Numéro spécial. Côte d Ivoire. economie Les vins du mois. premières entreprises. en Côte d Ivoire a



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Février/Mars 2011 Côte d Ivoire economie Les vins du mois En collaboration avec L Œnophile, distributeur de vins, champagnes et spiritueux, Côte d Ivoire Economie vous propose une sélection de vins, à déguster avec modération, mais aussi avec délectation Lire p. 23 Mensuel www.cotedivoire-economie.com SWOTez-vous! Développé initialement pour le marketing, cet outil d évaluation fait merveille pour effectuer une mise à plat des atouts dont on dispose, mais aussi pour prendre en compte ses aspects les plus perfectibles. Le SWOT permet d évaluer ses caractéristiques personnelles à l aune de ses forces et faiblesses, ainsi que les opportunités et menaces qui entourent son environnement professionnel. Laissez-vous conduire par notre spécialiste, quelques questions vous attendent Lire p. 7 N 9 le périodique des dirigeants et leaders d opinion - le périodique des dirigeants et leaders d opinion - le périodique des dirigeants et leaders d op L e s s e n t i e l Matières premières Un avenir doré pour le coton Avec des cours qui ont plus que doublé en 2010, l or blanc ne s est jamais aussi bien porté. Un phénomène qui s explique par une demande mondiale en constante progression, tirée par le trio Chine-Inde-Bangladesh, et une production qui se raréfie en raison du rétrécissement des surfaces dédiées. Lire p. 4 Développement durable L agriculture, star discrète à Cancun Le réchauffement du climat, au-delà de ses nombreuses répercussions environnementales, pose une sérieuse hypothèque sur l avenir alimentaire de la planète. Une conséquence qui n a été abordée qu en filigrane lors du dernier sommet de Cancun mais qui devrait être au cœur de la prochaine édition, en 2011, à Durban, en Afrique du Sud. Numéro spécial 100 Les premières entreprises e n C ô t e d I v o i r e Lire p. 4 CONSO Les low cost envahissent le marché C est un fait établi, le secteur des ventes d automobiles en Côte d Ivoire a besoin d oxygène. Dans ce contexte, le marché du low cost présente des véhicules qui suivent un cahier des charges imposant la réduction de toute fonctionnalité superflue, de manière à faire baisser leur prix de vente. Nous vous présentons quelques modèles en vue dans cette catégorie. Côte d Ivoire Economie vous présente le classement exclusif des sociétés qui occupent le devant de la scène économique ivoirienne*. Une hiérarchie qui met en exergue la prééminence des entreprises évoluant dans les secteurs des hydrocarbures, des télécommunications, de l agriculture et de l agroindustrie, des transports et de l automobile Décryptage de leurs résultats à travers un bilan chiffré, pour mieux évaluer les forces en présence. EXEMPLAIRE GRATUIT Lire p. 22 * Selon le chiffre d affaires 2009 déclaré par les entreprises à l administration fiscale (hors les secteurs banques et assurances dont les chiffres d affaires 2009 ne sont pas encore disponibles. Ces deux secteurs feront l objet d un classement publié dans un prochain numéro). Lire p. 8

cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 3 edito Bienvenue dans ce nouveau numéro de Côte d Ivoire Economie. Fidèles à notre souci d aborder l actualité économique à partir d éléments tangibles, nous avons choisi de vous proposer un dossier spécial sur les cent premières entreprises du pays, étayé par des chiffres émanant de l administration fiscale. Un classement d où il ressort que le secteur des hydrocarbures est le premier contributeur en termes de chiffre d affaires cumulé. Ce leadership est conforté par la première place occupée par la Société ivoirienne de raffinage, en dépit des difficultés qu elle rencontre actuellement, et par la multiplication des opérateurs de distribution de produits pétroliers sur le territoire ivoirien. Le secteur des télécommunications connaît quant à lui un essor constant et une marge de progression considérable liée au développement des marchés du mobile et des connexions Internet en Côte d Ivoire, comme sur l ensemble du continent africain. Autre levier majeur des ressources nationales, le secteur agricole et sa filière agro-industrielle continuent de figurer en bonne place dans ce classement. Des performances globales qui ne sauraient occulter l importance du tissu de PME et TPE (très petites entreprises) qui participent à la contribution nationale et à la création d emplois dans le pays. Une réalité mise en exergue par notre partenaire, la Coface, qui revient dans ce numéro sur l histoire de l entreprenariat en Côte d Ivoire. Pour être complet, vous trouverez également dans ce dossier nos analyses sectorielles et un bilan de l année 2010 à la Bourse régionale des valeurs mobilière (BRVM). Bonne lecture et à bientôt pour un prochain numéro. * Sous réserve de l évolution de la situation en Côte d Ivoire, nous vous invitons à consulter notre version électronique, qui prendra temporairement le relais de notre édition papier, dans l attente de vous retrouver pour un prochain numéro. Pour recevoir cette version électronique, merci de vous rendre sur notre site : http://cotedivoire-economie.com Jean-Pierre Pont et Marion N Gouan Ezzedine Sommaire Laser Un avenir doré pour le coton p. 4 L agriculture, star discrète à Cancun p. 4 Chassé-croisé à la BRVM p. 6 SWOTez-vous! p. 7 Le panier conso de CIE p. 7 Dossier : les cent premières entreprises de Côte d Ivoire Les cent premières entreprises en chiffres p. 9 Automobile : une course très concurrentielle p. 11 Les hydrocarbures : un potentiel à développer p. 12 Télécoms : un secteur à forte valeur ajoutée p. 12 L évolution des cours à la BRVM en 2010 p. 14 L essor et le rayonnement d une culture d entreprise ivoirienne p. 17 Les secteurs porteurs en 2011 p. 20 Conso Automobile : les low cost envahissent le marché p. 22 Les vins du mois p. 23 Rédaction Directeur de la rédaction : Jean-Pierre Pont Secrétaire général de la rédaction : Didier Bras Coordonnateur de la rédaction : Stéphane Amani Directeur artistique : Jean-Noël Dubois Maquettistes : Aurélia Landeau, Nathalie Pointlane et Véronique Kouamé. Ont participé à ce numéro : Stéphane Amani, Louis S. Amédé, Hugues Olivier Bagneki, Manassé Dehe, Prosper Koffi, Dorcas Manou Lasme-Adou, Euclide Okolou, Lucien Touré. Gestion et administration Directrice générale et de la publication : Marion N Gouan Ezzedine (marion.ezzedine@cotedivoire-economie.com) Responsable commerciale et relations publiques : Karine Amadou (karine.amadou@cotedivoire-economie.com) Informations légales Côte d Ivoire Economie, S.A. au capital de 60 000 000 FCFA. - PCA : Jean-Pierre Pont - Siège social: 28 BP 1473 Abidjan 28 - Cocody II plateaux, rue K24 - Tél.: 22.41.77.50 - Fax: 22.41.76.16. Site Internet: www.cotedivoire-economie.com - RCCM n CI-ABJ- 2010-B-1358 du 25 février 2010 - Récépissé du procureur de la République 12D du 22/03/2010 - Dépôt légal éditeur n 9162 du 25/03/2010. Agrément CSP n ER-291/CSP - Impression: Groupe Riccobono, 115, chemin des Valettes, 83490 Le Muy (France). Tirage: 10 000 exemplaires.

4 Laser cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 matières premières Un avenir doré pour le coton La fièvre qui s est emparée du marché du coton depuis plusieurs mois déjà n est pas prête de tomber. Le fait que l ajustement à la baisse observé aux alentours de la mi-novembre (entre le 10 et le 17) avec une chute de 6,5% à 17% sur le marché à terme de New York et un recul de 8% du réputé stable Cotlook A Index (indice des prix du coton), suite à l expression par les autorités chinoises de leur volonté de mieux contrôler la spéculation sur certains produits, dont le coton, et éviter une surchauffe de l économie ait fait long feu en dit Après avoir battu des records en 2010, les cours du coton ont de fortes chances de poursuivre leur belle envolée en 2011. Décryptage des mécanismes qui expliquent cette tendance. long sur cette perspective. 2010 aura été un excellent cru pour la fibre végétale qui mérite plus que jamais son appellation «d or blanc». D avis d experts, «jamais le coton n avait enregistré un gain annuel aussi important depuis 1973, et jamais son cours n a été aussi élevé depuis 140 ans». De 62 cents en mars 2009, la livre de coton a franchi les 137 cents à New York à la mi-décembre 2010. Son prix sur la scène internationale a donc plus que doublé en un an, bonifié continuellement par un déséquilibre, plus structurel que spéculatif, entre l offre et la demande mondiale. Fondamentaux prometteurs s il en est! Une ressource qui se raréfie Le rétrécissement des surfaces consacrées à la fibre blanche est dans l air du temps. Sur un an, la zone franc (16 pays d Afrique de l Ouest et du Centre) a enregistré une régression de 30%, la Turquie -17%, les Etats-Unis -18%, la palme revenant à l Australie avec -56%. Chez les producteurs, la tendance générale depuis les trois dernières années est au détournement de la culture du coton au profit de spéculations «moins gourmandes» en intrants (donc en investissements) et mieux rémunératrices telles que les céréales, les oléagineux, voire l hévéa. Conséquence de cette raréfaction, la production mondiale n en finit pas de se contracter. De 26,2 millions de tonnes pour la saison 2007-2008, elle est tombée à 23,4 millions pour 2008-2009 avant de s établir autour de 21,9 millions de tonnes pour la campagne 2009-2010. Dans le même temps, la demande, elle, tirée par le trio Chine-Inde-Bangladesh, continue d augmenter. Pour la campagne 2009-2010 le déficit mondial est estimé à plus de 3,6 millions de tonnes de coton. Cet écart va d autant se creuser qu il faudra bien reconstituer les stocks mondiaux, tombés de 12 millions de tonnes à 9,45 millions cette seule année. Mais quand on sait qu à l exception de l Inde, les productions cotonnières des «big five» que sont dans l ordre la Chine, l Inde, les Etats- Unis, le Pakistan et le Brésil piquent du nez, on peut parier sur une ruée sur l or blanc au cours de la campagne 2010-2011. Des perspectives à la hausse C est dire si les cours du coton vont continuer de grimper au cours des mois à venir. En tout cas, ce n est pas de sitôt que l augmentation continuelle des prix du coton va étrangler la courbe ascendante de sa demande. Et la probabilité que se forme une bulle autour du coton dans les six prochains mois est faible. Les ingrédients de la hausse des cours baisse de la production mondiale, réduction des stocks et augmentation de la demande sont encore trop prégnants. Pour autant, il ne faudra pas compter sur les producteurs africains pour véritablement s engager de nouveau dans la culture du coton. La structure des coûts de production et le fonctionnement du marché du coton, avec les distorsions diverses qu y créent les subventions importantes accordées par les pays développés à leurs producteurs, ont fini de les dégoûter de cette spéculation. Donc, conjoncture favorable ou pas, courbe de prix ascendante ou pas, la vie se fera avec moins de coton. Stéphane Amani développement durable L agriculture, star discrète à Cancun Le lien entre la sécurité alimentaire et la préservation de notre environnement est au cœur des défis que devra relever l humanité dans les années à venir. Si elle n est apparue qu en filigrane lors du dernier sommet de Cancun, cette problématique devrait occuper une place plus centrale l année prochaine, lors du sommet de Durban. Tout en faisant l objet d un traitement insuffisant dans le cadre officiel des négociations du COP 16 au regard de la fraîcheur temporelle de la dernière crise alimentaire, l agriculture n en a pas moins été la véritable «star» de la grand-messe climatique de Cancun. Son ombre aura plané autant dans les couloirs des discussions officielles que dans les allées des «side events». La raison? Le réchauffement du climat, au-delà de l endommagement de la biodiversité et des dégradations environnementales, pose une sérieuse hypothèque sur l avenir alimentaire de la planète. La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) parle même de «risques sérieux de malnutrition et de famine extrême». Des intentions louables Pour lever cette hypothèque sur l avenir de la planète, la plateforme des donateurs, regroupant 19 organisations internationales, avait prescrit aux parties présentes autour de la table de négociations, au Moon Palace Hotel Cancun, quelques actions urgentes. Notamment «l allocation expresse de financement pour soutenir les activités d adaptation et de mitigation du secteur agricole ; l inscription explicite dans tout accord post- 2012 (année d expiration du protocole de Kyoto) des actions concrètes qui devront être entreprises dans le cadre des initiatives de coopération de long terme en faveur de la sécurité alimentaire, la nutrition et la famine ; la reconnaissance dans le cadre du mécanisme visant à réduire les émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts dans les pays en développement (REDD+) des liens entre l agriculture et la sylviculture en vue de promouvoir une agriculture intensive durable et la réduction de la déforestation et améliorer les moyens de subsistance ; la prise en compte dans le cadre mécanisme de développement propre (MDP) révisé de l agriculture». Des décisions approximatives Le «paquet de décisions» dont a accouché le sommet de Cancun, pour équilibré qu il soit, n aura, au mieux, qu effleuré certaines de ces prescriptions. Mais il n y transparaît pas moins, tel un fil rouge liant les différentes décisions, la préoccupation de la complexe équation à laquelle doit apporter une réponse appropriée l agriculture mondiale. A savoir : doubler la production alimentaire mondiale pour répondre aux besoins d une population planétaire projetée à 9 milliards d âmes en 2050 tout en maîtrisant ses émissions de gaz carboniques et procurant des moyens de subsistance à plus de 75% des pauvres dans les pays en développement. Challenge majeur s il en est! Mais défi dont le relèvement est de l ordre du possible. Du moins si l on en croit l opinion très avisée des experts qui, le 4 décembre 2010, se sont succédé sur les différentes plates-formes d échanges qu offrait la Journée de l agriculture et du développement rural (ARDD) 2010 au Gran Melia Hotel Cancun. La clé de cette équation réside dans la nécessité d une très grande attention accordée au développement de systèmes de production agricole intensive et durable. Et pour cause, par leur capacité à améliorer substantiellement le rendement à l hectare, notamment dans les régions tropicales où croissance démographique et insécurité alimentaire sont les plus prononcés, ceux-ci, par leur «effet multiplicateur» constituent les moyens appropriés pour la réduction de la pauvreté, de l insécurité alimentaire ainsi que la déforestation. Rendez-vous en Afrique du Sud Cancun 2010, par ses conclusions, n a pas assez explicitement traduit cette inclinaison. Mais la poursuite du processus multilatéral de négociation qu il a consacré ouvre bien des perspectives entre aujourd hui et le rendez-vous de Durban en 2011. Car, comme indiqué fort justement par les participants à l ARDD 2010 : pas de sécurité écologico-climatique sans sécurité alimentaire ; et pas de sécurité alimentaire sans sécurité écologico-climatique. Agriculture star discrète à Cancun mais vedette très présente à Durban l an prochain? Assurément. Louis S. Amédé

6 cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 Laser Laser cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 7 Chassé-croisé à la BRVM Décidément, ce n est pas maintenant que la BRVM retrouvera la barre des 40 sociétés cotées. Alors que l on se réjouissait de l arrivée prochaine de Bank of Africa Burkina, on apprend le retrait de Sicor du marché boursier de l Uemoa. En octobre dernier, la filiale burkinabé du groupe Bank Of Africa (BOA BF) a mis en vente 100 000 actions pour porter son capital social de 6,3 milliards à 7 milliards FCFA. Ses actions devraient être échangées à la Bourse régionale des valeurs mobilières à partir du 30 décembre 2010. L introduction en Bourse de BOA BF devrait porter à 39 le nombre de sociétés cotées à la BRVM. Malheureusement, nous risquons d observer un chassé-croisé qui maintiendra inchangé le nombre de sociétés cotées. En effet, les actionnaires de la Société ivoirienne de coco râpé (Sicor) ont décidé de la retirer de la cote à Abidjan. La cinquantaine de personnes qui a participé à l assemblée générale du 26 novembre 2010 a d ailleurs compris les raisons invoquées par la direction de la Sicor, car la société se porte mal. Ses sites agricoles de Grand Lahou et de Jacqueville sont encore paralysés par des riverains, malgré les nombreux accords qui ont été trouvés. Le lobbying mené par ses principaux actionnaires, les deux frères Sayegh, reste infructueux. Ils disent avoir reçu des menaces de certaines personnalités politiques qui comptent récupérer leur entreprise. Pour faciliter les discussions, ils se sont retirés de la direction exécutive de l entreprise et ont désigné Messieurs Inglese et Sow, respectivement président du conseil d administration et directeur général. Trituraf après la Sicor? En 2009, l essentiel du chiffre d affaires de Sicor est venu des exploitations de l île Boulay et de Glike. Elle n a réalisé que 1,143 milliard FCFA de ventes, bien loin des 3,265 milliards FCFA atteints en 2007. Cela a donné pour résultat une perte de 1,362 milliard FCFA en 2009 contre un bénéfice de 148 millions FCFA en 2007. Le résultat net de 281 millions FCFA, qui était vilipendé en 2004, semble bien préférable aujourd hui. Hélas, aux yeux des frères Sayegh, les perspectives sont mauvaises sans une nouvelle recapitalisation, qu ils veulent mener seuls, hors du marché. Sicor s est révélée une mauvaise affaire pour ceux qui y ont cru en 1998. Au début de la BRVM, en septembre 1998, l action valait 18 900 FCFA. Elle s est orientée progressivement à la baisse, à 3 695 FCFA neuf ans après, avant de revenir au cours actuel de 4 600 FCFA. Elle n a plus payé de dividende depuis les 1 919 FCFA/ action de septembre 2000. L autre entreprise qui pourrait s effacer prochainement de la cote est Trituraf. Le producteur d huile de coton est mis en liquidation. Cela fait longtemps que le marché n avait plus reçu d information boursière sur cette société et c est par la presse que l on a appris la vente de son matériel technique en 2008. Les actionnaires de Trituraf ne devraient rien gagner dans cette liquidation, malgré le cours actuel de l action estimé à 1 600 FCFA. En l état, il faudra donc attendre d autres introductions en Bourse pour voir le nombre de sociétés cotées augmenter et l équipe de M. Gilet, le DG de la BRVM, devra redoubler d efforts pour attirer les entreprises en Bourse Euclide Okolou vie de bureau Comment améliorer son influence? SWOTez vous! Le début d année est un moment privilégié pour définir ou renforcer ses objectifs professionnels et personnels. C est aussi le moment pour passer en revue les atouts dont on dispose afin de mener à bien ses bonnes résolutions. Voici quelques clés pour y parvenir. SWOT est un acronyme dont les lettres renvoient aux mots anglais Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités) et Threats (menaces). Développée dans le champ du marketing afin d évaluer un produit dans son environnement de marché, cette technique peut parfaitement être transposée à la vie professionnelle ou personnelle. C est un outil efficace pour confirmer qui vous êtes en tant que personne, prendre conscience des opportunités ou des risques qui vous environnent, des forces ou des faiblesses sur lesquelles vous devez davantage travailler. En début d année, ce type d analyse peut se révéler judicieux pour définir le plan d action qui permettra d atteindre les objectifs individuels que l on s est fixés. Compte tenu du caractère introspectif du processus SWOT, il est important de se trouver dans un environnement calme et il est surtout crucial de circonscrire l analyse à un seul domaine de votre vie : professionnel ou familial. Les réponses peuvent en effet varier en fonction du domaine que vous analysez. Aujourd hui, même si vous êtes un expert de l analyse SWOT, enfermez-vous quinze minutes, prenez un stylo, une feuille vierge, ou ouvrez un fichier Excel, et commençons ensemble. Chaque point de l analyse est suivi d une somme de questions qui peuvent vous aider à faire émerger vos caractéristiques personnelles. Strengths : commentez vos forces. Vous devez les considérer sous trois angles. Premièrement, le savoir-être, c est-à-dire les qualités intrinsèques qui découlent de votre caractère, nature ou personnalité. Le deuxième angle serait de considérer les forces que vous avez acquises par expérience, c est-à-dire vos domaines de compétences ou savoir-faire. Finalement, sous le troisième volet, établissez la liste de vos forces à l aune de vos connaissances. Par exemple, une maîtrise parfaite d un secteur donné peut être classée sous cette catégorie. Quels sont vos avantages personnels? Que faites-vous mieux que les autres? Quelles sont les ressources uniques dont vous disposez? Quelles sont les forces que vous reconnaît votre entourage? Quels sont les facteurs qui vous amènent à réussir certaines choses mieux que les autres? Weaknesses : continuez un processus similaire, mais cette fois-ci en listant vos faiblesses sur trois niveaux : personnalité, lacunes et limites de vos connaissances. N hésitez pas à y inclure des remarques récurrentes qui vous auraient été faites par des amis sur certaines de vos faiblesses. Soyez objectifs, cela ne pourra que jouer en votre faveur. Quelles sont vos lacunes? Que devez-vous éviter de faire? Qu est-ce qui vous retarde dans votre travail ou affecte votre rendement? Quels sont les défauts ou faiblesses que vous reconnaît votre entourage? Opportunities : cet aspect porte sur les opportunités de votre environnement externe, qui sont à portée de main ou que vous entrevoyez dans le court terme. Cela inclut des événements ou situations qui pourraient jouer en votre faveur si vous utilisez bien les cartes dont vous disposez. Quelles sont les opportunités qui s offrent à vous? Quels changements probables pourraient jouer en votre faveur? Threats : enfin, c est le moment d ajouter à la liste les menaces ou les risques qui pourraient constituer une entrave à votre réussite. N oubliez pas d inclure les menaces qui proviennent souvent de notre propre intérieur : doutes, anxiétés, peurs et inquiétudes. Ce sont des menaces qui ne sont pas négligeables et dont il faut tenir compte. A quels obstacles êtes-vous confrontés? Certains collègues font-ils mieux le travail que vous? La structure dans laquelle vous travaillez est-elle en train de changer de stratégie ou de perspective et cela pourrait-il vous affecter? Avez-vous des soucis financiers? Votre hiérarchie ou les membres de votre équipe se plaignent-ils de façon récurrente de vous? Quelle mauvaise conséquence pourrait vous toucher dans un futur proche? Relisez vos résultats et prenez conscience de votre état actuel. Déterminez le domaine dans lequel vous disposez du plus grand nombre d éléments. Si ce sont vos forces, prenez-en conscience afin de les utiliser pour vous créer des opportunités. Si ce sont vos opportunités, il faudra donc vous focaliser sur cet axe pour trouver le moyen d en tirer avantage. Si ce sont les faiblesses, identifiez bien leur nature pour pouvoir commencer à les combler. Et si ce sont les risques ou menaces, il serait judicieux de repérer leurs sources de manière à anticiper leur impact négatif. L essentiel de l analyse SWOT consiste à définir un plan d actions personnel qui vous permettra d avoir une visibilité du futur et saisir les opportunités pour atteindre vos objectifs. Dorcas Manou Lasme-Adou, directrice générale Improov dorcas-adou@improovprogramme.com

8 cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 La rédaction de Côte d Ivoire Economie est heureuse de vous présenter son premier classement des 100 premières entreprises de Côte d Ivoire. Nous nous sommes basés sur le chiffre d affaires 2009 déclaré par les entreprises à l administration fiscale et, pour une lecture plus pertinente, nous avons ajouté le secteur d activité selon la nomenclature d activités des Etats membres d Afristat (NAEMA). Ce dossier vous offre donc un aperçu du top 100 de l économie ivoirienne : qui sont les leaders et que font-ils? Signalons toutefois deux grands secteurs absents de notre classement : les banques et les assurances dont les chiffres d affaires 2009 ne sont pas encore disponibles auprès du ministère de l Economie et des Finances. Nous vous réservons donc un classement exclusif des acteurs de ce secteur dans un prochain numéro de Côte d Ivoire Economie. Dans ce dossier vous ne trouverez que des grandes entreprises dont le chiffre d affaires est supérieur à 14 milliards de FCFA. Le classement révèle que le chiffre d affaires cumulé des 100 premières entreprises de Côte d Ivoire s est élevé à 7316 milliards de FCFA en 2009. Les secteurs les plus performants sont ceux des hydrocarbures (13 entreprises réalisent 28% du chiffre d affaires cumulé), des télécommunications (6 entreprises réalisent 14% du chiffre d affaires cumulé), de l agriculture et de l agro-industrie (16 entreprises réalisent 11% du chiffre d affaires cumulé), des transports (4 entreprises réalisent 4% du chiffre d affaires cumulé), du commerce de café-cacao (11 entreprises réalisent 3% du chiffre d affaires cumulé) et, enfin, de l automobile (4 entreprises réalisent 3% du chiffre d affaires cumulé). Dossier 100 Les premières entreprises e n C ô t e d I v o i r e LES GRANDS MOULINS ABIDJAN Au sommaire de ce dossier : - Le tableau des 100 premières entreprises de Côte d Ivoire p. 9 - Nos analyses sectorielles : automobile, hydrocarbures, télécommunications p. 11 - L évolution des cours à la BRVM en 2010 p. 14 - L essor et le rayonnement d une culture d entreprise ivoirienne p. 17 - Les secteurs porteurs en 2011 p. 20 RANg DénoMINAtion sociale sigle secteur d ACtivité (selon la nomenclature d activités Afristat) CA en FCFA (HT) 1 SOCIETE IVOIRIENNE DE RAFFINAGE SIR Raffinage pétrolier 831 970 219 114 2 COMPAGNIE IVOIRIENNE D ELECTRICITE CIE Production, transport et distribution d électricité 311 847 602 034 3 STE DE DISTRIBUTION DE TOUTES MARCHANDISES EN CI SDTM CI Commerce général de produits importés 284 515 478 620 4 ORANGE COTE D IVOIRE OCI SA Exploitation de réseaux de télécommunication 283 046 737 284 5 SOCIETE NATIONALE D OPERATIONS PETROLIERES PETROCI Activités annexes à l extraction de pétrole brut et de gaz naturel 245 905 132 683 DE LA COTE D IVOIRE 6 MTN - CI MTN - CI Exploitation de réseaux de télécommunication 245 030 097 129 7 SANIA CIE SANIA CIE Commerce de gros d autres produits agricoles bruts 228 679 950 264 8 COTE D IVOIRE TELECOM CI TELECOM Exploitation de réseaux de télécommunication 213 395 463 344 9 TOTAL COTE D IVOIRE SA TOTAL CI Activités annexes à l extraction de pétrole brut et de gaz naturel 206 540 767 791 10 SOCIETE MULTINATIONALE DE BITUMES SMB Raffinage pétrolier 205 560 580 362 11 ATLANTIQUE TELECOM (COTE D IVOIRE) AT-CI Exploitation de réseaux de télécommunication 164 864 491 921 12 SHELL COTE D IVOIRE SHELL CI Commerce de gros de combustibles solides, liquides et gazeux 139 614 599 138 et de produits dérivés 13 EQUIGOLD MINES CI SA EMCI SA Extraction de minerais de métaux précieux 137 072 416 722 14 SOCIETE D ETUDE ET DE DEVELOPPEMENT SCB Culture de la banane 122 992 997 506 DE LA CULTURE BANANIERE 15 SOCIETE IVOIRIENNE DE CIMENT ET MATERIAUX SOCIMAT Fabrication de ciment, chaux et plâtre 120 932 882 937 16 LIBYA OIL COTE D IVOIRE OILIBYA Commerce de gros de combustibles solides, liquides et gazeux 119 629 881 591 et de produits dérivés 17 SOCIETE TROPICALE D ENGRAIS ET DE PRODUITS CHIMIQUES STPC Fabrication de produits azotés et d engrais 114 700 698 674 18 SOCIETE DES CIMENTS D ABIDJAN SCA Fabrication de ciment, chaux et plâtre 110 925 563 217 19 SOCIETE D EXPLOITATION DU TERMINAL DE VRIDI SETV Manutention 108 791 384 193 20 SOCIETE NOUVELLE AIR IVOIRE SNAI Transports aériens 94 814 307 534 21 NOUVELLE PARFUMERIE GANDOUR NPG Fabrication de parfums et de produits de toilette 94 809 767 291 22 SOCIETE DES TRANSPORT ABIDJANAIS SOTRA Transports urbains de passagers 94 139 774 219 23 PETRO IVOIRE SA PI Commerce de gros de combustibles solides, liquides et gazeux 93 515 040 194 et de produits dérivés 24 LOTERIE NATIONALE DE COTE D IVOIRE LONACI SPFPM Activités de jeux de hasard et d argent 91 223 198 636 25 SOCIETE IVOIRIENNE DE PRODUCTION ANIMALE SIPRA Elevage de volailles 90 091 177 080 26 SECI SECI Location immobilière 87 442 922 176 27 SOCIETE POUR LE COMPOUNDAGE EN COTE D IVOIRE SCCI Fabrication de produits en matières plastiques 85 772 250 807 28 COMPAGNIE PHARMACEUTIQUE ET MEDICALE COPHARMED Commerce de gros de produits pharmaceutiques et médicaux 84 169 367 609 29 SA BERNABE COTE D IVOIRE BCI Commerce de gros d autres matériaux de construction, quincaillerie 75 609 414 853 et fournitures pour plomberie 30 SOCIETE NATIONALE D ALIMENTATION SONAL Commerce de détail en magasin spécialisé d autres 72 154 689 780 produits alimentaires 31 SOCIETE DES MINES D ITY SMI Extraction de minerais de métaux précieux 70 692 643 091 32 HYDROCHEM AFRICA HYDRO Fabrication de produits agrochimiques 70 428 463 980 33 CROWN SIEM SIEM Fabrication d autres ouvrages en métaux ; travail des métaux 62 800 997 330 34 SOCIETE DE DISTRIBUTION AUTOMOBILE EN COTE D IVOIRE SDACI Commerce de véhicules automobiles 61 883 730 013 35 DISTRIBUTION PHARMACEUTIQUE DE CÔTE D IVOIRE DPCI Commerce de gros de produits pharmaceutiques et médicaux 58 641 890 985 36 CFAO MOTORS COTE D IVOIRE CFAO MOTORS Commerce de véhicules automobiles 58 177 606 205 COTE D IVOIRE 37 IVOIRE COTON IVOIRE COTON Egrenage du coton 53 911 756 295 38 AZITO ENERGIE SA AZE Préparation des sites 52 090 269 653 39 IVOIRIENNE DE DISTRIBUTION TELECOM I.D TELECOM Exploitation de réseaux de télécommunication 51 575 357 196 40 COMPAGNIE D IMPORTATION ET DE DISTRIBUTION CIDP CI Commerce de pièces et d accessoires automobiles 51 282 169 727 DES PNEUMATIQUES EN CI 41 MAHMOUD CHOUMAN MOUINE ETS NOUR Fourniture d accès aux réseaux de télécommunication 50 494 531 130 42 SEACOR COMMODITY TRADING CI SEACOR Commerce de riz 49 932 592 104 43 CANAL HORIZON COTE D IVOIRE CHCI Activités de radio et de télévision 43 333 756 941 44 SONACO SONACO Fabrication de carton ondulé et d emballages en papier ou en carton 43 255 918 338 45 SOCIETE IVOIRIENNE DE PARFUMERIE SIVOP Fabrication de parfums et de produits de toilette 42 822 206 562 46 COMPAGNIE IVOIRIENNE DE PRODUCTION D ELECTRICITE CIPREL Production transport et distribution d électricité 41 478 814 175 47 BUREAU NATIONAL D ETUDES TECHNIQUES ET DE DEVELOPPEMENT BNETD Activités d administration générale, économique et sociale 39 901 463 502 48 ETS SYLLA ET FRERES SA ESF Transports routiers de marchandises 39 315 349 221 49 SOCIETE AFRICAINE DE REPRESENTATION INDUSTRIELLE SARI Commerce de véhicules automobiles 39 224 312 817 50 SOCIETE IVOIRIENNE DE FABRICATION DE LUBRIFIANTS SIFAL Fabrication d autres produits chimiques 38 842 610 686 51 TOLES IVOIRE SA TISA Fabrication d autres ouvrages en métaux ; travail des métaux 32 845 885 012 52 COMPAGNIE ABIDJANAISE DE REPARATION NAVALE CARENA Constructions et réparations navales, aéronautiques et ferroviaires 32 276 314 595 ET DE TRAVAUX INDUSTRIELS 53 AFRICAN PETROLEUM AFRICAN PETROLEUM Commerce de gros de combustibles solides, liquides et gazeux 31 324 606 455 et de produits dérivés 54 ALIZES DENREES ALIZES DENREES Commerce de riz 30 911 285 615 55 GRANDS MOULINS D ABIDJAN GMA Travail des grains ; fabrication d aliments pour animaux 30 309 940 631 56 SITARAIL SITARAIL Transports ferroviaires 30 269 392 203 57 BOLLORE AFRICA LOGISTICS COTE D IVOIRE AL CI Transit 29 836 753 412 58 SOCIETE AFRICAINE CACAO SACO Transformation de cacao, chocolaterie, confiserie 29 560 589 749 59 CEMOI COTE D IVOIRE CEMOI COTE D IVOIRE Transformation de cacao, chocolaterie, confiserie 29 256 223 761 60 COMMERCE ET DISTRIBUTION DE PRODUITS ALIMENTAIRES CODIPAC Poissonnerie et vente d autres espèces d eau de mer et continentale 28 932 985 754 61 CIE DE PRODUITS ALIMENTAIRES EN COTE D IVOIRE CAPRACI Magasin d alimentation générale et de produits d utilté courante 27 949 534 797 62 SOCIETE IVOIRIENNE DE PROMOTION DE SUPERMARCHES PROSUMA Grands magasins et magasins à surccusales multiples 27 401 319 757 63 SOCIETE DES 2 PLATEAUX S 2 P Grands magasins et magasins à surccursales multiples 27 272 406 325 64 FILTISAC SA FILTISAC SA Filature, tissage et ennoblissement textile 27 257 834 760 65 UNIWAX U W Filature, tissage et ennoblissement textile 27 090 503 717 66 UNIVELER COTE D IVOIRE UCI Fabrication d autres corps gras 25 782 131 707

67 PALM-CI PALMCI Fabrication d huiles brutes et de tourteaux 25 701 013 329 68 SUCAF CÔTE D IVOIRE SA SUCAF-CI Fabrication de sucre 25 688 292 293 69 SUCRIVOIRE SUCRIVOIRE Fabrication de sucre 24 654 754 718 70 SOCIETE IVOIRIENNE DES TABACS SITAB Fabrication de produits à base de tabac 23 725 181 365 71 CNR INTERNATIONAL (COTE D IVOIRE) SARL CNR Extraction de pétrole brut et de gaz naturel 23 259 547 717 72 SVENSKA PETROLEUM EXPLORATION CI AB SVENSKA CI AB Extraction de pétrole brut et de gaz naturel 23 155 324 093 73 TULLOW COTE D IVOIRE LIMITED TCIL Extraction de pétrole brut et de gaz naturel 22 698 388 982 74 SOCIETE AFRICAINE DE PLANTATIONS D HEVEAS SAPH Culture d hévéa 21 570 337 711 75 SOCIETE DES CAOUTCHOUCS DE GRAND BEREBY SOGB Culture d hévéa 21 312 244 159 76 TROPICAL RUBBER COTE D IVOIRE TROPICAL RUBBER Culture d hévéa 21 228 815 731 COTE D IVOIRE 77 SOCIETE DES TUBES D ACIER ET D ALUMINIUM SOTACI Construction et menuiserie métalliques, fabrication de citernes, 20 754 439 824 réservoirs et générateurs de vapeur 78 PECHE ET FROID COTE D IVOIRE PFCI Congélation de poissons, crustacés et mollusques 20 476 008 986 79 OMNIUM TROPICAL OMNIUM TROPICAL Commerce de métaux et de matériels de construction 20 450 942 994 80 UNITED OIL COMPANY U.O.C Commerce de gros d autres produits agricoles bruts 20 043 513 540 81 CENTRAL TRADING OP CTOP Commerce de boissons, vins et spiritueux 19 736 675 721 82 CARGILL WEST AFRICA CWA Commerce de café-cacao 19 626 058 831 83 ADM COCOA SIFCA A C S Commerce de café-cacao 19 561 968 088 84 CARGILL COCOA SARL C C S Commerce de café-cacao 19 282 980 587 85 COCAF IVOIRE COCAF IVOIRE Commerce de café-cacao 19 081 001 360 86 TOUTON NEGOCE COTE D IVOIRE TNCI SA Commerce de café-cacao 18 942 293 492 87 UNION IVOIRIENNE TRAITEMENT UNICAO SA Commerce de café-cacao 18 841 054 302 88 COMPAGNIE IVOIRIENNE DE PROMOTION POUR C I P E X I SA Commerce de café-cacao 18 837 434 778 L EXPORTATION ET L IMPORTATION 89 COCOA EXPORT COTE D IVOIRE COEX CI Commerce de café-cacao 18 698 205 945 90 NOVEL COTE D IVOIRE NOVEL CI Commerce de café-cacao 18 564 905 125 91 STE IVOIRIENNE D ACHATS DE CAFE ET CACAO SIVACCO Commerce de café-cacao 18 224 833 732 92 SOCIETE D USINAGE ET DE CONDITIONNEMENT DU SUD-OUEST SUCSO SA Commerce de café-cacao 17 148 978 944 93 SOCIETE DE DISTRIBUTION D EAU DE LA COTE D IVOIRE SODECI Captage, traitement et distribution d eau 17 037 271 789 94 SOCIETE DE LIMONADERIES & BRASSERIES D AFRIQUE SOLIBRA Brasserie et malterie 16 895 620 409 95 LES MOULINS MODERNES DE COTE D IVOIRE MMCI Boulangerie 16 149 005 219 96 CASTELLI COTE D IVOIRE CCI Autres transformations et conservations des poissons, 15 981 605 008 crustacés et mollusques 97 SOCIETE DE DISTRIBUTION DES MARQUES SODIMA Autres magasins de commerce général 15 651 820 752 98 COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE COTE D IVOIRE CDCI Autres magasins de commerce général 15 527 071 094 99 SAGRIVEC SAGRIVEC Autres commerces de détail spécialisés 15 389 737 682 100 FOXTROT INTERNATIONAL LDC FOXTROT CI Activités annexes à l extraction de pétrole brut et de gaz naturel 14 931 648 212 Dossier cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 Automobile : une course très concurrentielle Dans un secteur autrefois dominé par les marques européennes, l arrivée en force des marques asiatiques a modifié la hiérarchie d un marché où le low cost présente un fort potentiel de croissance. Entre la concurrence des importateurs indépendants et les incertitudes liées à la conjoncture actuelle, la compétition s avère serrée pour les concessionnaires ivoiriens. Depuis quelques années, des bouleversements sont apparus dans le secteur automobile ivoirien. Les marques européennes, surtout françaises, qui dominaient le marché ont été supplantées par les asiatiques qui représenteraient maintenant plus de 65% des ventes. Les japonaises Toyota et Mitsubishi étaient les marques les plus vendues dans le pays en 2007, juste devant la française Peugeot. Au premier semestre 2010, la marque au lion s est retrouvée sixième derrière cinq asiatiques (Toyota, Hyundai, Mitsubishi, Nissan et Kia). La bataille du low cost Les marques chinoises Great Wall Motor et Chery, récemment arrivées sur le marché se font remarquer par leur forte croissance. Dans son rapport 2009, le patron de Sari, M. Fabrice Desgardin soulignait aux constructeurs européens, «les opportunités à pouvoir proposer régulièrement des véhicules d entrée de gamme capable de concurrencer les nouveaux intervenants (les marques chinoises)». Un commercial du secteur nous faisait remarquer que «sur le terrain, la guerre des marques oppose trois forces que sont les européennes, les chinoises et les autres asiatiques qui sont dominées par les japonaises». Chaque grand concessionnaire distribuant parfois plusieurs marques, il faut associer en plus de la concurrence des marques celle, illégale, des importateurs indépendants des véhicules neufs de marques dont les concessionnaires détiennent l exclusivité territoriale. Les vendeurs de véhicules d occasion, appelés ici «France Au revoir», ont rendu l automobile accessible à plusieurs Ivoiriens, les éloignant des grands concessionnaires. Ce qui explique la volonté de ces derniers d occuper également une place dans le low cost. Des incertitudes pour l année en cours Le secteur automobile ivoirien est un secteur très concurrentiel qui conserve un grand potentiel de développement. Celui-ci reste fortement lié à la croissance du pays et des différents secteurs d activité. Il n est pas étonnant qu en dehors des commandes de l Etat, les principaux clients soient des entreprises des secteurs de la téléphonie/ntic, de l agro-industrie, 11 des hydrocarbures et celui des mines pour les engins lourds. La crise post-électorale ivoirienne donne donc des cauchemars aux acteurs du secteur. Monsieur Fidèle Koffi, directeur commercial chez ATC Comafrique nous apprend que «dans l ensemble, l année 2010 a été meilleure que 2009, mais si la crise politique actuelle se poursuit jusqu en mars, on peut être sûr que l année 2011 sera catastrophique». Tout ceci risque de retarder les projets des différents concessionnaires qui comptent (ré)investir l intérieur du pays pour se rapprocher par exemple de la clientèle minière et agricole de la zone CNO (Centre Nord-Ouest). Certains évoquent aussi la nécessité d être plus près des cadres qui s installent de plus en plus dans la ville portuaire de San Pedro. Euclide Okolou www.okibourse.com

12 Dossier cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 Les hydrocarbures : un potentiel à développer Les opérateurs de distribution des produits pétroliers ont vu leur nombre croître en Côte d Ivoire durant ces dernières années. Toutefois la production locale est insuffisante et peine à satisfaire la demande. L éventuelle faillite de la Société ivoirienne de raffinage faisait la une des journaux locaux en 2010. La première entreprise ivoirienne (en chiffre d affaires) a heureusement été sauvée avec l onction de l Etat qui était aussi, hélas, une partie du problème. La SIR est la seule raffinerie de pétrole du pays. Ses productions (super, essence, butane, gasoil, bitume, etc.) sont stockées par la société Gestoci (Société de gestion des stocks de sécurité) qui se charge de les livrer aux distributeurs agréés et dans quelques pays de l hinterland comme le Mali ou le Burkina Faso. Le regain d activité de ces distributeurs ces dernières années a participé à attirer l attention sur le secteur pétrolier ivoirien. En effet, les stations à essence dans le pays se sont multipliées avec l arrivée de nouveaux opérateurs et l expansion des anciennes enseignes. Une cinquantaine d agréments de distribution de produits pétroliers a été accordée ces dix dernières années. Une poignée des plus grands distributeurs de carburants s est regroupée au sein du Groupement des professionnels du pétrole (GPP). D autres sont dans l Association professionnelle des pétroliers de Cote d Ivoire (Apci), alors que d autres comme Petroci sont restés indépendants. Les acteurs du GPP, parmi lesquels on retrouve des noms comme Total CI, Corlay CI ou Shell CI, détiennent 85% du marché local malgré leur petit nombre. Des projets en cours La production ivoirienne en pétrole brut est encore très faible à l échelle internationale. Toute l année 2006, les gisements d Eburnie n ont produit que l équivalent de douze jours d activité en Irak, c est-à-dire 22,16 millions de barils, selon l agence américaine d information sur l énergie. Elle couvre le reste de ses besoins en achetant chez ses voisins de la sous-région comme le Nigeria. On estime que la demande africaine de pétrole s élèvera en moyenne de 3,4% par an. L évolution progressive de la demande ivoirienne, dans un contexte où les besoins actuels en certains produits pétroliers, dont le gaz domestique, ne sont pas comblés, traduit le grand potentiel de développement du secteur. Les projets conduits par la Petroci, comme la construction d un pipeline Abidjan-Bouaké via Yamoussoukro et l ouverture d une deuxième raffinerie à Yamoussoukro participeront à ce développement. Euclide Okolou www.okibourse.com Télécoms : un secteur à forte valeur ajoutée Depuis une quinzaine d années, le secteur des télécoms s est imposé comme un acteur économique de premier plan en Côte d Ivoire en même temps qu il révolutionnait nos modes de communication. Retour sur les origines de cette success-story. Le milieu des années 1990 a constitué une période déterminante pour le secteur des télécoms en Côte d Ivoire, lorsque l Etat s est vu dans l obligation de libéraliser ce secteur afin d attirer des investisseurs dont les prises de participation allaient permettre de booster l économie locale. Les premiers épisodes de la saga des télécoms en Côte d Ivoire étaient jusqu alors frappés du sceau de la monotonie, avec le monopole de Côte d Ivoire Télécom, société étatique créée en 1991, qui était chargée de l établissement des réseaux et de la fourniture des services de télécommunications. Ce n est que le 3 février 1997, juste deux ans après la libéralisation de ce secteur, que celui-ci allait prendre un essor qui se poursuit jusqu à présent. Suite à un appel d offres international réalisé par l Etat de Côte d Ivoire, France Télécom rachetait 51% des parts de l entreprise nationale, en portant le capital social à 15 milliards de nos francs. Le boom de la téléphonie Cette fin des années 1990 allait donc marquer l essor au niveau planétaire d un outil qui allait révolutionner le monde des télécommunications : le téléphone mobile. La Côte d Ivoire ne devait être en reste et l année 1997 permit d en révéler les attraits à la population ivoirienne. Deux opérateurs mobiles, avant l arrivée de nouveaux concurrents, allaient conduire l aventure jusqu en 2006 : Ivoiris, qui est devenu aujourd hui Orange, et Telecel, de Loteny, qui a été par la suite racheté par la multinationale MTN. Notons qu à l origine ces deux opérateurs offraient des produits excessivement chers, excluant de fait une bonne partie de la population. L arrivée de la compagnie de téléphonie mobile Moov Côte d Ivoire, créée par Atlantique Telecom et aujourd hui contrôlée par Etisalat, viendra bouleverser la tendance en offrant des tarifs de communications beaucoup plus souples. Viendront ensuite Koz et Comium (du groupe libanais Comium) et Green (Libyan African Portfolio). L arrivée de tous ces opérateurs a favorisé l accessibilité de la population à ces moyens de télécommunications, à tel point qu aujourd hui environ 80% des ménages en Côte d Ivoire disposent d un téléphone mobile. De surcroît, les opérateurs de téléphonie mobile contribuent directement à la production nationale, à hauteur de plus de 600 milliards de francs CFA, soit 6% du produit intérieur brut. L accès à Internet La Côte d Ivoire a établi sa première connexion à Internet en 1996. Mais ce n est qu à partir de l an 2000 que la Toile va s infiltrer dans les ménages grâce au câble SAT-3 de Côte d Ivoire Télécom. Aviso, filiale de cette société, rafle plus de 50% des abonnés à Internet dans le pays. Hormis Aviso, de nombreux FAI sont présents dans l univers local du Web. Il s agit entre autres d Afnet (racheté par MTN), Globe Access, Alink Telecom (désormais contrôlé, comme Moov, par Etisalat), et bien d autres. Notons que le monde de l Internet a connu un essor remarquable ces dernières années avec le haut débit. Désormais, des connexions de 1mb/s, 2mb/s et plus sont offertes à des coûts très abordables. Le réseau est également devenu mobile grâce aux clés Internet fonctionnant via les réseaux mobiles et le Wimax. Aujourd hui, plus besoin d être au bureau ou à la maison pour bénéficier de la connexion Internet tant les offres sont variées. Prosper Koffi

14 Dossier cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 L évolution des cours à la BRVM en 2010 L exercice écoulé s est avéré globalement positif au sein de la place financière d Abidjan. L indice BRVM 10 a repris 27,41%, à 182,96 points, alors que le BRVM Composite s est contenté d un gain de 20,48%, à 159,1 points. La capitalisation boursière du marché des actions a clôturé l année à 3471 milliards FCFA contre 2807 milliards FCFA en 2009. Le tableau des variations des cours des actions est moins rouge par rapport à l an passé. Vingt titres ont vu leur cours terminer l année en baisse contre trente douze mois plus tôt. Les baisses des indices sectoriels sont plus modérées. On ne note aucune baisse à deux chiffres. Les hausses sont plus étendues avec en tête les 103% pris par l indice du secteur agriculture, suivi par les 22,81% gagnés par l indice du secteur des services publics. Pas étonnant que trois des cinq plus grandes augmentations de l année soient des entreprises du secteur «agriculture». Les bons résultats de Saph et Palmci Saph, le planteur d hévéa, a réalisé la meilleure performance annuelle avec un saut de 152,33%, à 27 000 FCFA. La filiale Après les baisses alignées en 2008 et 2009 du fait de la crise financière, les indices boursiers de la Bourse régionale des valeurs mobilières de l Uemoa (BRVM) se sont ressaisis en 2010. du groupe Sifca s est entièrement remise de sa chute de 2009, profitant de l envolée des cours du caoutchouc. L action Saph retrouve sa surface d évolution de 2008 où elle avait touché la barre de 40 000 FCFA. Palmci, l autre filiale de Sifca suit la Saph avec une performance de 96,97%, à 13 975 FCFA. Elle a eu à s échanger à 4 950 FCFA avant de remonter jusqu à 15 000 FCFA. Certains pensent que l émission obligataire de 15 milliards FCFA réalisée en cours d année en vue d augmenter ses capacités de production a rassuré le marché sur ses perspectives, surtout que le cours de l huile de palme s est bien comporté tout au long de l année. Dans ce contexte, la troisième place occupée par SOGB sur ce podium paraît légitime. Le producteur d hévéa et d huile de palme a vu son action grimper de 55%, à 28 000 FCFA. L action SOGB est talonnée par celles de Sicable (+42,99%) et de BOA Cote d Ivoire (+30,43%), qui a rejoint la Bourse en début d année. Ceux qui ont acheté des Sonatel, des Ecobank ou des SGBCI en fin 2009 n ont rien à regretter. Ces valeurs ont toutes gagné plus de 20%. La Sitab, qui a payé l un des meilleurs dividendes cette année, effleure à peine la barre des 20%. Les 100 premières entreprises e n C ô t e d I v o i r e Le cas Shell Cote d Ivoire Parmi les entreprises cotées qui ont clôturé l année dans le vert se trouve Shell Cote d Ivoire. L action Shell CI n a gagné que 1,12%, rien à voir avec les 8,44% de Total CI, l autre distributeur de carburant coté sur la place d Abidjan. La particularité est que la courbe annuelle de l action Shell CI a évolué en forme de V. Elle est partie de 17 800 FCFA en début d année pour descendre à 9500 FCFA à la mi-juin, avant de remonter rapidement pendant le dernier trimestre. Cette évolution a été favorisée d abord par l annonce de la cession à venir des activités aval de son actionnaire de référence dans le continent africain. Puis il y a eu le dividende qui s est contracté de 25%, à 736 FCFA, conséquence des chiffres baissiers de 2009. Enfin, la croissance à trois chiffres (364%) de son résultat net au premier semestre a sonné la remontée du cours ces dernières semaines. Les baisses de l année Sur la plage rouge des variations annuelles des cours, l action Uniwax occupe le haut du podium avec sa chute de 48,61%, à 9 250 FCFA. Le marché de confection des pagnes du cinquantenaire de la Cote d Ivoire n a pas suffi à rassurer les investisseurs. La tendance baissière entamée depuis deux ans se poursuit lentement. Derrière Uniwax viennent Sivom, qui s est contracté de 46,11%, CFAO, de 27,61%, et Sicor qui a perdu 26,40%. On signalera aussi des baisses presque logiques du fait des incidents catastrophiques survenus en cours d année. Nous pensons à la Compagnie ivoirienne d électricité qui a dû procéder à des délestages pour servir sa clientèle. Son action a cédé 15,1%. L action Bernabe Cote d Ivoire soutenue pendant un moment par le dividende record payé aux actionnaires malgré l incendie qui a ravagé «40% de son stock marchandise, 50% de son actif immobilisé» le 2 février 2010 a fini par lâcher 13% de sa valeur. Nous retiendrons qu en 2010, il fallait surtout investir dans les banques et les entreprises agro-industrielles liées au caoutchouc et à l huile de palme. Qu en sera-t-il de 2011? Euclide Okolou www.okibourse.com Titres - BRVM 31/12/2009 31/12/2010 Variation Cours Cours Dividende + bas + haut payé BRVM 10 143,6 182,96 27,41% BRVM Composite 132,05 159,1 20,48% BRVM Industrie 96,01 93,06-3,07% Sicable 16 085 23 000 42,99% 14 000 23 000 2 340 Ceda 5 090 4 710-7,47% 4 710 5 090 Filtisac 2 910 3 250 11,68% 2 685 4 040 321 NEI 3 595 3 085-14,19% 3 085 3 595 Nestlé 62 005 56 625-8,68% 41 000 73 105 2 700 Crown Siem Ci 33 860 31 995-5,51% 30 000 34 665 2 250 Sivoa 10 000 8 105-18,95% 8 000 11 000 900 Solibra 186 500 199 800 7,13% 149 160 201 705 12 060 SMB 19 895 18 000-9,53% 12 000 21 555 Sitab 48 300 57 500 19,05% 44 900 65 365 8 270 Trituraf 2 145 1 600-25,41% 1 370 2 400 Unilever 69 955 60 000-14,23% 37 150 75 000 2 421 Uniwax 18 000 9 250-48,61% 9 250 18 000 BRVM Services publics 352,09 432,42 22,82% CIE 16 490 14 000-15,10% 13 265 17 500 1 854 Onatel 48 500 45 505-6,18% 44 000 49 010 Sodeci 10 200 11 500 12,75% 8 000 13 300 1 350 Sonatel 120 000 154 000 28,33% 120 000 154 000 12 150 BRVM Finances 53,3 64,22 20,49% Bicici 32 235 40 000 24,09% 28 005 44 720 4 320 BOA Benin 46 000 48 000 4,35% 45 990 48 800 3 150 BOA Burkina* BOA CI** 30 000 30,43% 27 400 32 400 1 800 BOA Niger 39 430 34 000-13,77% 33 350 40 255 2 700 Ecobank TI 39 47 20,51% 38 58 2 Safca 29 250 24 800-15,21% 23 215 29 250 2 250 SGBCI 37 200 48 250 29,70% 37 000 50 000 5 032 Titres - BRVM 31/12/2009 31/12/2010 Variation Cours Cours Dividende + bas + haut payé BRVM Transports 236,31 238,14 0,77% Bolloré Africa Logistic 44 800 47 205 5,37% 42 500 50 000 5 303 Sivom 6 495 3 500-46,11% 3 500 6 495 BRVM Agriculture 125,2 254,46 103,24% Palm Ci 7 095 13 975 96,97% 4 950 15 905 Sicor 6 250 4 600-26,40% 4 600 6 250 Sogb 18 000 28 000 55,56% 14 500 33 990 2 502 Saph 10 700 27 000 152,34% 10 000 32 000 1 800 BRVM Distribution 130,62 123,57-5,40% Servair Abidjan 4 440 4 500 1,35% 3 395 4 500 Bernabe 22 250 19 345-13,06% 15 990 23 000 2 700 CFAO 24 875 18 005-27,62% 11 100 24 875 2 784 SDA (ex-peyrissac) 116 000 100 000-13,79% 99 990 116 000 11 250 Shell 17 800 18 000 1,12% 9 500 18 000 736 Sari 49 900 42 000-15,83% 34 000 49 900 5 262 Total 82 995 90 000 8,44% 76 000 93 525 9 722 BRVM Autres secteurs 61,73 57,1-7,50% Setao CI 5 000 4 625-7,50% 4 625 5 000 * BOA Burkina a été introduite en Bourse le 30 décembre et n avait pas encore cotée le 31 décembre. ** Boa CI a été introduite en cours d année, d où le vide au 31 décembre 2009.

Dossier cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 17 100 premières entreprises e n C ô t e d I v o i r e L essor et le rayonnement Les d une culture d entreprise ivoirienne De la période post-indépendance où la fonction d entrepreneur était incarnée principalement par l Etat jusqu à l émergence des initiatives privées, nous vous proposons, avec l expertise de la Coface, un regard sur ce long processus qui a permis le développement de la culture d entreprise en Côte d Ivoire. Si, à l image de tous les pays africains et de manière spéciale subsahariens, l accession à l indépendance de la Côte d Ivoire a davantage été perçue comme posant le défi de la construction de l Etat-nation, le défi lié et incontournable à celui-ci aura été de bâtir une économie prospère à même de répondre aux aspirations sociales d une population peu préparée. Héritière de la construction économique coloniale fondée sur l extraversion de la production (des biens exclusivement destinés à l exportation), et quoique confrontée aux mêmes défis que les autres Etats africains, la Côte d Ivoire se singularise par le caractère pragmatique et peu idéologique de ses options de développement, caractérisées par l appel aux capitaux et autres facteurs de production étrangers d une part et, d autre part, la recherche de l indépendance nationale à travers un rôle évident d entrepreneur de l Etat. Les piliers de cette option mise en place au cours de la première décennie d indépendance dite décennie du «miracle ivoirien» sont : le choix du libéralisme économique, l ouverture à l extérieur, la recherche d une croissance économique forte et le rôle primordial de l agriculture. A cette époque, l investissement privé ivoirien se limite aux commerces majoritairement informels, aux entreprises formelles à capitaux étrangers majoritairement européens et libanais, et à la présence d acteurs privés locaux dans le secteur primaire à travers les exploitations individuelles et collectives de cacao, café, coton et autres ressources agricoles. Le développement d un tissu industriel à capitaux locaux Sans envisager comme urgente la substitution du capital étranger par un capital privé, et dans un contexte d incapacité des acteurs privés locaux de concevoir et conduire des projets industriels et commerciaux au-delà de l artisanat et de Très Petite Entreprise (TPE), l Etat ivoirien, encouragé par la rentabilité exceptionnelle de l agriculture et notamment du cacao, se lance au cours de la décennie 1970 dans la construction d un tissu industriel à capitaux locaux. Cette stratégie vise à la promotion d une croissance rapide, la création massive d emplois, la production et la distribution de services et biens essentiels et la diversification d une économie largement dépendante du cacao et de capitaux étrangers. Cette stratégie passe par la création de nombreuses entreprises et la prise de participation dans les entreprises à capitaux principalement étrangers jusqu alors. La Côte d Ivoire décrit son modèle à l ère d un foisonnement de propositions idéologiques sur le continent comme étant du «capitalisme d Etat». Ce modèle reconnaît le droit de l Etat à jouer un rôle d entrepreneur à côté, voire en concurrent de l initiative privée. La mise en application du modèle amène l Etat à créer trois types d entreprises suivant son niveau de participation au capital : la Société d économie mixte (dite SEM, majoritairement constituée de prises La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), dont le siège se trouve à Abidjan, a été créée en 1996. Sa naissance a permis de franchir un nouveau pas pour les entreprises du secteur privé ivoirien. de participations dans des investissements privés étrangers en Cote d Ivoire) ; les Sociétés d Etat (dites SODE, détenues à 100% par l Etat) ; et les Etablissements publics nationaux (ou EPN, des entreprises offrant des services publics). Les prises de participations de l Etat se font par deux instruments aujourd hui disparus : la Société nationale de financement (Sonafi), qui détiendra au plus fort de son activité 77 entreprises, La Côte d Ivoire a su, au moment où le repli sur soi à travers les barrières à l entrée du capital et de la main-d œuvre étrangère étaient préférées, favoriser l investissement direct étranger et l immigration d ouvriers et d entrepreneurs. et la Caisse de stabilisations des prix des produits agricoles (CSSPPA), qui en détiendra près d une trentaine. Le capitalisme d Etat donnera le jour à : Comafrique (1966), Air Ivoire (1963), SIR (1962), Forexi (1974), SHAC, Sodesucre (1971) Sideco, Sotropal (1962), Trituraf (1973), Sogiexi (1966), ICTA Voyages (1963), Sitab, Sonaco, BNEC (1975), Sareco, Ceram Anten, SCA entreprises actives dans des domaines variés : raffinage, forages, services financiers, agro-industrie, tourisme A la même époque, notamment dès 1968, un ensemble de moyens institutionnels, législatifs et financiers est mis en place pour promouvoir la création d entreprises ivoiriennes. A cette date les statistiques officielles (Chambre d industrie) ne dénombrent pas plus de 368 entreprises en Côte d Ivoire, nombre qui croîtra faiblement pour atteindre 412 en 1974, dénotant une faible évolution de l entreprenariat. La stagnation de l entreprenariat local, persistante à cette époque, peut s expliquer par : l absence de tradition industrielle, le gap technologique avec les pays développés et la perméabilité du marché ivoirien, renforcés par une extraversion du comportement d achat. D après la Banque des données financières ivoirienne, en 1971, seul 4,71% du capital social privé était effectivement détenu par des Ivoiriens. Des faiblesses structurelles Ne se départissant pas de sa double option libéralisme-indépendance, l Etat ivoirien a dû se muer en entrepreneur. Cette expérience fit cependant long feu ; quatre raisons pouvant expliquer la performance de ce qui peut, en définitive, être considéré comme étant la première ère de l entreprise en Côte d Ivoire : une compétitivité insuffisante de l appareil de production local (structures des charges d exploitation inadaptée, structure financière déséquilibrée), une gamme de produits mal adaptés à la demande locale et extérieure, une perméabilité excessive du marché national à la concurrence extérieure dans certains cas, un comportement médiocre des entreprises causé par des barrières à l exportation, l absence d outil d accompagnement tels que l assurance-crédit à l exportation, chacun de ces facteurs s aggravant avec l inertie de l intégration régionale, perçue dans un contexte d euphorie généralisée où tous les pays produisaient tout (sans considérer la taille du marché accessible à court et moyen terme). Plus que leurs performances dans la décennie 1960-1970, les principales entreprises (SODE, SEM et EPN) subsistent davantage grâce à une conjoncture internationale favorable (cours des produits agricoles), alors que les autres résistent davantage grâce aux subventions de l Etat qui voit dans la présence de ses entreprises, dans tel ou tel secteur, l expression de sa souveraineté. La première génération de privatisations Frappée de plein fouet dès 1980 par la crise économique et, de fait, affectée dans sa capacité à soutenir ces entreprises, la Côte d Ivoire inaugure sur le continent la privatisation des entreprises publiques dès 1982. On peut apprécier avec un bonheur relatif une décennie après le rôle très marginal des entrepreneurs privés la montée de ceux-ci, qui joueront un rôle perceptible dans la reprise d entreprises publiques et la création d entreprises. Ceci s expliquant sans doute par la conclusion d un apprentissage de l entreprenariat au sein des acteurs historiques locaux, mais aussi par l accumulation du capital privé au cours des deux premières décennies. Les premières aventures seront ainsi JAG S.A (torréfaction), Cosmivoire et OTA (huilerie et savonnerie), Sialim (production de lait), Sadem (eau minérale) Fruitière du Bandama et Sabra (boissons gazeuses), Karivoire, SCTC (conditionnement du cacao)

18 Dossier cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 Mis en difficulté par sa situation économique, le principal acteur du «capitalisme d Etat», l Etat ivoirien, engagé dans un programme d ajustement structurel, doit progressivement abandonner son rôle d entrepreneur à des initiatives privées, une fois encore majoritairement étrangères. Les difficultés économiques qui affectent l Etat-providence n épargnent aucun acteur local, rendant de fait difficile toute mobilisation de capital au niveau local. De plus, le contexte d un manque de confiance généralisé des investisseurs dans les risques sur le continent, l aventure entreprenariale en Côte d Ivoire comme dans la majorité des pays d Afrique par la suite n attirera que peu d acteurs nouveaux. Seuls arrivent à se déterminer dans ce contexte les acteurs historiques sur le continent présents dans des marchés similaires (autres pays) ou des métiers voisins. Ainsi, la privatisation verra un investissement plus important des groupes historiques en Afrique, Bouygues reprenant la EECI pour créer la CIE après la Sodeci ; France Télécom la Citel ; ou encore, acteur de premier rang de la logistique et des exploitations agricoles, Bolloré s investira dans l exploitation du chemin de fer (Sitarail), la reprise de complexes agro-industriels (Sitab, SOGB) ou encore Dagris, repreneur de Cosmivoire. Dans une situation difficile, ces entreprises reprendront rapidement de l allant pour jouer, pour certaines, un rôle majeur dans l économie de la Côte d Ivoire, voire de la sous-région eu égard au statut de locomotive du pays dans la région. La CIE (Compagnie ivoirienne d électricité) connaîtra sous l ère privée l avènement d une ère de croissance marquée notamment par une très forte rentabilité, ou encore l exportation de l électricité ivoirienne dans la sous-région, rare privilège que peu d entreprises du secteur peuvent brandir sur le continent. La capitalisation boursière actuelle de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) et le rôle majeur de certaines entreprises reprises par des privés dans la vitalité de la Bourse n est pas pour contester la justesse du choix de la privatisation à cette époque. Une nouvelle vague d entreprises Cette exploitation de l évolution de l entreprise ivoirienne suivant à un moment celui de l économie du pays (du miracle au mirage de 1970 à 1980), pour finalement s en démarquer avec un rôle moins important de l Etat confirme le loisir qu il y a à y développer une entreprise, à la différence de bien des pays. Aux avantages comparatifs de la nature (accès à la mer et accès impératif vers le Mali, le Burkina Faso, dotation en ressources minières et agricoles ), la Côte d Ivoire a su, au moment où le repli sur soi à travers les barrières à l entrée du capital et de la main-d œuvre étrangère étaient préférées, favoriser l investissement direct étranger et l immigration d ouvriers et d entrepreneurs. Aux belles aventures historiques de la Côte d Ivoire, une génération nouvelle d entreprises s est ajoutée, confirmant un ancrage grandissant de la culture d entreprise et du savoir-faire nécessaire à la conduite de tels projets. D innombrables PME ont vu le jour, on estime qu il existerait plus de 40 000 entreprises en Cote d Ivoire. Certes, cette démographie est fortement dominée en nombre par la TPE, la PME et les entreprises informelles, mais le poids des grandes entreprises n en est pas moins prépondérant en valeur. Au rayonnement régional de l Etat entrepreneur à l ère du miracle cacaoyer a succédé le triomphe des réussites privées, certaines passant d un rôle important en Côte d Ivoire à un rôle régional avec la multinationalisation de leurs activités. L Ivoirien et l Africain ne sont a priori pas peu fiers du rayonnement des marques ivoiriennes Moov, Banque Atlantique, NSIA, belles réussites récentes d acteurs ivoiriens et rayonnant dans la sous-région Uemoa et au-delà. L intérêt porté au A propos de Coface Coface a pour mission de faciliter les échanges entre toutes les entreprises partout dans le monde. Pour cela, Coface offre à ses 130 000 clients quatre outils pour externaliser en tout ou partie la gestion, le financement et la protection de leur poste clients : l assurance-crédit, l affacturage, la notation et l information d entreprise, et la gestion de créances. Coface propose également, en France, la gestion des garanties publiques à l exportation pour le compte de l Etat. Grâce à un service de proximité de qualité et 6 600 collaborateurs répartis dans 67 pays, plus de 45% des 500 plus grands groupes mondiaux sont déjà clients de Coface. Coface est filiale de Natixis dont les fonds propres (Tier 1) s élèvent à fin juin 2010 à 12,8 milliards d euros. www.coface.fr quotidien sur les entreprises ivoiriennes ou installées en Côte d Ivoire sur la place boursière régionale (BRVM), où elles constituent le contingent le plus important, confirme cette tendance. Assurément, dans le contexte actuel d incapacité relative de l Etat ivoirien, mis à mal par une crise sociopolitique décennale, on peut se réjouir de la situation de «substitution relative» des acteurs privés dans le rayonnement de la Côte d Ivoire. Hugues Olivier Bagneki, responsable commercial et marketing régional

20 Dossier cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 Les secteurs porteurs en 2011 100 premières entreprises e n C ô t e d I v o i r e Les Hausse des cours des matières premières, projets industriels et infrastructurels en cours sont autant d indices qui devraient se traduire par un exercice favorable pour les secteurs de l agriculture, des mines, des ressources énergétiques, de la logistique et du BTP. De toute évidence, la fin d année 2010 quelque peu tirée par les cheveux qu a connue la Côte d Ivoire et la prolongation des effets au cours du premier trimestre de cette année, vont impacter négativement la fragile croissance de l économie du pays. Qu à cela ne tienne, certains secteurs d activité de l économie ivoirienne ne risquent pas de perdre grand-chose du dynamisme qu ils ont connu au cours de l année écoulée. La bonne conjoncture internationale nourrie par une forte demande de matières premières de tout genre, le léger redressement de certains indicateurs macro-économiques dans les pays développés tout comme les impératifs de reconstruction post-conflit au plan national continueront, sans doute, de les porter. L agriculture et l agro-industrie devraient surfer sur la vague de hausse des prix des matières premières. La faiblesse des stocks, les catastrophes naturelles, les mauvaises récoltes et la forte demande qui ont alimenté la hausse des prix des matières premières agricoles tout au long de l année 2010 prolongeront leurs effets cette année. Les filières café, cacao, hévéa, palmier à huile et coton ivoiriennes devraient les sentir très fortement. Ainsi, l agriculture et l agro-industrie ivoiriennes verront probablement leurs activités boostées par l inévitable hausse des importations mondiales. D ailleurs, producteurs agricoles et agro-industriels ne font pas de mystère sur leur détermination à tirer le meilleur parti de l embellie actuelle sur le marché des produits de base avant un retournement de tendance qui pourrait bien intervenir à partir du second semestre 2011. La présidence française du G 20 ayant fait de l encadrement du marché des matières premières, pour contenir la hausse des cours, une des priorités de son mandat. La production minière et énergétique en croissance probable, dans le prolongement logique des investissements réalisés les années passées. De nombreux projets industriels en cours dans les sous-secteurs énergie, mines, géologie et hydrocarbures devraient produire leurs premiers effets. Les efforts des géants des mines que sont Etrucsan Ressources, Randgold, Equigold et Taurian devraient mieux payer. En outre, le délestage que le pays a vécu l année dernière a rendu nécessaire certains investissements. Une perspective qui laisse augurer d importants investissements dans les secteurs mines et énergies pour améliorer notablement les capacités productives du pays, exportateur d énergie dans la sous-région ouest-africaine. Crise post-électorale prolongée ou pas, la Côte d Ivoire devra résorber ces déficits énergétiques et optimiser son potentiel minier. L Administration et les opérateurs tablent sur une augmentation de la production ivoirienne des différents minerais que sont l or, le manganèse, le fer, le nickel, ainsi que les hydrocarbures comme le pétrole et le gaz. Le transport et la logistique pourraient bien être boostés par la mise en œuvre des projets de renforcement et modernisation des installations et services du port d Abidjan. Le Port autonome d Abidjan (PAA) avait levé plus de 25 milliards de FCFA sur le marché financier régional l année dernière pour financer principalement des activités nouvelles qui devraient lui permettre «non seulement de diversifier ses sources de revenus et accroître ses recettes, mais également et surtout de moderniser ses installations et renforcer sa compétitivité». Les sept nouveaux projets concernés, consignés dans un programme d investissement triennal (2010-2012), vont de l acquisition aux fins de location de wagons plateaux à la mise en œuvre d un système de tracking des camions et conteneurs en passant par le traitement des déchets liquides, l approvisionnement des navires en combustibles à quai ou en rade (soutage), la rentabilisation de l activité de dragage, la construction d entrepôts frigorifiques dans le but de les louer aux entreprises de pêche et le dépotage/empotage et stockage des marchandises conteneurisées en transit. Leur réalisation devrait donner de la vigueur au secteur des transports et de la logistique. Par ailleurs, l exploitation des minerais de l Ouest montagneux ivoirien devrait entraîner un accroissement notable des activités au niveau du port de San Pedro également. Le BTP tiré par le haut en raison des nécessités de reconstruction post-crise. Les nécessaires réhabilitations et constructions des infrastructures économiques et sociales dans le cadre de la reconstruction du pays vont indubitablement porter le secteur des BTP au cours de l année 2011. Les ressources importantes que l Etat pourrait tirer de la conjugaison de l embellie des cours des produits de base et de l augmentation des productions ivoiriennes devront alimenter ce secteur d activité dans lequel la Côte d Ivoire devra rétablir tous ses avantages compétitifs pour capitaliser les investissements projetés dans bien d autres secteurs de l économie. Derrière ces quatre secteurs d activité, bien d autres tels que les assurances, la banque & finances, les TIC, conserveront eux aussi un beau dynamisme. Stéphane Amani

Vins 22 cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 Conso Conso cote d ivoire economie - N 9 - fevrier/mars 2011 23 low cost Automobile est le fruit du n 1 chinois, Changan Automobile, et conjugue esthétique, puissance Les Les du mois et solidité. Sa beauté extérieure se décline aussi bien à l intérieur, à travers des sièges confortables. Rimco Motors propose ce modèle à 180 000 FCFA par mois. envahissent le marché Dans un marché de l automobile qui rencontre bien des difficultés, un phénomène s installe, celui des low cost. En voici quelques modèles. C est un fait établi, le secteur des ventes d automobiles en Côte d Ivoire a besoin d oxygène. Une réalité corroborée par les chiffres de vente du Groupement interprofessionnel automobile (GIPA) : seulement 1 600 voitures vendues entre janvier et août 2010. Si la question du prix des véhicules est indéniablement au centre de la problématique, le développement des véhicules low cost sur le marché ivoirien est-il de nature à relancer l activité? L avenir proche devrait fournir des éléments de réponses mais en attendant, nous vous proposons un petit passage en revue de quelquesuns des modèles de la place. Renault Duster La Duster tient le haut du pavé pour la simple raison qu elle se classe dans le nouveau type de véhicule préféré des Ivoiriens, c est-à-dire surélevé, du fait de l état de nos routes. Avec son allure qui inspire la robustesse, ses ailes dégagées, ses roues puissantes, Dacia Duster donne envie de se jeter dans l aventure de la conduite. Ce véhicule, quoique low cost, a été conçu sur la base de performances dignes d un vrai 4x4. Son gabarit compact (4,31 m de longueur et 1,82 m de largeur) lui permet d évoluer aussi bien en milieu urbain qu en off-road. Selon M. Etienne Tozan, au sein du concessionnaire officiel de la marque de Renault et Suzuki, la Renault Duster est commercialisée dans leur show-room à 12 300 000 FCFA un million de FCFA de plus pour le modèle dynamique, plus riche en options. Dacia Logan Avec sa coupe de berline, la Dacia Logan a été conçue à l origine par la filiale Dacia de Renault. Ce modèle, orienté en son temps vers les pays émergents, a connu une véritable success-story ces dernières années. Cette berline est idéale pour la circulation en milieu urbain. Côté design, la Logan se montre, de face, beaucoup plus attractive que bien des berlines sur la place. L intérieur est suffisamment grand avec un habitacle qui accueille une sellerie de tissu. Les poignées de portes et les rétroviseurs se marient bien avec la carrosserie de la voiture. Cette berline est accessible à seulement 7 500 000 FCFA chez le concessionnaire de la marque. Wingle Great Wall Wingle est un pick-up de chez Great Wall Motors, le plus grand constructeur automobile chinois a capitaux privés. Sorti depuis 2006, ce n est que l an dernier que les premiers prototypes sont apparus sous nos tropiques. Ce véhicule a une trouble ressemblance avec la célèbre Toyota Hilux ou encore la D-MAX d Isuzu au point qu on les confond parfois lorsqu ils sont en circulation. Son espace arrière ouvert lui confère un avantage fabuleux pour ceux qui vont beaucoup dans les campagnes. En plus de cela, Rimco Motors, qui est le distributeur officiel en Côte d Ivoire, offre aux fonctionnaires et travailleurs des facilités en termes d acquisition de ce pick-up grâce à des facilités de paiement mensuel. Florid cross Cette petite berline séduit à l apparence. Elle Hover La Hover est une sorte de 4x4 de chez Great wall. Elle est équipée en série par deux roues motrices, des jantes alliages, des airbags conducteur et passager pour la sécurité des usagers. La climatisation, le lecteur CD intégré ne pourront qu augmenter le confort à bord. Elle ressemble étrangement à la Land Cruiser, mais à un coût moindre. La Hover présente aussi certains équipements en options, comme par exemple la sellerie en cuir. Cowry Le Cowry est le premier monospace de Great Wall couramment appelé «familiale». Ce monocorps est spacieux et moins gourmand en termes de consommation selon le site du vendeur. Il intègre un moteur de 2,0 l Mivec mis au point par Mitsubishi, avec la puissance maximale de 105 kw et un couple maximum de 185 NM. Cette familiale est équipée de façon optimale pour assurer la sécurité de toute la famille : combiné Crystal Diamond Light, air-bags, ABS et EBD, anti-collision de sécurité pare-chocs, sièges avant avec trois points prétention, ceintures de sécurité arrière et milieu, système de verrouillage des portes arrière, feux antibrouillard avant et arrière, système antivol électronique du moteur, siège conducteur réglable en six dimensions, vitres électriques, verrouillage central avec télécommande Prosper Koffi En collaboration avec L Œnophile, distributeur de vins, champagnes et spiritueux, Côte d Ivoire Economie vous propose une sélection de vins, à déguster avec modération, mais aussi avec délectation Prix de vente à l Œnophile : 33 000 F Château Pez 2005 Région : Bordeaux Appellation : Saint-Estèphe. C est une des 4 grandes communes du Médoc avec 10 millions de bouteilles par an. Vieux terroir de 2000 ans au sol graveleux, au climat maritime et tempéré. Domaine : Château de Pez (appartient au Groupe Louis Roederer). Le domaine du Château de Pez couvre 26 hectares. Les vins sont fermentés dans des cuviers traditionnels en chêne, avant d être assemblés et élevés pour une période de seize à dix-huit mois en barriques, dont 40% de barriques neuves. Cépages : merlot 48%, cabernet-sauvignon 44%, cabernet franc 4%, petit verdot 3%. Caractères organoleptiques : Robe : couleur rubis foncé à reflets pourpres. Nez : très racé, élégant et complexe de fruits murs noirs et rouges (cerise cassis ) et d épices, associé à des notes de bois de moka et de torréfaction. Bouche : ce vin est très ample et puissant avec beaucoup de finesse, des tannins ronds et fondus et aussi fraîcheur grâce à son parfait équilibre tannique acide. Dégustation : vin de grande longueur en bouche et avec une belle structure qui n est qu à l aube de sa garde. Remarquable dans son équilibre et déjà prêt à être dégusté. Accords mets : sauté d oie, viandes rouges sautées ou poêlées, ris de veau, gigot d agneau, dorade braisée, poulet katoum. Prix de vente à l Œnophile : 15 000 F Saint Joseph - Guigal Région : Vallée du Rhône. Située sur la rive droite du Rhône, l appellation Vallée-du-Rhône s étend sur 26 communes. Il s agit du deuxième vignoble en France en termes de volume de production de vins d appellation d origine contrôlée, après le Bordelais. Du nord au sud, ce vignoble se divise en deux ensembles d appellations : d une part la vallée du Rhône septentrionale, de Vienne jusqu à Valence (appellations Côte-Rôtie, Condrieu, Saint-Joseph, Crozes-Hermitage, etc.) ; d autre part la vallée du Rhône méridionale, de Montélimar à Avignon (appellations Châteauneuf-du-Pape, muscat de Beaumes-de-Venise, Vacqueyras, etc.) Encépagement : syrah 100%. Age moyen des vignes : entre 20 et 50 ans. Les vignes sont situées très majoritairement sur les communes de Tournon et de Sarras. Caractères organoleptiques : Robe : robe rouge sombre à reflets violacés. Nez : nez puissants à dominantes de fruits rouges et d arômes délicats du bois. Bouche : l attaque en bouche est puissante. Les tanins plutôt ronds et souples. Température de service : 16 C à 18 C. Garde : 10 ans environ. Accords mets : viandes rouges, magret, aiguillettes de canard, foie de veau, fromages à pâte molle et à croûte fleurie, riz gras aux gombos secs ou sauce pistache (poulet, bœuf). Cuvée Mythique Limited Release Bastide Blanche Rouge Prix de vente à l Œnophile : 19 000 F Région : Languedoc Appellation : assemblage de Corbières issus du terroir de Fabrezan et St-Victor, suivi d un élevage de douze mois en fûts de chêne neufs. Le tirage ne dépasse pas les 18 000 bouteilles. Cépage : 50% syrah, 20% grenache, 20% carignan, 10% mourvèdre. Vendanges manuelles. Caractères organoleptiques : Robe : son habit rouge sombre aux larmes lentes et denses. Nez : joli nez subtilement boisé et épicé avec des notes de garrigue, de menthe, apportées par le terroir. Bouche : réglisse et poivre gris. Très bien construite, dotée d une puissance et d une fraîcheur qui font son équilibre. Bel harmonie des différents cépages. Dégustation : les notes de fruits rouges confits se lovent dans une structure enveloppante qui s alanguit. Parfaitement équilibré, il peut être bu. Conservé encore cinq ans, il sera plus fondu. Accords mets : ragoût d igname, saka-saka, sanglier, agouti, canard au sang. Prix de vente à l Œnophile : 12 000 F Région : Provence Appellation : AOP Côtes de Provence Propriété située sur le bord de la Méditerranée sur la presqu île de St-Tropez. En 2001 le groupe Bolloré acquiert cet éden et s engage à le préserver pour la production de vins rares. Aujourd hui le domaine renoue avec l excellence grâce à une métamorphose du vignoble et de la cave. Cépage : syrah 70%, grenache 30%. Caractères organoleptiques : Robe : robe pourpre franche et intense. Nez : élégant aromatique et complexe. Le boisé y est fondu, apportant des notes de truffes et d épices qui se marient aux arômes de petits fruits noirs. Bouche : ronde et ample, harmonieuse bien structurée charnue et soyeuse. Dégustation : les arômes bien fondus de fruit et de boisé sont persistants en finale, offrant un vin puissant et élégant à la fois.. Garde : 2 à 5 ans. Accords mets : terrine de gibier, lapin au romarin, sauce N troh, Kédjénou de pintade.