Statue de Philippe Auguste, surmontant la colonne Nord. (Augustin Alexandre Dumont sculpteur)

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Restauration des COLONNES Le projet de restauration des colonnes du trône du fait suite à une étude préalable réalisée en novembre 2001 au vu des signes de dégradations constatés. Statue de Philippe Auguste, (Augustin Alexandre Dumont sculpteur) Statue de Saint Louis, (Antoine Etex sculpteur) TRÔNE Etat existant des colonnes avant travaux. A gauche : échaffaudages destinés à protéger des chutes de pierres. Photos SCPA LAGNEAU La situation des colonnes sur un axe de circulation important, la fragilité des pierres utilisées en construction, leur faible épaisseur, leur exposition aux intempéries et à la pollution, ont largement contribué à altérer les structures qui présentaient un état de dégradation avéré. Elévation Est de la colonne Nord d'après une gravure ancienne.

HISTORIQUE A la fin du XVIIIe siècle, la place du Trône fait partie de l enceinte du mur fiscal élevé par les Fermiers Généraux. Claude Nicolas Ledoux, architecte de la Ferme, choisit alors d y édifier l une des plus monumentales portes de la Ville qui marquera avec celle de l Etoile, les accès orientaux et occidentaux de la Ville de Paris. Gravure de Gaitte d'après un projet de Ledoux. Le bureau de Vincennes, dont la monumentalité est ici bien exprimée, était encadrée de bureaux de renvoi, ceux de Saint Mandé et de Montreuil. La barrière du Trône sera composée de deux colonnes doriques hautes d une trentaine de mètres, de part et d autre de la voie de circulation, les soubassements des colonnes abritant des guérites d octroi. Une grille reliera les colonnes et se prolongera de part et d autre jusqu aux pavillons Nord et Sud, permettant ainsi de filtrer la circulation.. projet de Nicolas LEDOUX, vers 1785 En 1789 les colonnes sont incendiées lors de la révolution française, puis réparées et achevées la même année par Jacques Denis Antoine, successeur de Ledoux. En 1830 lors des Trois Glorieuses, un nouvel incendie détériore considérablement les assises inférieures. En 1842 la réparation des colonnes est conduite par l architecte Adolphe François Marie Jay. Les fûts des colonnes, cannelés et couverts de feuilles de chêne en partie basse, reçoivent des figures allégoriques. Antoine André MARNEUF réalise les sculptures des bases des colonnes. En 1845, les châpiteaux sont chacun surmontés d une statue tournée vers Vincennes, au Nord : Saint Louis (Antoine Etex), au Sud : Philippe Auguste (Augustin Alexandre Dumont). En 1907, classement au titre des Monuments Historiques La place du Trône côté ouest. Photographie de 18??. Les quatre figures allégoriques situées en partie basse du fut des colonnes sont : sur la colonne Nord, la Justice tournée vers l Ouest (Pierre Charles Simart) et la Paix tournée vers l Est (Antoine Desboeufs) sur la colonne Sud, l Abondance tournée vers l Ouest (Pierre Charles Simart) et la Victoire tournée vers l Est (Antoine Desboeufs). Soubassement. Photographie d'atget, 1903. Les colonnes et les pavillons de la barrière du Trône sont, avec celles de la Villette, d Enfert et de Monceau, les seuls vestiges des cinquante-quatre portes édifiées de cette enceinte fiscale et les rares témoins de l œuvre de l architecte Claude Nicolas Ledoux à Paris. Sculpture sur la colonne Sud : l Abondance (ou Génie de l'industrie) tournée vers l Ouest. Pierre Charles SIMART - 1842 Sculpture sur la colonne Sud : la Victoire tournée vers l Est Antoine DESBOEUFS - 1842

Les DESORDRES Les principales dégradations sont celles induites par le vieillissement prématuré des éléments sous l'action des intempéries, de la pollution, l'incompatibilité des matériaux issus des différentes campagnes de travaux. Photos SCPA LAGNEAU Différentes vues de l'état de dégradation des colonnes. LES PIERRES, DE CINQ NATURES, VONT NÉCESSITER DES INTERVENTIONS DIVERSES EN FONCTION DE LEUR ÉTAT DE DÉGRADATION La pierre de Saint-Nom-La-Bretèche, utilisée pour les tambours soutenant les statues monumentales. Aucun désordre important n'a été repéré. La pierre dure de type liais* des anciennes carrières de Paris forme le tailloir des colonnes. L'état de dégradation avancée met en péril l'équilibre de ces éléments en porte-à-faux. Les pierres en calcaire du lutécien inférieur.** La moitié supérieure du fut est relativement en bon état. Cependant, les oves situés au droit des chemins de ruissellement du tailloir cachent des zones de pulvérulence ayant déjà conduit à la chute d éléments. Les pierres en calcaire lutétien des anciennes carrières du Sud et de l'est de Paris sont dans un état très préoccupant : état de dégradation trés avancé, voire alarmant, pour leur moitié inférieure et pour les socles des guérites. Les pierres en calcaire fin lutétien des carrières de Conflans-Sainte-Honorine. Les allégories sont dans un état de dégradation avancé avec une perte importante du décor en bas-relief. * Liais ou pierre de liais : variété de calcaire compacte, dépourvue de cavités, à grain fin et serré, qui est une belle pierre à bâtir qui se trouve dans les environs de Paris. source dico-definitions.com ** Lutécien : de nombreuses couches géologiques ont été identifiées dans la région parisienne. L'une d'elles porte le nom de la capitale, le Lutécien. source futura-sciences.com Colonne Nord Saint Louis, élévation sud. Localisation des différentes natures de pierre.

Le PROJET Au vu de l état de dégradation généralisé et avancé des structures et des décors, notre parti de restauration a été de remplacer les pierres perdues et de restituer les décors dans la limite des traces visibles et de la documentation existante : il nous a semblé impensable de simplement les purger. Jean-François LAGNEAU, Architecte en Chef des Monuments Historiques Les travaux vont consister aux interventions suivantes : Les SCULPTURES déposer en atelier les statues de bronze pour les restaurer Statue de Saint Louis, Statue de Philippe Auguste, Les COLONNES consolider les quelques éléments de sculpture conservables restituer les sculptures impossibles à garder en place : elles seront remplacées par des copies sculptées conformes à leur état le plus complet et documenté. Les vestiges significatifs des originaux seront déposés puis entreposés dans un dépôt lapidaire de la Ville de Paris remplacer les pierres malades des maçonneries n assurant plus leur rôle structurel par des éléments de même nature ; les traces des usages antérieurs ou les désordres ponctuels seront conservés afin de laisser les marques du passage du temps. Elles seront naturellement vieillies et patinées afin de se fondre avec les pierres conservées restauration des escaliers hélicoïdaux en fonte Les GUÉRITES procéder au remplacement des chapes ciment formant couverture des guérites par de véritables couvertures en plomb retrouver les volumes intérieurs originels en abattant les cloisons rapportées au rez-de-chaussée des guérites et en restaurant les voûtes restaurer les structures de plancher et des escaliers d origine des guérites Socle de guérite. Coupe transversale. restaurer leurs menuiseries extérieures

Les TRAVAUX CES TRAVAUX AURONT UNE DURÉE DE 24 MOIS ET SE DÉROULERONT SIMULTANÉMENT SUR LES DEUX COLONNES Les aires de chantier seront installées au pied des colonnes et les échafaudages seront soigneusement bâchés pour éviter les poussières. 1 2 3 4 Compte tenu de l importance des pierres à reprendre au niveau du chapiteau et dans la partie inférieure des futs des colonnes, il est nécessaire de déposer en conservation la partie supérieure du fut des colonnes 1 2 3 4 Chapiteau de colonne après dépose de la statue et du dôme. Fût de colonne et escalier hélicoïdal en vue plongeante. Guérite de colonne. Vue extérieure. Guérite de colonne. Axonométrie. qui sera reposée après la reprise des pierres inférieures. Il en résultera une adaptation spectaculaire des échafaudages en cours de chantier. CALENDRIER Coût d investissement : 10 378 000 TTC Début des travaux : septembre 2008 Pose des échafaudages sur les 2 colonnes : décembre 2008 Dépose des statues hautes : mars 2009 Dépose des pierres et démontage des colonnes : de mars à juin 2009 Repose des pierres et remontage des colonnes : de mai 2009 à mai 2010 Restauration des guérites : de mai 2009 à mars 2010 Repose des statues sommitales : mai 2010 Dépose des échafaudages : mai et juin 2010 Réception des travaux : septembre 2010 INTERVENANTS Maître d'ouvrage : Mairie de Paris Direction du patrimoine et de l'architecture Conducteur d'opération : Direction du patrimoine et de l'architecture Section locale d'architecture du 12 e arrdt Maîtres d'oeuvre : Jean-François Lagneau, Architecte en Chef des Monuments historiques Cabinet Cizel, vérificateur des Monuments Historiques Entreprises de travaux : Pradeau & Morin - H. Chevalier Bouvier Atelier d'oeuvres de Forge Les charpentiers de Paris Forclum Ile-de-France Toute l'info sur la ville! *Coût d un appel local à partir d un poste fixe sauf tarif propre à votre opérateur