EMPLOI & SALAIRES ACTUALITÉ N 352 OCTOBRE 2014 SALAIRES. Ralentissement. 20 REVENUS DES MÉNAGES : modération du salaire de base

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EMPLOI & SALAIRES SALAIRES Ralentissement 20 REVENUS DES MÉNAGES : modération du salaire de base 21 COMPÉTITIVITÉ-COÛT : effet du CICE 22 PARTAGE DE LA VALEUR AJOUTÉE : recul des marges PAGE 18

salaires SALAIRES Ralentissement Les salaires continuent de ralentir au premier semestre, affichant la progression annuelle la plus faible des quinze dernières années au moins. Leur évolution s ajuste en effet progressivement à l inflation, qui fluctue autour de 0,5 % en glissement annuel depuis plusieurs mois. Toutefois, l écart demeure encore important entre les deux indicateurs, de sorte que le pouvoir d achat salarial se maintient sur une pente ascendante. Ce résultat, qui bénéficie en premier lieu aux ménages, est cependant source de difficultés pour les entreprises. Leurs charges salariales restent orientées à la hausse alors que les gains de productivité sont nuls depuis près d un an. Cette situation conduit au repli des marges d exploitation, et donc à l affaiblissement de la capacité des entreprises à investir et à développer leur activité. La mise en place du Cice a toutefois permis d atténuer cet effet. Ainsi, en moyenne annuelle 2013 (année d intégration du Cice dans les indices de coût du travail par l Insee), la hausse des coûts salariaux dans l industrie a freiné à 0,6 %, contre une augmentation moyenne de 3 % entre 2002 et 2012. Ce dispositif, favorable à la compétitivité des entreprises, montre cependant quelques limites, comme l indique le rapport 2014 du Comité de suivi publié le 30 septembre (principaux bénéficiaires moins exposés à la concurrence internationale par exemple). Remplacer le crédit d impôt par une baisse de charges patronales serait ainsi une solution plus pérenne et lisible. PAGE 19

salaires ACTUALITÉ 4,00 3,50 3,00 2,50 2,00 1,50 1,00 0,50 Fléchissement de la hausse des salaires variation sur un an en % SMPT SMB 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Sources : Dares, Insee 1. REVENUS DES MÉNAGES : MODÉRATION DU SALAIRE DE BASE SALAIRES La hausse des indices de salaires de base dans les entreprises de plus de 10 salariés continue de décélérer au deuxième trimestre. Selon les résultats définitifs diffusés par la Dares, le salaire horaire de base ouvrier (SHBO) a progressé de 0,4 % au printemps. Sur un an, il s accroît de 1,5 % (contre 1,6 % en début d année), soit le rythme le plus faible enregistré depuis la mise en place de l indicateur en 1999. Le salaire mensuel de base (SMB) suit une évolution similaire, ressortant en hausse de 1,4 % en glissement annuel. Il augmentait entre 2,5 et 3 % avant de freiner brusquement suite à la récession de 2009. En 2011-2012, il était légèrement revenu au-dessus de 2 %. La stagnation de l économie ainsi que le reflux marqué de l inflation à partir de 2013 se sont par la suite traduits par un franc ralentissement. Toutefois, l ajustement des rémunérations à la désinflation s étant réalisé très progressivement, le SMB réel s inscrit en augmentation de l ordre de 1 % l an depuis dix-huit mois. Au niveau des catégories socioprofessionnelles, le SMB s accroît sur un an de 1,6 % pour les cadres et les ouvriers. Pour les professions intermédiaires, il ralentit à 1,5 %. Le freinage est plus marqué pour les employés, avec une hausse de 1,3 %. La décélération se retrouve également au niveau des secteurs d activité, avec une augmentation du SMB qui ressort au deuxième trimestre à 1,6 % dans l industrie, 1,5 % dans la construction et 1,4 % dans le tertiaire. Le salaire moyen par tête (SMPT), qui recouvre l ensemble des rémunérations et des entreprises, s est accru de 0,4 % au deuxième trimestre, après 0,6 % en début d exercice. La masse salariale du secteur marchand est restée orientée à la hausse, tandis que l emploi demeurait sur un palier pour le troisième trimestre consécutif. En glissement annuel, la hausse du SMPT ralentit à 1,7 % (après 1,9 %), en lien avec l évolution des rémunérations de base et la faiblesse de l activité. SMIC Après une hausse de 1,1 % au 1 er janvier 2014, le Smic serait revalorisé selon les mécanismes légaux de l ordre de 1,3 % au 1 er janvier 2015. Cette augmentation proviendrait d une inflation hors tabac pour les ménages du premier quintile des niveaux de vie de 0,8 %, et d un gain de pouvoir d achat du salaire horaire de base ouvriers et employés de 0,5 %. PAGE 20

salaires 15 10 5 0-5 -10-15 Freinage après l envolée des dernières années variation sur un an en % Impôt sur le revenu 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 REVENU DISPONIBLE Le revenu disponible de l ensemble des ménages (RDB), c est-à-dire net de cotisations sociales et d impôts, a progressé de 0,5 % au deuxième trimestre, après + 1,3 % en début d année. Du côté des ressources (+ 0,3 %), les salaires bruts (qui représentent 62 % du total) ont augmenté à un rythme proche de celui du début 2014 (+ 0,4 après + 0,5 %). En revanche, l excédent brut d exploitation des ménages (loyers perçus ou imputés) et des entrepreneurs individuels est reparti à la baisse (- 0,1 %). Les intérêts et dividendes nets sont restés dynamiques (+ 1,1 % après + 1,4 %), tandis que les prestations sociales reçues freinaient (+ 0,3 %). Du côté des charges (stables), les impôts poursuivent leur repli (- 0,5 % après - 4,3 %) après une progression soutenue au second semestre 2013. Les cotisations sociales demeurent pour leur part orientées à la hausse (+ 0,6 %). Au printemps, le pouvoir d achat du RDB a augmenté de 0,5 % après + 0,9 % lors des trois premiers mois de l exercice, bénéficiant de l accroissement modéré des prix à la consommation. En moyenne annuelle, le pouvoir d achat du RDB accélérerait à 1 % en 2014, après une chute de 0,9 % enregistrée en 2012 et une stabilisation l an passé. Ce rebond serait soutenu à la fois par la désinflation (le déflateur de la consommation privée progresserait de 0,5 % cette année) et l accélération de la hausse du RDB (+ 1,5 % après + 0,6 %) liée principalement à une moindre augmentation de la fiscalité. 2. COMPÉTITIVITÉ-COÛT : EFFET DU CICE ÉVOLUTION DES COÛT HORAIRES Nette modération à partir de 2013 grâce au CICE 4,00 3,50 variation sur un an en % Les coûts horaires de la main-d œuvre français dans les secteurs marchands ont progressé de 1 % en glissement annuel au second trimestre 2014 après 1,7 % au premier. L expansion des salaires est en effet moins prononcée (1,7 % après 2,4 %) et les autres coûts (qui avaient sensiblement reculé tout au long de l an passé en raison de l intégration du crédit d impôt compétitivité emploi dans le calcul de l indice, au titre de subvention au bénéfice de l employeur) affichent une baisse de 0,6 %. 3,00 2,50 2,00 1,50 1,00 0,50 0-0,50 Coûts horaires de la main-d'œuvre du secteur marchand 2010 2011 2012 2013 2014 Source : Eurostat Au contraire, l augmentation des coûts s accélère en zone euro. Le glissement annuel, revenu à moins de 1 % au second semestre 2013 et au début 2014, ressort à 1,4 % au printemps. Pour une large part, ce mouvement s explique par une hausse plus marquée des coûts en Allemagne (+ 1,9 %) et par une remontée en Espagne (+ 0,9 % après deux trimestres en léger recul). En revanche, certains pays affichent une diminution : - 1,9 % au Portugal et - 0,4 % aux Pays-Bas. Enfin, le recul des coûts amorcé en 2010 en Grèce se poursuit mais à une cadence moins soutenue (- 2,5 % au début 2014, dernier point connu, en regard de - 11 % un an auparavant). Les résultats de l enquête quadriennale 2012 ont été publiés récemment par Eurostat. Il faut toutefois noter que les statistiques pour certains pays (Italie) ne seront connues que d ici quelques mois, de sorte que la moyenne de la zone euro n est pas renseignée. En actualisant cette enquête à partir des indices Eurostat d évolution trimestrielle, le coût horaire français PAGE 21

salaires ACTUALITÉ de la main-d œuvre dans les secteurs marchands est évalué à 35,6 euros au deuxième trimestre 2014. Le coût allemand atteint 32,8 euros. Dans l industrie manufacturière, le coût français est de 36,8 euros par heure, devenu inférieur à celui de son voisin d Outre-Rhin (38,5 euros), alors qu ils étaient identiques depuis de nombreux trimestres. Il faut rappeler que le coût français était inférieur d environ 16 % à celui de l Allemagne en 2000. CICE Une large part des entreprises prompte à investir grâce au crédit d impôt Depuis le début 2014, plusieurs milliers d entreprises ont été interrogées sur l utilisation qu elles comptent faire du CICE (source : enquêtes de conjoncture de l Insee). En premier lieu, l enquête indique que le montant moyen qui devrait être perçu cette année par une entreprise de l industrie manufacturière est de 877 euros par salarié. Pour les services, celui-ci est évalué à 653 euros. Par ailleurs, 58 % des entreprises industrielles jugent qu elles utiliseront majoritairement ce montant pour investir, moyenne qui recouvre des ratios compris entre 52 % pour le secteur des biens d équipement et 74 % pour l automobile. D autre part, un peu plus d un tiers estime que le CICE aura un effet sur l emploi. Enfin, plus de la moitié du crédit d impôt serait destiné à accroître le résultat d exploitation des entreprises manufacturières, dont 55 % pour les sociétés de 20 à 99 salariés et 48 % pour celles de 500 salariés et plus. Ce résultat est encourageant compte tenu du maintien à un bas niveau des marges des entreprises françaises, en regard de ceux observés avant la crise de 2008. 3. PARTAGE DE LA VALEUR AJOUTÉE : RECUL DES MARGES La valeur ajoutée des sociétés non financières a reculé de 0,4 % au printemps 2014. Au-delà des variations trimestrielles, elle plafonne depuis près d un an. Les charges salariales progressent de 0,2 %, contre 0,7 % en début d exercice. Cette décélération tient au ralentissement de la masse salariale (+ 0,4 % après + 0,6 %) et au léger repli des cotisations employeurs (- 0,1 % après + 1 %). Les impôts indirects nets de subvention se redressent de 0,9 % au deuxième trimestre après la chute du début d année (- 20,7 %) liée à la prise en compte du Cice comme subvention. Au final, l excédent brut d exploitation se contracte de 2 % par rapport au premier trimestre et retrouve son niveau du début 2010, à moins de 313 milliards d euros en rythme annuel. Il demeure nettement sous son record de 346 milliards enregistré à l hiver 2008. En conséquence, le taux de marge des sociétés non financières recule de 0,5 point, à 29,3 % de la valeur ajoutée, au plus bas depuis le quatrième trimestre 1985. Le rebond du début d année (+ 0,4 point) lié à la comptabilisation du Cice a ainsi été entièrement effacé. Dans l industrie manufacturière, le taux de marge diminue de 0,2 point, à 33 % de la valeur ajoutée, niveau autour duquel il oscille depuis trois ans. Dans les biens d équipement, le taux de marge ressort à 30,3 % après deux baisses successives (- 0,8 et - 0,9 point) alors qu il était revenu sur ses niveaux de 2007 à la fin 2013. Il demeure toutefois en net retrait de la barre des 40 % enregistrés au début des années 2000. Dans les matériels de transport, le taux de marge retrouve quasiment son record de l été 2001, à 40 % de la PAGE 22

salaires Faiblesse du taux d autofinancement des sociétés non financières 95 90 85 80 75 70 65 en % Épargne Investissements 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 valeur ajoutée. Il était passé sous les 30 % au premier semestre 2011 avant de repartir à la hausse. Le ratio pour les autres industries manufacturières s inscrit pour sa part en léger recul (- 0,3 point, à 28,2 %), s établissant sur son niveau moyen des cinq dernières années. Les dividendes nets versés par les sociétés non financières poursuivent leur redressement au deuxième trimestre (+ 2,1 % après + 2,5 %), confirmant l inversion de tendance entamée à la fin 2013. En effet, ces derniers avaient chuté de près de 27 % entre les deuxièmes trimestres 2009 et 2013. Les intérêts nets versés restent quant à eux fortement orientés à la baisse. Ils se contractent ainsi de 11,4 % au printemps 2014 et ne représentent plus que 1,2 % de la valeur ajoutée, point bas historique. Les impôts directs diminuent de 12,1 % après avoir bondi de 16,5 % en début d année. Par conséquent, le taux d épargne des sociétés non financières reste inchangé, à 17 % de la valeur ajoutée. Les investissements, en repli pour le deuxième trimestre successif, ressortent à 22,5 % de la valeur ajoutée (- 0,1 point sur un trimestre), niveau moyen observé depuis début 2010. Au final, le besoin de financement ne varie guère, s inscrivant à 4,3 % de la valeur ajoutée (- 0,1 point sur un trimestre) en raison de la poursuite du mouvement de restockage. PAGE 23

EMPLOI & SALAIRES ACTUALITÉ REPÈRES STATISTIQUES POPULATION, EMPLOI Population totale (2013) 65 681 900 Trois fonctions publiques (1 er janvier 2012) 4 964 568 Population active (2013) 30 061 400 État 1 965 867 Population active occupée (2013) 27 042 400 Territoriale 1 869 263 Non-salariés (2013) 2 607 200 Hospitalière 1 129 438 Salariés (2013) 24 435 200 Entreprises publiques (1 er janvier 2012) 784 500 Salariés secteurs marchands (30/06/2014) 15 875 000 Établissements publics (1 er janvier 2012) 560 905 Industrie 3 155 800 Total secteur public 6 309 973 Construction 1 377 700 Services 11 341 500 ÉVOLUTION DE L EMPLOI moyennes annuelles 2008 2010 2011 2012 2013 milliers % milliers % milliers % milliers % milliers % Salariés - 318,9-1,3-33,8-0,1 + 113,0 + 0,5-9,5-0,0-71,3-0,3 Agriculture - 11,0-3,2-6,6-2,0 + 0,4 +0,1 + 4,9 + 1,5 + 10,3 + 3,1 Industrie - 127,8-4,0-124,1-4,0-27,8-0,9-15,3-0,5-39,3-1,3 Construction + 4,3 + 0,3-33,7-2,1-14,6-0,9-7,3-0,5-28,5-1,8 Tertiaire marchand - 202,5-1,7 + 122,8 + 1,0 + 168,9 + 1,4 + 24,8 + 0,2-40,8-0,3 Tertiaire non marchand + 18,2 + 0,2 + 7,9 + 0,1-13,9-0,2-16,6-0,2 + 27,1 + 0,4 Non-salariés + 9,8 + 0,4 + 49,8 + 2,1 + 73,2 + 3,0 + 38,8 + 1,5 + 23,3 + 0,9 Emploi total - 309,0-1,1 + 16,0 + 0,1 + 186,2 + 0,7 + 29,4 + 0,1-48,0-0,2 NOMBRE DE CHÔMEURS TAUX DE CHÔMAGE 5 200 5 000 milliers 30 en % de la population active 4 500 4 000 5 078,0 25 20 Moins de 25 ans 3500 3 000 Catégories A+B+C Catégorie A 3 413,3 15 10 Ensemble De 25 à 49 ans 2 500 2 784,0 5 2 000 1 800 Au sens du BIT 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 0 50 ans et plus 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 Sources : Dares, Insee PAGE 24

EMPLOI & SALAIRES REPÈRES STATISTIQUES SALAIRES, REVENUS ET POUVOIR D ACHAT variation sur un an en % 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 (prév.) 2015 (prév.) SHBO 3,0 2,8 3,1 2,4 1,9 2,1 2,2 1,9 1,5 1,4 Prix hors tabac 1,7 1,5 2,8 0,1 1,5 2,1 1,9 0,7 0,5 1,1 Pouvoir d achat du SHBO 1,3 1,4 0,3 2,3 0,4 0,0 0,3 1,2 1,0 0,3 SMB 2,8 2,7 2,9 2,4 1,8 2,1 2,2 1,8 1,5 1,4 Pouvoir d achat du SMB 1,1 1,2 0,1 2,3 0,3 0,0 0,3 1,1 1,0 0,3 SMPT secteur marchand non agricole 3,6 2,7 2,7 1,0 3,2 1,5 1,8 1,5 1,8 1,8 Pouvoir d achat du SMPT 1,8 1,2-0,1 0,9 1,7-0,6-0,1 0,8 1,3 0,7 Masse des salaires bruts (smna) 4,8 4,5 3,3-0,9 3,0 2,2 1,9 0,8 1,9 1,7 Pouvoir d achat de la masse des salaires bruts (smna) Revenu disponible de l ensemble des ménages (RDB) 3,0 2,9 0,5-1,0 1,5 0,1 0,0 0,1 1,4 0,6 4,6 5,2 3,1 0,1 2,4 2,0 0,5 0,6 1,5 1,6 Déflateur de la consommation privée 2,2 2,1 2,8-1,4 1,1 1,8 1,4 0,7 0,5 1,1 Pouvoir d achat du RDB 2,4 3,0 0,3 1,5 1,3 0,2-0,9 0,0 1,0 0,5 Sources : Dares, Insee, prévisions Uimm Salaire mensuel moyen net de prélèvements (2011) en euros Agents de l État Secteur privé et semi-public 2 430 2 130 SMIC Taux horaire en Augmentation en % 1 er juillet 2008 8,71 0,9 1 er juillet 2009 8,82 1,3 1 er janvier 2010 8,86 0,5 1 er janvier 2011 9,00 1,6 1 er décembre 2011 9,19 2,1 1 er janvier 2012 9,22 0,3 1 er juillet 2012 9,40 2,0 1 er janvier 2013 9,43 0,3 1 er janvier 2014 9,53 1,1 SALAIRES ET PRIX 160 début 2000 = 100 150 140 SHBO SMB 130 SMIC 120 Prix 110 100 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 Sources : Dares, Insee PAGE 25