Historique du 1 er Bataillon de Marche du Maroc Source : GALLICA Transcription intégrale Eric Lemaistre - 2014 HISTORIQUE DU 1 er Bataillon de Marche du Maroc ET DES Deux Compagnies Blanches DU 3 me Régiment Colonial Mixte DU MAROC ----- I92O ----- IMPRIMERIE RAPIDE. G. MERCIÉ & C ie CASABLANCA
HISTORIQUE du 1er Bataillon de Marche du Maroc Au mois d'août 1917, l'envoi continuel de troupes vers la métropole a réduit les unités de couverture à un minimum qu'il serait imprudent de maintenir. Pour pallier aux difficultés résultant de cet état squelettique des groupes mobiles, le commandement, s'inspirant de la loi Mourier et tablant sur la sécurité des régions côtières, décide la formation de bataillons de marche par prélèvement sur les bataillons territoriaux des mobilisés de Rabat et de Casablanca, sur les compagnies du train du Corps d'occupation, sur les sections d'infirmiers, de C. 0. A., de secrétaires d'états-majors. Le 1er bataillon de marche du Maroc est constitué à Rabat le 10 Août 1917 ; il comprend quatre compagnies de 150, hommes, une section de mitrailleuses. La 1 ère compagnie est formée d'éléments provenant du bataillon territorial de la Chaouïa. La 2 e compagnie d'hommes prélevés sur le bataillon territorial de Rabat. La 3 e compagnie d'infirmiers militaires. La 4 e compagnie de conducteurs du Train des Equipages militaires. Les deux premières compagnies formées de colons du Maroc comprennent des hommes de trente cinq ans environ, souvent anémiés par le climat et dont la résistance physique est assez amoindrie. Les deux dernières compagnies sont constituées d'éléments plus jeunes, dont la moyenne est de vingt-cinq ans ; toutefois la 3 e compagnie formée d'infirmiers, habitués à un travail sédentaire, réclamera un entraînement un peu plus long que les unités voisines, alors que la 4 e compagnie formée aussi d'éléments jeunes mais entraînés au dur labeur convois présente dès le début les qualités recherchées chez les unités d'un groupe mobile. Le 1 er bataillon de marche du Maroc est mis à la disposition de la subdivision de Meknès. Il reste à l'entraînement un mois et demi. Au début d;'octobre il est incorporé au groupe mobile qui assure la protection des convois du ravitaillement d'automne des postes du Moyen Atlas et de la Haute Moulouya. Ces opérations s'effectuent dans un pays extrêmement difficile, tourmenté, rocailleux et la 4 e compagnie y est plus particulièrement utilisée en raison de ses qualités d'endurance. Le combat du 30 octobre au Raz Tarcha lui vaut les éloges du chef de bataillon. Ordre du bataillon n 11. Là 4 e compagnie du bataillon à reçu aujourd'hui le baptême du feu. Sous les ordres du Capitaine Guitard, aux prises avec un ennemi très mordant, dans un terrain extrêmement difficile, les hommes ont témoigné de la plus belle ardeur et du plus bel entrain.
Entraînés par leur gradés, ils n'ont pas hésité à se lancer à la baïonnette, obligeant l'ennemi à regagner ses positions, non sans avoir abandonné plusieurs cadavres sur le terrain. Le chef de bataillon, en adressant à chacun d'eux ses plus sincères félicitations, cite en exemple la 4 e compagnie pour sa belle conduite an feu, persuadé d'ailleurs, que le cas échéant, cet exemple serait suivi avec le même entrain par les autres compagnies. Le soldat Frappier, qui a été grièvement blessé au cours de l'action, sera proposé pour la médaille militaire. Le soldat Frappier reçoit la médaille militaire le 13 Janvier 1918 avec cette citation : «Frappier Charles, 2 e classe, n m le 329, à la 4 e compagnie du 1 er bataillon de marche. Soldat d'un courage remarquable, le 30 octobre, au Ras Tarcha, sa section étant au contact avec un adversaire résolu et bien abrité, n'a pas hésité à se porter en avant sur un monticule violemment battu, afin de mieux voir l'adversaire, renseigner son commandant de compagnie, et le prévenir de toute surprise. Grièvement blessé, a été amputé de la jambe droite. (Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre avec palme. A la fin des opérations, la l er compagnie est laissée à Itzer, poste récemment créé sur la Haute Moulouya ; la 2 e compagnie tient le poste de Bekrit en plein moyen Atlas (30 kilomètres S. 0. de Timhadit) ; la 3 e compagnie vient hiverner à Meknès ; la 4 e compagnie et la section de mitrailleuses restent avec le groupe mobile à Aïn Leuh pour participer au ravitaillement des postes de Lias et de M'rirt. Fin Janvier elle y est remplacée par la 3 e compagnie ; peu de jours après son arrivée, cette unité perd un de ses lieutenants, Stoquert de Montfort, tué par un rôdeur à l'intérieur même du camp. Dès son arrivée à Meknès, la 4 e compagnie est dirigée par voie ferrée sur le Tadla, pour y compléter le groupe mobile de ce territoire qui effectue le ravitaillement du poste de Khenifra ; elle rentre à Meknès fin février. Le 1 er bataillon de Marche du Maroc est dissous peu après, le 1 er mars 1918. L'envoi en France des bataillons de coloniaux européens a privé les bataillons sénégalais restés au Maroc, de leurs spécialistes. Les ressources des S. H. R. sont tout à fait insuffisantes pour fournir les agents de liaison, les signaleurs, les grenadiers V. B., etc... Pour remédier à ce grave inconvénient et pourvoir les bataillons noirs formés de jeunes tirailleurs d'un encadrement largement calculé, les bataillons de marche sont dissous et leurs compagnies sont incorporées aux bataillons sénégalais à raison d'une compagnie par bataillon ; elles sont désignées sous le nom de compagnies blanches. La 1 ère compagnie donne la compagnie blanche du 11 e sénégalais ; la 2 e celle du 17 e ; la 3 e celle du 22 e ; la 4 e compagnie forme celle du 13 e sénégalais.
HISTORIQUE des Compagnies Blanches du 3 e Régiment Colonial du Maroc En mars 1918, le 3 e régiment colonial. du Maroc était formé des 13 e et 16 e bataillons de tirailleurs sénégalais. Le 13 e bataillon reçoit le 1er mars, comme compagnie blanche, la 4 e compagnie du 1 er bataillon de marche du Maroc, qui vient d'être dissous. Le 16 e bataillon s'augmente d'une compagnie, blanche, formée par prélèvement sur la section de marche de C. 0. A. du Maroc. A chacune des compagnies blanches vient s'adjoindre une section de mitrailleuses, type alpin. Année 1918 La compagnie blanche du 13 e sénégalais est envoyée dans la région de Fez pour y compléter le groupe mobile de cette subdivision, qui procède à la création du poste de Souk el Arba de Thala, en vue d'assurer une sécurité plus complète de la route Fez-Taza par la vallée de l'innaoen. Ces opérations durent un mois, et la compagnie rentre à Meknès le 1er mai. L'unité repart peu après pour contribuer à assurer la sécurité de la piste Meknès-Haute Moulouya ; elle tient le poste du Djebel Hebri jusqu'au 15 juin. Elle garde le poste d'itzer de Juillet à octobre ; le -poste de. Timhadit, de Novembre 1918 à Mars 1919. Le poste de Timhadit est à 2.000 m. d'altitude. Au cours de l'hivernage, l'unité instruit un groupe de trente skieurs pour assurer, par les temps de fortes neiges, la liaison postale avec Almis. Après avoir enregistré en Moulouya des températures de 45 à l'ombre, l'unité supporte à Timhadit, fin décembre, des températures allant jusqu'à moins 10 centigrades.
Compagnie Blanche du 16me Bataillon Sénégalais Cette unité achève son instruction en avril ; elle est employée en mai aux opérations de création du poste d'el Hammam ; elle participe avec le groupe mobile à la sécurité de la piste de Meknès. à la Moulouya, jusqu'en novembre, moment où elle est laissée à la garde du poste de Bekrit pour l'hivernage. Année 1919 L'arrivée de nouveaux contingents permet aux régiments coloniaux de reprendre leur composition d'avant la guerre (deux bataillons noirs, un bataillon blanc). Les compagnies blanches, n'ayant plus de raison d'être, sont dissoutes et leurs éléments versés à leurs unités d'origine. (Infanterie métropolitaine, Train des Equipages militaires, sections d'infirmiers, de C. O. A., de secrétaires d'etats-majors) La compagnie blanche du 16e sénégalais est dissoute le 1 er avril, la compagnie blanche du 13 e sénégalais, le 1 er mai. IMP. RAPIDE, G. MERCIÉ & C ie ======= CASABLANCA======