Guide d accompagnement : la communication 1 Objectif : > Définir la communication et ses caractéristiques. > Reconnaître les obstacles à la communication. > Identifier des stratégies favorisant une meilleure communication en contexte interculturel. est ce qui permet aux membres d une culture, qui partagent des modèles de perceptions du monde et des langages communs, de donner du sens à leurs interactions. Comme il a été mentionné dans la vidéo, les dimensions culturelles se manifestent aussi dans la communication et lorsqu on ne partage pas les mêmes façons de communiquer, cette dernière s établit plus difficilement. Alors, comment faire pour que la communication, dans un contexte interculturel, soit efficace? Il n existe pas de recette magique pour cela. Toutefois, en connaissant certains concepts et obstacles à la communication, on peut mettre en place des conditions facilitant la communication. De plus, comme il a été mentionné dans les capsules précédentes, pour favoriser l intégration d une personne, il faut valoriser la communication en favorisant les espaces de dialogue dans lesquels les personnes peuvent parler de leur culture, de leur façon de faire. Ces occasions permettent de connaitre l Autre, de mieux se comprendre pour mieux s ajuster. Caractéristiques de la communication Voici les composantes de la communication : > l émetteur; > le message; > le récepteur; > le code : encrypte le message et peut changer son sens; > le canal : conditions de livraison du message. Le message est transmis de l émetteur au récepteur à travers trois types de codes : > la langue (les expressions, l intonation, les accents, etc.); > la gestuelle (l ensemble des mouvements du corps, le toucher, etc.); > la proxémie (l utilisation de l espace).
Guide d accompagnement : la communication 2 non verbale non verbale comprend tous les signes non verbaux que les personnes utilisent pour communiquer. Elle englobe les éléments décrits ci-dessous. 1. Le paralangage : dire des choses pour en signifier une autre en fonction du timbre de la voix, des sons utilisés et de l accent mis sur certains mots. Par exemple, le «non» est frustrant chez certains nouveaux arrivants et peut compromettre la relation avec l interlocuteur. 2. Les gestes : ils font partie intégrante de la communication. Par exemple, des personnes de certaines cultures sont très expressives et elles accompagnent leurs paroles de grands gestes. Il est important de mentionner que ces gestes peuvent avoir un sens différent selon les cultures. 3. Les expressions du visage et les mouvements corporels. 4. La proxémie : elle traduit la distance personnelle dans les relations humaines. Par exemple, dans certains pays, la distance interpersonnelle est faible, même peu souhaitée. Dans d autres pays, elle est fondamentale. 5. Le contact visuel : qui regarder dans les yeux? Quoi regarder? Dans certaines cultures, on baisse les yeux devant les parents ou devant une personne en position d autorité pour marquer le respect ou l obéissance. Dans d autres cultures, les personnes sont habituées aux regards attentifs des autres et valorisent le regard dans les yeux. Les obstacles à la communication 1 : Voici quelques obstacles qui empêchent un dialogue efficace entre personnes de cultures différentes : > L ethnocentrisme. C est la tendance à privilégier les valeurs et les normes de son groupe d appartenance et à en faire le seul modèle de référence tout en portant des jugements négatifs et dévalorisants sur les autres. > Les stéréotypes. Ce sont les croyances généralisées sur un groupe résultant de l attribution de caractéristiques identiques à n importe quelle personne de ce groupe sans prendre en considération les différences personnelles. Par exemple, tous les Canadiens jouent au hockey, boivent de la bière et mettent du sirop d érable sur ce qu ils mangent. 1 Barrette, C. Gaudet, E. Lemay, D. (1996), Guide de communication. Édition du Renouveau pédagogique pp. 39-43.
Guide d accompagnement : la communication 3 Les obstacles à la communication (suite) : > Les préjugés. C est juger avant de connaitre en ayant des attitudes positives ou négatives à l égard d un groupe fondées sur des jugements, sur des généralisations faites à partir d informations fausses ou incomplètes, comme les stéréotypes. > La discrimination. C est le mécanisme d exclusion d un individu en raison de sa race, de sa couleur, de son origine ethnique, de son sexe, de son orientation sexuelle, de son état civil, de son âge, de sa religion, de sa pensée politique, de sa langue, de sa condition sociale, de son handicap. > Le racisme. Idéologie postulant une hiérarchie des races et qui sous-tend une hostilité envers les personnes d un groupe ethnique. > Les accents, l utilisation de l argot, des régionalismes ou des sujets tabous. Voici quelques conseils pour faire face à ces défis : > parlez dans un endroit paisible pour ne pas avoir de bruit de fond qui puisse nuire; > utilisez un langage simple et universel (évitez les régionalismes); > placez-vous face à face; > prenez le temps de bien articuler et de parler plus lentement; > demandez de répéter au besoin; > si vous utilisez des acronymes, prenez le temps de les expliquer ou de les afficher pour qu ils soient visibles. Ne pas oublier : > d écouter; > de reformuler; > de valider; > de ne pas avoir peur de poser des questions; > de prendre le temps d expliquer.
Guide d accompagnement : la communication 4 La rencontre des cultures : Voici les perceptions que peuvent avoir des personnes qui travaillent ensemble, mais qui n ont pas le même style de communication. Jacques vient du Canada, une société avec un style de communication direct. Bien que Lucille soit bien gentille, j ai parfois de la difficulté à comprendre ce qu elle veut dire. J ai l impression qu elle tourne autour du pot. J ai remarqué qu elle dit souvent oui, même si l on voit sur son visage que c est «non». Lucille vient du Cameroun, une société avec un style de communication plus indirect. Certains de mes collègues sont secs, rudes dans leur façon de parler. Ils semblent peu se préoccuper des sentiments des gens, seul le travail leur importe. Clin d œil : Dans ce cas, il se peut que la façon de communiquer de Lucille, qui est nouvelle dans le milieu de travail canadien, ne soit pas adaptée. De la même façon, si Jacques se retrouvait au Cameroun, sa façon de communiquer pourrait ne pas être adaptée. Questions : > Et vous, quel est votre style de communication?
Guide d accompagnement : la communication 5 Clin d œil : Pour quelques exemples, consultez le site : http://gestion-des-risques-interculturels.com/pays/europe/les-videoss-de-l%e2%80%99ete-3-le-langage-corporel/ Références Barrette, C., Gaudet, E. Lemay, D. (1996), Guide de communication. Saint-Laurent : Édition du Renouveau pédagogique pp. 39-43. Kim, Y. et Gudykunst, W. (1988). Theories in Intercultral Communication.Édition. Édition: Sage Publications. Hall, E. (1978). La dimension cachée. Paris : Éditions du Seuil. Hall, E. (1984). Le langage silencieux. Paris : Éditions du Seuil. Hall, E. (1979). Au-delà de la culture. Paris : Éditions du Seuil. Trompenaars, F. (1994). L entreprise multiculturelle. Maxima Laurent du Mesnil. Pelletier, Benjamin (2011). Les vidéos s de l été (3) : le langage corporel http://gestion-des-risques-interculturels.com/pays/europe/les-videos-s-del%e2%80%99ete-3-le-langage-corporel/