L organisation de la cancérologie D. Collet Bordeaux
Quelques chiffres 278 000 nouveaux cas de cancer en 2000 contre 160 000 en 1980, incidence multipliée par 1,7 en 20 ans en France 115 000 personnes meurent d'un cancer chaque année, 800 000 personnes vivent avec un cancer 2000 000 de personnes ont eu un cancer. 22% des décès «tous venant» imputables au tabac Source : FNCLCC
Exception française En 2005 la survie moyenne en France est supérieure à la moyenne Européenne Survie relative à 5 ans France Europe Homme 40 % 35 % Femme 60 % 50 % Enfant 75 % NC
Historique Avant 1995 Passer d un médecine curative à une politique de santé publique Depuis 1995 (Ré)organisation de la cancérologie en fonction d une politique cohérente Projet politique de se doter des moyens nécessaires
Organisation de la cancérologie National Région INCA Réseaux Etablissements 3C Services RCP Chirurgien
La pratique de la cancérologie Les réunions de concertation pluridisciplinaires Pour tout patient, un schéma d ensemble doit être élaboré et retracé par écrit en concertation pluridisciplinaire Doit être Inséré dans le dossier médical (R710-2-1 du CSP) Transmis au médecin traitant (R710-2-6 du CSP) Idéalement adressé au contrôle médical Chaque modification Annexée au dossier Transmise au MT Et au contrôle médical Circulaire DGS/DH/AFS n 98-213 du 24 mars 1998
Consultation d annonce Etape cruciale de la prise en charge Un dispositif d'annonce a été expérimenté, entre juin 2004 et mai 2005, dans 58 établissements de santé. 4 temps annonce du diagnostic et des proposition thérapeutique accompagnement soignant de l'annonce et repérage des besoins du patient accès à une équipe impliquée dans les soins de support articulation avec la médecine de ville. Idéalement : rapport des consultations d annonce
Création de la notion de soins de support «l ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades tout au long de la maladie conjointement aux traitements oncologiques spécifiques, lorsqu il y en a» Intégrés à la démarche de cancérologie Coordonnés aux soins palliatifs si nécessaire CIRCULAIRE N DHOS/SDO/2005/101 du 22 février 2005
Critères INCA d agrément des établissements pour la pratique de la cancérologie 1 La mise en place du dispositif d'annonce 2. La mise en place de la concertation pluridisciplinaire 3. La remise à la personne malade d'un programme personnalisé de soins (PPS) 4. Le suivi des référentiels de bonne pratique clinique 5. L'accès pour la personne malade à des soins «de support» 6. L'accès pour la personne malade aux traitements innovants et aux essais cliniques 7. Membre d un réseau régional
Critères d agrément des chirurgiens pour la pratique de la cancérologie Chirurgien qualifié dans la spécialité Au moins 1 chirurgien participe aux UCPO Dossier patient organisé Compte rendu d UCPO Compte rendu anapath standardisé Compte rendu opératoire Possibilité d extemporané Accès à une tumorothèque Formation spécifique des personnels de l établissement Démarche qualité avec Revue morbi-mortalité Auto-évaluation annuelle des pratiques Activité du chirurgien Qualité du suivi Transmises anonymisées à l INCA Article R 6123 87 du CSP
Critères d agrément des chirurgiens pour la pratique de la cancérologie digestive Œsophage Foie Pancréas Rectum sous péritonéal Discussion du dossier en RCP Validation de l indication opératoire en RCP Adéquation du plateau technique avec l acte envisagé Le chirurgien présent à la RCP participera à l intervention
Les seuils d activité INCA 21 04 2009 Pour la chirurgie des cancers : l'activité minimale annuelle de l'établissement est fixée à 30 interventions par an pour la chirurgie des cancers du sein, digestifs, urologiques et thoraciques et à 20 interventions par an pour la chirurgie des cancers gynécologiques, ORL et maxillo-faciales. Il n'y a pas de seuil minimal pour la chirurgie des autres types de cancer. Dans le futur?
L organisation régionale de la cancérologie Les 3 C Centres de Coordination en Cancérologie = Echelon local de l organisation de la cancérologie Plan cancer 2003-2007
Missions des 3C Qualité des soins Référentiels, évaluations, procédures d amélioration Produit un bilan d activité annuelle transmise au réseau Organisation des RCP Centralisation des fiches RCP Analyse de la satisfaction des patients et des familles Formation, etc.
Les réseaux de cancérologie
Historique Création nécessaire par la séparation du sanitaire et du social source de dysfonctionnements Initialement réservés à l intention des catégories en extrême difficulté : personnes âgées, grande précarité, VIH Cadre législatif très flou pendant longtemps Institutionalisation par les Ordonnances d avril 1996 (Juppé) : cadre juridique, objectifs, en vue d une prise en charge globale médicale, paramédicale, psychologique, sociale etc.
Les objectifs des réseaux Corriger l inégalité d accès au soins liée à l inégalité de répartition géographique Des CLCC Des CHU Des équipements lourds : TDM, IRM, TEP, radiothérapie
L institut National du Cancer : l INCA Créé par Ph. Douste Blazy en 2004 «Agence nationale sanitaire et scientifique en cancérologie» GIP sous double tutelle Ministère de la Santé Ministère de la Recherche Site internet : http://www.e-cancer.fr
Les missions de l'inca (1) Observation et l'évaluation de la lutte contre le cancer Définition des bonnes pratiques et des conditions nécessaires à la qualité de la prise en charge des malades Information du public et des professionnels Réalisation de toute expertise sur les questions relatives à la cancérologie (Art. 33L1415-2 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique)
4 types d action Campagne d information grand public Dépistage Prévention Information sur les soins Standardisation des soins Organisation de soins Référentiels Actions de santé publique Organisation du dépistage et de la prévention Veille épidémiologique Organisation de la recherche Biologique Coordination des essais cliniques Soutien aux Techniques Innovantes Couteuses (STIC) en Cancérologie
Les cancéropoles 2003 Echelon interrégional Grand Sud Ouest Ile de France Lyon Rhône Alpes Auvergne Grand ouest PACA Grand Est Nord Ouest Créer une «masse critique» d équipes de recherche Mutualisation d un plateau technique Favoriser les synergies entre les différents acteurs Acteurs opérationnels de la politique de recherche mise en œuvre par l INCA
Les plans cancer 1 er Plan Cancer 2003 / 2007 70 Mesures Moins de la moitié mises en place 2 nd 2008 / 2012
Les points forts Lutte contre le tabagisme actif et passif Généralisation de dépistage du cancer du sein et du cancer colo-rectal Généralisation de la pratique des RCP Mise en place d un appareil d annonce Modernisation du plateau technique (TEP, IRM, RT) Qualité de la recherche clinique : Haut niveau de sélection des PHRC Développement du programme Génomique du cancer
Les points faibles Persistance de l inégalité sociale face au cancer Inégalité face à la prévention Bilan mitigé concernant l alcool Pas de progrès sur le Dossier Communiquant en Cancérologie Importance du prix restant à charge (prothèses, stomies, soins dentaires ) Organisation de la FMC
Les points noirs Mauvaise coordination ville / hôpital Insuffisance des registres du cancer Absence d évaluation de la recherche (50% du budget de l INCA) Insuffisance de la coopération internationale Absence d information sur le maintient ou le retour à l emploi
Conclusions Réglementation stricte de Organisation et maillage Pratique Recherche Evaluation Et formation Par lois, décrets, circulaires etc. Volonté politique Les médecins se sont vus imposer ce qu ils n avaient pas élaboré par eux même Beaucoup de progrès au prix de plus de lourdeur Marge d initiative est considérablement restreinte
La maison du Haut Lévèque