La télé-expertise en pratique

Documents pareils
La mise en place du PACS 1 Midi-Pyrénées s inscrit

La Télémédecine dans le cadre de la Plateforme Régionale Santé de Martinique

SYSTEMES D INFORMATION EN SANTE Journée régionale du 12 janvier Blois

Plateforme Lorraine de services mutualisés pour l échange et le partage de données médicales 16/02/2009

Annexe 2 Les expressions du HCAAM sur la coordination des interventions des professionnels autour du patient

INTERET ET LIMITES DU TIIH DANS LES TRANSPORTS INTER HOSPITALIERS. Marc FOURNIER SAMU13- APHM

Proyecto Telemedicina

Hospices cantonaux Centre Hospitalier Universitaire Vaudois DOSSIER DE PRESSE. Création du Centre romand hospitalo-universitaire de neurochirurgie

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale :

REFERENTIEL D AUTO-EVALUATION DES PRATIQUES EN ODONTOLOGIE

«Améliorer les parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d autonomie»

Equipe mobile SMES CH Sainte-Anne (Paris)

Les technologies de l information, support de la réorganisation territoriale

Journées de formation DMP

Télémédecine, télésanté, esanté. Pr. François KOHLER

RAPPORT D'OBSERVATIONS DÉFINITIVES SUR LA GESTION DU CENTRE HOSPITALIER RÉGIONAL DE ROUEN (LES SERVICES D URGENCE)

VENIR SE SOIGNER EN FRANCE

VOTRE COMPLEMENTAIRE SANTE

INAUGURATION DU CESU Centre d Enseignement des Soins d Urgence

Nouvelles Technologies d investigation de surveillance du patient dont Télétransmission

DISTRIBUTION DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR VOIE ORALE PAR L INFIRMIERE : RISQUE DE NON PRISE DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR LE PATIENT

SOMMAIRE COMMUNIQUÉ DE PRESSE. p. 3. p. 4 LE CESU. p. 5. Les outils. p. 6. Le centre de simulation. Quelques chiffres

1 ère partie Amont de l'hôpital : organiser la permanence des soins une obligation médicale!

La télémédecine, complément nécessaire de l exercice médical de demain. Dr Pierre SIMON Président de l Association Nationale de Télémédecine (ANTEL)

Transports sanitaires

La preuve par. Principaux enseignements du bilan des PRT et. du recensement des projets télémédecine 2013

SOMMAIRE PREAMBULE INTRODUCTION LE PROGRAMME NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DE LA TELEMEDECINE. 10

admission aux urgences

La prise en charge. de votre affection de longue durée

PROFIL DE POSTE DU CONDUCTEUR AMBULANCIER SMUR :

PROJET DE TÉLÉMEDECINE

LES RÉFÉRENTIELS RELATIFS AUX ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS

Réseau de Santé du Pays des Vals de Saintonge Pôle de santé du Canton d Aulnay de Saintonge MSP Aulnay et Néré PROJET D AULNAY PSP

CONGRES HOPITECH AMIENS OCTOBRE 2012

COMPTE RENDU D ACCREDITATION DE L'HOPITAL ET INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS CROIX-ROUGE FRANÇAISE

Télésurveillance à domicile de patients chroniques et pratiques collaboratives : arrêt sur image vu d un Industriel

Les procédures médico-légales d hospitalisation

PRADO, le programme de retour à domicile. Insuffisance cardiaque

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

COMPTE-RENDU D ACCREDITATION DE LA CLINIQUE LA LIRONDE. Saint-Clément-de-Rivière Saint-Gély-du-Fesc

Maître de cérémonie Christian Fillatreau, Président du Cluster TIC Aquitaine

Le Centre Hospitalier Universitaire de Reims

GUIDE PRATIQUE. Droit d accès

Organiser une permanence d accès aux soins de santé PASS

TIC pour la santé et l'autonomie : évaluation des services rendus et modèles économiques, une approche nécessairement pluridisciplinaire

DMP Compatibilité : une offre logicielle qui couvre la majorité des médecins de ville

Projet de santé. Nom du site : N Finess : (Sera prochainement attribué par les services de l ARS) Statut juridique : Raison Sociale :

Télémédecine Un levier pour la restructuration de l offre de soins

LE DACS RADIATION DOSE MONITOR. Le bon réflexe pour une optimisation de la dose

Frais de transport. 1. Les situations de prise en charge

les télésoins à domicile

RECENSEMENT DES USAGES EXPRIMÉS. De nombreux usages potentiels exprimés par les adhérents avec des degrés de maturité et de faisabilité variables

dossier de presse nouvelle activité au CHU de Tours p a r t e n a r i a t T o u r s - P o i t i e r s - O r l é a n s

Introduction. Philippe DOMY

La prise en charge de votre affection de longue durée

Programme régional de télémédecine

Procédure relative à la protection juridique des majeurs vulnérables

Energie - réseaux électriques intelligents transfrontaliers Cross-border Healthcare Networks

DOSSIER DE PRESSE OUVERTURE DU NOUVEL HOPITAL DE CANNES. Service Communication Tel Fax a.helbert@ch-cannes.

soins va changer et quelle est la place des TIC?

D O S S I E R D E P R E S S E

Plans de secours NOMBREUSES VICTIMES

Jour 1 : Les concepts Les forces du système de santé québécois Comparaisons internationales. 22 octobre Pause réseautage et visite des exposants

Equipe de Direction : -Docteur Christine BOURDEAU Responsable médical. - Annie PAPON Cadre responsable

PRESCRIPTION MEDICALE DE TRANSPORTS. Service des Affaires Juridiques 28/11/2013

URGENCES. Conférence sur la nouvelle téléphonie et l informatique au sein du Centre de réception et de régulation des appels.

L hôpital de jour ( HDJ ) en Hôpital général Intérêt d une structure polyvalente? Dr O.Ille Centre hospitalier Mantes la Jolie, Yvelines

CHARTE POUR L ACCUEIL DES INTERNES

LA FIN DE VIE AUX URGENCES: LES LIMITATIONS ET ARRÊTS DES THÉRAPEUTIQUES ACTIVES. Dr Marion DOUPLAT SAMU- Urgences Timone

Programme de formation continue de la Société Suisse de Neurochirurgie (SSNC) pour les médecins ayant une activité professionnelle en neurochirurgie

Règlement Intérieur. Date : 6 novembre Code documentaire : ORU.REGLINT.ENR006

L hôpital dans la société. L expérience du CHU de Paris, l AP HP. Pierre Lombrail, Jean-Yves Fagon

Le nouveau tableau de bord de gestion

Procédures d achat en milieu public et privé

Stratégie de déploiement


CAHIER DES CLAUSES PARTICULIERES. Transports sanitaires

MODULE D EXERCICE PROFESSIONNEL NOTION MÉDICO-ÉCONOMIQUE DES DE RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE. Dr F Lefèvre (1-2), Pr M Claudon (2)

LE FINANCEMENT DES HOPITAUX EN BELGIQUE. Prof. G. DURANT

NOTRE HÔPITAL S ENGAGE. Au-delà du soin, vous comprendre. Au-delà du soin, vous comprendre

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco

Direction générale de l offre de soin

BERTHIER E, CHRISTIANO M, PHILIPPE M O, IEHL J, TATARU N, DECAVEL P, VUILLIER F, ELISEEF A, MOULIN T. Introduction (1). Contexte de l étude

Modalités de prise en charge d un appel de demande de soins non programmés dans le cadre. Centre de régulation médicale. Mars 2011

La e-santé pour communiquer

Comment mettre en place un réseau sécurisé de téléradiologie à moindre coût?

Domaine Santé. Plan d études cadre Modules complémentaires santé. HES-SO, les 5 et 6 mai PEC Modules complémentaires santé

Création d une plateforme mutualisée de soins associée à une offre touristique

CRITERES DE REMPLACEMENT

Capteurs pour la santé et l autonomie. Nouvelles approches technologiques. pour le suivi sur les lieux de vie

La Garantie Santé. Enfin une complémentaire santé qui répond à vos attentes. Mutuelle soumise aux dispositions du livre II du Code de la Mutualité,

Hopital: Optimisation, Simulation et évitement des Tensions. ANR-TECSAN partenaires ( 1 CH, 1 PME ) 900 k - 36 mois

La salle d opération numérique intelligente

Séquence 1 : La place du MSP et de l ISP

1 - Connexion au service de gestion des demandes informatiques du lycée

"TELEMEDECINE, ETHIQUE ET DROIT "

GHUPC Projet de transformation du site Hôtel Dieu. Pr S CHAUSSADE, Dr I. FERRAND

Ateliers Santé Ville de Marseille

CENTRE HOSPITALIER de MONTEREAU 1 BIS RUE VICTOR HUGO MONTEREAU CEDEX

Mettre en place de plateformes inter-opérables mutualisées d informations et de services.

Transcription:

La télé-expertise en pratique Le réseau de télémédecine en neurochirurgie neurotraumatologie de la Région Centre : retour d expérience mai 2011 S e c u r e M e d i c a l N e t w o r k i n g

Avec près de 1 000 avis de télé-expertise par an, la coopération instaurée entre les neurochirurgiens du CHU de Tours et les urgentistes des centres hospitaliers de la région s enracine progressivement dans l organisation sanitaire du Centre. Les besoins : l accès à l expertise Urgences neurochirurgicales - neurotraumatologie : 1 000 avis de téléexpertise par an. À l initiative du Dr Bruno Aesch, praticien hospitalier au CHRU de Tours, les urgences neurochirurgicales de la Région Centre bénéficient désormais d un dispositif de prise en charge optimisé, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Avec une population d un peu plus de 2,5 millions d habitants, le Centre fait partie des régions françaises parmi les moins bien dotées en offre de soins. Les schémas régionaux d organisation sanitaire (SROS) successifs ont cependant réussi à organiser un maillage satisfaisant des services d urgence. Restait à le compléter par des coopérations permettant d assurer l accès des patients à une expertise spécialisée, comme l exige notamment l urgence neurochirurgicale. «Le CHRU de Tours a vocation à travailler avec l ensemble des services d urgence de la région», rappelle le Dr Bruno Aesch. Sur ses trois sites de Bretonneau, Clocheville et Trousseau, l établissement tourangeau dispose en effet de l ensemble des plateaux techniques nécessaires pour accueillir les patients, enfants comme adultes, qui Le spécialiste, également responsable du Pôle Tête et Cou du CHU, a vu dans le réseau de télémédecine un excellent moyen de développer les démarches de coopération médicale qu il avait entreprises avec les hôpitaux périphériques de la région. Tandis que les urgentistes de ces établissements consolident ainsi la qualité de prise en charge des patients sur leurs territoires. Une organisation en réseau L efficacité du recours à la télémédecine repose sur des coopérations formalisées. «Notre collaboration avec les CH de Châteauroux, Blois, Bourges et Chartres a commencé en 2008 par des réunions de formation et des consultations avancées (le médecin de Tours se déplaçant auprès des professionnels et des patients de chaque hôpital, NDLR)», raconte le Dr Bruno Aesch. Interventions qu il poursuit aujourd hui à raison de deux demi-journées par mois dans chacun des établissements. «Elles sont essentielles au maintien de relations étroites dans la mesure où il y a un fort turn-over parmi les urgentistes.» «Ces rencontres se sont rapidement traduites par l intérêt d organiser une garde de neurochirurgie au CHU, qui s appuie sur la télétransmission d images envoyées par les urgentistes de ces centres hospitaliers.» La garde est assurée par 7 neurochirurgiens seniors, assistés d internes. S e c u r e M e d i c a l N e t w o r k i n g 1

Une convention liant le CHU et chaque hôpital définit la procédure de télé-expertise. Lorsque le service des urgences décide d y recourir, il recueille donc, si possible, le consentement du patient ou de sa famille ; il téléphone directement au neurochirurgien de garde à qui il expose les données cliniques ; parallèlement, il lui transmet les images de scanner ou d IRM et renseigne le formulaire en ligne de demande d avis ; il reçoit ensuite l avis motivé (décision de transfert ou non) de l expert à la fois par téléphone et via ce dossier électronique (appelé «fiche suiveuse»). «Cet avis est rendu dans les délais les plus courts», précise Bruno Aesch. D autant plus que les médecins peuvent utiliser leur poste de travail habituel et n ont pas à se rendre auprès d un poste dédié. Les bénéfices Les indications pertinentes de transfert figurent parmi les principaux critères de satisfaction des acteurs. Côté centre expert : «Nous avions, auparavant, tendance à conseiller les transferts vers le CHU par excès, simplement pour nous assurer d analyser les images ; ce qui avait pour conséquence d allonger les durées moyennes de séjour au CHU.» (Dr Bruno Aesch). Et côté demandeur : «Dans un hôpital comme le nôtre, les patients peuvent avoir l impression qu on ne leur offre pas le maximum. Il nous est désormais plus facile d étayer une décision de nontransfert car elle est confortée par l avis du neurochirurgien à distance.» (Dr Louis Soulat, Pôle Médecine d urgence, CH de Châteauroux). Fort de ses deux ans d expérience, le dispositif confirme ses avantages directs et effets indirects. Pour les patients La télé-expertise abolit les distances et permet à tous de bénéficier de la même qualité de diagnostic. La télé-expertise abolit les distances et tout habitant de la région peut bénéficier, en cas de traumatisme cranio-cérébral ou d urgence neurochirurgicale, de la même qualité de diagnostic, qu il réside à une cinquantaine de kilomètres (Chinon, Blois), à plus de 150 km (Châteauroux, Bourges, Chartres), ou sur le territoire de santé du CHU de Tours. Son transfert est justifié par une indication chirurgicale : si le déplacement n est pas nécessaire, le patient restera donc soigné par l établissement qui l a pris en charge ; c'est-à-dire, a priori, à proximité de sa famille. De même, si l intervention chirurgicale doit être programmée à une date ultérieure, la durée de son éloignement sera limitée. La décision médicale est sécurisée par la formalisation des échanges entre les équipes qui renseignent systématiquement la «fiche suiveuse» : ce qui est explicité «noir sur blanc» ne risque pas de prêter à équivoque. Même si le patient n est pas transféré, il continue à bénéficier d un suivi par les spécialistes de Tours (imagerie de contrôle, consultation avancée). 2 S e c u r e M e d i c a l N e t w o r k i n g

Pour les urgentistes Décision de transférer ou non le patient et choix du mode transfert. Outre l argument de crédibilité renforcée à l annonce du diagnostic (lire plus haut), les urgentistes apprécient l amélioration de la qualité d accueil de leurs patients sur le plateau technique de Tours. L avis de transfert conseillé est en effet systématiquement complété de précisions relatives à l intervention : dans quel service, par quel médecin, le malade sera pris en charge. En documentant très précisément la gravité de la situation clinique, la téléexpertise apporte également une aide à la décision pour le choix du mode de transfert (route ou hélicoptère) et, le cas échéant, la nature de la prise en charge à assurer sur place avant l intervention neurochirurgicale. Pour les CH de Châteauroux et Bourges qui mutualisent l utilisation d un hélicoptère sanitaire, «le dispositif facilite la redistribution des ressources budgétaires allouées à ce moyen de transport», souligne le Dr Louis Soulat. «Ce qui n est pas négligeable quand on sait qu une heure de vol en hélicoptère coûte environ 2 000.» Pavillon des Urgences de Châteauroux avec hélicoptère La traçabilité et l archivage des échanges d informations entre les professionnels de santé constituent aussi un élément important de la coopération en termes de responsabilité. Le recours à la télémédecine présente enfin des effets indirects en matière de formation et d amélioration des pratiques professionnelles, comme le relève le Dr Bruno Aesch : «la compréhension des cas cliniques par les services d urgence progresse, au fil du temps, grâce à cette coopération à distance». Pour le CHU, centre expert En évitant les transferts inutiles, les services optimisent leur fonctionnement et la qualité de leur organisation. En évitant les transferts inutiles, les services du CHU optimisent leur fonctionnement et la qualité de leur organisation. «Nous faisons preuve d une régulation plus fine des pathologies prises en charge. Les malades qui sont accueillis sont ceux qui ont véritablement besoin de nous. Cela produit ses effets sur la durée moyenne de séjour, qui est à la baisse.» (Dr Bruno Aesch). Un résultat qui contribue aux efforts engagés par le CHU en matière de pilotage médico-économique. L organisation de cette filière neurochirurgicale neurotraumatologique apporte en outre au centre régional une meilleure connaissance des structures d aval, ce qui lui permet de faciliter le parcours de ses patients. La rentabilité est-elle au rendez-vous? Le Dr Bruno Aesch n en doute pas qui en souligne un pré-requis essentiel : l amélioration de la qualité de fonctionnement. Sur le plan financier, par ailleurs, l avis de télé-expertise donne lieu à un forfait de 50 facturé au centre demandeur dès lors que le patient n est pas transféré vers le CHU (soit un volume total de 25 950 sur l année 2010). La convention de coopération décrit les dispositions financières de la collaboration. S e c u r e M e d i c a l N e t w o r k i n g 3

Pour la Région Cette collaboration médicale participe à l optimisation collective du système de soins. Elle contribue à mieux insérer l offre du CHU, géographiquement «excentré» au sudouest de la région, dans le tissu local. Elle permet également le limiter le taux de «fuite» des patients vers les régions limitrophes. Un résultat important quand on sait que plus de 12 % des patients du Centre sont hospitalisés à l extérieur de leur région, contre 6 % en moyenne nationale. Elle revêt par ailleurs un caractère exemplaire et commence à faire tâche d huile, tant au plan géographique que pour ce qui concerne le champ des pathologies concernées. Le réseau s étend en effet actuellement au centre hospitalier de Chinon, et prochainement de Romorantin. Tandis que les urgentistes et les institutions régionales souhaiteraient l élargir à la prise en charge des AVC. Globalement, l attractivité de la région est confortée par ce type d organisation, non seulement vis-à-vis des patients mais aussi vis-à-vis des professionnels de santé. Prendre le patient en charge au bon endroit, au bon moment Demandes d avis de télé-expertise ) (démarrage opérationnel du projet en avril 2009). Transferts demandés En 2010, sur 770 cas de téléexpertise, 251 transferts ont été demandés et 519 non conseillés. 4 S e c u r e M e d i c a l N e t w o r k i n g

Repères médico-économiques : 7 000 d économie par transfert évité Le réseau de télémédecine du Centre est récent, et son activité n a pas fait l objet d une analyse médico-économique. En revanche, une région comme Midi-Pyrénées, qui bénéficie d une expérience ancienne, permet d évaluer les coûts évités grâce à la pratique de la télémédecine. Une étude approfondie des économies potentielles réalisées grâce aux transferts évités y a été menée, courant 2006, portant sur les téléconsultations de neurochirurgie effectuées en 2005*. L économie moyenne réalisée par transfert évité, dans le cadre de la prise en charge des urgences neurochirurgicales, a alors été évalué, pour un patient, à 7 004,49, dont 56 % correspondant à des coûts d hospitalisation (3 931 ) et 44 % à des coûts de transports (3 073 ). Cette analyse confirme que les transferts évités constituent un puissant levier d économies. * Analyse citée par le rapport de la Mission Lasbordes : «La télésanté : un nouvel atout au service de notre bien-être» octobre 2009 Références Recueil d indicateurs régionaux : offre de soins et état de santé des populations. Région Centre Ministère de la Santé http://www.sante.gouv.fr/img/pdf/cpom_centre.pdf Le schéma régional d organisation sanitaire dans la Région Centre 2006-2011 Portail Santé Région Centre. https://www.sante-centre.fr/portail/sites-de-communautes/arh-centre/lorganisation-de-l-offre-de-soins/gallery_files/site/133/408/437.pdf Réseau de prise en charge de l'urgence neurochirurgicale en Région Centre HIT 2010 http://www.health-it.fr/congres/e-posters/19.html S e c u r e M e d i c a l N e t w o r k i n g 5

Ce qu il faut retenir L organisation du réseau de télé-expertise Description de la procédure formalisée par le réseau de télé-expertise en neurochirurgie neurotraumatologie de la Région Centre : - Patient admis sur le site demandeur (service des urgences). Examen d imagerie. Envoi de l examen d imagerie et des données cliniques vers le site de référence. Diagnostic et avis motivé transmis par téléphone et rédigé («fiche suiveuse») : transfert du patient pour intervention chirurgicale ou non. Centre de référence : CHU de Tours. La garde est assurée par 7 neurochirurgiens seniors, assistés d internes. 4 sites demandeurs : CH de Châteauroux, Blois, Bourges et Chartres. Réseau en cours d extension. En 2010, sur 770 cas de télé-expertise, 251 transferts ont été demandés et 519 non conseillés. Voir aussi : «Réseau de prise en charge de l'urgence neurochirurgicale en Région Centre» HIT 2010 http://www.health-it.fr/congres/e-posters/19.html 6 S e c u r e M e d i c a l N e t w o r k i n g

Les résultats, sur le plan médical Qualité de prise en charge du patient identique sur tout le territoire : - Quel que soit le lieu de la prise en charge, le patient bénéficie de l avis à distance d un expert du centre de référence, obtenu sur la base de l analyse de l examen d imagerie sans perte de qualité. - Éviter les transferts inutiles permet d améliorer le confort du patient. - Le patient et sa famille peuvent avoir accès à une matérialisation de l avis de l expert distant (la «fiche suiveuse») afin d être rassurés. Coopération médicale renforcée : Pour les sites demandeurs (urgentistes) : - Les urgentistes des sites demandeurs ont un lien renforcé avec le site de référence. - Les urgentistes ont une crédibilité renforcée à l annonce du diagnostic (possibilité d utiliser la «fiche suiveuse» matérialisant l avis de l expert pour communiquer avec la famille). - Les urgentistes apprécient la qualité d accueil de leurs patients sur le site de référence en cas de transfert (transfert organisé plus finement). Pour le CHU expert : - Aiguillage plus fin des patients à leur arrivée sur le site. - Durée moyenne de séjour à la baisse liée à cet aiguillage plus fin. - Rayonnement du centre de soins sur toute la région. S e c u r e M e d i c a l N e t w o r k i n g 7

Les résultats, sur le plan économique Pour le site demandeur : Économies liées à l optimisation des transferts de patients : - Une heure de vol en hélicoptère coûte environ 2 000. - La télé-expertise apporte une aide à la décision pour le choix du mode de transfert (route ou hélicoptère). Pour le centre de référence : - Durée moyenne de séjour à la baisse liée à un aiguillage plus fin. - Facturation des demandes d avis (forfait de 50 facturé au centre demandeur dès lors que le patient n est pas transféré vers le CHU). - Rayonnement de l établissement sur toute la région (réduction du taux de «fuite» des patients vers les régions limitrophes). 8 S e c u r e M e d i c a l N e t w o r k i n g

Nous remercions particulièrement pour leur contribution à cette étude de cas : Docteur Bruno AESCH Responsable du Pôle Tête et Cou Neurochirurgie adultes et neurotraumatologie CHRU Tours Docteur Louis SOULAT Pôle Médecine d'urgence SAMU 36 / SMUR / CESU / UHCD CH Châteauroux Dominique LEHALLE Journaliste spécialisée e-santé À propos d ETIAM ETIAM, le spécialiste de la téléimagerie médicale, propose des solutions et services de communication d images médicales simples et sécurisés. L offre ETIAM couvre les 3 fonctions essentielles d'un réseau d'imagerie : l'intégration d'images (solutions pour l import dans l établissement de toutes les données médicales en conformité avec DICOM et IHE), la téléimagerie (échanges sécurisés via Internet), la publication d'images (robots de gravure de CD/DVD, serveur d impression DICOM). Les solutions d'etiam sont basées sur des standards ouverts (DICOM, IHE et HL7) dont ETIAM est un des spécialistes reconnus mondialement. ETIAM S.A.S.U. Technopole Atalante 2, rue Pierre-Joseph Colin 35000 Rennes France Tél. : +33 2 99 14 33 88 Fax : +33 2 99 14 33 80 E-mail : sales@etiam.com www.etiam.com ETIAM Corp. 185 Alewife Brook Parkway Suite 410 Cambridge, MA 02138 USA Toll Free: (877) 384-2662 Tel./Fax: (617) 395-5809 E-mail: sales@etiam.com Contact : Georges LE GOUALHER glg@etiam.com S e c u r e M e d i c a l N e t w o r k i n g 9