FICHE DE COMMENTAIRES COMPLÉMENTAIRES À LA PRÉSENTATION L ÉVALUATION COGNITIVE : LES FONCTIONS COGNITIVES & L AUTONOMIE FONCTIONNELLE Rédigé par Mme Karine Thorn, inf. M. Sc. Professionnelle de recherche, CRIUGM Avec la collaboration de Dre Marie-Jeanne Kergoat MD, FCFP, FRCPC, Gériatre, Institut universitaire de gériatrie de Montréal Juillet 2015
Diapositive 5 : Processus clinique interdisciplinaire en GMF Focus sur la section «évaluation cognitive» du processus qui est assurée par l infirmière. Diapositive 11 : Fonctions cognitives Certains changements cognitifs sont attendus dans le cadre d un vieillissement normal. Retenons toutefois que ceux-ci s avèrent toujours «légers», qu ils représentent des changements modestes s étalant sur plusieurs décennies et surtout, qu ils n entraînent pas de répercussions fonctionnelles. SOYEZ VIGILANT! Que ce soit dans le cadre de l installation d un trouble cognitif léger ou d un processus neurodégénératif, nous pouvons toujours s attendre à une détérioration relativement lente et insidieuse des fonctions cognitives. Ainsi, tous changements subits des fonctions cognitives devraient susciter l intérêt du clinicien et justifier la recherche d une cause aiguë tels la présence possible d un délirium, d effets secondaires d une nouvelle médication, ou encore, la présence d un processus infectieux ou d un AVC sous-jacent. Diapositive 12 : Les principales fonctions cognitives La mémoire : Sémantique : elle concerne les connaissances acquises (culture générale, vocabulaire) et sont stockées sans référence à un contexte précis, donc sans référence à un événement particulier de la vie de l individu. Procédurale : ce sont des «savoir-faire», des habiletés perceptives, motrices ou cognitives qui ont été acquises par la pratique et qui sont graduellement devenues automatisées grâce à la mémoire procédurale que nous apprenons par exemple à conduire une voiture ou à jouer d un instrument de musique. Une fois l habileté acquise, son exécution devient automatisée, et il n est alors plus nécessaire de réfléchir pour exécuter cette action. Épisodique : on distingue trois processus concernant la mémoire épisodique qui réfèrent aux informations mémorisées avec leur contexte de temps et de lieu : Une information doit d abord être encodée, donc enregistrée dans le cerveau. Ce processus est influencé par l utilisation de stratégies mnémotechniques, le niveau d attention et certaines variables psychologiques (motivation, anxiété, dépression). Pour ne pas être éphémère, l information doit ensuite être consolidée, donc stockée de manière plus permanente dans le cerveau en mémoire en long terme. Page 2 sur 6
Enfin, lorsque l on veut accéder aux informations enregistrées et stockées dans notre cerveau, on doit alors récupérer l information. La récupération peut être influencée par la qualité des stratégies utilisées, par certaines variables psychologiques et évidemment par la qualité de l enregistrement initial de l information en mémoire. En mémoire épisodique, on peut aussi distinguer : la mémoire rétrospective, qui réfère à des événements passés, et la mémoire prospective, qui correspond à la capacité à se rappeler d actions futures que l on planifie effectuer, comme par exemple penser à s arrêter à l épicerie après le travail. Diapositive 13 : Les principales fonctions cognitives (suite) Attention/concentration L attention est une fonction cognitive complexe qui fait référence à la capacité à être alerte à son environnement et à maintenir son attention sur une durée de temps appropriée pour son âge, en l absence de source de distraction. La concentration fait quant à elle référence à la capacité à demeurer vigilant sur une tâche donnée en présence de facteurs de distraction ou à partager son attention entre plusieurs tâches simultanément. Plusieurs fonctions cognitives sont interreliées. L attention est un bon exemple car il s agit d une fonction nécessaire mais non suffisante à un fonctionnement optimal d autres fonctions cognitives dont la mémoire et les fonctions exécutives. Par exemple, une personne qui n est pas attentive à ce qu un interlocuteur lui dit enregistrera mal l information en mémoire même si à la base, elle n a pas de problème de mémoire. Les fonctions exécutives : Les fonctions exécutives sont impliquées dans toute action orientée vers un but. Il s agit d un ensemble de fonctions qui est souvent comparé à un contremaître ou à un chef d orchestre dont l objectif est de coordonner efficacement les autres fonctions cognitives. Organisation/planification : capacité à utiliser des stratégies efficaces, établir des priorités, anticiper et prévoir les étapes d une tâche. Inhibition: capacité à résister aux distractions ou à inhiber une réponse attendue ou un commentaire qui nous traverse l esprit. Cette capacité est souvent comparée à un filtre ou un frein Flexibilité mentale : capacité à s adapter à la nouveauté et aux changements. Page 3 sur 6
Jugement : capacité à évaluer la meilleure alternative face à un problème en fonction des buts à atteindre, des valeurs et des règles sociales. Ceci permet de prendre des décisions appropriées et d adopter des comportements adaptés aux situations. Autocritique : capacité à évaluer convenablement ses propres capacités et comportements et à être conscient de ses forces et ses difficultés. Diapositive 14 : Les principales fonctions cognitives (suite) Fonction visuo-spatiale ou constructive Ces fonctions nous permettent, par exemple, de nous orienter correctement dans une ville ou dans un lieu. Diapositive 18 : Les tests standardisés Bien que l évaluation cognitive puisse parfois représenter un défi, celui-ci s avère à chaque occasion non moins intéressante! Diapositive 20 : Les tests standardisés (suite) L évaluation cognitive commence toujours par l observation qui permet de recueillir des informations complémentaires aux épreuves telles que : L allure générale et la démarche Le niveau de conscience La communication verbale et non-verbale La collaboration, la compréhension des consignes et le comportement social Le niveau d anxiété, l humeur et l affect La présence de troubles perceptuels L entretien avec les proches s avère essentiel pour valider les informations obtenues au MMSE tout comme l autonomie rapportée aux AVQ et AVD Notons que l omission ou la réfutation de certaines informations par l usager ne doit pas être interprétée automatiquement comme un manque de collaboration de sa part mais plutôt probablement lié à une atteinte de l autocritique ou encore, la présence d anosognosie Page 4 sur 6
Consulter le «Guide d administration et de cotation du Mini-Examen de l état mental» (https://www.mcgill.ca/familymed/files/familymed/rd_annexes_du_protocole_de_soins_alz heimer_1e_ligne20150127.pdf) pour connaître les consignes d administration à appliquer avant, pendant et après l entrevue cognitive. Ces consignes s appliquent également pour l administration de tous les tests cognitifs mentionnés dans cette présentation. Diapositive 21 : Le Mini-Cog Ce test peut être utile lorsqu on décide de s engager dans le processus clinique de repérage des troubles cognitifs, avant une évaluation complète. Élimination de biais liés à la culture ou au niveau d éducation car il y a peu d instructions données. Diapositive 22 : Le Folstein (MMSE ou MEEM) Le plus utilisé au niveau mondial et très bien validé. Il examine entre autres l orientation temporelle et spatiale, la mémoire, l attention soutenue, le langage, la compréhension et l expression orale et écrite, les praxies visuoconstructives et les fonctions exécutives. Un score plus élevé que 24 n exclut pas un diagnostic de démence tout comme un score plus bas ne confirme à lui seul la présence d une démence : l histoire de vie, les évolutions de la situation du patient et les questions posées aux proches sont des éléments très importants qui ***Il est impératif de tenir compte des éléments énumérés à la diapositive 19 de cette présentation lors de l interprétation du score. Diapositive 23 : Le MoCA Ce test cible davantage l évaluation des fonctions exécutives et s exécute en moins de 10 minutes. Il évalue aussi l attention, la concentration, la mémoire, le calcul mental, le langage et les fonctions visuo-spatiales. Il en existe trois versions. Ces différentes versions permettent de réduire un effet d apprentissage qui pourrait possiblement se développer si ce test était répété plus fréquemment qu au six ou 12 mois. Vous trouverez ce test sur le site : www.mocatest.org ***Il est impératif de tenir compte des éléments énumérés à la diapositive 19 de cette présentation lors de l interprétation du score. Page 5 sur 6
Diapositive 27 : L évaluation de l autonomie fonctionnelle -Une personne âgée est considérée autonome lorsqu elle est en mesure de réaliser de façon indépendante l ensemble des AVQ, des AVD et des activités liées à la vie en société. -Bien évaluer l autonomie fonctionnelle d un individu est un élément primordial de l évaluation cognitive puisque l objectivation d une atteinte significative de l autonomie fonctionnelle d un individu est un des éléments permettant d appuyer ou non un diagnostic de démence. Diapositive 28 : L évaluation de l autonomie fonctionnelle (suite) L évaluation de l autonomie fonctionnelle découle de l interaction des éléments physiques, psychiques et sociaux en vue de déterminer les conséquences possibles de la présence d une atteinte cognitive sur la vie d un individu. Diapositive 29 : L évaluation de l autonomie fonctionnelle (suite) Énoncé d introduction de la présentation diapositive : En plus de nous fournir de l information précieuse sur le fonctionnement d un individu et de contribuer à la collecte de données nécessaires pour la vérification des critères diagnostics cognitifs que fera le médecin, l utilisation d un outil standardisé pour évaluer l autonomie fonctionnelle permet aussi : (énumération des 4 éléments de la diapositive). Diapositive 39 : Annexe 2 «The Lawton Activities of Daily Living Scale» est aussi disponible en français. Page 6 sur 6