En 2015, les résultats économiques agricoles sont globalement stables, toutes orientations productives confondues, pour la deuxième année consécutive.

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Transcription:

Numéro 342 - décembre 216 Résultats économiques des exploitations en 215 Des résultats globalement stables mais différenciés selon les productions En 215, le résultat courant par actif non salarié, des exploitations moyennes et grandes est de 25 4 en moyenne, en hausse de 1 % par rapport à 214. Cette stabilité globale masque toutefois des évolutions contrastées selon les orientations, la baisse des résultats étant notamment marquée pour les exploitations spécialisées en bovins lait. La dispersion des résultats reste stable en 215, un quart des exploitations dégageant moins de 7 par actif non salarié, et un quart plus de 35 5. Les investissements sont en baisse (- 6 %) mais restent à un niveau globalement élevé. La dette moyenne des exploitations progresse légèrement (+ 2 %). En 215, les résultats économiques des exploitations agricoles sont globalement stables, toutes orientations productives confondues, pour la deuxième année consécutive. L excédent brut d exploitation (EBE) s établit à 73 7 en moyenne dans les exploitations moyennes et grandes (+ 1 % par rapport à 214) tandis que le résultat courant avant impôts (RCAI) par actif non salarié (Utans) s élève à 25 4 en moyenne (+ 1 %). Les situations sont toutefois contrastées selon les orientations. Des résultats contrastés selon les productions 8 7 6 5 4 3 2 1-1 Autres grandes cultures Ensemble des exploitations Polyculture, polyélevage Céréales et oléoprotéagineux 199 Résultat Courant avant Impôt par actif non salarié depuis, par otex, en euros 215 2 22 24 26 28 21 212 214 215 millier d'euros 215 4,4 25,4 19,7 16.7 8 7 6 5 4 3 2 1-1 Maraîchage 199 51,7 35,4 33,1 31,8 Horticulture Fruits et autres cultures permanentes Viticulture 2 22 24 26 28 21 212 214 215 8 7 6 5 4 3 2 1-1 Volailles 199 Porcins 2 22 24 26 28 21 212 214 215 28,1 13, 8 7 6 5 4 3 2 1-1 199 Bovins viande Ovins et caprins 2 22 24 26 Bovins lait 28 21 212 214 215 2,7 18,8 17,5 Source SSP Agreste Rica - Résultats 215 provisoires Agreste la statistique agricole

Des résultats faibles en céréales et oléoprotéagineux bien qu en hausse par rapport à 214 En 215, l EBE par actif non salarié des exploitations spécialisées en «céréales et oléoprotéagineux» s établit à 55 euros en moyenne, en légère progression par rapport à 214 (+ 3 %). Cette évolution s inscrit dans un contexte de hausse des rendements en blé et en orges, d accroissement du prix de certaines cultures (blé dur, colza, maïs) et de baisse des charges d approvisionnement (- 3 %) sous l effet du repli des prix des engrais et des carburants. À 16 7 euros en moyenne (+ 8 % par rapport à 214), le RCAI par actif non salarié reste toutefois à un niveau faible, près de deux fois inférieur à la moyenne de 25-214. Les exploitations en autres grandes cultures valorisent principalement la betterave sucrière, la pomme de terre et les légumes de plein champ même si elles produisent généralement aussi des céréales. En 215, la hausse du prix de la pomme de terre (+ 2 %) et la réduction des charges d approvisionnement (- 6 %) contribuent à la hausse de l EBE (15 euros en moyenne, en hausse de 12 % par rapport à 214). Favorisé par une baisse de - 2,5 % des dotations aux amortissements, le RCAI par actif non salarié s accroît de + 18 % par rapport à 214 pour s établir à 4 4 euros en moyenne, permettant de retrouver le niveau des résultats de la période 1995-24 (+ 4 %) après plusieurs années de fortes fluctuations. 215 de l évolution favorable du prix des vins. Leur EBE s établit à 96 3 euros (+ 4 % par rapport à 214) et leur RCAI par actif non salarié à 51 7 euros en moyenne (+ 4 %). S agissant des exploitations fruitières, la hausse des prix des fruits les plus vendus (pommes, poires, abricots et pêches) favorise une forte progression du RCAI par Utans (+ 51 %) qui s établit à 31 8 en moyenne. Des résultats encore faibles pour les éleveurs de porcins et en hausse pour les éleveurs de volailles En 215, les producteurs de porcins sont confrontés à une conjoncture défavorable avec une baisse du chiffre d affaires consécutive au repli du prix du porc à l engrais (- 4 %). La baisse des charges permet néanmoins à l EBE de se redresser légèrement (+ 4 %, à 78 6 euros). Dans cette orientation aux évolutions très cycliques des résultats, le RCAI par actif non salarié reste faible en niveau en 215, 13 euros, soit - 55 % par rapport au résultat moyen des 1 dernières années (28 6 euros). Pour les éleveurs de volailles, la hausse de la valeur de la produc- Orientation tion augmente (+ 1 %) et permet au RCAI par Utans (28 1 en moyenne) de s accroître de 19 % par rapport à 214. Des résultats en baisse pour les éleveurs de bovins lait et quasi stables en bovins viande En 215, la hausse de la collecte de lait, la baisse des charges en alimentation animale et la hausse des subventions n ont pas permis de compenser la forte diminution du prix du lait payé aux éleveurs (- 12 %). Le RCAI par actif non salarié des éleveurs de bovins lait s établit à 17 5 euros, en baisse de 28 % par rapport à 214. Pour les éleveurs de bovins viande, les résultats sont globalement stables par rapport à 214, avec un EBE de 49 6 euros et un RCAI par actif non salarié de 18 8 euros en moyenne (+ 3 % par rapport à 214). Pour les éleveurs d ovins ou de caprins, la bonne valorisation des produits et la hausse des subventions d exploitation permettent au RCAI par actif non salarié de s établir à 2 7 euros, soit + 14 % par rapport à 214 et + 26 % par rapport à la moyenne de ces dix dernières années. Indicateurs de synthèse en 215 Effectif SAU ha EBE RCAI RCAI/utans Céréales et oléoprotéagineux 53 54 125 55 2 4 16 7 Autres grandes cultures 18 9 12 15 56 5 4 4 Maraîchage 4 236 11 77 1 48 1 35 4 Horticulture 6 17 8 68 5 46 4 33 1 Viticulture 44 268 25 96 3 67 2 51 7 Fruits et autres cultures permanentes 7 11 32 77 8 46 4 31 8 Amélioration des résultats pour les autres productions végétales Bovins lait 45 25 94 72 1 29 1 17 5 Bovins viande 32 738 18 49 6 24 5 18 8 Bovins mixte 8 327 134 86 8 36 1 19 4 En maraîchage, la valeur de la production s accroît dans un contexte de hausse des prix de la plupart des légumes et le RCAI par actif non salarié se redresse à 35 4 euros en moyenne, en hausse de 45 % par rapport à 214. Les exploitations viticoles ont, en moyenne, bénéficié en Ovins et caprins 13 493 11 56 5 3 5 2 7 Porcins 5 653 65 785 18 6 13 Volailles 12 2 45 89 9 39 4 28 1 Granivores mixtes 5 259 11 97 9 44 5 21 3 Polyculture, polyélevage 34 588 126 77 6 31 3 19 7 Ensemble 296 8 9 73 7 36 6 25 4 Champ France métropolitaine. Données 215 provisoire Source SSP Agreste Rica - Résultats 215 provisoires 2 Agreste Primeur n 342 - décembre 216

La dispersion des résultats reste stable en 215, toutes orientations confondues En 215, la moitié des exploitations ont un RCAI par Utans inférieur à 19 4. Un quart ont un RCAI par Utans supérieur à 35 5 tandis qu un quart ont un RCAI par Utans inférieur à 7, soit un rapport de 1 à 5 comme en 214. Les disparités de résultats, toutes orientations confondues, ne reflètent pas simplement les disparités de situations entre orientations, liées au contexte conjoncturel propre à chacune des productions. La dispersion est également forte au sein même des orientations, en particulier pour la viticulture et les grandes cultures hors céréales, oléagineux et protéagineux. En viticulture, la dispersion des ré- Évolution de la dispersion du RCAI_utans en courants millier d'euros courants 9 8 7 6 5 4 3 2 1-1 9 centile 75 centile Médiane 25 centile 1 centile 22 23 24 25 26 27 28 29 21 211 212 213 214 215 Source SSP Agreste Rica - Résultats 215 provisoires sultats se contracte légèrement en 215 avec un rapport de 1 à 4 (contre 1 à 5 l année précédente) entre le quart d exploitations avec le RCAI par Utans le plus bas (moins de 15 6 ) et le quart avec le RCAI par Utans le plus élevé (plus de 69 5 ). Pour les exploitations ayant des niveaux de résultats plus faibles En 215, la baisse des charges opérationnelles permet une légère diminution des charges courantes En 215, les charges courantes s établissent à 23 en travaux effectués par des tiers, foncier, main-d œuvre externe, frais généraux) et pour 19 % de dotations aux amor- moyenne par exploitation (-1 % par rapport à 214). Ces charges sont constituées pour 38 % de charges opérationnelles (intrants pour les cultures, alimentation achetée de 22 % depuis 28, à un rythme plus rapide que ne l a tissements. Les charges courantes ont augmenté de près et dépenses vétérinaires pour l élevage ), pour 43 % de été l agrandissement moyen des exploitations (+11 % en charges de structure (dépenses d équipement, bâtiments, hectares de SAU). k 2 15 1 5 Évolution des charges courantes moyennes par exploitation millier d'euros 215 22 24 26 28 21 212 214 215 Charges opérationnelles Charges de structure (hors amortissement et frais financiers) Dotations aux amortissements et frais financiers Source SSP Agreste Rica - Résultats 215 provisoires Les dotations aux amortissements augmentent continûment depuis 28 (+23 % depuis 28). Davantage liées à la conjoncture que les charges de structure, les charges opérationnelles diminuent pour la deuxième année consécutive. Pour les exploitations spécialisées en COP, ces charges, constituées pour 4 % d engrais et amendements, se sont réduites de 5 % depuis 213 après avoir 13 125 12 115 11 15 1 95 9 85 Évolution des charges courantes en valeur 215 28 29 21 211 212 213 214 Charges opérationnelles Charges de structure (hors amortissements et frais financiers) Dotations aux amortissements et frais financiers Charges courantes SAU UGB Source SSP Agreste Rica - Résultats 215 provisoires 124 123 122 119 112 111 215 augmenté de l ordre de 8 à 12 % par an entre 21-213. Pour les éleveurs bovins lait, la baisse des charges opérationnelles est essentiellement liée à celle des charges en alimentation animale. Entre 21 et 213, celles-ci ont augmenté fortement (de l ordre de 8 à 15 % par an) avant de se réduire plus modérément entre 213 et 215 (-4 %), en lien avec l évolution des cours des céréales. Agreste Primeur n 342 - décembre 216 3

Dispersion du RCAI/Utans Viticulture Autres grandes cultures Fruits Maraîchage Céréales, oléoprot. Porcins Ensemble Volailles Polyculture polyélevage Horticulture Granivores mixte Bovins mixte Bovins lait Ovins, caprins Bovins viande millier d'euros - 4 4 8 12 14 Source SSP Agreste Rica - Résultats 215 provisoires 9 centile 75 centile Médiane 25 centile 1 centile Principales caractéristiques des subventions versées aux exploitations agricoles en 215, par orientation productive ( ) Orientation technique 214 215 Subvention totale moyenne par bénéficiaire Subvention totale moyenne par bénéficiaire Part des subventions dans le total produit de l exercice + subventions % Proportion d exploitations ayant un RCAI avant subventions négatif % Proportion d exploitations ayant un RCAI négatif Céréales et oléoprotéagineux 36 457 33 27 19 69 26 Autres grandes cultures 42 917 36 465 13 39 1 Maraîchage 8 95 7 43 4 25 15 Horticulture 3 647 3 252 1 9 8 Viticulture 4 831 4 619 2 12 11 Fruits et autres cultures permanentes 16661 16893 8 27 1 Bovins lait 31 96 32 472 16 57 16 Bovins viande 41 961 43 628 37 85 1 Bovins mixte 47 887 52 53 23 76 13 Ovins et caprins 39 746 43 246 37 74 11 Porcins 19 129 18 169 5 49 24 Volailles 18 98 14 631 5 22 7 Granivores mixtes 33 383 36 222 11 5 11 Polyculture, polyélevage, autres 4588 4144 2 64 19 Total 3 413 29 891 17 53 15 Source SSP Agreste Rica - Résultats 215 provisoires et calculs BSPCA % en moyenne, les dispersions sont moindres. Les résultats des éleveurs de bovins viande restent encore en 215 les plus resserrés, avec comme en 214 un rapport de 1 à 3 entre le quart inférieur et le quart supérieur en termes de RCAI par Utans. Hausse des subventions d exploitation dans l élevage 215 est la première année de mise en œuvre de la nouvelle PAC. Cette réforme se traduit notamment par l introduction d un paiement vert, la réduction progressive des écarts entre les niveaux d aides par hectare («convergence») et le rééquilibrage des aides en faveur de l élevage et du développement rural. En 215, 91 % des exploitations agricoles bénéficient d au moins une subvention d exploitation ; elles reçoivent en moyenne 29 9 d aides, ce qui représente 17 % du produit de l exercice y compris subventions. En 215, l élevage bénéficie d une hausse du montant moyen d aides, en lien avec la hausse des montants l indemnité compensatoire de handicap naturel. Les subventions d exploitation ont pour effet de réduire globalement les disparités de résultat en 215, 9 % des exploitations totalisent 3 % du RCAI avant subventions, contre 54 % après subventions. Les subventions ont également un impact important sur la proportion des exploitations agricoles dégageant un résultat négatif 15 % en 215, alors que cette part est de 54 % avant la prise en compte des subventions. Les éleveurs sont les exploitants dont le RCAI est le plus impacté par le versement d aides, notamment les éleveurs de bovinsviande 85 % d entre eux ont un RCAI avant subventions négatif, tandis qu ils ne sont plus que 1 % après comptabilisation des aides. Une structure de bilan très variable selon les orientations En 215, l actif total moyen des exploitations agricoles moyennes et grandes est de 46 6, en hausse de 2,2 %. Il est composé à 59 % d immobilisations, et à 41 % d actifs circulants. Parmi ces derniers, les stocks représentent 11 8 en moyenne en 215. Les immobilisations (27 8 ) sont principalement constituées de matériel, et de bâtiments et installations (respectivement 29 % et 26 % de l actif immobilisé). Les immobilisations en matériel sont les seules à régresser en 215. Les actifs sont financés à hauteur de 57 % par des capitaux propres, et 27 % par des emprunts à moyen et long terme. La structure du passif varie beaucoup selon les orientations productives. Les éleveurs de porcins disposent de relativement peu de capitaux propres et recourent à des emprunts à moyen et long terme pour financer leurs immobilisations. Les viticulteurs, à l inverse, financent majoritairement par des capitaux propres leur actif, constitué en grande partie de foncier et de vins en cours de vieillissement (stocks). Les principaux flux financiers se stabilisent en 215 À 11 42 en moyenne par exploitation, les charges sociales de l exploitant sont en baisse en 215 (- 15 %). Cette baisse 4 2Agreste Primeur n 342 - décembre 216

Bilan 215 des exploitations agricoles selon l orientation productive k 7 6 5 4 3 2 1 Actif Passif Actif Passif Actif Passif Actif Passif Actif Passif Actif Passif Actif Passif Actif Passif Actif Passif Actif Passif Ensemble Céréales Autres gdes Maraîchage Viticulture Fruits Bovins lait et oléoprot. cultures Bovins viande Porcins Volailles Terrain Bâtiments et aménagements Matériel Autres immobolisation Stocks Réalisable ou disponible Capitaux propres Dettes à long ou moyen terme Dettes à court terme Dettes auprès des tiers Source SSP Agreste Rica - Résultats 215 provisoires Le taux d endettement, rapport de l ensemble des dettes sur le total de l actif, poursuit sa hausse entamée en 213 et atteint 43 % en 215, dépassant le précédent maximum atteint en 29 (42 %). Le poids de la dette, ratio de l ensemble des remboursements sur l EBE s établit quant à lui à 45 %, en légère baisse. Le recul du poids de la dette s observe dans toutes les orientations productives, à l exception des éleveurs de bovins lait. Ces derniers voient le poids de leur dette augmenter de 12 %, la baisse de leurs remboursements étant moins marquée que celle de leur EBE (- 16 % en moyenne). Les viticulteurs enreconcerne toutes les orientations productives, excepté les viticulteurs pour qui les charges sociales se maintiennent à un niveau très proche de celui de 214. Les baisses de charges sont marquées pour les exploitations spécialisées en COP ainsi qu en cultures générales (respectivement - 25 % et - 21 %), et également en fort recul pour les élevages de granivores, en particulier de porcins (- 29 %). Les cotisations étant calculées sur les trois années précédentes, leur baisse en 215 Évolution des principaux flux financiers depuis 2 k 1 9 8 7 6 5 4 3 2 1 2 Excédent brut d'exploitation Charges sociales de l'exploitant Remboursements d'emprunts à moyen et long terme 24 28 Source SSP Agreste Rica - Résultats 215 provisoires 212 215 s explique notamment par le fait qu elles prennent en compte les résultats de 212-214, plus modestes dans l ensemble que ceux de 211-213. Les remboursements d emprunts à moyen et long terme évoluent peu par rapport à 214. Le taux d endettement à son plus haut, le poids de la dette se stabilise gistrent un fort recul du poids de leur dette (- 28 %), suivis par les producteurs de cultures générales et les maraîchers (tous deux à 13 %), ces baisses s expliquant principalement par la hausse de l EBE. Le montant de la dette totale augmente en 215, atteignant 198 2 en moyenne par exploitation «moyenne et grande» (+ 2 %). Cette hausse est principalement liée à la hausse de l endettement moyen des élevages porcins (+ 4 %), dont la dette moyenne atteint 465 8. Les éleveurs de volailles ont également un montant moyen de dette élevé (33 ), même si celle-ci recule de 4 % en 215. Ce sont les éleveurs d ovins-caprins qui ont le niveau moyen de dette le plus faible en 215, à 115 5, en hausse de 2 %. Annie Delort Alice Lorge Cécile Welter-Nicol SSP - Sous-direction des synthèses statistiques et des revenus Agreste Primeur n 342 - décembre 216 5

Bilan conjoncturel 216 des récoltes de céréales en forte baisse suite aux aléas climatiques, et des signes d amélioration de la conjoncture depuis l été pour certains secteurs de l élevage Après un hiver 215-216 favorable aux cultures d hiver mais peu propice à la consommation des légumes de saison, le printemps 216 froid et très pluvieux suivi d un été chaud et sec, a impacté les productions végétales, de façon très sévère dans le cas des grandes cultures. Les récoltes (grandes cultures, fourrages, fruits, viticulture) ont été réduites tandis que la production des légumes d été ainsi que leur consommation ont été décalées dans le temps. Le début d automne plutôt sec et chaud n a pas permis de combler le déficit de production d herbe. En 216, les rendements des grandes cultures ont été faibles. Pour le blé tendre, il faut remonter aux années 8 pour retrouver des niveaux aussi bas. Malgré la faiblesse des récoltes, les cours des céréales françaises demeurent peu élevés, en raison de l abondance des disponibilités mondiales. Avec des productions plutôt limitées, voire en baisse pour les fruits et certains légumes, et une demande estivale au rendez-vous, les cours des fruits et des légumes ont plutôt progressé par rapport à 215. Plusieurs vignobles ont été sévèrement touchés par les accidents climatiques. Après un début 216 difficile dans plusieurs secteurs de l élevage, des signes d amélioration sont apparus à partir de l été dans les filières porcines et laitières. La croissance ralentie des productions laitières mondiale et européenne (la production française ayant reculé), conjuguée à une demande chinoise et américaine dynamique, a contribué au redressement des cours à partir de l été. Sur les neuf premiers mois de 216, la production dans les autres secteurs de l élevage a progressé en volume, à l exception notable des volailles. Les prix à la production ont reculé pour les bovins et les ovins tandis qu ils se stabilisaient pour les porcins et les volailles. Les cours des bovins ont pâti de l afflux de vaches laitières de réforme dans les abattoirs, ainsi que d exportations perturbées par la FCO. Les cours de l agneau ont été inférieurs à ceux de 215, même s ils se sont redressés à partir de la mi-216. Au même moment, les prix du porc sont redevenus supérieurs aux cours 215 grâce à la demande chinoise. À partir de mai 216, l évolution du coût de l aliment relativement au prix à la production a été favorable aux éleveurs. Après la reprise de 215, le marché français de la volaille a souffert d abattages en repli, à l exception de la dinde, d une baisse des exportations vers les pays tiers et d une hausse des importations sous l effet des perturbations engendrées par la grippe aviaire. Sur les neuf premiers mois de l année 216, en lien avec le repli des prix de la plupart des consommations intermédiaires, le prix de l ensemble des intrants achetés par les exploitants a diminué par rapport à 215. Le recul des prix de l énergie s est toutefois atténué sous l effet de la légère reprise des prix du pétrole au premier semestre. Le coût de l alimentation animale est orienté à la baisse et répercute, avec retard et dans des proportions moindres, la baisse des cours des matières premières agricoles utilisées en alimentation animale. En dépit de cette baisse, les éleveurs ont réduit leur consommation d aliments industriels, privilégiant les fabrications à la ferme dans un contexte de baisse des cours des céréales et des tourteaux de soja, d un prix du lait insuffisant pour compenser le coût de l aliment acheté et d une diminution des cheptels laitier et porcin. Enfin, les livraisons d engrais pour les récoltes 216 ont reculé sous l effet de la baisse des cours des céréales et de la hausse des prix des phosphates et des potasses. Sous l effet du recul des prix des grandes cultures et des productions animales, les prix de l ensemble des produits agricoles se sont repliés sur les neuf premiers mois de l année (-,8 % par rapport à la même période de 215). Méthodologie Les résultats économiques présentés ici pour l année 215 sont établis à partir des données techniques et comptables collectées chaque année sur un échantillon d exploitations agricoles dans le cadre du Réseau d information comptable agricole (RICA) du Service de la Statistique et de la Prospective. Cet échantillon de 6 754 exploitations en 215 couvre les exploitations moyennes et grandes (production brute standard supérieure à 25, euros) en France métropolitaine. À la date de cette publication, les résultats de l année 215, établis sur plus de 93 % de l échantillon, sont quasiment définitifs. Le principal indicateur économique commenté ici est le résultat courant avant impôts (RCAI), par actif non salarié (Utans). Ce résultat est calculé à partir de la valeur de la production de l année (vendue ou stockée), augmentée des subventions, à laquelle on retire les consommations intermédiaires et toutes les autres charges courantes (salaires, impôts fonciers, frais financiers ), ainsi qu une estimation de la dépréciation des actifs immobilisés (amortissements). Les impôts au titre des bénéfices ou des revenus d activité, nets des éventuelles réductions ou crédits d impôt, ne sont pas pris en compte. Dans le RICA, les subventions d exploitation sont enregistrées au titre de la campagne en cours. Les nouvelles modalités de la PAC ainsi que la refonte du système de déclaration des surfaces, développée afin de limiter les risques de refus d apurement, ont entraîné un retard du paiement. Dans ce contexte, seul le montant des aides du premier pilier effectivement dues pour chacune des exploitations du RICA au titre de la campagne 215 a pu être intégré, les aides du 2e pilier faisant à ce stade l objet d estimations. Les évolutions sont calculées en termes réels, c est-à-dire nettes de l évolution du prix du PIB. Pour en savoir plus Rapports présentés à la Commission des comptes de l agriculture de la nation du 13 décembre 216, en ligne sur le site http//www.agreste.agriculture.gouv.fr rubrique Enquêtes/comptes de l agriculture Agreste la statistique agricole Secrétariat général - Service de la Statistique et de la Prospective 3, rue Barbet de Jouy 75349 Paris 7 SP www.agriculture.gouv.fr Directrice de la publication Béatrice Sédillot Composition Brigitte Poullette Impression AIN - ministère de l Agriculture Dépôt légal à parution ISSN 246-183 g Prix 2.5 ϵ Agreste 216 6 Agreste Primeur n 342 - décembre 216