PROJET DE DELIBERATION du CONSEIL. Débat sur les orientations générales du règlement local de publicité de la Métropole Européenne de Lille

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Transcription:

PROJET DE DELIBERATION du CONSEIL SECRETARIAT GENERAL - AFFAIRES JURIDIQUES - DROIT DE L'AMENAGEMENT ET DE L'URBANISME Débat sur les orientations générales du règlement local de publicité de la Métropole Européenne de Lille La loi du 12 juillet 2010, dite Grenelle II, a profondément remanié le droit de l affichage extérieur. Les règles nationales relatives au format et aux conditions d implantation des publicités, enseignes et pré-enseignes ont été complètement revues. En outre, cette loi a transféré à la Métropole Européenne de Lille la compétence autrefois détenue par les communes pour élaborer, modifier ou réviser un règlement local de publicité (RLP). Le RLP est un document qui tend à protéger les paysages et améliorer le cadre de vie, en encadrant l affichage extérieur (publicité, enseignes et pré-enseignes). Pour ce faire, le RLP adapte la règlementation nationale fixée par le code de l environnement à un contexte local. Depuis la loi Grenelle II, le RLP peut ainsi essentiellement restreindre les possibilités résultant de la réglementation nationale (réduire les formats et/ou, le nombre de publicités par exemple). A l inverse, dans les lieux protégés, le RLP peut assouplir l interdiction de publicité fixée par la réglementation nationale. Enfin, le législateur du Grenelle a calqué la procédure d élaboration du RLP sur celle du Plan Local d Urbanisme, qui peut se résumer en quatre grandes étapes : Prescription de l élaboration et définition des objectifs et modalités de concertation : la MEL a prescrit l élaboration du RLP par délibération n 13 C 0460 du 18 octobre 2013 ; - Débat sur les orientations générales du RLP en Conseil métropolitain puis devant chacun des conseils municipaux des 85 communes membres ; - Bilan de la concertation et arrêt du projet, qui est soumis à l avis des personnes publiques associées puis à une enquête publique ; - Approbation. La Métropole Européenne de Lille (MEL) a prescrit l élaboration du règlement local de publicité (RLP) par délibération n 13 C 0460 du 18 octobre 2013. Une fois entré en vigueur, le RLP métropolitain remplacera les 30 RLP communaux existants et s appliquera sur l ensemble des communes membres de la MEL. Par la délibération précitée, le Conseil métropolitain a défini les objectifs suivants pour le RLP : - Lutter contre la pollution visuelle pouvant résulter de l affichage commercial, en agissant notamment sur le format et la densité des publicités et enseignes ; (57454) / vendredi 3 juin 2016 à 18:15 1 / 5

- Contribuer à réduire la facture énergétique, en adoptant des mesures spécifiques aux dispositifs les plus énergivores ; - Renforcer l identité du territoire métropolitain, en évitant les effets actuels de report de publicités d une commune à une autre. Un diagnostic du territoire métropolitain a été réalisé, afin de caractériser qualitativement le parc existant de publicités, enseignes et pré-enseignes. Il consistait notamment en une étude de terrain. Celle-ci a été réalisée pendant toute l année 2014. Il ne s agissait pas de recenser de manière exhaustive tous les dispositifs implantés sur le territoire, mais de dresser un état des lieux des publicités et enseignes présentes sur le territoire. L étude de terrain a permis de relever la présence de publicités : - A la fois en zone urbaine et en zone rurale. Cette situation est d autant plus particulière que, les limites d agglomération, déterminantes pour la présence ou non de publicité, étant parfois imprécises, la frontière entre paysage rural et paysage urbain s estompe. - Sur le domaine public, dont de nombreuses publicités apposées sur mobilier urbain, hétérogène et disparate. - Sur les propriétés privées, apposées sur les murs pignons ou scellées au sol sur les espaces libres des ensembles d habitation ou sur les parkings des établissements commerciaux, nombreux sur le territoire métropolitain. - Sur tous types de tissus : bâtiments traditionnels d habitation, ensembles d activités ou commerciaux. Quasiment tous les formats de publicité existent sur le territoire métropolitain. Sont notamment présents des dispositifs particuliers de publicité, légalisés par le Grenelle. Il s agit des bâches publicitaires, des dispositifs de dimensions exceptionnelles ou encore de la publicité numérique (incluant celle apposée sur mobilier urbain). Ces dispositifs devront être traités dans le RLP métropolitain. Concernant les enseignes, l étude de terrain révèle une grande variété de dispositifs, pas toujours adaptés à leur environnement ou ne respectant pas forcément les règles nationales (c est le cas en particulier des enseignes «hors normes» implantées dans les grandes zones commerciales qui ne pourront être régularisées par le futur règlement). Ceci peut entrainer une perte de qualité architecturale des constructions ou des centres bourgs. Le travail de terrain a été complété par une analyse des règlements communaux existants ainsi que des règles nationales applicables aux diverses parties du territoire. L analyse des 30 RLP communaux a permis de dégager des similitudes entre les différentes règles instaurées par les communes. Pour exemples, la majorité des communes ont, dans leur réglementation locale, admis un format maximum de (57454) / vendredi 3 juin 2016 à 18:15 2 / 5

publicité de 12m² et n ont pas règlementé les enseignes, les laissant soumises aux dispositions de la réglementation nationale. A contrario, de nombreuses divergences apparaissent également entre les différents RLP communaux, y compris ceux de communes voisines. Outre l étude de terrain et l analyse des règlementations existantes, le diagnostic est nourri encore par des entretiens (individuels ou collectifs), des sessions de formation avec les 85 communes ainsi que par un questionnaire permettant de recenser leurs souhaits et difficultés. Au vu de ce diagnostic, les orientations générales suivantes sont proposées au débat (trois orientations concernent la publicité et une orientation pour les enseignes): ORIENTATION N 1 : Instaurer des zones à l intérieur desquelles la publicité sera davantage encadrée et mieux adaptée au cadre environnant Différents types de zones sont identifiés, qui pourraient faire l objet d un traitement spécifique : 1- Les entrées de ville, première image d un territoire et donc à préserver d une installation anarchique ou non harmonieuse de publicités. 2- Les cœurs de villes : abords des lieux signifiants et immeubles remarquables, les centres bourgs 3- Les espaces paysagers de qualité, en ville ou en périphérie (Espace Naturel Métropolitain, abords des cours d eau) 4- Les axes structurants du territoire métropolitain, traversant plusieurs communes 5- Des zones spécialisées : zones d activités et commerciales, aéroport de Lesquin-Fretin 6- Le domaine ferroviaire : la publicité sur le domaine ferroviaire est très présente sur le territoire métropolitain. (57454) / vendredi 3 juin 2016 à 18:15 3 / 5

ORIENTATION N 2 : Règlementer certains types de dispositifs, visuellement polluants par leur présence forte sur le territoire ou leur caractère lumineux, et/ou énergivores ou leur densité trop importante Il s agit : - Des dispositifs publicitaires 4x3, scellés au sol notamment. Des restrictions pourraient être instaurées sur la superficie (8m²) ou le nombre dans certaines zones identifiées. La publicité scellée au sol installée sur domaine public pourrait être interdite. - Du mobilier urbain publicitaire : le format classique de 12m² peut être réduit à 8m² ou 2m² selon les zones - De la publicité lumineuse : des restrictions pourraient être apportées dans les centralités. En particulier, le format du mobilier urbain numérique pourrait être réduit à 2m². - Du micro-affichage : des restrictions relatives au nombre par devanture commerciale pourraient être instaurées selon les zones. Le micro-affichage pourrait être interdit ou très contraint dans certains lieux protégés. ORIENTATION N 3 : Assouplir l interdiction de publicité dans certains lieux protégés La règlementation nationale pose un principe d interdiction de publicité dans les secteurs suivants : - Dans les zones de protection délimitées autour des sites classés ou autour des monuments historiques classés - Dans les secteurs sauvegardés - A moins de 100 mètres et dans le champ de visibilité d un monument historique ou d un immeuble présentant un caractère historique, esthétique ou pittoresque tel que reconnu par arrêté municipal - Dans les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) et aires de valorisation de l architecture et du patrimoine (AVAP). Par le RLP, il est possible de déroger à cette interdiction, pour réintroduire de la publicité dans les secteurs précités. L interdiction pourrait ainsi être assouplie, en fonction des zones ou communes : - A minima, pour les abris voyageurs - Pour tout ou partie des mobiliers urbains publicitaires - Pour tout ou partie des autres types de publicité. (57454) / vendredi 3 juin 2016 à 18:15 4 / 5

ORIENTATION N 4 : Pour les enseignes, concilier protection du cadre de vie et besoins de communication des acteurs économiques locaux La règlementation nationale de l affichage, réformée par la loi du 12 juillet 2010, est relativement stricte concernant les enseignes, par ailleurs toutes soumises à autorisation préalable dès lors que le territoire est couvert par un RLP, alors que ce n est pas le cas des publicités. En matière d enseignes, le RLP métropolitain ne pourra que durcir la réglementation nationale. Aussi, il peut être envisagé que le RLP ne réglemente que les publicités et pas les enseignes, qui resteraient soumises à la réglementation nationale. Ce serait le cas notamment pour les grandes zones commerciales, les nouvelles règles nationales étant beaucoup plus contraignantes depuis le 1er juillet 2012. S il était souhaité davantage de protection et d harmonisation, cela pourrait concerner les centralités et lieux protégés. Dans ces zones, les règles nationales de proportion pourraient complétées par des prescriptions d ordre esthétique assurant une meilleure intégration des enseignes à leur environnement et à la façade qui les supporte. * *** Après clôture des débats, le Conseil acte de la tenue du débat sur les orientations générales du règlement local de publicité. (57454) / vendredi 3 juin 2016 à 18:15 5 / 5