Mémoire déposé auprès de la Communauté métropolitaine de Montréal dans le cadre de la consultation publique sur le Projet de Plan métropolitain d aménagement et de développement (PMAD) par le Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL) Octobre 2011
Contenu Introduction... 3 1. CIEL est un maillon stratégique de l industrie agricole... 3 2. CIEL est un partenaire du développement de nouvelles entreprises... 5 3. Le partenariat régional est fonctionnel dans nos territoires.... 6 4. La valorisation du territoire agricole, une nécessité... 6 5. Avoir une vision intégrée, économique et sociale, de l industrie agricole... 7 6. Recommandations... 7 2
L agro industriel, dans la MRC de L Assomption, un mandat bien en marche! Introduction Au cours des 15 dernières années, la couronne nord a connu une augmentation de sa population et un développement faisant en sorte qu elle représente aujourd hui 20 % de la productivité (PIB) de la CMM. La MRC de L Assomption a su se développer et atteindre un des meilleurs niveaux de densité dans la CMM. La MRC a donc su faire ses devoirs et être performante. Dans la MRC de L Assomption, le territoire disponible au développement sera réduit à zéro à très court terme, i.e. dès 2012, ce qui risque de nuire au développement du CIEL, d autant plus que le PMAD viendra bloquer la possibilité d obtenir de nouveaux espaces. Le Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL) est un centre de recherche appliquée en agriculture et est situé à L Assomption. CIEL a connu une croissance soutenue depuis sa création en 1997. C est aujourd hui une équipe de 4 chercheurs détenant des maîtrises ou doctorat, de 4 techniciens, d une adjointe administrative et de 8 à 10 emplois saisonniers et étudiants. Il s agit donc 17 à 19 emplois de qualités créés dans la MRC. Chez CIEL nous faisons de la recherche publique et de la recherche privée. La recherche publique consiste en des projets de recherche développés par notre équipe de chercheurs pour tenter de trouver des solutions aux problématiques que nos producteurs agricoles doivent affronter. Le financement des ces projets est accordé par différents programmes gouvernementaux. La recherche privée est réalisée sous forme de contrats avec des entreprises privées allant des multinationales aux entreprises locales. Lorsque la CMM s intéresse à l activité agricole, elle devrait prendre en compte les organisations et les projets locaux et régionaux déjà en marche sur son territoire et faisant partie des stratégies de développement des MRC et CLD. 1. CIEL est un maillon stratégique de l industrie agricole C est aujourd hui plus de 150 projets de recherche qui ont été réalisés par CIEL et un important réseau de collaborateurs qui fut développé. CIEL est maintenant connu et entretient des relations de recherche dans plusieurs régions du Québec. Sa réputation déborde maintenant du Québec. Des partenariats et des demandes de recherche proviennent maintenant de plusieurs provinces, Ontario, Nouvelle-Écosse, Saskatchewan et Colombie-Britannique. Plusieurs organisations reconnaissent maintenant la contribution significative de CIEL à la recherche et au développement de l agriculture du Québec et du Canada. La qualité du travail de CIEL est maintenant reconnue et sa notoriété est grandissante. CIEL fait partie depuis 5 ans de la délégation du Québec aux Ateliers Canadiens de priorisation des pesticides à usage limité, regroupant toutes les provinces canadiennes. CIEL s est vu offrir cette année de joindre la délégation canadienne aux travaux conjoints Canada-États-Unis sur les priorisations de recherche sur les pesticides à usage limité. 3
CIEL travaille sur plusieurs problématiques affectant notre agriculture que ce soient les maladies des plantes, les mauvaises herbes et les insectes nuisibles. De nouvelles problématiques font régulièrement leur apparition. C est le cas de la cécidomyie du chou-fleur qui est arrivée au Canada en 2000. Cet insecte a maintenant colonisé le Québec du Sud jusqu au Lac St-Jean. Il attaque toutes les crucifères (brocoli, chou, chou-fleur, canola, etc.). Cet insecte a causé la perte de plus de 80 % de la culture sur certaines fermes. CIEL est le deuxième groupe de recherche le plus actif sur cet insecte au Canada avec l Université de Guelph. CIEL travaille aussi sur plusieurs maladies affectant nos cultures, c est le cas du mildiou de la pomme de terre qui est à l échelle mondiale la maladie la plus importante de la pomme de terre. CIEL travaille entre autres sur l utilisation de modèles prévisionnels utilisant des données climatiques permettant d identifier les périodes plus à risques de développement de la maladie. L objectif du travail étant de permettre de mieux cibler les applications de fongicides contre cette maladie et de réduire le nombre d applications nécessaires pour lutter contre la maladie. Les retombées économiques pour les producteurs seront très importantes. On parle de plusieurs dizaines de milliers de dollars par ferme. On parle aussi de réductions de quantités importantes de fongicides dans l environnement et donc d impact sur la santé publique. De plus une réduction du nombre d applications se traduit par une réduction d utilisation de la machinerie et donc de carburant et de gaz à effet de serre. CIEL continue son implication dans plusieurs secteurs allant des cultures maraîchères jusqu à la production des arbres de Noël en passant par les petits fruits et les plantes de santé. Nous entretenons des collaborations avec plusieurs Fédérations, associations et syndicats de producteurs agricoles. C est ainsi que CIEL s est vu confier un nouveau mandat en 2011 et est devenu le centre d essais publics de nouvelles variétés de fraises et framboises pour tout le Québec. Nous sommes devenus un maillon important de la chaîne de recherche et de transfert technologique pour l agriculture du Québec. Les projets de recherche menés par le CIEL en s adressant à la recherche de solutions pour les différentes problématiques auxquelles font face les producteurs du Québec permettent des retombées importantes : Réduire les pertes de rendement et conserver la rentabilité des entreprises agricoles. Lutter contre la progression des ravageurs, maladies, insectes et mauvaises herbes. Conserver la capacité de produire des aliments de qualité. Transférer les connaissances et les résultats vers l industrie. Produire des données d efficacité des produits phytosanitaires pour l homologation dans des cultures occupant un volume plus restreints que les grandes cultures. Plusieurs des projets de recherche du CIEL sont réalisés dans un esprit de développement durable et visent une utilisation plus ciblée et mieux raisonnée des pesticides. Certains projets visent aussi le développement d alternatives à l utilisation des pesticides. D autres projets visent les techniques de production biologique. L ensemble de ces actions entraîne des retombées sous plusieurs formes : ÉCONOMIQUES : La réduction de l utilisation des pesticides entraîne une réduction du coût de production pour l entreprise. Diminution des coûts dus à l achat des produits phytosanitaires. Diminution du nombre d interventions au champ, donc réduction du coût de main-d œuvre. Diminution de la consommation de carburant entraînant une réduction de la production de gaz à effet de serre. 4
AGRONOMIQUES : Diminution des risques de développement de résistances aux produits phytosanitaires. Développement d alternatives à l usage des pesticides. ENVIRONNEMENTALES : Réduction de la production des gaz à effet de serre, donc impact sur les changements climatiques. Réduction de la quantité de pesticides se retrouvant dans l environnement. Diminution de l exposition des travailleurs aux pesticides. SANTÉ PUBLIQUE : La diminution de la quantité de pesticides et de gaz à effet de serre dans l environnement entraîne des retombées importantes en termes de santé publique. Les retombées des travaux de CIEL sont nombreuses pour les producteurs de la région, de tout le Québec et du Canada. La recherche permet de trouver des solutions à des problématiques nouvelles sans lesquelles la pérennité de la production est en péril. Tous les produits et les solutions arrivant sur le marché pour aider les producteurs agricoles du Canada dans leur travail sont le fruit de la recherche. Sans toutes les étapes de la recherche, il n y aurait pas de nouvelles solutions et de nouveaux produits homologués. En participant de façon très active aux efforts de recherche en agriculture CIEL contribue de façon significative au développement de l agriculture. CIEL procure aussi des retombées directes par son nombre d employés réguliers et saisonniers, procurant des emplois de qualité, en plus de fournir des emplois à des étudiants chaque année et en les éveillant aux professions de l agriculture et à la recherche. 2. CIEL est un partenaire du développement de nouvelles entreprises Parmi les volets de développement du CIEL il en est un directement associé au développement économique de la MRC soit l accueil d entreprises du secteur du végétal et de valorisation des résidus agricoles et forestiers. Ce projet de développement s inscrit d ailleurs dans la démarche ACCORD piloté par le Gouvernement du Québec via le MDEIE, et qui vise à développer davantage le créneau de l agroalimentaire et des bioproduits végétaux. Le secteur des bioproduits végétaux est en développement rapide. Que l on parle de produits de santé naturels à base de plantes, de cosmétiques contenant des extraits végétaux, de matériaux contenant des fibres végétales, de membranes de conservation alimentaire à base de résidus végétaux, de molécules d origine végétale d intérêts, ou d énergies vertes, il s agit de bioproduits végétaux. Ces bioproduits représentent des opportunités de développement permettant de valoriser nos cultures et les résidus de nos activités agricoles et forestières. Or ce projet de développement du CIEL situé à L Assomption a besoin d espaces pour l implantation des entreprises du secteur. Le projet du CIEL favorisera la venue d entreprises commercialisant des produits à valeur ajoutée et offrant des possibilités de diversification pour les entreprises agricoles et forestières de la région. 5
3. Le partenariat régional est fonctionnel dans nos territoires. Tous les intervenants régionaux et provinciaux partagent la vision de développement de CIEL et en sont partenaires. C est ainsi que CIEL regroupe des partenaires financiers du secteur public et du secteur privé : la ville de L Assomption, la MRC de L Assomption et son CLD, la Conférence régionale des élus de Lanaudière (CRÉ), le Cegep régional de Lanaudière, Emploi Québec, Biosyneterra Solutions, Pépinière Villeneuve, La Fédération de l UPA de Lanaudière, le MAPAQ, et le MDEIE. Le projet de développement de CIEL est un projet vivant et en bonne santé. Il connaît un excellent rythme de développement et est supporté par l ensemble de ses partenaires. C est pourquoi un blocage des possibilités de développement de nouveaux espaces vient menacer le développement de CIEL, la vitalité d un projet déjà bien amorcé et risque de briser les efforts communs de plusieurs années des partenaires de CIEL. Depuis 1997 l ensemble des partenaires ont investi 3.8 M$ et CIEL a généré 3.6 M$, c est donc un effort de 7.4 M$ qui a été injecté dans la région et cet effort pourrait se trouver menacé. 4. La valorisation du territoire agricole, une nécessité Le monde agricole traverse présentement différentes crises, il a besoin de participer à une communauté dynamique et en croissance afin d écouler sa production et demeurer un secteur économique vitalisé et rentable. La protection du territoire agricole ne constitue pas la seule façon de favoriser le développement de notre agriculture. Ainsi, la protection du territoire agricole est en soit une excellente mesure, cependant la protection du territoire sans discernement et sans tenir compte de la vitalité et du développement de l ensemble de la communauté et de la société ne servira pas à court, moyen et long terme les intérêts du monde agricole. Nous savons tous que notre agriculture traverse de nombreuses crises et situations difficiles. Plusieurs autres facteurs comme la diversification des débouchés pour les produits agricoles, le financement, la relève, la formation, la recherche et le transfert technologique affectent grandement le développement agricole. Bien que le territoire agricole soit protégé, de nombreux facteurs mettent en péril notre développement agricole et ont entraîné une situation économique difficile. La seule protection du territoire agricole ne suffira pas à protéger l agriculture. La prise en compte de projets de développement d entreprises axées sur la recherche et l innovation dans le secteur du végétal est essentielle au développement et au maintien dans la région d une industrie agricole forte et devrait ainsi faire partie de l analyse. 6
5. Avoir une vision intégrée, économique et sociale, de l industrie agricole L agriculture n est pas indépendante de notre société. Elle représente un de nos secteurs économiques les plus importants et les plus générateurs d emplois. L agriculture est à la base de la santé publique en produisant des aliments de qualité. L industrie agricole fait partie intégrante des préoccupations de développement économique de la MRC de L Assomption et il devrait en être ainsi partout. La CMM n a pas le mandat de se substituer à la CPTAQ pour la protection du territoire agricole. La CMM devrait plutôt travailler à d autres solutions pour aider et favoriser le développement de l agriculture. Il serait plus avantageux pour tout le monde d entendre parler d un plan de valorisation de la zone agricole, et ce en réel partenariat avec les MRC. 6. Recommandations Conformément à la Loi 58, nous recommandons à la CMM : De tenir compte des particularités des territoires et des projets locaux et régionaux qui font partie des stratégies de développement relevant des compétences de la MRC et du CLD dans le développement de leur territoire. De répondre aux attentes de l article 2.24.5 quant à la valorisation du territoire agricole métropolitain, par le dépôt d un plan directeur, inclus au PMAD, qui respecte les partenariats en place et complète le plan de développement économique de la CMM. De ne pas se substituer à la CPTAQ en ce qui touche la gestion de la protection du territoire agricole. 7