Hanche 1 Généralités La hanche est l articulation proximale du membre inférieur. Elle permet de positionner l ensemble du membre inférieur dans l espace. C est une articulation synoviale de type sphéroïde, à trois degrés de liberté qui articule la tête fémorale et la cavité acétabulaire de l os coxal. Elle possède des mouvements dans les trois plans de l espace et des mouvements de circumduction. Elle a un rôle de support en position debout et un rôle dynamique lors de la marche. Son atteinte la plus fréquente est la coxarthrose. 2 Ostéologie Les aspects ostéologiques de l articulation coxo-fémorale sont importants à déterminer pour définir les étiologies des pathologies. Le centre de la tête fémorale est au même niveau que l extrémité proximale du grand trochanter. L axe du col (tracé par l axe médian aux deux bords du col, C) fait avec l axe diaphysaire (D) un angle cervico-diaphysaire (ou angle d inclinaison, CC D) de 125 à 130. Lorsqu il est inférieur à 125, il définit la coxa vara (plus fréquente chez les sujets brévilignes). Lorsqu il est supérieur à 130, il définit la coxa valga). L axe du col fémoral fait également un angle dans un plan horizontal avec l axe des condyles fémoraux (définit par le plan parallèle aux bords postérieurs des condyles, en théorie proche du plan frontal). C est un angle d antéversion ou angle d antétorsion. Cet angle est de l ordre de 15 à 20 chez l adulte (plus important chez les longilignes). Enfin, l axe diaphysaire du fémur est dévié en dehors de 5 à 7 par rapport à l axe mécanique du fémur (définit entre le centre de la tête fémorale et le centre mécanique du genou). L axe de l acétabulum est dirigé en avant et en dehors de 15 à 20 dans un plan horizontal. C est l angle d antéversion acétabulaire. Sur la même radiographie de face, il est possible de définir la coxométrie de la hanche. Le point E est le point le plus externe du toit acétabulaire. Le point T est le point le plus interne du toit. La droite V est la verticale passant par le centre de la tête fémorale (C). La droite H est l horizontale passant par le point T. L angle HTE définit alors l obliquité du toit. Il est d environ 10. L angle VCE définit la couverture du toit. Il est d environ 30. Par exemple, un angle HTE plus important et un angle VCE plus faible définissent une dysplasie acétabulaire à type d insuffisance d ouverture du toit.
3 Arthrologie Les mouvements dans les différents plans sont la flexion d une amplitude de 90 lorsque le genou est en extension et de 145 lorsque le genou est en flexion, l extension d une amplitude de 20, l abduction d une amplitude de 45, l adduction (possible en croisant les membres et donc avec un peu de flexion) d une amplitude de 30, la rotation latérale d une amplitude de 60 et la rotation médiale d une amplitude de 30. 4 Biomécanique Les forces appliquées sur la hanche sont d une part statiques et comprennent la force pondérale (poids du corps, sauf les membres inférieurs) et les forces de tonicité et de contraction musculaire. Elles sont complétées par les forces dynamiques relatives à la réaction musculaire, variable selon la qualité, la direction et rapidité du mouvement. Figure1 : Ostéologie du fémur proximal
Figure 2 : Définitions des dysplasies liées à l angle cervico-diaphysaire Figure 3 : Aspect angulaire du valgus physiologique fémoral
Figure 4 : Coupe horizontale passant par l acétabulum montrant l angle d antéversion acétabulaire Figure 5 : Schéma de la coxométrie
Figure 6 : Amplitudes des mobilités de la hanche Figure 7 : En position debout et en appui bipodal, la force exercée sur chaque hanche correspond à la moitié du poids du corps diminué du poids des deux membres inférieurs (P )
Figure 8 : En positon debout et en appui monopodal, le centre de gravité se déplace légèrement du côté du membre sans appui. La force exercée en dedans de la hanche correspond au poids du corps diminué du poids d un seul membre inférieur (P ). En dehors de la hanche, la force correspond à la contraction du muscle gluteus medius (M) qui empêche la bascule du bassin. Comme la distance (d) qui sépare cette dernière force du centre de la hanche (appelée également bras de levier fémoral) est trois fois inférieure à celle qui sépare la force du poids du centre de la hanche, l intensité de la force M est trois supérieure à celle de P. La force exercée sur la hanche est donc de M+P, soit 4 fois P. Elle peut atteindre 7 fois le poids du corps lors de la course. La force résultante est dirigée en bas et en dehors de 16 par rapport à la verticale. Dans le cas d une insuffisance du muscle gluteus medius, le bassin bascule du côté sans appui (boiterie de Trendelenbourg).