Ameth Saloum NDIAYE. Colloque régional UEMOA-CRDI 2009 1

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Transcription:

Ameth Saloum NDIAYE CEPOD, Ministère de l Economie et des Finances, Sénégal Colloque régional UEMOA-CRDI, Ouagadougou, Burkina Faso, 8-10 décembre 2009 1

Problématique et justification Objectifs du papier Méthodologie Résultats, discussions et travaux futurs Implications politiques et recommandations 2

1.1. Problématique La problématique des transferts d argent ne remonte pas d aujourd hui. Volumes croissants de transferts depuis les années 1970 (FMI, Balance of Payments Statistics, 2008). Les transferts de fonds sont devenus un canal de plus en plus important pour satisfaire les besoins de financement extérieur des pays en développement. Ces ressources sont donc perçues comme une nouvelle source de financement du développement (Ratha, 2003 ; Spatafora, 2005). 3

1.1. Problématique (suite) Les transferts moins volatiles, donc plus stables que les autres flux financiers tels que l aide et les IDE (Ratha, 2003 ; Buch et Kuckulenz, 2004 ; Gupta et al, 2007). Les transferts jouent un rôle important dans la BP en contribuant à contenir les vulnérabilités de la position extérieure (Bouhga-Hagbe, 2006). Les transferts sont un moyen utile et efficace de réduction de la pauvreté et de l inégalité des revenus (Baruah, 2006 ; Gupta et al, 2007 ; Chami et al, 2008). 4

1.1. Problématique (fin) Vaste littérature empirique sur les effets des transferts de fonds, particulièrement sur la croissance. Cependant, peu d études économétriques sur les canaux à travers lesquels s opère cet effet-croissance. Exploration de cette piste de recherche en se focalisant sur le canal de l investissement productif. Contribution: meilleure compréhension de l effet de ces transferts sur le développement, et du rôle du système financier dans l orientation de ces ressources vers des circuits productifs. 5

1.2. Justification: pourquoi les pays de l UEMOA? 6

1.2. Justification: pourquoi les pays de l UEMOA? (suite) 7

1.2. Justification: pourquoi les pays de l UEMOA? (suite) En 2005, la majorité des pays de l UEMOA sont dans le top 10 des pays bénéficiaires de transferts de fonds en Afrique Subsaharienne (Gupta, Pattillo et Wagh, 2007). 8

1.2. Justification: pourquoi les pays de l UEMOA? (suite) 9

1.2. Justification: pourquoi les pays de l UEMOA? (suite) Statistique descriptive Transfert de fonds Total 18188,14 Moyenne 79,77 Médiane 60 Minimum 2 Maximum 633 Ecart-type 91,30 Coefficient de variation 114,45% 10

1.2. Justification: pourquoi les pays de l UEMOA? (fin) TF/PIB TF/AID TF/DET TF/EXP TF/ICOR TF*ILCR TF par tête PIB par tête AID par tête Bénin 0,84 6,34 2,88 7,90 629,50 0,64 271,08 324,1 42,78 Burkina Faso Côte d Ivoire Guinée Bissau 0,85 3,65 2,78 8,45 742,56 0,92 221,32 261,52 60,64 0,23 9,59 0,17 0,33 276,94 0,23 127,21 555,01 13,27 0,63 1,71 0,20 1,24-26,34 0,11 85,69 135,14 50,03 Mali 0,67 2,84 1,63 9,49 372,26 0,38 195,70 289,82 68,97 Niger 0,24 1,37 0,68 1,84 94,08 0,27 40,03 168,38 29,21 Sénégal 0,98 7,19 2,99 4,11 1088,62 0,63 491,47 499,2 68,33 Togo 0,82 16,06 0,70 3,47 122,70 0,22 197,10 240,26 12,27 UEMOA 0,66 6,09 1,50 4,60 3300,33 3,42 1629,60 2473,43 345,49 11

Objectif général: voir comment les transferts de fonds affectent le développement économique des pays de l UEMOA. Les objectifs spécifiques consistent à : Analyser l impact des transferts de fonds sur la croissance économique ; Explorer la question de l effet des envois de fonds sur l investissement domestique ; Examiner le rôle du système financier dans l orientation des transferts de fonds vers des circuits d investissement productif. 12

3.1. Transferts de fonds et croissance économique TCP TCP TFP X u v it 0 1 i,t 3 2 it 3 it i t it (1) X représente le vecteur des variables de contrôle: taux d inflation, investissement, qualité des institutions mesurée par les contraintes sur le pouvoir exécutif. Ces contraintes prenant des valeurs allant de 1 (autorité exécutive illimitée) à 7 (parité ou subordination exécutive) (Cf. Polity IV Project database). Choix de la méthode des doubles moindres carrés pour traiter les problèmes d endogénéité en instrumentant les variables endogènes par leurs valeurs décalées. 13

3.2. Transferts de fonds et investissement INVP INVP TFP Y u v it 0 1 i,t 1 2 it 3 it i t it (2) Y représente le vecteur des variables de contrôle: le taux d inflation, le taux de croissance du PIB réel, la qualité des institutions mesurée comme ci-dessus. Choix de la méthode des doubles moindres carrés pour traiter les problèmes d endogénéité en instrumentant les variables endogènes par leurs valeurs décalées. 14

3.3. Système financier, transferts de fonds et investissement INVP INVP TFP DEFI TFP * DEFI Z u v it 4 it it it 0 1 i,t1 2 it 3 5 it i t it (3) Z représente le vecteur des variables de contrôle: taux d inflation, taux de croissance du PIB réel, qualité des institutions mesurée comme ci-dessus. Choix de la méthode des doubles moindres carrés pour traiter les problèmes d endogénéité en instrumentant les variables endogènes par leurs valeurs décalées. 15

3.4. Définition et sources des données Variable Définition Source CPP Ratio du crédit au secteur privé au PIB World Bank (2008), World Development Indicators (2008) DEP Ratio des dépôts au PIB au PIB International Monetary Fund (2008), International Financial Statistics (2008) INF Taux d inflation mesuré par la variation World Bank (2008), World Development de l indice des prix à la consommation Indicators (2008) INV Ratio de l investissement au PIB World Bank (2008), World Development Indicators (2008) TCP Taux de croissance du PIB réel World Bank (2008), World Development Indicators (2008) TFP Ratio des transferts de fonds au PIB International Monetary Fund (2008), Balance of Payments Statistics (2008) QINS Qualité des institutions mesurée par les Polity IV Project s Database contraintes sur le pouvoir exécutif, ces contraintes prenant des valeurs allant de 1 (autorité exécutive illimitée) à 7 (parité ou subordination exécutive) 16

4.1. Effet des transferts sur la croissance dans l UEMOA (1) (2) (3) (4) TFP 0.249 0.293 0.229 0.248 (2.02)** (2.42)** (1.82)* (1.76)* TCP -3 0.113 0.093 0.114 0.071 (1.96)* (1.47) (1.98)** (1.16) INF -6-0.106 (3.12)*** QINS 0.000 (2.26)** INV 0.163 (2.11)** Constant 0.019 0.025 0.020-0.008 (3.14)*** (3.83)*** (3.24)*** (0.65) Observations 209 163 209 202 R 2 0.023 0.095 0.033 0.07 17

4.2. Effet des transferts sur l investissement dans l UEMOA (1) (2) (3) (4) TFP 0.174 0.301 0.213 0.444 (1.66)* (2.99)*** (1.77)* (2.11)** INV -1 0.804 0.747 0.800 0.720 (10.06)*** (10.56)*** (9.81)*** (8.92)*** INF -5-0.044 (1.82)* QINS -1 0.000 (3.31)*** TCP 0.148 (1.77)* Constant 0.029 0.036 0.028 0.028 (2.48)** (3.28)*** (2.43)** (2.63)*** Observations 214 164 206 182 R 2 0.65 0.71 0.67 0.69 18

4.3. Transferts et investissement: rôle du système financier (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) Crédit au secteur privé Dépôts INV -1 0.624 0.563 0.621 0.616 0.699 0.705 0.695 0.705 (9.00)*** (4.57)*** (9.08)*** (7.65)*** (9.19)*** (8.78)*** (9.12)*** (8.22)*** TFP 2.014 2.663 1.971 1.789 0.612 0.682 0.590 0.501 (2.15)** (2.55)** (2.06)** (1.91)* (3.11)*** (3.48)*** (2.99)*** (2.21)** CPP 0.109 0.059 0.104 0.099 (1.01) (0.73) (0.94) (0.96) CPP*TFP -8.231-10.556-8.070-7.543 (1.80)* (1.93)* (1.75)* (1.66)* DEP 0.041 0.044 0.040 0.034 (2.52)** (2.56)** (2.48)** (2.03)** DEP*TFP -0.455-0.487-0.446-0.371 (2.50)** (2.57)** (2.46)** (1.98)** INF -2-0.018 (0.50) INF -1-0.008 (0.28) QINS 0.000 0.000 (1.04) (1.86)* TCP 0.199 0.142 (2.85)*** (1.65)* Constant 0.022 0.037 0.024 0.022 0.025 0.024 0.027 0.025 (0.87) (2.04)** (0.91) (1.00) (2.56)** (2.37)** (2.68)*** (2.41)** Observations 174 132 174 174 182 167 182 182 R 2 0.45 0.56 0.46 0.52 0.68 0.72 0.68 0.70 19

4.3. Transferts et investissement: rôle du système financier (suite) Existence de contraintes de liquidité conduisant à une inefficience du système financier avec notamment une faiblesse des dépôts et un accès limité au crédit. Donc, le marché financier ne remplit pas pleinement son rôle de satisfaire les besoins financiers des agents économiques. Ainsi, le système financier peu profond n offre pas aux migrants suffisamment de services financiers comme les produits d épargne et les crédits entrepreneuriaux de manière à ce que les ressources transférées soient davantage canalisées vers des investissements productifs pour stimuler la croissance. 20

4.3. Transferts et investissement: rôle du système financier (fin) Exercice économétrique précédent: le volume d investissement est un important canal à travers lequel s opère l effet-croissance des transferts. Travaux futurs: explorer économétriquement d autres canaux potentiels: efficience de l investissement, investissement dans le capital humain, ainsi que les effets multiplicateurs à partir d une épargne et d une demande intérieure plus élevées (Giuliano et Ruiz-Arranz, 2005). 21

Canaliser les transferts de fonds davantage vers des activités productives. Pour ce faire, d abord renforcer la bancarisation des migrants. Ainsi, le système financier pourra contribuer plus efficacement à promouvoir, à des fins d investissement productif, les transferts en offrant aux migrants des services financiers tels que les produits d épargne et les crédits entrepreneuriaux. Ensuite, mettre en place des dispositifs d accompagnement financier et non financier en faveur des migrants porteurs de projets d investissement. 22

Ainsi, il est absolument nécessaire de créer des structures capables d attirer et de canaliser les transferts d argent vers des activités productives. Dans ce sens, il est important de mettre en place, dans l espace UEMOA, un Fonds régional d appui à l investissement de la diaspora. Ce Fonds régional pourrait se charger d identifier des projets porteurs des migrants et de les accompagner d une part pour améliorer leurs capacités techniques à entreprendre et à gérer des activités productives, d autre part pour financer leurs projets. Ce Fonds pourrait octroyer aux migrants soit des lignes de crédit, soit des garanties. 23

Un autre axe de politique: faire en sorte que les ressources envoyées par les migrants empruntent des circuits formels. Pour y parvenir, stimuler la concurrence sur le marché des transferts de fonds. Plus ce marché est concurrentiel, plus les transferts empruntent des voies formelles, puisqu une concurrence accrue sur le marché fait baisser significativement les coûts de transaction (BAD, 2008). 24

MERCI POUR VOTRE ATTENTION 25