Réforme des rythmes scolaires : Quel impact pour les bibliothèques? Un dossier de la bibliothèque départementale de prêt du Lot Juillet 2014
Photo de la couverture : Temps d Activités Périscolaires à la bibliothèque de Labastide- Murat. Merci à Marie de Hillerin de la bibliothèque de Labastide-Murat pour sa précieuse contribution. 2
INTRODUCTION Un enjeu majeur Avec la réforme des rythmes scolaires, beaucoup de questions se posent aujourd hui aux professionnels et aux bénévoles des bibliothèques qui sont très souvent sollicités par leurs collectivités pour participer activement aux nouveaux temps d activités périscolaires. Pour mieux cerner les difficultés rencontrées et les attentes, un questionnaire a été adressé par la Bibliothèque départementale de prêt à toutes les structures au début de l année 2014. Le document que vous avez entre les mains présente la synthèse des résultats et les propositions de la BDP pour vous accompagner dans cette importante évolution. Vos réponses ont mis l accent sur la grande diversité des situations, mais aussi sur le rôle que peut jouer la bibliothèque dans le développement des pratiques artistiques et culturelles chez l enfant. Pour les bibliothèques, dont certaines sont trop peu visibles ou trop peu audibles, c est un véritable enjeu. Sommaire Introduction......3 L essentiel du contexte de la réforme.. 4 La synthèse des questionnaires..6 La formation proposée par la BDP.8 Les ressources Le vadémécum de l ABF..9 Les liens utiles 10 Les contacts..10 Manifeste de l Unesco pour les bibliothèques «Ce manifeste proclame la confiance que place l UNESCO dans la bibliothèque publique en tant que force vive au service de l éducation, de la culture et de l information, et en tant qu instrument essentiel du développement de la paix et du progrès spirituel par son action sur l esprit des hommes et des femmes.» 3
LE RAPPEL DU CADRE DE LA REFORME La réforme des rythmes scolaires, déjà appliquée dans certaines communes, sera généralisée en septembre 2014 dans l ensemble des communes françaises. En mai 2014, le nouveau ministre de l Education Nationale, Benoît Hamon, publie un décret pour assouplir le texte initial. Il donne la possibilité de concentrer les activités périscolaires en une seule demi-journée pour permettre d organiser plus simplement ce temps périscolaire. Quels sont les objectifs de la réforme? La réforme prévoit d assurer un plus grand respect des rythmes naturels d apprentissage et de repos de l enfant avec : Une meilleure répartition des heures de classe sur la semaine Une augmentation de 45 minutes par jour du temps périscolaire Un accès facilité aux activités sportives, culturelles ou artistiques répartissant les heures de classe sur la semaine Un allégement des journées de classe Une programmation des enseignements quand la faculté de concentration de l enfant est la plus grande Qui est concerné par la réforme? La réforme implique directement les communes ou les intercommunalités, mais également les directeurs d école et les enseignants dans l organisation du rythme de la journée scolaire. Les collectivités doivent organiser ce temps d activités périscolaires supplémentaires en s adaptant aux caractéristiques économiques, sociales et culturelles de leur territoire. D où l intérêt pour elles de développer des partenariats avec les acteurs éducatifs et culturels et de construire un projet éducatif et culturel global pour les enfants. 4
A quoi sert le PEDT? Le projet éducatif territorial(pedt) est le cadre réglementaire, défini par le gouvernement, dans lequel s inscrit un parcours éducatif et culturel pour les enfants et les jeunes. Conçu comme un projet partenarial élaboré à l initiative de la collectivité territoriale, le PEDT permet de développer sur un territoire donné une politique locale, en partenariat avec la communauté éducative, culturelle et sportive d un territoire (État, association, parents, services de la ville ). Le PEDT répond aux normes de l accueil de loisirs sans hébergement (règles d encadrement, financement de la CAF, participation symbolique des parents). Est-il possible d organiser les TAP sans PEDT? Les collectivités peuvent également opter pour un accueil non déclaré et sans aides. Les conditions sont alors définies librement par la commune et sous l'entière responsabilité du maire. Quelle que soit l option choisie, les communes peuvent faire appel au tissu associatif local pour organiser des activités. Pourquoi les bibliothèques sont-elles impliquées? Les bibliothèques sont considérées comme des acteurs culturels légitimes par les élus et les partenaires pour proposer des activités dans le cadre des TAP. Elles sont donc souvent sollicitées pour mettre en œuvre de la réforme des rythmes scolaires. Reste que cette implication a des effets importants sur leur fonctionnement et peut parfois les conduire à revoir leur organisation quotidienne. 5
LES RESULTATS DES QUESTIONNAIRES Deux questionnaires ont été établis en février 2014 à destination des bibliothèques : Un destiné aux bibliothèques impactées en septembre 2013 (n 1) Un destiné aux bibliothèques impactées en septembre 2014 (n 2) Ils avaient pour objectifs de : Connaître les pratiques et avoir les premiers retours d expérience Evaluer les difficultés Cerner les besoins pour proposer des actions Voici la synthèse des résultats le 22 avril 2014 Sur 110 bibliothèques interrogées (19 BM, 21BR et 70 BPA), 41 ont répondu (12 BM, 3 BR, 26 BPA) Questionnaire n 1 : 24 réponses (7 BM, 1 BR, 16 BPA) Questionnaire n 2 : 10 réponses (4 BM, 6 BPA) Pas d école ou demande de délais : 7 réponses (1 BM, 2 BR, 4 BPA) Généralités On peut noter encore beaucoup d interrogations, voire des inquiétudes. Globalement, les bibliothèques ont été peu associées à la réflexion en amont et se trouvent souvent au «pied du mur». Les bibliothèques qui seront impactées en septembre 2014 semblent mieux informées et préparées. Force est de constater que dans la plupart des cas, les interventions sont (ou seront) faites par des bénévoles. L existence d un PEDT est peu citée. Si les bibliothèques se félicitent d être fréquentées par les écoliers, beaucoup constatent que les moyens ne sont pas suffisants, que ce soit en termes de personnel, de temps ou de locaux. A noter : la demande de formation de Jean Lafon, maire d Assier, pour aider sa bibliothèque à mettre en place les TAP. 6
Les points forts Les points forts sont souvent les mêmes dans l ensemble des structures : Echanges culturels plus nombreux Communication renforcée avec les élèves Développement de l imagination de l enfant Découverte de la liberté d expression Partage du plaisir de la lecture Moments de détente et de plaisir Nouveaux projets : découverte de la bibliothèque, lecture à voix haute, etc. Les points faibles Un peu partout, les structures souhaiteraient des moyens supplémentaires pour mettre en place des animations de qualité. Sont constatés : Un manque de temps : certaines structures renoncent à l accueil des classes pendant le temps scolaire, d autres renoncent à des animations Un manque de moyens : le temps de travail des salariés n est pas augmenté Nombre d enfants accueillis trop important Une disparité des niveaux qui nuit à la qualité de l animation et impossibilité de prévoir un accueil qui ait du sens Une difficulté à s organiser : certaines structures doivent modifier leurs horaires de leur temps de travail Des interrogations sur le cœur de métier des bibliothécaires? Des problèmes de discipline et d encadrement alors que l enfant a besoin de se défouler. Conclusions Les bibliothèques ne sont pas favorables à une réunion d échanges de pratiques qui serait pour elles prématurée. En revanche, la moitié des structures est intéressée par une formation pour optimiser l animation pendant ces TAP. La BDP va donc s orienter, dans un premier temps, vers une formation programmée à l automne 2014. Réponses tardives, faible participation et nombreuses interrogations posent question : les questionnaires ont-ils été envoyés trop prématurément aux bibliothèques? 7
UNE FORMATION POUR UNE AIDE CONCRETE C est pour répondre aux besoins des professionnels et des bénévoles tels que la BDP organise une formation pendant le 4 ème trimestre 2014. La formation, réalisée par le Cabinet Nicole Larderet, se déroulera en deux journées pour accompagner au mieux les structures dans la mise en œuvre des TAP. En voici le programme : Une journée en septembre, le mercredi 24 septembre à Cahors : apports théoriques et méthodologiques Clarifier l esprit de la réforme Comprendre ce qu est un PEDT Définir ce qu est le périscolaire Prendre du recul et comprendre les enjeux Repérer les objectifs des TAP, différents de l accueil de classe Prendre conscience des impacts sur le fonctionnement Dédramatiser l action de la bibliothèque dans ce nouveau dispositif Cette journée d étude est ouverte à 40 personnes et peut se suffire à elle-même. Une journée en novembre, le jeudi 20 novembre à Saint-Céré : concevoir des temps d activités périscolaires Acquérir des bases pour construire des TAP Concevoir des contenus culturels à partir d objectifs précis Découvrir des contenus pour les TAP Partager et analyser ses premières expérimentations Développer sa capacité à accompagner une équipe pour construire des contenus de TAP Stimuler sa créativité Dédramatiser la conception de projets TAP Cette formation comprendra de nombreux ateliers pratiques. Elle sera ouverte à 20 personnes. Avoir suivi la première journée sera un préalable nécessaire pour tous les participants. Tous les détails et les modalités d inscription dans le catalogue de formation de la BDP pour le 2 ème semestre 2014. A noter : la formation permet de développer ses compétences et de s adapter aux évolutions. Elle permet aussi de faire reconnaître ses propres compétences, ce qui n est pas négligeable à l heure où vont se développer des partenariats avec les acteurs éducatifs et culturels du territoire, en lien avec les élus. 8
LES RESSOURCES UTILES Voici quelques pistes pour aller plus loin sur le sujet : Les recommandations de l Association des Bibliothécaires de France (ABF) Dès janvier 2014, l ABF a formulé des recommandations aux bibliothèques concernant l application du décret réformant les rythmes scolaires. Elle souligne «l opportunité pour les bibliothèques de formuler de nouvelles offres pour un public spécifique ( ) dans un cadre plus souple que pendant le temps scolaire. Le rôle des bibliothécaires de transmettre la lecture plaisir, mais aussi d être passeurs d autres pratiques culturelles ou ludiques, ne peut être que valorisé par cette opportunité.». L ABF rappelle aussi qu «une concertation en amont est indispensable avant toute élaboration d un projet d activités périscolaires impliquant notamment les bibliothèques. Le travail qui en découlera sera construit ensemble par les différents partenaires ( ) et inscrit dans la durée» L ABF est favorable à l organisation des TAP dans les locaux de la bibliothèque. «Il s agit pour les professionnels de proposer des activités dans les conditions optimales et dans un lieu plus propice à la convivialité. Accueillir les temps périscolaires dans les bibliothèques municipales ou intercommunales, c est aussi permettre aux familles d y rejoindre les enfants et d y poursuivre ensemble leurs pratiques, avec des contacts privilégiés avec les professionnels». Enfin, l ABF invite les bibliothécaires à communiquer leurs questionnements et leurs expériences, par le biais du forum Agorabib sur lequel le sujet a déjà été entamé : http://www.agorabib.fr/index.php/forum/47-temps-dactivités-périscolaires-tap/ Le vadémécum de l Association des Bibliothécaires de France (ABF) A la suite de ces recommandations, l ABF a édité le 24 juin 014 un vadémécum de 15 pages, téléchargeable sur le site de l ABF (dernière mise à jour) : http://www.abf.asso.fr/fichiers/file/abf/textes reference/vademecum rythmes scolaires.pdf 9
D autres liens utiles Sur le site national de la Caf, le guide pratique pour des activités périscolaires de qualité conçu en collaboration avec le Ministère des sports, de la jeunesse, de l éducation populaire et de la vie associative : http://www.caf.fr/sites/default/files/guide_pratique_activites_periscolaires_de_qualite.pdf Sur le site de l école nationale supérieure des sciences de l information et des bibliothèques (ENSSIB), un mémoire d étude très complet (105 p.), présenté pour le diplôme de conservateur de bibliothèques : «Aller à la bibliothèque après la classe : la réforme des rythmes scolaires, nouveaux enjeux et nouvelles opportunités pour les bibliothèques», téléchargeable ici : Sur le site du Ministère de l Education nationale, de l enseignement supérieur et de la recherche, la page consacrée aux nouveaux rythmes scolaires : http://www.education.gouv.fr/cid79816/nouveaux-horaires-a-l-ecole-pour-tous-les-eleves-ala-rentree-2014.html http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/64249-aller-a-la-bibliotheque-apresla-classe-la-reforme-des-rythmes-scolaires-nouveaux-enjeux-et-nouvelles-opportunites-pourles-bibliotheques.pdf Citons enfin le groupe de discussion «Bibliothèques et rythmes scolaires», créé sur Facebook. Il permet aux bibliothèques d échanger sur leurs pratiques, leurs difficultés et leurs projets d animation. A noter : l inscription sur le réseau social Facebook est nécessaire pour y avoir accès. 10
Contacts Bibliothèque départementale de prêt Place des Consuls 46 000 Cahors Tél : 05 65 53 49 30 Directrice : Martine MUZAS Tél : 05 65 53 49 20 Mail : martine.muzas@cg46.fr Pôle Action culturelle et formation Carole Gaillard-Flochlay Tél : 05 65 53 49 21 Mail : carole.gaillard-flochlay@cg46.fr Isabelle Garrigou Tél : 05 65 53 49 33 Mail : isabelle.garrigou@cg46.fr 11
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