1Num256 - Papiers Raymond Brillet (1930-1945) par L. Halbmeyer Archives départementales de la Vendée La Roche-sur-Yon 2010 Date de création : jeudi 22 avril 2010 Présentation du fondauteurs Description par L. Halbmeyer FONDS D' ARCHIVES Cotes extrêmes 1 Num 256 1-9 Modalités d'entrées Prêt de Mme Marie-Josèphe Brillet. Dates extrêmes [1930]-1945 Année de publication 2010 Origine : Famille Notice/biographie : Raymond Brillet (1908-1984), né à Quimperlé, normalien, devient professeur d'histoire et de géographie à l'eps de Lens puis de Quimperlé. Officier de réserve, il est mobilisé en septembre 1939 comme lieutenant mitrailleur au 62e R.I. de Lorient. Une permission de 36 heures lui est accordée pour se marier, le 6 septembre, avec Annick Rouyer, professeur d'histoire. Il part dès le 11 septembre pour la frontière franco-belge, et y est blessé à la tête en mai 1940. Il est promu capitaine pour sa bravoure, puis est affecté au 64e R.I. de Bordeaux pour combattre en Normandie. Après la déroute de l'armée française, il est fait prisonnier de guerre et interné au Grand Séminaire de Laval. En septembre 1940, il est transféré à Nuremberg (Oflag XIII A) puis à Hoyerswerda (Oflag IV D) d'où il ne reviendra qu'en juin 1945. Il reprendra son métier de professeur à la fin de la Seconde guerre mondiale. Contenu ou introduction : Le fonds est constitué de lettres adressées à sa femme et à sa mère, du 24 août 1939 au 3 décembre 1944, et de quelques copies de lettres adressées à son ami Jean Mouchet, de novembre 1939 à janvier 1942. Mots-clés : Contexte historique 1939-1945 Personne(s) Brillet, Raymond Matière(s) Guerre 1939-1945
Communicabilité : Le fonds est entièrement numérisé Modalités de reproduction : Reproduction numérique sur demande
Correspondance à sa femme et à sa mère (24 août 1939-3 décembre 1944) 1 Num 256/1 - Cantonnement dans la Meuse, septembre 1939. Officier de réserve, Raymond Brillet est mobilisé début septembre comme lieutenant mitrailleur au 62e R.I. de Lorient, et se retrouve cantonné à Saint-Mihiel (Meuse) quelques jours seulement après son mariage, le 6 septembre 1939 à Quimperlé (Finistère). Les journées sont principalement occupées à creuser la terre. Il rassure ses proches sur ses bonnes conditions de vie. (4 lettres). 1 Num 256/2 - Cantonnement en Moselle, octobre 1939 à février 1940 1939-1940 Le 22 octobre, il est logé dans une boulangerie à 6 km de Thionville (Moselle). Les journées se ressemblent : marches et travaux de terrassement. En quelques semaines, il change plusieurs fois d'affectations, sans que rien ne se produise. Le 8 novembre, il entend les roulements de canons et les avions allemands plus nombreux. La vie reste cependant monotone, avec peu de distractions, mais le bon fonctionnement du courrier, la réception régulière de colis, et l'assurance de l'amour mutuel qu'ils se portent avec sa femme, l'aident à garder bon moral. Il obtient une permission d'une dizaine de jours à la mi-janvier 1940. Le 22 février, il séjourne à Hagondange (Moselle). Le campement y est agréable mais de courte durée. (46 lettres). 1 Num 256/3 - Cantonnement dans les Ardennes, mars à mai 1940 ; dans l'aisne, mai 1940 Le 4 mars, il se retrouve logé chez une veuve à Hauteville (Ardennes). Le 17 mars, il signale qu'il est toujours cantonné à Liart (Ardennes). Tout est calme, il s'ennuie un peu. Le 11 avril, il écrit : " les nouveaux évènements que les journaux nous décrivent d'une façon quelque peu incohérente, n'ont pour l'instant rien changé à notre situation. La vie continue comme si rien n'était ". Les journées se partagent entre manœuvres et marches. Le 17 mai, il mentionne qu'il est toujours à Villers-Cotterêts (Aisne). (17 lettres).
1 Num 256/4 - En Normandie, juin 1940 puis prisonnier de guerre au Grand Séminaire de Laval, 2 juillet au 12 septembre 1940 En juin, suite à la dissolution de son régiment, il est affecté au 64e R.I. de Bordeaux et se retrouve dans le Calvados où le 13 juin il écrit : " tout est toujours calme, d'un calme presque étrange ". Cependant, l'armée française ayant subi une déroute, il se retrouve dès le 2 juillet, interné en tant que prisonnier de guerre au camp du Grand Séminaire (groupe 4) de Laval (Mayenne). La vie lui semble monotone, malgré les lectures, les promenades, les repas et l'appel quotidien du matin, " la libération semble plus lointaine que jamais ". Le 12 septembre, il part de Laval pour une "nouvelle villégiature inconnue". Une longue captivité en Allemagne commence alors pour lui. (11 lettres). 1 Num 256/5 - Prisonnier de guerre à Nuremberg (Allemagne, Oflag XIII A), septembre 1940 à septembre 1941 1940-1941 Le 26 sept. 1940, arrivé depuis peu au camp de Nuremberg, il rassure sa femme et sa mère sur ses bonnes conditions de vie. Il y apprend l'allemand et s'est inscrit à la bibliothèque. La Croix Rouge leur apporte de la nourriture supplémentaire. Les mois passent entre promenades, cours, conférences, théâtre, lecture, mais il a cependant l'impression de vivoter, et se plaint du retard dans la réception des colis et du courrier. Le 9 septembre 1941, on leur annonce un départ du camp prochainement. (17 lettres). Contexte Historique :1939-1945 Lieu(x) :Nuremberg (Allemagne) : camp d'internement Matière :Camp 1 Num 256/6 - Prisonnier de guerre à Hoyerswerda (Allemagne, Oflag IV D), septembre 1941-1945 Dans sa lettre du 7 octobre 1941, il signale qu'il est arrivé quelque temps plus tôt à Hoyerswerda, et occupe ses journées en suivant des cours de philosophie, d'histoire de l'art, de poésie contemporaine et de breton. Les jours se ressemblent, les colis lui arrivent régulièrement et complètent ses besoins. En août 1942, il suit des conférences, des leçons d'anatomie, de physiologie, des causeries diverses qui le lassent. Il possède son jardin personnel et la reprise de conférences à " l'université ", en octobre le réjouit.
En 1943, plusieurs expositions sont proposées dans le camp, dont une regroupant 2000 documents sur l'histoire du livre français. Il garde le moral, sûr de l'amour fort entre sa femme et lui ; cependant, il s'inquiète un peu pour les siens à l'annonce de nouveaux bombardements sur Lorient. Le 28 juillet, la nouvelle de la retraite de Mussolini amène une certaine excitation dans le camp. Les courriers arrivent avec plus ou moins de régularité Sur les 600 nouveaux officiers arrivés à Hoyerswerda le 18 avril 1944, il n'a reconnu qu'un capitaine du 64e bataillon ; ils sont maintenant plus de 4000 internés. Tous attendent avec beaucoup d'espoir et d'appréhension que certains évènements se produisent. Les prisonniers apprennent dès le 6 juin 1944, par communiqué, le débarquement en Normandie, ce qui amène une certaine effervescence dans le camp. En août, l'espoir renaît en fonction de l'évolution de la guerre, et occupe toutes les conversations. Dans sa lettre du 27 novembre, il signale qu'ils reçoivent des colis américains et canadiens et espère un retour proche. Sa femme l'informe dans sa lettre du 1er novembre (reçue le 3 décembre) de la Libération de la France. L'armée russe avançant, on évacue les prisonniers vers l'ouest dans un camp provisoire, sans confort et avec peu de provisions. Cependant, l'armée américaine du général Patton les rejoint et délivre les prisonniers, mais n'a pas le temps de les rapatrier. À eux de se débrouiller par leurs propres moyens, et ce n'est qu'en juin 1945, que Raymond Brillet foule à nouveau le sol quimpérois. (32 lettres). Contexte Historique :1939-1945 Lieu(x) :Hoyerswerda (Allemagne) : camp d'internement Matière :Camp Correspondance amicale avec Jean Mouchet (1er novembre 1939-18 janvier 1942) 1 Num 256/7 - Copie de ses lettres des 1er nov. [1939], 7 janvier [1940] et 1er mai 1940 lui parlent de ses bonnes conditions de vie militaire en Moselle puis dans les Ardennes. Dans celle du 18 janvier 1942, il lui fait part qu'il végète au camp de prisonniers d'hoyerswerda malgré de nombreux cours, conférences, sports, lectures. (4 lettres). 1939-1942 Carte de rapatrié 1 Num 256/8 - Sa carte de rapatrié (titre provisoire d'identité). [1945]
Photographies de Raymond Brillet 1 Num 256/9 - Photo d'identité de Raymond Brillet [1930] ; une photo de lui et de prisonniers de guerre à l'oflag IV D d'hoyerswerda (Allemagne) [1941-1945]. [1930]-[1945]