LIEUX D ACCUEIL ENFANTS PARENTS 1
PREAMBULE LES LIEUX D ACCUEILS ENFANTS-PARENTS (LAEP) Les lieux d accueil enfants/parents sont ouverts à tous les petits enfants (moins de 4 ans ou moins de 6 ans selon les lieux) et aux adultes qui les accompagnent (parents, grands-parents, etc.). Des accueillants sont présents et offrent un espace convivial de rencontres, de dialogues et de jeux. Les Laep font partie des outils de soutien à la parentalité soutenus et financés par la branche Famille. Trois types de soutien sont mis en œuvre par la caisse d Allocations familiales de la Vienne: - l'accompagnement des porteurs d'action, - l'attribution de financements sous forme d'aides à l'investissement, - l'attribution d'une prestation de service ordinaire et prestation de service Contrat Enfance Jeunesse auprès des collectivités soutenant financièrement l'action. En 2013, la caf de la Vienne soutient 19 Laep. LE GUIDE Ce document est un outil de travail pour les partenaires qui veulent créer un lieu d accueil enfants/parents ou améliorer le fonctionnement d un lieu d accueil existant. Il s'appuie sur des circulaires nationales complémentaires (Lettre circulaire Cnaf 2-96 du 8 janvier 1996 et Lettre circulaire Cnaf 2002-15 du 17 janvier 2002). Ce guide, élaboré par les services de la Caf propose trois rubriques/repères pour aborder un lieu d accueil enfants parents avec notamment : - un rappel des attendus, - un guide pour la rédaction du projet de fonctionnement, - des repères pour l élaboration du règlement intérieur. 2
I. RAPPEL DES ATTENDUS D UN LIEU D ACCUEIL ENFANTS- PARENTS Ces lieux visent à offrir un espace de parole et de réassurance dans une perspective de prévention des troubles de la relation parents-enfants, en dehors de toute visée thérapeutique ou injonction éducative. Leurs objectifs communs sont les suivants: - conforter la relation enfant-parent, l ouvrir en lien social et préparer l autonomie de l enfant, - valoriser les compétences et l épanouissement de la personne humaine, - rompre l isolement social, - prévenir les situations de négligence ou de violence. Si les lieux d accueil enfants-parents ont pour la plupart, une référence commune à la Maison Verte créée sous l impulsion de Françoise DOLTO en 1979 à Paris, on voit se développer des mixages dosant de manière variable leur fonctionnement en référence à deux pôles de pensée : - le pôle psycho-psychanalytique qui privilégie l expression de la parole comme support à la relation, - le pôle social participatif qui s appuie également sur des activités pour créer du lien. L intérêt d une contribution des familles est généralement reconnu afin de permettre l acquittement d une dette et restaurer une forme de contrat. Cette participation peut revêtir différentes formes : - contribution financière laissée à l appréciation de chaque famille, - seuil minimum fixé, - apport de matériel, participation au goûter Le caractère modique de la contribution demandée signale bien sa dimension symbolique. Dans chaque lieu, l action menée diffère également en fonction de la population accueillie, des locaux, de la composition de l équipe Cependant, la diversité s exerce à l intérieur d un cadre structurant fourni par des principes de base que le projet de fonctionnement doit garantir : - accueil de l enfant en présence d un parent ou d un adulte tutélaire responsable de l enfant pendant la durée de l accueil, - participation des adultes basée sur le volontariat, - respect de l anonymat et de la confidentialité. 3
Le nom n est pas une condition pour entrer. Certains accueillis se connaissent, d autres éprouvent le besoin de se présenter pour affirmer leur identité ; cependant, il n y a ni mémorisation du nom, ni de suivi de dossier. Il s agit d un anonymat administratif visant une facilitation de la libération de parole. La confidentialité est une règle absolue. Rien de ce qui se dit là ne doit sortir du lieu. Les accueillants qui exercent une profession dans un autre service ne diffusent pas de renseignements entre leurs lieux de travail. La règle de confidentialité ne souffre que d une exception, en cas de constat de sévices infligés à l enfant. - la neutralité des accueillants s exprime dans une attitude discrète, compréhensive, de l absence de jugement et de questions intrusives, - la fonction d accueillant est affirmée auprès des accueillis quelle que soit la formation ou la profession exercée. La lisibilité est énoncée explicitement : «ici, je suis accueillant». Les accueillants sont généralement des psychologues, psychanalystes, médecins, travailleurs médico-sociaux, enseignants, bénévoles tous préparés à cette fonction. Ecouter les parents parler du quotidien, jouer avec les enfants peut sembler léger. Cette simplicité suppose une grande compétence. Comment tendre au mieux vers la neutralité alors que les accueillants sont inévitablement porteurs de représentations normatives sur le parent, l enfant, le lien familial? Comment pratiquer une écoute sans jugement, en maîtrisant projection, identification ou résistance? Il s agit d une position de principe impossible à tenir si elle n est pas soutenue. Deux garanties s imposent : - la présence d au moins deux accueillants par séance Les professionnels affirment l importance du 3 ème accueillant qui permet de sortir du modèle du couple parental et donne une dimension sociale. - la supervision des accueillants par un professionnel de l écoute, extérieur à l équipe Le superviseur est souvent un psychanalyste ou un psychologue. La pratique de la supervision permet d exprimer les relations établies durant les accueils, les difficultés rencontrées, de réfléchir à la signification de telle attitude en se confrontant à l opinion des autres membres de l équipe, de trouver la bonne distance vis-à-vis des accueillis 4
Le superviseur accompagne cette démarche impliquante nécessitant une remise en question et un cheminement personnel. La supervision se distingue des temps d information et de coordination de l équipe. Supervisions et réunions de coordination alternent de façon complémentaire. Ces indications étant énoncées, il importe de ne pas figer une typologie trop précise des lieux d accueil enfants-parents afin de contrer le risque de modélisation. En l absence d objectifs thérapeutiques ou formellement éducatifs, en l absence de programme d activités préétabli, l exigence des Caf se limite à un projet de fonctionnement garantissant : - le respect des règles minimales, - les conditions d exercice de la fonction d accueillant. La formalisation demandée est un facteur de la reconnaissance de l utilité sociale du service. Cette lisibilité, dans le respect de l anonymat, doit être déclinée auprès des partenaires, notamment financiers. Les données statistiques témoignent de la fréquentation du lieu et de son mode de fonctionnement. L analyse du fonctionnement et l évaluation apporte une lecture du travail mené au cours de la période considérée. 5
II. TRAME PROJET DE FONCTIONNEMENT D UN LIEU D ACCUEIL ENFANTS-PARENTS FICHE IDENTITE NOM DU LIEU D ACCUEIL ENFANTS-PARENTS : ADRESSE : TELEPHONE : E-MAIL : DATE D OUVERTURE : GESTIONNAIRE : Association Collectivité NOM DU GESTIONNAIRE : ADRESSE : TELEPHONE : E-MAIL : NOM DU RESPONSABLE DU LIEU : 6
FICHE 1 MODALITES DE FONCTIONNEMENT 1 TERRITOIRE CONCERNE : (commune, communauté de communes, quartier) 2 IMPLANTATION DU LIEU LOCAL INDEPENDANT LOCAL SPECIFIQUE INTEGRE DANS : ITINERANCE : UN CENTRE SOCIAL UN LOCAL MUTUALISE AVEC : UN RAM UN MULTI ACCUEIL UN RAM & UN MULTI ACCUEIL AUTRE (préciser) OUI NON Si oui, préciser : le nombre d ateliers itinérants : le nom des communes concernées : les lieux où se déroule l atelier : 3 AMPLITUDE D OUVERTURE AUX FAMILLES NB HEURES LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI MATIN APRÈS-MIDI 7
AMPLITUDE HEBDOMADAIRE : HEURES AMPLITUDE ANNUELLE : HEURES OUVERTURE PENDANT LES CONGES SCOLAIRES : OUI NON 4 CONDITION D ACCUEIL AGE DES ENFANTS : 5 NOMBRE D ENFANTS ADMIS PAR SEANCE (y compris enfant à naître) : (qui sont les adultes qui accompagnent) 6 MODALITES DE PARTICIPATION DES ACCUEILLIS : FINANCIERE : OUI NON Si OUI : ADHESION AUTRE (préciser) Si NON AUTRE : 8
FICHE 2 LE PROJET Décliner les objectifs de votre projet et les modalités de mise en œuvre : (valeurs et principes guidant l action, place des accueillants + posture, place des parents, ) 9
FICHE 3 LE PARTENARIAT Quels partenaires avez- vous? (préciser le type de partenariat action, financement, communication ) Modalités d échanges prévues pour respecter l anonymat et la confidentialité : 10
FICHE 4 MOYENS HUMAINS PERSONNELS : Qualification, statut, durée de travail (ETP), activité professionnelle à l extérieur du lieu. - Responsable - Accueillants - Superviseur - Autres personnels Les mises à disposition font-elles l objet de conventions? OUI NON NB D ACCUEILLANTS PAR SEANCE : INSTANCES DE CONCERTATION, COORDINATION, REGULATION - Comité de pilotage : composition, rôle dans les décisions - Réunions d équipe : durée, fréquence - Supervisions : fréquence - Réunions de réseau, avec d autres lieux d accueil enfants-parents - Contacts avec les services de PMI, professionnels d équipements ou service d accueil des jeunes enfants FORMATION DU PERSONNEL Modules de formation, stages prévus, participation à des colloques REPARTITION DU TEMPS DE TRAVAIL DES ACCUEILLANTS PAR MOIS OU ANNUEL - Temps d accueil : - Temps consacré aux réunions d équipe : - Temps de préparation : - Temps de supervision : - Temps de déplacement : - Temps administratif : 11
III. REPERES POUR L ELABORATION DU REGLEMENT INTERIEUR Le règlement intérieur est généralement pensé par le groupe de pilotage en concertation avec les accueillants, lors de l élaboration du projet. Il est indispensable que le lieu soit bien identifié, ne soit pas assimilé à un autre mode d accueil. Les règles retenues se réfèrent d une part aux objectifs poursuivis et d autre part, aux habitudes de fonctionnement propres au lieu et aux équipements dont il dispose. Les règles explicites formalisées sont généralement affichées. Elles aident l équipe à offrir un cadre sécurisant aux enfants et aux parents. Ces règles sont portées par les accueillants et transmises par les habitués aux nouveaux accueillis. Il s agit de règles concernant : - l accès : libre, sans inscription, basé sur le volontariat, - les horaires d ouverture, - l âge des enfants admis, - le nombre maximum d enfants par séance, - la présence d un parent ou d un adulte tutélaire pendant l accueil, - l anonymat, la confidentialité, - l inscription sur un tableau, de la date, du prénom de l enfant, de son âge, éventuellement la commune où il habite ou le quartier s il vient pour la première fois, la qualité de l adulte dans son lien à l enfant. et par exemple, selon les activités pratiquées : - tablier obligatoire pour le jeu d eau et la peinture, - les balles ne sortent pas de la piscine, - les chaussures sont enlevées pour la structure de psychomotricité, - etc A ces règles explicites s ajoutent des règles tacites transmises par les habitués : - sympathie, politesse envers tous, - tolérance mutuelle, - adulte veillant au respect de l autre, au respect du lieu et des objets, - neutralité des accueillants, - partage du goûter, - matériel rangé après utilisation, - etc 12
Les règles du lieu ouvrent au dialogue dans un cadre structurant. Elles sont souvent discutées par les enfants et les parents car elles ne sont pas toujours les mêmes qu à la maison. Se confronter aux règles et les interroger représente une étape constructive pour l enfant comme pour l adulte. Sans règle, comme tiers différenciateur et contractuel, nous disent les psychanalystes, pas de possibilité d établir des relations avec autrui. Pas d échange possible avec l autre, sans règle qui contribue à fonder le lien. 13