SEDGHIANI Ines Centre d assistance Médicale Urgente Journée du collège Juin 2013

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Transcription:

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L insuffisance rénale aiguë (IRA) compliquant les hémopathies malignes est fréquente et grevée d une morbimortalité importante. Le sepsis et l hypoperfusion en sont les causes principales. D autres facteurs en rapport avec la maladie peuvent en être la cause Le syndrome de lyse tumorale (SLT) est dû à une destruction massive de cellules tumorales, conduisant au relargage dans la circulation de composés intracellulaires (ions, protéines). La survenue de SLT est plus fréquente en cas de volume tumoral important, de temps de doublement rapide ou d hémopathie chimio sensible. Il survient souvent à l instauration de la chimiothérapie. L IRA compliquant le SLT est liée à la précipitation soit de cristaux phosphocalciques ou uratiques. Devant un SLT, la dialyse est indiquée en cas d IRA ou en cas de troubles ioniques tels l hyperphosphatémie et l hyperkaliémie menaçante.

Comparer les paramètres cliniques et l issue des patients ayant un SLT associé ou non à une insuffisance rénale aigue

Etude menée au service de réanimation de l hôpital Saint Louis, entre Janvier 2004 et Mars 2007 incluant tous les patients hospitalisés pour SLT, défini par: Critères biologiques: au moins deux critères ; - calcémie < 1.75 mmol/l ou -25% de sa valeur de base - kaliémie 6 mmol/l ou + 25% de sa valeur de base - uricémie 476 µmol/l ou + 25% de sa valeur de base - phosphatémie 1.45 mmol/l ou + 25% de sa valeur de base Critères cliniques: au moins un critère - insuffisance rénale aigue - trouble du rythme ou mort subite - convulsion

Patients et méthodes Le protocole thérapeutique du SLT, en dehors de l œdème pulmonaire: Expansion volumique avec des cristalloïdes éviction des alcalins et des médications néphrotoxiques urate oxydase Echographie ou TDM non injectée pour éliminer une compression du tractus urinaire une-chimiothérapie EER indiquée devant: hyperphosphorémie, hyperkaliémie IRA persistante après 4 à 6 heures de traitement L IRA est définie devant un des critères suivants: créatininémie > 120 µmol/l avec urée > 8 mmol/l Diurèse < 200 ml pendant six heures Créatinine > 60 µmol/l ou urée > 4 mmol/l (si IRC)

Patients et méthodes Les facteurs pouvant précipiter la survenue d IRA sont toujours recherchés: chimiotoxicité compression et/ ou infiltration du tractus urinaire microangiopathie thrombotique amylose Syndrome d obstruction sinusoïdale

63 patients prédominance masculine : 49 ( 73%) médiane d'âge: 50 ans (32-64) maladie causale: leucémie aigue et LMNH de haut grade (58 cas), LMNH de bas grade (2 cas), myélome multiple (1 cas), cancer à petites cellules (1 cas) et LMC (1 cas) IGS II: 43 (31-63) risque de mortalité 30 à 35% LOD: 4 (3-6) motif d admission en réa, SLT associé à: sepsis: 41 Insuffisance respiratoire aigue: 25 coma: 8

Les défaillances d organe à l admission étaient: Respiratoire: 25 (40%) Coma: 8 (13%) Choc: 11 (17%) Hépatique: 29 (46%) Les thérapeutiques utilisées: - vasopresseurs: 23 (38%) VM: 30 (48%) avec une durée moyenne de 7 j Chimiothérapie, introduite à J1 et compliquée de neutropénie chez 35pts Urate oxydase chez 100% des patients. EER: 48 (76%) avec une durée médiane de 7 j Hémodialyse intermittente:14 CVVHDF: 8 CVVHDF puis HDI:26

Le SLT a été retenu devant: - critères biologiques: 28 (44%) - critères cliniques: 35 (56%) dont IRA dans tous les cas, aucun cas de convulsion, une mort subite SLT critères biologiques (n=28) critères cliniques (n=35) Pas d EER: 11 EER: 17 Pas d EER: 4 EER: 31

La mortalité à 6 mois est plus élevée en cas de: assistance ventilatoire (VMC, VNI) insuffisance rénale aigue à l admission Knaus C ou D

Le SLT est une entité compliquant 10 à 50 % des hémopathies de haut grade de malignité notamment LMNH, LAM et LL L insuffisance rénale aigue compliquant le SLT est un facteur de surmortalité et peut compromettre la rémission de l hémopathie en cause La détection de l IRA, la prise en charge en USI et l EER sont les principaux facteurs améliorant la survie des patients traités pour SLT

points faibles - Etude cohorte - mono centrique - Nombre de cas faibles Points forts - Étude des patients de réanimation