Entreprise Allard-Latour Anciens établissements Manquat frères s. d. (fin XIXe-XXe siècle) 213 J 1-5 Répertoire numérique détaillé établi par Marion Duvigneau, conservateur du patrimoine 2010
En partenariat avec le Laboratoire de recherches historiques Rhône-Alpes (Centre national de la recherche scientifique, unité mixte de recherche 5190). 2
INTRODUCTION Le fonds Allard-Latour représente environ 0,95 mètre linéaire et est uniquement constitué de documents iconographiques, à l exclusion de toute pièce écrite sur le fonctionnement ou la production de l entreprise. Historique La société Allard-Latour démarre par l'achat d'un atelier par Eugène Allard- Latour à un M. Goux, constructeur-mécanicien (bicyclettes et machines à coudre), en juin 1891. Eugène Allard-Latour est à cette époque un des nombreux pionniers de l'automobile de la région lyonnaise. La voiture sortie de leur atelier obtient une récompense au salon de l'auto et du Cycle de Lyon de décembre 1899. Après 1902, l'entreprise délaisse la construction automobile pour se consacrer à la construction de machines textiles et notamment de bobineuses et rouets de guimpier. Les difficultés de la Rhodiaceta qui était un client important, contraignent la société à se tourner vers la sous-traitance en mécanique générale et à s'associer à la société Manquat Frères pour la fabrication d'engrenages. Innovants, les Allard-Latour ont déposé plusieurs brevets : ainsi, en mai 1895 pour une «nouvelle machine à tréfiler à bouts multiples» 1, en juillet 1908, pour un «perfectionnement aux métiers dit : rouets à fabriquer le filé d'or, d'argent ou autres» 2, en novembre 1909, pour un «appareil s'adaptant aux laminoirs de guimpiers pour enrouler automatiquement la lame sur bobines ou bouquetins» 3, en octobre 1922, pour des «perfectionnements apportés aux appareils à enrouler automatiquement la lame sur bobines ou roquetins». La société Manquat Frères, spécialisée en fabrication d'outils, de porte fraises, de machines à affûter, a été créé en 1872 à Villeurbanne par Jean Manquat. Mise en liquidation en 1935, elle est reprise par la famille Allard-Latour en 1936 et devient la société des «Anciens établissements Manquat Frères». Elle était également détentrice de brevets industriels comme celui déposé en juillet 1924 pour un «dispositif de porte-bobine autocentreur pour le bobinage des textiles». L entreprise «Manquat Allard-Latour», existe encore aujourd hui, à Vaulx-en- Velin. Elle fabrique des machines et équipements et des organes mécaniques de transmission. Constitution du fonds Suite à une action de prospection menée par le chercheur François Robert, ce fonds d'archives industrielles a fait l'objet d'un transfert dans les locaux du centre Pierre Léon, 14 avenue Berthelot à Lyon (7 e ) à une date indéterminée, sans doute au début des années 1990. Fin 2009, dans le cadre d'une convention avec les Archives départementales du Rhône, le LARHRA (héritier du centre Pierre Léon), a décidé de déposer ce fonds, toujours 1 2 3 «Elle est caractérisée par l'emploi de cônes tireurs et par l'emplacement des filières, sur une console placée entre ces deux cônes, à des niveaux étagés correspondant aux différents gradins des cônes tireurs», L Ingénieur civil, 1895, n 86, p. 632. Revue textile, 1909, n 3, p. 66. Revue textile, 1910, n 3, p. 68. 3
conservé dans les caves du centre Berthelot, aux Archives du Rhône. Le transfert physique des documents a eu lieu le 25 février 2010. Historique du classement Marion Duvigneau, conservateur du patrimoine, a récolé sommairement le fonds photographique lors de son entrée en 2010 mais chaque photographie (plaque de verre ou tirage) devra faire ultérieurement l objet d une analyse à la pièce et d un reconditionnement. Communicabilité Dans l attente de ce traitement, la communication de ce fonds est soumise à autorisation et ne peut se faire que sur rendez-vous. Intérêt du fonds L intérêt du fonds est limité par l absence des pièces écrites qui permettraient de re-situer cet ensemble de photographies dans leur contexte. Il est notamment impossible de dater ces machines. Cependant, ces photographies constituent en elles-mêmes un ensemble très cohérent qui permettra sans doute à des historiens de l industrie mécanique et de l industrie textile de documenter leurs travaux. Sources complémentaires Archives départementales du Rhône 6 UP 1/1 3660 Tribunal de commerce de Lyon. Sociétés : Actes de sociétés, créations, modifications, dissolutions. Registres des actes et jugements de dissolution de sociétés. Répertoire des sociétés et des actes. Registres des liquidations judiciaires. Plumitifs d'audiences, feuilles d'audiences et pièces annexes, jugements. Faillites et liquidations judiciaires : dossiers, registres des liquidateurs. Registres des expéditions. Actes divers : inventaires, prestations de serments, contrats de mariages, cessions de biens (1798-1940). 3996 W 102 107 Banque de France à Lyon. Faillites et liquidations à Lyon : Répertoires alphabétiques (1896-1955). 4020 W 1 341 Tribunal de commerce de Lyon. Dossiers et répertoires du contentieux collectif, des procédures collectives et des faillites et liquidations : Dossiers de contentieux général, 1994-1998. Registres des actes de procédures collectives (faillites) (1956-1979). Répertoires chronologiques des faillites (1940-1975). Répertoires chronologiques des liquidations de biens et liquidations judiciaires (1969-1980). Répertoires chronologiques des règlements judiciaires et redressements judiciaires (1938-1980). 4
Orientation bibliographique Archives d'entreprises du XIX e siècle : industrie mécanique, industrie textile, Paris : Bibliothèque nationale, 1989. - 197 p. (Coll. Études Guides et Inventaires n 13). CAYEZ (Pierre), Métiers Jacquard et hauts fourneaux. Aux origines de l'industrie lyonnaise, Lyon : Presses universitaires de Lyon, 1978. - 120 p. FAVIER (René), GAYOT (Gérard), KLEIN (Jean-François), TERRIER (Didier) et WORONOFF (Denis) éd., Tisser l'histoire. L'industrie et ses patrons XVI e - XX e siècle. Mélanges offerts à Serge Chassagne, Valenciennes : Presses universitaires de Valenciennes, 2009. Les Industries mécaniques, revue mensuelle, 1926-1944. Machines textiles, bulletin technique de l'union des constructeurs de matériel textile de France, 1964-1971. Le Matériel textile français, bulletin technique semestriel. Supplément aux «Industries mécaniques» 1952-1964. POMMIER (Henriette), ROUPIOZ (Christian), VILLELONGUE (Martine), VIAL (Gabriel) GARDEN (Maurice), Soierie lyonnaise (1850-1940), Paris : éditions du CNRS, 1980. - 71 p. Revue textile, SODIEP (Paris), 1903-1953. La Soierie de Lyon, revue du Syndicat des fabricants de soierie de Lyon, 1918-1935. TASSINARI (Bernard), La soie à Lyon. De la grande fabrique aux textiles du XXI e siècle, Lyon : ALAH, 2005.- 254 p. 5
RÉPERTOIRE 213 J 1-5 Machines pour l industrie textile : photographies. s. d. (fin XIXe-XXe siècle) 213 J 1-3 Clichés sur plaques de verre. Ces plaques sont encore conservées dans leur boîte en bois d origine avec intercalaires. 213 J 1 Machines Kratos-Juwel. Bancs d enroulage à 12 cônes convergents ; table de déroulage Renault ; flottoir ; bancs d enroulage à 2 bobines (Renault) ; jeu de boucles ; laminoir lame façonnier ; dresseur ; machine à cannetille ; machine bobinage jointe ; machine à tréfiler avant argenture ; bobineur pour lame ; cône de 600 avec dresseur ; tour à polir les meules. Essoreuse ; banc de laminoirs triples ; petit laminoir à pointes ; laminoirs à feuille d argent ; gros laminoir à pointes commandé par moteur ; laminoir de bijoutier monté sur colonnes ; machine à couper les dents de peigne ; laminoir pour dents de peigne ; trancaneuse pour gros fils déroulage sur roquette ; rouet à mains ; plot et cage ; banc de laminoirs pour roquetins sans arrêt automatique ; banc de laminoirs à coulants déroulage sur roquette ; banc de laminoirs à coulants pour roquetins ; machine à brunir nouveau modèle ; machine à brunir ancien modèle ; machine à chauffer les bâtons. Plaques de format 13 x 24 et 18 x 24 cm. Certaines sont conservées à part dans des boîtes de photographes. Une étiquette collée sur le couvercle intérieur de la boîte en bois précise : «NB Les clichés pour les prospectus sont en dépôt chez Watton à Saint-Étienne». 213 J 2 Machine à tréfiler avant argenture ; machine à argenter par électrolyse ; machine à bouts simples pour fils fins ; laminoir à attaque directe par moteur ; laminoir à cardan déroulage bobines ; laminoir à cardan déroulage roquettes ; laminoir double ; laminoir simple à bascule ; tour à polir les meules ; rouet de guimpier ; lamineuse à ruban ; machine à cannetille ; machine à dorer ; laminoir direct sur rouet ; trancaneuse pour fils fins ; trancaneuse pour gros fils déroulage roquettes et couronnes ; trancaneuse pour gros fils déroulage roquettes ; poste de déroulage des couronnes ; banc d enroulage 8 cônes de 200 horizontaux ; banc d enroulage 12 cônes convergents 6
Plaques de format 13 x 24 cm. verticaux ; dresseur ; enrouleur à cône à chasser de 600 avec dresseur ; banc d enroulage à 6 cônes horizontaux de 300 ; banc d enroulage sur roquettes. 213 J 3 Machine n 9 ; machine n 10 ; machine n 13 ; machine n 15 ; machine n 20 ; machine mixte ; multiple double roquette ; multiple à enroulage sur cônes à chasser ; banc de cônes à chasser de 300 avec bout à enroulage sur roquettes ; banc de 4 cônes à chasser de 300 ; banc de cônes à chasser pour mettre le fil en flottes ; machine à bouts simples pour gros fils ; WG. Plaques de format 13 x 24 cm. 213 J 4-5 Tirages photographiques. 213 J 4 En album. Tirages du photographe C. Chemin, 13 rue Vieille-Monnaie à Lyon, conservés dans un album-classeur (13 x 24 cm). 213 J 5 Conservés dans une boîte «Classement visible». Dresseur ; machine à cannetille ; essoreuse ; machine à dorer ; tour à broutter et à polir les diamants ; machine à bouts simples ; machine à trancaner à 4 et 6 bouts ; laminoir pour dents à peigne ; machine à tréfiler de 5 à 12 ; machine à trancaner à 10 bouts. Mouvement d embrayage ; machines multiples n 4 et 5 ; banc de cônes à chasser de 300 ; laminoir à lames façonnées ; laminoir de guimpier n 2 ; tour à polir les meules ; laminoir à pointes ; machine multiple mixte ; machine à recuire les bâtons ; rouet à 30 et 40 bouts ; machine multiple n 8 ; machine multiple n 9 ; machine multiple n 10 ; machine multiple n 13 ; machine à brunir et argenter ; plot automatique ; tonneaux à nickeler ; machine à galvaniser les gros fils ; machines à trancaner et à laminer ; bancs d enroulage ; banc de 8 cônes de 200 ; machine multiple n 15 ; machine multiple n 20 RS ; machine multiple n 20 CS ; machines et ensembles divers ; machine à tréfiler WG. 7
VOCABULAIRE TECHNIQUE La guimperie est l industrie de la fabrication des filés métalliques : or, argent, or et argent faux, aluminium, etc., employés dans la passementerie, la broderie artistique, le tissage du galon, de la frange, de la dentelle et des étoffes brochées et lamées. Cette fabrication consiste à recouvrir par enroulement, à un pas quelconque, un fil de soie ou de coton avec du trait métallique préalablement aplati à froid au moyen d'un laminoir. La diversité des pas d'enroulement du métal sur des fils de matières et de nuances différentes donne des articles où s'exercent le goût et la fantaisie de nos fabricants lyonnais, dont la réputation n'est plus à faire. C'est, en effet, à Lyon que se trouve, en France, le centre de cette fabrication. L'atelier du guimpier se compose essentiellement : 1 Du laminoir. Cette machine appelée communément moulin, sert au laminage du trait métallique, tel qu'il est fourni par le tréfileur, et à la confection de la petite bobine appelée rotin, sur laquelle s'enroule la lame aplatie à sa sortie des meules. Elle se compose principalement d'un banc sur lequel sont fixés une cage de bois ou métallique portant les meules et les divers organes de la machine ; 2 Du rouet. C'est le rouet qui opère l'enroulement du trait laminé sur l'âme de soie ou de coton. Cette opération se faisait autrefois (car cette industrie est ancienne) sur des machines entièrement en bois dont toutes les têtes étaient solidaires. L'arrêt d'une tête entraînait l'arrêt de toutes les autres. II existe encore une certaine quantité de ces vieux rouets, mais ils disparaissent peu à peu pour faire place aux nouveaux rouets, dits mécaniques, dont chaque tête est indépendante, et dont le rendement est très supérieur. Les autres machines : trancaneuse, trancanoir, tour à polir ne sont que des machines accessoires. La trancaneuse et le trancanoir servent à la préparation des matières premières : confection des bobines de soie ou de coton qui seront montées sur le rouet, et mise en bobines du filé terminé tel qu'il doit être rendu au fabricant de dorures. Le tour à polir les meules sert à l'entretien des meules du laminoir qui doivent toujours être parfaitement polies pour obtenir un laminage régulier et brillant. Source : La Soierie de Lyon, 1921, n 8, p. 190 Cannetille : Roquet : Roquetin : Roquette : Fil d argent tortillé sur un autre fil. Petite bobine grosse et courte qu'on emploie dans les dévidoirs à soie ainsi que pour envider le fil d or. Petite bobine qui reçoit le trait ou filet du fil d or ou d argent ; celle qui reçoit le fil aplati s appelle roquette de lame. Nom donné également à de petits rouleaux ensouples à freins ou poids de tirage, et dont l'ensemble constitue une sorte d'ourdissoir postérieur, dans la fabrication des velours. Petit roquet ou bobine. 8