Réseau capital Québec 27 octobre 2015 Perspectives économiques et financières : que nous réserve l année 2016? Joëlle Noreau Économiste principale Mouvement Desjardins
Plan de présentation Économie internationale : un parcours inégal Économie américaine : une perspective positive Économie canadienne : une reprise attendue cet automne Économie québécoise : peu de support à la croissance Du côté des entreprises : rien d acquis
Économie internationale 3
Économie internationale Un parcours inégal En 2015, on observe une légère amélioration du côté des pays industrialisés et une réduction de cadence des pays émergents. Les indices boursiers sont instables. La croissance économique mondiale : modérée en 2015 et en 2016. La zone euro : fera mieux sans battre de record. Les pays en émergence : La Chine et l Inde se repositionnent (Inde en meilleure posture). La Russie et le Brésil sont en difficulté. Les prix du pétrole : le surplus important pourrait perdurer.
Économie internationale La Chine n est pas un si grand joueur sur la scène boursière Capitalisation boursière (en milliards de $ US) Sources : Mapping Worlds et Bloomberg 5
Pétrole Un surplus important risque de perdurer sur le marché mondial du pétrole Millions de barils/jour 3,0 2,5 2,0 Production (droite) Millions de barils/jour 98 97 96 1,5 1,0 0,5 Surplus (gauche) Consommation (droite) 95 94 93 0,0 92 (0,5) (1,0) (1,5) 2012 2013 2014 2015 2016 Prévisions 91 90 89 Surplus ou déficit (gauche) Production mondiale (droite) Consommation mondiale (droite) Sources : Agence internationale de l énergie et Desjardins, Études économiques 6
En millions de barils par jour 34 Pétrole La production de l OPEP* continuera d augmenter avec la levée des sanctions contre l Iran Production de pétrole brut En millions de barils par jour 4,5 33 32 31 30 Effet Arabie saoudite 4,0 3,5 3,0 29 28 OPEP Iran Prévisions 2,5 27 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2,0 OPEP* (gauche) Iran (droite) OPEP : Organisation des pays exportateurs de pétrole; * Excluant l Indonésie, mais incluant l Irak. Sources : Bloomberg et Desjardins, Études économiques 7
Pétrole Les prix demeureront très faibles avant de remonter quelque peu à moyen terme $ US/baril 120 110 Prix du pétrole WTI* $ US/baril 120 110 100 90 80 70 60 50 40 30 Prévisions de Desjardins 100 90 80 70 60 50 40 30 20 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 20 * West Texas Intermediate. Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques 8
Économie américaine 9
États-Unis Une perspective positive Économie : un démarrage difficile en début d année, mais un raffermissement tout au cours de 2015. 2016 s annonce meilleure. La création d emplois se poursuit. Le marché de l habitation reprend du tonus. Les investissements des entreprises sont inégaux : le secteur de l énergie agit comme un boulet. La force du dollar américain nuit aux exportations. Les taux d intérêt devraient augmenter graduellement plus tard cet automne.
États-Unis Les poches de faiblesse sont rares et surtout dues aux secteurs du pétrole et du charbon Sources : Réserve fédérale de Philadelphie et Desjardins, Études économiques 11
États-Unis Le marché du travail a fait énormément de progrès, mais la croissance de l emploi ralentit la cadence En milliers 700 650 600 550 500 450 400 350 300 Nouvelles demandes initiales d assurance-chômage (moyenne sur quatre semaines) En milliers 700 650 600 550 500 450 400 350 300 250 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 250 Sources : U.S. Treasury et Desjardins, Études économiques 12
États-Unis Les prix des maisons ont recommencé à augmenter 2000 = 100 220 210 200 190 180 170 160 150 140 130 120 110 100 Indice S&P/Case-Shiller du prix des maisons existantes Prévisions de Desjardins 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2000 = 100 220 210 200 190 180 170 160 150 140 130 120 110 100 Sources : Standard & Poor s et Desjardins, Études économiques 13
États-Unis Tout n est pas rose pour autant Facteurs de faiblesse du secteur manufacturier : Force du dollar américain Faiblesse de la demande des pays émergents Baisse de l investissement dans le secteur pétrolier Source : Desjardins, Études économiques 14
Économie canadienne 15
Canada Une reprise attendue cet automne Économie : une récession non conventionnelle par son ampleur, sa durée, sa localisation et son contexte. Il y a tout de même de la création d emplois. Les exportations sont en hausse, l optimisme est prudent. Les investissements des entreprises sont à la baisse : recul attendu en 2015. La confiance des entreprises décline. Le dollar canadien demeurera sous la parité pour encore longtemps. La Banque du Canada ne devrait pas changer les taux directeurs avant plusieurs trimestres. Scénario de long statu quo. 2016 s annonce plus vigoureuse.
Canada Les difficultés proviennent essentiellement des ressources naturelles et de la fabrication Contributions cumulatives à la variation du PIB réel par industrie depuis la fin de 2014 Poids dans le PIB réel : Agriculture, foresterie, pêche et chasse Mines, pétrole et gaz Services publics Construction Fabrication Services TOTAL 2 % 8 % 2 % 7 % 10 % 71 % 100 % (0,5) (0,3) (0,1) 0,1 0,3 0,5 0,7 En % Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques
Canada La majorité des secteurs ne sont pas touchés Janvier 2013 = 100 110 Volume de production 108 9 % du PIB 106 85 % du PIB 104 102 100 6 % du PIB 98 96 2013 2014 2015 Pétrole et gaz Reste de l'économie Le secteur du pétrole et gaz comporte l extraction de pétrole et de gaz, les activités de soutien à l'extraction ainsi que les travaux de génie. Le secteur des produits de base non énergétiques comporte les mines, l agriculture, la foresterie, la pêche, la chasse ainsi que certaines industries de la fabrication associées aux matières premières. Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques Produits de base non énergétiques 18
85 80 75 70 65 60 Canada La réduction des forages affecte les investissements des entreprises En milliards de $ de 2007 Investissements 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Investissements en machines et matériel (gauche) Forages pour le pétrole et le gaz (droite) Forages Nombre de foreuses au Canada 600 550 500 450 400 350 300 250 200 150 100 Sources : Baker Hugues, Statistique Canada et Desjardins, Études économiques 19
Canada Les prix du pétrole influencent grandement le dollar canadien : un huard à 70 US? En $ US le baril 140 Évolution du prix du pétrole et de la devise canadienne $ CAN $ CAN/ $ US 1,10 120 100 80 Corrélation de 0,9 1,00 0,90 60 0,80 40 20 WTI Prévisions de Desjardins 0,70 0 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 0,60 Pétrole WTI (gauche) Dollar canadien (droite) Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques 20
Canada La faiblesse du dollar canadien n est pas un phénomène isolé Russie Brésil Turquie N.-Z. Norvège Australie Mexique Afrique du Sud Suède Canada Indonésie Danemark Zone euro Japon Corée du Sud R.-U. Thaïlande Suisse Inde Chine Appréciation du dollar américain depuis le 1 er juillet 2014 Une guerre des devises? 93 % 81 % (5) 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 En % Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques 21
Canada Les exportations ont recommencé à croître en juin et juillet de cette année En millions de $ 38 000 36 000 34 000 32 000 Exportations de marchandises En millions de $ 13 000 12 000 11 000 10 000 9 000 8 000 30 000 28 000 Hors énergie 2012 2013 2014 2015 Énergie 7 000 6 000 Hors énergie (gauche) Énergie (droite) Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques 22
Canada La hausse de l immobilier est surtout à Toronto et à Vancouver (1) En % 12 Prix moyen des propriétés existantes (Moyenne mobile sur six mois de la variation annuelle) 10 8 6 4 2 0 (2) (4) (6) 2012 2013 2014 2015 Colombie-Britannique et Ontario Prairies Québec Atlantique Sources : Association canadienne de l immeuble et Desjardins, Études économiques
Canada La hausse de l immobilier est surtout à Toronto et à Vancouver (2) En % 20 Ventes des propriétés existantes (Moyenne mobile sur six mois de la variation annuelle) 15 10 5 0 (5) (10) (15) (20) 2012 2013 2014 2015 Colombie-Britannique et Ontario Prairies Québec Atlantique Sources : Association canadienne de l immeuble et Desjardins, Études économiques
Économie québécoise 25
Québec Peu de support à la croissance L économie croît très modérément en 2015. La croissance sera modeste encore une fois en 2016. Le bilan de l emploi depuis le début de 2015 est positif. Le marché de l habitation tourne au ralenti. Du côté des entreprises : Les exportations internationales sont en croissance. L investissement des entreprises serait à la hausse en 2015, mais tarde à se redresser. La confiance des PME s améliore un peu.
Québec La structure industrielle de la province est plus diversifiée que celle des régions ressources En % 30 25 20 15 10 5 0 Poids relatifs dans le PIB réel de 2014 Québec Alberta En % 30 25 20 15 10 5 0 Agriculture et ressources Services publics Construction Fabrication Commerce Services immobiliers Finance et assurances Santé Enseignement Services professionnels et tech. Autres services Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques
Québec Le léger recul du PIB réel au deuxième trimestre affaiblira l année 2015 Variation trimestrielle annualisée en % 7 6 5 4 3 2 1 0 (1) (2) (3) (4) (5) Grève de la construction 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 7 6 5 4 3 2 1 0 (1) (2) (3) (4) (5) PIB réel Demande intérieure Sources : Institut de la statistique du Québec et Desjardins, Études économiques 28
Québec Les exportations internationales sont soutenues par les États-Unis En G$ Exportations internationales En G$ En G$ Exportations internationales En G$ 6,0 du Québec* 0,90 du Québec* 0,65 2,1 5,5 1,9 0,85 5,0 1,7 1,5 0,80 0,75 0,60 4,5 1,3 0,70 0,55 4,0 1,1 0,65 3,5 3,0 0,9 0,7 0,5 0,60 0,55 0,50 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 Vers les États-Unis (gauche) 2015 0,50 2012 2013 2014 2015 0,45 Vers le reste du monde (droite) Europe (gauche) Asie (droite) *Moyenne mobile six mois; G : Milliard Sources : Institut de la statistique du Québec et Desjardins, Études économiques 29
Du côté des entreprises 30
Économie mondiale La dernière crise a laissé plusieurs séquelles Restriction des conditions de crédit Resserrement de la réglementation Mesures d austérité pour contrer l endettement public Les politiques monétaires ultra-expansionnistes ont peu d effet sur le crédit Peu de pressions haussières sur les prix Investissements faibles malgré les taux très bas 31
Économie mondiale L endettement public a fait un bond spectaculaire En % du PIB 250 Dette brute des gouvernements En % du PIB 250 200 200 150 150 100 100 50 50 0 0 Japon Grèce Italie Portugal France Espagne Irlande R.-U. É.-U. Canada Pays-Bas Allemagne 2007 avant la crise 2015 prévisions de l OCDE* *Organisation de coopération et de développement économiques. Sources : OCDE* et Desjardins, Études économiques 32
Économie mondiale Baisse du bassin de maind'œuvre dans la plupart des pays avancés Croissance annuelle de la population entre 15 à 64 ans En % Moy. 2000-2010 Moy. 2015-2025 Pays avancés 0,41 (0,31) États-Unis 1,05 0,21 Japon (0,54) (0,74) Europe (excluant l Est) 0,36 (0,22) Canada 1,23 0,14 Québec 0,75 (0,16) Pays en développpement 1,95 1,13 Chine 1,46 (0,12) Inde 2,01 1,23 Amérique latine 1,71 1,01 Afrique 2,68 2,63 Monde 1,65 0,90 Sources : Organisation des Nations unies et Desjardins, Études économiques 33
Comment la démographie influence-t-elle la croissance économique? Équation représentative de la croissance à long terme : Croissance de la production = croissance de la quantité de travail + gains de productivité Nombre de travailleurs multiplié par le nombre d heures travaillées Investissements, progrès technologiques, formation et gains d efficacité 34
Économie mondiale La croissance mondiale sera significativement plus faible à long terme En % 6 Croissance annuelle du PIB mondial 5 4 3 2 1 0 (1) (2) 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 Sources : Organisation de coopération et de développement économiques et Desjardins, Études économiques 35
Amérique du Nord Le bassin de main-d œuvre décroîtra de façon plus prononcée au Québec En % 2,5 Croissance de la population des 15 à 64 ans 2,0 1,5 Première décroissance en 2016 1,0 0,5 0,0 (0,5) 1975 1985 1995 2005 2015 2025 2035 2045 2055 États-Unis Canada (excluant le Québec) Québec Sources : Institut de la statistique du Québec, Organisation des Nations Unies et Desjardins, Études économiques
Québec Peu importe les hypothèses retenues, il sera difficile d atteindre 2 % de croissance par année En % 3,0 Variation annuelle du PIB potentiel du Québec 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0 1993 1997 2001 2005 2009 2013 2017 2021 2025 2029 Source : Desjardins, Études économiques
Québec Évolution des indicateurs depuis septembre: Secteur manufacturier québécois L état des lieux Les poids lourds du manufacturier en 2014 Matériel de transport PIB Poids dans le manufacturier Quelques constats Diagnostic du secteur : mi-figue, miraisin. 8,2 % 13,9 % Première transformation des métaux Apparent redressement des ventes. Aliments 0,5 % 10,5 % 13,2 % 11,8 % Quelques secteurs soutiennent la progression. Pas un gage de renouveau industriel
Secteur manufacturier québécois PIB réel du manufacturier : secteurs en croissance (2015) Cumul 7 mois 2015 vs 7 mois 2014 (en %) Produits chimiques 12,9 Activités diverses 10,7 Vêtements 8,0 Textiles 7,9 Plastique et caoutchouc 7,2 Bois 6,6 Papier 1,6 Aliments 1,5 Fabrication 1,3 Machines 1,0 Boissons et tabac 0,9 Impression 0,2 Sources : Institut de la statistique du Québec et Desjardins, Études économiques
Secteur manufacturier québécois PIB réel manufacturier : secteurs en baisse (2015) Cumul 7 mois 2015 vs 7 mois 2014 (en %) Meubles (0,2) Produits métalliques (0,3) Minéraux non métalliques (1,1) Matériel de transport (1,9) Première transformation des métaux (2,3) Aérospatial (2,5) Pétrole et charbon (3,6) Informatique et électronique (3,9) Matériel électrique (12,9) Sources : Institut de la statistique du Québec et Desjardins, Études économiques
Secteur manufacturier québécois Une pièce dans le casse-tête manufacturier mondial Le Québec est loin d être à jour par rapport à ses nouveaux concurrents équipés à la fine pointe de la technologie. Pour les entreprises qui veulent assurer leur croissance : il faut passer en mode «internationalisation». Ce qui signifie plus de risques :! Matières premières, énergie, comportements protectionnistes. Ce qui signifie une meilleure productivité pour affronter les mieux équipés :! donc plus d investissements. Ce qui signifie s intégrer aux «chaînes de valeur mondiales». Ce qui signifie former la main-d'œuvre 41
S il fallait résumer, qu est-ce que l on retiendrait? (1) À court terme, l année 2016 s annonce meilleure du point de vue économique. L économie américaine croîtra plus rapidement et aura un effet positif sur les exportations du Canada et du Québec. L économie canadienne reprendra un peu de tonus. L économie québécoise profitera de cet élan, mais très modestement. Le dollar canadien sera maintenu sous la parité. Les taux d intérêt directeurs demeureront bas au Canada.
S il fallait résumer, qu est-ce que l on retiendrait? (2) À moyen terme, la croissance économique sera moins trépidante, voilà pourquoi les entreprises québécoises : Doivent considérer les possibilités d expansion rapide dans les pays émergents. Ont tout intérêt à s intégrer aux chaînes de valeur mondiales (nouveaux circuits, nouveaux réseaux, nouveaux marchés et nouvelles technologies). Doivent investir dans la formation de la main-d œuvre dans un contexte de rareté de travailleurs et pour conserver la souplesse dans l organisation du travail.
Merci beaucoup! Les données sont en date du vendredi 23 octobre, pour une mise à jour régulière, consultez notre site Internet Notre site Internet : www.desjardins.com/economie Notre courriel : desjardins.economie@desjardins.com