Risque de sant e,m edecine pr eventive et m edecine curative.



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Risque de sant e,m edecine pr eventive et m edecine curative. L.Eeckhoudt,Ph. Godfroid y etm.marchand z Deuxiµemeversion: Mars1997 x. Abstract R esum e: Dans un article important, Ehrlich et Becker ont analys e les activit es d'assurance, d'auto-assurance et de pr evention dans un contexte nancier unidimensionnel et mono-p eriodique. Nous examinons ici comment transformer le modµele pour l'adapter au traitement du risque dans le secteur de la sant e. Ceci implique le recours µa un modµele multidimensionnel oµu la structure temporelle des d ecisions a de l'importance. Mots-clefs : Risque, Pr evention, Economie de la Sant e. Summary: In an important paper, Ehrlich and Becker have analysed the interdependence between three risk management activities : market insurance, self insurance and self protection. They have developedtheir analysis with the help of a unidimensional utility function in a monoperiodic framework. Although such assumption t many real world Facult es Universitaires Catholiques de Mons et de Lille y Facult es Universitaires Catholiques de Mons et Chaire de gestion des risques, H.E.C.- Montr eal. z Universit e Catholique de Louvain et CORE x Les auteurs remercient leurs collµegues G. Dionne et C. Le Pen pour leurs commentaires sur une version pr eliminaire de ce texte. 1

situations, they are not appropriate for an analysis of medical decisions. Indeed in the eld of health, preventive decisions have to be made before knowing if the illness will occur and what its severity will be. Onthe contrary, therapeutic decisions are takenafter the information on the presence and severity of the disease is revealed. Besides, when health decisions are concerned, the utility function should depend both on the level of nancial wealth and on the stock of health. The purpose of the present paper is to introduce these features of the health sector into a model where the substitution and complementarity relationships between therapeutic and preventive medecine are investigated. Our major conclusion is that curative and secondary preventionare clearly substitute while curative medecine andprimary prevention may be complements. Key-Words : Risk, Prevention, Health Economics. 1 Introduction. Dans un article c elµebre publi e en 1972, Ehrlich et Becker [5] (par la suite E.B.) avaient etudi e l'int er^et relatif de trois instruments de protection face aux risques mon etaires,µa savoir l'assurance de march e,l'auto-assurance aussi appel ee"self-insurance" et la pr evention("self-protection"). Le premier instrument,l'assurance de march e,est un contrat par lequel l'assur e obtiendra de la compagnie une indemnisation en cas de sinistre.cet avantage est accord e contre paiement d'une prime, celui-ci devant ^etre effectu e qu'il y ait sinistre ou non. Les deux autres instruments supposent de la part de la personne soumise au risqueun investissement initial.dans le cas de la"self-insurance",cet investissement aura pour e et de r eduire l' etendue du sinistre(et par cons equent ses cons equences nanciµeres) sicelui-cisurvient (par exemple,leport dela ceinturedes ecurit eou l'installation desprinkler). Pour ce qu'e.b.appellent la "self-protection",l'objectif de l'investissement initial est de r eduire la probabilit edesurvenance du sinistre sans en modi- er l' etendue simalgr e tout il survient (choixdemat eriauxignifuges). On diminue donc la probabilit e d'occurence de la perte cons ecutive au sinistre. L'analysed'E.B.a produit des r esultats trµes int eressants pour des risques purement nanciers dans le cadre de fonctions d'utilit e unidimensionnelles. Elle a d'ailleurs donn elieu µa denombreuses extensions et discussions(dionne- Eeckhoudt,Briys-Schlesinger,Konrad-Skaperdas). Toutefois,lorsqu'ils'agit 2

de risques de sant e,le recours µa de telles fonctions n'est plus ad equat puisque lasurvenancedelamaladievaa ecternonseulementleniveaudesant ede l'individu mais aussi son niveau de richessedisponible au travers des d epenses desoins. Deplus, E.B. avaient construit un modµele mono-p eriodiqueoµu chacune des trois d ecisions possibles etait prise au d ebut de la p eriode et faisaitsentirsese etsµala ndecelle-ci. Commenousleverronsplusloin, cette hypothµese non plus n'est pas ad equatedans le domainedela sant e. En e et, les actions de pr evention sont entreprises alors qu'on est encore incertain quant µa la survenance de la maladie,tandis que la m edecine curative intervient aprµes survenance de la maladie,c'est µa dire aprµes que l'incertitude relative µa la pr esence de la maladie ait et e r esolue. La distinction importante entre risques imm ediats et di er es telle que propos ee par Dreze-Modigliani[4] trouvedonc iciun champ d'application naturel. L'objectifdu pr esent essai est d'amender le modµele de E.B. pour l'adapter aux problµemes sp eci ques pos es par les soins de sant e.nous d eriverons les propri et es d'une part de la demande desoins curatifs et d'autre part dela demande de deuxformes de pr evention qu'on appelle en m edecinela pr evention primaire(qui correspond µa la"self-protection" cheze.b.) et µa la pr evention secondaire(quis'apparente µala"self-insurance"). Notre article est organis e comme suit. Dans une premiµere section,nous d ecrivons le modµele et discutons ses propri et es.les conditions d'optimalit e et les r esultats de statique comparative pour le cas de la pr evention primaire sont pr esent es dans la section 2.La section suivante contient les d eveloppements equivalents pour la pr evention secondaire. Dans la section 4,nous etablissons un parallµele entre les deux formes de pr evention avant de conclure l'article. 2 Lemodµeledebase. Nous consid erons un individu dont l'utilit e d epend du niveau de richesse (W)etdu"stockdesant e" quenous d enotons H.Aud ebut dela p eriode, l'individunesaitpassiilseramaladeoupas.encasdemaladie-un evµenement deprobabilit ep-lestockdesant eavanttraitementsera egalµah 0 tandisque s'ilestbienportant,lestockdesant eserah 2 avec(h 2 >H 0 ). L' ecartentre H 2 et H 0 re µete la gravit e potentielle de la maladie. Si l'individu tombe malade(et uniquement dans ce cas),ilaura recours au systµeme de soins.on d enote y l'intensit e de cerecours(par exemple la quantit e de m edicaments, 3

le nombre d' episodes de traitement) et son impact sur la sant e est not e m(y), unefonctionnond ecroissante(m y 0)etconcave(m yy <0).Commeunindividu malade et trait e ne peut se trouver mieux qu'un individu bien portant, on a n ecessairement: H 0 +m(y max )<H 2 (1) oµu y max est la quantit e maximale possible de traitement curatif. Le prix unitaire de y est d enot e µ. Bien evidemment, l'individu bien portant ne sesoignepas etilb en e ciedoncduvecteur(w 0 ;H 2 )oµu W 0 estla richesse disponibleavanttouted epensedenaturem edicale (1). Pourfaciliterl'analyse, on va supposer que la fonction d'utilit e est additive. En outre, comme les risques nanciers sont plus naturellement diversi ables que le risque de sant e, on supposera quel'individu est neutre par rapport au risque nancier mais qu'ilmanifestede l'aversion vis µa vis du risquede sant e.formellement, on ecrit alors: U(W;H)=W+³V (H) (2) avec V 0 (H)>0etV 00 (H)<0 Laconcavit edev garantitl'aversionvisµavisdurisquesurlasant etandis quele paramµetre³ indique l'importance relative du bien"sant e" par rapport au bien "revenu". Si la d ecision au sujet du traitement est prise une fois quel' etat desant eestr ev el e,iln'enva pas dem^emepour les d ecisions de pr evention. En e et, les choix de pr evention sont e ectu es au d ebut de la p eriode avant que l'incertitude sur l' etat de sant e ait et e r esolue. Les actes pr eventifs sont donc d ecid es "ex-ante" tandis que les actes curatifs le sont "ex-post". 2.1 Pr evention primaireet m edecinecurative. Lapr eventionprimaireapourbutd' eviterl'apparitiondelamaladieensensibilisant chaque individu(par le biais de campagnes d'information) a n que chacun puisse g er er au mieux sa propresant e(par exemple,lors de campagnes pour l'apprentissage de l'hygiµene dµes le plus jeune ^age ou pour un meilleur apport nutritionnel). L'illustration m edicale typiquedela pr evention primaireest la vaccination qui agit sur la probabilit ed'apparition dela maladie. Lorsquel'on s'int eresseµa la pr evention primaire,dont l'intensit e sera not ee 4

x, l'impact sefait sentir sur la probabilit e de survenance de la maladie, ce qu'onvanoterp(x)etonsuppose: p x <0etp xx 0 (3) Oµup x etp xx sontrespectivementlesd eriv eespremiµereetsecondedep(x):si leco^ut d'une unit e de xest not e,l'individu poursuivra l'objectif suivant: max x ½ p(x) ¾ (W 0 µy x+³v (H 0 +m(y))) + max y (1 p(x)) fw 0 x+³v(h 2 )g L' equation(4) eclaire bien la structure temporelle du problµeme: le niveau de xdoit ^etre d ecid e au d ebut de la p eriode et la d epense correspondante xest support ee dans tous les etats du monde.par contre,le choix de y s'e ectue une fois que l'incertitude sur l' etat de sant e est lev ee et son co^ut n'est support e que dans l' etat du monde "maladie". A n de faciliter l'analyse de statique comparative,nous r e ecrivons le problµemepos e en(4) de la maniµere suivante: (4) max x;y Z=p(x; )fw 0 µy x+³v (H 0 +m(y; ))g+ (1 p(x; ))fw 0 x+³v (H 2 )g (5) oµu et sontdesparamµetresdechangementquire µetentrespectivementla productivit e des mesures depr evention( ) et cellede la m edecinecurative ( ). On va supposer: p <0etm >0 (6) ainsique: p x 0etm y 0 (7) Lacondition(6)indiquequedesaccroissementsde oude sontd esirables puisque soit ils r eduisent la probabilit e de survenance de la maladie pour un niveau de pr evention donn e,soit ils accroissent l'e et b en e que du traitement pourtoutevaleurdey. Sien(7),ona: p x =0et/oum y =0 les variations de ou de n'a ectent pas la productivit e marginale soit de la pr evention soit des soins. Si l'in egalit e stricte pr evaut, il y a alors 5

aussi un impact b en e que de et/ou de sur la productivit e marginale correspondante. Les conditions de premier ordre(c.p.o) pour un maximum sont: Z x =p x [ µy+³(v (H 1 ) V (H 2 ))] =0 (8) et oµu par d e nition,on pose: Z y = µ+³v 0 (H 1 )m y =0 (9) H 1 =H 0 +m(y; ) En(8),l'expression entre crochets qui est n egative repr esente le co^ut total de la maladie compos e d'une part d'une d epense en soins(µy) et d'autre part de l' equivalent mon etaire de la d et erioration du stock de sant e. A l'appendice 1, on montre que les conditions du second ordre pour un maximum sont satisfaites. Avant d' etudier la statique comparative qui s'applique conjointement µa ces deux C.P.O,il est int eressant de se pencher sur chaque condition s epar ement (2) carcelles-cidonnentlavaleuroptimaled'uninstrument(par exemple x(resp. y) en fonction d'un niveau pr e etabli pour l'autre(par exempley (resp. x). Sionnote dx lar eponseoptimaledexµaunchangement dy exogµene de y,on montre ais ement que: dx dy = p x[ µ+³v 0 (H 1 )m y ] Z xx (10) etque dy =0 (11) dx OµuZ xx estlad eriv eepartielledez x parrapportµax,quiestn egativeµacause de l'hypothµese sur le signe positif dep xx (cfr. appendice1). De fa»con plus int eressante,on notera qu'ilexiste une s eparation partielle entrela demande de soins et la demande de pr evention.il r esulte de(11) que quelque soit le niveau choisi de x,la valeur optimale de y reste la m^eme, le choix optimal de yest insensible au niveau des activit es de pr evention. Il y a"s eparation" deyvisµavisdex. Parcontrel'expression(10)nousindiquequelechoixde xr eagitauniveauretenupoury. Silavaleurchoisiedeynecorrespondpas µa celle quiest optimale( equation(9),l'individu compense en faisant plus de pr evention (3). Lad emonstrationdecer esultatestfournieenappendice2. Son illustration graphique appara^³t µa la gure suivante. 6

La droite verticale y(x) est la fonction de r eaction de y µa une variation dans leniveau dex. Le caractµere vertical dela droite re µetel'id eede "s eparation" c'est µa dire l'ind ependancedu choixdeyvis µa vis de tout niveau de x. Al'inverse, lechoixde x d epend du niveau de y: lorsque y diverge delavaleurdonn eepar(9)-µasavoiry -l'individuestincit eµafaireplusde pr evention a n de r eduire la probabilit e de survenance d'une utilisation irrationnelle des soins. Dans la partie descendante dex(y),pr evention et soins apparaissent comme des substituts (l'accroissement de y r eduit lebesoin en x). Dans la partie croissante, ils apparaissent compl ementaires puisque l'accroissement dey entra^³ne un recours accru µa la pr evention. Comme chaque courbe re µete le choix optimal d'une variable comptetenu du niveau de l'autre,l'optimum global se trouve µa l'intersection des deux courbes,c'est µa dire au point (x ;y ): Pour d evelopper la statique comparative simultan ementsurx ety ;onvasedemandercommentunchocexogµenea ecte chacunedes deux courbes et leur intersection. Nous pr esentons les principauxr esultatsautableau1 (4) oµuencolonneonnotelavariabled ependante µa laquelle on s'int eresse (soit x, soit y ). Chaque ligne du tableau indique une variable exogµene. Un signe +(-) dans le tableau indique qu'un accroissement dans la variable exogµene entra^³ne un accroissement(diminution) dans la variabled ependantecorrespondante. Unevaleur nulle indiqueune absence d'e et et leterme"ambigu" signaleun e et ind etermin e. 7

Tableau1 x y +ou0 0 - -ou"ambigu" H 0 - - ³ + + µ + - - 0 AlorsquedanslemodµeledeE.B.lese etsd'unchocexogµenesurleschoixde pr evention sont en g en eral ambigus,on neretrouvepas ce genreder esultat pour la pr evention primaire en sant e.ceciest d^u µa la nature"quasi-lin eaire" de la fonction d'utilit e et µa la "s eparation" des d ecisions th erapeuthiques par rapport aux d ecisions depr evention. La seuleind etermination concerne l'impact de,le paramµetre quiin uence µa la fois la productivit e totale et la productivit e marginale des soins. Le signe de son impact d epend de celui de: V 0 (H 1 )m y +m y V 00 (H 1 )m (12) une expression qui peut ^etre n egative ou positive. Si m y est nul (impact additif de sur la productivit e de soins),on retrouve le m^eme r esultat que pourh 0,c'estµadirequ'unaccroissementdelaproductivit edessoinsr eduit lademandedey (5). Notonsaussique(12)peut^etrer e ecrit: V 0 (H 1 ) " m y +m y m V 00 (H 1 ) V 0 (H 1 ) # (13) etdonc,sil'aversionaurisqueestsu±sammentforte,y r eagiran egativement µa un accroissement de : l'individu compensera l'augmentation de productivit e des soins par une r eduction de y,l'intensit e de son recours aux soins. En ce qui concerne les e ets de prix, ils sont non ambigus et de signe attendu.l'absence d'ambiguä³t e est li ee µa l'absence d'e et de revenu µa cause de la lin earit ede l'utilit edans la richesse. En n, siily a une am elioration de la productivit e totale de la pr evention sans changement de sa productivit e marginale(p x =0),l'e etsurx seranul.lechoixdexned ependdoncpas duniveauabsoludelaprobabilit emaisdelapentedep(x): 8

2.2 Pr evention secondaireet m edecinecurative. En ce qui concerne la pr evention secondaire, dont l'intensit e sera not ee z et le prix unitaire¾, on retrouve la m^emestructure temporelle. Toutefois, contrairement µa ce quise passepour la pr evention primaire, le choix de z n'a ectepas la probabilit e desurvenancede la maladiemais son degr ede gravit e. En e et,elle permet son diagnostic pr ecocede sorte quesila maladie survient,l' etat de sant e initial sera am elior e.a titre d'exemple,on dira que la pratiquer ep et eed'un test(par exemple la mammographie) permettra de traiterdescancersduseindansunstademoinsavanc e. Ontenteicidelimiter l'extension durisquedela maladieen essayant dela d epister µa temps. On remarque donc le parall elisme evident entre la pr evention secondaire et la "self-insurance".la formalisation pr ecise est alors la suivante: max z p max y fw 0 µy ¾z+³V(H 0 +h(z)+m(y))g + (1 p)(w 0 ¾z+³V(H 2 )) La fonction h(z) indiqueen quelquesortel'impact dez surl' etat desant e initial, par exemple le stade du cancer. On suppose bien entendu que h z est strictement positif et h zz non positif. En outre, si z max est la quantit e maximaledez,ondoitavoir-pourdesraisons evidentes-: H 0 +h(z max )+m(y max )<H 2 R e ecrivons le problµeme d'optimisation sans en changer la nature pour faciliter l'analysedestatiquecomparative.nous obtenons: max z;y R=p[W 0 µy ¾z+³V(H 0 +h(z; )+m(y; ))]+ (1 p)(w 0 ¾z+³V (H 2 )) (14) Encequiconcernelafonctionh(z; )nousfaisonsleshypothµesessuivantes: h >0eth z 0 (15) C'est µa dire qu'une augmentation de signi e d'une part un impact total plusfortdela pr evention secondairesur le niveaude sant einitial(h >0) et d'autre part un impact non n egatif sur la productivit e marginale de la pr evention secondaire (h z 0). Les conditions de premier ordre pour un maximumsont: R z = ¾+p³V 0 h z =0 (16) 9

et R y = µ+³v 0 m y =0 (17) Onmontreµal'appendice3quelesconditionsdesecondordrepourunmaximum sont automatiquement v eri ees.elles ont une implication int eressante -d evelopp ee aussi µa l'appendice 3- pour l'analyse des"fonctions de r eaction" deyµazd'unepart(y(z))etdez µayd'autrepart(z(y))µasavoirquey(z) a en valeur absolue une pente plus forte que z(y).les fonctions de r eaction sont trac ees µa la gure suivante: La courbey(z) indique lechoixoptimal de y pour tout niveau de z arbitrairement d e ni. La courbe z(y) indique comment zs'ajusteoptimalement µa un niveau x e arbitrairement de y. Il est facile de voir que si l'on s' ecartedel'optimumjoint(y ;z )onestconduitµayrevenir.ceph enomµene est illustr e par les µeches emanant de y 0. Comme les deux courbes ont une pente n egative, la pr evention secondaire est les soins sont des substituts: le d eveloppement de l'un entra^³ne la r eduction de l'autre. L'analyse de statique comparative appliqu ee aux conditions de premier ordre (16) et (17) d evelopp ee de maniµere approfondie en Appendice 3 fournit les r esultats reprisdansletableau2. 10

Tableau2 z y -ou"ambigu" - - -ou"ambigu" H 0 - - ³ + + µ + - ¾ - + p + - Comme pour la pr evention primaire et comme pour le modµele de "selfinsurance" chez E.B., presque tous les r esultats de statiquecomparative sont non ambigus. La seule source d'ambiguä³t e concerne les changements dans latechnologiesoit des soins soit delapr eventionquiam eliorentnonseulement la production totale de sant e mais aussi la productivit e marginale.si leschangements etaientpurementadditifs(c'estµadiresansmodi cationde la productivit e marginale), les r esultats seraient non ambigus et le signe - pr evaudrait. Lorsque la productivit e marginale d'un instrument augmente son utilisation peut augmenter ou baisser car ilest alors possible d'augmenter le stock de sant e initial tout en faisant moins d'e ort (de pr evention ou de soins).tous les autres el ements de statique comparative sont non ambigus et leur signe correspond µa l'intuition.notons µa nouveau que les e ets prix sont de signe non ambigus car ils contiennent seulement un e et de substitution. En n,de fa»con int eressante,on notera que plus la probabilit e de maladie est elev ee, plus l'individu rationnel aura recours µa la pr evention secondaire ce qui -par la suite- r eduira sa demandedesoins.cette observation con rme bien la relation de substitution entre pr evention secondaire et m edecine curative,cequi etaitbeaucoupmoins evidentpourlapr eventionprimaireetla m edecine curative. Comme l'examen sp eci quede chaque modµelelemontre, les d epenses de pr evention secondaire a ectent le choix optimal de y et s'y substituent partiellement.ceph enomµene par contren'est pas observ e pour les d epenses de pr evention primaire.il existe donc pour celles-ciune sorte de ph enomµene de s eparation vis µa vis des d epenses de m edecine curative. 11

3 Conclusion. L'objectif de ce papier etait d"'amender" le modµele de pr evention d evelopp e par E.B.pour des risques nanciers a n de lui faire prendre en comptecertaines caract eristiques m edicales de la pr evention.en adoptant une fonction d'utilit e s eparableavecneutralit e vis µa vis des risques nanciers et aversionvis µavisdurisquedesant e,nous avons pu etudierlespropri et esdela demandedepr evention primaireet secondaireen relation avecla m edecine curative. Ilestµanoterquedanscepapierlesecteur"curatif"a et eimplicitement avantag edans l'analyse.alors que dans notremodµele,le rendement de la pr evention primaire et secondaire est al eatoire, il n'y a aucune incertitude en ce qui concerne la m edecinecurative. S'il tombe malade,le patient connaitexactementd'unepartlagravit edelamaladie(h 0 )etd'autrepart l'e±cacit edes soins entrepris(m(y)).dans la r ealit e,ces deux el ements sont eux-m^emes al eatoires et uneextension naturelle du pr esent papier consisterais µa consid erer ces sources de risques. Celles-ci permettraient en outre d' evaluer l'apport de la m edecine diagnostique dont la valeur dans le pr esent modµeleest par d e nition nulle. Une autre extension naturelle-mais quiprobablement rendrait l'analyse complexe- consisterait µa consid erer une aversion vis µa vis des risques mon etaires.plut^ot que d'introduire cette complication technique,il vaudrait sans doute mieux s'int eresser µa l'impact de risques multiples dans notremodµele simple.en e et,l'intuition suggµereque l'int er^et de la pr evention vis µa vis d'une maladie sp eci que est r eduit par le risque de d eveloppement non contr^olabled'autres maladies.ilva de soi que moyennant les adaptations ad equates, notre modµele devrait pouvoir rendre compte de cese ets. Notes (1)A n de faciliter l'analyse, on va supposer que la maladie si elle survient n'a ecte pas la capacit e de g en erer de la fortune. (2)Pour une d emarche analytique similaire dans un contexte di erent, voir Dionne-Eeckhoudt??. (3)En e et, c'est seulement µa la valeur optimale dey (not eey ) que l'on obtient dy dx =0: (4)Le calcul complet des d eriv ees secondes crois ees est fourni en Appendice 2 (5)Le signe n egatif dedy =dh 0 est tout µa fait intuitif : le recours aux soins diminue sih 0 augmente c'est µa dire si la maladie est moins grave. 12

4 Appendices. 4.1 Appendice 1. Lecalculdesd eriv eessecondesdirectesetcrois eesfournitlesr esultatssuivants: Z xx =p xx [ µy+³(v (H 1 ) V (H 2 ))]<0 (18) Z yy =³ h V 00 (H 1 )m 2 y+v 0 (H 1 )m yy i <0 (19) Z xy =p x [ µ+³v 0 (H 1 )m y ] (20) Z yx =0 (21) Sionsesitueaupoint(x ;y ),lesconditionsdepremierordresontv eri ees etµacemoment,ona: Z xy =0 Dµes lors, les conditions de second ordre pour un maximum sont satisfaites puisqu'on a: Z xx <0 Z yy <0 etz xx Z yy Z xy Z yx >0 13

4.2 Appendice 2. 4.2.1 D etermination des fonctions de r eaction. Pour etudier les propri et es des courbes y(x) et x(y) de la gure 1, on di erentietotalement chaquecondition depremier ordre par rapport µa x etµay. Onobtientrespectivement: et Or: et Z xx dx+z xy dy=0pour(8) (22) Z yx dx+z yy dy=0pour(9) (23) Z xy =p x [ µ+³v 0 (H 1 )m y ] (24) Z yx =0 (25) Ilenr esultequepourlesfonctionsder eactionx(y)ety(x): dx dy =p x[ µ+³v 0 (H 1 )m y ] et dy =0 (26) Z xx dx Le d enominateur est n ecessairement positif par la condition de second ordre (voir(18)).le signe du num erateur d epend de la valeur retenue pour y.siy egaley,lenum erateurestnulenvertude(9).acemoment, dx dy =0etla fonctionx(y)passeparunextremumquiseraenfaitunminimum. Siy<y,onned epensepasassezensoinscuratifsetdonc [ µ+³v 0 (H 1 )m y ] a unevaleur positive. Puisquedans(26) cette expression est multipli eepar unnombren egatif(p x <0parhypothµese), dx dy prendunevaleurn egativeet la courbe x(y) est d ecroissante. Un raisonnement identique s'applique pour 14

montrerque dx dy estpositiflorsquey>y : Pour l'exercice de statique comparative portant sur le modµeledepr evention primaire,on peut ecrire que: Ã! Ã! Ã! Zxx 0 dx 0 Z yy dy = Zx d oµu = ; ;H 0 ;³;µet :Onadonc: dx d = Z x et dy Z xx d = Z y Z yy pour le calcul des d eriv ees secondes crois ees par rapport µa la variable d ependante x,on obtient les r esultats suivants: Z y Z x =p x [ µy+³(v (H 1 ) V(H 2 ))] 0 pour la variable d ependante y,on a: Z x =p x ³V 0 (H 1 )m <0 Z xh0 =p x ³V 0 (H 1 )<0 Z x³ =p x [V (H 1 ) V(H 2 )]>0 Z xµ = p x y>0 Z x = 1<0 Z y =0 Z y =³[V 0 (H 1 )m y +V 00 (H 1 )m y m ] estdesigneambigu Z yh0 =³V 00 (H 1 )m y <0 Z y³ =V 0 (H 1 )m y >0 Z yµ = 1<0 Z y =0 Onpeutdoncenconclureque: dx dx d 0;dx <0; <0; dx d dh 0 d³ >0;dx dµ ainsique dy d =0;dy d dy = ou?; <0; dy dh 0 d³ >0;dy dµ >0et dx d <0 <0et dy d =0 15

4.3 Appendice 3. 4.3.1 V eri cation des conditions de second ordreet d etermination des fonctions de r eaction appliqu ees au modµele de pr evention secondaire. Pour v eri er les conditions du second ordre dans le cadre du modµele de pr evention secondaire,on calcule: R zz =p³ h V 00 h 2 z +V0 h zz i (27) R yy =³ h V 00 m 2 y+v 0 m yy i (28) R zy =p³[v 00 h z m y ] (29) R yz =³[V 00 m y h z ] (30) En vertu des hypothµeses faites dans le texte, ces quatres expressions sont toutes n egatives.en outre,on peut montrer que: R zz R yy R zy R yz >0 (31) Gr^ace µa ces di erentes expressions, on peut aussi caract eriser les fonctions der eactiony(z)etz(y): dz dy = R zy <0 R zz et dy dz = R yz R yy <0 A cause de la condition(31), la pente de y(z) en valeur absolue doit exc eder celledez(y): Pour l'exercice de statique comparative portant sur le modµeledepr evention secondaire,on peut ecrire que: Ã Rzz R zy R yz R yy! Ã dz dy! = Ã Rz R y! d 16

oµu = ; ;H 0 ;³;µ;¾etp:Onadonc: Ã! Rz R zy à Rzz R z! avec dz d = R y R yy et dy d = =R zz R yy R zy R yz >0 R yz R y envertudurespectdesconditionsdesecondordrepourunmaximum. Pour lesd eriv eescrois eesparrapportµaz,onobtient: R z =p³[v 00 h z h +V 0 h z ]<0ou"ambigu" R z =p³h z V 00 m <0 R zh0 =p³h z V 00 <0 R z³ =pv 0 h z >0 R zµ =0 R z¾ = 1 R zp =³V 0 h z >0 En ce qui concerne la variable d ependante y,on trouve: R y =³m y V 00 h <0 R y =³[V 00 m y m +V 0 m y ]<0ou"ambigu" R yh0 =³m y V 00 <0 R y³ =V 0 m y >0 R yµ = 1 R y¾ =0 R yp =0 Ce qui nous donneaprµes simpli cations: ³ dz d = p³2 hz h m yy V 0 V 00 +h z m 2 y V0 V 00 +h z m yy V 02 est soit de signe ambigu oudesignen egatifsih z =0 17

dz d = p³2 h z V 0 V 00 (m m yy m y m y ) <0 ³ dz = p³2 2hz m 2 yv 002 +h z m yy V 0 V 00 <0 dh 0 dz dµ = p³h zm y V 00 >0 ³ dz V 00 d¾ =³ m 2 y+v 0 m yy <0 ³ dz dp = ³2 h z V 0 V 00 m 2 y +V0 m yy >0 ainsique dy V 0 V 00 m y (h z h z h h zz ) d =p³2 <0 dy d = p³2 [V 0 V 00 m y h 2 z V0 V 00 m y m h zz V 02 m y h zz ] est de signe ambigu oun egatifsim y =0 dy = p³2 V 0 V 00 m y h zz dh 0 dy d³ = p³v02 m y h zz >0 <0 dy dµ = p³(v00 h 2 z+v 0 h zz ) <0 dy d¾ = ³V00 m y h z >0 dy dp = ³2 V 0 V 00 m y h 2 z <0 18

References [1] Briys E.et H.Schlesinger[1990];"Risk aversion and the propensities for self-insuranceand self-protection", Southern Economic Journal, 57, pp. 458-467. [2] Dionne G.et L.Eeckhoudt[1984];"Insurance and saving: some further results",insurancemathemetics and Economics,3,pp.101-110. [3] Dionne G. et L. Eeckhoudt [1985]; "Self-insurance, self-protection and increased risk aversion",economics Letters,17,pp.39-42. [4] Drµeze J. et F.Modigliani [1972]; "Consumption decisions under uncertainty",journalofeconomictheory,5,pp.308-35. [5] Ehrlich I.et G.Becker[1972];"Market insurance,self-insurance and selfprotection",journalofpoliticaleconomy,40,pp.623-648. [6] Konrad K.et S.Skaperdas [1993];"Self-insurance and self-protection", The Geneva Papers on Risk and Insurance Theory,18,pp.131-146. 19