1,76 milliard d euros, soit 48,1 % du total du budget. La légère diminution par rapport à 2005 (- 4,6 %) s explique de deux façons : les retards constatés dans la mise en œuvre du contrat de plan du fait des gels de crédits opérés par l État et la livraison de chantiers qui mobilisent moins de crédits de paiement. Les autorisations de programme en faveur de nouveaux projets sont en croissance forte, atteignant 1,94 milliard d euros. Impôts : hausse de 28,3 % La stratégie financière de la Région vise à ménager l avenir en augmentant ses ressources propres et en préservant sa capacité d endettement. Le budget, financé par les recettes permanentes et l emprunt, a été construit sur la base d une hausse de la fiscalité de 28,3 %. Elle est répartie entre la taxe foncière, la taxe professionnelle pour les entreprises et la taxe sur les cartes grises. Ce budget permettra de financer notamment l augmentation des charges de fonctionnement du Stif liées aux nouveaux projets de développement des transports. Pour les particuliers, l augmentation de 18,7 % de la taxe foncière concerne 3,4 millions de ménages propriétaires de leur logement. Globalement, les taux d imposition directs régionaux seront de moitié inférieurs à ceux des autres régions. www.iledefrance.fr/budget TRANSPORTS, LYCÉES, LOGEMENT, EMPLOI, ENVIRONNEMENT Les nouveautés du budget h POUR LES TRANSPORTS, 2006 sera une année charnière : entrée au Stif, le Syndicat des transports d Île-de-France, mises en service du tramway des maréchaux, du TVM Rungis-Croix de Berny et de la ligne tram-train des Coquetiers Aulnay-Bondy, ouverture de 11 nouveaux chantiers. Autres nouveautés : élargissement de l offre de transports dans le métro et les bus (réseau Mobilien et Transilien), développement de l accessibilité, limitation des hausses tarifaires, mise en place d une tarification sociale, renforcement de la sécurité. h LES LYCÉES : deux seront construits cette année et un plan de rénovation concernera 163 établissements. h LE LOGEMENT : cette année marquera «l an 1» de la nouvelle politique régionale (lire notre dossier pages 7 à 10). h EMPLOI ET FORMATION : lancement du plan régional de formations, mise en œuvre du contrat d objectifs de 100 000 apprentis, dispositifs d insertion et nouveaux emplois-tremplin. Mobilisée pour les pôles de compétitivité et pour le soutien à la création d entreprises, la Région joue le rôle de chef d orchestre du développement économique. h ENVIRONNEMENT : élaboration du plan régional de gestion des déchets, création de deux parcs naturels régionaux, des premières réserves naturelles régionales et de l Observatoire de la biodiversité, lancement de l association Bruitparif. Des initiatives marquantes vont concerner la culture, le sport, la recherche, le développement de l économie sociale et solidaire, la politique de la ville, l aménagement du territoire et la démocratie régionale.

ASSOCIATION POUR LE DROIT À L INITIATIVE ÉCONOMIQUE (ADIE) Baïla Sy, le 5000 e créateur aidé par l Adie Baïla Sy décore des vêtements et conçoit des jeux de société. Il est soutenu par l Association pour le droit à l initiative économique (Adie), fondée en 1988 par Maria Nowak pour aider chômeurs et RMistes à créer leurs microentreprises. MICROCRÉDIT h «Être le 5000 e créateur? C est un symbole et un encouragement.» Du haut de ses 29 ans, Baïla Sy a le sourire en ce jour de fête de l association qui lui a accordé un prêt de 4 000 euros en août. Mais la confiance n a pas toujours été là. «Depuis des années, je mène un combat difficile», confie simplement le jeune homme de Champigny-sur- Marne. Après son bac pro en maintenance électrique, le service militaire et un emploi de médiateur social, il se retrouve au chômage. L envie de s en sortir, un petit goût pour les textiles et les teintures africaines, et Baïla se lance dans les tee-shirts et chemises brodés ou sérigraphiés. Il met à profit ses contacts associatifs pour diffuser sa propre marque intitulée «Qori», comme les coquillages qui servaient de monnaie en Afrique. Il mise aussi sur quelques jeunes footballeurs pour s assurer un sponsoring gratuit. Et, à côté du textile, il développe sa passion, la création de jeux de société liés au sport. Il doit en concevoir un pour la 40 e édition des jeux du Val-de-Marne. Par ses conseils et son prêt, l Adie lui a témoigné sa confiance, comme elle l a fait pour 900 Franciliens. Maria Nowak estime que 60 000 personnes en situation difficile pourraient ainsi créer leur microentreprise. La Région, qui a accordé près de 1 million d euros à l Adie depuis 2000, a promis d accentuer son soutien à ces porteurs d espoir. Baïla Sy réalise des sérigraphies Baïla sur des Sy tee-shirts réalise des et sérigraphies des chemises. BERTRAND DESPREZ/AGENCE VU FAITS ET GESTES 5 AGENDA JUSQU AU 5 MARS Salon de l agriculture, à Paris. Expo Porte de Versailles. 8 MARS Journée de la femme. DU 14 AU 17 MARS Salon de l immobilier Mipim à Cannes. Sous le label «Paris Région», les acteurs franciliens participent à ce salon sous la coordination de l Agence régionale de développement. DU 17 AU 22 MARS Salon du livre sur le thème de la francophonie. 24 MARS Conférence régionale de l emploi et de la formation des métiers territoriaux. Hôtel de Ville de Paris. DU 28 MARS AU 6 AVRIL Cinquante centres de formation des apprentis (CFA) participent à Pub sur scène, à la Cigale, Paris. 29 MARS Convention d affaires sur le développement durable et solidaire. Hémicycle du conseil régional. 92 75 PARIS CLAMART 94 CHAMPIGNY-SUR-MARNE CAMPAGNE D INFORMATION DU 13 AU 19 MARS Santé mentale et citoyenneté SENSIBILISATION h Comment faire pour que les personnes atteintes de maladies mentales se sentent citoyennes à part entière? C est la question qui réunit spécialistes et familles pour la Semaine d information sur la santé mentale entre le 13 et le 19 mars, avec pour thème cette année : la santé mentale dans la cité. Les malades souffrant de troubles psychiques représentent 1 % de la population francilienne. La Région s engage et fait campagne pour faciliter la vie de ces personnes au quotidien, avec plusieurs pistes de travail : accès aux transports, au logement Information sur www.unafam.org La campagne d affichage pour la Semaine d information sur les maladies mentales. BAROMÈTRE CE QUE PENSENT LES FRANCILIENS Le bonheur de vivre en Île-de-France Actuellement, êtes-vous heureux ou pas de vivre en Île-de-France? Le climat économique Diriez-vous qu en ce moment, l activité économique en Île-de-France est Les relations entre les gens Là où vous vivez en Île-de-France, est-ce que les relations entre les gens entre sont les gens sont Le logement Actuellement, À votre avis, aujourd hui, là où vous vivez en trouve-t-on Ile-de-France, un logement diriez-vous que en Île-de-France les inégalités sociales sont L environnement En Êtes-vous Ile-de-France, très satisfait, pensez-vous plutôt satisfait, qu un plutôt jeune insatisfait puisse ou trouver très insatisfait un de premier la qualité emploi de l environnement? Très heureux Assez heureux Pas vraiment heureux Pas du tout heureux (Ne se prononcent pas) Très dynamique Assez dynamique Pas vraiment dynamique Pas du tout dynamique (Ne se prononcent pas) Très bonnes Plutôt bonnes Plutôt mauvaises Très mauvaises (Ne se prononcent pas) Très facilement Plutôt facilement Plutôt difficilement Très difficilement (Ne se prononcent pas) Très satisfait Plutôt satisfait Plutôt insatisfait Très insatisfait (Ne se prononcent pas) 29 % 55 % 11 % 4 % 1 % 6 % 52 % 32 % 7 % 3 % 16 % 67 % 11 % 3 % 3 % 1 % 9 % 41 % 46 % 3 % 6 % 50 % 32 % 10 % 2 % Inquiets pour le logement Retrouvez dans chaque numéro le baromètre des Franciliens, réalisé pour le magazine Île-de-France. Cette nouvelle vague du baromètre des Franciliens souligne, tout comme la précédente, la forte satisfaction des habitants d Île-de-France de vivre dans leur région. Plusieurs indicateurs convergent vers ce constat. 84 % des Franciliens se déclarent «heureux» de vivre dans leur région. Ce score élevé révèle la constance du sentiment puisqu en septembre et octobre 2005 ils étaient respectivement 84 % et 82 % à aller dans ce sens. Les Franciliens expriment également une forte satisfaction à l égard de la qualité de vie dans la région : 83 % jugent «positives» leurs relations avec les gens là où ils vivent et une majorité d entre eux (56 %) sont satisfaits de la qualité de l environnement. Ce dernier point est très accentué dans les communes de moins de 20 000 habitants (64 %). Enfin, le climat économique est qualifié de «dynamique» par 58 % des interviewés. La question du logement en Île-de-France est perçue par la population comme un véritable problème : une très large majorité (87 %) des Franciliens estiment qu il est difficile de trouver aujourd hui un logement dans la région et un sur deux très difficile, contre seulement 10 % qui considèrent la démarche plutôt facile. Les plus pessimistes sur le sujet sont les catégories sociales les plus modestes telles que les ouvriers (94 %). FRANÇOIS MIQUET-MARTY, DIRECTEUR DES ÉTUDES POLITIQUES, INSTITUT LH2 (LOUIS-HARRIS). SONDAGE RÉALISÉ PAR TÉLÉPHONE POUR LE JOURNAL ÎLE-DE-FRANCE DU 23 DÉCEMBRE AU 14 JANVIER 2006 PAR L INSTITUT LH2 SUR UN ÉCHANTILLON DE 767 PERSONNES, REPRÉSENTATIF DE LA POPULATION FRANÇAISE ÂGÉE DE 18 ANS ET PLUS, SELON LA MÉTHODE DES QUOTAS.

6 FAITS ET GESTES EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL BALISES 11 362 000 personnes habitent en Île-de-France, selon le dernier recensement de l Insee, soit 400 000 de plus qu en 1999. Le taux de fécondité Les nouveaux chèques culture Depuis le mois de janvier, apprentis et lycéens franciliens peuvent commander des chéquiers culture. Pour 15 euros, ces derniers donnent accès à des entrées gratuites et à des réductions. Rendez-vous sur le www. iledefrance.fr/chequeculture ou au 01 41 850 890. y est de 2,04 enfants par femme (contre 1,94 enfant par femme au niveau national) : l Îlede-France est la région où l on fait le plus de bébés. Les cent quarante membres du Conseil régional des jeunes (CRJ) sont entrés dans le vif du sujet. Deux préoccupations ressortent de la dizaine de dossiers discutés : les transports et le logement. EN DISCUSSION h Parmi les réflexions susceptibles de toucher la jeunesse francilienne, et qui, à ce stade, doivent encore être soumises au conseil régional, celle de la commission Transports et Environnement porte sur le dézonage de la carte Imagine R pour le vendredi soir. Cette idée permettrait aux jeunes abonnés de voyager librement sur l ensemble du réseau de transports, quel que soit le nombre de zones de leur abonnement. «Les animations culturelles ont très souvent lieu le vendredi soir et impliquent des déplacements dans le sens banlieue-paris», explique Lydie Morin, présidente de la commission Transports et Environnement du CRJ. Actuellement, une subvention de la Région permet déjà ce dézonage les samedis, dimanches et jours fériés, ainsi que pendant les vacances scolaires. Une étude de faisabilité est en cours pour le vendredi soir. Faciliter l accès au logement Autre piste : l instauration d un dispositif facilitant l accès des jeunes au logement. Un organisme régional se porterait garant pendant les trois ans de la durée de bail et avancerait immédiatement la caution que le jeune locataire rembourserait petit à petit. «Les garanties demandées par les bailleurs privés sont vraiment trop difficiles à réunir pour les jeunes, commente Salim Saifi qui préside la commission Logement du CRJ. Ce dispositif permettrait d équilibrer le rapport de forces avec les agences immobilières qui imposent leurs conditions.» www.iledefrance.fr/crj JULIE VÉDIE 2 144 700 personnes vivent dans Paris intramuros, soit 19 400 habitants de plus qu en 1999 (+ 0,9 %). La population des villes de la petite couronne augmente aussi, surtout en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne et les Hauts-de- Seine : + 17,3 % à Issy-les Moulineaux. CONSEIL RÉGIONAL DES JEUNES Logement, transports Les idées des jeunes conseillers OLIVIER COULANGE/AGENCE VU OLIVIER COULANGE/AGENCE VU h Claire Bonnefoi, Melun (77) «J aimerais louer un appartement. Mais réunir une caution, c est impossible quand on est étudiant! Quant à la carte Imagine R, l idée du dézonage n est pas mal, mais ça ne change rien pour moi : je paie de toute façon pour sept zones!» Romain Coissard, Villeneuve-Saint- Georges (94) «Aider les jeunes à se loger, bonne idée. Quand j ai cherché un appartement à Paris, mon père fonctionnaire et ma mère sans emploi devaient se porter garants, mais ça ne suffisait pas!» h Charline Lemou, Colombes (92) «Je vais souvent passer le weekend chez des copines qui habitent plus loin que moi. Alors, si la carte Imagine R est dézonée dès le vendredi soir, je partirai plus tôt en week-end!» h OLIVIER COULANGE/AGENCE VU PHILIPPE DUMAS H (75) PARIS Allez la formation Handisport! Pour former les profs de sport qui veulent travailler avec les personnes handicapées, un centre de 500 m 2 sera construit dans le XX e. (77) SÉNART Après Mickey et Astérix, voici les poissons! Le grand aquarium de Sénart, troisième pôle de loisirs francilien, devrait ouvrir ses portes en septembre 2009. (92) COURBEVOIE Premier servi à la future cité des loisirs : le gymnase ouvre en mars. La fête suivra avec une salle de spectacles de 1 200 places. (94) VILLIERS- SUR-MARNE Escale pour les jeunes en déshérence! L espace socioculturel et d aide à l emploi proposera ses services dès le mois d avril : santé, formation, loisirs (95) FRANCONVILLE Les trains dessus, les voitures dessous : deux souterrains vont remplacer les passages à niveau situés en plein centre-ville. Télé et radio franciliennes France 3 Île-de-France centre a installé son premier bureau décentralisé à Melun, avec l aide de la Région, pour couvrir la Seine-et-Marne et le sud de l Essonne. Un autre bureau sera ouvert fin 2006 à Cergy. Radio France a aussi lancé France Bleu Île-de-France. C EST LANCÉ Création du Conseil des citoyens handicapés Un pavé dans la mare de l indifférence : le nouveau Conseil régional consultatif des citoyens et citoyennes handicapés (CRCCH) vient d être installé. Il veut placer les personnes handicapées au cœur de la vie régionale. Unique en France et présidé par Michèle Valladon, il est composé de douze membres d associations, de douze experts et de vingt-quatre élus handicapés. www.iledefrance.fr/handicap/ Lignes prolongées La ligne 4 du métro sera prolongée jusqu à la mairie de Montrouge d ici au mois de mai 2010, soit 12 km de plus. La Région a également voté le prolongement de la ligne 12, qui ira jusqu à la mairie d Aubervilliers à l horizon 2010, avec trois stations supplémentaires. Côté tramway, le T2 dépassera Issy-les-Moulineaux pour aller jusqu à la Porte de Versailles en juin 2009. Enfin, le bus 304, qui traverse Nanterre, roule désormais jusqu à 2 heures du matin. Guérir les maladies du cerveau L Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), en partie financé par la Région à hauteur de 15 millions d euros sur 60, représente un espoir pour les malades atteints d Alzheimer, de Parkinson, de sclérose en plaques ou autres pathologies du système nerveux (photo). Pôle d excellence scientifique unique au monde, il permettra à 900 chercheurs du monde entier, regroupés dans un nouveau bâtiment de 22 000 m 2, au cœur de l hôpital de la Pitié-Salpêtrière, de concentrer leurs efforts de recherche fondamentale mais aussi clinique. Ouvert en 2009, l ICM, qui fonctionnera en partenariat public-privé, accueillera, dès cette année, sous son propre label, plusieurs équipes de recherche. P. E. WECK DENIS DARZACQ/AGENCE VU

À LA UNE 7 SOPHIE CHIVET/AGENCE VU Pour enrayer la crise du logement, le programme régional privilégie l habitat social. 82 % des logements subventionnés par la Région relèveront de ce programme social. 120 000 constructions, 120 000 réhabilitations La Région relance le logement social Le jugement des Franciliens est sans appel. Dans notre sondage LH2 (Louis Harris) présenté en page 5, ils sont 87 % à juger très difficile ou difficile l accès au logement. Les demandeurs sont d autant plus nombreux que la construction est en panne. La Région lance un plan d'un montant de 200 millions d'euros en 2006. URBANISME h «Je suis à Paris depuis cinq ans. Seul, sans famille à charge, j ai pourtant dû passer d un logement correct, place de la République, à un appartement beaucoup moins décent, Porte de Clignancourt», constate Nader K. «Heureusement qu un ami qui travaille dans une agence immobilière m a aidé à trouver un petit F3 à 800 euros par mois pour installer ma famille de quatre enfants, sinon avec mon salaire d ouvrier, je ne sais pas comment j aurais fait», confie Augustin-Arthur Essama, 42 ans, domicilié à Clichy-sous-Bois. La crise du logement touche ainsi des millions de Franciliens. Elle constitue, dans tous les sondages, leur principal motif d insatisfaction. La Fondation Abbé-Pierre dénonce la situation extrême des personnes contraintes de louer un habitat indigne à des marchands de sommeil. Si tous ne sont pas touchés avec la même gravité, bien d autres habitants éprouvent eux aussi des difficultés. On compte plus de 350 000 demandeurs de logements sociaux en attente, alors qu en raison du chômage et d une insuffisance croissante de revenus près de 3 millions de ménages sont éligibles à un logement social ou très social. La flambée des prix et des loyers a bloqué ce qu on appelle la «chaîne du logement». Si l on pouvait auparavant passer d un appartement à un autre, louer puis acheter, ce parcours résidentiel ne fonctionne plus, ce qui conduit certains à chercher un toit en province. Se loger relève donc du parcours d obstacles, comme l explique un récent rapport du Conseil économique et social. On construit beaucoup trop peu pour répondre, notamment, à la hausse de la population ou à la modification de la composition des ménages dont un sur deux divorce. Moins de 400 000 logements ont été réalisés ces dix dernières années quand le schéma directeur de 1994 en avait prévu 530 000! L'édification de

8 À LA UNE LOGEMENT DAVID SAUVEUR/AGENCE VU 10 000 à 15 000 HLM chaque année en Île-de- France est donc loin de satisfaire les besoins. Cette panne de la construction a plusieurs causes. Pénurie et cherté des terrains constructibles? Sans doute, mais Gérard Lacoste, directeur général adjoint de l Iaurif (lire l'interview page 9), observe que la baisse de la construction a été la plus forte au moment où la surface urbanisable avait pourtant été accrue de 50 000 hectares! Le problème, c est que ces terrains n avaient pas été localisés au bon endroit. La demande se porte en fait dans la zone centrale, sur les territoires de proche couronne, bien desservis et susceptibles, pour diverses raisons, de se valoriser. «Les démarches administratives, la rareté des permis de construire, la frilosité de certains élus, les recours qui se multiplient allongent aussi les délais et font monter les prix», note un professionnel. À quoi il faut ajouter des causes financières qui ont affecté les promoteurs privés, les investisseurs institutionnels, puis les bailleurs sociaux conduits à racheter des immeubles et à réhabiliter leur patrimoine plutôt qu à bâtir du neuf. Il faut dire aussi que l outil réglementaire et financier qui avait permis de construire a été À Vitry, 15 hectares de terrains ferroviaires seront consacrés à la construction de logements. cassé. L État n est pas pour rien dans cette situation de blocage. Du coup, et face à une crise du logement qui aggrave les fractures sociales et géographiques, le conseil régional, sans en avoir la compétence directe, a décidé d intervenir. Pour marquer un tournant, il propose moins une politique du logement social qu une «politique sociale du logement». Avec des objectifs chiffrés : 120 000 nouveaux logements sociaux d ici à 2010 et 120 000 réhabilités dans la même période (lire le reportage page 9), 5 000 logements pour les jeunes (lycéens, apprentis et jeunes travailleurs), L'édification de 120 000 nouveaux logements sociaux constitue l une des priorités du plan régional. PLAFOND DE RESSOURCES ANNUELLES POUR UN FOYER DE DEUX PERSONNES : PLAI (prêt locatif aidé d intégration) : 16 075 euros. PLUS (prêt locatif à usage social) : 26 792 euros. PLS (prêt locatif social) : 34 830 euros. 15 000 chambres pour les étudiants et 1 000 chambres construites ou rénovées pour les situations de détresse sociale. Les dispositifs d aides en faveur des logements dits intermédiaires, des loyers maîtrisés et de l accession sociale à la propriété seront examinés dans le courant 2006. Le financement de ce programme global se veut à la hauteur de l ambition affichée : la Région met 200 millions d euros sur la table dès cette année. Solidarité territoriale Sur la base du rapport élaboré par Jean-Luc Laurent, le vice-président (lire l interview page 10), la Région fixe de nouvelles priorités correspondant mieux, à ses yeux, aux besoins des Franciliens. Les logements financés seront, à 82 %, de l'habitat social et très social : 35 % d entre eux relèveront de la catégorie prêt locatif aidé d intégration (PLAI) et 47 % de la catégorie prêt locatif à usage social (PLUS). Ce tournant représente en fait une «rupture» avec la politique de l État qui privilégie la construction de logements intermédiaires de type prêt locatif social (PLS). La relance du logement social par la Région s appuie également sur une volonté de solidarité territoriale, compte tenu du fait que la moitié du parc social se trouve dans 8 % seulement des communes. Pour rendre possible une meilleure répartition des HLM dans les municipalités, les aides seront donc modulées selon une nouvelle clé de distribution : par exemple, les collectivités qui ont construit moins de 20 % de logements sociaux devront, pour bénéficier de financements, réaliser trois logements sociaux (PLUS et PLAI) pour un logement PLS (lire l'encadré ci-dessous). D autres aides sont, par ailleurs, prévues pour que l'habitat social soit synonyme de qualité sur le plan environnemental et de qualité de vie, avec le financement de paraboles collectives et du câblage Internet (lire le reportage page 10). Le plan régional en faveur du logement social implique un nouvel élan global des constructions, y compris privées, et une volonté partagée avec tous les autres acteurs, y compris l État. Il pourra s appuyer sur un outil nouveau, l Établissement public foncier régional, et sur la prise de conscience, plus aiguë après une série de drames, que le logement constitue l une des clés de l avenir de l Île-de-France. XAVIER PANON HLM Égalité territoriale Financement Rééquilibrer la répartition des HLM dans les communes Chaque ville doit proposer au moins 20 % de logements sociaux selon la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain), entrée en application en 2002. Pour inciter les maires à construire davantage de logements sociaux, la Région a fixé de nouvelles clés de répartition pour ses financements. Elle veut ainsi assurer un meilleur équilibre territorial. Dans une ville qui propose moins de 20 % DAVID SAUVEUR/AGENCE VU de logements sociaux, la Région participe au financement d'un logement PLS si la ville prévoit trois logements PLAI/PLUS. Dans une ville offrant entre 20 et 40 % de logements sociaux, la Région finance un logement PLS si la commune prévoit un logement PLUS et un logement PLAI. Enfin, dans une ville qui propose plus de 40 % de logements sociaux, la Région finance un logement PLS sans autres conditions.

DAVID SAUVEUR/AGENCE VU TÉMOIGNAGES Saint-Denis REPORTAGE 276 logements sont concernés Les tours de la cité de la Saussaie réhabilitées Beaucoup d immeubles ont vieilli. La réhabilitation de logements sociaux constitue un volet essentiel de la politique du conseil régional, comme ces tours de la cité de la Saussaie à Saint-Denis en cours de rénovation. Reportage. RÉNOVATION h Après la Tour bleue, c est à la Tour verte de résonner du bruit des travaux, avant qu ils ne commencent dans la Tour rose. Cette réhabilitation, la cité de la Saussaie, à Saint-Denis, l attendait depuis vingt-deux ans. Mois après mois, les locataires ont été conviés à des réunions d information, pour choisir matériaux et couleurs. Un appartement témoin a vu défiler tous ceux qui voulaient se faire une idée. Puis un questionnaire individuel a circulé : chaque locataire a pu choisir les travaux à effectuer dans son logement, en plus de ceux qui étaient systématiques, comme le changement de toutes les fenêtres, la mise aux normes de l électricité et de la plomberie, la rénovation des peintures extérieures À raison de 100 points attribués par logement, il a fallu que chacun fasse ses comptes : changer le meuble évier et sa faïence équivaut à 34 points, refaire le sol des toilettes à 5 points. Chaque locataire a rempli un questionnaire indiquant ses choix, et les travaux ont pu commencer. «Les fenêtres n étaient plus étanches, il y avait des fuites quand il pleuvait», témoigne Mathilde, 18 ans, qui habite un F3 au LOGEMENT À LA UNE 9 5 e étage de la Tour bleue avec sa mère. «Tous les sanitaires ont été changés et ce n était pas du luxe», ajoute Christian, locataire d un F2 au 4 e étage, satisfait du travail des ouvriers. Une journée par corps de métier, c est la formule qui a été retenue pour ne pas importuner les locataires. «Un jour le plâtrier, le lendemain les électriciens, le jour d après les plombiers», explique Bruno Gillet, le chef de chantier, qui précise que fenêtres et baies vitrées ont été remplacées en une seule journée pour chaque logement. Des boîtes aux lettres incrustées Quant aux parties communes, elles sont entièrement repensées : plus de lumière, plus de sécurité avec un digicode supplémentaire, et même l ajout d un local pour les poussettes et les vélos. Dans la Tour bleue, les boîtes aux lettres sont incrustées dans le mur, et l ensemble est entièrement carrelé en gris et bleu. «Les locataires ont choisi de conserver les couleurs qui font l identité de chaque tour», ajoute Bruno Gillet. De l avis général, la réhabilitation était la meilleure solution pour la Saussaie. Sylvie Perra, présidente de l amicale des locataires, habite la Tour rose depuis vingt et un ans et y a élevé ses quatre enfants. «Il y a toujours des râleurs : ceux qui trouvent que ça ne sert à rien, que ça fait trop augmenter les loyers Mais ces travaux s imposaient!», affirme-t-elle, balayant des yeux sa cité, qui, d ici à la fin de l été, aura pris un sacré coup de jeune. JULIE VÉDIE Même les parties communes des trois tours de la Saussaie, qui datent de 1972, sont refaites. REPÈRES 5 166 000 logements sont recensés en Île-de-France, dont 323 000 sont vacants. On compte 46 % de propriétaires, près de 23 % de locataires HLM, 25 % de locataires hors HLM et près de 5 % de personnes logées gratuitement. 1153 000 logements sociaux hébergent 3 millions de personnes, soit un quart de la population. La moitié des HLM se trouvent sur 8,5 % des communes franciliennes. 20 % de demandes supplémentaires de logements sociaux en dix ans. Ils sont 340000 demandeurs en attente. La durée moyenne pour avoir satisfaction est d au moins trois ans. 104 000 demandeurs de logements sociaux vivent à Paris, dont 40 % de personnes seules et 21 % de familles monoparentales. 21 % d augmentation du nombre des ménages à bas revenus. Un ménage sur deux dispose d un revenu équivalant à 1,5 smic pour un couple avec un enfant. 26 % des ménages franciliens comptent parmi les plus démunis. 34 % des programmes de logements sociaux récents sont réalisés en maisons individuelles, autant que dans le secteur privé. 108 millions d euros : c est le coût des nuitées d hôtel prises en charge en 2004 par la collectivité pour les défavorisés. 32,2 % des logements ont été achetés par les cadres en 2004, contre 21 % en 2000. Acheteurs ouvriers et employés sont passés de 40 % à 34 %. DENIS DARZACQ/AGENCE VU EXPERTISE Urbanisme CONSTRUCTION Créer une machine à construire NOM GÉRARD LACOSTE PROFESSION DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DE L IAURIF* h La relance de la construction de logements est indispensable pour répondre à l accroissement de la demande, à l augmentation régulière du nombre d habitants et de ménages. Malgré cette forte demande, la construction est en panne, ce qui accentue la flambée des prix et des loyers. Du coup, dans le budget des ménages, la charge du logement augmente. Beaucoup se retournent vers le logement locatif social ou très social, et la rotation dans le parc HLM se ralentit. h Certains expliquent la pénurie de logements sociaux par le manque de terrains et leur cherté, ainsi que par le peu de volonté des maires. Pourtant, le schéma directeur de la Région Îlede-France (Sdrif) de 1994 avait ouvert de nouveaux terrains à l urbanisation, mais ils étaient mal localisés, trop loin de la zone centrale où les gens veulent désormais être logés. h Le plan du conseil régional pour relancer le logement social est volontariste. Il est «jouable» à la condition que cet effort s inscrive dans une reprise globale de la construction. Cela suppose une action coordonnée des pouvoirs publics. Il faut créer une «nouvelle machine à construire», adaptée à la répartition actuelle des pouvoirs et permettant de redonner cohérence à l action publique. Une convergence entre l État et la Région sur leurs programmations de logements sociaux est aussi nécessaire. La création de l Établissement public foncier régional et le futur Sdrif donnent des raisons d espérer s ils favorisent, dans la zone dense, une meilleure utilisation de l espace constructible. * Institut d aménagement et d urbanisme de la Région Île-de-France.

10 À LA UNE LOGEMENT SAVOIR + BERTRAND DESPREZ/AGENCE VU INTERVIEW TROIS QUESTIONS À JEAN-LUC LAURENT «Un programme de 200 millions d'euros» NOM JEAN-LUC LAURENT PROFESSION VICE-PRÉSIDENT, CHARGÉ DU LOGEMENT ET DE L ACTION FONCIÈRE, MAIRE DU KREMLIN-BICÊTRE (VAL-DE-MARNE) «Le logement, que nous voulons de qualité, est à nos yeux une grande cause régionale.» IDF : Que compte faire le conseil régional pour aider les Franciliens à se loger? J.-L. LAURENT : La crise du logement est la plus grave que l'on ait connue depuis l hiver 1954 et le fameux appel de l abbé Pierre. Nous lançons donc une politique volontariste de construction de logements sociaux, très sociaux, intermédiaires et d accession sociale à la propriété. Nous consacrons à ce programme 200 millions d euros en 2006. Cette politique sociale du logement veut répondre aux besoins des Franciliens, en fonction de leurs ressources, et les aider dans leurs parcours résidentiels. Nos objectifs? Créer, d ici à 2010, 120 000 logements sociaux, en réhabiliter 120 000, construire 5 000 logements sociaux pour les jeunes travailleurs, apprentis et lycéens et 15 000 chambres pour les étudiants, développer l hôtellerie sociale en construisant ou en rénovant 1 000 chambres pour les personnes en détresse. Outre l égalité entre citoyens, nous visons aussi l égalité territoriale en conditionnant nos aides à une juste répartition des logements sociaux. IDF : Mais comment ce qui n a pas été possible auparavant le serait-il désormais? J.-L. LAURENT : Nous avons une difficulté : l État, qui a la responsabilité d assurer le droit au logement, met moins d argent que la Région et les collectivités locales pour la construction et la rénovation. Par ailleurs, les citoyens et les élus se rendent compte qu il faut davantage de solidarité et d égalité territoriale. Nos nouveaux dispositifs d aides ont été concertés avec tous les acteurs du logement et correspondent aux attentes des Franciliens. Pour répondre aux besoins, il faut 60 000 nouveauxlogements sociaux privés par an. Pour ces raisons, notre politique sera incitative, partenariale et autonome vis-à-vis de l État. Et l agence foncière régionale, qui sera créée cette année, permettra l achat de terrains pour la construction de logements diversifiés en priorité. Bien sûr, pour bâtir l égalité, être efficace et pallier l émiettement des acteurs publics, la Région aurait préféré être reconnue comme l autorité organisatrice du logement. Cela n est pas le cas, mais le bon sens prévaudra un jour! Et d ici là, elle agit. IDF : La construction de logements sociaux est-elle compatible avec le souci de qualité? J.-L. LAURENT : Oui, d ailleurs les bailleurs sociaux sont souvent à la pointe de l innovation pour le développement durable et les économies d énergie, avec un effet positif sur les quittances des locataires. Le label de haute qualité environnementale (HQE) s imposera progressivement à partir du 1 er janvier 2008 pour les logements neufs et les réhabilitations. Les logements seront aussi adaptés aux personnes handicapées, et nous financerons des paraboles collectives, des locaux à vélos, l accès à l Internet haut débit. Vous le voyez, le logement, que nous voulons de qualité, est à nos yeux une grande cause régionale. S INFORMER - Aides et actions en faveur du logement sur www.iledefrance.fr, rubrique «Ville/habitat». Informations pratiques sur le logement social : - À Paris : www.paris.fr, thème «Solidarité», puis rubrique «Logement et hébergement». - Dans les départements : agences départementales pour l information sur le logement (Adil) : www. adil75.org, www.adil77. org, www.adil.org/91, www.adil92.org, www. adil93.org, www.adil94. org, www.adil95.org - Connaître l'indice des loyers : www.logement. gouv.fr/ CHERCHER Demande auprès des organismes HLM : - l Union nationale pour l habitat recense les logements département par département : www. union-habitat.org - l Association des organismes HLM d Îlede-France les recense commune par commune : www.aorif.org ou 15, rue de Chateaubriand, 75008 Paris. LOGEMENT D'URGENCE La Fondation Abbé-Pierre tient une permanence d information et d aide. Espace Solidarité Habitat, 78/80, rue de La Réunion, Paris XX e. Renseignements au 01 44 64 04 40. POUR LES ÉTUDIANTS - Toutes les infos sur www.cnous.fr. Le site national des crous donne les coordonnées des crous académie par académie. - Logements de la Cité internationale universitaire de Paris : www.ciup.fr POUR LES 18-25 ANS QUI TRAVAILLENT L Association pour le logement des jeunes travailleurs propose des petits meublés dans toute la région : www.aljt.com PARTICIPER À LA CRÉATION DE LOGEMENTS ET TROUVER UN EMPLOI DANS LE BÂTIMENT : www.parisidf.ffbatiment.fr Comme ici à Ormesson-sur-Marne (94), les logements de Courtry (77) seront écologiques. NORME HAUTE QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE Des logements sociaux et écologiques Concilier logement social et construction de qualité. De plus en plus de logements sociaux franciliens sont construits selon les normes HQE (haute qualité environnementale). Exemple à Courtry, en Seine-et-Marne. Des maisons en bois avec terrasses et jardins Ce n est encore qu une maquette, mais on se croirait dans la campagne suédoise! Ce sont pourtant des logements sociaux, de type PLAI et PLUS, qui vont garnir ce terrain du centreville de Courtry (77) : treize maisons individuelles et huit logements collectifs, construits aux normes HQE (haute qualité environnementale) par les Foyers Seine-et-Marne, avec l aide de la Région. «Lors des réunions de quartier, certains habitants étaient agréablement surpris que l on construise du logement social de qualité, et écologique en plus!», explique Olivier Barry, responsable du développement et du patrimoine des Foyers Seine-et-Marne. Les maisons, de trois ou quatre pièces (de 65 à 91 m 2 ), disposent d un jardin, tandis que les appartements, du studio de 37 m 2 au trois-pièces de 68 m 2, bénéficient d une terrasse ou d un jardinet privatif. L isolation, renforcée grâce à l utilisation du bois, permettra des économies de chauffage (électrique) de 15 %, tandis que garages et abris de jardin sont équipés de lampes à basse consommation. Des installations comme des réducteurs de pression réduiront également la facture d eau. Le tri sélectif est prévu dès la construction, avec des abris-poubelles communs et individuels, pour inciter au recyclage. Et de tels exemples commencent à se répandre en Île-de-France! À Fontenay-sous-Bois (94), c est une maison bourgeoise du xix e siècle qui est réhabilitée pour créer huit logements PLAI, avec un système de récupération des eaux de pluie pour un jardin public. À Sevran (93), les 420 logements de la cité basse du Pont-Blanc sont réhabilités dans un souci de confort et d écologie : 850 m 2 de panneaux solaires sont installés sur les toits des barres d immeubles. JULIE VÉDIE OLIVIER COULANGE/AGENCE VU

BIEN VIVRE 11 LABRE W. CÈDRE/COMITÉ RÉGIONAL DU TOURISME TERROIR Spécialités 93 MEAUX MONTREUIL SOPHIE CHIVET/AGENCE VU FROMAGE Plus de cent variétés se fabriquent dans la région Brie et chèvre en vedette À l usine de moulage du brie de Meaux à Saint-Rémy-de-la-Vanne (77), le fromage est moulé à la pelle selon la tradition. L Île-de-France est le berceau d une grande variété de fromages, à pâte molle, fraîche ou salée, triple crème ou frais. Avec une star, le brie, et une nouveauté, un chèvre. FABRICATION ARTISANALE h L innovation, cette année, vient des chèvres : cinq éleveurs caprins se sont regroupés pour fabriquer le «P tit chèvre d Île-de-France». Ce n est qu un début : ils pourraient bientôt être une douzaine à produire ce petit fromage doux au goût, fabriqué avec du lait cru et affiné pendant dix jours. Avec son étiquette indiquant le nom de chaque producteur, il a une apparence inédite : ni crottin, ni pyramide, il épouse les contours et le nom d Île-de-France! Peut-être parviendra-t-il un jour à détrôner la star incontestée des fromages de la région : le brie, baptisé au début du xix e siècle «Roi des fromages» et «fromage des Rois»! Petit moulé, laitier, de Nangis, de Meaux fermier, de Meaux affiné, de Melun frais ou de Melun bleu, ses origines remontent à Charlemagne : douze siècles d Histoire en ont fait une légende! Le brie, ancêtre du camembert C est en Seine-et-Marne qu il puise ses racines, dans cette terre de Brie réputée pour sa douceur. Mais sa renommée dépasse largement le département. Le brie serait même un ancêtre du camembert! Bref, de quoi en faire tout un fromage et deux AOC (appellation d origine contrôlée), attribuées en 1980, l une au brie de Meaux, l autre au brie de EN CHIFFRES L Île-de-France a produit plus de 3 000 tonnes de fromages en 2004, dont 760 tonnes de brie de Meaux, avec environ 265 000 fromages. Quant au brie de Melun, fabriqué en Seineet-Marne, sa production s est élevée à 240 tonnes en 2004, soit environ 157 000 fromages. Le fromage de chèvre francilien représente 150 tonnes. Melun. Épais de 2,5 à 3 cm et d un diamètre de 35 à 37 cm, le brie de Meaux est fabriqué à partir de lait cru, et affiné entre quatre et neuf semaines. Le brie de Melun est plus petit et plus épais, et surtout moins connu : il y a cent ans, tandis que le brie de Meaux se vendait à Paris et s exportait dans toute la France, son cousin de Melun n était qu une spécialité très locale. En raison de son goût particulier et de son affinage plus complexe, il reste méconnu. Le brie n est pas le seul à se partager les faveurs des Franciliens. Ses collègues, le coulommiers, le brillatsavarin ou encore le fontainebleau, figurent aussi en belle place sur les plateaux. En tout, près de cent spécialités fromagères se fabriquent en Îlede-France. J. V. Renaissance des pommes marquées 77 MELUN La Société d horticulture de Montreuil relance la tradition du marquage des fruits. Cette technique date du XII e siècle. En juin, les pommes sont couvertes d un sachet et restent dans le noir pendant quelques semaines. Un pochoir est ensuite posé sur chaque fruit, libéré de son sac. Le pochoir est ôté vingt jours plus tard, quand le soleil a coloré la pomme, sauf la partie cachée par le pochoir. En 1893, lors de l exposition universelle de Saint-Pétersbourg, la Société d horticulture de Montreuil offre au tsar Nicolas II des pommes marquées de son portrait et reçoit une médaille! La mode s étend alors aux monuments de Paris marqués sur les fruits. Dans les années 1950, la pratique s interrompt, le fruit de luxe n étant plus adapté. Aujourd hui, la Société d horticulture de Montreuil, qui a ouvert un jardin pédagogique, fait découvrir cette spécialité aux curieux. En 2004, 1 000 pommes ont été marquées en Île-de-France. POUR EN SAVOIR PLUS : www.srhm.fr Le dessin apparaît grâce à un pochoir. SRHM

12 BIEN VIVRE 93 LE RAINCY ACTION - GÉRARD BLONDEAU 91 MILLY-LA-FORÊT 77 SAINT-FARGEAU-PONTHIERRY ENVIRONNEMENT Observation FAUNE Ouest de Paris Le retour du faucon pèlerin Le Falco peregrinus dépasse les 250 kilomètres à l'heure lorsqu il plonge sur sa proie. Le faucon pèlerin avait disparu de la région depuis 1947. Mais les efforts de protection organisés par la loi de la nature l incite à reconquérir les espaces naturels des environs de la capitale. Un couple s est s installé à l ouest de Paris. OUEST PARISIEN h Les protecteurs de la nature sont heureux : le faucon pèlerin est de retour en Île-de-France. Depuis un an et en un lieu que les ornithologues de la Ligue pour la protection des oiseaux préfèrent garder secret. Philippe Dubois, l un des conseillers scientifiques de l association, rend régulièrement visite au couple qui s est installé : «Il s agit de deux oiseaux matures et on peut espérer qu ils se reproduiront prochainement. À condition qu on les laisse tranquilles. C est pourquoi nous gardons le secret sur leur repaire. Disons que le couple vit à l ouest de Paris. Les derniers faucons pèlerins de la région parisienne ont disparu vers 1947, victimes de l urbanisation et surtout des chasseurs.» L année dernière, signe encourageant, un autre couple a élevé trois petits à la lisière de la région Îlede-France, à une centaine de kilomètres de Paris. Champion de France de vitesse, ce Falco peregrinus peut dépasser les 250 kilomètres à l'heure lorsqu il plonge, les ailes collées au corps, sur sa proie, en général un oiseau de la grosseur moyenne d un pigeon. Il l attrape en vol après avoir brutalement freiné sa course, les serres brusquement projetées en avant, tout en ouvrant ses longues ailes (plus d un mètre d envergure) qui claquent dans l air comme un coup de fouet entendu à plusieurs centaines de mètres. Les «victimes» ont en général peu de chance d échapper à ce fonceur, qu il s agisse d un moineau ou parfois d un canard, voire d un héron cendré. D ailleurs, il ne quitte son poste que lorsqu il est sûr du résultat! Il ruse alors en s envolant, l air de rien, dans la direction opposée, prend de l altitude à une vitesse déjà fantastique, puis plonge sur sa proie en calculant son angle de descente. Le reste du temps, il veille à son poste de guet sur une haute branche ou un promontoire rocheux. On a le temps de l observer : un corps couleur d ardoise avec des stries et une grosse tête bien ronde presque noire, de superbes moustaches de chaque côté du bec qui contrastent avec le poitrail blanc. À vos jumelles donc, car Falco peregrinus se déplace beaucoup dans l ouest parisien. CLAUDE-MARIE VADROT DR Des animations nature gratuites Faire découvrir aux Franciliens la richesse d espaces naturels situés à côté de chez eux, c est le but des animations gratuites organisées par vingt et une propriétés régionales. Visite guidée ou jeu de piste, chaque animation est encadrée par un spécialiste autour d un thème : les oiseaux, les insectes, la botanique, la géologie, la gestion des milieux Le calendrier de toutes les animations est disponible sur le site www.aev-iledefrance.fr ou au 01 53 85 67 57. Travaux de la promenade de la Dhuis Le chemin de la Dhuis part de Gagny (93). Le chemin de terre, de 10 à 20 mètres de large, qui suit le tracé de l aqueduc de la Dhuis (Champagne), sera aménagé en un ruban vert bordé de deux allées piétonnes et cyclistes. La promenade traversera treize communes et deux départements (Seine- Saint-Denis et Seine-et- Marne) sur une distance de 27 km, entre la Marne et Le Raincy. Les travaux d aménagement sont financés par l Agence des espaces verts de la Région d Île-de- France (AEV) pour un montant de 5,5 millions d euros. L ouverture au public est prévue à l automne 2007. C est Napoléon III qui avait fait construire l aqueduc souterrain de la Dhuis, long de 131 km, pour alimenter Paris en eau potable. www.aeviledefrance.fr Le rocher du cul du chien est un paysage de sable de grès, typique du Gâtinais. BALADE À pied dans le Gâtinais Au sud de l Île-de-France, partagé entre l Essonne et la Seine-et-Marne, le parc naturel régional du Gâtinais français permet de découvrir ce «pays des mille clairières et du grès». POUR LES SPORTIFS h La balade «Quand l École entre en Seine» permet de découvrir la vallée de la rivière École, quand elle rejoint la Seine. Au départ à la gare RER de Saint-Fargeau-Ponthierry, on suit le balisage jaune qui longe la Seine vers la gauche. Niché dans un méandre du fleuve, le lavoir de Tilly est le plus original des nombreux lavoirs de la région. Au niveau de la N7, il faut franchir l École en direction de Nainville-les- Roches, puis de Moulignon, où l on peut s attarder à la maison des insectes installée dans l ancien château. Le balisage jaune continue dans Jonville direction Pringy, où le parc du château, traversé par l École, mérite un arrêt. La fin de la balade se fait en suivant le balisage rouge et blanc qui ramène à la gare en suivant la rivière. Durée 3 h 40, 14,5 km. AVEC DES ENFANTS h Le sentier d interprétation agricole permet de découvrir les richesses des cultures du Gâtinais. Point de départ et d arrivée : le Conservatoire national des plantes à parfum, médicinales, aromatiques et industrielles de Milly-la-Forêt. De Milly à Oncy-sur-École puis à Noisy-sur-École, quatorze points d observation se succèdent, matérialisés par des tables de lecture du paysage : menthe poivrée, colza, cresson Toute l agriculture gâtinaise est relevée! Grande boucle de 8,5 km ou deux petites boucles de 4 et 4,5 km. À VÉLO h Le sentier d interprétation agricole est accessible aux cyclistes, ainsi que le GR32 qui traverse le parc du nord au sud en passant par Saint-Fargeau-Ponthierry et alterne les paysages de champs, de forêts le long de la rivière École, de chaos rocheux et de vallées h Plaquettes et topoguides disponibles à la Maison du parc, place de la République, 91490 Milly-la-Forêt, 01 64 98 73 93, www.parc-gatinais-francais.fr STÉPHANE PERERA/ALIZARI IMAGES/CRIF

CHRONIQUE BIEN VIVRE 13 Conjuguer le tourisme au futur JOSETTE SICSIC, JOURNALISTE ET CONSULTANTE Attirés pour la grande majorité d entre eux par les fastes de la capitale française qui réussit à garder l avantage sur sa grande rivale Londres, les 44 millions de touristes en DR visite en Île-de- France ne sont vraiment pas tout seuls! S ils représentent 90 % du public du Louvre ou de la tour Eiffel, par exemple, ils croisent les quelque 11 millions d individus que compte la région. Dans les cafés, les restaurants, les parcs et les jardins, l accroissement du temps libre En 2006, près de 484 000 touristes américains seront de retour en Île-de-France. aidant, les visiteurs et les Franciliens voisinent de plus en plus souvent. Mais avec plus ou moins de bonne humeur. Tandis que les touristes demeurent bienvenus sur les sites dédiés et dans les quartiers où ils restent minoritaires, ils ne font pas toujours le bonheur de certains résidents. Sans revenir sur les problèmes complexes que pose le tourisme urbain, gardons à l esprit que les choses n iront pas en s améliorant quand le tourisme international, développé par les professionnels du secteur, aura triplé ses effectifs. En 2006, près de 484 000 touristes américains seront de retour en Île-de-France, ainsi que les 182 000 visiteurs japonais «manquants» par rapport à l'an 2000. De nouvelles clientèles, venues de Chine, d'inde, de Russie et de Corée, sont appelées à se développer et viennent déjà légitimement goûter aux charmes de notre douce Île-de-France. Certains quartiers ne pourront supporter de tels assauts de la fréquentation touristique en augmentation constante. Ce phénomène, pour l instant non anticipé, exigera pourtant des solutions. Lesquelles? Aux Franciliens d y réfléchir d ores et déjà. Collectivement s entend!

14 À VOIR ET À FAIRE EN PLUS RENDEZ-VOUS P.E. WEEK Histoire de naissances Comment naissons-nous en France et ailleurs? À travers les lieux, les gestes et les témoignages de mères, l exposition aborde tous les thèmes liés à la venue au monde. Jusqu au 4 septembre 2006, sauf les mardis et les jours fériés. Musée de l Homme, 17, place du Trocadéro, 75016 Paris. www.mnhn.fr La francophonie à l'honneur Artistes, entrepreneurs, scientifiques et intellectuels célèbrent la diversité de 63 États et gouvernements membres ou associés de la francophonie. Le festival est présent au Salon du livre de Paris, du 17 au 22 mars, la Journée internationale de la francophonie étant le 20 mars. Du 16 mars au 9 octobre 2006. Programme détaillé sur www.francofffonies.fr 08 MARCHÉ Fête des Plantes vivaces Yvelines 17 Val d Oise 08 18 PARIS 19 09 20 13 06 07 10 Hautsde-Seine 05 11 Seine- St-Denis 21 15 12 16 14 Val-de- Marne Seine-et-Marne 02 03 La fête des Plantes vivaces, c est avant tout l histoire d une passion pour les plantes et les jardins. h Du 28 au 30 avril 2006 Domaine, 91940 Saint-Jeande-Beauregard. Tél. : 01 60 12 00 01 ou sur www. domsaintjeanbeauregard.com 09 EXPOSITION Puits et lavoirs, seaux et battoirs Essonne LETORCY EQUESETRIO D. 04 01 01 SPECTACLE La bataille des remparts Ce spectacle historique, empreint de pédagogie et d humour, montre quelles étaient les armes utilisées au Moyen Âge, qu elles soient offensives ou défensives. h Du 24 avril au 4 juillet 2006 Les lundis, mardis, jeudis et vendredis à 11 heures. Remparts de Provins. Tél. : 01 60 67 39 95 ou sur www. provins.net ou www.equestrio.fr 02 PÂQUES Chasse aux œufs Près de 400 000 œufs en chocolat sont cachés dans plus de 200 communes du département, en attendant d être dégustés par les enfants! h Le 16 avril 2006 Nombreuses communes du département. Tél. : 01 60 39 60 39 ou sur www.tourisme77.fr 03 TERROIR Foire internationale aux fromages et aux vins Plus de 250 producteurs venus de la France entière sont présents pour des dégustations et ventes de produits du terroir. Un rendez-vous incontournable pour découvrir les fromages de Seine-et-Marne. h Du 7 au 10 avril 2006 Halle de Coulommiers. Tél. : 01 64 03 22 92. www.foire-fromages-et-vins.com 04 MUSIQUE Mes scies à moi Jean-Paris Gerintes, virtuose de la scie musicale, inventeur à ses heures, joue toutes les versions imaginables de l instrument. h Le 28 avril 2006 à 20 h 45 Théâtre des Sablons, 6, rue des Sablons, 77300 Fontainebleau. Tél. : 01 64 22 97 39. 05 EXPOSITION Splendeur de Dresde, la cour de Saxe à Versailles Tableaux, bijoux, argenterie et cristaux témoignent de l ampleur des échanges artistiques entre la cour de France et celle de Dresde, dont Voltaire disait qu elle était «la plus brillante d Europe, après celle de Louis XIV». Fermé le lundi. h Jusqu au 23 avril 2006 Château de Versailles. Tél. : 01 30 83 78 00 ou sur www.chateauversailles.fr 06 CONCERT Dee Dee Bridgewater : J ai deux amours La Mer de Trenet, Ne me quitte pas chanté par Brel La formidable chanteuse de jazz Dee Dee Bridgewater rend hommage à sa terre d accueil, la France. DLM-FOIRE NATIONALE DE LA BROCANTE h Le 11 mars 2006 à 20 h 45 Théâtre Alexandre-Dumas, Jardin des Arts, place André-Malraux, 78100 Saint-Germain-en-Laye. www.ville-st-germain-en-laye.fr 07 BROCANTE Foire à la brocante et aux jambons Cette foire biannuelle (mars et octobre) est devenue en trente-deux ans la plus importante du genre, avec plus de huit cents brocanteurs venus de tout le pays. h Du 10 au 19 mars 2006 Île des impressionnistes, Chatou. Tél. : 01 47 70 88 78 ou sur www.chatou.fr Proposée par la Maison de banlieue et de l architecture, l exposition revient sur l histoire de la collecte de l eau dans les villages de l Essonne avant l arrivée de l eau courante. h Jusqu au 26 avril 2006 Maison de banlieue et de l architecture. 41, rue Geneviève-Anthonioz-de- Gaulle, 91200 Athis-Mons. Tél. : 01 69 38 07 85 ou sur www.maisondebanlieue.asso.fr 10 JEUNE PUBLIC Ciné-Goûter, les dix ans Quelque 27 salles des Hauts-de-Seine proposent 20 films aux enfants de 3 à 11 ans lors de 250 séances exceptionnelles, suivies d un goûter! h Jusqu au 30 juin 2006 Dans tout le département Programme au 01 41 91 25 38 et sur www.hauts-de-seine.net MDEBA

SOPHIE CHIVET/AGENCE VU Orchestre national d Île-de-France Cette formation de 90 musiciens a pour mission de diffuser l art symphonique en Île-de-France, en particulier auprès de nouveaux publics. Chaque année, près de 100 concerts sont donnés dans la région. Au programme en mars : Barbe-Bleue à Massy et Évry (91), mais aussi Ravel et Saint-Saëns à Vélizy-Villacoublay (78). Programme détaillé : www.orchestre-ile.com l RENDEZ-VOUS 15 JARDINS SECRETS Trois personnalités révèlent en exclusivité leur lieu de prédilection en Île-de-France et leur coup de cœur, ou l événement récent qui les a le plus marqués. VILLE DE MONTROUGE-SERVICE COMMUNICATION DR 11 ART 51 e Salon d art contemporain Le Salon de Montrouge présente un panorama unique de la création contemporaine en train de naître. Les visitesconférences sont une bonne occasion de se familiariser avec ces œuvres. h Du 27 avril au 17 mai 2006 Théâtre de Montrouge. Place Émile-Cresp www.ville-montrouge.fr 12 JAZZ Banlieues bleues Pour sa 23 e édition, le festival Banlieues bleues propose un plateau artistique de renommée internationale, dédié au jazz, aux musiques improvisées et à la création. h Du 25 février au 7 avril 2006 Nombreux lieux dans tout le département. Tél. : 01 49 22 10 10. Programme détaillé sur www.banlieuesbleues.org 13 BANDE DESSINÉE Avions et vaisseaux spatiaux Les 2 es Rencontres de la bande dessinée aéronautique et spatiale réunissent les auteurs français et étrangers qui mettent en images aviateurs et astronautes. h Les 4 et 5 mars 2006 Musée de l Air et de l Espace, aéroport de Paris Le Bourget, 93350 Le Bourget. Tél. : 01 49 92 70 62. www.mae.org 14 ENTREPRISE Et voilà le travail! Cette 10 e édition prend du volume : près de 100 entreprises, dans les secteurs les plus divers, ouvrent leurs portes au public, pour des visites guidées avec les professionnels. h Jusqu au 30 juin 2006 Nombreux lieux dans tout le département. Programme et réservations au 01 49 15 98 98 ou sur www.tourisme93.com 15 CINÉMA Films de femmes Le 28 e Festival international de films de femmes rassemble 110 réalisatrices du monde entier offrant leurs talents et développant de nouvelles alternatives. h Du 10 au 19 mars 2006 Maison des arts et de la culture. Place Salvador- Allende, 94000 Créteil Tél. : 01 49 80 38 98. www.filmsdefemmes.com 16 THÉÂTRE Les Théâtrales Charles-Dullin CHANTAL DEPAGNE Ce festival met à l honneur les jeunes auteurs contemporains et francophones, et offre un aperçu de la création en France, en Belgique et en Suisse. h Du 23 février au 26 mars 2006 Dans 19 salles du Val-de-Marne. Programme au 01 48 84 40 53 ou sur www.lestheatrales.com 17 ART FLORAL Festival de l Iris Quatrième édition du festival qui regroupe dans le parc du château expositions, concours d art floral, présentation d un mur végétal h Du 18 mars au 28 mai 2006 Château, rue de Léry, 95430 Auvers-sur-Oise. Tél. : 01 34 48 48 37. www.chateau-auvers.fr/ festivaliris 18 MUSIQUES L Oreille du monde Pour écouter et découvrir des artistes du Sénégal, du Mali, du Cap-Vert et de Madagascar, d Ismaël Lo à Fantani Touré, et vibrer au son d instruments traditionnels. h Les 11, 24 et 25 mars 2006 Salle Jean-Vilar, 9, boulevard Héloïse, 95100 Argenteuil. Salle Maurice-Sochon, rue Yves-Farges, 78125 Orgemont Tél. : 01 34 23 44 70. www.ville-argenteuil.fr 19 EXPOSITION Cézanne et Pissarro (1865-1885) Portraits, natures mortes et paysages de Cézanne et de Pissarro réunis pour restituer la convergence CHATEAU D'ANVERS de la vision des deux peintres, liés par une amitié de vingt ans. h Du 28 février au 28 mai 2006 Musée d Orsay. 1, rue de la Légion-d Honneur, 75007 Paris. Tél. : 01 40 49 48 14. www.musee-orsay.fr 20 FÊTE 10 e Nuit de la Saint-Patrick La Saint-Patrick ponctue dix ans de rendez-vous festifs impulsés par le Festival interceltique de Lorient, pour souligner le grand mouvement de réappropriation des cultures celtiques. h Le 18 mars 2006 à 20 heures. Palais omnisports de Paris-Bercy (POPB), 8, boulevard de Bercy, 75012 Paris. Tél. : 01 40 02 60 26. www.nuitdelasaintpatrick.com Billetterie au 0892 390 490 (0,34 /min). 21 CINÉMA Festival Jules-Verne des films d'aventure Depuis quatorze ans, ce festival rend hommage à l esprit d aventure, à l exploration scientifique, ou encore à l imaginaire romanesque dans la tradition de Jules Verne. h Du 22 au 27 mars 2006 Cinéma Le Grand Rex. 1, boulevard Poissonnière, 75002 Paris. Tél. : 0 892 692 694 (0,34 euro TTC/min). www.julesverneaventures.com Plus d informations sur le site www.pidf.com PHILIPPE GRESLÉ DR MARTHE LEMELLE DAVID MERLE GÉRARD KLEIN Acteur de cinéma et de télévision, notamment dans la série L Instit, auteur, éleveur et même aubergiste auvergnat, tout en étant Francilien depuis une trentaine d années! l LIEU PRÉFÉRÉ? «La forêt de Rambouillet parce que j aime les bois en général et qu ici l espace est bien entretenu, tranquille, vaste. Je l ai même parcourue à cheval.» l COUP DE CŒUR? «Le musée d art contemporain Mac/Val de Vitry-sur-Seine. Un événement. Ni prétentieux, ni snob, voilà un lieu de vraie culture de l art à la portée de tous.» RACHIDA KHALIL Comédienne au cinéma et au théâtre. Auteur avec Guy Bedos de son one woman show La Vie rêvée de Fatna. Elle repart en tournée jusqu au mois de mai. l LIEU PRÉFÉRÉ? «Le petit marché de Mantes-la-Jolie, ville de mon enfance. Il est resté le même, alors que tout a changé autour. J ai découvert aussi La Roche- Guyon, son château, un petit restau au bord de la Seine. C est la campagne, reposante» l COUP DE CŒUR? «Les événements dans les banlieues m ont fait mal au cœur. Sans me faire l avocate du diable, j ai été affligée puis révoltée par le dialogue de sourds. Il faut faire une place à ceux qui se sentent marginalisés, arrêter de se voiler la face.» MOUSS DIOUF Né à Dakar, CAP de serrurier, boxeur amateur, puis acteur de cinéma et de séries télévisées, notamment dans Julie Lescaut. Il reprend son one man show Avant, quand j étais un Noir. l LIEU PRÉFÉRÉ? «J aime Bobigny. J y ai grandi et beaucoup de mes souvenirs d enfance y sont attachés. J aime aussi la nature dans cette région très arborée, où il y a de nombreux parcs, comme à Chantilly, et je n oublie pas tous les parcours de golf!» l COUP DE CŒUR? «Le coup de colère en banlieue. Difficile de vivre l avenir sans avenir et puis attention aux mots Le métissage des peuples, c est ce qui fera que les gens seront plus proches. Je me souviens des familles qui m ont invité, au fin fond du Vercors. La France est plurielle.»

16 HISTOIRE LE QUART D HEURE HISTORIQUE 1607 Création de la place Dauphine. Elle consacrera la fin de la construction du Pont-Neuf. Les maisons qui formaient la partie orientale de la place furent démolies en 1874 pour ouvrir la perspective vers le Palais de justice. 1670 Installation des premiers bouquinistes sur les quais. 1813 La Samaritaine est remplacée par un nouveau système d alimentation en eau. Ce château d eau, première pompe de relevage d eau à Paris, était orné d un bas-relief représentant la Samaritaine versant l eau à Jésus, qui lui a donné son nom. 1866 Percement de la nouvelle rue du Pont-Neuf. 1870 Émile Cognacq-Jay fonde le grand magasin de la Samaritaine. Il avait créé son premier magasin Au Petit Bénéfice, rue de Turbigo, en 1867. 1927 Construction du bâtiment actuel de la Samaritaine, fermé en 2005. 1985 Christo «emballe» le Pont-Neuf. PMVP BERTRAND DESPREZ/AGENCE VU PARIS Ponts ARCHITECTURE Du Pont-Neuf à la passerelle Simone-de-Beauvoir Quatre siècles enjambent la Seine Le Pont-Neuf (à gauche) a toujours été un lieu de vie et de spectacle pour les Parisiens. La passerelle Simone-de-Beauvoir (à droite) reliera la ZAC Paris-rive gauche au parc de Bercy, deux quartiers en plein renouveau. BERTRAND DESPREZ/AGENCE VU RUNGIS Naissance du plus grand marché mondial Aujourd hui, Rungis accueille tous les jours plus de 1 500 000 tonnes de produits frais pour 18 millions de consommateurs. En 1962, pourtant, l endroit n est encore qu un vaste terrain de 600 hectares, à cheval sur les communes de Chevilly-Larue, Rungis, Thiais et Orly, dans le Valde-Marne. Le 13 juillet, Michel Debré décide, à la demande du général de Gaulle, de déplacer les halles de Paris, devenues trop exiguës. Le premier coup de pioche est donné le 11 février 1964. Il faut niveler trois millions de mètres cubes de terre, déplacer les aqueducs de la Vanne, du Loing et de Lunain, regrouper des lignes à haute tension, raccorder le réseau routier, le réseau ferroviaire, construire 25 kilomètres de voirie et 35 hectares de parking, poser plus de 66 kilomètres de canalisation, et installer 4 500 lignes de téléphone. À l époque, les halles de Paris débordent : en plus des dix pavillons qui abritent les produits, le marché s étend sur 15 hectares de voie publique! À Rungis, quinze pavillons sont d abord construits : un pour les produits de la mer et d eau douce, neuf pour les fruits et légumes, quatre pour les produits laitiers, et un pavillon pour les fleurs et les plantes. Les 3 et 4 mars 1969, le marché d intérêt national de Rungis ouvre officiellement ses portes. En 1973, avec l arrivée des produits carnés, Rungis devient le plus grand marché de produits frais du monde. De la nouvelle passerelle Simone-de-Beauvoir, jetée entre les quartiers de Bercy et de Tolbiac, au Pont-Neuf, Paris compte désormais trente-cinq ponts. CONSTRUCTION h Dernière-née, la passerelle Simone-de-Beauvoir sera ouverte au public en juillet. Fine, élancée, gracile même, elle répond à quatre fonctions : relier la ZAC Paris-rive gauche au parc de Bercy, améliorer l accès à la Seine et la fréquentation des berges, créer un nouveau lieu de contemplation du fleuve et de son environnement, accueillir des activités et des animations temporaires. La proximité de la future piscine, petite fille de la défunte piscine Deligny, ajoutera encore à la convivialité du lieu. À force de restaurations, l'ancêtre est neuf Quant à l'ancêtre des ponts de Paris, le Pont-Neuf, il est né il y a quatre cents ans, sous le règne du roi Henri IV. Considéré comme achevé en 1607, sa construction ne fut pas simple. Troubles politiques, guerres de religion et manque d argent ont retardé le chantier. Il était pourtant urgent de doter Paris d un pont digne de ce nom pour améliorer le trafic entre les deux rives, qui n était possible que par deux ponts anciens et en mauvais état. Décidée sous Henri II, commencée sous Henri III en 1578, la construction du Pont-Neuf ne fut achevée que sous le règne d Henri IV qui devait tomber sous le poignard de Ravaillac. Après la mort du roi, une statue équestre du souverain fut érigée en 1614 à la pointe occidentale de l île de la Cité. Elle fut la première du genre à orner Paris, ce qui ne lui évita pas d être déposée et fondue à la Révolution. Elle renaquit à l identique en 1818 à la demande de Louis XVIII. Le sculpteur, hostile au régime, y avait dissimulé une statuette de Napoléon et La Henriade, de Voltaire, auteur honni par les royalistes. Restauré souvent, modifié parfois, le Pont-Neuf s offre depuis plusieurs années une toilette complète. ALAIN LE PORS H À VISITER La salle Raguenet du musée Carnavalet sur le Pont-Neuf. À VOIR Le site de l office du tourisme de Paris : www. parisinfo.com À SUIVRE Les conférences sur l histoire des ponts : www.bateaux parisiens.com Au milieu du XX e siècle, les halles de Paris débordent sur la voie publique. DR

TENDANCES 17 TERRITOIRES Culture Slam JOUTES VERBALES Un art urbain en plein essor Le slam donne de la voix aux mots CERGY-PONTOISE SOPHIE CHIVET/AGENCE VU 95 93 SAINT-DENIS LA COURNEUVE BRIE-COMTE-ROBERT 77 Né à Chicago, le slam est chez lui en France dans les bars alternatifs ou les cafés huppés, et jusque dans les écoles et les prisons. Dans ces joutes amicales s affrontent d authentiques poètes urbains. POÉSIE URBAINE h Ils sont étudiants, cadres supérieurs, chômeurs, enseignants, arrivent des beaux quartiers ou des 4 000 de La Courneuve. Rien ne les destinait à se rencontrer. Rien, sauf la scène slam du mardi au café Chéri(e), dans le XIX e arrondissement de Paris. C est le triangle d or d un art oratoire urbain né dans les années 1980, à Chicago. La traduction littérale du slam serait «claquer» ou «balancer», comme on balance des mots qui rebondissent sans point à la ligne. Là-bas comme ici, cette poésie issue du rap se pratique sous la forme de joutes verbales. Dans des lieux parfois improbables, les orateurs viennent déclamer des textes souvent griffonnés dans l instant. Urbains, excentriques, poétiques, politiques, les thèmes d inspiration sont infinis. Un tournoi doit respecter trois principes : offrir un verre par poème dit, bannir tout accompagnement musical, ne pas excéder cinq minutes par prestation. H DES SCÈNES SLAM Café Chéri(e), 44, boulevard de la Villette, Paris XIX e. Tous les mardis. Téléphone : 01 42 02 02 05. Café culturel, 11, allée des Six-Chapelles, 93290 Saint- Denis. Le 2 e vendredi du mois. Téléphone : 01 48 20 40 62. Théâtre 95, allée du Théâtre, 95021 Cergy-Pontoise. Téléphone : 01 34 20 11 00. Plébiscité par l Éducation nationale pour raccrocher les élèves à la langue française. SITE INTERNET www.ffdsp. com, pour tout savoir sur le slam, son histoire, ses règles, ses portedrapeaux, la programmation des principales scènes. Chez Rabah, à Paris (XX e ), chacun dit son poème, avec ou sans texte écrit. La scène est animée par Jacquot, slameur de premier ordre. nisé», avec le Grand slam national, à Nantes. Le slam est même plébiscité par l Éducation nationale qui lui a ouvert les portes des écoles. C est un moyen ludique de raccrocher les élèves à la langue française. «J ai été scotchée lorsque j ai entendu mon premier slam, dans mon bahut», confie Mama Louifi. Enfant, cette étudiante en BTS au lycée agricole Bougainville de Brie-Comte-Robert (77) a été nourrie aux répertoires de Cabrel et d Aznavour. «Mes textes parlent de l amour, des HLM, de Clichy-sous-Bois où je vis.» À Auber- Un «sport» collectif «Tout le monde peut monter sur scène et s exprimer», assure Rabah, du bar de la Réunion dans le XX e arrondissement. Et si, là, résidait la clé du succès? Sur ce terrain démocratique se mêlent d authentiques poètes urbains et des acrobates de la langue française. «Le slam est un sport collectif fondé sur le rassemblement de gens différents», rappelle Pilot le Hot, son pionnier dans l Hexagone. L exercice s est aussi «championvilliers (93), Hocine Ben considère son art «comme un espace où les barrières sociales s abolissent». Cet artiste professionnel fait partie du 93 Slam Caravane qui organise des scènes et anime des ateliers d écriture en banlieue nord. Catherine Duval est prof à mi-temps le jour et K-trin-D le soir. Tombée dans le slam après une session dans un club à Pigalle, cette ex-danseuse classique ne nourrit qu un regret : «Il y a beaucoup de slameurs et trop peu de slameuses, alors bougez-vous les filles!» FRÉDÉRIC LOMBARD SOPHIE CHIVET/AGENCE VU LIBRES PAROLES Il y a autant de slams que de slameurs Le slam pour moi, c est un moment de partage d un texte à l oral, celui d une émotion, des mots et de l amour du verbe mis en poésie. Le slam, c est utiliser sa voix et ses oreilles. C est pourquoi il est aussi important d écouter les paroles des autres. En une soirée, on peut devenir un slameur parce qu on aura réussi à vaincre son appréhension et à monter sur la scène. C est sa force et son succès. GRAND CORPS MALADE, SLAMEUR À SAINT-DENIS (93) ET ORGANISATEUR DE SCÈNES SLAM. WILLY VAINQUEUR

SOPHIE CHIVET/AGENCE VU 18 IDÉES TENDANCES SANTÉ Mieux informer sur la greffe de moelle osseuse La greffe de moelle osseuse chez un enfant comporte de nombreux risques et soulève bien des interrogations. L association Capucine aide les familles en les informant sur cette opération délicate. Avec l aide des médecins de Bicêtre (Faculté Paris-XI), elle réalise un livret d information mieux adapté pour répondre aux questions et à l inquiétude des familles. Ce projet fait partie des douze Picri (Partenariats institutions-citoyens pour la recherche et l innovation) financés par la Région en 2005. VITRY-SUR-SEINE Un chauffage plus écologique Un chauffage moins cher et plus écologique pour 21 000 logements de Vitry-sur-Seine et de Choisyle-Roi? C est possible grâce à la nouvelle station d échange thermique de Vitry. La vapeur du réseau de chauffage parisien, obtenue notamment grâce à l usine d incinération d ordures ménagères d Ivry-sur-Seine, chauffe l eau qui alimente le réseau de chauffage urbain de Vitry et de Choisy. Ce système, novateur en France, va permettre 15 % d économies sur la facture des habitants concernés. Il supprime une pollution équivalente au passage de 12 000 voitures! H PREMIER ÉCOPÔLE RÉGIONAL Une nouvelle zone d activité sera aménagée d ici à 2007 à Combs-la- Ville, Lieusaint et Moissy- Cramayel (77). Elle regroupera des entreprises dont l activité est liée au développement durable et aux énergies renouvelables. LE WIMAX EN ÎLE-DE-FRANCE Quinze candidats franciliens ont déposé une demande de licence Wimax auprès de l Autorité de régulation des télécoms (Arcep). Grand frère du Wi-fi, le Wimax permet une connexion sans fil à haut débit sur un large périmètre. Le conseil régional suit la question de près, en veillant à ce que les candidats s engagent à couvrir l ensemble du territoire. LA FAC DE CERGY S AGRANDIT Le nouveau bâtiment Saint-Martin 2 accueille 1 600 étudiants en sciences, des équipes de recherche (physique théorique, maths, géométrie et biologie), un restaurant universitaire UN LOGICIEL GRATUIT À LA RÉGION Les 12 000 ordinateurs du conseil régional sont équipés d un logiciel libre : Firefox. Ce navigateur gratuit est déjà utilisé par des millions d internautes. www.firefox. com. BERTRAND DESPREZ/AGENCE VU VU ET APPROUVÉ PAR VOUS INNOVATIONS Multimédia Initiative de la Région PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ Un marché de 200 milliards d euros Anticiper l avenir numérique Face à la concurrence internationale, le pôle de compétitivité Image, multimédia et vie numérique (IMVN), soutenu par la Région, veut relever le double défi technologique et industriel, avec un programme de 150 millions d euros sur trois ans et la création de près de 50 000 emplois. CONTENUS MULTIMÉDIAS h Les 3 000 rongeurs qui envahissent une cuisine dans le film Lemming de Dominik Moll sortent d un ordinateur. Ces prouesses visuelles, on les doit à des PME franciliennes de création d images numériques. Des sociétés d avenir qui se sentent pousser des ailes grâce au lancement du pôle de compétitivité Image, multimédia et vie numérique (IMVN). Une trentaine de grandes entreprises (Lagardère, TF1, Thalès, etc.), 200 PME et 30 écoles et universités à travers 50 laboratoires de recherche se sont regroupées au sein de ce pôle de compétitivité à vocation mondiale. Leur but : faire de l Île-de-France un leader dans le domaine de la création, de la communication et des services pour les contenus numériques et multimédias : jeux vidéo, films, logiciels, images en trois dimensions «La french touch est reconnue à l international», explique Boris Hertzog, directeur d Attitude Studio, entreprise d animation 3D, installée à Saint-Denis (93). Le pôle de compétitivité va nous permettre de mettre en commun nos ressources en recherche et développement et d élaborer de Avec IMVN, tout est en place pour faire évoluer notre secteur et développer des rencontres propices à la création. Les acteurs du jeu vidéo travaillent davantage ensemble sur les nouveaux contenus de demain. La volonté politique est là, ainsi que l appui financier. QUANTIC DREAM DAVID CAGE, CRÉATEUR DU JEU VIDÉO FAHRENHEIT (QUANTIC DREAM) nouveaux outils, même si nous restons concurrents.» Un autre projet du pôle, le Digital Life Lab, concerne les usages des technologies numériques. Réviser ses maths sur son téléphone mobile ou se connecter à Internet sur une console de jeux vidéo portable, ce sera banal dans peu de temps! «On sait quelles technologies vont arriver, mais pas comment les gens vont les utiliser, s interroge le professeur Serge Fdida, professeur au laboratoire d informatique de l université Paris-VI (LIP6). Et surtout comment adapter les contenus à ces futures technologies?» Ce projet est suivi par LIP6 et France Télécom. «Quand la fonction SMS a été installée sur les téléphones mobiles, on n avait pas imaginé que les ados en feraient un tel usage! rappelle Olivier Muron, directeur de la recherche et du développement chez France Télécom. C est ce qu on essaie aujourd hui d anticiper avec d autres outils.» Des six projets d IMVN, le plus ambitieux est certainement InfoMagic : mettre au point un moteur de recherche capable de concurrencer l incontournable Google, qui pourrait trouver en même temps des textes, des images et des vidéos sur le Web ou sur toute autre base de données multimédia. «Le pôle répond à une attente des professionnels de la création numérique», conclut Jean-Pierre Cottet, le président d IMVN. JULIE VÉDIE h http://www.paris-region.com http://image-idf.blogspot.com/ Chez Attitude Studio, spécialisé dans l animation 3D, les mouvements des comédiens vêtus de combinaisons munies de capteurs sont transmis à un ordinateur pour donner plus de réalisme aux personnages virtuels.

PLANÈTE 19 IAN TEH/ AGENCE VU INTERNATIONAL Mobilité des jeunes Échanges universitaires ACCUEIL Boursiers venus des quatre coins du monde Les futurs ambassadeurs de la région 75 PARIS FRANCOPHONIE Parution d'un atlas mondial SOPHIE CHIVET/AGENCE VU Quelques-uns des 125 boursiers étrangers qui ont choisi l Île-de-France, en 2006, à la Cité internationale universitaire, à Paris. Depuis quatre ans, la Région a financé les études de 332 étudiants étrangers à Paris. Ils sont originaires d une dizaine de régions du monde, partenaires de l Île-de-France. TROISIÈME CYCLE h José, 25 ans, vit un rêve éveillé. Cet assistant social chilien a décroché une bourse de la Région pour étudier les politiques d intégration françaises. Un sujet de recherche qui fait écho à des problématiques dans l'hexagone et au Chili : «Mon pays commence à devenir une terre d immigration. Mais nous n avons pas encore de véritable politique d accueil.» Peut-être trouvera-t-il en France de bonnes idées à mettre en œuvre au Chili. Oumar, un sénégalais de 26 ans, est doctorant en littérature française du xvii e siècle à l université de Villetaneuse (93) : «C est un rêve pour moi d assister aux séminaires des professeurs de littérature que je lisais religieusement à Dakar. À l issue de mon doctorat, je rentrerai enseigner à Dakar, et j entretiendrai des échanges avec l université française.» Un pont de plus jeté entre l Île-de-France et le Sénégal. Échanges culturels Élias, un libanais de 22 ans, étudiant ingénieur à Télécom Paris, compte bien faire fructifier son expérience française : «J espère trouver un premier emploi en France. Ce sera un atout de plus avant de rentrer au Liban.» Pour l instant, Élias mesure la richesse humaine de cette expérience. Les 125 boursiers résident tous à la cité internationale universitaire, à Paris, et des liens très forts se sont noués entre eux : «Nos échanges culturels abattent beaucoup de préjugés. Je me sens différent, plus ouvert sur les autres.» Élias ne regrette qu une seule chose : «La Cité universitaire est tellement belle que l on en sort peu pour profiter de Paris!» En France depuis deux à trois mois seulement, ils apprécient en tout cas les moyens matériels mis à leur disposition, la qualité de l enseignement, et la simplicité des échanges avec les professeurs. Échanges et coopération sont en effet au cœur de la politique d octroi de bourses à ces étudiants étrangers de troisième cycle sélectionnés pour leur brillant parcours dans des domaines très divers : génie civil, électronique, lettres modernes, anthropologie, égyptologie, cinéma De quoi se faire ensuite, dans leur pays, les ambassadeurs de la région qu ils ont choisie et aimée. CAROLINE COQ-CHODORGE HAIDES À LA MOBILITÉ Une bourse peut être accordée aux étudiants inscrits dans les établissements franciliens, et désirant faire un stage ou une formation à l'étranger. www. iledefrance.fr ADRESSE Cité internationale universitaire. Téléphone : 01 44 16 64 00. www.ciup.fr Le français est la langue maternelle de 125 millions de personnes dans le monde! Cette année est celle de la francophonie, et l Île-de-France compte bien la fêter! Le 16 mars prochain, l inauguration du Salon du livre sera l occasion de présenter l Atlas mondial de la francophonie réalisé par Ariane Poissonnier, Gérard Sournia et Fabrice Le Goff pour la cartographie et coédité par les éditions Autrement, RFI et la Région. L ouvrage sera distribué dans les centres de documentation et d information (CDI) des lycées et des CFA franciliens, ainsi que dans les établissements scolaires aidés par la Région dans les pays francophones. D'autres manifestations devraient être organisées pendant toute l'année. Collection «Mini Atlas», 80 pages, 15 euros. DR

20 PLANÈTE Nouveau musée Salvador-Allende au Chili Le nouveau musée Salvador-Allende de Santiago du Chili, prochainement inauguré, proposera, entre autres, quelques œuvres de Miró et de Picasso. La maison, réhabilitée avec l aide de la Région, a été transformée en centre culturel, avec des espaces pour organiser colloques, pièces de théâtre et expositions. Des artistes franciliens pourront y être accueillis. SRI LANKA Tsunami Débat Des tensions politiques compliquent la solidarité Semences de gingembre, d ananas et de légumes, petits équipements hydrauliques : des paysans de Princomalee, au nord-est du Sri Lanka, relancent leur activité de maraîchage. Les aides sont apportées par l ONG Agri-Sud et financées par la Région pour un montant de 100 000 euros. Il s agit de la première traduction concrète de la solidarité qui avait conduit le conseil régional à voter une aide exceptionnelle de 3 millions d euros sur trois ans. On est donc loin du compte! Un an après le tsunami, la situation politique au Sri Lanka et dans la province du Nord- Est complique, en effet, les projets de relance du développement économique local. Un possible accord de partenariat direct avec la province laisse toutefois espérer un déblocage et un réel déploiement de l aide, sans céder à la surenchère entre ONG. UN FRANCILIEN À L'ÉTRANGER MONTRÉAL À Québec, les barrières professionnelles sautent Éric Soulier, directeur artistique, a créé son studio de graphisme en moins d un an. Rencontre. IDF : Quelle caractéristique de la vie de Montréal vous a le plus surpris par rapport à Paris? É. SOULIER : Le calme. C est une ville à dimension humaine où l on se déplace facilement. Il y a beaucoup de parcs. Rien à voir avec le bruit, la pollution et l agressivité de Paris. Les gens sont détendus, l ambiance est conviviale. Les Québécois travaillent moins que chez nous, mais ils sont plus réactifs et peu cloisonnés. Les barrières professionnelles n existent pas, la polyvalence est recherchée. Ici, c est possible de repartir de zéro et de grimper vite dans l échelle sociale. IDF : Est-ce que l Île-de-France est connue en tant que telle? É. SOULIER : Pas vraiment. Les Québécois ont une vision approximative de la géographie française. Ils imaginent Paris et sa région comme un DR Éric soulier, 38 ans, vit à Montréal depuis deux ans. Eldorado, et sont surpris de voir des Parisiens venir s installer chez eux. Cela dit, ils font tout pour attirer des francophones. Du coup, certains immigrants français débarquent en terrain conquis, et sont traités de «maudits Français» à cause de leur arrogance. IDF : Quels aspects de l IDF attirent le plus les Québécois? É. SOULIER : La culture et les monuments, symboles d un passé auquel ils se rattachent avec la même irréductibilité que le village gaulois de Goscinny. Sans parler du vin! H PARTENARIAT ENTRE LA RÉGION ET LA MAURITANIE Les élus locaux mauritaniens ont exprimé leurs attentes lors des récentes Assises de la coopération décentralisée. Ils souhaitent développer un partenariat avec la Région afin qu elle les accompagne dans la gestion de leurs mairies, des services publics et dans la mise en place de formations. LUTTE FRANCO- QUÉBÉCOISE Les Québécois, les Régions Aquitaine et Île-de-France ont confronté leurs pratiques pédagogiques pour lutter contre le décrochage scolaire, lors d une réunion de travail. La suite de ces échanges d expériences aura lieu en juin prochain à Québec. Pour l Île-de-France, les lycées Jean-Lurçat (75) et le microlycée de Sénart (77) participent à ce dialogue. SOPHIE CHIVET/AGENCE VU UN ÉTRANGER EN ÎLE-FRANCE Arrivé du Portugal à 17 ans en 1961, Armand Lopes dirige aujourd hui 200 salariés à travers sept sociétés, dont une station de radio, Radio Alpha, et un club de football, l US Créteil Lusitanos. IDF : Quels souvenirs gardez-vous de votre arrivée en Île-de-France? A. LOPES : C était toute une aventure de quitter un régime totalitaire pour cette région dont mon grandpère m avait tant parlé! Je voulais rester deux à trois ans, et gagner de l argent pour aider ma mère et mes frères et sœurs restés au Portugal. Et je ne suis jamais reparti du Val-de-Marne, et de Saint-Maur en particulier : quarante-quatre ans plus tard, j habite toujours dans la même rue! J ai travaillé partout : à Joinville, à Champigny, dans les carrières de Créteil, qui n était alors qu une grande plaine sans un pavillon. J ai même travaillé SAINT-MAUR-DES-FOSSÉS 94 77 SÉNART SAINT-MAUR «Je me suis toujours senti Francilien» Armand Lopes, 61 ans, vit à Saint- Maur depuis quarante-quatre ans. sur le chantier de Marne-la-Vallée où il n y avait que des champs! Ma famille me manquait beaucoup Et il a fallu apprendre la langue! IDF : Qu est-ce qui vous a le plus étonné à l époque? A. LOPES : La gentillesse de l accueil des Franciliens. Notre grande chance à nous Portugais, c est que nous avons une culture commune avec les Français, notamment à travers la religion et le sport. J allais à la messe à l église de Saint-Maur avec mes amis français, et c était un moment de partage. IDF : Qu est-ce qui vous plaît le plus dans la région? A. LOPES : Je suis amoureux de l Îlede-France! Paris est une très belle ville, mais je ne pourrais pas y vivre. J y vais régulièrement, notamment parce que nous travaillons sur le tramway, mais j ai besoin de la campagne, des bords de la Marne J ai des amis dans toute la région, je connais 80 % des maires grâce à mon travail et au football. Chaque commune a son cachet : c est cela la richesse de l Île-de-France! IDF : Quel regard portez-vous sur l évolution de la région? A. LOPES : Ce qui me touche, c est combien cette région a changé depuis mon arrivée, combien elle s est développée! Beaucoup d efforts ont été faits en matière de transports, d espaces verts, de culture En tant que Francilien d origine portugaise, je suis fier d avoir participé à ce développement. Je suis amoureux de l Îlede-France. Chaque commune a son cachet : c est cela qui fait la richesse de l Île-de-France.