Le progrès médical évolue par étapes

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Transcription:

Dossier thématique 2/09 Politique de santé Faits relatifs à des questions de politique de santé et position de l industrie pharmaceutique INNOVATION PHARMACEUTIQUE Résumé en page 6 Le progrès médical évolue par étapes Les révolutions constituent l exception dans le domaine des médicaments. Dans le débat public, les innovations apportées par le secteur pharmaceutique se voient pourtant souvent reprocher d être médicalement insignifiantes et de coûter cher. On suggère à tort que les entreprises pharmaceutiques chercheraient à générer des bénéfices injustifiés en introduisant des médicaments «pseudo-originaux» et en pratiquant une «pseudo-innovation» à partir de modifications ciblées mais minimes d un principe actif à succès. Cette critique ne tient pas compte du fait que le progrès médical n évolue le plus souvent que par petites étapes. Or, c est précisément de ce type de progrès que résultent de grands bénéfices pour le patient. C est pourquoi il est important d encourager l innovation par des droits de protection intellectuelle et de prendre en compte les coûts du progrès médical dans la fixation du prix des médicaments. Peu de bonds en avant de nombreux petits pas En matière de recherche, les grandes percées sont l exception, les progrès modestes sont la règle. Cette remarque vaut aussi pour la recherche pharmaceutique. Seule l innovation constante, pas à pas, au fil des années, finit par aboutir à une utilisation optimale des nouveaux traitements pour les patients. S agissant de maladies largement répandues, les entreprises pharmaceutiques se livrent une concurrence mondiale sévère pour l innovation progressive. Elles se font concurrence avec des substances différentes centrées sur le même point d attaque pharmacologique. Ce faisant, l efficacité thérapeutique des différents médicaments n apparaît souvent clairement qu au bout d un certain temps d utilisation. Tout un éventail de «facteurs de succès» s avère déterminant: l efficacité, la durée d action, les interactions avec d autres médicaments, d éventuels effets indésirables, une disponibilité optimale du principe actif ou une forme d administration optimale. Des coûts de développement toujours plus lourds La poursuite du développement des formes d administration est souvent sous-estimée dans le débat public et même qualifiée de «pseudo-innovation». A tort: selon l amélioration de la forme d administration, ce sont de vastes et coûteux programmes de développement qui s avèrent nécessaires, et qui peuvent même durer plusieurs années. Position de l industrie Par son aménagement des conditions générales, l Etat joue un rôle essentiel pour déterminer si et avec quelle rapidité les patients vont pouvoir bénéficier des innovations thérapeutiques. C est un devoir d encourager l innovation à l aide de droits de protection et de la reconnaître à sa juste valeur lors de la fixation du prix des médicaments. L absence d incitations réglementaires à l innovation et le manque de reconnaissance de l innovation mettent en danger le progrès médical. L industrie pharmaceutique pratiquant la recherche en Suisse tient à ce que lors de la seconde étape de la révision de la loi sur les produits thérapeutiques la réglementation en matière de médicaments soit plus favorable à l innovation. Au premier plan de ces préoccupation figurent en l occurrence l accès rapide aux médicaments innovants, la garantie d une protection adéquate des données cliniques ainsi que l instauration de mesures incitatives pour le développement de médicaments spécifiques au bénéfice des enfants et des maladies rares.

Développement du principe actif Dépôt de brevet Expérimentation animale relative à l efficacité et à la tolérance Examen et autorisation Dossier thématique Politique de la santé 2/09 Le progrès médical évolue par étapes Ces coûts de développement ont fortement augmenté ces dernières décennies, en raison, également, d obligations légales élevées en matière de sécurité d emploi. Alors qu auparavant quelques centaines de participants suffisaient pour réaliser des études cliniques, il en faut généralement aujourd hui plusieurs milliers. Jusqu à 16 ans peuvent désormais s écouler avant qu un nouveau médicament soit mis sur le marché (voir graphique I). Le développement d un médicament est coûteux Il y a une soixantaine d années, les coûts de la recherche et du développement d un nouveau médicament se situaient encore aux alentours de 50 millions de dollars US. Aujourd hui, ils dépassent le milliard de dollars US (voir graphique II). Explication: les maladies chroniques et dégénératives complexes. Les mécanismes de ces maladies n ont souvent pas encore fait l objet de recherches approfondies, raison pour laquelle le coût des essais cliniques augmente. risqué Environ les deux tiers de ces coûts sont générés avant même les études cliniques. A ce stade, il n existe que 75% de chances que le médicament parvienne sur le marché et que le développement ne doive pas être arrêté pour cause d effets indésirables qui ont seulement été observés au cours des études cliniques. et complexe Sur 10 000 molécules testées en laboratoire, seules tout juste 10 atteignent le stade des essais cliniques. Et, à nouveau, une seule franchit tous les tests et parvient finalement sur le marché. Du fait de cette longue période de développement, les entreprises pharmaceutiques disposent d un temps de plus en plus bref pour refinancer leurs coûts de développement élevés tant qu elles sont sous la protection du brevet (voir graphique III). I Durée nécessaire pour le développement d un nouveau médicament Recherche Phase préclinique 2-4 ans 2-3 ans 6-9 ans Source: Interpharma Etude chez des sujets sains I Détermination de la dose chez des patients II Phases cliniques I-III II Coûts du développement d un nouveau médicament Recherche Source: Interpharma env. un tiers des coûts Phase préclinique env. deux tiers des coûts Action chez des patients III Homologation/ introduction Total supérieur à 1 mia USD (1950: 50 mio USD, ~+ 5% par an) Phases cliniques I-III Homologation/ introduction III Chances et risques d un nouveau médicament pour le fabricant Produits: 10 000-100 000 substances 6-8 produits 1,5 produit 1 produit Chances de succès 12% 75% 12% Recherche Phase préclinique Phases cliniques I-III Homologation/ introduction Début protection du brevet 20 ans Fin protection du brevet Source: Interpharma 2

Petites étapes innovantes grands bénéfices pour le patient Exemple du cytomégalovirus 1 Innovation de base Traitement des infections à CMV pendant 14 à 21 jours 1 perfusion de 1 heure 2 fois par jour, puis 1 perfusion par jour 1 re étape innovante Poursuite du développement de la forme d administration capsule 2 e étape innovante Modification du principe actif, poursuite du développement de la forme d administration comprimé Réduction des risques en cas de maladies dues au CMV Permet de réduire le nombre des hospitalisations et de prévenir les infections à CMV Réduction du nombre de comprimés à prendre, diminution des résistances De l administration intraveineuse à la simple prise orale d un comprimé et à la modification du principe actif Le cytomégalovirus (CMV) est un virus de l herpès qui peut entraîner des maladies graves chez les patients dont les défenses immunitaires sont affaiblies les receveurs d organes transplantés ou les patients malades du sida, par exemple. Première étape innovante: une administration simplifiée sous forme de capsule En poursuivant le développement (autrement dit en modifiant la forme d administration), les chercheurs ont alors mis au point un médicament pouvant être administré sous forme de capsule et, de surcroît, à titre préventif. Pour combattre l infection aiguë par le CMV, l industrie pharmaceutique a développé un médicament qui permettait d abord d effectuer un traitement par voie intraveineuse. Ce traitement nécessitait durant plusieurs semaines de procéder à des perfusions une à deux fois par jour, ce qui impliquait un séjour en conséquence à l hôpital. Seconde étape innovante: l amélioration du principe actif Dans une seconde étape, le principe actif a été modifié de manière à être plus rapidement assimilé par l organisme et à voir son efficacité encore mieux ciblée. Parallèlement, la quantité des comprimés à prendre s est ainsi trouvée diminuée, et les résistances au CMV ont pu être réduites. Ce nouveau médicament est aujourd hui utilisé avec succès dans le traitement des inflammations oculaires dues au CMV ainsi que dans la prévention des infections à CMV après transplantation de rein, de cœur, de poumon ou de foie). 1 Les noms des principes actifs et des médicaments ci-après ont été anonymisés. 3

Exemple de la transplantation d organe Innovation de base Principe actif visant à protéger contre le rejet d organe Etape innovante Poursuite du développement de la forme d administration capsule de gélatine et solution buvable Réduction du risque de rejet des organes transplantés Chance de succès accrue après transplantation d organe, meilleure efficacité Affaiblissement ciblé des défenses immunitaires Après la transplantation de tissus et d organes étrangers, le système immunitaire développe des mécanismes de défense qui peuvent entraîner le rejet de l organe transplanté. Or, une molécule capable de bloquer les défenses immunitaires a été découverte dans les années 70 et commercialisée comme médicament dans les années 80. Ce médicament a été employé dans le monde entier pour prévenir le rejet d organe lors de transplantation de rein, de moelle osseuse, de cœur, de foie, de poumon ou de pancréas. Grâce à ce médicament, les chances de survie des organes transplantés se sont nettement améliorées, raison pour laquelle le nombre des transplantations a depuis lors fortement augmenté. Toutefois, les cliniciens ont observé chez les patients que l assimilation de ce médicament par l organisme était irrégulière sous forme de capsule de gélatine et de solution buvable, ce qui dégradait son efficacité. Or, pour pouvoir combattre efficacement les réactions de rejet, il est indispensable que le principe actif soit présent de manière constante dans la circulation sanguine (ce que l on désigne par le terme de «biodisponibilité»). Etape supplémentaire de l innovation: une biodisponibilité élevée et constante ainsi qu une bonne stabilité de stockage Au cours des années 90, on est parvenu à changer la forme d administration du médicament et à proposer celui-ci comme microémulsion. Ainsi sa biodisponibilité a-t-elle été considérablement améliorée, ce qui retentit positivement sur le résultat. Dans le même temps, la durée de conservation du médicament a été nettement allongée. 4

Dossier thématique Politique de la santé 2/09 Le progrès médical évolue par étapes Petites étapes innovantes grands bénéfices pour le patient Exemple des fractures osseuses Innovation de base Principe actif efficace pour traiter l hypercalcémie due à une tumeur, le cancer du sein et le cancer des os 1 re étape innovante Fractures en cas de cancer du sein et de métastases osseuses 2 e étape innovante Nouveau champ thérapeutique: traitement de l ostéoporose après la ménopause 3 e étape innovante Poursuite du développement de la forme d administration perfusion de 1 heure toutes les 3 à 4 semaines 1 comprimé par mois ou 1 injection tous les 3 mois Réduction du risque de fractures Réduction du risque de fractures vertébrales en cas d ostéoporose Prise facilitée et meilleure observance Un nouveau médicament comportant un nouveau principe actif a été utilisé pour la première fois en 1996 dans le traitement de l augmentation du taux de calcium dans le sang (hypercalcémie due à une tumeur). Quelque temps plus tard, le médicament a également été autorisé pour prévenir les fractures pathologiques ainsi que les complications osseuses chez des patientes souffrant d un cancer du sein et de métastases osseuses. Peu de temps après, des chercheurs ont découvert pour le même principe actif une indication entièrement nouvelle: le traitement de l ostéoporose pour réduire le risque de fracture vertébrale chez des femmes postménopausées. Des améliorations ont par ailleurs été aussi obtenues dans la forme d administration. Si, dans sa forme originelle, le médicament devait encore être pris une fois par jour comme comprimé pelliculé, dans sa forme améliorée, il suffit de prendre un comprimé une fois par mois. Avec le nouveau médicament, l ostéoporose peut également être traitée tous les 3 mois par voie intraveineuse, ce qui facilite son emploi par les femmes; l observance (compliance) s en trouve en outre ainsi améliorée. La poursuite du développement des formes d administration a pour but de faciliter la prise et de réduire le nombre des médicaments à prendre. L observance des patientes et des patients s en trouve en outre nettement améliorée. 5

Une nouvelle forme d administration peut avoir une énorme influence sur l efficacité d un traitement, comme le montre l exemple décrit sur la transplantation d organe. Sous forme de microémulsion, la biodisponibilité du médicament s est améliorée dans des proportions considérables. Les chances de succès des transplantations d organes se sont ainsi accrues. Résumé En matière de recherche, le progrès s effectue généralement par étapes. De grands bénéfices résultent aussi pour les patients des progrès par étapes réalisés dans la recherche pharmaceutique. A titre d exemple, on citera les simplifications apportées aux formes d administration des médicaments, les modifications du principe actif de manière à ce que son efficacité soit mieux ciblée, ou des développements qui aboutissent à une disponibilité constante du principe actif. De telles innovations sont parfois qualifiées de médicalement insignifiantes dans le débat public de manière totalement injustifiée et, en définitive, au détriment du patient. Car l absence d incitations à l innovation ou de reconnaissance de l innovation à sa juste valeur met en danger le progrès médical. L industrie pharmaceutique pratiquant la recherche en Suisse tient à ce que lors de la seconde étape de la révision de la loi sur les produits thérapeutiques la réglementation en matière de médicaments soit plus favorable à l innovation. Impressum Editeur: Interpharma, VIPS, SGCI Rédaction: Interpharma, Petersgraben 35, 4003 Bâle Tél. 061 264 34 00 / fax 061 264 34 01 www.interpharma.ch