Polypes gastriques. Mise au point. Key points. Points essentiels. Thierry Vallot. gastroentérologie. Gastric polyps

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gastroentérologie en ligne sur / on line on www.masson.fr/revues/pm Presse Med. 2007; 36: 1412 7 2007 Publié par Elsevier Masson SAS. 1412 Mise au point Thierry Vallot Disponible sur internet : le 07 mai 2007 Key points Gastric polyps Polypes gastriques CHU Bichat Claude Bernard, Paris (75) Gastric polyps exist in a wide variety of types, most often benign. Endoscopic discovery of gastric polyps necessitates biopsies not only of the lesion but also of the antral and fundic mucosa to determine the therapeutic strategy and subsequent surveillance. Fundic gland polyps are the most frequent type; they are asymptomatic with no malignant potential. They require neither treatment nor surveillance. Hyperplastic polyps, adenomas and tumors must be totally resected. Biopsies alone are insufficient to assess the extent of malignancy of adenomas and of hyperplastic polyps more than 5 mm in diameter. These polyps are associated with an elevated frequency of precancerous alterations of the gastric mucosa and consequently by an elevated risk of synchronous or metachronous cancer. Eradication of Helicobacter pylorus may reduce the risk of metachronous gastric cancer and recurrence after resection. Carcinoid tumors of the fundus most often occur in patients with hypergastrinemia during atrophic gastritis of autoimmune origin; they are not serious. The advantages and procedures for endoscopic surveillance of patients with a precancerous condition of the gastric mucosa have not yet been clearly established in populations with a low incidence of cancer. Correspondance : Thierry Vallot, Service d hépato-gastroentérologie, CHU Bichat Claude Bernard, 45, rue Henri Huchard, 75018 Paris. Tél. : 01 40 25 84 21 thierry.vallot@bch.ap-hop-paris.fr Points essentiels Les polypes gastriques peuvent être de nature extrêmement variée mais le plus souvent de nature non tumorale. La découverte endoscopique d un polype gastrique impose dans un premier temps de faire des biopsies non seulement de la lésion mais aussi des muqueuses antrale et fundique pour déterminer l attitude thérapeutique et la surveillance ultérieure. Les polypes glandulofundiques sont les plus fréquents, asymptomatiques sans aucune potentialité maligne. Ils ne nécessitent aucun traitement ni aucune surveillance. Les polypes hyperplasiques, les adénomes et les cancers polypoïdes doivent faire l objet d une exérèse totale. Les biopsies sont insuffisantes pour évaluer le degré de malignité des polypes hyperplasiques de plus de 5 mm et des adénomes. Ces polypes s accompagnent d une fréquence élevée d altérations précancéreuses de la muqueuse gastrique et par conséquent d un risque élevé de cancer synchrone ou métachrone. L éradication d Helicobacter pylori pourrait réduire le risque de cancer gastrique métachrone et de récidive après exérèse. Les tumeurs carcinoïdes du fundus surviennent dans la très grande majorité des cas dans un contexte d hypergastrinémie au cours des gastrites atrophiques d origine auto-immune et sont sans gravité. Le bénéfice et les modalités de la surveillance endoscopique des malades présentant des états précancéreux de la muqueuse gastrique ne sont pas pour l instant clairement établis dans les populations à faible incidence de cancer gastrique. doi: 10.1016/j.lpm.2007.01.025

Polypes gastriques gastroentérologie Glossaire Hp Helicobacter pylori IPP inhibiteur de pompe à protons PAF poly-adénomatose familiale PGF polype des glandes fundiques PH polype hyperplasique SZE syndrome de Zollinger-Ellison TC tumeur carcinoïde Formations saillantes sessiles ou pédiculées, les polypes gastriques se rencontrent avec une fréquence de 2 à 5 % au cours des endoscopies hautes. Histologiquement ces formations se développent aux dépens de l épithélium, du tissu endocrine ou des cellules mésenchymateuses [1]. L étude de leur nature histologique et de leur prévalence respective a fait l objet d un travail très important [2] portant sur 5 515 polypes gastriques collectés chez 4 852 patients entre 1969 et 1989 (tableau I). Ainsi il ressortait que 81 % des polypes étaient de nature non tumorale, et 19 % étaient néoplasiques. Les polypes glandulokystiques aussi appelés polypes des glandes fundiques (PGF), étaient les plus fréquents (47 %), suivis par les polypes hyperplasiques (28,3 %), les adénomes (10,2 %), les adénocarcinomes (7,2 %), venaient ensuite les polypes fibro-inflammatoires (3,1 %), les carcinoïdes (1,7 %) et les hétérotopies des glandes de Brunner ou pancréatique (1,2 %). Le risque de malignité ou d évolution maligne des polypes gastriques est étroitement dépendant de leur nature. Les biopsies suffisent, en pratique, pour préciser la nature de la lésion [1] puisque l analyse histologique des biopsies est concordante avec celle de la totalité du polype dans plus de 97 % des cas [3]. En revanche, les biopsies sont insuffisantes pour s assurer de la totale bénignité des polypes hyperplasiques de plus de 5 mm ou des adénomes [3-5]. En cas de polypes multiples, on ne peut exclure la coexistence de polypes de nature différente. Cette éventualité doit être envisagée avant tout lorsqu ils siègent dans des territoires gastriques différents (antre et fundus). Certains polypes gastriques s associent à des altérations du reste de la muqueuse gastrique avec une fréquence particulièrement élevée [6]. Ces altérations de nature, de sévérité et d extension variées sont soit secondaires à l infection à Helicobacter pylori (Hp), soit secondaires à un processus de type autoimmun. Certaines de ces altérations constituent des états précancéreux qui nécessitent une prise en charge spécifique en fonction de leur origine et de leur potentiel malin. Ainsi la découverte de polype gastrique implique non seulement des biopsies de la lésion pour déterminer sa nature et son potentiel malin, mais aussi des biopsies de l antre et du corps indispensables pour définir le traitement et la surveillance ultérieurs. En fonction de ces résultats, plusieurs situations sont à envisager. Polypes glandulaires fundiques La prévalence des PGF est en nette augmentation depuis leur première description en 1977 par Elster et ils représentent aujourd hui les polypes les plus fréquents. Les PGF sont formés de glandes fundiques microkystiques et siègent par conséquent exclusivement en muqueuse fundique. Parfois uniques, ils sont le plus souvent multiples, de forme sessile, de surface lisse, ou irrégulière mesurant moins de 1 cm ; leur couleur est identique à celle de la muqueuse avoisinante [6-8]. Ils ont la particularité de se détacher en morceau lorsqu on les biopsie en retirant la pince latéralement [8]. Ces formations sont asymptomatiques, bénignes, n ayant aucune potentialité à dégénérer. Les seules lésions dysplasiques rapportées au sein de ces polypes l ont été dans un contexte de poly-adénomatose familiale (PAF) [7, 9]. Le caractère exceptionnel de ces dysplasies [10] conduit à ne pas remettre en cause les recommandations actuelles qui considèrent que ces polypes peuvent être laissés en place sans risque [1, 7]. Fait marquant, chez ces malades les lésions de gastrites et l infection à Hp sont moins fréquentes que dans la population générale, aucun cas de gastrite atrophique n était rapporté dans la série de Borsch [6]. De ce fait, il n y a aucune surveillance particulière à envisager [7]. La régression des PGF au moment de l apparition d une infection à Hp dans 2 cas rapportés par Watanabe [11] suggère qu il y aurait un certain antagonisme entre l infection à Hp et la présence de PGF. La disparition des polypes au moment Tableau I Prévalence des polypes selon leur nature à l exclusion des polypes glandulofundiques, mésenchymateux et lymphomateux Polypes n = 3 588 Polypes néoplasiques n = 1215 Adénome 697 Adénocarcinome 423 Tumeur carcinoïde 95 Polypes non néoplasiques n = 2373 Polype hyperplasique 2036 Polype fibro-inflammatoire 192 Hétérotopie 111 Polype de Peutz Jeghers 21 Polype juvénile 11 Polype de Cronkhite-Canada 2 Source : Stolte et al. 1413 Mise au point

Vallot T d une infection à Hp serait génétiquement déterminée puisque dans ces 2 cas, seuls les polypes ne comportant pas de mutation du gène de la bêtacaténine régressaient [11]. Dans l immense majorité des cas, ces polypes surviennent de façon sporadique beaucoup plus exceptionnellement dans le cadre des lésions du tractus digestif supérieur associées à la PAF [7]. Plusieurs auteurs [7, 12] ont attiré l attention sur une fréquence plus élevée des PGF chez les malades sous inhibiteur de pompe à protons (IPP). Dans l étude de Choudry et al. [12] portant sur 2 303 endoscopies hautes, la prévalence des PGF était de 7,3 % chez les malades traités par IPP versus 0,6 % chez ceux non traités. Toutefois, on ne peut exclure un biais de recrutement lié au statut Hp des malades. En effet, dans un travail plus récent [13] concernant uniquement des malades Hp négatifs, aucune différence n était observée. L impact de la durée du traitement par IPP n était pas précisé. L évolution des PGF apparaissant sous IPP est variable [7]. Ils peuvent régresser à l arrêt du traitement [14] mais aussi malgré sa poursuite [15] ; le plus souvent ils persistent. Ces anomalies sont considérées comme bénignes et n imposent aucune mesure particulière de surveillance ni l arrêt des IPP [7]. Les PGF sont très fréquents (50 à 70 %) au cours de l évolution de la PAF et habituellement découverts au cours de la surveillance endoscopique du tractus digestif supérieur après résection colique. Ils sont multiples, tapissant toute la partie haute de l estomac. En dehors des lésions duodénales, ces lésions s associent parfois à des polypes gastriques adénomateux dont le siège généralement antral devra d emblée attirer l attention. Les PGF ont aussi été rapportés dans les formes atténuées de PAF d apparition plus tardive [7]. Dans ce cas les PGF peuvent être révélateurs. Toute découverte de PGF multiples implique au moins un interrogatoire du malade sur ces antécédents familiaux de cancer colique. Indépendamment de la PAF, plusieurs études ont constaté la fréquence élevée de l association PGF et adénomes coliques qui atteignait des taux compris entre 35 et 50 % [2, 8, 16]. C est pourquoi certains auteurs recommandent une coloscopie lors du diagnostic de PGF [2]. La découverte d adénomes coliques multiples doit soulever l hypothèse d une PAF atténuée [7]. L enquête familiale est ici déterminante pour discuter l indication d une recherche génétique du gène APC situé sur le bras long du chromosome 5. Cependant cette mutation est absente chez près de 10 % des malades atteints de PAF [7]. Au total, lorsque le diagnostic de polypes glandulaires kystiques est établi, il n est pas nécessaire de réaliser leur exérèse complète ni de recommander une surveillance endoscopique en dehors du cas particulier de la PAF. Polypes hyperplasiques Dans la série de Stolte [2], les polypes hyperplasiques (PH) représentaient 28 % des polypes. Dans la littérature, leur prévalence est très variable d une étude à l autre, allant de 30 à 93 % des polypes [1]. Cette dispersion est liée en partie à la confusion qui régnait dans l ancienne classification internationale des tumeurs gastriques, laquelle comptabilisait parfois l hyperplasie fovéolaire focale dans le cadre des polypes [1]. Les PH sont localisés dans le corps gastrique dans 45 à 90 % des cas [1, 6]. Dans près de 40 % des cas leur nombre est > 10 [6]. La prévalence des microcancers ou des dysplasies au sein des PH est rare et < 1 % [1, 6]. Les carcinomes ou les lésions dysplasiques ne sont observés que dans les polypes > 5 mm et ne sont pas toujours détectés sur de simples biopsies [4]. Il est donc recommandé de réaliser l exérèse complète de tout polype hyperplasique de taille > 5 mm. Les PH sont associés de façon pratiquement constante, à des altérations des muqueuses antrale et fundique [17]. Dans l étude de Borch et al. sur une série de 244 malades porteurs de PH, une atrophie fundique de type autoimmune avec muqueuse antrale normale était observée dans 51 % des cas. Les PH sont retrouvés au moment du diagnostic ou au cours de la surveillance de la gastrite atrophique de type autoimmune chez près de 50 % des malades et représentent plus de 80 % des polypes observés dans cette situation [18, 19]. Les PH peuvent s associer à des polypes d autre nature : carcinoïde ou adénome [18, 19]. Ils ne doivent pas non plus être confondus avec les peudopolypes décrits par Krasinskas et al. [20]. Ces formations polypoïdes, souvent nombreuses, correspondent en effet à la présence d îlots de muqueuse fundique conservée au sein d une muqueuse atrophique. Dans ce cas, les biopsies des polypes sont normales. Une gastrite non atrophique était notée dans 37 % des cas, avec une prédominance fundique dans 57 % des cas [17]. Ces altérations constituent un état à risque élevé de cancer gastrique et une indication à l éradication d Hp [21]. Il n est cependant pas certain qu à ce stade d avancement des lésions de gastrites, l éradication d Hp puisse encore avoir un impact sur l incidence du cancer gastrique non cardial [22]. La présence de PH doit être considérée dans plus de 80 % des cas comme le témoin d un état précancéreux de la muqueuse gastrique [17]. L incidence synchrone ou métachrone du cancer gastrique, chez ces patients, varie centre 1,2 et 28 % [1]. Dans la série de Stolte [1] 3,3 % des malades avec PH avaient un cancer gastrique synchrone. Sur 229 malades ayant des PH, Hp positifs, et suivis pour une durée moyenne de 7 à 8 ans, Uemara et al. [21] ont observé 5 cancers gastriques (2,2 %). Le risque de cancer serait encore plus élevé en cas de polypose gastrique. Au total, en cas de polype hyperplasique il est recommandé d en réaliser l exérèse si le diamètre est > 5 mm [1, 3, 4], de faire un examen endoscopique attentif de tout l estomac et de préciser par des biopsies antrales et fundiques l état de la muqueuse gastrique. En cas d infection à Hp et de gastrite quelles que soient sa sévérité et son extension, il faut éradiquer Hp dans le but de réduire le risque de cancer. L utilité et 1414

Polypes gastriques gastroentérologie la périodicité de la surveillance endoscopique après éradication ne sont pas établies dans les populations à bas risque de cancer. Un examen endoscopique tous les 3 ans pourrait être proposé. En cas de gastrite atrophique fundique de type autoimmun, l utilité de la surveillance endoscopique est aussi controversée [23]. Elle dépend de l association éventuelle à d autres polypes (carcinoïde, adénome) et du terrain. Adénomes Les polypes gastriques adénomateux représentent 7 à 10 % des polypes gastriques [2]. Rappelons qu environ 25 % des adénomes se présentent sous une forme protubérante. L adénome siège indifféremment dans le fundus ou l antre [5, 24, 25], est solitaire dans 82 % des cas ; de taille < 2 cm dans environ 80 % des cas et de type tubulaire dans 80 à 96 % des cas [5, 25]. Les adénomes sont considérés comme des lésions précancéreuses. La fréquence de leur dégénérescence rapportée dans la littérature varie considérablement, entre 4 et 60 %, mais se situe généralement autour de 10 % [1, 5, 6]. Le risque de retrouver des signes de dégénérescence dans un adénome dépend de son type histologique [24], de sa taille et de son aspect en surface [5]. Des foyers de cancer invasif sont observés dans 33 à 55 % des adénomes de plus de 2 cm contre 1 à 5 % dans des polypes de moins de 2 cm [5] ; mais ils peuvent aussi être trouvés dans des polypes de moins de 5 mm [5]. Dans l étude de Park [5], 15 % des adénomes déprimés en surface étaient dégénérés. La couleur rouge, les érosions en surface étaient aussi des signes évocateurs de malignité. Les biopsies sont insuffisantes pour établir le degré de malignité du polype [1, 5]. Dans l étude de Stolte [1], 10 % des patients qui avaient un adénome tubulaire, bénin sur les biopsies, contenaient en fait un carcinome sur l examen de la pièce totale de polypectomie. Ceci justifie l exérèse complète de principe de tout polype adénomateux gastrique. L évolution naturelle des adénomes est cependant mal connue. Yamada et al. [26] qui ont suivi pendant en moyenne 4,7 ans 48 adénomes gastriques n ont observé aucune évolution vers un stade invasif des adénomes avec dysplasie de bas grade ; de plus aucune modification de taille n était décelée dans plus de 80 % des cas. Par contre 10 % des adénomes avec dysplasie de haut grade évoluaient vers un stade invasif et leur taille augmentait dans 60 % des cas. L éradication d Hp pourrait avoir un effet bénéfique sur les adénomes en réduisant leur potentialité à dégénérer [27]. Il est aussi possible que l éradication réduise le risque de récidive après exérèse [28]. Les adénomes surviennent toujours au sein d une muqueuse gastrique pathologique. Sur 118 malades étudiés par Meining [24], 58 présentaient des lésions atrophiques des glandes fundiques d origine autoimmune et Hp négatifs. La liaison est moins forte que pour les polypes hyperplasiques. Par contre, la fréquence des métaplasies et de la gastrite atrophique avec extension au fundus est élevée, située entre 50 [24] et 86 % [6], témoignant d une infection à Hp ancienne ou toujours active. Le rôle du reflux biliaire en particulier après gastrectomie partielle est également suspecté. Ces lésions de la muqueuse sont identiques à celles associées aux cancers gastriques superficiels [24]. Chez 11 % des patients avec un adénome, on peut détecter un cancer gastrique synchrone. Les adénomes peuvent se rencontrer au cours de la PAF. Leur prévalence est plus élevée en cas d infection à Hp allant de 2 à 10 % des PAF en Europe jusqu à 40 à 50 % des PAF en Asie [29]. Le rôle favorisant de l infection à Hp sur l incidence des adénomes gastriques au cours de la PAF justifie la recherche systématique d Hp et son éradication dans cette situation. Au total, en cas d adénome, il faut réaliser l exérèse complète, rechercher et éradiquer Hp. La surveillance recommandée après l ablation d un adénome comprend un contrôle à 1 an puis tous les 3 ans [1]. Adénocarcinomes polypoïdes Les adénocracinomes de forme polypoïde (type I de la classification internationale) représentent 7,2 % des lésions polypoïdes de l estomac [2]. Cette forme ne concerne que 3 % des cancers gastriques superficiels. Elle s accompagne d une atteinte de la sous-muqueuse dans 57 % des cas. Une exérèse endoscopique par mucosectomie peut être proposée si la lésion est non ulcérée, de diamètre < 2 cm et se soulève bien lors de l injection sous-muqueuse [30]. L exérèse endoscopique peut être considérée comme suffisante si l analyse de la pièce permet d affirmer qu il s agit d une lésion limitée à la muqueuse, bien ou modérément différenciée, et si la zone de résection respecte les marges de sécurité (2 mm) [1, 30]. À 5 ans le taux de survie serait > 90 % avec un risque de récidive < 10 %. En cas de tumeur à cellules indépendantes ou d une tumeur peu différenciée (ce qui est très rare dans ces adénocarcinomes type I), ou lorsque l infiltration atteint la sous-muqueuse, une intervention chirurgicale doit être proposée [1]. En cas d exérèse endoscopique, la recherche d Hp s impose en vue d une éradication. Uerama et al. [28] ont en effet montré que l éradication permettait de réduire le risque de récidive après exérèse endoscopique d un cancer superficiel. Polypes fibro-inflammatoires Ces lésions bénignes non tumorales (3,1 %), d origine incertaine, siègent dans l estomac électivement dans l antre ou la région prépylorique, le plus souvent semi-sessiles recouverts d une muqueuse en apparence normale. Lorsque ces polypes dépassent 1 cm, ils sont déprimés ou ulcérés à leur sommet et parfois responsables d hémorragie. Les biopsies standards sont peu contributives car ils siègent en profondeur plutôt dans la sous-muqueuse [31]. Les aspects échoendoscopiques sont 1415 Mise au point

Vallot T caractéristiques en montrant des images homogènes, hypoéchogènes sans limite nette, dans les 2 e et 3 e couches ultrasonores et bien détachée de la 4 e couche. Ces caractéristiques permettent de les différencier d autres lésions polypoïdes sous-muqueuses : pancréas aberrant, léiomyome [32]. L utilité de leur exérèse est discutable, puisqu ils sont toujours bénins. Leur exérèse endoscopique ou chirurgicale doit être envisagée lorsqu ils sont symptomatiques ou lorsqu il persiste des doutes sur la nature bénigne de la lésion. Tumeurs carcinoïdes Les tumeurs carcinoïdes gastriques (TC) représentent 1,7 % des polypes gastriques [2]. Dans l immense majorité des cas il s agit de tumeurs endocrines à cellules enterochromaffin-like (ECL-omes). Ces tumeurs constituent alors la conséquence ultime de la prolifération des cellules argyrophiles endocrines fundiques secondaire dans plus de 3/4 des cas à une hypergastrinémie d origine antrale (et secondaire à l achlorhydrie de la gastrite fundique atrophique de type autoimmun) ou plus rarement tumorale (syndrome de Zollinger Ellison) [33]. Sur les 95 TC de la série de Stolte [1], 89 % étaient retrouvées dans un contexte de gastrite atrophique fundique autoimmune. Dans une revue de la littérature, les TC gastriques sur gastrite atrophique fundique représentaient en moyenne 42,5 % des TC gastriques [34] et 62 % d entre elles étaient découvertes chez des sujets atteints de maladie de Biermer. La prévalence des TC fundiques dans la maladie de Biermer est selon les études comprise entre 1,25 et 7,8 %. Les TC ne représentent cependant que 6 à 8 % des polypes associés à la gastrite atrophique de type A [35]. Les TC sur gastrite atrophique fundique sont souvent détectées lors de la première endoscopie, multiples dans 50 % des cas, d une taille <1 cm dans 79 % des cas. Pour les rares tumeurs de plus de 1 cm, des métastases ganglionnaires ou hépatiques sont rapportées dans 2 [33] à 7 % des cas. Pour ces TC, le bilan doit donc être complété par une évaluation de l extension en profondeur (échoendoscopie) et métastatique ganglionnaire et hépatique (échoendoscopie, tomodensitométrie). Ces tumeurs ne s accompagnent d aucun syndrome endocrinien carcinoïde, sont d évolution très lente, en aucun cas mortelles [34, 35]. Le traitement doit prendre en compte la bénignité de l affection et l absence d influence sur l espérance de vie de ces malades souvent âgés. Plusieurs options ont été proposées pour les sujets de moins de 70 ans [35] : simple surveillance annuelle ; exérèse endoscopique pour les tumeurs de petite taille et peu nombreuses ; antrectomie (pour contrôler l hypergastrinémie) avec excision des tumeurs fundiques, ou gastrectomie totale logique mais disproportionnée par rapport au risque opératoire. Dans la série de Stolte [1], 95 % des malades ont simplement été surveillés ; aucun cas de métastases n était observé sur une période de plus 20 ans. À noter cependant la découverte de cancer métachrone dans 5,4 % des cas. Les TC fundiques décrites au cours du syndrome de Zollinger- Ellison (SZE) surviennent électivement chez les SZE avec une néoplasie endocrine de type I [35]. Ces TC sont rares, Stolte n en trouvait aucun cas dans sa série [1], dans la série de Rindi portant sur 199 TC gastriques, elles constituaient 8,6 % des TC gastriques [33]. Les TC survenant en dehors de la gastrite atrophique fundique et du SZE représentent 11 à 24 % des TC gastriques [1, 33]. Elles siègent dans le fundus (60 %) ou l antre, elles sont rarement multiples (5 à 14 % des cas) avec une taille > 1 cm dans plus de 84 % des cas et selon les études des métastases dans 38 à 55 % des cas ; 6 à 10 % s associent à un syndrome carcinoïde et 50 % entraînent la mort dans les 5 ans [34]. LediagnosticdeTCdoit être complété par un bilan d extension en profondeur (échoendoscopie) et métastatique ganglionnaire et hépatique (échoendoscopie, tomodensitométrie) [35]. Le traitement de ces tumeurs est chirurgical compte tenu du potentiel malin [35]. Conclusion La découverte endoscopique d un polype gastrique impose dans un premier temps de préciser par des biopsies multiples non seulement sa nature histologique, mais aussi l état de la muqueuse gastrique antrale et fundique. La nécessité d une exérèse complète endoscopique, voire chirurgicale, dépend de la nature du polype. L influence de l infection Hp sur l histoire naturelle de certains polypes ou des lésions muqueuses associées impose la recherche et l éradication de Hp dans tous les cas afin de réduire le risque de cancer ou de récidive après exérèse. Le bénéfice et les modalités optimales de la surveillance endoscopique ne sont pas pour l instant clairement établis en particulier pour les populations à faible incidence de cancer gastrique, comme c est le cas en France. Conflits d intérêts : aucun Références 1 Stolte M. Clinical consequences of the endoscopic diagnosis of gastric polyps. Endoscopy. 1995; 27: 32-7. 2 StolteM,StichtT,EidtS,EbertD,FinkenzellerG. Frequency, location, and age and sex distribution of various types of gastric polyp. Endoscopy. 1994; 26: 659-65. 3 Muehldorfer SM, Stolte M, Martus P, Hahn EG, Ell C. Multicenter Study Group "Gastric Polyps". 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ID Title Pages 3819120 Polypes gastriques 6 http://fulltext.study/journal/3211 http://fulltext.study