Défi pour la transparence



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FINANCIAL SERVICES Défi pour la transparence Communication financière des banques européennes en Une reprise durable? kpmg.fr

Introduction L année a été marquée par les bonnes performances des banques européennes à la suite d une année placée sous le signe du recentrage sur le cœur de métier. Les banques font désormais face à des risques émergents tels que le risque souverain et adaptent, dans l optique des nouvelles contraintes réglementaires, leurs politiques de gestion du capital et de la liquidité. Pour la cinquième année consécutive, KPMG a réalisé une étude comparative des rapports annuels de 15 groupes bancaires européens au regard de thèmes clés reflétant les principaux sujets de préoccupation des banques en. Dans l édition 2011, nous avons inclus un nouveau chapitre sur les discours des présidents et des dirigeants à leurs actionnaires. Ils présentent leurs analyses au regard de la performance globale, le rôle de la banque dans la société, la politique de rémunération, les réformes réglementaires, la performance future et les orientations stratégiques du groupe. Par ailleurs, un chapitre sur des nouvelles problématiques a été ajouté : actifs gérés en extinction, problématique du risque de contrepartie de la dette souveraine, nouvelles taxes bancaires. Nous avons également poursuivi notre analyse des éléments clés de communication financière tels que la gouvernance et les politiques de rémunération, l information sur la juste valeur des instruments financiers, la dépréciation des prêts, le capital et la liquidité, l exercice du jugement et les estimations. Nous avons sélectionné quinze grandes banques européennes qui établissent leurs comptes dans le référentiel IFRS. Barclays Lloyds Banking Group Nordea Standard Chartered Royal Bank of Scotland ING HSBC Deutsche Bank Commerzbank BBVA Santander UBS BNP Paribas UniCredit Société Générale Tous les graphiques et les analyses ont été préparés par KPMG en utilisant les commentaires et les données chiffrées des rapports annuels publiés au 31 décembre et par les banques citées précédemment. Afin d éliminer les effets de change, les taux de change utilisés en, et 2008 sont ceux en date du 31 décembre. Par ailleurs, les chiffres sont fondés sur les données comparatives publiées dans les états financiers au 31 décembre.

Sommaire Executive summary 2 1. Communication 6 Messages des Présidents 2. Performance 14 Résultat des banques et de leurs activités de financement et d investissement 3. Crédit 28 Dépréciations au titre du risque de crédit 4. Actualité 36 Risques et thématiques émergents 5. Autres actifs 46 Actifs non financiers 6. Capital 52 Fonds propres 7. Liquidité 64 Liquidité et refinancement 8. Gouvernance 74 Rémunération et gouvernance

Executive Summary Executive summary Faits marquants de l année Profit global de 85 milliards d euros sur les quinze banques de l échantillon en, soit un niveau de profit qui a doublé en un an lié principalement à une forte réduction du coût du risque. Les dirigeants des banques affichent une certaine sérénité, s estiment bien positionnés pour profiter de la reprise et recentrent leurs banques sur les métiers coeur et les relations de qualité avec la clientèle mais demeurent conscients de la nécessité de restaurer la confiance des parties prenantes dans un futur incertain. La performance de la banque de détail s améliore notamment dans les pays émergents et grâce à des conditions économiques plus favorables mais les revenus de la banque d investissement diminuent de 2% et atteignent 123 milliards d euros en raison de volumes de transactions plus faibles et d une plus grande concurrence sur les marchés. L ensemble des banques ont un Core Tier 1 qui excède le seuil de 8 % du ratio de solvabilité de Bâle II. Un total de 92,5 milliards d euros d actifs d impôts différés a été comptabilisé dans le bilan des banques de l échantillon, représentant approximativement 334 milliards d euros de profits futurs taxables ce chiffre est identique à celui de l an dernier, signe d optimisme pour les banques. Les évolutions réglementaires sont considérées comme l un des principaux défis des banques pour 2011 dans un contexte de crise de la dette souveraine qui contribue au climat d incertitude serait-elle une année de répit avant une nouvelle tempête? 2 / Défi pour la transparence

Executive Summary Le calme avant la tempête? L année est une année moins agitée que les précédentes au plan économique et financier. Tandis que certains espèraient le retour à des conditions normales d activité à la suite des bonnes performances, la crise de la dette souveraine dans la zone Euro tend à atténuer cette perspective. Les performances sont encourageantes mais le futur reste incertain et de nouveaux risques et domaines de préoccupations émergent auxquels les banques européennes doivent faire face. Le profit cumulé des quinze grandes banques européennes de l échantillon atteint 85 milliards d euros en. Ce résultat a doublé depuis (43 milliards d euros de profits en ), après, rappelons-le, une perte globale de 25 milliards d euros en 2008. Malgré ces résultats positifs, les banques restent prudentes dans leurs anticipations. Les dirigeants des banques de l échantillon reconnaissent que «même si le pire semble derrière eux, ils ne sont pas encore tirés d affaires». Le point de vue des dirigeants des banques... Pour la première fois, nous analysons dans notre étude les «messages» des présidents et directeurs généraux des banques adressés à leurs actionnaires. Bien que reconnaissant un niveau de croissance modérée, les dirigeants des banques de l échantillon qualifient l année d une «période de progrès et de renouveau» ou bien encore «d amélioration significative». Dans leurs «messages», les dirigeants traitent de nombreux sujets liés à l année qui vient de s écouler et aux années à venir. Les thèmes généralement abordés sont la performance globale de la banque en, le rôle de la banque dans la société, la politique de rémunération et les préoccupations de l année telles que les réformes réglementaires. Parmi les tendances à venir figurent la performance et les stratégies futures, les perspectives économiques et les défis anticipés des années à venir. Pour l ensemble des banques, l année est présentée comme une année de succès par rapport à. Les principaux facteurs ayant contribué aux résultats positifs de l année sont généralement l augmentation des revenus dans certaines activités combinée à une réduction du coût du risque et des charges d exploitation, du fait par exemple de synergies entre les métiers. Seules deux banques sur quinze affichent encore des pertes en dont le montant est moindre par rapport aux années précédentes. La gouvernance est abordée de manière innovante par certaines banques par le biais d un communiqué du président du comité d audit de la banque. Ce communiqué fournit des informations détaillées sur les travaux réalisés par le comité au cours de l année. Tout en précisant le rôle du comité d audit, il donne une assurance complémentaire sur le processus de contrôle interne ainsi que sur les comptes de l année. Cette initiative pourrait être suivie par d autres banques du panel à l avenir. Défi pour la transparence / 3

Executive Summary comment expliquer l amélioration des résultats? L amélioration des résultats en s explique largement par la réduction du coût du risque. Les charges de dépréciation ont diminué de 29% atteignant à fin un montant de 80 milliards d euros. Cette baisse du coût du risque a largement compensé la faible évolution des revenus, en particulier au sein de la banque d investissement. Certaines banques justifient l amélioration des résultats par de bonnes performances sur les marchés émergents. Celles qui sont particulièrement actives en Asie et Amérique latine bénéficient de la croissance économique dans ces régions. La juste valeur des dérivés a augmenté en raison notamment d une restauration de la confiance des marchés et de la croissance du volume des transactions sur le 2 nd semestre. Parallèlement, en, les banques ont continué à réduire leurs activités risquées et éloignées de leur cœur de métier tout en renforçant les relations commerciales avec leurs clients. L année a été marquée par un contexte de marché et réglementaire incertain. Dans ce contexte, les banques ont poursuivi la mise en œuvre de politiques conservatrices, en se centrant sur la gestion des actifs de bonne qualité au bilan. Elles ont cherché à céder les actifs risqués ou de moins bonne qualité de crédit au profit d actifs de meilleure qualité. Bien que les actifs financiers représentent la majeure partie des bilans des banques (généralement plus de 90% du bilan d une banque), d autres actifs non financiers tels que le goodwill et les actifs d impôts différés peuvent constituer des indicateurs clés sur le niveau des anticipations de bénéfices futurs des banques. Les actifs d impôts différés sont par exemple signe d une certaine confiance. Un total de 92,5 milliards d euros d actifs d impôts différés est comptabilisé dans les bilans des banques de l échantillon au 31 décembre, représentant environ 334 milliards d euros de bénéfices futurs probables et taxables contre un montant sensiblement équivalent l année dernière. et qu en est-il de la qualité des fonds propres? Les banques de l échantillon ont globalement un ratio de solvabilité Bâle II de 14,83% en contre 14,41% en. La plupart des banques communiquent volontairement sur leur niveau de Core Tier 1 qui augmente pour douze d entre elles depuis. En novembre à Séoul, le G20 a entériné le dispositif Bâle III comportant des mesures réglementaires en matière de fonds propres et de liquidité. Globalement, un tiers des banques de l échantillon indique sa capacité à répondre à ces nouvelles exigences dès 2013. Sept banques ont souligné la nécessité d une transposition de Bâle III par les régulateurs nationaux ainsi que les zones d incertitude réglementaires relatives au coussin contra-cyclique et aux mesures complémentaires pour les institutions financières d importance systémique. Bien qu en faveur de ces réformes réglementaires, les banques les considèrent comme une contrainte ayant un coût. Les banques sont engagées dans un processus d amélioration de leur capital depuis 2008. Les banques renforcent leurs fonds propres de base à travers différentes initiatives. Depuis 2008, les augmentations de capital par émission d actions ordinaires, incluant les participations prises par les pouvoirs publics dans le capital en, se sont élevées à un total de 181 milliards d euros pour les banques de notre échantillon. Le résultat net global des banques de l échantillon a également contribué au renforcement de leurs fonds propres depuis avec une contribution à hauteur de 86 milliards d euros sur trois ans. A la suite de distributions élevées liées aux résultats 2007, les banques ont désormais adopté des politiques plus conservatrices de versement des dividendes. Le niveau de dividendes payés en et en a été divisé par deux par rapport au niveau de dividendes versés en 2008 sur la base des résultats antérieurs. L ensemble des banques de l échantillon ont désormais un Core Tier 1 représentant plus de 60% de leurs fonds propres en. Il faut toutefois noter que l augmentation des exigences en fonds propres est susceptible d affecter la rentabilité des banques et donc leur valeur. 4 / Défi pour la transparence

Executive Summary L amélioration continue des fonds propres de base se confirme grâce notamment aux résultats positifs du 1 er trimestre 2011, ainsi que dans certains cas par des augmentations de capital ou une bonne gestion des emplois pondérés. Des changements se dessinent Comme en, l année a été marquée par un renforcement de la réglementation avec la mise en place de réformes plus exigeantes notamment en matière de rémunération, capital, diversification des sources de refinancement et liquidité. Un des points d attention des banques est l harmonisation de ces réformes au sein des pays de l Europe. Bien que les banques soient en faveur d une réglementation renforcée et plus adaptée, elles reconnaissent les défis que ces nouvelles règles engendrent notamment sur leurs différents métiers, pour assurer un niveau de rentabilité aux actionnaires malgré la hausse des coûts en capital et liquidité. Les banques mentionnent également des impacts opérationnels sur les systèmes d information et la formation du personnel. La plupart des banques craignent des distorsions de concurrence du fait de la disparité de la réglementation dans les différents pays. Certains pays adaptent leur réglementation tandis que d autres apportent moins de changements considérant la crise financière de 2007/2008 comme un événement essentiellement européen et américain. D une part, les grandes banques internationales pourraient être encouragées à effectuer leurs opérations dans des juridictions moins régulées. D autre part, une banque principalement établie en Europe pourrait être assujettie à différentes règles appliquées de manière hétérogène d un pays à un autre. tandis que la crise de la dette souveraine s annonce La crise de la dette souveraine dans la zone Euro a été évoquée brièvement par les banques en en raison des difficultés financières de la Grèce et des expositions des banques en Islande. En, compte tenu des incertitudes sur la situation des Etats portugais, irlandais, espagnol et grec, l attention portée au risque souverain a été plus grande. Toutes les banques évoquent ce risque bien que n ayant pas nécessairement d exposition significative. Tandis que la Grèce recevait un soutien financier en mai, suivie par l Irlande en novembre puis le Portugal en mai 2011, les discussions en cours au sujet de la Grèce placent le risque souverain comme une préoccupation majeure du début de l année 2011. Rappelons que pour les stress tests du 2 nd trimestre 2011, les banques doivent communiquer leurs expositions à la dette souveraine par nature de portefeuille, maturité et pays. A l aune de risques et problématiques émergents, l année apparaît comme une année de répit avant peut-être une nouvelle tempête financière. Marie-Christine Jolys Associée Paris La Défense, le 29 juin 2011 Défi pour la transparence / 5

Communication Messages des Présidents : Une année remarquable, des progrès significatifs, des performances excellentes Perspectives : la confiance des banques dans leurs performances futures Les résultats du 1 er trimestre 2011 confirment les tendances observées Les messages adressés aux actionnaires par les présidents et les dirigeants des banques relatifs aux résultats font un bilan de l année passée. Ils mettent en exergue les résultats de l année et les sujets clés de préoccupation des banques en. Les discours des présidents sont complétés, pour huit banques, par les discours de leurs directeurs généraux. Dans deux cas (UBS et BNP Paribas), le président et le directeur général ont préparé conjointement un seul message aux actionnaires. Barclays, RBS et Standard Chartered ont présenté un rapport détaillé du président du comité d audit. On peut s attendre au développement de cette pratique dans le futur. Dans leurs messages aux actionnaires, les présidents et directeurs généraux traitent plusieurs sujets liés à l année qui vient de s écouler mais aussi aux années à venir. S agissant de l année, les thèmes principaux évoqués sont la performance globale de la banque sur dans le contexte économique et les conditions de marché, le rôle de la banque dans la société, la politique de rémunération, et les préoccupations telles que les réformes réglementaires. Parmi les tendances esquissées figurent la performance et les stratégies futures, les perspectives économiques et les défis auxquels le secteur aura à faire face dans les prochaines années. 6 / Défi pour la transparence

Communication Augmentation des revenus dans certaines activités Réduction du coût du risque et des charges d exploitation Année Performance globale des banques Pour l ensemble des banques de notre échantillon, l année est présentée comme une bonne année comparée à qui s est traduite par un retour à des résultats positifs ou une année de progrès. L année est qualifiée par les présidents et directeurs généraux de «bonne année», «année de succès», «année remarquable», «année cruciale», «un ensemble de résultats bien meilleurs», «un point d étape important», «une période de progrès et de renouveau», «le rebond financier du groupe», «une amélioration significative», «un progrès certain», ou encore «une très bonne performance». Les principaux facteurs ayant contribué aux résultats de l année sont généralement mentionnés, comme à titre d exemple l augmentation des revenus dans certaines activités combinée à une réduction du coût du risque et des charges d exploitation du fait de synergies entre les métiers. La plupart des banques affichent des profits en hausse sur leur cœur de métier (banque de détail et banque commerciale) bénéficiant de conditions économiques favorables malgré la faiblesse des taux réduisant les marges d intérêt. HSBC, UniCredit et Deutsche Bank mentionnent également des revenus plus élevés de ces métiers, générés par les filiales localisées en Asie et/ou en Amérique latine. La réduction de la charge du coût du risque a constitué un élément clé de la performance pour six banques (Nordea, UBS, LBG, Barclays, BNP Paribas et HSBC). La contribution de la banque d investissement aux résultats de l année est attribuée plus à la réduction des dépréciations et pertes de crédits qu à la hausse des revenus de ces activités. Des cessions d actifs ou des opérations de réduction de la taille des bilans ont été menées par cinq établissements (LBG, ING, UniCredit, RBS et Commerzbank) dans le but de réduire leurs risques. La plupart des banques se sont engagées dans des programmes de réduction des coûts. Elles communiquent en différents termes sur ce sujet : «une forte attention à l efficacité» (RBS), «la réalisation de synergies et d économies» (Commerzbank), «une discipline sur les sources de coûts» (UBS), «la restructuration de la base de coûts» (UniCredit), et le «focus sur le contrôle des coûts» (Santander). LBG mentionne une amélioration de son coefficient d exploitation de 4,5 points, tandis qu HSBC affiche une hausse de 3,2 points du fait de charges de personnel plus élevées et d investissements stratégiques dans l ensemble des métiers. Le directeur général de cette banque fait état d un projet de «réorganisation des métiers pour les rendre plus rentables». Quatre banques présentent, au titre des événements majeurs, les acquisitions ou les intégrations en cours de nouvelles entités. Le président de Deutsche Bank mentionne trois acquisitions dans l année : Postbank, les activités de banque commerciale d ABN Amro et Sal. Oppenheim/BHF-Bank. Le président de Commerzbank communique sur l intégration réussie de Dresdner Bank et qualifie cette fusion comme «l un des plus grands projets de l histoire bancaire allemande». Le rapprochement de BNP Paribas Fortis et de BGL BNP Paribas est également présenté comme un succès. Le président de BBVA fait référence à l acquisition de Garanti Bank en Turquie comme une source potentielle de croissance en Europe. Enfin, ING annonce la vente de ses activités d assurance et de gestion d actifs sous la forme de deux offres au public en 2011. La plupart des dirigeants des banques anticipent le nouveau cadre réglementaire Bâle III et évoquent les enjeux liés au capital et à la liquidité. Les présidents et les directeurs généraux indiquent que le capital et les positions en liquidité de leurs banques ont été renforcés en (cf. chapitres 6 et 7). Le président directeur général de la Société Générale évoque une «gestion rigoureuse des ressources rares que sont le capital et la liquidité». Cinq présidents (UBS, Barclays, BNP Paribas, HSBC et Santander) soulignent la hausse de leur ratio de Tier 1 ou de Core Tier 1. Compte tenu de ses diverses acquisitions, Deustche Bank a procédé à une augmentation de capital. Le président de la banque fait état de «la plus grande augmentation de capital dans l histoire de la banque». Les présidents d UBS et d HSBC précisent que l augmentation de leur ratio de Tier 1 résulte principalement de bénéfices plus élevés en tandis Défi pour la transparence / 7

Communication Contexte économique et financier jugé «complexe» Rôle sociétal des banques que d autres établissements expliquent cette évolution par des émissions de capital ou une baisse des risques pondérés. Les politiques plus conservatrices de distribution de dividendes ainsi que les reports à nouveau nettement positifs ont également contribué au renforcement des fonds propres de base (cf. chapitre 6). Le président de Barclays revient sur les stress tests menés par le CEBS (Comité européen des superviseurs bancaires) (1) en et indique que le ratio de Tier 1 de la banque se situe parmi les plus élevés des banques européennes. Le sujet du risque systémique est également évoqué. Le président d HSBC exprime un point de vue mitigé à ce sujet dans son message aux actionnaires. Les autres banques communiquent généralement sur ce sujet dans leur rapport annuel. Bien que le président d HSBC soutienne le renforcement de la supervision des institutions financières pouvant présenter un risque systémique, il fait part de ses réserves relatives aux exigences complémentaires en capital pour ces entités. Il souligne que les propositions actuelles pourraient conduire à favoriser les institutions financières dites systémiques et générer une concentration sectorielle. Contexte économique Dans l ensemble, peu d informations sont communiquées sur le contexte économique en. L environnement économique en est qualifié de «complexe» par le président de BBVA ou de «très contrasté» par le président de la Société Générale. Dans leurs rapports annuels, les banques indiquent avoir évolué dans des conditions difficiles, malgré une confiance globale et une stabilité peu à peu restaurées. Le président de Santander évoque un «environnement économique et financier très difficile». Deux présidents mentionnent également la reprise économique mondiale avec des niveaux de croissance encore faibles ou hétérogènes d un pays à un autre. Le président de Barclays fait référence à un taux de croissance du PNB mondial de 5% en, généré en particulier par les pays émergents tandis que le taux de croissance dans la plupart des pays développés a généralement été en dessous des anticipations. Par ailleurs, les présidents de cinq banques (Barclays, Société Générale, Deutsche Bank, RBS et Santander) exposent les difficultés rencontrées dans la zone Euro sans donner d information détaillée. Dans leur analyse de la situation économique et financière internationale, les présidents de Barclays et Deutsche Bank expriment respectivement qu il «est trop tôt pour dire si la crise financière est terminée» et que «même si le pire est derrière nous, nous ne sommes pas encore tirés d affaires». Le rôle des banques dans la société Le rôle sociétal des banques est abordé dans la quasi-totalité des messages aux actionnaires (treize banques de l échantillon), ce qui n est pas surprenant compte tenu de la pression des pouvoirs publics sur les banques en la matière. Cinq présidents (LBG, Barclays, RBS, Standard Chartered et Société Générale) évoquent le rôle majeur des banques dans le financement de l économie. Par exemple, parmi ces banques, quatre fournissent des données sur les nouveaux prêts octroyés en au profit d une clientèle locale ou internationale (particuliers, PME, autres entités, etc.). La cinquième banque donne une information sur la croissance en de son activité d octroi de prêts. Une banque communique également sur ses engagements à venir en 2011. Dans huit messages (UBS, LBG, Barclays, ING, HSBC, Deutsche Bank, RBS et Santander), les présidents font état de leur soutien auprès de différentes communautés locales ou des actions sociales entreprises par la banque au cours de l année. Par exemple, le président de Deutsche Bank reconnaît «la responsabilité sociale de la banque» illustrée dans son message par le soutien financier apporté à des projets éducatifs, artistiques et de développement social. Les présidents de Barclays et ING font également part de leurs initiatives pour démontrer leurs comportements «citoyens». Politique de rémunération Compte tenu de l importance du débat public sur la rémunération, six présidents (1) Depuis le 1 er janvier 2011, l EBA (European Banking Authority/Autorité bancaire européenne) a remplacé le CEBS. 8 / Défi pour la transparence

Communication Politiques de rémunération conformes aux évolutions réglementaires Certaines banques confiantes dans leurs succès à venir Recentrage sur les coeurs de métier de la banque (Standard Chartered, RBS, UniCredit, ING, LBG et Barclays) abordent les politiques de rémunération de leur banque en précisant, notamment, que ces politiques sont conformes aux évolutions réglementaires (rémunérations variables différées, clauses de «clawback», paiements en instruments de capitaux propres plutôt qu en trésorerie). Trois présidents font mention des enveloppes de bonus indiquant que leur politique de rémunération variable n est plus directement liée au résultat annuel, mais alignée sur les intérêts à long-terme des actionnaires. Le président de Barclays indique que l enveloppe des bonus s est réduite de 7% par rapport à et le président de RBS mentionne «un plafond de 2 000 livres sur les bonus payés immédiatement en trésorerie». Par ailleurs, pour le président de LBG «les bonus représentent un pourcentage faible de l ensemble des revenus du groupe». Le directeur général de Barclays fait référence à une nouvelle politique de rémunération pour les cadres supérieurs dont les rémunérations futures seront liées au niveau des fonds propres de base du groupe (cf. chapitre 8). Réformes réglementaires Les dirigeants de toutes les banques abordent les réformes réglementaires. La plupart exprime leur soutien de ces réformes. Ils font part de la publication en décembre de la version finale du texte relatif à Bâle III, qui imposera des exigences en capital et en liquidité plus élevées. Les évolutions réglementaires sont appréhendées comme remodelant l industrie bancaire. Les présidents de Barclays et de Nordea qualifient le nouvel environnement bancaire de «the New Normal». Tandis que les réformes prudentielles créent un environnement plus exigeant, certains soulignent qu elles pourraient être sources de nouvelles opportunités. S agissant des nouvelles exigences en matière de liquidité prévues par Bâle III, HSBC et Nordea font part des incertitudes liées au calibrage définitif de ces règles. Le directeur général de Nordea mentionne les besoins de financement plus long et le frein à la transformation comme conséquences de ces nouvelles mesures. Certaines banques fournissent les premiers impacts quantitatifs identifiés du nouveau cadre réglementaire. Le président d UBS indique que la banque analyse les impacts des nouvelles réglementations et «des effets qu elles pourraient avoir sur la rentabilité de ses métiers». Les présidents d HSBC et de Nordea mentionnent que leurs établissements respectent d ores et déjà les seuils minimaux de capital règlementaire tels que publié par le comité de Bâle en décembre (hors exigences additionnelles au titre du risque systémique ou autres). Deux autres présidents (Société Générale et Deutsche Bank) indiquent que leurs banques respecteront les nouvelles exigences prudentielles en capital dès 2013. Trois autres banques (ING, UniCredit et LBG) indiquent qu elles se situent en position confortable pour se conformer à ces nouvelles règles. Le président de Société Générale mentionne un ratio de Core Tier 1 d environ 8,5% à fin 2013. Le directeur général de Nordea fait part de l impact négatif de la réforme Bâle III sur le ROE de la banque. Perspectives d avenir Performances et stratégies futures Bien que ne fournissant pas de chiffres sur leur performance future, certains dirigeants des banques sont plutôt confiants dans leurs succès à venir. Des expressions telles que «la banque démarre 2011 dans une solide position», «la banque est bien positionnée pour des succès futurs», «excellentes perspectives de croissance», «2011 sera une année de progrès» sont utilisées par les dirigeants des banques. Le président de la Société Générale mentionne un objectif de «résultat net de 6 milliards d euros en 2012». Le président de Commerzbank anticipe «un résultat d exploitation avant impact des nouvelles réglementations, d environ 4 milliards d euros par an» à compter de 2012. Les stratégies des banques sont par ailleurs présentées dans leurs grandes lignes. Trois priorités sont généralement définies : 1. Le recentrage sur les cœurs de métier de la banque. Certaines banques ont pour objectif la cession des actifs risqués et notamment ceux éloignés des métiers de base. Le directeur général de RBS indique que son objectif est de «dégager des revenus élevés et de qualité de son cœur de métier». Défi pour la transparence / 9

Communication Relations de qualité avec les clients Optimisation des coûts Situations partagées en termes de politique de distribution de dividendes Restauration de la confiance 2. Le développement de relations de qualité avec les clients. Le président d UniCredit caractérise la primauté de la relation client de «Real-Life Banking». Le président d UBS fait référence à sa campagne «nous n aurons pas de répit» pour exprimer l attention portée par la banque à ses clients. 3. L efficacité opérationnelle ou l optimisation des coûts. D autres orientations stratégiques sont exprimées par quelques banques. HSBC et LBG mentionnent leur intention de maintenir une position en liquidité prudente. Le directeur général d HSBC indique que le groupe s est fixé un ratio maximum de prêts/dépôts de 90%. De plus, certains présidents reconnaissent la nécessité de renforcer leur image de marque ou leur réputation. D après les communiqués de presse relatifs aux résultats du premier trimestre 2011, les tendances annoncées par les présidents se confirment. Globalement, les banques de l échantillon ont réalisé de bonnes performances et, dans certains cas, meilleures que celles du premier trimestre. Le cœur de métier a continué de générer de la croissance et la cession d actifs hors du cœur de métier s est poursuivie. Le coût du risque s est maintenu à un niveau bas. Perspectives économiques Seuls quelques dirigeants communiquent sur l évolution de l environnement économique et financier. Certains communiquent leurs anticipations de taux de croissance dans différentes zones économiques. D autres partagent leurs anticipations d évolution des marchés financiers. Le président de Barclays mentionne une croissance mondiale en recul de 4,25% en 2011 en raison d une croissance moins rapide en Asie et en Amérique latine du fait de politiques monétaires plus strictes liées à la hausse de l inflation dans ces pays. Des disparités de croissance entre pays développés sont annoncées par la Société Générale. Une prévision de croissance de 1,5% dans la zone Euro et d environ 2,5% aux Etats-Unis est également communiquée. Le président de Barclays et le directeur général d HSBC relèvent la résurgence du risque souverain en début d année 2011 et la situation préoccupante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord impactant le prix du pétrole et la confiance. HSBC et Société Générale annoncent «une volatilité cyclique» et des «mouvements potentiellement erratiques» sur les marchés financiers en 2011. Deux autres présidents (RBS et Santander) s attendent à la hausse des taux d intérêt en 2011 tandis que le directeur général d HSBC anticipe des taux d intérêt bas dans la plupart des pays développés, au moins à court terme. Création de valeur pour l actionnaire Les présidents et directeurs généraux sont soucieux d assurer une rentabilité durable pour les actionnaires. L objectif indiqué par le directeur général d HSBC est un retour sur investissement compris dans une fourchette de 12-15% dans le futur. Le directeur général de Barclays annonce que la banque devrait être en position de dégager au moins une rentabilité du capital de 13%. Les situations sont restées partagées en termes de politique de distribution de dividendes. Les présidents de cinq banques (BNP Paribas, Société Générale, HSBC, Standard Chartered et Deutsche Bank) recommandent le paiement de dividendes en cash. Trois autres présidents (UBS, Barclays et ING) indiquent qu ils souhaitent maintenir une politique de distribution de dividendes conservatrice notamment en raison des réformes réglementaires à venir. Restaurer la confiance Après plusieurs années de crise économique et financière, sept présidents (LBG, Barclays, ING, HSBC, Nordea, RBS et UniCrédit) reconnaissent que la restauration de la confiance des parties prenantes (clients, salariés, actionnaires, etc ) est un passage obligé. Le président de LBG l exprime de la manière suivante : «nous avons beaucoup de travail à faire pour reconstruire la confiance et la compréhension de nos métiers dans le secteur». 10 / Défi pour la transparence

Communication Incertitudes économiques et réglementaires à venir Résultats du 1 er trimestre 2011 : Bien que les messages optimistes soient dominants dans les discours des dirigeants des banques, particulièrement sur le plan des résultats et de la rentabilité, nous avons noté la prudence de certains propos compte tenu des incertitudes économiques et réglementaires auxquelles les banques font face. Les résultats du premier trimestre 2011 semblent toutefois d ores et déjà confirmer les tendances dégagées en. Le directeur général de Barclays déclare que la banque «a pris un bon départ en 2011 dans un environnement difficile et a réalisé des progrès en ligne avec les priorités stratégiques du groupe». Le président de Commerzbank mentionne que la banque «a pris un excellent départ en 2011». Le directeur général de Nordea fait référence à «un trimestre solide» et BNP Paribas parle «de très bonnes performances» et «d une forte capacité bénéficiaire grâce à la contribution de tous les domaines d activité». confirmation des résultats En millions d euros Résultat net part du groupe 1 er trimestre 2011 4 ème trimestre 1 er trimestre HSBC 3 040 2 574 2 122 BNP Paribas 2 616 1 550 2 283 Santander 2 108 2 101 2 215 Deutsche Bank 2 062 601 1 762 UBS 1 405 1 293 1 712 ING 1 381 130 1 230 Barclays 1 186 ND 1 250 BBVA 1 150 939 1 240 Commezbank 985 257 708 Société Générale 916 874 1 063 UniCredit 810 321 520 Nordea 742 770 643 RBS - 619 14-291 LBG - 2 858-2 177 198 Total 14 925 9 247 16 656 Source : communiqués de presse des banques relatifs aux résultats du 1 er trimestre 2011 ND : information non disponible Résultat net part du groupe non disponible au 31 mars 2011 pour Standard Chartered Taux de change au 31 mars 2011 utilisés pour les 3 trimestres Défi pour la transparence / 11

Communication Les banques annoncent leurs résultats toujours aussi tôt Dates des communiqués de presse 23 mars 13 mars 3 mars 21 février 11 février 1 er février 22 janvier Barclays BBVA BNP Commerzbank Paribas Deutsche Bank HSBC ING LBG Nordea RBS Santander Société Générale Standard Chartered UBS UniCredit Dates de certification des comptes 23 avril 13 avril 3 avril 24 mars 14 mars 4 mars 22 février 12 février 2 février Barclays BBVA BNP Paribas Commerzbank Deutsche Bank HSBC ING LBG Nordea RBS Santander Société Générale Standard Chartered UBS UniCredit 12 / Défi pour la transparence

Communication Des rapports annuels de plus en plus volumineux Volume des rapports annuels (nombre de pages) 600 500 400 300 200 100 0 UniCredit BBVA Deutsche Bank Société Générale RBS UBS HSBC BNP Paribas Commerzbank Santander LBS ING Barclays Standard Chartered Nordea En milliards d euros Banques européennes par taille au 31 décembre Total actif Résultat net part du groupe BNP Paribas 1 998,16 7,84 Deutsche Bank 1 905,63 2,31 HSBC 1 852,31 9,93 Barclays 1 739,01 4,16 RBS 1 696,90-1,31 ING 1 247,11 3,22 Santander 1 217,50 8,18 LBG 1 157,56-0,37 Société Générale 1 132,07 3,92 UBS 1 056,70 6,04 UniCredit 929,49 1,32 Commerzbank 754,30 1,43 Nordea 580,84 2,66 BBVA 552,74 4,61 Standard Chartered 389,78 3,27 Défi pour la transparence / 13

Performance Résultat des banques et de leurs activités de financement et d investissement Maintien de la profitabilité des banques Baisse des revenus générés par la banque d investissement par rapport au niveau record de compensée par la forte baisse du coût du risque Nouvelles perspectives sur les marchés émergents La reprise économique s est poursuivie en bien que les taux de croissance soient restés encore assez bas. Les économies émergentes, telles que l Asie et l Afrique, ont contribué à deux tiers du PNB mondial tandis que la croissance dans les pays développés s est montrée plus fragile. Le fort recul du coût du risque constaté par toutes les banques a permis de compenser la baisse des revenus, en particulier dans la banque de financement et d investissement. Année couronnée de succès Bonne performance Performance générale des groupes bancaires Compte de résultat pour l année La hausse des résultats dégagés par les banques en résulte principalement d une baisse significative des charges de dépréciation des prêts et d une très bonne performance sur les marchés émergents. En, les banques ont continué à réduire leurs activités risquées et éloignées de leur cœur de métier tout en renforçant les relations commerciales avec leurs clients. Toutes les banques ont enregistré une hausse de leurs résultats courants avant impôt, à l exception de LBG, UniCredit et Deutsche Bank. Pour cette dernière, la baisse constatée est attribuable à trois acquisitions réalisées au cours de l exercice. 14 / Défi pour la transparence

Performance Performance globale - Résultat courant avant impôts (en millions d'euros) 15 000 12 000 9 000 6 000 3 000 0-3 000-6 000 HSBC BNP Paribas Santander Barclays BBVA UBS Société Standard Générale Chartered ING Deutsche Bank Nordea UniCredit Commerzbank LBG RBS Reprise de l environnement économique Les hausses de résultat les plus significatives ont été enregistrées par HSBC, BNP Paribas, UBS, Société Générale, ING et Commerzbank. Après avoir reporté des pertes en et 2008, UBS, ING et Commerzbank sont à nouveau bénéficiaires. La progression du résultat de ING s explique par les performances exceptionnelles de ses activités bancaires qui ont largement compensé les pertes subies sur ses activités d assurance. Depuis ces deux dernières années, ING s est séparé d activités ne faisant pas partie de son cœur de métier. Ce recentrage a généré des gains nets sur les ventes réalisées au cours de l année et a compensé la dépréciation de son goodwill aux Etats-Unis, le passage en perte de coûts d acquisition différés, ainsi que les coûts liés à divers programmes de restructuration. Pour UBS, la hausse du résultat s explique surtout par le revenu dégagé par ses activités de banque d investissement notamment sur les taux, le change et les matières premières, combiné à la réduction de deux tiers des pertes de crédit. Une légère baisse des charges opérationnelles grâce à des coûts de restructuration inférieurs à ceux comptabilisés antérieurement, d importants gains de valeur sur l option d achat SNB StabFund et certaines ventes, ont contribué à l amélioration de la performance d UBS. Le résultat de Commerzbank est à nouveau bénéficiaire grâce au retour de conditions de marché plus favorables, à des dotations pour risque de crédit inférieures, et à la réduction des charges exceptionnelles de l année précédente liées à l intégration de Dresdner Bank. Le bénéfice réalisé par HSBC traduit une baisse significative du coût du risque de crédit - due à une hausse des remboursements et à des taux de défaillance en baisse - ainsi qu à la hausse des résultats des sociétés liées, notamment en Asie. BNP Paribas a attribué ses performances de l année à un environnement économique plus favorable et à l intégration réussie entre les entités BNP Paribas Fortis et BGL BNP Paribas dont les synergies ont été supérieures de 30% à l estimation initiale de 900 millions d euros. Société Générale explique ses résultats par la diversité géographique de ses activités de banque de détail, les Défi pour la transparence / 15

Performance Nouvelles perspectives sur les marchés émergents performances record de ses activités d assurance et la croissance de son activité de crédit-bail mobilier ainsi que la gestion plus rigoureuse de son portefeuille d actifs en extinction. Bilan de l année En, la valeur globale des actifs portés dans les bilans des banques n a augmenté que très légèrement. Les banques ont généralement continué de réduire leurs activités risquées et éloignées de leur cœur de métier, et certaines d entre-elles ont cherché à saisir les opportunités que représentent les marchés émergents. L année ayant été marquée par la persistance de conditions de marché incertaines et la perspective d évolutions réglementaires, les banques ont choisi de suivre une politique conservatrice en se concentrant sur la gestion des actifs existants et le renforcement de la liquidité. La recherche d un rendement optimal des actifs est restée un objectif clé des décisionnaires. La rareté du capital en ayant augmenté le coût et l issue des réformes réglementaires restant incertaine, les banques ont essayé de se détacher des activités peu rentables et des actifs de moindre qualité. Total Actif (en millions d'euros) 2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 500 000 0 BNP Paribas Deutsche Bank HSBC Barclays RBS ING Santander LBG Société Générale UBS UniCredit Commerzbank Nordea BBVA Standard Chartered Si Deutsche Bank, Santander, Société Générale et Barclays, et dans une moindre mesure, HSBC, ING, Nordea, BBVA et Standard Chartered ont vu la taille de leur bilan croître en, les autres banques ont observé une baisse du total de leurs actifs. Les hausses les plus importantes en pourcentage ont été observées chez Deutsche Bank (27%), Société Générale (11%) et Barclays (8%). La progression des actifs de Deutsche Bank est liée aux acquisitions réalisées par le groupe, en particulier celle de Postbank qui a entraîné une augmentation significative du portefeuille de prêts. Le reste de la hausse est consécutif à des différences de change, principalement entre le dollar américain et l euro, qui ont représenté environ 20% de la progression totale. Enfin, l augmentation des valeurs de marché des instruments dérivés, qui avaient subi une baisse significative en, a également contribué à la hausse de la taille du bilan. Société Générale a expliqué la croissance de son bilan par sa stratégie de renforcement commercial en Europe, qui a été suivie par des acquisitions ciblées réalisées au cours de l année, comme celles de la Société Marseillaise de Crédit, de la Métropolitain West Asset Management et par l augmentation de sa participation dans le capital de Rosbank. Le portefeuille d actifs de transaction de Barclays a augmenté. La juste valeur de ses instruments dérivés a progressé ainsi que le nombre de prêts accordés à ses clients, notamment à la suite de l acquisition de Standard Life Bank. 16 / Défi pour la transparence

Performance Quelle est la prochaine étape pour la banque de financement et d investissement? Les plus faibles taux de croissance de bilan observés chez les autres banques ont été majoritairement attribués à l amélioration de la valeur des instruments dérivés et à l augmentation des prêts accordés à la clientèle, avec une répartition variable entre les prêts aux entreprises et aux particuliers. BNP Paribas, RBS, LBG, UBS et Commerzbank ont vu leur total bilan diminuer, en raison de stratégies de désinvestissement dans le cadre desquelles les banques se sont recentrées sur leur cœur de métier (RBS, LBG et Commerzbank). En effet, pour ces banques, la baisse de leur total actif était une des mesures de réduction des risques entreprises pour restructurer leur bilan. Tandis que BNP Paribas a expliqué la réduction de son actif par une diminution des prêts partiellement compensée par des hausses de juste valeur d actifs financiers divers, UBS a attribué les variations de ses actifs à des effets de change négatifs notamment la baisse du dollar américain et de l euro face au franc suisse. Que va-t-il se passer après la période de taux d intérêt «zéro»? Banque d investissement Activités de la banque d investissement Les activités de Banque d Investissement ont des définitions différentes selon les banques, ce qui rend la comparaison entre les différentes activités difficiles. Les activités diffèrent également en termes de répartition des revenus et d implantations géographiques. En annexe, figurent les divisions de chaque banque qui font partie de l activité de banque d investissement. Performances en L activité de banque d investissement a continué de générer des profits en. Les revenus liés aux activités de banque d investissement enregistrés par certaines banques ont montré une légère baisse durant l année, en dépit d une amélioration de leur profit net. La baisse des revenus et le resserrement des marges sont imputés par toutes les banques aux conditions économiques difficiles de l année. Certaines banques considèrent que les taux d intérêts bas, la concurrence accrue, et la réduction des volumes de transactions consécutive au manque de confiance des investisseurs dans le marché des capitaux en particulier dans la zone Euro (dettes souveraines), sont en cause. Le graphique suivant présente, pour chacune des banques, les profits générés par les activités de banque d investissement avant et après prise en compte des dépréciations. Amélioration des profits grâce à une forte baisse du coût du risque Défi pour la transparence / 17

Performance Revenus générés par la banque d'investissement (en millions d'euros) 25 000 20 000 Revenus avant dépréciations en Revenus avant dépréciations en Revenus nets de dépréciations en Revenus nets de dépréciations en 15 000 10 000 5 000 0 Deutsche Bank Barclays HSBC BNP Paribas UniCredit UBS RBS Standard Chartered Société Générale Santander Commerzbank Nordea BBVA LBG ING ne présente pas distinctement une activité de banque d investissement. Toutes les banques ont affiché des profits nets en hausse par rapport à l année précédente, à l exception de UniCredit, RBS, Nordea, BBVA et LBG. Les banques ayant enregistré les profits nets les plus importants sur leurs activités de banque d investissement sont : 1. Deutsche Bank : 20,4 milliards d euros (17 milliards d euros en ) 2. Barclays : 15,8 milliards d euros (13,6 milliards d euros en ) 3. HSBC : 14,3 milliards d euros (14 milliards d euros en ) 4. BNP Paribas : 11,7 milliards d euros (11 milliards d euros en ) Les bonnes performances de Deutsche Bank traduisent l accroissement de sa part de marché (via les trois acquisitions importantes réalisées en ) et le renforcement des relations avec la clientèle existante. Deutsche Bank a connu une année record en matière de trading de produits de taux. Cette activité a fortement contribué à la hausse des revenus de l année. Barclays observe une baisse de ses revenus avant dépréciations de 25% par rapport à son excellente performance de. Celle-ci a été principalement attribuée à une baisse de 35% des revenus des activités de taux, de change et de matières premières qui a été partiellement compensée par une hausse des commissions, avec une contribution croissante des marchés asiatiques. HSBC a également constaté une baisse de 9% de ses revenus avant dépréciations due en particulier à des placements moins rentables (taux d intérêts bas). Cette baisse des revenus de trading est aussi attribuée à la situation d incertitude dans la zone Euro. Les revenus avant dépréciations de la banque d investissement de BNP Paribas ont été réduits de 11% par rapport à du fait d une baisse significative des revenus de l activité de taux en raison de la crise de la dette souveraine dans la zone Euro, compensée par de meilleurs résultats dans les activités de conseil et de financement. Les banques ayant connu les plus forts taux de croissance de leurs revenus au cours de l année sont : 1. Commerzbank 2. UBS 3. Société Générale 4. Deutsche Bank La progression des revenus de Commerzbank et d UBS résulte d une hausse des volumes des transactions combinée à une réduction du coût du risque du pôle. RBS a indiqué que la baisse significative de ses revenus issus des activités de banque d investissement est notamment la conséquence d une aversion au risque sur le marché durant le second semestre. 18 / Défi pour la transparence