La BCE : un an de supervision

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Transcription:

La BCE : un an de supervision Réunion annuelle d information des commissaires aux comptes d établissements de crédit Paris, le 30 novembre 2015

La BCE : un an de supervision 1. La supervision unique, l un des piliers de l Union bancaire 2. L organisation de la supervision 3. Les grandes réalisations en 2015 4. Les grands enjeux pour 2016 1

1. La supervision unique, l un des piliers de l Union bancaire 29 juin 2012 4 novembre 2014 : jamais dans son histoire, l Europe n aura mis en place aussi vite une réforme d envergure, entre la décision des chefs d Etat de confier des tâches de supervision à la Banque centrale européenne (BCE) et le démarrage du Mécanisme de supervision unique (MSU), marquant la réalisation concrète de l un des 3 piliers de l Union bancaire : Un mécanisme de supervision unique Un mécanisme de résolution unique Un fonds de garantie des dépôts harmonisé Des rôles clairement établis Réglementation Convergence Supervision Commission («single rule book») - Directives - Règlements (harmonisation maximale) - Standards techniques - Médiation - «Handbook» EBA Zone euro : Mécanisme de Supervision Unique (MSU) Hors zone euro : Autorités Nationales de Contrôles (ANC) 2

2. L organisation de la supervision (1/3) Un système intégré basé sur la coopération Agrément + Contrôle prudentiel Respect des exigences prudentielles : fonds propres, levier, liquidité, grands risques (CRR) Respect des exigences de gouvernance, gestion des risques, contrôle interne, rémunérations, modèles internes (CRD4) Surveillance sur base consolidée et surveillance complémentaire des conglomérats financiers Compétence nationale Assurance Loi de séparation Protection de la clientèle et commercialisation LCB-FT Services d investissements et de paiement Sociétés de financement 3

2. L organisation de la supervision (2/3) Internal organisation of the ECB supervisory functions Quatre Directions générales à la BCE Supervision directe Supervision indirecte Supervision horizontale Supervision Micro- Prudentielle I DG Supervision Micro- Prudentielle II DG Supervision Micro- Prudentielle III DG Supervision Micro- Prudentielle IV DG Secretariat du conseil de surveillance ± 30 groupes ± 90 groupes Joint Supervisory Teams Compare au niveau MSU et entre les secteurs Fournit un soutien d expertise Promeut les meilleures pratiques Agréments, analyses des risques, méthodologie Fonctions spécialisées Les Joint Supervisory Teams (JSTs) sont l instrument de la conduite de la supervision au jour le jour des banques significatives Séparation du contrôle permanent (JSTs) et du contrôle sur place Division centrale à la DG IV en charge de la planification, coordination et revue des rapports Equipes d inspection principalement issues des autorités nationales 5 4

2. L organisation de la supervision (3/3) Les JST : le «cœur» du système de supervision unique Une équipe pour chaque groupe bancaire, comprenant des agents de la BCE et de l ACPR En charge de la supervision quotidienne des groupes et du programme annuel de supervision Responsable de la mise en œuvre des décisions du Conseil de surveillance / Conseil des Gouverneurs La taille et la composition des JST varient en fonction des groupes bancaires Un choix de départ structurant : la nationalité des Coordinateurs CONSEIL DES GOUVERNEURS Conseil de surveillance STRUCTURES BCE INTERMEDIAIRES (DGs) Coordinateur JST Core JST Équipe d experts (ACPR, BCE) Président de la JST Coordinateur JST BCE (Président ) Sous-coordinateurs (management intermédiaire) 6 5

Supervision prospective et basée sur les risques et le jugement du superviseur, axée sur le traitement préventif des problèmes 3. Les grandes réalisations en 2015 (1/6) Les grands principes de la supervision des banques significatives Analyse approfondie des facteurs de risque et des lignes métiers, au sein des banques et de manière horizontale Analyse des liens entre les banques et le reste du système financier Accent mis sur les modèles d affaires, la gouvernance, la culture de risque et la définition de l appétit au risque Haut degré d interaction avec la gouvernance des établissements Procédures harmonisées et niveaux d engagement minimaux, afin d assurer un haut degré de cohérence et de qualité Perspectives multiples sur les risques Au sein des JST (équipes de supervision conjointes) Entre les JST et les fonctions horizontales, ainsi qu avec la supervision indirecte et les autres métiers de la BCE (fonctions monétaires et macro-prudentielles, dans le respect du principe de séparation Pas de sur-investissment sur un modèle ou une méthodologie unique Analyse quantitative et jugement qualitatif 7 6

3. Les grandes réalisations en 2015 (2/6) L évaluation des actifs Suivi de l exercice 2014 Mise en œuvre des plans de recapitalisation Suivi des «plans de rémédiation» échéancés qui reprennent les constats au cours des différentes phases de l exercice : 1 300 actions (dont 238 pour les banques françaises) dont plus des ¾ ont été mises œuvre Exercice d évaluation des 4 principales banques grecques AQR : 9,2 milliards d euros d ajustements (3,1 à 5,3 points de CET1) Insuffisance de 14,4 milliards d euros en scénario adverse Réalisation d une évaluation complète en 2015 9 banques concernées : 5 assujetties à la surveillance directe de la BCE depuis 2014 et 4 (dont l AFD en France) devant y être soumises à compter de janvier 2016 AQR : 436 millions d euros d ajustements (0 à 1,6 point de CET1) Stress test : baisse moyenne de 6,1 points de CET1 en scénario adverse 7

3. Les grandes réalisations en 2015 (3/6) L évaluation SREP fondée sur une méthodologie commune (1/2) 1. Business model assessment 2. Governance and Risk Management assessment 3. Assessment of risks to Capital 4. Assessment of risks to Liquidity and Funding Viability and sustainability of Business Model Adequacy of governance and Risk Management Categories: e.g Credit, Market, Operational Risk and IRRBB Categories: e.g counterparty Concentration, Encumbrance Overall SREP assessment Holistic approach Score + Rationale/main conclusions Supervisory measures Quantitative capital measures Quantitative liquidity measures Other supervisory measures 8

3. Les grandes réalisations en 2015 (4/6) L évaluation SREP fondée sur une méthodologie commune (2/2) Trois phases dans l évaluation des risques Niveau de risque (NR) vs. Contrôle des risques (CR) Phase 1: Phase 2: Phase 3: Collecte de données Score automatique sur le niveau de risque Evaluation 1. Business model 2. Internal Governance and RM 3. Assessment of Capital risks 4. Assessment of Liquidity risks NR n/a CR n/a n/a: non applicable L intensité de l évaluation est définie par les JSTs en application du principe de proportionnalité afin de prendre en compte la taille et le profil de risque de la banque 9

3. Les grandes réalisations en 2015 (5/6) La fixation des exigences supérieures au minimum (Pilier 2) Des décisions de pilier 2 tiennent compte des risques liés aux conditions économiques et de marché auxquels les banques font face dans la zone euro, comme les risques de crédit et de liquidité ; de l'objectif d une transition vers les exigences «full Bâle 3» en 2019 ; du maintient de l égalité de concurrence au sein du SSM et avec les autres principales zones. Les décisions de SREP seront finalisées en fin d année les exigences minimales 2016 de Pilier 2 sont légèrement plus élevées que pour 2015, avec une augmentation de 30 bp en moyenne s y ajoutent environ 20 bp d exigences liées à la mise en œuvre progressive des buffers Quelle publicité des décisions de Pilier 2? Comment est défini le MMD (montant maximum distribuable)? (le MMD est le niveau d exigence de fonds propres en deçà de laquelle sont interdits les distributions de dividendes, les rémunérations variables et les versements d intérêts sur les émissions de Tier 1) 10

Impact capital CET1 (en Mds) 3. Les grandes réalisations en 2015 (6/6) L harmonisation des options nationales L évaluation des actifs, menée en 2014, a mis en lumière l impact des options nationales sur le ratio CET1 et les divergences importantes entre États membres, notamment l application des mesures transitoires) 35 30 25 20 15 10 5 0-5 AT BE CY DE EE ES FI FR GR IE IT LT LU LV MT NL PT SI SK 21% 19% 17% 15% 13% 11% 9% 7% 5% 3% 1% -1% -3% Impact capital CET1 (en % des RWA) Ecart absolu de capital CET1 167 options identifiées dans CRD4/CRR 122 options «à la main» de la BCE ont été revues Ecart relatif de capital CET Juillet 2015 : recommandations approuvées par le Supervisory Board 11 novembre 2015 : consultation publique sur un projet de règlement sur l exercice des options nationales à caractère général et des lignes directrices pour l exercice des options à caractère individuelles 11

4. Les grands enjeux pour 2016 3 défis pour les banques : Un choc réglementaire (Bâle 3 et les réformes en cours) qui enchérit le coût de l intermédiation en exigeant plus de capital, plus de ressources «bailinable» Un choc technologique qui facilite la concurrence des non-banques : plates-formes qui facilitent les contacts, accès aux moyens de paiement Un choc des taux très bas qui lamine les marges d intermédiation bancaire et suscite une recherche de rendement 5 priorités pour la supervision BCE pour 2016 : L analyse des modèles d activités et les facteurs de profitabilité La Gouvernance et l appétit aux risques Les niveaux de capital (impact des nouvelles exigences, revue des modèles internes) Les risques de crédit (travaux sur les prêts non performants, concentrations de risques) Cyber sécurité et intégrité des données Merci de votre attention et retrouvez les analyses de l ACPR sur notre site internet : www.acpr.banque-france.fr 12