Grippe H1N Qu avons

Documents pareils
Pandémie : pas de fermetures de classes Évaluation de la situation au 13 novembre 2009

Quelles sont les maladies hautement contagieuses susceptibles d être hospitalisées en réanimation en France?

Vaccinations - Rédaction Dr BOUTON

Gestion de la crise sanitaire grippe A

Référentiel Officine

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

Service d ambulance. Normes. de soins aux patients. et de transport

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

CONTRAT D ACCUEIL. Parents Assistant(e)s Maternel(le)s. Proposé par les Relais Assistantes Maternelles du Haut-Rhin

Cahier d enquête. Suspect N 5. Reproduction interdite

Vitalité! le bulletin de votre paef Comment préparer votre entreprise à l éventualité d une pandémie

Parasites externes du chat et du chien

Inventaire Symptomatique de la Dépression et du Trouble Affectif Saisonnier Auto-évaluation (IDTAS-AE)

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Pandémie & Entreprises

URGENCE HUMANITAIRE LES 10 COMMANDEMENTS

Activité au 30 septembre 2009

Maîtriser les risques au sein d une d PMI. Comment une PME-PMI peut-elle faire face à ses enjeux en toutes circonstances?

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

TRAVAUX DU GROUPE GUINEE/CONAKRY ET BISSAO

LE PIRE DES DANGERS C EST D IGNORER QU ON EST EN DANGER

2 La chaîne de survie canadienne : espoir des patients cardiaques

VILLE D ASNIERES SUR SEINE PLAN DE CONTINUITE DE L ACTIVITE DES SERVICES MUNICIPAUX - PANDEMIE GRIPPALE

Protégeons-nous ensemble!

Démence et fin de vie chez la personne âgée

Ce que les femmes enceintes doivent savoir au sujet de la grippe H1N1 (appelée grippe porcine auparavant)

MODELE DE CONTRAT DE TRAVAIL A DUREE INDETERMINEE ENTRE PARENTS ET ASSISTANTES MATERNELLES

Chapitre III Le phénotype immunitaire au cours de la vie

ANNEXE 3 ASSISTANCE MÉDICALE

Vaccinations pour les professionnels : actualités

OSIRIS GRIPPE A H1N1

AMMA HOSPI-PLAN Déclaration de sinistre

Centre Antipoison et de Toxicovigilance Strasbourg Tél:

ANNEXE IIIB NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR

Etat des lieux du prélèvement et de la greffe d organes, de tissus et de cellules MAROC

LA RESPONSABILITÉ DU RADIOLOGUE Point de vue de l avocat

MegaStore Manager ... Simulation de gestion d un hypermarché. Manuel du Participant

Présentation du plan national multirisques de préparation paration et de réponse aux catastrophes Burkina Faso

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient!

ACCUEIL EN CENTRE DE LOISIRS ENFANT PORTEUR DE HANDICAP

Bio nettoyage au bloc opératoire

Item 169 : Évaluation thérapeutique et niveau de preuve

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

«Les antibiotiques c est pas automatique», 12 ans après, quels sont les changements laissés par ce slogan percutant?

A votre service, personnellement

La planification familiale

LE DOSSIER PHARMACEUTIQUE

MÉMOIRE RELATIF À L ÉVALUATION DU RÉGIME GÉNÉRAL D ASSURANCE MÉDICAMENTS PRÉSENTÉ PAR LA FÉDÉRATION DES MÉDECINS SPÉCIALISTES DU QUÉBEC

PRÉSENTATION DU PROGRAMME. Le cœur à l école. PROGRAMME DE PRÉVENTION DE L ÉCHEC SCOLAIRE ET SOCIAL Volets préscolaire et 1 er cycle du primaire

Comment ça va? Quand ça ne va pas. 4 comment ça va?

L hôpital de jour ( HDJ ) en Hôpital général Intérêt d une structure polyvalente? Dr O.Ille Centre hospitalier Mantes la Jolie, Yvelines

Le guide du bon usage des médicaments

Activité 38 : Découvrir comment certains déchets issus de fonctionnement des organes sont éliminés de l organisme

Rhume ou grippe? Pas d antibiotiques!

L industrie pharmaceutique et la grippe aviaire

Notice d Information Assurance de Groupe - Frais de Santé Contrat n

Questionnaire pour les enseignant(e)s

EGK-Voyage Votre protection d assurance globale pour les voyages et les vacances

INVETISSEMENTS, PRODUCTION, COMMERCIALISATION, EXPORTATION: FACILITES & CONTRAINTES. CAS DU GROUPE FALY EXPORT

Assurance Maladie Obligatoire Commission de la Transparence des médicaments. Avis 1 23 Octobre 2012

Questionnaire Médical

Atelier A1. Intervenants. Modérateur. Véronique MÉAUTTE-EVANS. Frédéric Lucas. Guy-Antoine de LA ROCHEFOUCAULD. Michel BLANC

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Peut-on réduire l incidence de la gastroentérite et ses conséquences dans les écoles primaires à l aide de solution hydro-alcoolique?

Situations d urgence : savoir råagir COMMUNICATION ENVIRONNEMENTALE COMMUNICATION DE CRISE - CONCERTATION

LA DEMARCHE DE SOINS INFIRMIERE N.LANNEE CADRE FORMATEUR IFSI CHU ROUEN

> Présentation du programme > Peps Eurêka - Mémoire : Pour donner du Peps à ses neurones et à sa vie... 4

Danielle D Amour, inf. Ph.D. IUFRS 24 février 2011

L ostéopathie au service des professionnels

Ma Santé Ma Prévoyance. Avec le Crédit Mutuel, vous avez l assurance d être bien protégé.

Introduction par effraction

Il faut protéger votre organisation contre la pandémie qui menace «AVEZ-VOUS UN PLAN?» Marcel-M. Boucher MD

BOITE A IMAGES PREVENTION DE LA MALADIE A VIRUS EBOLA

Pour JANVIER 2010 : EPREUVE ECRITE du DF1 :

QUESTIONNAIRE D INTÉGRATION

AGENT POLYVALENT DES SERVICES TECHNIQUES

«Evaluation de l activité physique chez les enfants et adolescents à l aide d une méthode objective» SOPHYA

REGLEMENT INTERIEUR DES ACCUEILS DE LOISIRS, ACCUEILS PERISCOLAIRES, RESTAURATION SCOLAIRE, SEJOURS VACANCES ET CLASSES «DECOUVERTE»

Conseils aux voyageurs

- Je m appelle le Docteur - Docteur qui? - Juste le Docteur. Biographe

CAUTIONNEMENT ET ASSURANCE LA RESPONSABILITÉ PERSONNELLE & PÉCUNIAIREP DES AGENTS COMPTABLES

Les Jeudis de l'europe

AVANT PENDANT APRES LA CRISE

GARANTIE ANNULATION. Notice d assurance. Contrat n

Repérage de la perte d autonomie

Tuberculose bovine. Situation actuelle

Cahier des bonnes pratiques pour un nettoyage écologique des locaux du Conseil Général de la Gironde

Pandémie grippale et réorganisation des soins primaires. Le travail de la Maison Médicale de Garde d Ambérieu

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

Aspects juridiques de la transplantation hépatique. Pr. Ass. F. Ait boughima Médecin Légiste CHU Ibn Sina, Rabat

LIVRET D ACCUEIL DU STAGIAIRE AU MULTI-ACCUEIL

Efficacité et risques des médicaments : le rôle du pharmacien

ACADÉMIE D ORLÉANS-TOURS NOTE D INFORMATION n 25

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

curité du patient 19 mai 2009 Aurore MAYEUX Guy CLYNCK LIE

Isolé : 2,20 % du PASS (54 /mois) Isolé : 2,69 % du PASS (67 /mois) Famille : 5,46 % du PASS (135 /mois) Famille : 6.54 % du PASS (162 /mois)

Syllabus du cours de musique. Maternelle. enseigné par Joël Chiasson

Transcription:

Grippe H1N1 Pandémie 2009-2010 2010 Qu avons avons-nous nous appris? Jacques E. Mokhbat Département de MédecineM Université Libanaise Faculté des Sciences MédicalesM Avril 2010

Questions Y a-t-il a eu une pandémie? Trop d emphase d sur la sévérits rité? Influence des compagnies pharmaceutiques? Rôle des médias? m Internet? Mesures excessives? Efficacité v/s risques du vaccin?

Pourquoi tout ce tapage? Préparation pour une nouvelle pandémie grippale en cours depuis plus d une d décennied Expérience traumatisante de la grippe aviaire

Pourquoi tout ce tapage? Premiers rapports mexicains alarmants Nomenclature de «porcine»: Ignorance de ce qu on ne comprend pas Peur de ce qu on ignore Virus H1N1 de mauvaise réputationr

Pourquoi tout ce tapage? Signes d affolement d des responsables de santé Rapports de l OMS l insuffisamment expliqués Confusion totale quant au vaccin

Pourquoi tout ce tapage? Première pandémie grippale pendant l ère internet et des chaînes TV via satellites Pandémie médiatique m et fortement médiatisée Interviews et contre-interviews d experts et prétendus experts Plus on est alarmiste, plus la presse s intéresse!!!!

La peur! Rappels de la grippe de 1918: Printemps modéré Été calme Automne et hiver mortels jusqu en 1920 Victimes: jeunes adultes: Système immunitaire actif Près s de 70 millions de morts: plus que la peste noire

Théorie de la conspiration PHARMA Corruption Guerres secrètes!!! Guerres économiques!!!

Attitudes discriminatoires Contrôles aéroportuairesa Ports de masques Réactions publiques discriminatoires Stigmatisation Massacre de cochons!!!

Revue de la pandémie Avril 2009: Premiers cas rapportés à l OMS 25 Avril: La DG déclare d une urgence médicale m à l échelle internationale. Fin Mai: Cas confirmés s dans > 48 pays 11 Juin: Pandémie déclard clarée e par l OMS l (niveau 6) 1er juillet: 120 pays ont rapporté des cas

OMS: Niveaux d alerte d pandémique Phase Description Niveau Phase interpandémique Nouveau virus chez animaux, pas de cas humains Alerte pandémique Nouveau virus cause de cas humains Risque faible de cas humains Risque accru de cas humains Transmission inter humaine absente ou très limitée Augmentation des cas de transmission inter humaine 1 2 3 4 Pandémie Transmission inter humaine d un niveau significatif Transmission inter humaine efficace et soutenue 5 6

Pré Pandémie Estimations d un d taux d attaque d de 30% (semblable au virus de 1918) Stratégie: Arrêter ou ralentir l extensionl Limiter la transmission domestique et contrôler la maladie, la morbidité et la mortalité Soutenir l infrastructure l et contrôler l impact sur l él économie et la société

Sévérité La majorité: : Grippe simple La majorité des décès d s dues à une pneumonie virale sévère s avec: Insuffisance rénale, r hypotension, choc Surinfection bactérienne 50-80% des cas sévères s avaient une pathologie sous-jacente Les cas sévères s et les décès d s ont eu lieu chez les jeunes adultes

En comparaison Nombre hospitalises Nombre mortalité Nombre atteints H1N1 257,000 12,000 57 millions Saisonnière (moyenne annuelle) 200,000 30,000 15-60 millions

Grippe pédiatriquep Morbidité Beaucoup de cas en famille Les enfants sont contagieux plus longtemps

En 2009 Grippe habituelle Symptômes plus fréquents que d habitude: Vomissements, diarrhée Conjonctivite Arthralgies Tableau atypique sans fièvre ni toux Fièvre et léthargiel

Impact de la pandémie Moins sévère s que les pandémies précédentes Transmission continue Chiffres de mortalité incomplets Prochaine vague incertaine?

Quatre piliers de la réactionr Surveillance Contrôle Vaccination Communication et éducation

Défis Planification: Activités s scolaires Disponibilité du vaccin Formulations vaccinales et contre- indications Identifier les personnes à haut risque

Problèmes thérapeutiques Qui traiter Quand traiter Comment rendre ces thérapeutiques disponibles quand indiquées

Expérience vaccinale Plus de 265 millions de doses distribuées depuis Septembre 2009 175 millions de doses administrées Couverture vaccinale entre 10 et 45% des populations Pas d effets d toxiques rapportés

Communication Expliquer l instabilitl instabilité du virus et l évolution épidémique Difficulté d appliquer les mesures préventives devant une maladie apparemment de sévérits rité modérée Sécurité du vaccin mal expliquée e et grevée e de l antl antécédent historique Rôle des groupes anti-vaccins via internet etc.

Leçons apprises Besoins en matériel de protection: Masques Gants Préservation des vaccins Besoin d espace d de stockage pour les médicaments et pour les vaccins

Lavage des mains Diminue l absentl absentéisme Occasion pour enseigner le lavage des mains

Propreté Nettoyage des tables de repas avant et après Nettoyage des surfaces dans les classes Nettoyage des poignées de portes Nettoyage du matériel des salles de sport

Leçons apprises Modèle d intd intégration et de coordination des secteurs de santé: Gestion des urgences Services publics Secteur privé

Leçons apprises Communication claire et succincte Nécessité d une gestion centrale: Plan d immunisationd Fermetures des écoles Evaluation des capacités s locales et provision de soutien Evaluer différents scénarios Utiliser les données scientifiques

Défis Laisser-aller aller Anxiété Méfiance Guerres médiatiquesm Déception Suppositions Peur de litige

Soyons optimistes Pouvoir de la science Surveillance globale (OMS): bonne et en amélioration Communication et collaboration entre les pays sont meilleurs depuis le SARS Développement de vaccin et méthodes de production rapides

Réaction excessive? La pandémie parait moins sévère s que prévu Les médias m et les pouvoirs publics ont été alarmistes Prévision de 2 milliards de personnes atteintes

Y a-t-il a eu exagération? Réalisation rapide de la faible morbidité et mortalité Diminution de l intl intérêt pour le vaccin Absence de la troisième vague épidémique prévue Questions sur la sécurits curité du vaccin Confusion quant aux dosages et aux différents types de vaccins

Au début: d Pourquoi? On ne savait pas ce qui allait arriver Possibilité d augmentation de virulence Possibilité de recombinaison avec H5N1

Finalement? Essai: occasion sans précédent Contrôler les pratiques et les procédures Améliorer les coordinations et les connections Pratiquer, pratiquer, pratiquer S entraîner ner comme au combat. Combattre comme à l entraînement. nement.

Les plans sont importants Les technologies sont importantes Les entrainements sont importants Mais rien n est n plus important que l être l humain

En bref La grippe est imprévisible L épidémie continue son cycle La prévalence des pneumonies et la mortalité grippale ont été un peu plus élevées es que la moyenne annuelle Les jeunes adultes ont été le plus touchés H1N1 sera probablement présent lors de la prochaine saison grippale

Quels étaient les choix? ASSUMER QUE C EST C MINIME? OU REAGIR AVEC FORCE? Voudriez-vous être en position d expliquer aux familles des victimes pourquoi nous avions planifié pour une épidémie minime?

MERCI