ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DE L ENTREPRISE

Documents pareils
DEVOIR N 1 économie générale

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL

ENSIIE. Macroéconomie - Chapitre I

LES RÉFÉRENTIELS RELATIFS AUX ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS

Chapitre 2/ La fonction de consommation et la fonction d épargne

Monnaie, chômage et capitalisme

ESSEC Cours Wealth management

FONCTION DE DEMANDE : REVENU ET PRIX

Chapitre 3. La répartition

Domaine Santé. Plan d études cadre Modules complémentaires santé. HES-SO, les 5 et 6 mai PEC Modules complémentaires santé

Philippe BANCE Président du Conseil scientifique international du CIRIEC CREAM Normandie Université (Univ. Rouen)

LES DIFFERENTS TYPES DE MESURE

L analyse économique est-elle transposable à l éducation?

LICENCE PROFESSIONNELLE EN MANAGEMENT ET ECONOMIE DU NUMERIQUE (LIPMeN)

- Introduction : la globalisation commerciale d hier et d aujourd hui

RENDEZ-VOUS D AUTOMNE DE L ADRECA. 17 novembre 2003

Manuel de recherche en sciences sociales

PROGRAMME DE CRÉATION ET INNOVATION TECHNOLOGIQUES EN CLASSE DE SECONDE GÉNÉRALE ET TECHNOLOGIQUE Enseignement d exploration

CHAPITRE 2 : L'INVESTISSEMENT ET SES DETERMINANTS

Débat participatif. La vie chère. «Les Français n ont pas seulement le sentiment, mais la démonstration, que leur pouvoir d achat baisse»

ÉCONOMIE GÉNÉRALE FIIFO1

Les politiques de réduction du coût salarial en Belgique

Partenaires: w w w. c o g m a s t e r. n e t

ENSAE, 1A Maths. Roland Rathelot Septembre 2010

Consolidation de fondamentaux

Spécialité auxiliaire en prothèse dentaire du brevet d études professionnelles. ANNEXE IIb DEFINITION DES EPREUVES

La gestion de l offre dans le secteur laitier, un mode de régulation toujours pertinent SOMMAIRE. Daniel-Mercier GOUIN

Formation à la systémique pour consultants et personnels RH

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

Auditer son environnement Telecom Un des fondements du projet TEM

Management Chapitre 3 Diriger et décider

LE ROLE DES INCITATIONS MONETAIRES DANS LA DEMANDE DE SOINS : UNE EVALUATION EMPIRIQUE.

Théorie des Jeux Et ses Applications

Redépôt du projet de loi C-377 Sommaire de nos arguments

ACTEURS DE LA DÉFENSE ET FACTEURS DE SÉCURITÉ

Le DMP en Bretagne. Assemblée générale ANIORH. Vendredi 7 Décembre 2012

INTRODUCTION GÉNÉRALE

TRAVAIL ET GESTION DE L EMPLOI?

Assurance maladie publique et «Opting out» - Réflexions théoriques

Tableau de Bord. Clas 1.1 Conduite d'un projet de communication

ECONOMIE GENERALE G. Carminatti-Marchand SEANCE III ENTREPRISE ET INTERNATIONALISATION

10 REPÈRES «PLUS DE MAÎTRES QUE DE CLASSES» JUIN 2013 POUR LA MISE EN ŒUVRE DU DISPOSITIF

TEMPS PARTIEL Principe général : Quotité de temps partiel Rémunération : 50 % 50 % ; 60 % 60 % ; 70 % 70 % ; 80 % 85,7 % ; 90 % 91,4 %

Tests de sensibilité des projections aux hypothèses démographiques et économiques : variantes de chômage et de solde migratoire

I. Le partage du revenu entre l épargne et la consommation

Étude Patrimoniale Document de collecte d informations. Votre conjoint. Vous. Vos proches. Date de l entretien... DOSSIER

MATHÉMATIQUES ET SCIENCES HUMAINES

Banque nationale suisse

La question sociale globale et les migrations. Présentation de Jean Michel Severino aux semaines sociales, 28 Novembre 2010

1 Les différents courants de pensée de la théorie des organisations

EDUCATEUR SPECIALISE ANNEXE 1 : REFERENTIEL PROFESSIONNEL

La crise de Lionel Artige. Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège

DEVELOPPEMENT DES ADOLESCENTS ET EPS. 3. Quels problèmes professionnels pose le développement des adolescents pour l atteinte des objectifs de l eps

MONITEUR-EDUCATEUR ANNEXE I : REFERENTIEL PROFESSIONNEL. Le moniteur-éducateur intervient dans des contextes différents :

Direction de l Entreprise - OUTILS DE PILOTAGE DE L ENTREPRISE (OPE) «Gestion de la P.M.E, gérer un Centre de Profit»

BACCALAURÉAT PROFESSIONNEL EN PROTHÈSE DENTAIRE FORMATIONINITIALEET CONTINUE SUP DENTAIRE CRÉATIF 3 A N NÉ E S D E FOR MA T I ON

La politique monétaire après la crise financière mondiale : Nouveaux enjeux

La modélisation des déplacements : Qu est ce qu un modèle, pour qui et pourquoi?

CONNAISSANCE DE SOI APPRENDRE A AVOIR CONFIANCE EN SOI

HISTOIRE MONETAIRE DE L EUROPE DE 1800 A 2007

Autonomie et fragilités de la recherche académique Financements sur projet et reconfigurations du travail scientifique

REGLEMENTATION FEDERALE DU B.F. UFA septembre 2012

Le nouvel esprit du capitalisme

CHAPITRE 6. Les comptes courants

La politique monétaire. Lionel Artige HEC Université de Liège

La Révolution Numérique Au Service De l'hôpital de demain JUIN 2013 Strasbourg, FRANCE

Finance de marché Thèmes abordés Panorama des marches de capitaux Fonctionnement des marchés de capitaux Le marché des obligations Le marchés des

Documents complémentaires au PPN du DUT Carrières juridiques (CJ) Description des parcours de modules complémentaires destinés à la poursuite d étude

Nombre de crédits Nombre d'évaluation UE Majeure de spécialité 6 2. UE mineure de spécialité 3 ou 2 1. UE libre 1 1

Cadrer la stratégie boursière

PERCEPTION ET PERCEPTION SOCIALE

LES ETUDES DE MASSO-KINESITHERAPIE

CREDIT D'IMPOT RECHERCHE MODELE DE DEMANDE D'AVIS PREALABLE

La construction du temps et de. Construction du temps et de l'espace au cycle 2, F. Pollard, CPC Bièvre-Valloire

UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE

Quand la peur nous prend, qu est-ce qu elle nous prend? Vivre la crainte, l inquiétude, la panique, l affolement ou la terreur; la peur est

Nathalie Bulle (1998), Compte-rendu de Rainer Hegselmann, Ulrich Mueller, Klaus G. Troitzsch (eds.).- Modelling and simulation in the social sciences

L AUTO - ENTREPRENEUR

Cohésion d Equipe - Team Building

Critique des conditions de la durabilité: application aux indices de dév...

PEUT- ON SE PASSER DE LA NOTION DE FINALITÉ?

C11.2 Identifier les solutions à mettre en œuvre C11.3 Préparer le cahier des charges

La construction du budget communal. 25 avril 2015

A PROPOS DES CRITERES D ATTRIBUTION DES EQUIVALENCES

Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé

1er thème: comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs?

SERVICES À LA PERSONNE LE CESU PRÉFINANCÉ : DES AVANTAGES POUR TOUS

Monnaie, Banque et Marchés Financiers

COOPERATIVES D ACTIVITES ET D EMPLOI : ENTREPRENEUR SALARIE DANS UNE ENTREPRISE PARTAGEE?

ORGANIGRAMME DES ETUDES

Devenez expert en éducation. Une formation d excellence avec le master Métiers de l Enseignement, de l Education et de la Formation

1. Les types d enquêtes

University of AbouBakr Belkaid Tlemcen Program Title Type Level Program Web site Perturbations moyennisations et application aux biomathématiques

MODE D EMPLOI LOI POUR LE POUVOIR D ACHAT : Rachat de jours de repos, déblocage anticipé de la participation, prime exceptionnelle...

Chapitre 3. Les distributions à deux variables

Les apports de l informatique. Aux autres disciplines

LE PROBLÈME DE RECHERCHE ET LA PROBLÉMATIQUE

BOURSES SCOLAIRES

IT SecuDay Geneva 2015 : Les apports du Big Data à la sécurité informatique

Transcription:

Université d Orléans DESS DMPS-BIO ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DE L ENTREPRISE DOCUMENT N 1 Introduction à la «Science Economique» Introduction

DEFINITION : Définition «standard» aujourd hui (proposée par le courant dominant de l analyse économique) : «l économie est la science sociale qui étudie comment les gens choisissent d utiliser des ressources rares pour satisfaire des besoins illimités». Par sa dimension sociale, la vie matérielle nécessite une méthode d organisation. On en distingue trois : 1- tradition (de père en fils, de mère en fille...) 2- commandement central (féodalité, socialisme soviétique) 3- marché (capitalisme) 2

1- RARETE, CHOIX ET COUTS rareté limites (individuelles et sociales) choix coûts (d opportunité) «Tout canon fabriqué, tout lancement de bateau de guerre, tout tir de fusée signifie en dernière analyse, un vol au détriment de ceux qui ont faim et ne sont pas nourris» (Einsenhower) garder 100 sur un compte chèque pendant 1 an (sans le dépenser) «coûte» 5 si j ai la possibilité de faire un placement qui rapporte 5% par an (parce que le compte chèque ne rapporte rien). Le contraire de la rareté, c est l utopie : Les utopies éliminent la rareté : en supposant l abondance en éliminant le besoin 3

2- L INDIVIDU ET LE GROUPE : les choix individuels conduisent-ils au ChA O s ou à l harmonie? une bonne décision individuelle n est pas toujours une bonne décision collective les actions dépendent des anticipations de ce que font les autres (comportements contingents) effets secondaires De l individu au groupe : Les économistes supposent que les individus sont égoïstes (?) Adam SMITH : «Ce n est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous devons attendre notre dîner, mais du soin qu ils prennent à leur propre intérêt» Pour le bien-être du groupe : coordonner les comportements individuels. 1 ère solution : établir des droits de propriété et permettre aux marchés de se développer. 2 ème solution : centraliser les décisions au sein d une autorité qui réglemente Adam SMITH dualité entre les intentions et les résultats harmonie entre intérêt personnel et intérêt social 4

3- LE MARCHE : REUSSITES ET ECHECS. marché :mécanisme par lequel les acheteurs et les vendeurs d une marchandise interagissent pour en déterminer le prix et la quantité. Le système de marchés répond à la triple question : Quoi, comment pour qui produire? Le système de marché peut conduire à une allocation efficace des ressources, c est-à-dire : à une répartition des richesses telle qu aucun individu ne peut accroître son bien-être sans que celui d une autre personne soit diminué, à une production de marchandises sans gaspillage de ressources. MAIS... des conditions doivent être remplies (concurrence parfaite) l efficacité peut être injuste. justification à une intervention de l Etat Pour les partisans du libéralisme, l Etat doit : faciliter le déroulement de l activité privée compenser les défaillances du marché Ne pas chercher à réguler l activité débat permanent depuis les années 1930. réguler l activité; offrir à chacun les moyens de vivre dignement 5

4- DIFFERENTS COURANTS DE PENSEE. Economie politique classique : (1770 1870 : Smith, Ricardo, Malthus, Marx) : L objet essentiel de l économie politique est de comprendre la croissance et la distribution des richesses. Des «lois naturelles» gouvernent les comportements économiques, de même qu elles gouvernent le mouvement des planètes. La valeur des biens et services est déterminée par le coût de production, essentiellement le coût du travail. Des classes sociales (travailleurs, propriétaires fonciers, capitalistes) s affrontent pour le partage des richesses. Les salaires gravitent normalement autour d un niveau de subsistance. Méthode : analyse historique et philosophique. Economie néoclassique : (1870 : Walras, Menger, Marshall) L objet essentiel de l économie politique est de comprendre comment des ressources rares sont allouées entre des utilisations alternatives. Les théories économiques sont fondées sur un petit nombre d axiomes, qui définissent «l homo œconomicus» comme un calculateur rationnel... La valeur est déterminée par l échange (l offre et la demande) plutôt que la production ; Le travail, la terre et le capital sont des «facteurs de production», qui reçoivent un revenu proportionnel à leur productivité. Méthode : les théories économiques sont exprimées par des modèles mathématiques, qui sont sujets à des tests statistiques. Keynes (1883 1946) : s oppose à la vision néoclassique. Analyse macroéconomique : ne repose pas sur l analyse des comportements individuels (par opposition à la démarche néoclassique), mais étudie des comportements agrégés, en dénonçant le sophisme de composition. Analyse à la base de la politique économique aujourd hui. Le marché n assure pas de lui-même la réalisation d un équilibre de plein-emploi. L Etat doit intervenir pour relancer l activité. Perspective de court terme. Le «courant de la synthèse» (Hicks, Samuelson, Tobin), qui envisage la pensée de Keynes dans le cadre néoclassique, est devenu après la seconde guerre mondiale, le courant dominant en analyse économique. Le «modèle néoclassique» est enrichi pour prendre en compte les dysfonctionnements des marchés (problèmes d information, de concurrence imparfaite...). C est dans ce cadre qu a lieu le débat entre les «libéraux» plus ou moins ultra (partisans du laisser-faire) et les «interventionnistes» qui insistent davantage sur les échecs de la régulation par le marché et le besoin de l intervention de l Etat. Institutionnalisme (1900 : Veblen, Perroux, Galbraith, Heibronner). Rejet du néoclassicisme. L objet essentiel de l économie politique est d étudier les relations entre institutions politiques et sociales, technologie et marchés.. L économie est une science «morale» (par opposition à naturelle) L économie doit s analyser dans son évolution (et non de façon atemporelle) : les marchés sont une création culturelle. Les relations de marché sont des relations de pouvoir. Méthode : analyse historique du changement. 6

5- L ECONOMIE COMME SCIENCE SOCIALE Objet des sciences sociales : l étude des sociétés et institutions humaines, des relations et des idées liés à la vie sociale. La science économique ne peut comprendre à elle seule tout le phénomène humain. champ méthode d investigation modèles théoriques sociologie relations et institutions sociales (classes, famille, Etat, syndicats, Eglises...), mouvements sociaux enquêtes en situation anthropologie psychologie économie l être humain comportement vie sous tous ses humain matérielle, aspects, sociaux, (émotions, choix dans culturels, désirs, l utilisation (langage, apprentissage des coutumes) et jugement) ressources physiques (anatomie, physiologie, pathologie, évolution) observations sur le terrain littéraires, avec formalisme logique tests en laboratoire recueil de données quantitatives formalisés (mathématiques) prévisions qualitatives, horizon indéfini datées, quantifiées L économie emprunte/se confronte aux autres sciences sociales : Psychologie, sociologie préférences individuelles. Sociologie, sciences politiques institutions, organisation sociale qui préexistent aux individus. 7

On doit aux néoclassiques la transformation de l économie politique en «science économique», calquée sur les sciences exactes. interpréter la réalité en cherchant à découvrir des lois objectives. définitions hypothèses déduction Résultats théoriques Observations empiriques Modification des hypothèses N infirment pas... Acceptation provisoire Infirment... Rejet Remarques : Il n y a pas de «fait brut», la «réalité» n existe pas l expérimentation est impossible L économie n est pas un corps scientifique unifié. Il y a débat sur l objet, sur la méthode L analyse économique fournit à la fois des propositions «positives» («ce qui est») et des propositions «normatives» («ce qui doit être») Conséquence : l idéologie n est jamais loin 8