DISCOURS D OUVERTURE DU PRÉSIDENT DE LA BANQUE EUROPÉENNE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT



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Transcription:

DISCOURS D OUVERTURE DU PRÉSIDENT DE LA BANQUE EUROPÉENNE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT AM102f-Y 1

Discours d ouverture de Suma Chakrabarti, Président de la BERD Monsieur le Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan, Monsieur le Vice-Premier Ministre Ali Babacan, Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs, INTRODUCTION Si une semaine est une longue en politique, une année est longue dans la vie de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Très longue dans les conditions économiques incertaines qui entourent nos opérations. J occupe mon mandat de Président de la Banque depuis douze mois. Beaucoup d événements sont survenus et beaucoup de projets ont été mis en œuvre pendant cette période. Permettez-moi une réflexion sur les résultats obtenus par la BERD et sur ce que l avenir lui réserve. Une chose est déjà évidente pour moi : dans le monde économique où nous vivons actuellement, la contribution de la Banque est plus importante que jamais. Depuis mon arrivée à la BERD, à l été dernier, j ai pu observer de près ce qui a incité les actionnaires à lui accorder leur confiance. Leurs motivations me sont apparues encore plus clairement lors des visites que j ai effectuées dans un grand nombre de nos pays d opérations, où j ai pu constater l impact que nous avons sur le terrain en investissant pour des vies meilleures. AM102f-Y 2

Ici même, à Istanbul, j ai vu les améliorations que nous avons apportées pour les personnes se rendant chaque jour à leur travail, lorsque nous avons aidé à la privatisation des ferries IDO. La société est à présent plus efficace et les nouveaux investissements font une réelle différence. De plus, elle s est mise, de sa propre initiative et dans le cadre de notre participation, à recruter bien plus de femmes. La Turquie est à présent notre deuxième pays d opérations. L an dernier, nous y avons investi plus d un milliard d euros. La réussite des projets qui se déroulent ici prouve que la Banque est capable d adapter le modèle qu elle a appliqué aux pays post-communistes, auxquels elle apporte son aide depuis plus de deux décennies. Le renforcement de nos opérations en Turquie, qui ont démarré il y a moins de cinq ans, augure bien des succès que nous pouvons obtenir dans nos nouveaux pays de la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen : l Égypte, la Tunisie, la Jordanie et le Maroc. Ce matin, à l invitation du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, les Premiers ministres de l Égypte, de la Jordanie et de la Tunisie ainsi que de hauts représentants de la Libye et du Yémen ont, lors d un petit-déjeuner de travail, échangé leurs points de vue sur les moyens d attirer des investissements et de promouvoir la coopération économique. Il s agit là d une rencontre historique, la première à ce niveau. Dans un moment, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et ses homologues de l Égypte, de la Jordanie et de la Tunisie prendront la parole devant le Conseil des gouverneurs. Nous reconnaissons que 2013 sera encore une année difficile pour de nombreux pays sur le plan économique. Politiquement également, des problèmes se posent à la fois dans notre région traditionnelle et dans la nouvelle région. Les réformes démocratiques ont progressé dans un certain nombre de pays qui viennent de s engager sur la voie de la transition. Mais AM102f-Y 3

ailleurs, les réformes ont stagné. Presque partout, les gouvernements doivent veiller à mener des réformes économiques et politiques indispensables et à donner confiance aux entreprises. Dans un certain nombre de pays, la corruption constitue un grave problème auquel il importe de remédier pour que les investissements retrouvent leurs niveaux antérieurs à la crise. Si les pouvoirs publics et les entreprises ne prennent pas dès maintenant des mesures pour améliorer le climat d investissement, il leur sera plus difficile de tirer parti d un futur redressement de l économie mondiale. La BERD est prête à soutenir les gouvernements partenaires et les clients du secteur privé dans leurs efforts de réforme, y compris dans le domaine de la gouvernance d entreprise, en proposant ses projets et ses compétences. RÉSULTATS EN 2012 En 2012, malgré les mauvaises conditions et les turbulences économiques dans de nombreux pays, la BERD a maintenu pour la troisième année consécutive son volume annuel d activités à près de 9 milliards d euros. Cela s est traduit par un nombre record de 393 opérations, en hausse par rapport aux 380 opérations de 2011. Nous avons continué de mettre l accent sur le potentiel d impact des activités de la Banque sur la transition. Parmi les projets signés en 2012, 92 % ont été jugés bons ou excellent dans ce domaine. Ces excellents résultats doivent également beaucoup au leadership exercé par mon prédécesseur, Thomas Mirow, pendant les quatre années qu il a consacrées à notre institution. Bien sûr, ces résultats ne sont pas juste des chiffres. Ils se traduisent par un impact concret sur la vie des populations. J ai parlé de la Turquie. Il en va de même pour notre plus grand pays d opérations, la Russie. Parmi les projets que nous finançons, un prêt sert à moderniser les systèmes de AM102f-Y 4

chauffage collectif dans une région de gel permanent à l extrême-est du pays. Là-bas, la saison de chauffage dure dix mois de l année et les températures hivernales tombent à moins cinquante degrés Celsius. C est aussi le cas en Bulgarie. Nous avons aidé une société métallurgique, Sofia Med, à renforcer son avantage compétitif. Nous investissons 40 millions d euros pour améliorer la production et l efficacité énergétique et apportons un financement à long terme pour la constitution d un fonds de roulement. Une plus grande compétitivité pourrait aboutir à la création d emplois. En décembre dernier, le Kosovo est devenu nouveau membre et nouveau pays d opérations de la Banque. Nous avons déjà commencé à renforcer le soutien que nous apportons au développement du secteur privé au Kosovo. Parmi les opérations menées en 2012, la Banque a réalisé ses premiers engagements, à hauteur de 181 millions d euros, dans les quatre pays bénéficiaires potentiels situés dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen appelée région SEMED. Les approbations concernant ces projets ont véritablement commencé à la fin du quatrième trimestre de l an dernier, à la suite des modifications apportées à nos textes constitutifs. Cette année, nous allons accélérer nos investissements et étoffer notre portefeuille de futurs projets, en travaillant étroitement avec d autres institutions financières internationales. Nous sommes également très proches d une ratification par tous les actionnaires de l amendement à notre Article 1, qui ouvrira la voie à l accession des pays de la région SEMED au statut de pays bénéficiaire à part entière. AM102f-Y 5

La Banque a également continué d optimiser son impact à travers plusieurs initiatives stratégiques. Notre Initiative pour l énergie durable vise d une part à atténuer les effets du changement climatique et à s y adapter, et d autre part à améliorer l efficacité énergétique. Nous avons obtenu dans ce domaine de solides résultats, le financement en 2012 ayant atteint 2,3 milliards d euros. L initiative permettra une réduction annuelle de près de 9 millions de tonnes des émissions de CO 2 et une économie de consommation d énergie d un peu moins de 3 millions de tonnes d équivalent pétrole. Nous avons par ailleurs développé notre Initiative en faveur des marchés financiers locaux et des opérations en monnaie locale. Une équipe spécifique s y consacre désormais. L accès aux prêts en monnaie locale et aux marchés financiers locaux est indispensable aux ménages et aux entreprises qui ne perçoivent pas de revenus en monnaie étrangère. Les projets signés dans le cadre de cette initiative financeront des investissements d entreprises locales dans des régions rurales de l ERY de Macédoine. Au Kazakhstan, des prêts en monnaie locale d un montant équivalent à trois millions de dollars sont consentis pour être rétrocédés à des micro et petites entreprises. Là encore, une attention particulière est accordée aux entrepreneurs des régions rurales. Grâce à ces prêts à long terme en monnaie locale, les entreprises seront moins vulnérables aux fluctuations brutales de change. Tout en respectant l ensemble de ses engagements sur le plan opérationnel et en matière de transition, la Banque a continué de faire preuve d une belle vigueur financière. Elle a enregistré un bénéfice net réalisé de 1 milliard d euros, en hausse par rapport à 2011. Les trois agences de notation ont clairement témoigné leur confiance à l égard de la BERD en AM102f-Y 6

confirmant notre note AAA assortie de perspectives stables, une rare distinction dans le monde d aujourd hui. LE DÉBUT DE 2013 ET LES PERSPECTIVES POUR L AVENIR Malgré les excellents résultats obtenus par la BERD en 2012, nous devons rester vigilants. Le contexte extérieur reste difficile. En 2013, nous intensifions nos efforts en vue de développer nos activités, en ciblant des domaines dans lesquels nous devons prévoir davantage de projets. Dans certains segments de nos activités, la demande a diminué. En Russie, l activité économique ralentit, tout comme la demande de financement à long terme auprès de la Banque. Les investissements directs étrangers demeurent inférieurs à leurs niveaux d avant 2008. Dans bon nombre de pays, la demande de vastes projets d infrastructure a baissé pour diverses raisons. L une d elle est que certains gouvernements ont atteint leur plafond d endettement et ne peuvent plus se permettre de tels investissements. Dans la région SEMED, les investisseurs potentiels attendent, avant d agir, que les incertitudes politiques et économiques soient résolues et que l orientation des changements se précise. D ici la fin de la présente Assemblée annuelle, notre volume annuel d opérations devrait atteindre environ 1,47 milliard d euros pour plus de 80 projets, comme à la même période en 2011. Il ne faut cependant pas se faire d illusions : les conditions opérationnelles vont probablement rester exigeantes pendant une grande partie de l année. Nous sommes confrontés à une situation économique incertaine. Comme notre Directeur des affaires économiques l annoncera dans la journée, les perspectives de croissance dans nos deux régions d opérations ont été nettement révisées à la baisse. Nous assistons à une forte hausse du chômage dans certains pays, en particulier chez les jeunes. AM102f-Y 7

Dans ce contexte, nous nous efforçons avant tout de répondre à l évolution des demandes de nos pays et de nos clients. En collaboration avec la Banque mondiale et la Banque européenne d investissement, nous avons lancé le Plan d action conjoint des IFI pour la croissance en Europe centrale et sud-orientale. J accueille chaleureusement nos partenaires, M. Werner Hoyer, Président de la BEI, et M. Dimitris Tsitsiragos, Vice-Président de la SFI, qui sont parmi nous aujourd hui. L objectif du plan conjoint est de contribuer à stimuler la croissance et la réforme au moment où les pays continuent de consolider leurs budgets et restent affectés par la faiblesse de leur économie. Dans le cadre de ce plan, la BERD a approuvé une deuxième enveloppe budgétaire pour les filiales de banques grecques qui ont une importance systémique en Europe du Sud-Est. En Croatie, nous avons financé la construction d un nouvel embarcadère pour le transport de passagers en ferry dans le port de Split, afin de soutenir la poursuite du développement du secteur touristique croate. Ces projets s accompagnent d un dialogue avec les gouvernements sur la réforme des politiques publiques. Fort du succès de l Initiative pour l énergie durable, nous lançons à présent un projet de plus grande ampleur, l Initiative sur les ressources durables, ou IRD. Cette initiative a pour objectif l utilisation efficace de l eau, des déchets et autres éléments et vient s ajouter à nos travaux dans le domaine de l efficacité énergétique. L IRD renforcera les activités que nous menons déjà, comme le financement de dix millions d euros pour la modernisation des usines de traitement des eaux usées dans la ville de Chymkent au Kazakhstan. Il s agit là d un nouvel investissement pour des vies meilleures. AM102f-Y 8

Notre Conseil d administration a également approuvé une Initiative stratégique pour l égalité hommes-femmes. Il a recensé un certain nombre de pays prioritaires présentant d importants décalages en matière de promotion de l égalité des chances au niveau économique pour les femmes. Dans ces pays prioritaires, nous concevrons des projets qui favoriseront l accès des femmes à l emploi, à la formation, aux financements et aux services. Ces initiatives seront mises en œuvre conformément à notre approche fondée sur les projets, en répondant à la demande de nos clients, en respectant notre modèle opérationnel fondamental axé sur le secteur privé et en gardant à l esprit notre mandat d accompagnement de la transition. Avant l Assemblée annuelle de l an prochain à Varsovie, je reviendrai devant notre Conseil d administration pour faire le point sur les progrès réalisés dans le cadre de toutes ces initiatives. PROGRAMME DE MODERNISATION Comme je l ai dit, la BERD obtient de bons résultats. Comme toute organisation, nous souhaitons cependant faire encore mieux. Quand vous m avez élu l an dernier, j ai fait clairement savoir que je souhaitais examiner dans quels domaines il était possible de moderniser la Banque et de renforcer son efficience et son efficacité. La modernisation n est pas un but en soi, mais elle permettra à la Banque de continuer, dans les prochaines années, à exercer un impact et à l optimiser. Pour qu une organisation survive et réussisse, elle doit savoir gérer le changement. C est un message que nous ne cessons de répéter aux entreprises que nous aidons. Si cela vaut pour elles, cela devrait aussi valoir pour nous. L année dernière, nous avons bien progressé dans la mise en œuvre du programme de modernisation. Ce programme en faveur du changement AM102f-Y 9

engendrera une Banque plus axée sur les résultats, ainsi qu une organisation unifiée et moderne. Jusqu à présent, nous avons perfectionné notre système d évaluation des résultats, en mettant l accent sur le dispositif d incitation de l organisation, sa méthodologie en matière de transition et sa communication externe concernant son impact. Nous proposons une révision du tableau d évaluation institutionnel, qui permettra de concentrer l attention à la fois sur les objectifs de transition quantitatifs et qualitatifs. Pour la première fois, cela concernera toutes les équipes de la Banque. Nous sommes en train de renforcer nos capacités de dialogue avec les pouvoirs publics et d innover dans notre offre de produits à travers l Initiative pour les ressources durables, par exemple. Nous examinons aussi les moyens de mobiliser plus efficacement des fonds internationaux de capitaux pour des investissements dans notre région d opérations. En interne, nous nous sommes restructurés afin de mieux nous concentrer sur notre stratégie. Et nous porterons davantage attention aux ressources humaines nos plus précieuses ressources et aux services institutionnels. Nous encourageons déjà le développement des compétences en gestion, l évolution de carrière, la mobilité et la diversité. Et nous instaurons une culture plus solide de l efficience en attachant une attention particulière aux coûts, aux entraves à un bon fonctionnement et à l optimisation des ressources. Nous prenons soin de conserver ce que la Banque a de meilleur. Et je le redis : nous gardons toujours en vue l objectif ultime de la modernisation : une Banque plus efficiente, capable de renforcer son impact par ses opérations sur le terrain. AM102f-Y 10

L ERC 5 ET L AVENIR Le succès de la Banque sur le terrain et le programme de modernisation assurent une base solide pour affronter l avenir. Nous devrons d ailleurs bientôt réfléchir à l orientation stratégique de la Banque à partir de 2016. Le cinquième Examen des ressources en capital approche et nous nous réjouissons à la perspective de travailler avec les actionnaires sur ce projet. Nous prévoyons de soumettre des orientations stratégiques à moyen terme à l approbation des Gouverneurs lors de l Assemblée annuelle de l an prochain à Varsovie. Nous développerons ensuite les propositions pour l ERC 5 pendant la deuxième partie de 2014, avec une participation étroite des actionnaires. Nous envisageons de soumettre la stratégie de l ERC 5 à votre approbation lors de l Assemblée annuelle de 2015. Nous devons aussi décider d une approche opérationnelle pour l étape suivant la gradation et entamer avec les actionnaires une discussion franche sur les perspectives de gradation dans les prochaines années. Les attentes, le rythme et les conditions entourant la gradation ont été définies dans l ERC 4. Bien entendu, elle reste un principe fondamental de la Banque, mais je comprends et j accepte que ce ne soit pas un sujet simple dans un contexte d incertitudes économiques persistantes. La question de la gouvernance se pose aussi. Le sujet de la représentation des pays d opérations au Conseil d administration a été soulevé par l Ukraine et l Égypte, avec le soutien d autres pays. Une résolution exposant la manière dont nous envisageons de progresser sur cette question sera examinée demain par les Gouverneurs, si l accord est donné ce matin pour inscrire ce point supplémentaire à l ordre du jour. Là encore, comme l expérience d autres institutions nous l a appris, la gouvernance AM102f-Y 11

n est pas un sujet facile à traiter. Si la résolution est approuvée, l objectif sera de parvenir, à travers un consensus, à une gouvernance stable et durable. Toutes ces questions auront un impact sur l avenir de la Banque. Mais en les abordant, nous devons rester concentrés sur notre mission et notre travail. Comme je l ai mentionné plus tôt, le contexte économique et politique difficile met en évidence le rôle fondamental du secteur privé et de la BERD pour stimuler la croissance dans la région. Que peut faire précisément la Banque? Nous pourrions renforcer le soutien aux micro, petites et moyennes entreprises, qui ne se voient pas offrir suffisamment de possibilités. Cette aide pourrait se faire à travers le système bancaire et, lorsque cela se justifie, de manière directe. Une telle approche, qui nécessite d importantes ressources et un examen du meilleur moyen de fournir cet effort, serait payante car elle renforcerait notre impact sur la transition. Nous souhaitons aussi examiner les différentes possibilités de mettre en place des mécanismes durables de financement à long terme au regard des modifications dans la structure de l activité bancaire internationale et nous souhaitons attirer des investissements de toutes les régions du monde vers les pays d opérations de la BERD. Avant de terminer, j aimerais partager avec vous une pensée. Dans tout ce que nous faisons, nous restons persuadés que la BERD peut jouer un rôle majeur en encourageant le secteur privé à contribuer à la reprise économique. Je suis fier de diriger cette Banque. Nous avons une noble mission, celle d accompagner nos pays d opérations dans leur transition vers une économie de marché à part entière. Je vous promets que nous resterons alertes et flexible, comme la Banque l a toujours été durant ses 22 années AM102f-Y 12

d existence. Nous continuerons de mettre l accent sur notre impact : compte tenu des défis que nous réserve l avenir, chaque euro que nous investissons est plus que jamais décisif. Je vous remercie de votre attention et vous souhaite à tous une excellente Assemblée annuelle. AM102f-Y 13