Chapitre 7 : La politique du prix

Documents pareils
Livret 10. Mise à jour février Département Tertiaire


FORMULES DE CALCUL. Prix = PV TTC = PV HT x (1 + taux de TVA) TVA = PV HT x taux de TVA PV HT = PV TTC 1 + taux de TVA

Les coûts de la production. Microéconomie, chapitre 7

R. A. A. Bébian. Mimographie, ou essai d écriture mimique. París, 1825

Analyse des coûts. 1 ère année DUT GEA, 2005/2006 Analyse des coûts

TSTT ACC OUTILS DE GESTION COMMERCIALE FICHE 1 : LES MARGES

L Elasticité Concept et Applications Chapitre 4

CHAPITRE 1 : DE LA FONCTION DE DEMANDE DU CONSOMMATEUR À LA DEMANDE DE MARCHÉ

Formation PME Comptabilité analytique (ou comptabilité d exploitation)

DEFINTIONS ET FORMULES

FIL CONDUCTEUR (Session principale 2006)

Chapitre 2 Introduction aux objectifs des coûts. Pr. Zoubida SAMLAL-Doctorante en Risk Management MBA, CFA

32 Coûts fixes, coûts variables

Macroéconomie. Monnaie et taux de change

qff TD4 - Calcul du résultat par la méthode du coût variable I) Distinction entre charges variables et charges lïxes 2ème année LicenceAES TD4

Analyse financière. [Tapez le sous-titre du document] ANALYSE FINANCIERE ANALYSE FINANCIERE Page 1 LICENCE 3 SCIENCES ECONOMIQUES

Elaboration et Suivi des Budgets

L'ELASTICITE-PRIX I- QUAND LES PRIX VARIENT...

Comparer des prix. Comparer des gains. Prix du gazole dans deux stations service. Comparer des salaires entre pays. Encadrer des salaires

PREVISION DU BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT - PRINCIPES

Collecter des informations statistiques

Introduction à la Microéconomie Contrôle continu Licence 1 Economie-Gestion 2009/2010 Enseignants : E. Darmon F.Moizeau B.Tarroux

Variations du modèle de base

Logistique, Transports

4. Les options Une option donne à son propriétaire le droit d acheter ou de vendre un contrat à terme à un prix et une échéance prédéterminés.

EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER

CREER UNE ENTREPRISE A JERSEY

Module 02 - Leçon 02 : Classification des charges et des produits

Exercices & cours de Gestion en vidéo - BTS MUC. Liste des formules. (Consultez également «Liste des tableaux»)

CONCOURS GÉNÉRAL SÉNÉGALAIS 1/6 Durée : 6 heures Série : G SESSION 2004 CLASSES DE TERMINALE

IV - DETERMINATION DES COUTS

COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE L AFRIQUE CENTRALE LA COMMISSION

LES ETAPES DE LA CREATION

Le passage de l'embedded Value à l'economic Value

Monia Amami Franck Brulhart Raymond Gambini Pierre-Xavier Meschi

COURS GESTION FINANCIERE SEANCE 4 CHOIX DU NIVEAU DU FONDS DE ROULEMENT PLANS DE TRESORERIE FINANCEMENTS ET PLACEMENTS A COURT TERME

Projet du service «ON DEMAND BUS» à Kashiwa (Japon)

L empreinte environnementale du groupe Accor Application de l approche cycle de vie au niveau d une organisation

Rédaction d un Plan d affaires

Corefris RAPPORT ANNUEL Annexe 3 : La hausse des prix de l immobilier est-elle associée à une «bulle» de crédit en France?

Politiques monétaire et fiscale Cours de M2R Printemps 2006

Master Poly Trader. Manuel d utilisateur. Group IV Benoît Perroud Marius Erni Lionel Matthey David Wenger Lotfi Hussami

Correction du bac blanc CFE Mercatique

LE TABLEAU DE BORD DE SUIVI DE L ACTIVITE

Association des étudiants et anciens étudiants du master Stratégies Territoriales et Urbaines de Sciences Po

Baromètre 2013 des Rémunérations dans la

Initiation à la Comptabilité

Pratique des options Grecs et stratégies de trading. F. Wellers

Chapitre 5. Le ressort. F ext. F ressort

Etapes administratives nécessaires pour la création de micro entreprises environnementales

Certificats TURBO. Bénéficiez d un effet de levier en investissant sur l indice CAC 40! Produits non garantis en capital.

Les corrigés des examens DPECF - DECF

CHOIX OPTIMAL DU CONSOMMATEUR. A - Propriétés et détermination du choix optimal

Exposé 1: Les aspects théoriques des relations monétaires internationales

SINE QUA NON. Découverte et Prise en main du logiciel Utilisation de bases

un environnement économique et politique

Microsoft Excel : tables de données

Quitus Financier BDE Adrénalille Avril 2012 Avril 2013 Ecole Centrale de Lille

THÈME 1. Ménages et consommation

DATE : Levallois, le 4 septembre REFERENCES : Circulaire n 18/2006 DESTINATAIRES. - Associations, congrégations et collectivités religieuses

Quantité de mouvement et moment cinétique

Siège d escalier. Pinnacle. Produits fabriqués au Québec. escalateur/élévateur. escalateur/élévateur

FONCTION DE DEMANDE : REVENU ET PRIX

DEESMA ETUDE DE CAS CORRIGE SESSION JUIN 2009 DOSSIER 1 : DIAGNOSTIC & PRECONISATIONS

Nouveau Barème W.B.F. de points de victoire 4 à 48 donnes

L oligopole ESCP

P A P 1 D 1 -S 1 S 1 D 1

La lettre de l IMSEPP

Mettez vos bénéfices non répartis à l œuvre

PRIX DE VENTE À L EXPORTATION GESTION ET STRATÉGIES

LE RISQUE DE CHANGE INTRODUCTION : LE MARCHE DES CHANGES : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT. touscours.net

COURS 5 : THEORIE DE L ENTREPRISE 2

Cours débutants Partie 1 : LES BASES DU FOREX

CH.6 Propriétés des langages non contextuels

Macroéconomie. Monnaie et taux de change

Vérifier, en un regard, la nature des flux de la caisse et donc éviter les pertes, les abus ou les vols éventuels.

PME : quels sont les leviers d'optimisation des coûts permettant de gagner 15% sur votre résultat net?

Le sommeil, c est la vie. vegas. what happens in vegas,...

31 Coûts complets

LA DYNAMIQUE DES PRIX AGRICOLES évolutions fondamentales, financiarisation, spéculation

Maintien des prix et l affaire Visa / Master Card

ERGONOMIE ET OPTIMISATION DU TAUX DE CONVERSION D UN SITE INTERNET Partie 1/2

Définition, typologie et méthodologie d évaluation des avantages immatériels dans le cadre du service universel postal

Régime de retraite de la Corporation de l École Polytechnique ASSEMBLÉE ANNUELLE 14 JUIN 2010

Circulaire sur le remboursement de frais et part privée sur véhicule d'entreprise

ORGANISME DE PLACEMENT COLLECTIF DE TYPE A

N d anonymat : Remarques générales :

PROJET D ELECTRIFICATION RURALE PAR RESEAU SBEE <<MESURES D ACCOMPAGNEMENT>> (MISSION D INTERMEDIATION SOCIALE)

CONSOMMATION INTERTEMPORELLE & MARCHE FINANCIER. Epargne et emprunt Calcul actuariel

COMPTABILITE GENERALE ETAPE 2 : LE COMPTE

L investissement participatif dans les EnR en France : état des lieux les projets VALOREM

LE RÉSEAU INTERNATIONAL D IMPLANTATION D ENTREPRISES. Philippe CHAMPEMOND Directeur Adjoint Erai Chine S IMPLANTER EN CHINE STRATEGIES & SOLUTIONS

- la mise en place du contrôle budgétaire est souvent mal vécue, car perçue comme une sanction par le personnel de l entreprise.

VENTE DE LA PARCELLE N 1011 INCLUANT LE BÂTIMENT ECA N 1021, COLLEGE DU BAS (ANCIENNE POSTE), IMPASSE DE LA POSTE 2/RTE DU VILLAGE 6, COLOMBIER

Propriétés des options sur actions

Transcription:

Chapitre 7 : La politique du prix Coûts Demande (clients) Concurrents PRIX Comment les coûts peuvent-ils rentrer dans le calcul des prix? Coûts - Directs (= spécifiques) / Indirects (= communs) - Variables / fixes Coûts directs Imputables «sans ambiguïté» à un produit X spécifique (ex : produits au chocolat : Mon Chéri (cerise, liqueur cerise) / Raffaelo (noix de coco) Si un chef de produits ne s occupe que de Raffaelo, son salaire est un coût pour l entreprise. Il peut y avoir des coûts communs entre les 2 (ex : machines) Coûts indirects Non imputables spécifiquement à un produit X, mais «communs» à plusieurs produits (X, Y, Z ) Coûts variables Ils varient en fonction du volume de production. Coûts fixes Ils ne varient pas, quel que soit le volume de production. On peut avoir des coûts directs fixes et/ou variables, des coûts indirects fixes et/ou variables Exemple de coût direct variable : noix de coco de Raffaelo Exemple de coût direct fixe : salaire du chef de produit Exemple de coût indirect variable : Matière première commune à plusieurs produits Exemple de coût indirect fixe : salaire secrétaire (on ne peut pas l attribuer à tel ou tel produit). Les prix «internes» On établit d abord un prix plancher (ou prix limite) : P L = coût direct unitaire = coûts variables directs Prix technique (prend aussi en compte les coûts fixes) : P TECH = coût direct unitaire + coûts fixes Prix «cible» : P CIBLE = P TECH + marge unitaire Marge unitaire = capital investi (K) x taux de rentabilité (r)

Exemple : Coûts variables directs : 50 000 CF = 100 000 (Q) : 100 000 unités Capital investi (K) = 1 000 000 Taux de rentabilité souhaitée (r) = 20% = 200 000 Prix plancher ou prix limite P L = CDU = CV / Q = 50 000 / 100 000 unités = 0,50 (=> c est le minimum -> Si on met 0,49, on perd de l argent) Prix technique P TECH = CDU + (CF/Q) = 0,50 + (100 000 / 100 000 u) = 1,50 (avec ce prix, on couvre tous les coûts) Prix «cible» P CIBLE = P TECH + marge unitaire = 1,50 + (100 000 x 0,20 /100 000 u) = 1,50 + (200 000/100 000) = 3,50 Faiblesse de ce système on ne s est basé ici que sur la production (-> on n a pas fait attention à la demande -> le client est-il disposé à payer ce prix?) va-t-on réellement vendre les 100 000 unités? Cela dépend du prix. On ne peut pas uniquement raisonner comme cela, il faut tenir compte de la demande. Elasticité de la demande Loi de la demande Prix -> quantité demandée Prix -> quantité demandée Courbe de la demande prix p1 a p2 b Q1 Q2 quantités demandées Mais dans quelle mesure varie Q suite à une variation de P? Etant donné une variation de P, la variation de Q est plus ou moins que proportionnelle? Elasticité de la demande au prix ε(ou η) = variations en % des quantités vendues = ΔQ/Q Variations en % du prix ΔP/P

Deux possibilités ΔQ en % > ΔP en % -> demande élastique ΔQ en % < ΔP en % -> demande inélastique Demande élastique P 1 = 10 ----> Q 1 = 100 unités P 2 = 8 ----> Q 2 = 150 unités ΔP = 2 = 20% par ΔQ = 50 = 50% par rapport à P1 rapport à Q1 P 3 = 6 ----> Q 3 = 300 unités ΔP = 2 = 25% par ΔQ = 150 = 100% par rapport à P2 rapport à Q2 Si demande élastique, intérêt à diminuer le prix RT 1 = P 1 x Q 1 = 10 x 100 = 1000 RT 2 = P 2 x Q 2 = 8 x 150 = 1200 RT 3 = P 3 x Q 3 = 6 x 300 = 1800 P => Q plus que proportionnellement => RT P 1 = 10 ----> Q 1 = 100 unités P 2 = 12 ----> Q 2 = 70 unités ΔP = 2 = 20% par ΔQ = 30 = 30% par rapport à P1 rapport à Q1 P 3 = 15 ----> Q 3 = 35 unités ΔP = 3 = 25% par ΔQ = 35 = 50% par rapport à P2 rapport à Q2 RT 1 = P 1 x Q 1 = 10 x 100 = 1000 RT 2 = P 2 x Q 2 = 12 x 70 = 840 RT 3 = P 3 x Q 3 = 15 x 35 = 1800 P => Q plus que proportionnellement => RT Demande inélastique P 1 = 8 ----> Q 1 = 100 unités P 2 = 6 ----> Q 2 = 120 unités ΔP = 2 = 25% par ΔQ = 20 = 20% par rapport à P 1 rapport à Q 1 P 3 = 4 ----> Q 3 = 150 unités ΔP = 2 = 33,3% par ΔQ = 30 = 25% par rapport à P 2 rapport à Q 2 RT 1 = P 1 x Q 1 = 8 x 100 = 800

RT 2 = P 2 x Q 2 = 6 x 120 = 720 RT 3 = P 3 x Q 3 = 4 x 150 = 600 P => Q moins que proportionnellement => RT P 1 = 8 ----> Q 1 = 100 unités P 2 = 10 ----> Q 2 = 90 unités ΔP = 2 = 25% par ΔQ = 10 = 10% par rapport à P 1 rapport à Q 1 P 3 = 12 ----> Q 3 = 81 unités ΔP = 2 = 20% par ΔQ = 9 = 10% par rapport à P 2 rapport à Q 2 RT 1 = P 1 x Q 1 = 8 x 100 = 800 RT 2 = P 2 x Q 2 = 10 x 90 = 900 RT 3 = P 3 x Q 3 = 12 x 81 = 972 P => Q moins que proportionnellement => RT Demande élastique Demande inélastique Baisse du prix RT RT Hausse du prix RT RT Elasticité = demande réagit fortement à une variation du prix (inélasticité => varie moins que proportionnellement) Intérêt pour le manager : pour fixer le prix + cibler un certain type de consommateurs + impact sur la recette (selon que la demande soit élastique ou non, variation de la recette) Demande élastique => si prix augmente, RT Si demande élastique + baisse des prix => très grande variation (> baisse du prix) -> effet sur le chiffre d affaires : recette inférieure à l unité mais grande quantité => CA. Demande élastique -> marché sensible. Une petite variation du prix (à la baisse ou à la hausse) entraine une petite variation de la quantité si demande élastique. Au début du cycle de vie du produit Des gens vont acheter (prix élevé mais sont intéressés par la nouveauté -> ne sont pas élastiques par rapport au prix). Déterminants de l élasticité Existence de substituts -> différenciation caractéristiques «uniques» du produit Poids du prix dans le budget du consommateur Break-even analysis (analyse du point mort) Calcul du volume de production et de vente tel que l entreprise ne réalise ni un profit, ni une perte (étant donnés son prix de vente et ses coûts) Calcul du breack-even point et de vente tel que : profit = 0 et perte = 0

Les coûts de l entreprise CF : ne varient pas lorsque la production ou -> coûts indépendants du volume de production CV : ( ) lorsque la production ( ) -> fonction croissante du volume de production CF 1000 1 2 10 100 Les coûts variables (CV) Coût variable unitaire CVu = charge inhérente aux inputs variables (ex : matières premières et électricité) employés pour fabriquer une unité de produit. Ex : Inputs variables 2 m² coton (5 ) 2 m de fil (3 ) => 1 CHEMISE 7 boutons (1 ) Energie électrique (1 ) CVu = 10 50 CV CVu = 20 CV = CVu x Q CVu = 10 Hypothèse : CVu = constant 20 10 Le coût total (CT) CT = CF + CV CV = CVu x Q CT = CF + (CVu x Q) 1 2 5

CT Hypothèse : CF = 1000 et CVu = 10 1050 1020 1010 1000 CT = CF + CV 0 1 2 5 Les recettes Recette unitaire (Ru) = Prix de vente Recettes totales (RT) = Ru x Q 60 30 RT Hypothèse : Ru = constant Ru = 15 Ru = 30 15 RT = Ru x Q 0 1 2 4 Le point mort (break-even point) RTCT 4500 4000 1200 1000-900 (perte) 300 +500 (profit) CF = 1000 ; CVu = 10 ; Ru = 15 20 300 RTCT RT > CT => profit RT CT > RT => perte CT Break-even point = > RT = CT (ni perte ni profit) Q = b.e.p

Break-even point Q tel que RT = CT (ni perte ni profit) Calcul du break-even point Q tel que RT = CT -> Q tel que RT CT = 0 RT = Ru x Q CT = CF + (CVu x Q) Calculer niveau de Q tel que : (Ru x Q) [CF + (CVu x Q)] = 0 1) (Ru x Q) [CF + (CVu x Q)] = 0 2) (Ru x Q) = CF + (CVu x Q) 3) (Ru x Q) (CVu x Q) = CF 4) Q(Ru CVu) = CF 5) Q = CF : (Ru CVu) Qbep = CF : (Ru CVu) Démonstration Si production et vente = 200 unités RT = 15 x 200 = 3000 CT = 1000 + (10 x 200) = 3000 RT = CT -> ni profit ni perte Q = bep -> RT = CT (ni perte ni profit) Q < bep -> RT < CT -> perte Q > bep -> RT > CT -> profit