I Quelques rappels sur la dengue

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Transcription:

I..6. La dengue I..6.1. Quelques rappels sur la dengue Il s agit d une affection virale transmise, en Nouvelle-Calédonie, par l intermédiaire du moustique Aèdes aegypti (principal vecteur) qui pond ses œufs dans les eaux propres (boîtes vides, ). Cet arbovirus possède 4 sérotypes, sans immunité croisée, mais procurant une immunité définitive pour chacun des sérotypes. La réinfestation par un autre sérotype risque d'induire une maladie plus grave. A - Clinique L'incubation est en moyenne de 6 jours et la virémie commence la veille du jour de l apparition de la fièvre et dure pendant toute la phase fébrile. B - Symptômes les plus fréquents Période aiguë ( à 4 jours) - fièvre élevée (39-41 ), - sueurs, frissons, - céphalées intenses avec douleurs typiquement rétro-orbitaires, - myalgies, arthralgies, - fréquemment : nausées, vomissements, anorexie, - altération de l'état général, malade abattu, l'asthénie peut durer trois semaines, - éruption cutanée sur le tronc et les membres, fréquente mais non constante. Une forme déclanchant une fièvre hémorragique, la dengue hémorragique, est potentiellement létale. L aggravation du syndrome hémorragique, généralement pour les enfants de moins de 15 ans, conduit vers la dengue de choc. C - Biologie A la NFS on constate habituellement une augmentation de l'hématocrite qui contraste avec une thrombopénie. Le diagnostic de la dengue au laboratoire peut se faire soit par amplification en chaîne par polymérase (PCR) d'un fragment du gène viral, soit par isolement du virus sur cultures cellulaires, soit par analyse sérologique (IgM et IgC) mais sur prélèvements à 15 jours d'intervalle. Seule la détection d'un virus de la dengue permet un diagnostic fiable et définitif. Mais il faut noter que les virus ne peuvent être détectés que les 5 premiers jours de la maladie, les anticorps IgG à partir des 1ème -14ème jours lors d une primo-infection, et les anticorps IgM à partir du 7ème jour en moyenne. Il faut adresser au laboratoire un prélèvement sanguin effectué sur tube sec le plus tôt possible après le début de la fièvre et un autre prélèvement semaines après le 1er. Pour orienter l'examen et pour interpréter les résultats, divers renseignements sont nécessaires (outre le nom et le prénom) : âge, sexe, tableau clinique de la maladie, date de son début, date de prélèvement, lieux et dates des séjours hors de la Nouvelle-Calédonie. Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 6 La dengue I..6 p 1

D - Définition des cas : Cas clinique : patient diagnostiqué par le médecin à partir des symptômes décrits plus haut. Cas probable : patient pour lequel le diagnostic de dengue clinique est posé et un titre en IHA>1 8 ou dont la sérologie IgM dengue est positive sur un seul échantillon sanguin prélevé en phase tardive. Cas confirmé : patient pour lequel le diagnostic de dengue clinique est posé et dont l'un des critères virologiques ou sérologiques suivants est associé : a) isolement viral de dengue, b) séroconversion ou augmentation de 4X du titre des IgG dengue, c) détection de l'antigène viral de dengue par amplification génétique. F - Le traitement est purement symptomatique Le traitement de la forme simple, non compliquée ne comprend en général qu un traitement symptomatique de la fièvre par du paracétamol. Le traitement par l aspirine est toujours contre-indiqué. I..6.. La dengue au cours de l'année 6 48 cas ont été enregistrés au cours de l'année 6. A noter que des cas positifs de l'ipnc, identifiés par une positivité en IgM, correspondent à des réactivités non spécifiques, liées à une activation polyclonale ; ainsi, tous les cas également positifs pour l'hépatite A n'ont pas été enregistrés comme des cas de dengue. A - Evolution mensuelle cas cliniques cas positifs IPNC 14 3 3 8 1 3 JAN FEV MARS AVR MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT NOV DEC Evolution mensuelle des cas enregistrés à la DASS et des demandes d'examens à l'ipnc année 6. B - Caractéristiques démographiques des patients 3 5 15 1 5 5 14 7 7-14 ans 15-5 ans 5 ans et plus indeterminé Répartition des 48 cas enregistrés en 6 par sexe et tranche d'âge. 7 7 fém masc p I..6. La dengue - Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 6

C - Répartition géographique Commune de résidence Cas confirmés Cas cliniques Total BOURAIL CANALA 1 1 DUMBEA KAALA-GOMEN 1 1 KONE LA FOA 1 1 LIFOU 4 MONT-DORE 4 NOUMEA 18 OUEGOA 1 1 OUVEA 1 1 PAITA 4 4 POUEBO 1 1 POUEMBOUT SARRAMEA 1 1 TOUHO 1 1 D Répartition par type de déclarant secteur libéral 31% CHT 1% labo (sans précision du prescripteur) 31% établ. provinciaux et CHN 17% E Décès Aucun décès n'a été enregistré avec la dengue comme cause principale, ni en cause secondaire. Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 6 La dengue I..6 p 3

I..6.3. La dengue au cours des dernières années Le relevé des cas de dengue enregistrés au fichier des maladies à déclaration obligatoire (M.D.O.) et des cas confirmés biologiquement par l'institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie (I.P.N.C.) durant les 16 dernières années est le suivant : Source / Année 1988 1989 199 1991 199 1993 1994 1995 Fichier MDO DASS-NC 65 475 318 1 6 1 dont cas positifs IPNC 134 147 191 17 3 4 11 1431 1996 1997 1998 1999 1 3 4 5 6 11 51 61 354 1 34 15 5673 79 46 48 1557 191 175 5 3 95 59 446 39 Les mois de mars et avril sont habituellement les mois les plus touchés. Echelle des cas mensuels 1995-4 19 18 17 16 15 14 13 1 11 1 9 8 7 6 5 4 3 1 Echelle des cas mensuels de 5-6 6 5(46 cas) 4 (79 cas) 3 (5673 cas) 1998 (61 cas) 1996 (11 cas) 1995 (1 cas) jan fév mar avr mai jun jul aou sep oct nov déc Evolution mensuelle des cas des épidémies les plus importantes entre 1995 et 6 I..6.4. Les sérotypes du virus de la dengue : épidémies de 1995 à 6 L'arbovirus de la dengue possède 4 sérotypes, sans immunité croisée, mais procurant une immunité définitive pour chacun des sérotypes. La réinfection par un autre sérotype risque d'induire une maladie plus grave. Le sérotype responsable des épidémies de 1989, 1995 et 1996 était le sérotype 3 (durant l'épidémie de 1995, tous les cas dont le sérotype était indéterminé, étaient considérés du type 3). Durant l'épidémie de 1996, des cas du sérotype 4 ont été enregistrés (le 1er cas a été importé d'indonésie). Les mesures prises ont permis de limiter à 1 le nombre de cas de ce sérotype. En décembre 1996, le 1er cas du sérotype, importé de la Polynésie Française (qui subissait alors une importante épidémie) fut enregistré. Ce sérotype apparaissant en période "calme" où les acteurs sanitaires et la population avaient baissé leur vigilance, a pu se reproduire et être responsable des cas enregistrés en 1997. A noter qu en 1997 un cas du sérotype 1, importé de Thaïlande, a été déclaré. Les mesures prises par les services d'hygiène ont permis d enrayer toute propagation de ce nouveau sérotype. Durant l'épidémie de 1998, essentiellement causée par le sérotype, 5 cas du sérotype 3, dont le 1er importé de Thaïlande, et un cas du type 4 importé d'indonésie, ont été déclarés. 18 16 14 1 1 8 6 4 p 4 I..6. La dengue - Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 6

Le sérotype est aussi responsable des cas identifiés en 1999. En, seuls des cas cliniques ont été déclarés alors qu en 1, plusieurs sérotypes ont été identifiés (1 cas de sérotype 1, 1 de sérotype et 1 cas de sérotype non déterminé ont été signalés). Toutefois, il faut noter que tous les cas pour lesquels le sérotype a été identifié sont des cas importés (sérotype 1 de Polynésie Française surtout). En, 3 et 4, le sérotype identifié est le sérotype 1, confirmé par l'ipnc pour 64 cas en (soit 38,8% des cas enregistrés à la DASS), 563 cas en 3 (soit 9,9% des cas enregistrés à la DASS) et 177 cas en 4 (soit,3% des cas enregistrés à la DASS). A noter également pour 4 : 69 cas positifs en IgM (34%) ainsi que 346 cas cliniques (43,7%) pour un total de 79 cas. En 5, les cas pour lesquels un sérotype a été identifié sont des cas importés : un cas de sérotype 3 de retour des Philippines et un cas de sérotype 4 de retour d'indonésie. En 6, les 4 cas confirmés par PCR ont permis l identification de 3 virus de type 1 (Indonésie, Polynésie et un cas local dont le cas index n a pas été retrouvé) et 1 virus de type 3 (Indes-Népal). Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 6 La dengue I..6 p 5

55 5 45 4 35 3 5 1996 113 type 3 + 1 type 4 + 1 type + 985 ind. = 11 cas 1998 139 type + 5 type 3 + 1 type 4 + 116 ind. = 61 cas 3 563 type 1 + 511 ind. = 5673 cas type indét type 4 type 3 type type 1 15 1 5 1997 154 type + 7 type 3 + 1 type 1 + 89 ind. = 51 cas 1999 5 type + 19 ind. = 354 cas 1 ind. 1 1 type 1 + 1 type + 1 ind. = 34 cas 64 type 1 + 41 ind. = 15 cas 4 177 type 1 + 615 ind. = 79 cas 5 1 type 3 + 1 type 4 + 44 ind. = 46 cas 6 1 type 3 + 3 type 1 + 44 ind. = 48 cas) 1996 1997 1998 1999 1 3 4 5 6 Les différents sérotypes de dengue des épidémies des années 1996 à 6. p 6 I..6. La dengue - Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 6

I..6.5. Bilan surveillance Dengue Source : rapport 6 IPNC Réseau sentinelle de l année 6 La composition du Réseau Sentinelle est restée sensiblement la même que celle des années précédentes, soit 8 centres publics ou libéraux répartis sur l ensemble des 3 Provinces de façon à avoir une représentativité correcte, tant au niveau géographique que socio-économique. L ensemble des centres de santé provinciaux sont toutefois mobilisables pour le réseau afin d identifier au plus vite d éventuels foyers réintroduits. De même, les praticiens libéraux de zones sensibles (proximité d un cas) peuvent, sur proposition de la DASS-NC, participer temporairement à l activité sentinelle. Ce fut le cas en 6 dans les communes de Païta (avril mai) et du Mont-Dore (septembre octobre). Province Cabinets Libéraux Sites Hospitaliers Dispensaires CMS publics Sud 5 1 Nord 6 Iles 3 Résultats et analyse Origine Nouvelle- Calédonie Wallis et Futuna Total Recrutés par le Réseau Sentinelle Nombre de Patients testés par le laboratoire Patients ayant eu des prélèvements itératifs ( ou plus) Cas probables Cas confirmés 94 18 (1%) 7 (7.7%) 44 9 65 - Région * 1-6 * : prélèvements reçus de Tonga et du Vanuatu. L essentiel des patients diagnostiqués en 6 sont des cas dits «probables», ne montrant qu une positivité en IgM. Les IgM détectées par la technique ELISA chez la plupart de ces patients sont le fait, soit d un portage prolongé d anticorps spécifiques, soit de réactivation polyclonale ou de réactions croisées non spécifiques, à l occasion d un autre phénomène aigu infectieux ou auto-immun. La réapparition sur un mode épidémique en 5 de l hépatite A, a notamment été l occasion de mettre en évidence une telle réactivité non spécifique. Plus d un quart des cas probables de dengue déclarés sont en fait des patients en cours d infection par le virus de l hépatite A. Une autre cause d interférence fréquente est constatée chez les patients porteurs de facteur rhumatoïde. De façon intéressante, une autre technique simple de recherche des IgM, basée sur le principe de l agglutination de particules sensibilisées s est révélée bien moins sensible à cette interférence et pourrait devenir un test de confirmation de l ELISA dans l algorithme du laboratoire. Seuls 4 patients ont été confirmés par PCR, preuve indiscutable d une infection en cours. Les 4 cas confirmés par PCR ont permis l identification de 3 virus de type 1 (Indonésie et Polynésie Française et un virus de type 3 (Indes-Népal). Ce dernier virus n a pas circulé en Nouvelle-Calédonie depuis l épidémie de 1995-96, et pourrait donc s implanter facilement, notamment chez les plus jeunes. Rapidement détecté, ce cas n a pas diffusé. Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 6 La dengue I..6 p 7

Cas positifs (IgM ou PCR) 5 4,5 4 3,5 3,5 1,5 1,5 Surveillance hebdomadaire de la Dengue (NC 6) PCR + IgM + Patients testés 7 6 5 4 3 1 Nb de patients testés 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 1 3 5 7 9 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51 Semaines Surveillance hebdomadaire de la Dengue en 6 Données virologiques : Cas importés : 6 cas, détectés chez des patients au retour de voyage en zone de circulation active des virus de la dengue, ont été identifiés. 3 d entre eux étaient virémiques au moment du diagnostic. Les 3 autres étaient porteurs d IgM, mais ont été considérés comme cas confirmés sur des arguments cliniques et géographiques : patients au retour de Polynésie Française et un au retour de la Réunion (diagnostic rétrospectif, établi dans le cadre d une recherche d infection à virus Chikungunya). Foyers locaux : L un des cas importés au retour de Tahiti a été à l origine d une micro circulation du virus DEN-1 à Païta. Bien que détecté tardivement, ce foyer n a probablement pas intéressé beaucoup de patients deux cas secondaires confirmés et s est rapidement éteint, suite à la mise en œuvre, dès sa description, d importants moyens de lutte anti vectorielle par la commune. Un cas confirmé par PCR d infection à virus DEN - 1 a été mis en évidence mi-septembre au nord de Nouméa. En l absence de voyage récent chez cette patiente, il s agissait probablement d un cas secondaire, dont le cas index n a pas été retrouvé. Là encore, la lutte anti vectorielle, aidée par les conditions climatiques défavorables à la pullulation des vecteurs, ont permis d éviter toute extension du phénomène. p 8 I..6. La dengue - Situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie - Année 6