Note de Conjoncture NOVEMBRE 2016 N 77 Page 1

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Transcription:

Note de Conjoncture NOVEMBRE 6 N 77 Page L alourdissement de la fiscalité, dans un contexte de guerre des prix, grève le résultat d exploitation des entreprises agroalimentaires, en affectant son potentiel de croissance L industrie alimentaire demeure l une des grandes forces productives françaises. Elle représente près de % de la valeur ajoutée de l ensemble de l industrie et regroupe un emploi industriel sur 6. Pour autant, elle se trouve aujourd hui prise en étau entre un amont dont la compétitivité se réduit année après année par rapport à ses voisins européens et un aval dont la guerre des prix et la concentration progressive exercent une pression considérable sur ses propres prix de vente et sur ses marges.. Un alourdissement sans précédent de la fiscalité alimentaire depuis La fiscalité agroalimentaire grève de manière substantielle le résultat d exploitation des entreprises. La contribution du secteur, qui finance à lui seul 3 % du budget de l Etat, s est considérablement accrue depuis, avec la multiplication de taxes d un montant fixe sur accises (taxes boissons, droits sur les bières, taxes sur les spiritueux ). Au total, ce sont près de 6 millions d euros (M ) qui ont été payés de manière additionnelle par les entreprises depuis (pour une hausse totale de, milliards d euros -Md - en intégrant les cotisations sociales). La hausse de la fiscalité affecte aussi le poste énergétique, donnée essentielle pour l agroalimentaire, 3 ème secteur le plus consommateur d électricité en France. Depuis, M ont été payés de manière additionnelle par le secteur au titre de l énergie, ce qui porte aujourd hui à près de 6 Md le poids des taxes alimentaires et énergétiques supporté par l ensemble de la filière alimentaire.. La guerre des prix dans la grande distribution affecte sensiblement la situation financière des entreprises Les 6 8 entreprises alimentaires, pour pouvoir commercialiser leurs produits auprès des français, doivent négocier avec 4 centrales d achat qui représentent chacune entre et 5 % du marché de la grande consommation à dominante alimentaire (source ILEC). La grande distribution a donc un impact considérable sur la structuration de l ensemble de la filière alimentaire française. Force est de constater que depuis 3, les industriels se voient imposer systématiquement des baisses de tarifs. La déflation atteint près de en cumul s agissant des produits alimentaires sur les 3 dernières années. Cette incapacité globale à répercuter auprès des enseignes de distribution les hausses de coûts ou besoins d investissement exerce une pression importante sur la santé financière des entreprises agroalimentaires. De surcroît, à cette guerre des prix généralisée, s est récemment adjointe une guerre des promotions : le chiffre d affaires des produits sous promotions a en effet augmenté de près de 7 % depuis 5. Cette guerre des promotions alimente la spirale déflationniste sans faire croître les marchés, puisque la consommation peine à redécoller, dans un contexte de reprise du pouvoir d achat pourtant porteur. En revanche, la situation financière du secteur agroalimentaire, constitué pour 76 % de TPE, continue d être précaire : le taux de marge baisse en effet tendanciellement depuis plusieurs années, alors qu il a retrouvé son niveau d avant crise dans l ensemble de l industrie. 5 5 Evolution de la fiscalité : comparaison secteur alimentaire et secteur manufacturier Dernier point : 6 T, Base en - Dans le secteur alimentaire, depuis : Hausse de % des impôts sur la production ; Hausse de 3 % des charges sociales 95 - Dans le secteur manufacturier, depuis : Hausse de 3 % des impôts sur la production ; Hausse de 3 % des charges sociales 9 3 4 5 6 Impôts sur la production Industrie manufacturière Cotisations sociales Industrie alimentaire Impôts sur la production Industrie alimentaire Cotisations sociales Industrie manufacturière 4 3 Evolution des prix alimentaires en PGC et pression promotionnelle Inflation constatée au mois de janvier de chaque année et en octobre 6 Source : IRI, dernier point octobre 6 3 4 5 6 Inflation Constatée (G) Indicateur de pression promotionnelle : part du CA sous promotion en MDD et MN Indicateur de pression promotionnelle (D) 4, 3,5 3,,5,,5,,5

Page Panorama Europe : inflation et production encore modérées Décrochage de la production en France par rapport au reste de la zone euro Evolution de la production dans les IAA en zone euro % Allemagne Espagne France Italie Royaume-Uni La production, sur mois glissants, se stabilise en Europe ces derniers mois (+,7 %). En France, la production fléchit nettement en 6 : passant de, % en janvier 6 à -, en septembre 6. % % - Source : Eurostat, calculs ANIA / données lissées MM, Dernier point disponible : septembre 6 Unité : variation en volume en glissement annuel (%) - 9 3 4 5 6 Parmi les autres pays de la zone euro, l Allemagne voit sa production se maintenir depuis quelques mois (+,9%), soit une évolution supérieure à celle observée en Espagne (+,9 %). La production demeure très contenue en Italie (-,3 %). Prix à la consommation des produits alimentaires et boissons non alcoolisées en Europe Dans la zone euro, l inflation des produits alimentaires et des boissons s inscrit à,8 % en octobre 6. % % Allemagne Espagne France Italie Royaume-Uni Source : Eurostat, calculs ANIA / données lissées MM - 3 4 5 6 Par pays, l évolution des prix reste encore hétérogène : o L inflation est la plus élevée en Espagne (+,6 % après +,7 %). o Elle reste stable en Allemagne (+,9%), tandis qu elle s inscrit à +,6 % en France. o Enfin, l inflation accélère graduellement au Royaume-Uni depuis l été. Elle s inscrit à +,9 % en octobre 6.

Page 3 Production alimentaire France : net repli en 6 Production des produits agroalimentaires et des boissons % % - - Unité : variation en volume en glissement annuel (%) Source : Insee, Dernier point : septembre 6-3 4 5 6 Industrie alimentaire (G) Industrie des boissons (D) Variation sur trois mois de la production par secteur 5% 5% -5% 5% 5% -3 Depuis le début de l année, la production alimentaire demeure atone ou en repli. Cette tendance semble légèrement s atténuer depuis trois mois. En septembre, elle progresse de +, %, après +, observé en août. Mesurée sur un an, la production se redresse graduellement, mais reste orientée à la baisse : -, % en septembre, après -,9 % en août. S agissant des boissons, la production progresse en septembre (+ 4,3 %), pour le 4 e mois consécutif, de sorte que la production accélère lorsqu elle est mesurée sur un an (+ 4, %). Sur les douze derniers mois, à septembre 6, la production agroalimentaire recule de -, % et celle des boissons progresse de +,3 %. Huiles et graisses végétales et animales Produits laitiers Boissons Autres produits alimentaires Transf. et conserv. de viande Prod. boulangerie-pâtisserie et pâtes Travail des grains, fab. de prod. amylacés Transfo. et conserv. de fruits et légumes Aliments pour animaux,5%,7% -4,,7%,9% -,,,, Sur les trois derniers mois, à septembre 6, seules les productions d huiles et graisses végétales et animales progressent (+, %). Celles des produits laitiers (+,4 %) et des boissons (+,4 %) restent assez modérées. Concernant les autres secteurs, la production se replie. Le recul est notamment prononcé s agissant du secteur des aliments pour animaux (-4, %) et de la transformation et conservation de fruits et légumes (-,7 %). -5% - -3% % % % % 3% Source : Insee Calculs ANIA, dernier point septembre 6 Unité : variation sur trois mois en % (vol, cvs) 3 Jugement des industriels concernant l'activité dans l'industrie agroalimentaire Ecart à la moyenne de long terme (999) (point d'écart-type) Production passée glissement annuel - Perspectives personnelles IPI de production (avancées de mois) - Dernier point : novembre 6 (enquêtes de conjoncture) Source : enquête Insee septembre 6 (IPI, évolution lissée 3m/3m) -3-3 4 5 6 7 % % Les enquêtes de conjoncture permettent d avoir un diagnostic précis sur l activité de court terme des industriels. La question relative à la production passée porte sur l activité des industriels au cours des trois derniers mois. Elle est relativement bien corrélée à l évolution de la production (IPI), qui a nettement décroché au er semestre, en raison notamment de conditions climatiques défavorables. Les perspectives de production portent sur l évolution de la production dans les trois prochains mois. Ces perspectives, bien orientées cet été puis en retrait depuis septembre, permettent un nouveau recul de la production fin 6.

Consommation France : résilience mais pas de décollage Note de conjoncture n 77 Page 4,5%,,5%,,5%, -,5%, Evolution en moyenne annuelle,7%,,, Evolution de la consommation en France -,,% -,%, -,,,9%,3%, 3 4 5 6 Total Source : Insee, dernier point septembre 6 Alimentaire acquis à l'issue de septembre, Depuis le début de l été, les dépenses alimentaires restent très contenues. Elles sont ainsi quasiment stables en septembre (+, %) et restent peu dynamiques sur les trois derniers mois (+,3%). Depuis plus de deux ans, un écart subsiste entre la consommation alimentaire et la consommation d ensemble. A titre d illustration, la consommation en biens durables s établit à +,6 % sur un an au mois de septembre. Sur les douze derniers mois, à septembre 6, la consommation alimentaire a progressé de,8 % et la consommation d ensemble s inscrit à +,8 %. La consommation alimentaire ralentit donc sur l ensemble de l année 6, après une année 5 de relatif redressement (+,3 %). Inflation à an par type de marques Total PGC en HM+SM 8 Source : IRI, dernier point octobre 6 6 4-4 janv.-8 janv.-9 janv. janv. janv. janv.3 janv.4 janv.5 janv.6 MARQUES NATIONALES MDD PREMIERS PRIX TOTAL A octobre 6, la déflation sur un an s établit désormais à,5 %. Il s agit d un record depuis 8 mois. La déflation perdure depuis le mois d octobre 3. Dans le détail, fait inédit en 6, la déflation n est plus seulement limitée à l univers des marques nationales, elle touche également les MDD, dont la déflation atteint désormais -,6 %, soit un niveau inobservé depuis février. Au final, la décélération des dépenses alimentaires constatée en 6 apparaît surprenante, preuve que la guerre des prix dans le secteur ne stimule pas les dépenses. Oct.6 Année 5 Année 4 Cumul depuis 4 Tous secteurs,5,,3-3,9 Total hors droguerie parfumerie et hygienne,3,, -3,7 EPICERIE,4,4, -4,9 EPICERIE SALEE,,4,8-4,5 EPICERIE SUCREE,5,3,5-5,3 LIQUIDES, -,9 -,7,6 BRSA ET EAUX,8,5,7-5, BIERES ET CIDRES,3,8,7-4,8 ALCOOLS -,3,,8,4 PLS POIDS FIXE,5, -,4,9 SURGELES GLACES -,3 -,5 -,7,5 CREMERIE,4,6 -,4-4,4 FRAIS NON LAITIERS LS -,7 -,6 -,4,6 En octobre 6, la déflation est généralisée à l ensemble des secteurs et demeure plus soutenue s agissant des boissons rafraîchissantes sans alcool et eaux (BRSA et eaux) et des produits de crémerie. La guerre des prix se double depuis la fin de 5 de ce qu il est convenu d appeler une guerre des promotions, qui alimente la spirale déflationniste sans faire croître les marchés. Au final, les tensions avec la grande distribution fragilisent sensiblement la situation financière des entreprises agroalimentaires, dont les marges se sont effritées ces dernières années : en 6, elles demeurent inférieures de près de 4 points à leur niveau de 7, tandis qu elles ont retrouvé leur niveau de 7 dans le reste de l industrie.

Page 5 Export France : un décrochage des performances en 6 Page 6 8, 7, 6, 5, 4, 3,,,, 5,5 5, Evolution du solde commercial dans l'iaa (cumul sur les 9 premiers mois de l'année) Source : Douanes, Dernier point : septembre 6 Unité : Milliards d'euros 6,3 6,3 5,8 Moyenne depuis 4 4,8 3,3 3,3 4 5 6 7 8 9 3 4 5 6 7, 6,3 5,6 6, 5,3 Les derniers chiffres du commerce extérieur (dernières données à septembre 6) signalent une dégradation du solde commercial global, qui s établit à 6,9 Md en 6 après 8, Md en 5. Sur les derniers mois, les importations accélèrent vivement (+3, %), tandis que les exportations fléchissent (-, % après +,5 % en 5). Sur les 9 premiers mois de l année, le solde cumulé s inscrit à 5,3 Md. Il s agit là du niveau le plus bas depuis. Ces performances demeurent même inférieures à la moyenne de longue période, calculée depuis 4 (5 Md ). Boissons Produits laitiers et glaces Aliments pour animaux Prod. du travail des grains etc. Prod. Alim. divers Prod. boulangerie-pâtisserie et pâtes Viande et prod. à base de viande Huiles et graisses végétales etc. 54 43 Prod. à base de fruits et légumes 845 53 Prépa. et conserves à base de poisson -3 73 93 Niveau du solde commercial dans l'iaa par produits -46-498 -974-996 -77 8 95 947 7 333 3 9 3 34 Niveau 6 Niveau 5 436 348 Source : Douanes, Dernier point : août 6, acquis Unité : Millions d'euros -5 5 5 Les performances commerciales du secteur agroalimentaire reposent sur un nombre très limité de secteurs. Nous pouvons notamment citer : i) les vins, spiritueux et autres boissons alcoolisées :,4 Md à l issue du mois de septembre 6, ii) les produits laitiers (et glaces) : 3, Md, dont l excédent recule depuis 5 dans un contexte de nette baisse des échanges liée notamment à la baisse des prix provoquée par l abandon des quotas de production dans l Union européenne début 5. A l inverse, les principaux déficits concernent : les produits et conserves à base de poissons : -3, Md et les produits à base de fruits et légumes :,9 M. Au global, le solde commercial hors boissons et tabac se creuse en 6 : il s établit à -4, Md (après -3,3 Md ), ce qui constitue un déficit historiquement élevé. Ecart à la moyenne (999) (point d'écart-type) France : jugement des industriels sur l'activité (industries agro-alimentaires) Carnets de commandes globaux Stocks Les dernières enquêtes de conjoncture permettent de nuancer quelque peu des résultats commerciaux décevants pour 6. En particulier, l évolution des carnets de commandes (globaux et étranger) se redresse, suggérant une reprise de la demande mondiale en produits agroalimentaires dans les prochains mois. En revanche, les stocks sont jugés à un niveau très inférieur à leur moyenne de long terme. Carnets de commandes Derniers points : novembre 6 étrangers Source : enquête Insee 3 4 5 6

Page 6 Focus investissement : une reprise envisagée pour 6, mais des questions autour de sa pérennité Page 6 % - - % Ecart dans le secteur alimentaire entre les prévisions d'octobre en % et les réalisations d'investissement 5 Surprise haussière Prévisions 5-5 5 Variations annuelles 3% 3% % % Source : Insee Ensemble de l'industrie Surprise baissière Estimations d'investissement en valeur pour 5 Prévisions pour 6 et 7 Industrie manufacturière 7% IAA 9% 9% % % Equipements électriques % -3% -3% Matériels de transport Estimation pour 5 Prévision pour 6 Prévision pour 7 Source : Insee, enquête trimestrielle dans l'industrie 3% 3% 3 4 5 6 7 8 9 3 4 5 6 7-7% Automobiles Autres industries Les dernières enquêtes sur les investissements dans les industries du mois d octobre permettent de conforter la reprise de l investissement prévue pour 6 : + % (contre 3 % prévu en juillet). La mesure de suramortissement (dont l extinction est prévue pour avril 7) nourrit particulièrement cette dynamique, tout comme l actuelle faiblesse des taux. Ces deux facteurs apparaissent ponctuels. Ainsi la ère estimation pour 7 signale un ralentissement de l investissement (+4 % prévu), laissant penser que les entreprises agroalimentaires accentueraient leur effort d investissement jusqu au er trimestre 7 pour profiter pleinement de l avantage fiscal offert par la mesure de suramortissement. Elles relâcheraient par la suite cet effort. Ceci porte à croire que les conditions d une croissance pérenne de l investissement (visibilité, situation financière saine, carnet de commande bien orienté ) ne sont toujours pas réunies. Année après année, la confrontation des résultats d investissement prévus et constatés met en lumière d importantes erreurs de prévision dans le secteur agroalimentaire, tout en suggérant la fragilité des résultats à horizon 7. Cette donnée permet toutefois d appréhender de manière plus précise l extrême prudence des chefs d entreprises du secteur agroalimentaire à investir, tout en soulignant un manque de visibilité concernant l évolution du carnet de commande, les demandes financières de la grande distribution et l environnement réglementaire et fiscal. Taux d'utilisation des capacités de production dans l'industrie 9 85 8 75 Source : Insee, calculs ANIA Derniers points : 3 ème trimestre 6 7 4 6 8 4 6 Industrie manufacturière Industrie alimentaire Moyenne de LT dans l'industrie manufacturière Moyenne de LT dans l'iaa Une analyse du taux d utilisation des capacités de production (TUC) met en lumière les tensions qui pèsent sur l appareil de production. Depuis plusieurs trimestres, le TUC progresse dans le secteur agroalimentaire. Dans l alimentaire, il dépasse sa moyenne de long terme en 6 (8,4 contre 79,4 depuis 99) et affiche un niveau inobservé depuis 8. Cet indicateur accrédite donc la reprise de l investissement suggérée pour l heure pour 6. En revanche, la faible dispersion autour de la moyenne de long terme pose question sur la capacité de rebond audelà du secteur agroalimentaire.