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SOIXANTE-HUITIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE DE LA SANTÉ A68/24 Point 16.1 de l ordre du jour provisoire 15 mai 2015 Épidémie de maladie à virus Ebola 2014 : situation et difficultés actuelles comment enrayer l épidémie préparation dans les pays et les Régions non touchés Rapport du Secrétariat 1. Le présent rapport de situation sur la maladie à virus Ebola en Afrique de l Ouest et la riposte en 2015 1 décrit l évolution de l épidémie depuis janvier 2015 ainsi que les mesures prises dans le cadre de la riposte et les activités concernant la préparation, la recherche-développement et le relèvement rapide des systèmes de santé dans les pays touchés. Il donne aussi une vue d ensemble des prochaines étapes de la riposte, à la lumière notamment de la fin de la Mission des Nations Unies pour l action d urgence contre l Ebola (MINUAUCE). L ÉVOLUTION DE LA SITUATION EN 2015 2. On a constaté au début de 2015 une baisse sensible mais pas uniforme de l incidence hebdomadaire de la maladie en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. À la fin d avril 2015, l aire géographique de la transmission s était rétrécie pour se limiter surtout à six préfectures de l ouest de la Basse-Guinée et à quatre districts du nord-ouest de la Sierra Leone. La riposte est alors entrée dans une deuxième phase, fondée sur les interventions classiques de santé publique ; mais il reste difficile de la mettre entièrement en œuvre au niveau nécessaire pour interrompre les chaînes de transmission résiduelles. 3. Aucun nouveau cas n a été signalé au Libéria pendant trois semaines consécutives jusqu à la mise en évidence d un nouveau cas le 20 mars 2015. Le 5 mai 2015, 42 jours après l inhumation du dernier cas mortel confirmé, la fin de l épidémie a été déclarée au Libéria. Le nombre de cas hebdomadaires en Guinée a varié entre 74 au début de l année et neuf lors de la dernière semaine d avril. En Sierra Leone, on est passé d un maximum de 248 cas hebdomadaires pendant la première semaine de 2015 à neuf à fin avril. 1 Voir le document EBSS3/2 pour la situation et les difficultés actuelles, et la riposte et les activités de préparation jusqu à fin 2014.

4. Malgré la réduction sensible du nombre de districts où l on observe une transmission active dans les trois pays, un niveau élevé de transmission a subsisté à l ouest de la Sierra Leone ainsi qu à Freetown et aux alentours et dans la région de la Basse-Guinée ainsi qu à Conakry et aux alentours. Dans la semaine qui s est achevée le 26 avril 2015, 76 % des cas confirmés ont été enregistrés à Forecariah, une préfecture de Guinée, et dans le district limitrophe de Kambia en Sierra Leone. 5. Si les responsables de la riposte mettent toujours l accent sur l interruption de la transmission, le nombre de survivants de la maladie est désormais plus élevé qu il ne l a jamais été au cours de toutes les précédentes flambées. Les survivants, qui constituent déjà un groupe traumatisé, doivent faire face à d importants problèmes médicaux et psychosociaux. Les complications à long terme pour la santé des survivants sont étudiées en vue de l élaboration de lignes directrices pour le traitement et les soins à leur intention, et d une réduction dans toute la mesure du possible des effets actuels de la maladie. 6. Des cas de possible transmission du virus Ebola de survivants de sexe masculin à des partenaires sexuels ont été signalés. Si la transmission sexuelle reste à confirmer, cette voie d infection si elle se vérifie, présente une autre difficulté majeure dans l optique d une interruption durable de la transmission et de la fin de l épidémie. Un programme de recherche est actuellement en cours pour mieux comprendre et gérer les risques de transmission sexuelle. L orientation provisoire concernant la gestion des risques associés à la transmission sexuelle de la maladie par les survivants recommande une période prolongée de dépistage chez tous les survivants avec des conseils essentiels sur les rapports sexuels sans risque. LA RIPOSTE 7. À la fin de 2014, l OMS avait mis en place face à la crise d Ebola l opération d urgence la plus importante de son histoire. Au 2 mai 2015, plus de 800 personnes étaient déployées dans plus de 60 sites sur le terrain en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, et 37 autres au Mali. Début 2015, la première phase de la riposte menée par la MINUAUCE a laissé progressivement la place à une deuxième phase. La première phase privilégiait l isolement et le traitement des malades, des inhumations sans risque et dans la dignité, et des mesures propres à favoriser des changements de comportement. La deuxième phase quant à elle souligne l importance critique de l engagement communautaire, de la recherche des contacts et du dépistage des cas. 8. Des difficultés logistiques et programmatiques étaient envisagées au cours de la saison des pluies, notamment dans les zones peu accessibles. Les opérations pendant les premiers mois de 2015 ont donc visé avant tout à limiter la transmission à une bande de districts côtiers contigus et à acheminer sur place des ressources supplémentaires à cette fin. Les efforts actuels cherchent à limiter encore davantage la transmission à la zone frontalière entre la Guinée et la Sierra Leone en restant vigilant dans toutes les autres zones. L OMS poursuit également un programme de travail avec les autorités et les organisations pour préciser les risques programmatiques et opérationnels et prendre les mesures voulues. 9. La sensibilisation à Ebola et la compréhension du phénomène dans de nombreuses communautés touchées a permis un engagement local en matière de riposte. Mais la résistance dans un petit nombre de communautés reste un défi à surmonter : on observe toujours des décès dus à la maladie dans la communauté en Guinée et en Sierra Leone, et de nouveaux cas confirmés sont enregistrés chez des sujets sans lien avec les chaînes de transmission connues. Une meilleure analyse anthropologique, une investigation détaillée des cas, une surveillance active et un engagement communautaire dans ces zones s imposent pour cerner les dernières chaînes de transmission et les éliminer une fois pour toutes. 2

10. Les États Membres et les partenaires locaux et internationaux continuent d apporter des ressources financières et humaines essentielles à la riposte. 1 Grâce à l appui des gouvernements et aux liens étroits avec les équipes médicales étrangères, les organisations humanitaires, le Réseau mondial d alerte et d action en cas d épidémie et des réseaux techniques comme le Réseau de laboratoires des agents pathogènes émergents et dangereux et le Réseau mondial de lutte contre les infections, on a pu renforcer les capacités critiques d épidémiologie, des services cliniques et de lutte contre les infections et des services de laboratoire dans les trois pays les plus touchés. Activités concernant la préparation 11. Malgré la baisse de l incidence globale, le risque d une introduction de la maladie dans d autres pays subsiste. L OMS est largement intervenue dans toutes les Régions pour aider les États Membres à renforcer leur préparation en vue de cas possibles d Ebola. Elle continue d aider les pays pour qu ils soient en mesure de détecter, d investiguer et de notifier sans risque et de manière efficace des cas potentiels et d intervenir avec la rapidité et l efficacité voulues. Sur la base des efforts actuels de préparation nationaux et internationaux, et notamment des efforts préalablement consentis pour mettre en place les principales capacités prévues par le Règlement sanitaire international (2005), une série d outils a été mise au point pour aider les pays à intensifier et accélérer leur préparation. 12. En fonction de la proximité géographique par rapport aux pays touchés, de la dynamique des échanges commerciaux, des mouvements de population et de la solidité relative du système de santé national, 14 pays de la Région africaine ont été retenus 2 pour recevoir un appui accéléré à la préparation. Tous les pays prioritaires mettent en œuvre un plan national de préparation et de riposte doté d un budget, et ils ont procédé à des simulations pour éprouver leur système et pris des mesures pour renforcer leurs capacités et leur réactivité. Les données sur les progrès accomplis sont échangées publiquement sur le tableau de bord OMS de la préparation à Ebola. 3 Les pays doivent avoir obtenu une note d au moins 50 % au cours des six premiers mois de 2015. En avril 2015, 29 % des pays prioritaires avaient déjà atteint cette cible, alors que la proportion n était que de 7 % en décembre 2014. 13. L appui aux pays pour la préparation qui suit son cours est directement lié au renforcement du Règlement sanitaire international (2005) et à l existence des principales capacités de gérer des situations d urgence dues à des risques multiples, intégrées à des systèmes de santé résilients. Les résultats de la préparation à Ebola et les enseignements tirés de la crise servent à l établissement d un cadre commun d action pour renforcer la sécurité sanitaire mondiale et la gestion des risques multiples par la mise en œuvre d activités durables de préparation dans les pays vulnérables. 1 Les principaux partenaires opérationnels de l OMS sont : les organisations non gouvernementales et humanitaires (par exemple Médecins sans frontières, l International Medical Corps, le Comité international de secours, le Comité international de la Croix-Rouge, Save the Children) ; ainsi que beaucoup d autres partenaires, notamment le Gouvernement cubain et ses brigades médicales, les organismes, fonds et programmes du système des Nations Unies (y compris le PAM, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, l UNICEF, l UNFPA, l ONUSIDA et le PNUD) ; et l Union africaine, la Communauté économique des États d Afrique de l Ouest, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et l Organisation internationale pour les migrations. 2 Les 14 pays africains définis comme prioritaires sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d Ivoire, la Guinée-Bissau, l Éthiopie, la Gambie, le Ghana, le Mali, la Mauritanie, le Niger, la République centrafricaine, le Sénégal et le Togo. 3 Accessible à l adresse : http://apps.who.int/ebola/preparedness/map (consulté le 8 mai 2015). 3

Règlement sanitaire international (2005) 1 Le Comité d urgence concernant Ebola 14. En 2015, le Comité d urgence concernant la flambée de maladie à virus Ebola constitué conformément au Règlement sanitaire international (2005) s est réuni à deux reprises, le 20 janvier et le 9 avril. Le Comité a maintenu sa position d août 2014, à savoir que l épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale. En janvier 2015, le Comité a conclu que parvenir à «zéro cas» d Ebola reste l objectif primaire et il a mis en garde contre tout relâchement. À sa réunion d avril 2015, il a lancé un appel pour la levée des mesures nationales supplémentaires entravant le commerce et les transports internationaux. 15. Le Comité a souligné que les mesures supplémentaires en matière de santé qui consistent par exemple à mettre en quarantaine des voyageurs à leur retour, à refuser le droit d entrée, à annuler des vols ou à fermer les frontières, entravent sensiblement les voyages et transports internationaux et ont des répercussions négatives tant du point de vue de la riposte que des efforts de relèvement. 16. Conformément aux recommandations du Comité, l OMS collabore avec les États Membres pour confirmer la nature exacte et la justification sanitaire des mesures supplémentaires et pour veiller à ce que les recommandations provisoires formulées par le Directeur général dans le cadre du Règlement sanitaire international (2005) soient bien comprises. Au 1 er avril 2015, on comptait 570 rapports sur de telles mesures, concernant 69 pays ; 47 demandes de vérification ont été envoyées lorsque les mesures étaient perçues comme excessives ; et 23 justifications des mesures prises ont été reçues. Création d un comité d examen 17. Suite à la demande du Conseil, 2 le Directeur général a défini des options pour la création, en vertu du Règlement sanitaire international (2005), d un comité d examen chargé d examiner le rôle du Règlement sanitaire international (2005) dans l épidémie d Ebola et la riposte, avec les objectifs suivants : a) évaluer l efficacité du Règlement sanitaire international (2005) concernant la prévention, la préparation et la riposte à l épidémie d Ebola, en mettant particulièrement l accent sur la notification et les incitations correspondantes, les recommandations provisoires et les mesures supplémentaires, les niveaux d urgence, la déclaration d une urgence de santé publique de portée internationale et le renforcement et la validation des principales capacités ; b) évaluer les recommandations du précédent Comité d examen de 2011 3 qui ont été appliquées et qui ne l ont pas été et leur effet sur l efficacité du Règlement sanitaire international (2005) au cours de l épidémie actuelle d Ebola ; c) recommander des mesures, assorties de délais, visant à améliorer le fonctionnement, la transparence, l efficacité et l efficience du Règlement sanitaire international (2005) et renforcer la préparation et la riposte à des situations d urgence futures ayant des conséquences sanitaires. 1 Voir le document A68/22. 2 Voir la résolution EBSS3.R1, paragraphe 53. 3 Voir le document A64/10. 4

18. L examen sera effectué conformément au chapitre III de la Partie IX du Règlement sanitaire international (2005) et au Règlement de l OMS applicable aux tableaux et comités d experts. 1 Le Directeur général nommera les membres du Comité d examen parmi les experts figurant sur la liste d experts du Règlement sanitaire international, 2 en tenant compte d un certain nombre d éléments et notamment : de la représentation géographique équitable ; de l égalité entre les sexes ; d un équilibre entre les experts de pays développés et en développement ; de la représentation de courants scientifiques, d approches et d expériences pratiques différentes dans diverses parties du monde ; et d un équilibre interdisciplinaire approprié. 19. Le Comité d examen recevra tous les documents pertinents ainsi que les conclusions d une évaluation provisoire effectuée par le groupe d experts indépendants 3 et il procèdera notamment à un large examen de la mise en œuvre des recommandations du précédent Comité d examen sur le fonctionnement du Règlement sanitaire international (2005) et la pandémie de grippe A(H1N1) 2009. 4 20. Le nouveau Comité d examen sera appuyé par des experts techniques et par le Secrétariat, selon les besoins, pour différents aspects de la santé publique, du Règlement sanitaire international (2005) et de la riposte aux situations d urgence. 21. Le Directeur général convoquera la première session du Comité d examen après la Soixante-Huitième Assemblée mondiale de la Santé et présentera les conclusions préliminaires du Comité au Conseil exécutif à sa cent trente-huitième session en janvier 2016. Il est proposé qu un rapport final soit soumis à la Soixante-Neuvième Assemblée mondiale de la Santé en mai 2016. Recherche-développement 22. Aux côtés de la communauté de la recherche-développement, l OMS a facilité l examen et l étude de nombreux vaccins, médicaments, thérapies et produits diagnostiques pour le traitement et le dépistage de la maladie à virus Ebola. Elle a organisé de nombreuses consultations pour examiner les données émergentes et définir l action future. Des procédures d examen accélérées ont permis d aller de l avant plus rapidement sur plusieurs vaccins et produits diagnostiques. 23. Le premier test rapide de recherche d antigènes pour le diagnostic de la maladie a été inscrit en février 2015 dans le cadre de l évaluation et de l utilisation d urgence de l OMS une nouvelle procédure introduite pour garantir des normes de qualité, d innocuité et d efficacité acceptables pour les nouveaux produits médicaux lors d une épidémie. Plusieurs autres nouveaux tests sont actuellement en cours d évaluation, dont quatre essais de comparaison directe pour des tests de diagnostic rapide en Sierra Leone. 1 Voir le Règlement applicable aux tableaux et comités d experts, Documents fondamentaux, 48 e éd. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2014, pp. 121-130, disponible à l adresse : http://apps.who.int/gb/bd (consulté le 8 mai 2015). le 8 mai 2015). 2 Pour plus d informations sur la liste d experts voir : http://www.who.int/ihr/procedures/ihr_committees/fr (consulté 3 Voir le document A68/25. 4 Voir le document A64/10, annexe. 5

24. Des essais cliniques en cours en Guinée et en Sierra Leone portent sur des thérapies utilisant le sang et le plasma de convalescent et des données issues des précédents essais sur le plasma au Libéria sont en cours d analyse. Les traitements ZMapp et TKM-Ebola sont les plus prometteurs dans les études précliniques sur l animal. 25. Les études d efficacité de phase 3 sur un vaccin contre le virus Ebola VSV-EBOV ont commencé en Guinée le 23 mars et en Sierra Leone le 9 avril 2015. En Guinée, l essai relève d un groupe réunissant les autorités guinéennes, le Canada, la Norvège, l OMS, Médecins sans frontières et d autres partenaires selon le principe de la «vaccination en ceinture». En Sierra Leone, l étude, dirigée par le Ministère de la santé et parrainée par les Centers for Disease Control and Prevention (États-Unis d Amérique), se fonde sur une randomisation individuelle à l intérieur de grappes vaccinées séquentiellement. La phase 2 d une étude plus large d efficacité de vaccins est en cours au Libéria dans le cadre d une collaboration entre les autorités locales et les National Institutes for Health (États-Unis d Amérique), trois groupes recevant le vaccin rvsv-zebov, le vaccin ChAd3-ZEBOV ou un placebo. Un essai de phase 2 pour le vaccin ChAd3-ZEBOV est prévu dans plusieurs pays africains ; les essais de phase 1 concernant deux autres vaccins candidats ont été achevés. 26. L OMS collaborera à un plan de recherche-développement sur les épidémies ou situations d urgence sanitaires lorsque les solutions de prévention et de traitement sont inexistantes ou insuffisantes. Dans le domaine des vaccins, par exemple, elle pourrait notamment prendre l initiative d établir des «profils de produits cibles» pour orienter la mise au point et la définition de filières de réglementation accélérées. Les activités sur les médicaments pourraient se concentrer sur la mise au point de modèles précliniques prometteurs pour mieux anticiper la mise au point de nouveaux produits. Mise en place de systèmes de santé résilients dans les pays touchés par Ebola 27. L épidémie actuelle d Ebola a cristallisé l idée selon laquelle la résilience doit être à la base de tout système de santé de district. Le cadre OMS de riposte, de relèvement et de résilience du secteur de la santé est fondé sur ces trois domaines interdépendants. 28. L OMS joue un rôle de chef de file dans l aide apportée aux pays touchés pour réactiver de manière sûre les installations sanitaires et planifier le relèvement du système de santé, en collaborant avec les autorités sanitaires nationales, les organisations non gouvernementales, les experts techniques et d autres partenaires afin d appuyer les premiers efforts de relèvement en vue de la mise sur pied de systèmes de santé à long terme. Dans l immédiat, le relèvement consiste à renforcer la prévention, la lutte contre les infections et la sécurité des patients ; à offrir une capacité accrue en matière de personnel de santé ; à améliorer la surveillance ; et à réactiver de manière sûre les services de santé essentiels. 29. En collaboration étroite avec les autorités nationales, l OMS a engagé des échanges en vue du relèvement et du développement du système de santé à long terme. Elle a également aidé les autorités nationales à mettre au point des plans chiffrés de relèvement du système de santé. L OMS continue à apporter son appui aux pays touchés dans la mise en œuvre de ses plans. 30. L OMS continuera de collaborer avec chacun des pays les plus touchés pour appuyer l application des plans nationaux et mettra l accent sur les contraintes auxquelles devait déjà faire face le système de santé avant la crise et qui ont contribué à la trajectoire de l épidémie. Des approches novatrices de catalyseur en matière de renforcement des capacités seront envisagées, par exemple des partenariats fondés sur le jumelage. Les enseignements tirés d une réactivation satisfaisante des services de santé seront réunis et échangés. 6

REGARDER VERS L AVANT 31. Les responsabilités, les fonctions et les actifs de la MINUAUCE, sont provisoirement transférés aux autorités nationales et aux institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies dans chaque pays. La MINUAUCE a mis fin à son intervention au Mali et devrait fermer ses bureaux au Libéria à la fin de mai 2015, en Sierra Leone à la fin de juillet et en Guinée à la fin d août 2015. À mesure que son rôle dans les pays touchés diminue, le leadership technique et la coordination de la riposte assurés par l OMS prendront une plus large place. 32. La prochaine étape de la riposte est cruciale et elle se fondera sur les progrès, les capacités et les enseignements déjà obtenus. Pour accélérer la diminution du nombre de cas et mettre définitivement un terme à l épidémie, il faudra redoubler d efforts tous azimuts en mettant particulièrement l accent sur l analyse anthropologique, l investigation détaillée des cas, la surveillance active et l engagement communautaire. Ces efforts seront guidés par le plan de riposte stratégique de l OMS 2015 concernant l épidémie d Ebola en Afrique de l Ouest. 1 33. Le relâchement au sein des communautés touchées ou à risque reste un risque significatif au même titre que la lassitude des donateurs et des communautés. L élimination de la maladie est nécessaire pour réactiver les services essentiels et assurer le relèvement futur des pays touchés. L OMS maintiendra donc sa capacité de terrain jusqu en 2016. La poursuite de l appui international jouera un rôle crucial pour mettre fin à l épidémie. MESURES À PRENDRE PAR L ASSEMBLÉE DE LA SANTÉ 34. L Assemblée de la Santé est invitée à prendre note du rapport, à examiner le projet de décision contenu dans le document A68/51 et à approuver la création d un comité d examen dans le cadre du Règlement sanitaire international (2005) chargé d examiner le rôle du Règlement sanitaire international (2005) dans l épidémie d Ebola et la riposte. = = = 1 Voir 2015 Who Strategic Response Plan : West Africa Ebola Outbreak : http://www.who.int/csr/resources/ publications/ebola/ebola-strategic-plan/en/ (consulté le 8 mai 2015). 7