Pharmacodynamie et Pharmacologie des antibiotiques

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Transcription:

UE 9 Agents infectieux Pr Emmanuelle CAMBAU 16h30-17h30 le 20/02 RF : Rosana Anton-Xavier RT : Maïlys Vaugon Pharmacodynamie et Pharmacologie des antibiotiques 1/1

Plan I- Généralités sur les antibiotiques A) Utilisation des antibiotiques B) Description d un antibiotique II- Pharmacodynamie A) L effet de antibiotiques B) Mesure de la CMI C) Mesure de la CMB D) Comparaison CMI/CMB E) Activités bactéricides a) la bactéricidie concentration dépendante b) la bactéricidie temps dépendante c) la bactéricidie concentration et temps dépendant d) l antibiogramme standard III- Pharmacocinétique IV- Dosage des médicaments V- Les associations d antibiotiques VI- Rappel du RCP des médicaments En début de cours, la prof rappelle les modalités pour les TP, les ED et les CC : -Les TP et ED sont obligatoires (même principe de présence informatisée que pour les eds d immuno) -Les TP sont réalisés par groupe de 30 étudiants, on travaille en binôme: 2 par microscope. On fera des manipulations (par exemple des cultures de germes) ou des lectures de lames. Le port d une blouse est souhaitable. Un polycopié sera à récupérer à la scola et à apporter obligatoirement au TP (dans l absolu il faut aussi le lire avant d y aller). -Les EDs comprendront d abord un petit cours puis on traitera un cas clinique avec le professeur. -Pas de changement de groupes possibles pour les ED et les TD (ou voir avec la scola sinon) -Les CC porteront sur les ED (j ai fait préciser à la prof, et elle m a bien dit que les qcm du CC ne porteraient que sur les cours donnés en ED et pas sur les cours magistraux). Le CC sera sous forme de QCM (ou de mini cas cliniques auxquels on répondra sous forme de qcm). -La moyenne des notes des CC compte pour 20% de la note finale. Les 3 premiers CC seront en présentiel et le 4 ième CC sera en distentiel (contradiction avec le mail de la scola qui disait supprimer les distentiels, donc à voir ) -Pour l examen final des questions sur les ED peuvent être posées. 1/2

I- Généralités sur les antibiotiques A) Utilisation des antibiotiques Il existe 2 types d utilisation des antibiotiques : l antibiothérapie et l antibioprophylaxie. Objectif Exemples Antibiothérapie -Traiter une infection bactérienne et guérir la maladie -Donc le but est d inhiber la croissance de bactéries qui se sont multipliées dans un lieu de l organisme (foyer infectieux ou porte d entrée) qu elles ont atteintes par contiguïté (bactéries commensales) ou par inoculation (acquisition de bactéries pathogènes stricts ou de bactéries saprophytes) -Traitement des infections urinaires (E.Coli) -Traitement de la tuberculose (mycobactérium tuberculosis) Antibioprophylaxie -Eviter une infection bactérienne possible, éviter la maladie -Donc le but est d inhiber la croissance des bactéries avant un acte ou une situation à risque de leur acquisition ou de leur multiplication -Antibioprophylaxie chirurgicale (++) -Prévention de l endocardite sur cœur pathologique Quand on utilise les antibiotiques, il faut prendre en compte la balance coût/bénéfice: les antibiotiques peuvent provoquer des effets secondaires (mais ils sont le plus souvent minimes) et ils peuvent sélectionner des bactéries résistantes. Ainsi, on doit toujours regarder cette balance entre les bénéfices apportés par l antibiotique et les inconvénients qu il implique. B) Description d un antibiotique Quand on parle d un antibiotique, on doit connaître : Les généralités : -son origine (est-ce un antibiotique produit par un organisme naturel comme la Pénicilline, ou est-ce un antibiotique de synthèse créé en laboratoire?) -sa toxicité sélective, -son effet antibactérien Sa classification (macrolides, quinololes, ) Son mécanisme d action : en fonction de la cible de l antibiotique sur la bactérie (détruit la paroi? empêche la synthèse des acides nucléiques? empêche la synthèse des protéines bactériennes? ) Ses mécanismes de résistance : ils peuvent être présents naturellement ou être acquis par transfert de gène. Soit la bactérie va acquérir des enzymes qui inactivent l antibiotique (ATB), soit elle a des systèmes d efflux qui font qu à chaque fois qu un ATB rentre, il est chassé en dehors de la bactérie, soit la cible de l ATB est mutée et il ne peut plus l inhiber. La pharmacocinétique Toxicité Catégories cliniques Spectres d activité II- Pharmacodynamie Rappel : La connaissance de la pharmacocinétique et de la pharmacodynamie est essentielle pour comprendre les effets des médicaments. -La pharmacodynamie décrit ce que le médicament fait à l organisme, donc dans ce cas précis, c est décrire l effet de l antibiotique sur la bactérie. -La pharmacocinétique c est ce que l organisme fait au médicament (absorption, distribution, métabolisme et excrétion). Dans le cas de l antibiothérapie on va surtout s intéresser à la concentration pour laquelle l effet requis va avoir lieu donc quelle concentration il faut donner pour que le médicament arrive jusqu au site d infection et fasse son effet avant d être éliminé par l organisme. 1/3

A) L effet des antibiotiques La pharmacodynamie est donc l effet des antibiotiques. Cet effet est d empêcher la bactérie, responsable de l infection, de se multiplier. Pour cela il existe 2 mécanismes : L ATB peut avoir un effet bactériostase : il empêche simplement que la bactérie se multiplie. Il inhibe sa réplication, son métabolisme, mais ne tue pas la bactérie. Il facilite la destruction des germes par les défenses de l'hôte. Pour ce type d ATB,on peut mesurer la CMI (concentration minimale inhibitrice) Ou un effet bactéricide : il élimine la bactérie en la tuant. Ce type d'antibiotique sera préféré en cas d'infection grave et/ou à inoculum important, et chez tous les patients dont les défenses immunitaires sont déficientes. Pour ce type d ATB, on peut déterminer la CMB (concentration minimale bactéricide) donc la concentration la plus petite de l ATB qui tue les bactéries. B) Mesure de la CMI Le CMI correspond donc à la plus faible concentration d'antibiotique qui inhibe toute croissance visible d'un organisme après 24h d'incubation dans un milieu de croissance spécifique. On peut le déterminer à l aide de 2 méthodes : Grâce aux dilutions sérielles d un ATB : On prend une culture bactérienne et on la dépose soit en milieu liquide de Mueller-Hinton (dans des tubes à essai), soit en milieu gélosé de Mueller-Hinton (dans des boîtes de Pétri). -Prenons l exemple du milieu liquide : On introduit des cultures bactériennes dans différents tubes à essai. On ajoute un ATB qu on dilue, c est-à-dire que chaque tube va recevoir une concentration différente d ATB, les 1 er tubes seront très concentrés en ATB et les tubes suivants seront plus dilués. Le lendemain, on repère à partir de quel tube il n y a pas de croissance bactérienne visible (les tubes où les bactéries ont proliférés sont troubles, ceux où la réplication à été bloquée sont limpides). La concentration d ATB qu on a ajouté dans ce tube là, est la CMI, la concentration la plus faible qui parvient à inhiber la croissance bactérienne. Grâce à la méthode du E-test : On dépose une culture bactérienne sur une boite de Pétri, puis on dépose une bandelette, appelée E-test, imprégnée de concentrations croissantes d ATB d une extrémité à l autre de la bandelette. Les concentrations d ATB sont directement écrites sur la bandelette. Au bout de 24h d incubation, on peut voir sur la boîte jusqu où les bactéries ont proliféré autour de la bandelette. On lit la concentration sur le E-test, au niveau de la limite entre là où il y a des germes et là où il n y en a pas, c est la CMI. Le E-test associe les caractéristiques des méthodes de diffusion et de dilution en milieu solide. Bandelette E-test Zone de croissance bactérienne CMI C) Mesure de la CMB Tout d abord il faut comprendre que quand on est bactéricide on est aussi bactériostatique puisque la destruction des bactéries diminue aussi leur prolifération par définition. 1/4

Ainsi la méthode consiste : - D abord à réaliser une dilution de l ATB bactéricide en milieu de Mueller-Hinton (comme pour le CMI) - Puis à lire la CMI à 24h et à dénombrer les bactéries présentes dans l inoculum de départ (tube de départ) - On repique les tubes sans croissance visible (tubes limpides) : la croissance dans ces tubes n est pas visible car celle-ci est inhibée par l ATB. Cependant, des bactéries sont encore présentes dans certains tubes (ceux où la concentration en ATB bactéricides était trop faible pour éliminer les bactéries). Ainsi, on va placer les bactéries de ces tubes dans un milieu sans ATB et on regarde si les tubes deviennent troubles donc si effectivement les bactéries sont présentes ou non. On les dénombre et on les compare à l inoculum de départ. Cela permet de déterminer le tube à partir duquel les bactéries survivantes sont <0,01% de l inoculum de départ. Et donc de déterminer la concentration la plus faible d ATB capable de tuer les bactéries en laissant un pourcentage de bactéries survivantes <0,01%, c est-à-dire la CMB. Donc la détermination de la CMB consiste à mesurer les bactéries survivantes (%) dans les tubes sans croissance visible et à comparer semi quantitativement au tube de départ. D) Comparaison CMI/CMB La distinction entre les 2 types d'activité (bactériostatique/bactéricide) peut se faire en comparant in vitro la CMI et la CMB. -Un antibiotique est considéré comme bactéricide lorsque sa CMB est sensiblement égale à la CMI. C est le cas par exemple des ß-lactamines ou des aminosides -Un antibiotique dont la CMB est très supérieure à la CMI est considéré comme un bactériostatique. C est l exemple des tétracyclines, du chloramphénicol et des macrolides E) L activité bactéricide des antibiotiques L activité bactéricide peut être concentration dépendante ou temps dépendante ou à la fois concentration et temps dépendante. a) La bactéricidie concentration dépendante Principe : L activité bactéricide de l ATB augmente avec sa concentration dans le sérum. Ainsi, quand il y a beaucoup d ATB ça va être très bactéricide, le but en thérapeutique est d avoir un pic sérique : Cmax, c est-à-dire une concentration maximale d ATB dans le sérum après son absorption. On mesure le rapport Cmax/CMI : si le ratio est élevé, c est un facteur d efficacité des ATB bactéricides concentration dépendants. Ce rapport est un indicateur d efficacité. Donc dans le cas d ATB concentration dépendant, il vaut mieux donner une très forte dose à un moment de la journée que d en donner un petit peu tout le temps. Leur posologie sera d une prise par jour seulement. Ceci est permis grâce à l effet post-antibiotique. C est l exemple des aminoglycosides. (L effet post-antibiotique est la capacité de certains ATB à prolonger leur action même si leur concentration est inférieure à la concentration minimale nécessaire à l inhibition de la croissance (la CMI). Non expliqué par la prof, j ai trouvé cette définition sur internet) b) La bactéricidie temps dépendante Principe : L effet bactéricide dépend du temps d exposition mais pas de la concentration de l ATB. Autrement dit si on augmente la concentration de l ATB l effet sera le même sur un temps donné. L effet post-antibiotique est peu important. Donc pas besoin d un ratio Cmax/CMI élevé, seulement besoin d atteindre la CMI mais tout le temps. Dans ce cas le patient devra prendre des doses répétées de l ATB plutôt qu une seule prise avec une grande concentration. C est le cas des ß-lactamines c) La bactéricidie concentration et temps dépendante Principe : bactéricidie rapide et dépendante de la concentration. L effet post-antibiotique est dépendant de la dose et du temps d'exposition. 1/5

Dans ce cas on utilise comme paramètre : AUC (l aire sous la courbe) qui représente la quantité de médicament présente dans l organisme. Elle dépend à la fois de Cmax et de la demi-vie d élimination (donc du temps). On compare AUC à CMI : le rapport AUC/CMI doit être le plus grand possible Exemples d ATB bactéricide concentration et temps dépendant : fluoroquinolones, tétracyclines, azithromycine d) L antibiogramme standard L antibiogramme (ou test de sensibilité des ATB au laboratoire), c est quand on isole une bactérie responsable d une infection chez un malade et qu on cherche le meilleur ATB pour l inhiber. L antibiogramme permet donc de mesurer l activité bactériostatique de différents antibiotiques sur une bactérie. Méthode (sera vu en TP) : on fait une culture en milieu gélosé. On ajoute des petits disques, imprégnés d une quantité définie d ATB différents, dans le milieu. Si autour du disque les bactéries ont proliféré, l ATB n est pas efficace pour le type de germes que possède le patient. Si au contraire les bactéries autour du disque ne se développent pas, l ATB est efficace. Plus précisément on va mesurer le diamètre de la zone d inhibition autour du disque (c-a-d la zone où les bactéries n ont pas proliféré) pour avoir une idée de la CMI. Interprétation : On compare ensuite : Les CMI, déduites de la mesure des diamètres obtenus par l antibiogramme. Et les concentrations critiques, définies par le comité de l antibiogramme de la Société Française de microbiologie (ces concentrations critiques sont définies en tenant compte de 3 critères : la distribution des CMI déterminées sur des souches appartenant aux espèces les plus fréquentes ; les concentrations sériques et tissulaires des antibiotiques aux posologies recommandées ; les résultats des essais cliniques) => Concentrations critiques hautes (C) définit la résistance. => Concentrations critiques basses (c) définit la sensibilité. Grâce à cette comparaison, on classe les bactéries en 3 catégories : Sensible à l ATB : si la CMI est inférieure à la concentration critique basse (en clair cela veut dire qu il suffit d une faible concentration d ATB pour tuer la bactérie et que cette dose nécessaire est encore plus faible que la plus faible des doses qu on peut administrer chez l homme). -Dans ce cas, la bactérie est classée S, il y a une forte probabilité de succès thérapeutiques si on utilise l ATB par voie systémique à la posologie recommandée. La CMI <<<< aux concentrations in vivo Résistante à l ATB : si la CMI est supérieure à la concentration critique haute (en clair, la dose nécessaire pour tuer les bactéries est trop élevée pour être supporter par l homme). -Dans ce cas, la bactérie est classée R, il y a une forte probabilité d échec thérapeutique quel que soit le type d administration et la dose administrée. La CMI> aux concentrations in vivo (on n atteint pas la CMI) Intermédiaire à l ATB : si la CMI est comprise entre la concentration critique basse et haute (en pratique ça correspond à une situation où la concentration est parfois suffisante pour tuer les bactéries et parfois insuffisante, ça dépend du lieu d infection :urines, LCR, ) -Dans ce cas la bactérie est classée I, le succès thérapeutique est imprévisible. La CMI=aux concentrations in vivo. 1/6

Du coup, quand on demande au laboratoire quel ATB est utilisable sur les bactéries de notre patient, il envoie une liste d antibiotiques avec devant soit la lettre S, soit R, soit I. III- Pharmacocinétique A) Les paramètres pharmacocinétiques Biodisponibilité orale Tmax Cmax (mg/l) Demi-vie d élimination (heures) Distribution : VAD = Q / Cmax (litres) Diffusion intra-tissulaire et intra-cellulaire Fixation aux protéines sériques (%) Élimination rénale, hépatique Métabolisation (transformation) Intérêt :Besoin de connaître tous ces paramètres pour être sûr que l ATB que l on va donner va bien aller au site de l infection, au contact de la bactérie et qu il va rester suffisamment longtemps pour avoir l effet recherché. Donc les paramètres permettent aussi d optimiser les posologies des traitements bactériens. Ex :Si l ATB a une demi-vie d élimination courte, on doit augmenter les posologies par rapport à un ATB qui a une demi-vie longue qui sera éliminé plus lentement et donc qui nécessitera un plus grand intervalle entre les administrations. Attention à bien comprendre ça! c est le principe des bactéries bactéricides temps dépendantes ou concentration dépendantes. Elles auront des courbes pharmacocinétiques différentes. içi on s aperçoit que même en augmentant la dose (donc en augmentant le Cmax) le temps d exposition (=les flèches en pointillées) n est pas tellement augmenté. Ce n est pas un ATB concentration dépendant. Par contre en ajoutant 2 doses rapprochées de concentration faible, on augmente significativement le temps d exposition. C est donc bien un ATB temps dépendant (ex des béta lactamines) 1/7

Cette courbe pharmcocinétique classique (qu on a déjà vue plein de fois) représente la concentration de l ATB en fonction du temps. On observe un pic de concentration correspondant à Cmax, içi il est obtenu assez rapidement. Puis il y a une décroissance qui dépend de la demi-vie d élimination. Paramètres spécifiques : En plus des paramètres pharmacocinétiques qui sont étudiés pour tous les médicaments, on s intéresse, dans le cas des ATB, a : -Cmax/CMI (l index inhibiteur) : on se sert de la courbe qui nous donne le CMI (concentration correspondant à la ligne avec l étoile sur le schéma) et le Cmax. -AUIC qui est l AUC par rapport à la CMI (l aire comprise sous la courbe mais au-dessus du CMI=la partie rayée sur le schéma) qui représente la quantité de médicament présente dans l organisme lorsque les concentrations de l ATB sont supérieures à la CMI. C est un paramètre prédictif du succès bactériologique. -le temps d exposition t : temps pendant lequel la concentration de l ATB est au-dessus de la CMI (la flèche sur le schéma) Ces mesures de pharmacocinétiques ne sont pas faites individuellement pour chaque cas d infection (c est trop long) mais elles sont faites sur quelques patients au moment de l étude d un nouvel antibiotique. Ces données sont présentes dans toutes les analyses résumant les caractéristiques de l ATB, qu on retrouve par exemple dans le Vidal. Ces paramètres vont nous servir à comparer les antibiotiques entre eux par rapport à l effet souhaité. A partir d içi il ne reste plus que 5 minutes de cours, la prof passe donc ces diapos rapidement sans commentaire, je ne pense pas que ce qu elle a passé puisse tomber aux partiels mais je vous mets l essentiel à savoir sur ces diapos (si vous voulez être plus complet vous pouvez regarder à partir de la diapo 46). IV- Dosage d antibiotiques Dans les cas d infections graves ou d états pathologiques particuliers (sujet âgé, insuffisance rénale ou hépatique, interactions médicamenteuses, ). On peut être amené à mesurer les paramètres pharmacocinétiques au cas par cas. Pour cela, on est obligé de déterminer les CMI et les CMB au laboratoire mais aussi de doser les antibiotiques. Ces dosages sont réalisés le plus souvent dans le sérum et donc le plus souvent pour les aminosides et les glycopeptides qui ont un volume de distribution concentré dans le compartiment sanguin. On réalise le dosage sanguin à 2 temps : -au pic sérique (taux au pic) correspondant au temps où la concentration atteint Cmax. -lors de la décroissance, on mesure la concentration juste avant l administration d une dose suivante = taux résiduel Exemple de 2 cas possibles : -le taux au pic est trop faible par rapport à la CMI qu on a calculée au labo il faut augmenter la dose unitaire -le taux résiduel sérique est trop élevé il faut allonger l intervalle entre les doses. On compare donc les concentrations qu on a trouvées chez le malade et la CMI qu on a déterminée au labo. 1/8

V- Diffusion au site d infection L étude de la diffusion des ATB est très importante pour pouvoir déterminer le meilleur ATB en fonction du site de l infection. Par exemple lors d une méningite, il faut que l ATB diffuse bien dans le LCR. De plus, certains ATB vont effectivement diffuser dans les méninges mais peuvent créer des inflammations. C est le cas de la pénicilline ou de la vancomycine. VI- Association d antibiotiques L association d ATB a 3 objectifs : (à apprendre par contre) -élargir le spectre antibactérien en cas d antibiothérapie probabiliste (pour les traitements de première intention : il y a une infection aiguë, on ne connaît pas encore la bactérie responsable mais on veut commencer un traitement car le patient est mal) -diminuer le risque de sélectionner un mutant résistant (la probabilité qu une bactérie puisse échapper à 2 ATB différents est quasiment nul) -quelques fois il peut y avoir un phénomène de synergie : l effet peut être plus intense si on met 2 ATB ensemble que si on traite le patient avec un ATB puis avec l autre. Mais inconvénient : le coût, les risques d effets indésirables et d interaction médicamenteuse, le risque d échec par antagonisme antibactérien et enfin l augmentation de la pression de sélection sur la flore commensale de l individu et l environnement. Exemple de pathologies où l association d ATB est privilégiée : Tuberculose (but : éviter l émergence d un mutant R),Brucellose, Listériose, Endocardite infectieuse (but=synergie) VII- Rappel du RCP des médicaments (- -) =le résumé des caractéristiques du produit de chaque ATB présent dans le Vidal : -Nom générique ou D.C.I. -Famille d antibiotique -Spectre antibactérien (cg+, cg-, bg+, bg-, atypiques, anaérobies ) -Indications (infections pour les quelles cet antibiotique a démontré son efficacité) -Posologie : Dose journalière, Nombre de prise, Voie d administration -Contre-indications majeures -Surveillance éventuelle -Durée du traitement 1/9