La pyélonéphrite emphysémateuse: une série de 18 patients E.Elleuch 1, N.Rebai 2, A.Mustapha 1, M.Fourati 2, Z.Mnif 3, M.N.Mhiri 2, M.

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Transcription:

La pyélonéphrite emphysémateuse: une série de 18 patients E.Elleuch 1, N.Rebai 2, A.Mustapha 1, M.Fourati 2, Z.Mnif, M.N.Mhiri 2, M.Ben jemaa 1 1- Service des maladies infectieuses. CHU Hedi chaker, Sfax, Tunisie 2- Service d'urologie.chu Habib bourguiba, Sfax, Tunisie - Service de radiologie. CHU Hedi Chaker, sfax, Tunisie 1

Introduction - Objectifs - Patients et méthodes La pyélonéphrite emphysémateuse (PNE) est une forme rare et grave de suppuration rénale caractérisée par la présence de gaz au sein du rein ou des espaces péri rénaux Objectifs : Décrire les particularités cliniques, microbiologiques, radiologiques Rapporter les attitudes thérapeutiques des cas de PNE Patients et méthodes Les cas de PNE prises en charge par les équipes des services de maladies infectieuses et d'urologie Etude rétrospective, 22 ans (1992-201) 2

Résultats (1) 18 patients (12 femmes et 6 hommes) Âge moyen Diabète : 56,27 ans Clinique : 100% des cas Tableau II: Données biologiques Données biologiques Nbre de cas Hyperleucocytose 1 77.7 Thrombopénie 5 27.7 % Tableau I: Présentations cliniques Hyperglycémie 11 61.1 Signes fonctionnels Signes physiques Signes et symptômes Nbre de cas Fièvre 17 9. Douleur lombaire 16 88.8 Troubles mictionnels 12 66.6 Pneumaturie 1 0.05 Troubles digestifs 15 8. Sensibilité abdominale diffuse Ebranlement lombaire douloureux Masse donnant le contact lombaire % 1 72.2 16 88.8 16.6 Défense lombaire 16.6 Emphysème sous cutané 1 0.05 Microbiologie Insuffisance rénale 10 55.5 ECBU 18 100 Négatif 16.6 Positif 15 8. Hémocultures 18 100 Négatives 1 72.2 Positives 5 27.7 E.coli K.pneumoniae K.oxytoca P.mirabilis C.albicans C.glabrata C.tropicalis 1% 6% 7% 7% 27% 27% Etat de choc septique 1 0.05 1% Fig 1: Les germes isolés

Résultats (2) Radiologie Traitement Evolution Tableau III: Constatations radiologiques seul Guérison Décès TDM bulles d air dans les CPC et/ou du parenchyme rénal Non faite 1 normale 5 50% 22% 28% et néphrectomie et drainage urétéral 1 5 2 Echographie Air dans les CPC et/ou du parenchyme rénal 12 * Abcès du rein Lithiase urétérale obstructive * Dont cas de PNE bilatérale 7 Fig 2: modes thérapeutiques 11 CG + aminoside CG + FQ antifongique Fig : Evolution en fonction du type de traitement Tableau IV: Mortalité en fonction du stade radiologique Classification radiologique Nbre de patients (%) Décès (%) Fig : Les antimicrobiens I 7 (8.8) (2.8) II (16.6) 1 (.) III 5 (27.7) 2 (0) IV (16.6) 1 (.)

Commentaires - Infection rare à prédominance féminine (66.6 % dans notre série). Le facteur favorisant le plus décrit est le diabète (100 % dans notre série). - Les germes les plus fréquents: E. coli (60-70%), Klebsiella et Proteus. Les agents fongiques sont rares. Dans notre série, les résultats concordent avec ceux de la littérature. - Pas de symptomatologie clinique spécifique - Le diagnostic positif est radiologique. L AUSP et l échographie orientent le diagnostic. La TDM est l examen de choix. Elle permet une classification radiologique qui a une valeur pronostic ( la mortalité du type I (69%) > type II (18%)) et elle permet de guider le traitement. - Il s agit d une urgence thérapeutique. Le traitement peut être conservateur ( antibiothérapie et drainage per cutané ou montée de sonde JJ) ou radical (néphrectomie). Les indications thérapeutiques sont encore controversées. Certains proposent une prise en charge selon la classification radiologique: * Classe I et II: antibiotiques et drainage per cutané * Classe III et IV: essayer le traitement conservateur. La néphrectomie est indiquée si 2 facteurs de mauvais pronostic (thrombopénie, état de choc, insuffisance rénale aigue, troubles de l état de conscience ) - La mortalité globale est de % ( dans notre série: 8,8 %) * Mortalité après antibiothérapie seule: 60-75% * ATB et néphrectomie : 21-29 % * Extension péri-néphrétique: 80% * Type I: 69% Dans notre série la mortalité est plus élevée dans le groupe traité par les associés au drainage urétéral et dans le groupe de type I selon la classification radiologique - L amélioration du pronostic repose sur le diagnostic rapide et le choix de l attitude thérapeutique la plus adéquate 5