Des chiffres et des faits 06.09.2013 Vers l union de stabilité L état de la zone euro L euro : une monnaie stable Grâce à notre monnaie unique, les prix sont moins sujets à des fluctuations qu à l époque du deutschemark et les taux de change sont stables par rapport aux autres devises, telles que le dollar. L euro est une unité de compte sûre et une monnaie de réserve prisée à travers le monde. Près de 330 millions d habitants de dix-sept pays européens profitent de sa force et des avantages économiques et politiques qu il procure. L adhésion de la Lettonie à la zone euro en 2014 souligne l attractivité de la monnaie unique.
La zone euro : un renforcement institutionnel Grâce à des travaux de réforme de longue haleine, l Union économique et monétaire commune fait état aujourd hui de fondements institutionnels plus solides qu à l époque de sa création. Citons à cet égard le renforcement des règles de surveillance des politiques budgétaires conformément au Pacte budgétaire européen et au Pacte de stabilité et de croissance, l amélioration de la coordination des politiques économiques dans le cadre par exemple du Semestre européen et du Pacte pour l euro plus ainsi qu un nouveau cadre réglementaire pour les marchés financiers : à l avenir, les banques absorberont leurs pertes avec leurs fonds propres ; les systèmes de rémunération sont désormais mieux alignés sur les performances à long terme et les produits et pratiques commerciales ont gagné en transparence ; la mise en place d une union bancaire avec un mécanisme de surveillance bancaire unique auprès de la Banque centrale européenne (BCE) assurera en outre la stabilité du système. Avec le Mécanisme européen de stabilité (MES), il a été créé par ailleurs un dispositif de gestion des crises qui faisait encore totalement défaut dans l ancienne structure institutionnelle. Il devrait permettre d éviter à l avenir l émergence de toute crise. De par l amélioration de son architecture institutionnelle, la zone euro se dirige vers une union de stabilité. Les pays en crise de la zone euro : des évolutions positives Réforme de l Europe, consolidation de l Europe la confiance est de retour. Le renforcement du cadre institutionnel de l Union économique et monétaire et les efforts entrepris par chacun des États en crise agissent contre les faiblesses et dysfonctionnements économiques de ces pays. Les réformes portent leurs fruits : Déficits publics en baisse Les pays de la zone euro présentent des déficits publics en nette baisse, ces derniers se montant en moyenne à 3,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2012 contre 6,4 % en 2009. Dans ses prévisions de printemps, la Commission européenne table sur un recul supplémentaire, à 2,9 %, en 2013. À titre de comparaison, le déficit budgétaire du Japon et des États-Unis est supérieur à 8 % de leur PIB.
Compétitivité en hausse Les coûts salariaux unitaires, qui constituent un facteur important pour la compétitivité de toute économie nationale, ont pu être sensiblement réduits dans les pays en crise : entre 2009 et 2013, c est en Grèce que la baisse des coûts salariaux unitaires nominaux devrait être la plus forte (-14 %) ; le recul devrait être de 10 % en Irlande. Dans ce même laps de temps, ces coûts devraient baisser de respectivement 7 % et 4 % en Espagne et au Portugal.
En matière de balance courante, les différences entre pays se sont également atténuées ces dernières années. L Irlande a renoué dès 2010 avec un excédent de sa balance des paiements courants. Le Portugal et l Espagne ont d ores et déjà nettement réduit leur déficit qui se montait en 2008 à respectivement 12,6 % et 9,6 % du PIB et devraient, selon les prévisions, enregistrer un excédent au cours de l année, pour la première fois depuis la création de l Union monétaire. Même la Grèce a été en mesure de résorber presque entièrement son déficit de la balance courante qui se montait à 18 % du PIB en 2008. Un déficit d encore 2,8 % est prévu pour 2013 (prévisions de printemps de la Commission européenne).
Reprise de l économie L amélioration de la compétitivité est étayée par une hausse des exportations. Les exportations des pays en crise ont en partie sensiblement augmenté. À titre d exemple, la croissance annuelle moyenne des exportations espagnoles et portugaises a été d environ 9 % entre 2010 et 2012. Au cours des cinq premiers mois de cette année, la forte croissance des exportations de marchandises s est poursuivie en Grèce (+8 % par rapport à la même période de l année précédente) mais aussi en Espagne (+7 %) et au Portugal (+4 %).
La situation économique s est sensiblement améliorée dans les pays en crise mais aussi dans la zone euro dans son ensemble. Au deuxième trimestre 2013, la zone euro a affiché une croissance de 0,3 % de son activité économique (par rapport aux trois premiers mois de l année) et sort ainsi d une phase de récession qui perdurait depuis fin 2011. Le Portugal s est avéré particulièrement convaincant à cet égard en affichant une croissance de 1,1 %. Les États membres dont la récession est profonde, tels que l Espagne et l Italie, ont également enregistré un recul étonnamment faible de leur PIB. Un grand nombre d indicateurs positifs du climat des affaires confirment cette amélioration de la situation. Retour de la confiance La situation financière s est elle aussi améliorée grâce aux progrès mentionnés ci-dessus dans les pays en crise, ce qui se traduit par un retour de la confiance sur les marchés de la dette souveraine : en reconnaissance des progrès réalisés, les intérêts que des pays comme l Espagne, le Portugal, l Irlande ou l Italie doivent payer pour leurs obligations d État ont entre-temps sensiblement diminué. Les écarts avec les intérêts des emprunts d État allemands sont aujourd hui nettement plus faibles que ceux enregistrés au plus fort de la crise. Les rendements des obligations d État italiennes et espagnoles à dix ans se situent actuellement entre 4 et 4½ %, soit à un niveau nettement inférieur aux points hauts de plus de 7 % atteints pendant la crise. Notons également la baisse des rendements en Irlande et au Portugal, ces derniers passant de valeurs à deux chiffres à respectivement environ 4 et 6½ % aujourd hui. S agissant de la Grèce, les intérêts n atteignent même plus la moitié de ce qu ils étaient à l apogée de la crise. Cela indique que les investisseurs reprennent confiance dans la reprise économique de la zone euro.
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