Maladies broncho-pulmonaires obstructives

Documents pareils
TRAITEMENT DE LA MPOC. Présenté par : Gilles Côté, M.D.

Patho Med Cours 5. Maladie Pulmonaires Obstructives BPCO Asthme

Guide du parcours de soins Titre GUIDE DU PARCOURS DE SOINS. Bronchopneumopathie chronique obstructive

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

La Broncho-Pneumopathie chronique obstructive (BPCO)

La toux chronique de l adulte, démarche diagnostique

recommandations pour les médecins de famille

Groupe 1 somnovni 12/12/14

Les fiches repères d INTEGRANS sont réalisées par ARIS Franche-Comté dans le cadre du programme INTEGRANS. Plus d infos sur

PROGRAMME D ACTIONS SUR LES PARCOURS DE

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

Vous intervenez en équipage SMUR sur un accident de la voie publique : à votre arrivée sur les lieux, vous trouvez un homme d environ 30 ans au sol à

GUIDE INFO-ASTHME.

Tout sur la toux! La toux est une des principales causes de. La classification de la toux. Les caractéristiques de la toux selon son étiologie

Exemple de Projet d Accueil Individualisé ELEVE CONCERNE

BPCO * La maladie respiratoire qui tue à petit feu. En France, 3,5 millions de personnes touchées dont 2/3 l ignorent morts chaque année...

Programme de réhabilitation respiratoire

Nouveautés dans Asthme & MPOC

INSUFFISANCE CARDIAQUE DROITE Dr Dassier HEGP

DOSSIER - AEROSOLTHERAPIE PAR NEBULISATION


Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

Trajectoire de la clientèle MPOC Trois-Rivières métro. Dr François Corbeil Pneumologue CSSSTR-CHAUR-CHR

Programme d actions en faveur de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) «Connaître, prévenir et mieux prendre en charge la BPCO»

Migraine et Abus de Médicaments

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

dmt Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et travail Introduction État des connaissances Paris, 21 décembre 2007 notes de congrès

ENFANT ASTHMATIQUE? PAS DE PANIQUE Contrôlez et équilibrez l asthme de votre enfant

URGENCES MEDICO- CHIRURGICALES. Dr Aline SANTIN S.A.U. Henri Mondor

Classifier le handicap épileptique avec ou sans autres déficiences associées. Réponses médico-sociales.

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

7- Les Antiépileptiques

Le Psoriasis Qui est touché?

Maladies neuromusculaires

MIGRAINES. Diagnostic. A rechercher aussi. Critères IHS de la migraine. Type d aura. Particularités chez l enfant. Paraclinique.

Prise en charge de l embolie pulmonaire


sur la valve mitrale À propos de l insuffisance mitrale et du traitement par implantation de clip

La migraine. Foramen ovale perméable. Infarctus cérébral (surtout chez la femme)

Session Diagnostic. organisme gestionnaire du développement professionnel continu.

La fibrose pulmonaire idiopathique

TITRE : «Information et consentement du patient en réadaptation cardiovasculaire»

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

RECOMMANDATION FINALE DU CCEM

Gestion des épidémies en FAM et MAS. 2 ère réunion annuelle FAM/MAS 20 mars 2015

QUEL PROTOCOLE DE REENTRAINEMENT PROPOSER AUX PATIENTS INSUFFISANTS CARDIAQUES?

SADIR assistance, Prestataire de Santé à Domicile (PSAD)

Mieux informé sur la maladie de reflux

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

Asthme de l enfant de moins de 36 mois RECOMMANDATIONS PROFESSIONNELLES

3 ème rencontre autour de la DCP

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Information professionnelle du Compendium Suisse des Médicaments. Aridol TRIMEDAL

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

RECOMMANDATIONS AU SUJET DES SOINS PRIMAIRES DE LA MPOC MISE À JOUR DE 2008

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

Tom Smiley, B.Sc. Phm., Pharm. D.

Calendrier des formations INTER en 2011

ANNEXE IIIB NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR

L ÉDUCATION THERAPEUTIQUE DANS LA PRISE EN CHARGE DES MALADIES CHRONIQUES

Leucémies de l enfant et de l adolescent

QU EST-CE QUE LA PROPHYLAXIE?

Comment la proposer et la réaliser?

COMMENT DEVENIR KINÉSITHÉRAPEUTE

APRES VOTRE CHIRURGIE THORACIQUE OU VOTRE PNEUMOTHORAX

Mieux dans ses bronches, mieux dans sa tête. mieux dans sa vie!

PROJET DE MEDECINE A. HISTOIRE ET PROJET DE L ETABLISSEMENT ET DU SERVICE

PRINTEMPS MEDICAL DE BOURGOGNE ASSOCIATIONS ANTIAGREGANTS ET ANTICOAGULANTS : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS

Contrôle difficile non prévu des voies aériennes: photographie des pratiques

LISTE DES PRODUITS ET DES PRESTATIONS REMBOURSABLES (LPPR) POUR LE TRAITEMENT DE L INSUFFISANCE RESPIRATOIRE

Fiche descriptive de l indicateur : Tenue du dossier anesthésique (DAN)

Atelier gestes d urgences

Equipe de Direction : -Docteur Christine BOURDEAU Responsable médical. - Annie PAPON Cadre responsable

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

Référentiel de compétences et d aptitudes du masseur kinésithérapeute de réanimation (MKREA) en secteur adulte

Les différentes maladies du coeur

Présentation: Aline Mendes

Bulletin de veille sanitaire octobre 2012

Recommandation Pour La Pratique Clinique

ALTO : des outils d information sur les pathologies thromboemboliques veineuses ou artérielles et leur traitement

QUESTIONNAIRE SUR LA SANTE RESPIRATOIRE ET ALLERGIQUE DES ECOLIERS ET LEUR ENVIRONNEMENT SCOLAIRE

Parcours du patient cardiaque

Traitement pharmacologique de la BPCO

Ventilation mécanique à domicile

Céphalées vues aux Urgences. Dominique VALADE Centre d Urgence des Céphalées Hôpital Lariboisière PARIS

Mise à jour du formulaire pour les régimes de médicaments du Nouveau-Brunswick

Migraine et mal de tête : des "casse-tête"

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

Centre Antipoison et de Toxicovigilance Strasbourg Tél:

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

Actualité sur la prise en charge de l arrêt cardiaque

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

Insuffisance cardiaque

La ventilation non invasive aux soins intensifs

Transcription:

Maladies broncho-pulmonaires obstructives Asthme Maladies Emphysème BPCO différentes TTT différents Parfois zone de DDB recouvrement

Asthme

Plan Généralitésé Définitions Epidémiologie Données anatomo-pathologiques Aspects cliniques Examens complémentaires Traitement Conclusion : les points clés

Définition Maladie chronique inflammatoire des voies aériennes associée à une hyperréactivité bronchique se traduisant par des symptômes respiratoires et/ou un trouble ventilatoire obstructif réversible

Epidémiologie Prévalence Variations géographiques : 3-25% France 5% adulte 10% enfant Morbidité importante Recours aux soins Absentéisme Mortalité 1200 décès/an Plus de 65 ans

Facteurs de risque Individu Prédisposition génétique = Atopie Persistance de l asthme Asthme de la petite enfance Hyperéactivité bronchique Sexe Environnement Allergènes domestiques Allergènes extérieurs Professionnel Tabac Pollution Infections virales Interaction génétique-environnement

Situations possibles Etat clinique Crise d asthme Etat stable

Symptômes de brève durée Symptômes de longue durée Dyspnée Toux Instabilité Attaque AAG Crise heures Exacerbations jours

Crise d asthme Rechercher systématiquement les signes de gravité La présence de signes de gravité impose l hospitalisation en urgence avec transport médicalisé +++

Aigu Crise d asthme Dyspnée paroxystique Toux sèche quinteuse Sifflements Exacerbation Plus prolongée que la crise Aggravation aigue ou subaigue de la maladie Facteur déclenchant Asthme aigu grave : Asthme aigu grave : mis en jeu du pronostic vital

Asthmeaigugrave grave Contexte ATCD de crise sévère Situation défavorisée Mauvaise observance Tabac +++ Mauvais percepteur (symptômes) Survenue brutale Ou après aggravation d une exacerbation Examen clinique Impossibilité de parler FR>30/mn Pouls>120/mn Mise en jeu des muscles accessoires DEP non mesurable ou <150 L/mn Silence auscultatoire Troubles de la conscience GDS : normo ou hypercapnie

Signes cliniques de gravité immédiate Respiratoires Dyspnée de repos Cyanose Fréquence respiratoire > 25/min Usage des muscles respiratoires accessoires Respiration abdominale paradoxale Toux inefficace Saturation au doigt (SpO2) <90% DEP<100l/mn ou 60% de la valeur habituelle Cardio-vasculaires Tachycardie > 110/min Neurologiques Hypotension Agitation Troubles du rythme Confusion Marbrures Obnubilation Œdème des membres Asterixis inférieurs Coma

Complications de la crise d asthme dasthme Asthme aigu grave Pneumothorax Pneumomédiastin

Radiographie thoracique Permet de confirmer le diagnostic

Prise en charge de la crise d asthme sévère Domicile il Hôpital Appel SAMU O2 : SaO2 >90% Nebulisation Salbutamol Terbutaline Corticoïdes IV 1-2mg/Kg/J g Procédure identique Unité soins intensifs

Traitement Le principal facteur pronostic de l AAG est l évaluation de la réponse au traitement le plus rapide possible (démarche protocolisée)

Traitement 1 ère ligne Procédures standardisées di Monitorage continu : GDS, DEP Oxygénothérapie : objectif SaO2 >=90-92% 92% Bronchodilatateurs inhalés d action rapide (NP =1) Salbutamol ou Terbutaline Anticholinergiques Nébulisation continue (5-10 min jusqu à amélioration) Spray + Chambre d inhalation i Anticholinergiques (NP=1) Corticoïdes voie générale (NP=1) 1-2 mg/kg/j en 4 prises Relais pour une durée de 7-14 jours (NP=2)

Joyce, Presse Med 2005

Etat stable Interrogatoire ATCD personnels ATCD familiaux Atopie Evènements respiratoires de la petite enfance Eczéma, Rhinite Signes fonctionnels respiratoires Crise de sifflements Toux nocturne Oppression thoracique Facteurs déclenchants Saisonnier Atteinte du nez Amélioration sous traitement éventuel + Mesure fonctionnelle respiratoire

Débimètre de pointe (DEP) Simple, robuste et peu coûteux Mais : Sensibilité 90% - Spécificité 80% Interprétation selon âge, taille, sexee Ne remplace pas la spirométrie i ++

EFR débit DEP DEM 75 (2) DEM 50 (1) DEM 25 DEM 25-75 expiration (1) : avant bronchodilatateur (2) : après bronchodilatateur 25% 50% 75% inspiration volume CVF Si EFR normales Si EFR normales Recherche d une HRB

Evaluation de la sévérité de l asthme Asthme I II III IV Intermittent Persistent léger Persistent Persistent modéré Sévère Symptômes <1fois/semaine >1fois/semaine <1fois/jour Quotidiens Quotidiens Exacerbations brèves Retentissement Retentissement Fréquent sur activité et sur activité et sommeil sommeil Signes <2/mois >2/mois >1/sem Fréquent nocturnes B2 CA quotidien quotidien VEMS-DEP (% théorique) Variabilité DEP-VEMS >=80% >=80% 60-80% <=60% <20% 20-30% >30% >30%

Facteurs d entretien ou d aggravation Allergènes +++ ORL Tabac Exercice Infection Médicaments B-bloquants, AINS Reflux gastro-oesophagien Professionnels Facteurs hormonaux Maladies systémiques : Churg et Strauss Psychologique

Contrôle de l asthme Définition iti : Le contrôle de l'asthme apprécie l'activité de la maladie sur quelques semaines (1 semaines à 3 mois) Critères de contrôle : inacceptable : non-satisfaction d'un ou plusieurs critères de contrôle adapter le traitement acceptable : tous les critères sont satisfaits optimal : normalité de tous les critères ou meilleur compromis pour le patient entre le degré de contrôle, l'acceptation du traitement, la survenue d'effets secondaires.

Contrôle de l asthme (ANAES) Paramètres Symptômes diurnes Symptômes nocturnes Activités physiques Exacerbations Absentéisme scolaire ou professionnel Utilisation de 2 CA Fréquence sur la période <4 journées/semaine <1 nuit/semaine normales Légères (gérées par le patient) aucun <4 doses/semaine VEMS ou DEP >85% meilleure valeur personnelle Variation du DEP <15%

Critères A. contrôlé A. partiellement A. Non contrôlé contrôlé Diurnes 0 >2 fois/semaine Limitations des activités 0 + Réveils 0 + Nocturnes Besoin en 0 >2 fois/semaine traitement de secours VEMS ou DEP Normal <80% 3 critères ou plus/semaine Exacerbations 0 >1/an >1/semaine GINA, 2006

Prise en charge de l asthme basée sur l évaluation du contrôle Contrôlé Niveau de contrôle Réduire Stratégie thérapeutique Maintenir le TTT et trouver la dose minimale efficace Partiellement contrôlé Remonter d un niveau Non contrôlé Exacerbation Augment ter Remonter le TTT jusqu à obtention du contrôle TTT l exacerbation

Diagnostic différentiel Sifflements Dysfonction des cordes vocales OAP Embolie pulmonaire BPCO Toux chronique RGO ORL Médicament (IEC)

Education thérapeutique +++ Ecoles de l asthme Information sur les facteurs de risque Information sur l asthme Formation sur la prise des inhalateurs +++ Reconnaissance des exacerbations et le recours au médecin Information sur le suivi

Les dispositifs

Etude sur l évaluation des techniques d inhalation 575 médecins généralistes ont inclus 3 811 patients De février à juillet 2002 Systèmes évalués : Aerolizer (n=769) Autohaler (n=728) Diskus (n=894) Spray (n=552) Turbuhaler (n=868) Molimard & Raherison, J Aerosol Med 2003

Au moins une erreur 90 80 * 70 Patients (%) 60 50 40 30 * * 20 10 0 Aerolizer [50-57] Autohaler [52-59] Diskus [46-53] Spray [73-80] Turbuhaler [51-58] * P < 0,05 par rapport au meilleur résultat [intervalle de confiance à 95%] Molimard & Raherison, J Aerosol Med 2003

Les dispositifs 49-76% d erreurs dans la prise du traitement Efficacité du TTT Compromise Savoir se servir de son dispositif Lire la notice d utilisation Savoir revenir vers Médecin traitant Pneumologue Pharmacien Kiné respiratoire Molimard M, Raherison C, Lignot S, Depont F, Abouelfath A, Moore N. J Aerosol Med. 2003

Les points-clés 1. L asthme est une maladie fréquente et sous-diagnostiquée 2. Le diagnostic clinique ne suffit pas et repose sur l EFR lefr 3. Il faut systématiquement interroger le patient sur les facteurs environnementaux 4. Education du patient +++