RAPPORT N 184 AU CONSEIL COMMUNAL Réponse au postulat de Monsieur le Conseiller communal Jean Bischofberger : Pour la création de deux ou trois aires de stationnement avec des places réservées pour le covoiturage Déléguée municipale: Mme Elisabeth Ruey-Ray Nyon, le 22 septembre 2010
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers, 1. Introduction La Municipalité souhaite répondre par le présent rapport au postulat de Monsieur le Conseiller communal Jean Bischofberger, déposé le 22 mars 2010 et intitulé Pour la création de deux ou trois aires de stationnement avec des places réservées pour le covoiturage. 2. Etat de la situation Le covoiturage consiste à proposer des places dans son véhicule à d autres personnes pour parcourir un trajet commun, de manière ponctuelle ou régulière. Les frais de transports peuvent ainsi être répartis pour effectuer un déplacement pratique, économique et convivial. Le covoiturage se décline de différentes façons, il peut s agir d un : - covoiturage ponctuel qui correspond plutôt à des trajets spontanés, pour se rendre par exemple à des manifestations, des vacances ou un week-end ; - covoiturage régulier dans le cadre de trajets pendulaires qui s organise entre personnes se dirigeant vers une même destination ; - covoiturage régulier dans le cadre familial, entre voisins et également entre employés de la même entreprise, facilité par la similarité des horaires et du lieu de travail, et parfois encouragé par un plan de mobilité d entreprise. Il faut savoir que le covoiturage en Suisse est encore peu ou mal connu et qu il est pratiqué par une infime part des utilisateurs des transports individuels motorisés. Preuve en est le taux de 1.14 occupants par voiture en moyenne pour les trajets pendulaires. Seules quelques entreprises et administrations commencent à proposer des solutions et incitent leurs employés à faire du covoiturage. Les contraintes de l horaire et de l organisation restent les obstacles majeurs à son développement et l aspect économique n a pas encore assez de poids pour provoquer un changement de comportement. En outre, la création d aires de stationnement réservées au covoiturage est encore trop rare en Suisse et la pratique actuelle consiste généralement à officialiser certains stationnements «sauvages» aux abords des échangeurs routiers. Les collectivités publiques répondent ainsi à des besoins concrets en signalant la présence d une aire de covoiturage. En France le covoiturage se développe depuis peu mais représentait encore moins de 1% en 2008. Il est souvent perçu comme un concurrent des transports en commun. Depuis 2009, la pratique du covoiturage connait un réel engouement, les contraintes de pouvoir d'achat conjuguées à une réelle prise de conscience des limites écologiques de la voiture individuelle, concourent à une augmentation impressionnante de trafic sur les sites de covoiturage.
De manière générale, de plus en plus de pays s'inscrivent dans la vague du covoiturage et recherchent de nouvelles formules pour limiter l usage exclusif de la voiture individuelle. Une des solutions consiste à mettre en place des aires de stationnements servant de points de chute à proximité des autoroutes pour favoriser le regroupement des automobilistes dans un seul véhicule. L autre pratique consiste à ce que le conducteur et les passagers s organisent, via internet, pour se fixer un lieu de rendez-vous, en ville ou en périphérie, pour démarrer le covoiturage. Le but final étant, bien évidemment, de réduire le nombre de véhicules sur les routes et ainsi de fluidifier le trafic, de limiter la pollution et de réduire les problèmes de trafic et de stationnement dans les centres-villes. Par ailleurs, la réussite du covoiturage repose essentiellement sur l utilisation d internet qui a contribué depuis les années 80 à l émergence de cette pratique de transport en facilitant les contacts entre conducteurs et passagers pour organiser leurs déplacements. La Ville de Nyon, à l instar d autres villes suisses, a favorisé la promotion du covoiturage et a référencé sur son site internet les principaux sites dédiés au covoiturage : www.e-covoiturage.ch et www.covoiturage.ch. 3. Réponses aux propositions du postulat La commission, chargée d étudier le présent postulat, a énoncé des propositions qui relèvent la nécessité de créer des aires de stationnement à l extérieur de l agglomération et si possible à proximité des transports publics. Ces aires de stationnement, dotées de quelques places réservées au covoiturage, permettraient de réduire le trafic en entrée de ville (pendulaires en direction de Nyon) et en sortie de ville (pendulaires en direction de Genève, Lausanne ou autre). Ces propositions sont conformes aux orientations souhaitées par la Municipalité dans le domaine de la mobilité. Le Concept de mobilité urbaine de la ville et le plan de mobilité de l administration vont totalement dans ce sens : - Le Plan de mobilité de l administration, mis en œuvre dès 2008, avait déjà mis l accent sur l importance de promouvoir le covoiturage au sein de l administration communale. Les collaborateurs pratiquant le covoiturage bénéficient de tarifs préférentiels pour leur place de stationnement. Cette mesure a été complétée par un prix annuel Mobinno, décerné en 2009 à un groupe de collaborateurs covoitureurs justement. A travers cette récompense la Municipalité a souhaité lancer un signal fort en faveur du covoiturage et d une mobilité responsable et durable. L encouragement et les conseils proposés aux partenaires privés visent également à promouvoir cette pratique dans le cadre des plans de mobilité lancés par les entreprises nyonnaises. - Le Concept de mobilité urbaine a, quant à lui, clairement identifié la problématique des parkings périphériques et des places de covoiturage comme dossier majeur à traiter et à coordonner à l échelle supra communale. Les enjeux et les solutions à mettre en œuvre sont communs et doivent être abordés de manière intercommunale. En effet, la Ville dispose de moins de marge de manœuvre en comparaison du choix de sites potentiels dont disposent les communes périphériques. Il s agit maintenant de poursuivre les contacts lancés cette année auprès du Conseil régional et qui ont abouti à l ouverture d un chantier n 4 du SDAN (Schéma directeur de l agglomération nyonnaise) pour une mise en œuvre cohérente d une nouvelle politique de stationnement.
A l échelle communale, une étude de stationnement va être lancée prochainement pour affiner les orientations stratégiques du Concept de mobilité. L un des objectifs est d identifier les lieux et le nombre de places de stationnement adéquats pour la mise en place d aires de stationnement réservées au covoiturage. Cette réflexion doit être menée et coordonnée avec les résultats de l étude régionale. 4. Conclusion La Municipalité doit poursuivre les échanges avec les communes voisines et réaffirmer continuellement sa volonté de préserver la qualité de vie des Nyonnais en visant les principaux objectifs énoncés dans le Concept de mobilité urbaine et qui sont : - Réduire les nuisances du trafic automobile ; - Favoriser l intermodalité et le report modal vers les mobilités douces. Concrètement, cela se traduit par la création de parkings périphériques (P+R), dont certains seront dotés de places réservées au covoiturage, situés à proximité de la jonction autoroutière, à une distance bien définie par rapport au centre-ville et desservis par des transports publics performants pour favoriser le rabattement des pendulaires et contenir le mouvement des véhicules en direction du centre-ville. Dans un premier temps, il serait pertinent d évaluer, dans le cadre du chantier 4 du SDAN, la possibilité de collaborer avec le Centre commercial de Signy, à l exemple de ce qui s est fait à la COOP d Allaman. Dix huit places de stationnement ont été mises à disposition des covoitureurs dans le parking de Littoral Centre. Cf. l article paru dans le 24 heures du 08.10.2009 : http://www.24heures.ch/vaud-regions/actu/covoiturage-encourage-coop-allaman-2009-10-07 Par ailleurs, la création de places réservées au covoiturage n est pas une solution suffisante pour entraîner une pratique accrue du covoiturage. Une information et une sensibilisation soutenue de la part des autorités, une promotion et l organisation d une bourse de covoiturage locale et une réduction de frais de parking ainsi que des billets combinés aux transports publics doivent accompagner ces aménagements spécifiques. Enfin, le covoiturage est une formule qui reste à définir encore et qui doit évoluer. Elle n'est pas la solution miracle mais fait partie des mesures considérées comme une alternative possible de déplacements.
Le Conseil communal de Nyon vu ouï attendu le rapport N 184 concernant la réponse au postulat de Monsieur le Conseiller communal Jean Bischofberger déposé le 22 mars 2010 et intitulé «Pour la création de deux ou trois aires de stationnement avec des places réservées pour le covoiturage», le rapport de la commission chargée de l étude de cet objet, que ledit objet a été régulièrement porté à l ordre du jour, décide : de prendre acte du rapport N 184 valant réponse au postulat de Monsieur le Conseiller communal Jean Bischofberger déposé le 22 mars 2010 et intitulé «Pour la création de deux ou trois aires de stationnement avec des places réservées pour le covoiturage». Ainsi adopté par la Municipalité dans sa séance du 22 septembre 2010 pour être soumis à l approbation du Conseil communal. AU NOM DE LA MUNICIPALITÉ Le Syndic : La Secrétaire : D. Rossellat R. Leiggener Annexe Postulat de M. Jean Bischofberger