Michel Legrand, Président de la Chambre

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Lettre d'information mensuelle de la Chambre d'agriculture du Calvados Janvier 2010 - N 210 P 3 Colloque sur la compétitivité des chevaux Des repères techniques et économiques pour le secteur chevaux de sport P 4 Porte Ouverte Le plein d'énergie à la Villette P 12 Faites appel à la Chambre pour Votre Plan Prévisionnel de Fumure Directeur de la publication : Michel Legrand Rédacteur en chef : Philippe Le Panse Maquette : Jacques Venisse Dépôt légal : à parution - ISSN : 1145-1270 Siège social : Chambre d Agriculture du Calvados - 6 promenade Madame de Sévigné - 14050 Caen cedex 4 Téléphone 02 31 70 25 25 Fax 02 31 70 25 70 Web Agri 14 : www.webagri14.com communication@calvados.chambagri.fr Imprimerie Anquetil Michel Legrand, Président de la Chambre d'agriculture du Calvados, a souhaité relancer une campagne de communication dans l'esprit de l'opération "Économie (s), j agis!" conduite de 2004 à 2008. C'est naturellement la dégradation du contexte économique subie par les agriculteurs en 2009 qui motive cette initiative. Les enjeux pour les agriculteurs sont de maintenir une capacité productive, de prendre en compte les évolutions sociétales avec notamment un volet environnemental en expansion. Ces objectifs seront réalisables dans la mesure où la viabilité des exploitations est maintenue. Le volet économique du triptyque de la durabilité doit être conforté pour que les deux autres, environnement et social, puissent se réaliser. Le noyau des organisations agricoles ayant participé activement à l'opération "Économie (s), j agis!" a ainsi été sollicité. Les quatre établissements de conseil, Chambre d Agriculture du Calvados, Calvados Contrôle Laitier Bovins Croissance, CER France Calvados, et FD CUMA ont donc décidé de démarrer en 2010 une opération collective de communication à destination de l ensemble des agriculteurs dans les productions lait, viande et grandes cultures du département du Calvados. Elle sera conduite sous la bannière Cap AGIR, Améliorer, Gérer, Innover, Réussir. Ayant déjà eu l occasion de travailler ensemble lors de l opération "Économie (s) j agis" et partageant les mêmes convictions Cap AGIR, pour partager les bonnes pratiques économiques sur les choix technico-économiques à proposer aux agriculteurs, les quatre organismes cités ont souhaité lancer une nouvelle formule de communication, selon le principe d une campagne de communication collective, portée à parts égales par chacun. D'autres Organisations Professionnelles Agricoles pourront par ailleurs apporter leur contribution au regard de leur expertise. L axe principal consiste à diffuser au plus près des agriculteurs des témoignages de pratiques, de changements maîtrisés, de nouveautés réussies par des exploitants du Calvados. En effet, le discours d un technicien ne remplace pas la crédibilité accordée à l expérience et au témoignage d un agriculteur. Le canal de diffusion évoluera aussi pour atteindre le maximum d agriculteurs en explorant toutes les nouvelles voies de communication. Cap AGIR, à suivre en 2010 sur tous vos supports d information. Jean-Jacques Beauchamp - Tél. 02 31 70 25 16 jj.beauchamp@calvados.chambagri.fr. A l'initiative de : Bilan de santé de la PAC Quel impact dans les élevages normands? Lire en pages 6 et 7

ACTUALITÉ DÉPARTEMENTALE ET ACTION DES ÉLUS L Arsoé Manche-Atlantique présente ses réformes Directive Nitrates Après les difficultés liées à la fusion de l Arsoé de Caen et de l Arsoé de Trélazé en 2005, la nouvelle équipe dirigeante, conduite par son président, Vincent Andrieu, a présenté de nouvelles orientations stratégiques qui, après le redressement bien amorcé de l association régionale de services aux organisations d élevage (600 k de résultat prévus en 2009), l Arsoé Manche-Atlantique, doivent donner plus de sens et d efficacité à cet outil interrégional qui couvre 17 départements. On rappelle que l Arsoé intervient dans l informatique de l élevage. Chaque éleveur de notre département utilise souvent sans le savoir les services de l Arsoé au travers de l identification, de l Etat-civil bovins, du contrôle de performance, de l insémination ou encore des aspects sanitaires. Un comité stratégique réunira le bureau de l Arsoé et 4 directeurs d organisations d élevage représentant les différentes familles de l élevage. Le Conseil d administration sera réduit à un maximum de 12 membres. Deux entités fonctionnelles seront organisées : un Arsoé 1 autour des questions officielles et du système d information mutualisée ; un Arsoé 2 pour les services informatiques à la demande, auprès des adhérents de l Arsoé ou des clients extérieurs. Le conseil a validé à l'unanimité la proposition du groupe de travail en choisissant de réunir l ensemble des activités sur le site d Hérouville-Saint-Clair. Le site de Trélazé (près d Angers) fermera au 1er janvier 2011, et la partie immobilière sera vendue. Du nouveau pour le 1 er apport d azote Le 4ème programme d action Nitrates - en vigueur depuis le 22 septembre 2009 - apporte des précisions pour le 1 er apport d azote minéral sur les cultures de blé, orge et colza (tableau ci-dessous). Saut de tallage : dans quelles conditions? Les situations où l impasse tallage se fait sans risque sont bien connues maintenant, grâce à plus 50 essais réalisés depuis 2000 en Normandie par les Chambres d Agriculture. Le saut de tallage doit être pratiqué dans des conditions favorables, sur un blé normalement développé. Trois critères sont à prendre en compte : le sol, les conditions de fin de cycle et la précocité de la variété. w le sol : le saut de tallage est adapté pour les situations où le blé est bien enraciné : sol Blé et Orge Colza Apport à partir du 1 er février À partir du 15 janvier Pas plus de 50 unités d azote/ha Pas plus de 50% de la dose totale prévue sain, de profondeur moyenne à forte (60 cm et plus), blé assolé, w les conditions de fin de cycle : elles doivent être favorables, préférer les parcelles à faible risque de manque d eau ou d échaudage. Sinon, l apport d azote au stade dernière feuille sera mal valorisé, w la précocité : le saut de tallage est particulièrement préconisé pour les variétés tardives qui valorisent bien l azote en fin de cycle. Ces variétés sont tout à fait capables de compenser une carence passagère en début de cycle, d ailleurs peu probable. La bande double densité est aussi un bon indicateur visuel permettant de décider de la date du 1 er apport : apporter l azote dans les jours qui suivent la décoloration de la bande. Les essais Arvalis montrent que l on gagne une bonne quinzaine de jours par rapport à la date prévue. Ce plafond concerne l apport "tallage" qui suivant les parcelles et les secteurs du département peut s étendre sur tout le mois de février ou mars. Ce plafond de dose n est pas imposé en cas de "saut de tallage" ou le 1 er apport intervient alors plus tardivement, à partir du stade "épi 1 cm" (généralement à partir de fin mars, début avril) Philippe Lerrant - Tél. 02 31 70 25 72 - p.lerrant@calvados.chambagri.fr Un accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences sera mis en place pour accompagner les salariés. Le contrat avec le prestataire extérieur LOGICA a été renégocié pour 2 à 3 ans, à la baisse et avec une meilleure transparence des coûts. Le budget total est revu à la baisse : 6,8 M d euros. Alain Yaouanc - Tél. 02 31 70 25 06 a.yaouanc@calvados.chambagri.fr Directive Nitrates Analysez vos reliquats d azote Pour vos reliquats d azote sortie d hiver (lire en page 5), vous pouvez vous adresser au LANO, le Laboratoire agronomique de Normandie, à St-Lô, dont voici les tarifs : Reliquats d azote (prélèvements par quad) : - pour 2 horizons : 53,00 HT - pour 3 horizons : 62,00 HT Calcul du bilan azoté et préconisation de fumure azotée compris. Reliquats d azote (prélèvements manuels) : - pour 1 horizon : 13,11 HT - pour 2 horizons : 26,22 HT - pour 3 horizons : 39,33 HT Calcul du bilan azoté et préconisation de fumure azotée compris Comment faire un prélèvement manuel? La période idéale pour le prélèvement s étend du 25 janvier au 1 er mars, avant le 1er apport d azote. Dans la parcelle, choisissez une zone homogène, suffisamment représentative du type de sol et des pratiques culturales antérieures. Prenez soin d éviter en particulier, les fourrières, anciens emplacements de tas de fumier, mouillères, zones carencées, bas de pente, etc. Une fois le site choisi, l échantillon sera constitué par une dizaine de prélèvements élémentaires collectés dans une zone circulaire d environ 15 mètres de diamètre. Chaque prélèvement élémentaire sera réalisé sur la profondeur d enracinement des cultures, par tranche de 30 cm (1 sac par horizon) au moyen d une tarière à main. L échantillon doit ensuite être acheminé dans les meilleurs délais au laboratoire. Voici les coordonnées du LANO : Site Agorial - 50008 Saint-Lô cedex - Tél. 02 33 77 38 15 - Fax 02 33 77 38 17 - Email : lano@lilano.asso.fr. Philippe Lerrant - Tél. 02 31 70 25 72 p.lerrant@calvados.chambagri.fr Chambr Agri 14 - n 210 - Janvier 2010 - page 2

ACTUALITÉ DÉPARTEMENTALE ET ACTION DES ÉLUS Colloque sur la compétitivité des chevaux Des repères techniques et économiques pour le secteur chevaux de sport Plus de cent participants, dont une soixantaine de professionnels, ont participé mercredi 4 novembre à St-Lô, au colloque sur la compétitivité des élevages de chevaux de sport, initié par le Conseil des Chevaux de Basse- Normandie (CCBN), et l'association des Éleveurs de Chevaux Normands (ADECNO). La présentation des résultats du réseau de références équines récemment élaborés par l Institut de l Élevage, les Chambres d Agriculture du Grand Ouest, et les Conseils des Chevaux de Normandie a été l occasion de livrer les premiers chiffres techniques et économiques des systèmes d élevage "cheval de sport". Par ailleurs, EQUICER, centre comptable spécialisé en filière équine, a présenté les chiffres issus de son observatoire économique. Les responsables professionnels ont constaté à la fois la fragilité du secteur équin "chevaux de sport", mais aussi les marges de progrès possibles. À la recherche d une meilleure rentabilité Le fonctionnement du groupe des exploitations présentées repose sur une spécialisation en élevage avec valorisation des chevaux à l extérieur : débourrage, préparation au saut d obstacle par un cavalier extérieur. Sur la base des résultats 2007, les travaux du Réseau Equin ont révélé la faible rentabilité de l'élevage. Sur l exercice concerné, le revenu disponible est de l'ordre de 7 000 pour les 10 Projet de réforme de la représentation de l élevage en Normandie Les administrateurs de l ADECNO, de la FNSF*, de Normandie Sélection et de la SDCFAC* veulent monter un projet de réforme pour constituer une association unique, venant se substituer aux structures existantes et représentant l ensemble des éleveurs normands. Les objectifs de cette réforme sont de : - gagner en lisibilité avec une seule structure facile à identifier et à solliciter pour les éleveurs comme pour les clients, - une meilleure représentativité avec une association regroupant l ensemble des éleveurs normands, - plus de cohérence et de réactivité avec un conseil d administration unique et des responsables de commission moteurs de projets, - plus d efficacité en réduisant les lourdeurs et imbrications administratives. Source : ANSF exploitations étudiées de ce groupe. Ce système de production, qui se veut exigeant en capitaux immobilisés, est suffisamment productif pour rémunérer la main d oeuvre salariale (1,2 unité de main d'œuvre) mais pas assez pour rétribuer l exploitant. Des écarts importants de charges opérationnelles entre exploitations On observe toutefois des écarts assez importants d'un élevage à l'autre suivant le degré de maîtrise des charges opérationnelles (principalement des postes alimentation, frais vétérinaires et frais d élevage), et une maximisation du produit tel que le taux de productivité numérique (nombre de produits sevrés par rapport au nombre de poulinières), et bien sûr les prix de vente qui varient selon les performances, la qualité génétique, le comportement, les allures, etc. On constate des prix de revient des foals qui sont de l'ordre de 5 000 à 6 000, alors que ceux des 3 ans se situent autour de 9 000 avec, là aussi, de fortes variations suivant le "choix" des charges (prix de saillie, suivi vétérinaire, etc.). On retient aussi la nécessité de bien connaître son prix de revient pour raisonner ses charges et ses ventes. C est sur quoi travaille le "réseau de références" en vue de modéliser un outil de calcul du coût de production adaptable à chaque élevage. Groupe "Élevages spécialisés avec valorisation extérieure" Charges opérationnelles Une variation de 1 à 8 Une disparité entre les exploitations sur le poste des charges liées à l activité. Peu d'aides publiques pour ce système très herbager L autre remarque exprimée par les participants est le niveau très faible des aides, primes et autres soutiens publics perçus, par rapport aux autres productions agricoles (lait, viande, céréales etc.) où elles contribuent de façon quasi automatique (PAC) au revenu des agriculteurs. Les professionnels ont tenu à souligner que l'élevage des chevaux de sport ne "coûte" pratiquement rien à la collectivité et que, par ailleurs, il est respectueux de l'environnement (essentiellement des prairies naturelles). Selon les responsables, les éleveurs de chevaux de sport ont besoin de plus d'organisation collective pour faire reconnaître leurs poids et revendications. Diversifier sensiblement son activité d élevage? Les chiffres présentés par les intervenants montrent que le cheval de sport est le parent pauvre du secteur équin, comparativement au cheval de course dont les résultats financiers sont nettement plus favorables. Associer plusieurs activités - pension, mise en valeur des jeunes chevaux, centre d'insémination, commerce - à l élevage est une diversification qui semble nécessaire à la bonne santé économique de l exploitation. Ce que les chargés du réseau de références vont continuer à cerner de plus près. En conclusion, les organisateurs ont tenu à mettre en avant le choix de la région pour les Jeux équestres mondiaux 2014, la Normandie, par son image et ses atouts naturels et humains, apparaissant comme une des régions les mieux armées pour l avenir équin. Tous les documents de références technico-économiques sur les équins sont disponibles auprès de l'institut de l'élevage, à la librairie des Haras nationaux où sur le site Internet de la Chambre d Agriculture (www.webagri14.com). Pascal Ferré - Tél. 02 31 70 25 11 p.ferre@calvados.chambagri.fr Chambr Agri 14 - n 193 - Juin 2008 - page 3

ACTUALITÉ DÉPARTEMENTALE ET ACTION DES ÉLUS Porte Ouverte Le plein d'énergie à la Villette Le 3 décembre dernier, une foule importante de visiteurs s est rendue sur la ferme d Emmanuel Poulain à La Villette pour découvrir les économies et productions d énergie envisageables à l échelle d une exploitation. Un intérêt marqué Lors de cette journée qui permettait, rappelons-le, de découvrir pas moins d une dizaine d ateliers différents, près de 500 visiteurs ont été décomptés à l entrée de la ferme, dont un peu plus de 150 étudiants issus des établissements agricoles du secteur mais aussi de ceux d enseignement général de proximité. Par ailleurs, la Communauté de Communes du Pays de Condé et de la Druance avait convié, en collaboration avec la Chambre d Agriculture du Calvados, les élus de ses communes à profiter également de cette opportunité offerte sur son territoire. Le thème des économies d énergie et la recherche de nouvelles productions éventuellement réalisables sur les exploitations ont donc été particulièrement "porteurs" pour cette manifestation. Un tour d horizon complet L ouverture de l exploitation d Emmanuel Poulain a été mise en œuvre pour permettre de faire un tour d horizon "complet et concret" en s appuyant sur les installations en place : 3 20 m² de panneaux solaires pour la production d eau chaude, couplés à une chaudière bois plaquette de 45 kwh pour alimenter 2 maisons et la laiterie. La déchiqueteuse des CUMA du Calvados et de la Manche était également présente sur place, 3 600 m² de panneaux photovoltaïques amorphes pour la vente de 36 000 kw d électricité auprès d EDF, 3 Un séchage solaire de foin en grange pour l alimentation des bovins pour quelque 400 tonnes de fourrages récoltés en 4 ou 5 coupes, 3 Le Pré-refroidisseur de lait permet de limiter la dépense électrique du tank à lait, pendant que la pompe à vide à débit variable limite la consommation générée par la salle de traite en adaptant la demande en électricité à celle de vide. Le système Ecogène (très peu répandu) récupère la chaleur de la pompe à vide pour faire gagner quelques degrés à l eau chaude sanitaire. En complément, des ateliers supplémentaires sur des thèmes particuliers ont été ouverts : 3 La présentation des produits issus de la presse à huile de la CUMA Calvados Innovation (huile et tourteaux à partir du colza), 3 Le banc d essai tracteur et l atelier de conduite économe du tracteur 3 Les principes de la méthanisation à partir de l expérience en cours sur le Bocage virois (lancement d une étude de faisabilité par l Association Pour la Méthanisation Collective dans le Virois), 3 Les énergies indirectes : alimentation de l élevage bovin et fertilisation des prairies et cultures, 3 Les aides à travers différents programmes : le Plan de Performance Energétique des exploitations, les aides de la Région Basse Normandie et du Département du Calvados (mais aussi de la Manche et de l Orne). À noter par ailleurs, grâce à la présence de Biomasse Normandie en sa qualité d Espace Info Energie, la possibilité pour les visiteurs d obtenir des informations au titre de leur habitat individuel. Un partenariat efficace Sous la coordination de la Chambre d Agriculture du Calvados, la mobilisation sur place a été forte, en commençant par celle d Emmanuel Poulain, particulièrement impliqué lors de cette journée et de sa préparation. Les installateurs présents ont donné des réponses très pratiques aux visiteurs sur les panneaux solaires et chaudières à bois (M Tirard à Vassy), les équipements de la salle de traite (entreprise Roullé à Briouze) et les panneaux photovoltaïques (établissement Lamour à St Lô). La collaboration active des Chambres d agriculture du Calvados, de la Manche et de Normandie, de la FDCUMA du Calvados, d AILE, de Biomasse Normandie et de la Communauté de Communes de Vassy ont offert à chacun la possibilité d obtenir les renseignements qu il attendait. Au cours de cette journée, des fiches techniques Photos : Jacques Venisse synthétiques réalisées spécialement pour l occasion ont été distribuées (grâce aux concours du Feader, des fonds Cas Dar et du département du Calvados) : elles sont encore disponibles sur simple demande auprès du bureau de la région Bessin au 02 31 51 66 33. Signalons également la participation active, en cette froide journée de décembre, des membres bénévoles de l AFDI qui a permis de réchauffer le public présent sur place, tout en faisant connaître leurs actions de développement agricole aux côtés des organisations paysannes de régions du monde telles que le Mali, le Cambodge ou le Kosovo. Stéphane Berzinger - Tél. 02 31 51 66 31 s.berzinger@calvados.chambagri.fr Crédit d impôt remplacement congés En vigueur jusqu au 31 décembre 2010 Le crédit d impôt remplacement congés, institué par la loi d orientation agricole du 5 janvier 2006, est reconduit pour l année 2010 suite au vote de la loi de finances 2010. Le crédit d impôt prend en compte les dépenses de personnel engagées par les agriculteurs imposés au titre de leurs bénéfices agricoles, dans le cadre de leur remplacement pour congés. Par congés, il faut entendre week-end, vacances, temps libre. L activité exercée par le contribuable doit requérir sa présence sur l exploitation chaque jour de l année : c est le cas par exemple des activités d élevage laitier. L aide prend la forme d un crédit d impôt sur le revenu égal à 50% des dépenses engagées dans la limite de 14 jours par an. Les associés de sociétés ou groupements, y compris les GAEC, bénéficient du crédit en proportion des droits qu ils détiennent dans la société. Le fractionnement des jours est possible. Jean-Luc Dumoulin - Tél. 02 31 70 25 33 jl.dumoulin@calvados.chambagri.fr Chambr Agri 14 - n 210 - Janvier 2010 - page 4

INFOS PRATIQUES - INFOS PRATIQUES - INFOS PRATIQUES Énergie Passer son tracteur au banc d essai Lors de la synthèse des diagnostics énergie réalisés sur le département, il est clairement apparu que, dans le domaine des travaux liés directement à l élevage (paillage, alimentation, curage ) ou dans ceux associés aux cultures, toutes les exploitations pourraient faire des économies, avec des bémols toutefois, car on touche souvent à l organisation du travail et au système. N en demeure pas moins qu un contrôle de son tracteur au banc d essai peut non seulement permettre d en apprendre sur sa consommation, mais également de faire un diagnostic de son fonctionnement, voire même de déceler certaines pannes ou anomalies. Quand faire contrôler son tracteur? Plusieurs cas de figure sont possibles : 3 dès que le moteur est rodé, durant la période de garantie, un passage au banc permet de connaître les performances exactes du moteur afin de l utiliser correctement et parfaire les réglages du moteur, 3 dès que l'on constate une anomalie de fonctionnement : perte de puissance, augmentation de la consommation, fumées, etc. Comment faire contrôler son tracteur? Avec le banc d essai tracteur, quatre courbes sont réalisées pour connaître les capacités du moteur. Ces courbes sont ensuite comparées à l'essai officiel OCDE. Ces mesures sont réalisées à la prise de force : 3 la courbe de couple est exprimée en dan.m (déca Newton mètre). Les deux points caractéristiques de cette courbe, couple au régime nominal et couple au régime de couple maxi, permettent de calculer la réserve de couple. Dans la pratique, la capacité du tracteur à supporter un effort est obtenue par la régulation du régime moteur. Au ralenti, le moteur cale facilement, à haut régime, il supporte mieux la charge. Tous les tracteurs ne répondent pas de la même façon. La capacité à résister à l'effort dépend du couple moteur. Pour une puissance donnée, c'est le tracteur ayant le couple maximum le plus important qui sera le plus performant. Ce couple maximum doit se situer vers 1 400 t/mn. 3 la courbe de puissance est exprimée en cheval-vapeur pour faciliter la compréhension. 3 la courbe de consommation horaire est exprimée en litre par heure. Elle donne directement l'information du bon ou mauvais réglage en débit de la pompe d'injection. 3 les consommations spécifiques donnent une indication sur le rendement des moteurs. Plus elle est faible, plus le moteur est économique. Bienvenue à la ferme et Terroirs 14 Une association départementale au service des producteurs fermiers et de l agritourisme Depuis le 1 er janvier 2010, une seule association assure la promotion et l animation des marques Bienvenue à la ferme et Terroirs 14. L intégration dans l association de l ensemble de la gamme des activités Bienvenue à la ferme : hébergement, loisirs et gastronomie a été votée en assemblée générale extraordinaire le 30 novembre dernier. Elle présente de nombreux intérêts, tant au niveau d'une meilleure utilisation de notre réseau que d'une meilleure représentativité de nos marques auprès de nos partenaires. De plus, ce rassemblement permettra de mutualiser les moyens mis à disposition, de rendre plus lisible l offre agritouristique au public, mais aussi d échanger entre agriculteurs sur les problématiques liées à leur activité d accueil du public à la ferme. Concrètement, toutes les activités d agritourisme "Bienvenue à la ferme" seront suivies par l association Bienvenue à la ferme et Terroirs 14, animée par la Chambre d Agriculture du Calvados. L Association Départementale du Tourisme Rural (ADTR) n animera dorénavant que les activités d hébergement sous la marque "Gîtes de France". Caroline Kervarec - Tél. 02 31 70 25 59 - c.kervarec@calvados.chambagri.fr Globalement, il est habituel de dire qu'il faut un quart de litre de gazole pour développer 1 CV pendant une heure (à pleine charge). Plus les moteurs sont puissants, plus ils sont économiques. Ceci s'explique par la part plus importante de moteur turbo et turbo refroidi dans les grandes puissances. Ce sont aussi des tracteurs plus récents, pour lesquels la puissance maximum mesurée à la prise de force est proche de la puissance DIN du moteur annoncée par le constructeur (97 % pour les tracteurs de moins de 1000 h). Ce qui montre que globalement les constructeurs livrent des tracteurs plus puissants qu'annoncés. Les tracteurs de plus de 10 000 heures cumulent ancienne technologie et usure. À puissance identique, ils consomment 10 % de gazole de plus qu'un tracteur de moins de 1 000 heures. Pour un tracteur de 100 CV, cela représente environ 750 litres de gazole par an. Le banc d essai AILE sera dans le Calvados les 4 et 5 mars prochain ; il peut contrôler 10 tracteurs par jour. Pour tout renseignement, contactez Etienne Fels au 02 31 53 55 16. Stéphane Berzinger - Tél. 02 31 51 66 31 s.berzinger@calvados.chambagri.fr D après plaquette "Economiser facilement du carburant en modifiant quelques habitudes" - Chambres d Agriculture de Poitou-Charentes (disponible sur simple demande). En zone vulnérable, des analyses de reliquat sortie-hiver obligatoires Pour les céréales à paille, l analyse de reliquat d azote en sortie d hiver est obligatoire dès 2010, avec une analyse par tranche de 20 ha. En cas d épandage d effluents d élevage ou d'engrais organiques, il est obligatoire d avoir au moins une analyse de la teneur en azote entre 2009 et 2013. L analyse à la ferme (Quantofix, Agro-lisier ) est possible pour les effluents qui le permettent. Ces obligations sont liées à l application du 4ème programme de la directive Nitrates signé en septembre 2009. Les résultats d analyses doivent être joints au cahier d épandage. Pour vos analyses, vous pouvez contacter le LANO (lire en p2). Réseau Calvados du Système de Conseil Agricole Conditionnalité 5 Chambr Agri 14 - n 210 - Janvier 2010 - page 5

DOSSIER TECHNIQUE - DOSSIER TECHNIQUE - DOSS Bilan de santé de la PAC Quel impact dans les 6 Photo : Equipe Plaine L'impact du Bilan de Santé de la Politique Agricole Commune est bien moins favorable aux éleveurs que l'on a voulu initialement le faire croire. Les bénéficiaires du nouveau dispositif sont très minoritaires en nombre et la hiérarchie entre les systèmes n'est pas modifiée Quelles évolutions pour 2010? Un découplage presque total des aides dès 2010 et une réorientation vers l herbe et les légumes Le Bilan de Santé de la PAC impose, dès 2010, le découplage total des aides COP ainsi que de la prime à l abattage (PAB). Le gouvernement français a ensuite choisi de découpler totalement la prime à la brebis et 25% de la prime vache allaitante (part européenne). Le montant découplé sera basé sur la meilleure année pour chaque exploitation entre 2005 et 2008. La moitié environ de ce montant sera directement intégrée aux DPU "historiques" de l exploitant. L autre partie sera prélevée, remise en jeu au niveau national et redistribuée principalement au bénéfice de l élevage : Les DPU des surfaces qui avaient été déclarées en 2008 en Prairies Naturelles ou Prairies Temporaires seront réévalués (on parle de DPU-herbe). Pour un chargement supérieur à 0,8 UGB/ha, les 50 premiers hectares seront revalorisés de 80 et les suivants de 35 environ. Les surfaces en maïs des exploitations d élevage bénéficieront aussi d une revalorisation des DPU à hauteur de 20 /ha dans la limite de 15 ha. Les surfaces en légumes et pommes de terre de plein champ seront, elles, dotées de DPU d une valeur maximum de 100 /ha. Création de nouveaux soutiens en 2010, financés par un prélèvement annuel de 5% des aides Chaque année, 5% du montant total des aides devant être perçues sera prélevé afin de créer de nouvelles aides couplées à une production dites spécifiques : Une aide à la diversification des assolements en système céréalier, valable uniquement pour 2010, d un montant d environ 25 /ha soumis. Pour cela, il faut plus de 70% de la SAU en céréales et Oléo-Protéagineux avec au moins 4 cultures différentes (chacune au moins 5 % de la sole cultivée) et au moins 5% de protéagineux ou oléagineux dans la sole. La culture majoritaire doit couvrir moins de 45% de la sole et les 3 cultures majoritaires moins de 90% de la sole cultivée. Une aide aux protéagineux (montant variable jusqu en 2012 : 55.57 /ha + 150 /ha en 2010). Les cultures éligibles sont le pois, la féverole, le lupin doux ainsi que les nouvelles surfaces de légumineuses fourragères, dont la luzerne. L exploitation doit déposer une déclaration de surfaces, semer avant le 31 mai et récolter après le stade laiteux. Une prime à la brebis et à la chèvre lait et viande estimée à 22 /tête Une aide au maintien de l agriculture biologique dont le montant est d environ 80 / ha pour les Prairies Permanentes et environ 100 /ha pour les grandes cultures. Cette aide ne peut être cumulée avec une MAE conversion Agriculture Biologique. Une aide à l assurance récolte climatique. Modulation progressive de la totalité des aides jusqu à 10% en 2012 Pour financer le programme de développement rural, les Français ont fait le choix de la modulation (8% en 2010 et jusqu à 10% en 2012) afin de : Maintenir la PHAE (prime à l herbe) existante (70 /ha), actuellement financée par le budget français de l agriculture. Il ne s agit donc pas d un retour financier réellement nouveau mais d une économie pour l État français. Les bonifications d intérêt pour les Jeunes agriculteurs seront accrues. De nouvelles MAE, en particulier pour la conversion à l agriculture biologique et la protection des captages d eau potable, seront crées ou renforcées. Les indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN) seront revalorisées. R Chambr Agri 14 - n 210 - Janvier 2010 - page 6

IER TECHNIQUE - DOSSIER TECHNIQUE - DOSSIER TECHNIQUE - DOSSIER élevages normands? Photo : Jacques Venisse Un impact négatif sur les systèmes d élevage normands Afin d apprécier l impact du Bilan de Santé de la PAC, les Réseaux d Élevage lait et viande de Normandie ont simulé la réforme du Bilan de Santé de la PAC sur une gamme de 7 systèmes lait et 7 systèmes allaitants typiquement rencontrés dans la région. En lait, l impact du bilan de santé sur le revenu est positif pour les systèmes les plus herbagers, extensifs et en agriculture biologique. Il est négatif pour les systèmes les plus intensifs (cultures et maïs). Au final, la hiérarchie des revenus entre systèmes laitiers est maintenue. Évolution du revenu agricole par unité de main-d'œuvre familiale 7 systèmes allaitants normands à l étude Naisseur Herbager Naisseur Herbager Naisseur + Cultures Naisseur engraisseur de bœufs Naisseur engraisseur de JB Naisseur engraisseur de JB Main d œuvre 1,8 UMO dont 0,3 salarié SAU Surface en herbe Surface en maïs Nombre de Vaches allaitantes Production 125 ha 125 ha - 100 45 Broutards 1 UMO 72 ha 72 ha - 75 24 Broutards 2 UMO 150 ha 78 ha 6 ha 80 36 Broutards 1,5 UMO 110 ha 99 ha 4,2 ha 70 15 Bœufs 1,8 UMO 104 ha 89 ha 7,6 ha 80 36 Taurillons 1,5 UMO 157 ha 38 ha 6,5 ha 56 25 Taurillons Le graphique, ci-dessus, présente le revenu par unité de main-d œuvre familiale en 2006 puis en 2008 avant le bilan de santé, et enfin après le bilan de santé dans la même conjoncture de prix que celle de 2008. L effet global du bilan de santé sur le revenu est présenté au-dessus de chaque système laitier. En viande, contrairement à certaines idées reçues, le Bilan de Santé de la PAC n est pas positif dans les élevages allaitants, mêmes Montant des aides Initial 35 714 286 /ha 31 502 438 /ha 50 927 340 /ha 36 056 328 /ha 39 032 375 /ha 68 163 434 /ha Après bilan de santé 35 633 285 /ha 30 752 427 /ha 46 447 310 /ha 35 435 322 /ha 37 427 360 /ha 59 923 382 /ha Effet Bilan de santé - 81-1 /ha - 750-10 /ha - 4 480-30 /ha - 621-6 /ha - 1 605-15 /ha - 8 240-52 /ha - 0,2 % -2,4 % - 8,8 % - 1,7% - 4,1 % - 12,1 % Culture + 58 050 48 983-9 067 1 UMO 120 ha 1,5 ha 6 ha 0 90 Taurillons -15,6 % Engraisseur de JB 484 /ha 408 /ha - 76 /ha etrouvez ces 7 systèmes détaillés en conjoncture 2008 dans le dossier Cas-types des réseaux d élevage, disponible sur les sites des Chambres d'agriculture. herbagers. Ces derniers sont tout de même les moins défavorisés avec un impact sur le montant des aides neutre à légèrement négatif (- 0,2% à -4,1% d aides). Les systèmes les plus intensifs avec cultures et maïs sont, eux, très impactés avec jusqu à -15,6% d aides pour le système "culture avec un atelier d engraissement". Des pistes d adaptation L impact du bilan de santé est faible pour engager des stratégies d adaptation qui amèneraient à changer complètement un système. Il existe néanmoins quelques pistes intéressantes, grâce à la création de nouveaux soutiens. C est le cas du soutien aux protéines végétales, de 150 en plus du complément protéagineux (pois, féverole, lupin) en 2010 qui concerne aussi les nouvelles surfaces en légumineuses fourragères (par exemple la luzerne). Le passage en agriculture biologique peut également être une piste intéressante avec l aide au maintien de l Agriculture biologique de 80 /ha de prairie permanente et 100 /ha de culture. Perrine Géhin - Tél. 02 31 70 25 83 p.gehin@calvados.chambagri.fr Marie-Laure Leroutier - Tél. 02 31 51 66 38 ml.leroutier@calvados.chambagri.fr 7 Chambr Agri 14 - n 210 - Janvier 2010 - page 7

D'un prix relativement modique, le contrat d'assurance de protection juridique est très souvent proposé avec vos contrats d assurance habitation, automobile ou professionnelle mais aussi dans l assurance de vos moyens de paiement. Son utilité n'est pas négligeable puisqu'il a pour but de conseiller l'assuré sur ses droits en cas de litige et, dans l'hypothèse d'un procès, de prendre en charge les frais de procédure. Les assureurs proposent des offres multiples et variées au niveau des domaines couverts, des services proposés, de la nature et du montant des frais pris en charge. Le rôle de l assurance protection juridique est de prendre en charge des frais de procédure ou de fournir des services lors d un litige entre l assuré et un tiers. Les services apportés sont notamment la défense ou la représentation en demande de l assuré dans une procédure, la défense de l assuré contre une réclamation dont il est l objet et l obtention d une réparation à l amiable pour un dommage subi. La plupart des garanties de protection juridique couvrent l ensemble des membres de la famille, conjoint, enfants et très souvent toute personne vivant habituellement au sein de la famille. Les formes de garanties De manière générale, il existe trois formes d assurance de protection juridique. La première est la garantie de défense pénale et recours après un accident. Elle se retrouve notamment dans les contrats d assurance multirisques habitation et automobile. Elle couvre exclusivement les litiges liés aux évènements garantis dans le contrat (accident, dégâts des eaux, incendie ). Cette assurance permet la prise en charge soit de la défense pénale de l assuré qui serait mis en cause, soit du recours pour obtenir réparation du préjudice personnel si l assuré est victime. La seconde est la protection couvrant un domaine d intervention. Ce contrat d assurance juridique ne permet que la prise en charge des litiges se rapportant à un domaine précis et défini dans le contrat. Par exemple pour une garantie des litiges liés à l achat, la location ou la livraison d un bien il conviendra de souscrire une assurance protection juridique "consommation". On parle alors de contrat d assurance de protection juridique spécialisé. La troisième est dernière est la protection juridique générale. Elle prévoit la garantie de la majorité des litiges de la vie quotidienne. Ainsi avant de souscrire un contrat de protection LES CONSEILS DE LA JURISTE Qu est-ce que l assurance Protection Juridique? juridique il convient de bien cerner vos besoins et comparer les différentes offres qui vous sont faites pour obtenir une protection correspondant à vos attentes. Les prestations Les prestations fournies vont de l information à la défense des intérêts de l assuré. Les assureurs proposent en général un service d information juridique par téléphone accessible aux souscripteurs. Ce service téléphonique assuré par des juristes a pour but d informer et d orienter l assuré avant toute démarche. Il permet également à l assuré de savoir si un recours est possible dans sa situation, et si oui de recevoir les explications sur le déroulé des démarches. Lorsque le litige nécessite une intervention, l assureur met alors en œuvre les moyens pour résoudre ce litige. Les moyens utilisés sont mentionnés dans le contrat et sont classés en deux catégories. L assureur de protection juridique tentera dans la majorité des cas, et en premier lieu, une résolution amiable de la situation. Ce règlement amiable du différend se fait par l intervention de juristes qui informent et assistent l assuré dans les négociations avec l adversaire, mais aussi par le recours à des experts spécialistes du domaine pour étayer le dossier. Il faut savoir que la majorité des litiges se règlent par voie amiable. Ce n est que lorsque la démarche amiable ne permet pas d obtenir satisfaction que la phase judiciaire commence. Dans le cas où une action en justice est nécessaire pour débloquer la situation, l assureur prend alors en charge les démarches mais aussi les frais liés à cette procédure dans les limites fixées dans le contrat. La prise en charge des frais liés à une procédure judiciaire est dans tous les contrats limitée. Le contrat d assurance va donc définir la nature et le montant des frais pris en charge. Les principaux frais exposés lors d une démarche judiciaire sont les frais et honoraires d experts et d huissier, les honoraires d avocat et les frais de procédure. Si l assuré doit prendre en charge une partie des frais de justice, les sommes reçues en remboursement des frais et honoraires exposés pour résoudre le litige (par exemple, les sommes fixées par le jugement que le perdant doit verser au gagnant), lui seront attribuées en priorité à concurrence du montant resté à sa charge. Par principe, les consultations et frais engagés avant la déclaration du sinistre à l assurance ne sont pas pris en charge par l assureur sauf si l assuré en démontre l urgence d y avoir eu recours. En revanche, les amendes, intérêts de retard et les dommages et intérêts auxquels l assuré peut être condamné à titre personnel ne sont jamais pris en charge. Les limites Pour éviter que les assurés ne prennent cette assurance qu'au moment où un litige survient, les assureurs excluent celui qui est antérieur à la souscription de l'assurance ou qui intervient dans un court délai. C'est ce qu'on appelle le délai de carence qui peut être de plusieurs mois. Il existe également un seuil d'intervention en dessous duquel le litige n'est pas pris en charge. Ce seuil s'applique que l'assuré soit à l initiative de la procédure ou qu'il soit assigné en justice. Les contrats peuvent aussi prévoir une limite annuelle de frais par assuré ou une limite par dossier. Le montant des frais pris en charge peut également être plafonné. Le contrat détermine également l aire géographique d intervention, très généralement la France ou l Union européenne. Il est donc très important de bien lire l étendue de la garantie du contrat avant de le signer. Les règles relatives au contrat d assurance protection juridique sont définies dans le code des assurances. Céline Dureuil - Tél. 02 31 70 25 40 c.dureuil@calvados.chambagri.fr Marché de Noël de Caen Le rendez-vous des gourmands Le marché de Noël des producteurs fermiers et biologiques du Calvados, qui se tenait le 23 décembre sur la Place St- Sauveur, a remporté un vif succès auprès des Caennais. À la veille du réveillon de Noël, les producteurs proposaient des produits festifs comme du foie gras, des escargots, des paniers garnis, des apéritifs normands, du pain et des légumes biologiques La collaboration entre producteurs fermiers et biologiques s est révélée gagnante et tous pensent déjà à conforter ce marché par l intégration de nouveaux producteurs et une présence sur quelques dates clefs en 2010. Caroline Kervarec - Tél. 02 31 70 25 59 c.kervarec@calvados.chambagri.fr Chambr Agri 14 - n 210 - Janvier 2010 - page 8

Pratiques culturales Réduire les intrants, certes, mais pas n importe comment! Rouvres, 15 décembre. Il a fait -10 C le matin, mais 80 visiteurs motivés répondent à l invitation de la Chambre d Agriculture pour échanger sur des pratiques culturales moins gourmandes en intrants, sur la plate-forme d essais implantée chez Jean-Louis et Guillaume Charpentier. Une approche globale du système de cultures est une première étape indispensable pour envisager une évolution des pratiques. Quelles sont les marges de manœuvre sur les rotations ; quelles adventices prioritaires à prendre en compte? Parmi beaucoup d autres interrogations, le premier atelier retrace des expériences actuelles d exploitations normandes et picardes qui cheminent Résistance aux maladies, homogénéité (PS) : l intérêt pour les mélanges variétaux croît tous les ans vers des itinéraires plus économes en pesticides et engrais minéraux, tout en restant compétitives. Les rotations en systèmes céréaliers et mixtes sont évoquées dans un autre atelier via les protéagineux : pois, féverole, lupin de printemps ou d hiver En ce qui concerne le blé, grâce à 10 années d expérimentation dans le Calvados (au sein des réseaux blés rustiques), nous proposons des conduites qui autorisent une baisse de 30 à 50 % de l Indice de Fréquence de Traitement *. Un atelier déroule des résultats flatteurs : une moindre pression de pesticides et d azote minéral conciliée avec des marges directes légèrement améliorées en moyenne! Nos essais locaux incluent désormais systématiquement des mélanges de variétés, moyen possible pour retarder le contournement des résistances variétales par certaines maladies. Associer lutte mécanique et réduction des désherbants : quelle durabilité? Sur céréales, deux outils mécaniques sont utilisés principalement : la houe rotative et la herse Outil d appoint dans des programmes de désherbage mixte, la herse étrille est efficace sur des adventices très "petites" étrille. L atelier fait le point sur quelques résultats dans le Calvados et ailleurs en France : adaptation aux stades de la culture, type de sol, climat, et surtout l éventuel antagonisme entre efficacité et sélectivité. Nous avons semé sur place du blé à 25 cm d écartement pour biner, technique prometteuse. Un après-midi court mais riche d échanges sur ce que pourraient être les systèmes céréaliers dans un proche? - avenir Jacques Girard - Tél. 02 31 53 55 07 j.girard@calvados.chambagri.fr * IFT = 1 pour "1 dose homologuée", ou 2 demi-doses PAC : bilan de santé. Conséquences et adaptations 3 sessions d une journée : Plaine le 5 février, Bessin le 11 février, Vire le 21 janvier, Lisieux le 4 février 2009. Cette formation a pour objectif d être capable de comprendre les mesures du Bilan de santé de la PAC au niveau de la gestion des marchés, de la conditionnalité et de l évolution des aides agricoles et d évaluer l impact sur les aides agricoles à l aide d un simulateur. Contact : Julien Daurios - Barbara Lebrun - Vincent Salesse - Sophie Hard. Certification phytosanitaire 6 sessions de 2 jours. Falaise le 11 février, Lisieux le 12 février, Bayeux le 15 février, Hérouville le 16 février et St-Pierre-sur-Dives le 5 mars 2010. Le cadre réglementaire concernant l utilisation des produits phytosanitaires rend obligatoire la formation des utilisateurs afin d obtenir un certificat permettant l achat et leur utilisation. Ce certificat sera valable 10 ans. Vous identifierez les risques et les mesures de prévention. Vous définirez une stratégie pour réduire l utilisation des produits phytosanitaires et raisonner leur utilisation. Contact : Dominique Larralde. Optimiser son atelier lait avec un système herbager 1 session de un jour le 1 er février 2010 à Lisieux. L objectif de la formation est de situer son système d exploitation dans les différents cas types suivis par les réseaux d élevage. Vous serez capables de calculer votre coût alimentaire et d identifier vos marges de progrès. Contact : Sophie Hard. Agriculture durable : travail et sécurité Vous serez capables de conduire un diagnostic et d identifier des pistes d évolution de votre organisation du travail dans un objectif de meilleure productivité et d amélioration des conditions de travail. Il s agira aussi de réaliser un diagnostic préalable à l élaboration du document d évaluation des risques, de rédiger celui-ci et de construire son plan d action. 2 sessions de 2 jours, en février et le 9 mars 2010 à Vire. Contact : Fabrice Renard. Éleveur, infirmier de ses bovins 2 sessions de 3 jours le 1er février à Bayeux et le 15 mars 2010 à Vire. Vous serez capables de mieux examiner un bovin malade afin de déterminer la conduite à tenir et de mieux gérer les pathologies en renforçant l efficacité, la sécurisation et l utilisation des médicaments vétérinaires. Vous serez aussi en mesure de renforcer la sécurité sanitaire, de renforcer la collaboration avec votre vétérinaire et de mieux maîtriser l outil SYNEL. Contact : Jean Jacques Beauchamp. 9 Chambr Agri 14 - n 210 - Janvier 2010 - page 9

DANS LES RÉGIONS - DANS LES RÉGIONS - DANS LES RÉGIONS Formation Pourquoi pas vous? Dans le contexte actuel de systèmes en évolution permanente, la formation continue constitue un moyen indéniable de rester au fait sur des sujets réglementaires, de devenir plus autonomes sur des sujets techniques et de prendre du recul sur des questions plus fondamentales de modifications de système. Dans le cadre de ses missions et grâce aux compétences élargies de ses conseillers, la Chambre d Agriculture du Calvados est à même de proposer des formations adaptées aux attentes du moment, et, qui plus est, à proximité de chez les stagiaires, grâce aux bureaux de région. Agréées par VIVEA, le fonds de formation des exploitants agricoles, ces sessions donnent droit à diverses mesures tels que le droit au remplacement pour raison de formation, mais aussi le crédit d impôt formation, de 8,86 par heure de formation, accordé aux exploitants agricoles au régime du bénéfice réel, dans la limite de 40 heures par an et par exploitation. Sur le Bessin, depuis novembre dernier, 12 formations ont déjà eu lieu, pour un public de plus de 90 exploitants. Les thèmes abordés sont très divers : les techniques culturales, avec le lancement de la campagne cultures 2009-2010, concernant notamment les pratiques phytosanitaires à déployer, mais avec une logique affirmée d usage raisonné, l économie des productions, en faisant le bilan des Marges Brutes Cultures de la campagne écoulée (blé, orge, colza, ), l informatique, par le biais des formations d initiation ou de perfectionnement à mes p@rcelles, l outil Internet développé par les Chambres d Agriculture et qui permet la réalisation du Plan Prévisionnel de Fumure, du cahier d épandage et du registre phytosanitaire (avec un système tout particulièrement apprécié de vérification des mélanges autorisés), mais aussi la formalisation du dossier PAC, qui peut ainsi être directement basculé sur TéléPAC, l identification du cheptel, en collaboration avec l AICC, pour former les exploitants à la déclaration de leurs animaux via Synel, en lieu et place du Minitel ou du papier, la réglementation concernant les produits phytosanitaires, avec une formation de 2 jours pour l obtention du Certificat d Aptitude à l Utilisation des Produits Phytosanitaires (Certiphyto), l évolution de systèmes, en accompagnant la réflexion d éleveurs souhaitant s orienter vers l Agriculture Biologique ou simplement désireux de se familiariser avec des techniques issues de l Agriculture Biologique et voulant évaluer la faisabilité de cette démarche sur leur exploitation, tant d un point de vue économique que technique. la conduite de projet de diversification, pour une meilleure valorisation du lait en pratiquant la vente directe au moyen d un distributeur de lait cru : la formation s attachait à présenter le matériel disponible sur le marché, les conditions nécessaires à sa mise en place, d'en apprécier la rentabilité et l impact sur la gestion du quotidien. Le premier trimestre 2010 s attachera à poursuivre dans la continuité pour un certain nombre de formations, mais certaines nouveautés sont également prévues comme notamment celle "éleveur, infirmier de son troupeau", prévue tout prochainement sur Bayeux et dont l objectif est de donner, grâce à l intervention de professionnels, des repères en matière de méthodes d examen, d utilisation des produits vétérinaires et de gestion pratique et administrative de sa pharmacie. N hésitez pas à consulter chaque mois, dans votre numéro de Chambr Agri 14, la rubrique "Les formations de la Chambre" pour découvrir l offre à votre disposition. Stéphane Berzinger - Tél. 02 31 51 66 31 s.berzinger@calvados.chambagri.fr Le photovoltaïque en Suisse Normande Photo : Equipe Bocage Le 5 novembre dernier, à la demande de la Communauté de Communes de la Suisse Normande, la Chambre d'agriculture du Calvados a proposé, aux agriculteurs et particuliers, deux réunions d information sur le thème de la production d électricité à partir de panneaux photovoltaïques. La production d énergie renouvelable n est pas un sujet complètement nouveau, mais de nombreuses questions sont actuellement posées. Même si le Nord de la France ne bénéficie pas du même niveau d ensoleillement que le Sud, le système fonctionne et des projets peuvent être envisagés. Cette journée a permis, aux personnes présentes, de comprendre le mécanisme de production d électricité à partir de panneaux solaires et de repérer dans quel cadre, et pour quels objectifs, il était intéressant de se lancer sur un tel projet. Les panneaux photovoltaïques permettent de transformer de l énergie solaire en énergie électrique. Celle-ci pourrait être utilisée pour ses propres besoins, mais les tarifs de rachat actuels, proposés par EDF, ne vont pas dans ce sens. Le principe est donc de produire pour vendre cette électricité à EDF. Sur le plan des investissements, les projets sont lourds. Il faut compter environ 20 000 pour une installation d une puissance de 3 kwc * chez un particulier et de l ordre de 200 000 pour un projet de 36 kwc chez un professionnel. Les contrats de rachat de l électricité sont actuellement de 20 ans, avec un prix du kw en train d être revu. Il y a donc une garantie sur la durée pour les contrats signés. Mais concernant le retour sur investissement, il faut regarder les choses de près. Dans tous les cas, il n y a pas de rentabilité à court terme. Il faudra de 12 à 15 ans (parfois plus) avant de rentabiliser l investissement. Ce n est donc pas qu une démarche économique qui conduit à de tels projets. Le contexte énergétique est en train d évoluer. Pour les élus à l initiative de cette journée, il est important d entamer des démarches de réflexion, et donc à terme des projets, pour être en capacité d anticiper les changements à venir. Le sujet concernant les énergies renouvelables ne fait que de démarrer, le chantier est vaste et des solutions vont devoir être trouvées rapidement. Face à ces nouveaux enjeux, des initiatives locales individuelles ou collectives permettront d envisager l avenir énergétique un peu plus sereinement. Le solaire est, bien entendu, un axe de développement important vis-à-vis des énergies renouvelables, mais à l échelle de notre territoire ce n est pas le seul. Nous disposons en effet d une ressource en biomasse importante pouvant devenir, par la mise en place de nouvelles filières ou mode de transformation, un facteur de développement significatif pour notre région. Antoine Herman - Tél. 02 31 68 65 71 a.herman@calvados.chambagri.fr * kwc kilowatt-crête Chambr Agri 14 - n 210 - Janvier 2010 - page 10